De la théorie classique vers la géométrie Ramification pour les schémas Existence de Slices SOUTENANCE DE THÈSE

Documents pareils
Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5.

Introduction à l étude des Corps Finis

Le produit semi-direct

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Analyse fonctionnelle Théorie des représentations du groupe quantique compact libre O(n) Teodor Banica Résumé - On trouve, pour chaque n 2, la classe

Structures algébriques

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Limites finies en un point

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

RAPHAËL ROUQUIER. 1. Introduction

La Licence Mathématiques et Economie-MASS Université de Sciences Sociales de Toulouse 1

Groupoïdes quantiques mesurés : axiomatique, étude, dualité, exemples

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

La Longue Marche à travers la théorie de Galois, Part Ib, 26-37

Définition 0,752 = 0,7 + 0,05 + 0,002 SYSTÈMES DE NUMÉRATION POSITIONNELS =

3. Conditionnement P (B)

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

Fonctions homographiques

Développement décimal d un réel

Fonctions de plusieurs variables

Chapitre 6. Fonction réelle d une variable réelle

C algèbre d un certain groupe de Lie nilpotent.


Exemple 4.4. Continuons l exemple précédent. Maintenant on travaille sur les quaternions et on a alors les décompositions

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Optimisation des fonctions de plusieurs variables

Chapitre 3. Les distributions à deux variables

L isomorphisme entre les tours de Lubin-Tate et de Drinfeld et applications cohomologiques par Laurent Fargues

Carl-Louis-Ferdinand von Lindemann ( )

Programmation linéaire

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Approximations variationelles des EDP Notes du Cours de M2

String topology for loop stacks

Continuité en un point

FEUILLETAGES PAR VARIÉTÉS COMPLEXES ET PROBLÈMES D UNIFORMISATION LAURENT MEERSSEMAN

Axiomatique de N, construction de Z

Image d un intervalle par une fonction continue

Quelques tests de primalité

Problème 1 : applications du plan affine

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

avec des nombres entiers

Mesures gaussiennes et espaces de Fock

TIQUE DE FRANCE NILSYSTÈMES D ORDRE 2 ET PARALLÉLÉPIPÈDES

Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES.

3 Approximation de solutions d équations

1 Première section: La construction générale

Sur certaines séries entières particulières

n N = u N u N+1 1 u pour u 1. f ( uv 1) v N+1 v N v t

L ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (A.C.P.) Pierre-Louis GONZALEZ

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours.

Master de Recherche première année. Programme de cours

SUR CERTAINS SYSTEMES D EQUATIONS AVEC CONTRAINTES DANS UN GROUPE LIBRE (*)

Points de Weierstrass d une surface de Riemann compacte

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

VI. COMPLÉMENTS SUR LES MODULES, THÉORÈME CHINOIS, FACTEURS INVARIANTS SÉANCES DU 15, 16 ET 22 OCTOBRE

FctsAffines.nb 1. Mathématiques, 1-ère année Edition Fonctions affines

I. Polynômes de Tchebychev

Chapitre 1 : Évolution COURS

Temps et thermodynamique quantique

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Une forme générale de la conjecture abc

Chapitre VI - Méthodes de factorisation

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Cours introductif de M2 Théorie des Nombres

par Denis-Charles Cisinski & Georges Maltsiniotis

Notes du cours MTH1101 Calcul I Partie II: fonctions de plusieurs variables

L exclusion mutuelle distribuée

Cours de mathématiques

On ne peut pas entendre la forme d un tambour

Formes quadratiques. 1 Formes quadratiques et formes polaires associées. Imen BHOURI. 1.1 Définitions

Contexte. Pour cela, elles doivent être très compliquées, c est-à-dire elles doivent être très différentes des fonctions simples,

Déterminants. Marc SAGE 9 août Inverses et polynômes 3

INTRODUCTION À L ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES

SUR LES FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES COMPLEXES: LES ESPACES ANALYTIQUES

VARIÉTÉS CR POLARISÉES ET G-POLARISÉES, PARTIE I LAURENT MEERSSEMAN. À la mémoire de Marco Brunella

Algorithmes pour la planification de mouvements en robotique non-holonome

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Espace II. Algèbres d opérateurs et Géométrie non commutative.

Résumé du cours d algèbre 1, Sandra Rozensztajn. UMPA, ENS de Lyon, sandra.rozensztajn@ens-lyon.fr

Continuité et dérivabilité d une fonction

Partie 1 - Séquence 3 Original d une fonction

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

Complément d information concernant la fiche de concordance

Bien lire l énoncé 2 fois avant de continuer - Méthodes et/ou Explications Réponses. Antécédents d un nombre par une fonction

Cours arithmétique et groupes. Licence première année, premier semestre

Programmation linéaire et Optimisation. Didier Smets

Nombres premiers. Comment reconnaître un nombre premier? Mais...

AC AB. A B C x 1. x + 1. d où. Avec un calcul vu au lycée, on démontre que cette solution admet deux solutions dont une seule nous intéresse : x =

LA FONCTION ZÊTA p-adique, NOTES DU COURS DE M2. par. Pierre Colmez

Théorèmes du Point Fixe et Applications aux Equations Diérentielles

Cours Fonctions de deux variables

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

O, i, ) ln x. (ln x)2

Cours d analyse numérique SMI-S4

Corps des nombres complexes, J Paul Tsasa

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Transcription:

SOUTENANCE DE THÈSE RAMIFICATION MODÉRÉE POUR DES ACTIONS DE SCHÉMAS EN GROUPES AFFINES ET CHAMPS QUOTIENTS Par Sophie, MARQUES Directeurs de recherche : Boas Erez (Bordeaux) - Marco Garuti (Padoue) Rapporteurs : Ted CHINBURG (Pennsylvanie) - Angelo VISTOLI (Pise) Le 15 juillet 2013, à l IMB devant la commission d examen composée de : Prof. CHIARELLOTTO, Bruno Università degli studi di Padova Prof. CHINBURG, Ted University of Pensilvania Rapporteur Prof. DÈBES, Pierre Université Lille 1 Prof. EREZ, Boas Université Bordeaux 1 Directeur Prof. GARUTI, Marco Università degli studi di Padova Co-directeur Prof. GILLIBERT, Jean Université Bordeaux 1 1 / 26

Décomposition des idéaux sur un corps de nombres Soit K un corps de nombres. Supposons que K/Q est une extension de Galois. Notons Γ son groupe de Galois et par O K l anneau des entiers de K. Décomposition des entiers premiers dans K (Dedekind (1831-1916)-Hilbert (1862-1943)). Soit p un entier premier, nous avons la décomposition po K = (p 1...p r ) ep où p i sont les idéaux premiers de O K au dessus de p et e p est l indice de ramification de p. 2 / 26

Groupe d inertie et indice de ramification Définition (Groupes d inertie) Pour un idéal premier non-nul p de O K, nous définissons le groupe d inertie en p comme étant le sous-groupe normal de Γ Γ p := {γ Γ γ.p = p et γ.x = x, pour tout x k(p)} où k(p) est le corps résiduel en p. Groupe d inertie et indice de ramification Pour tout i, e p = Γ pi où Γ pi est l ordre du groupe d inertie en p i. 3 / 26

Ramification Définition (Ramification) Un entier premier p est dit : ramifié si e p > 1, modérément ramifié si e p > 1 et p e p non-ramifié si e p = 1. L extension K/Q est dite modérément ramifiée si et seulement si pour tout entier premier p, p est modérément ramifié. 4 / 26

Surjectivité de la trace Définition (Anneau des invariants et application trace) L anneau des invariants est l ensemble OK Γ := {b O K γ.b = b, γ Γ}. L application trace est définie par tr : O K O Γ K b γ Γ γ.b. Caractérisation de la modération avec la surjectivité de la trace L extension K/Q est modérément ramifiée si et seulement si tr est surjective. 5 / 26

Decomposition de O K suivant les groupes d inertie Lemme (Serre) Notons Z sh l hensélianisé strict de Z en l idéal engendré par un entier premier p. Nous (p) avons : O K Z Z sh (p) O Ki i où K i est une extension finie de Q sh tel que (p) Gal(K i /Q sh (p) ) Γp pour tout i et tout idéal premier p au dessus de p, où Q sh est le corps des fractions de (p) Z sh (p). 6 / 26

Ramification pour les Γ-objets Soit Γ un groupe fini. Définition (Γ-objects) Un Γ-objet est un anneau commutatif B avec une action de Γ. Définition (Objet galoisien et object modéré) Nous disons qu un Γ-objet B est galoisien, si pour tout idéal premier non-nul p de B, le groupe d inertie Γ p est trivial. Nous disons qu un Γ-objet B est modéré, si pour tout idéal premier non-nul p de B, (Char(k(p)), Γ p ) = 1. 7 / 26

Des Γ-objets aux actions de schémas en groupes Lemme Supposons que G := Spec(A) soit le schéma en groupes constant associé à Γ un groupe fini abstrait ainsi, A = Map(Γ, R) est l ensemble des applications de Γ dans R. 1 La donnée d une action de G sur X est équivalente à la donnée de l action de Γ sur B. 2 L anneau des invariants B A = {b B ρ B (b) = b 1} est égal à l anneau des invariants B Γ = {b B γ.b = b, γ Γ}. 8 / 26

Groupes d inertie et groupes des automorphismes Définition (Groupes d inertie de (X, G) et groupes des automorphismes de [X /G]) 1 Pour ζ un T -point de X où T est un S-schéma, le groupe d inertie en ζ pour l action, noté I G (ζ), est défini comme le produit fibré : I G (ζ) T ζ X S G (µx,p 1 ) X S X où p 1 est la première projection et : X X S X est l application diagonale. Pour toute T -algèbre T, I G (ζ)(t ) = {g G(T ) g.ζ T = ζ T } où ζ T : Spec(T ) Spec(T ) X. Pour p X, ζ : Spec(k(p)) X et nous notons le groupe d inertie I G (p) au lieu de I G (ζ). 2 Le groupe des automorphismes de ζ : T X [X /G] est défini comme le produit fibré : Aut [X /G] ( ζ) T [X /G] ζ [X /G] S [X /G] On a I G (ζ) Aut [X /G] ( ζ). 9 / 26

Lien avec les groupes d inertie définis pour les Γ-objets Lemme Supposons que G soit le schéma en groupes constant associé à un groupe fini abstrait Γ. Pour tout p X, le groupe d inertie I G (p) en p est le schéma en groupes constant associé à Γ p (le groupe d inertie abstrait en l idéal premier p pour l action de Γ sur B). 10 / 26

Actions libres et torseurs Définition (Actions libres) L action (X, G) est dite libre si l application de Galois est un monomorphisme. Définition (Torseurs) Soit U un schéma. Un U-schéma Z est un torseur sur U sous l action de G, si : 1 Z est fidèlement plat (et quasi compact) sur U. 2 L application de Galois est un isomorphisme. Torseurs et actions libres Supposons que G soit un schéma en groupes fini. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 L action (X, G) est libre. 2 Le schéma X est G-torseur sur Y. 11 / 26

Modération au sens [CEPT96] Définition (Actions modérées) Nous disons qu une action (X, G) est modérée si il existe un morphisme unitaire de A-comodules α : A B, i.e. α(1 A ) = 1 B, un tel α est appelé intégrale totale. La R-algèbre A peut être vue comme un A comodule via la comultiplication : A A R A. Nous rappelons qu un morphisme de A-comodules α : A B est une application R-linéaire telle que α = (α Id B ) ρ B. T. Chinburg, B. Erez, G. Pappas, and M. J. Taylor. Tame actions of group schemes : integrals and slices. Duke Math. J., 82(2) :269 308, 1996. 12 / 26

Modération au sens [AOV08] Définition (Champs quotients modérés) Nous disons que le champ quotient [X /G] est modéré si le foncteur des invariants est exact. ( ) A : B M A B A M B M A est la catégorie des A-comodules à droite qui sont aussi des B-modules à gauche dont les structures sont compatibles B A M est la catégorie des B A -modules à gauche. Définition géométrique Le champ quotient [X /G] est modéré si et seulement si le foncteur est exact. On a Qcoh([X /G]) Qcoh G (X ). ρ : Qcoh([X /G]) Qcoh(Y ) D. Abramovich, M. Olsson, and A. Vistoli. Tame stacks in positive characteristic. Ann. Inst. Fourier (Grenoble), 58(4) :1057 1091, 2008. 13 / 26

Quelles sont les relations entre ces deux notions de modération? Théorème (M., 2011) Si l action est modérée alors le champ quotient est modéré. Théorème (M., 2012) Supposons que G soit fini sur S et B plat sur B A. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 L action (X, G) est modérée. 2 Le champ quotient [X /G] est modéré. 14 / 26

Schémas en groupes linéairement réductifs Définition (Schémas en groupes linéairement réductifs) Supposons que G soit fini sur S. Considérons le champ classifiant [S/G] (i.e. le champ quotient associé à l action triviale de G sur S). Nous disons que G est linéairement réductif, si le champ classifiant [S/G] est modéré. Lemme Si k est un corps et G est fini sur Spec(k). Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le schéma en groupes G est linéairement réductif. 2 Toute représentation de G est une somme directe de représentations irréductibles. Classification des schémas en groupes linéairement réductifs Supposons que G soit fini sur S. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le schéma en groupes G est linéairement réductif. 2 G est localement isomorphe, pour la topologie fppf, au produit semi-direct Γ où Γ est un schéma en groupes constant modéré (i.e. son ordre est premier à toutes les caractéristiques résiduelles) et est diagonalisable. 15 / 26

Comment se traduit la modération pour les Γ-objets dans notre contexte géométrique? Lemma Supposons que G soit le schéma en groupes constant sur S associé à Γ un groupe fini abstrait. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 L ordre du groupe d inertie abstrait Γ p en l idéal premier p pour l action de Γ sur B est premier à la caractéristique du corps résiduel k(p). 2 Le groupe d inertie I G (p) de G en p est linéairement réductif. 16 / 26

Est-ce que la ramification peut se définir via les groupes d inertie comme dans le cas classique? Théorème (Demazure-Gabriel, 1970) Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 L action est libre. 2 Les groupes d inertie I G (p) sont triviaux, pour tout p X. Théorème (AOV, 2008) Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le champ quotient [X /G] est modéré. 2 Les groupes d inertie aux points géométriques sont linéairement réductifs. 3 Les groupes d inertie I G (p) sont linéairement réductifs, pour tout p X. 17 / 26

Calcul de groupes d inertie Exemple de champ modéré : Soit k un corps algébriquement clos de caractéristique p > 0. Prenons α p µ n = Spec(A) où A := k[u, v]/(u n 1, v p ) avec (n, p) = 1. La comultiplication est donnée par : A A k A u u u v u v + v 1 Considérons l action (A 1 k, αp µn) définie par l application de comodule ρ k[x] : k[x] k[x] k A x x ū + 1 v Le groupe d inertie est µ p en l origine et trivial en tout autre point géométrique. Donc le champ quotient associé à cette action est modéré.. 18 / 26

Existe t-il une caractérisation de la modération équivalente à la surjectivité de la trace? Théorème (CEPT, 1996) Supposons que G soit un schéma en groupes constant associé à un groupe fini abstrait Γ. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 L action (X, G) est modérée. 2 L application trace tr est surjective. Lemme (Doi, 1990) Si l action est modérée, alors il existe un projecteur R-linéaire appelé opérateur de Reynolds pr M : M M A, pour tout M B M A. Proposition Supposons que G soit fini sur S et B soit plat sur B A. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le champ quotient est modéré. 2 L action est modérée. 3 Il existe un opérateur de Reynolds pr M : M M A, pour tout M B M A. 19 / 26

Calcul de la trace Exemple d action non modérée Soit B = Z[X ]/(X 2 + 1) et C 2 = g un groupe cyclique d ordre 2 et soit G un schéma en groupes constant associé à C 2 sur Z. Notons x la classe de X dans B. L action (X, G) est induite par l action (B, Γ) Γ B B { x si g est trivial (g, x) r(g, x) = x si g est non trivial. Nous avons que B A = B Γ = Z et l application trace t C2 : B Z α 1 + α 2 x 2α 1. Mais alors, 1 Z n a pas d antécédent par tr et l action n est pas modérée. 20 / 26

Définition des Slices (CEPT, 1996) Définition L action (X, G) admet des Slices étales (resp. fppf) si pour tout q Y, il existe : 1 un voisinage étale (resp. fppf) Y Y de q ; 2 un sous-groupe fermé G q de G Y tel que G qk(p) I G (p), pour un p X au dessus de q ; 3 a Y -schéma Z avec une G q-action telle que Y Z/G q 4 et l action (X Y Y, G Y ) est induite par (Z, G q). (i.e. il existe un isomorphisme G Y -équivariant X Y Y (Z Y G Y )/G q où G Y agit sur (Z Y G Y )/G q via la composante G Y.) Le sous-groupe G q est appelé groupe du slice en q. 21 / 26

Slices pour les Γ-objets (cas constant) Lemme (Raynaud, 1970) Soit B un anneau commutatif avec une action de Γ où Γ est un groupe fini abstrait. Notons C := B A. Soit q un idéal premier de C et p un idéal premier de B au dessus de q. Il existe un isomorphisme Γ-équivariant φ : sh B C C q (B p C Map(Γ, C sh q )) Γ 0(p) b u : γ (γ 1 b) p où Γ opère sur (Map(Γ, C q sh ) C B p) Γ 0(p) seulement via son action naturelle sur Map(Γ, C q sh ) et seulement à gauche sur B C C q sh. De plus, nous avons C B Γ 0(p) p 22 / 26

Slices pour les actions libres Théorème (M., 2012) Supposons que G soit fini sur S. Soit q Y et p X au dessus de q. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le groupe d inertie en p est trivial. 2 Il existe un voisinage fppf Y Y de q tel que l action (X Y Y, G Y ) soit libre, ainsi X Y Y est un G Y -torseur sur Y. 3 Il existe un voisinage fppf Y Y de q et un schéma Z sur Y tel que l action (X Y Y, G Y ) est induite par l action (Z, e) où e est le schéma en groupes trivial. 23 / 26

Existence de slices pour des actions de schémas en groupes commutatifs finis Théorème (M., 2013) Supposons que G soit commutatif et fini sur S. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1 Le champ quotient [X /G] est modéré. 2 L action admet un slice fppf en tout q Y tel que le groupe du slice en q soit linéairement réductif. 24 / 26

Existence de slices pour des actions de schémas en groupes commutatifs finis Étapes principales de la preuve Théorème (M., 2012) Soit p un point de S, G un schéma en groupes fini et plat sur S et H 0 un sous-schéma en groupes linéairement réductif fermé de G k(p) sur Spec(k(p)). Alors, 1 Il existe un voisinage fppf U S de p, 2 un sous-schéma en groupes plat, linéairement réductif fermé H de G U sur U tel que H k(q) H 0k(q). Théorème (M., 2012) Supposons que G soit commutatif et fini sur S. Pour tout p X, en notant q Y son image via le morphisme π : X Y. Si le champ quotient [X /G] est modéré, alors 1 Il existe un voisinage fppf Y Y de q, 2 il existe un sous-groupe G p de G Y sur Y relevant le groupe d inertie en p, 3 le schéma (X Y Y )/G p est un G p-torseur sur Y. 25 / 26

MERCI POUR VOTRE ATTENTION 26 / 26