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Transcription:

REVUE FRANÇAISE D INFORMATIQUE ET DE RECHERCHE OPÉRATIONNELLE. SÉRIE ROUGE STOJAN GORGIEVSKI Brève communication. Sur la stabilité des schémas extrapoles dans la résolution de problèmes paraboliques Revue française d informatique et de recherche opérationnelle. Série rouge, tome 5, n o R3 (1971), p. 112-120 <http://www.numdam.org/item?id=m2an_1971 5_3_112_0> AFCET, 1971, tous droits réservés. L accès aux archives de la revue «Revue française d informatique et de recherche opérationnelle. Série rouge» implique l accord avec les conditions générales d utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/

R.I.R.O. (5 e année, N R-3, 1971, p. 112-120) SUR LA STABILITE DES SCHEMAS EXTRAPOLES DANS LA RESOLUTION DE PROBLEMES PARABOLIQUES par Stojan GORGIEVSKI (*) Sommaire. On construit des schémas implicites extrapolés d'ordre élevé pour des problèmes de type parabolique par application du procédé d'extrapolation de Richardson. On étudie la stabilité inconditionnelle de ces schémas extrapolés dans les cas monodimensionnel et multidimensionnel. Considérons le système différentiel I. POSITION DU PROBLEME (1) *{t) + Au{t) =j(t) «(0) - u 0 issu d'un problème aux dérivés partielles de type parabolique où : A est l'opérateur matriciel obtenu pas discrétisation par rapport à la variable d'espace de l'opérateur différentiel du problème (cf. [1]). L'opérateur A sera toujours supposé hermitique, défini-positif, borné. t >- u{t) est une fonction de R dans V h, où V h est un espace de dimension finie, muni d'une structure d'espace d'hubert dont le produit scalaire sera noté (,) et la norme associée [ [. Laissant de côté la partie analytique de ce problème (nous renvoyons pour cela le lecteur à Lions [4], nous supposerons que le système (1) admet une solution unique dans C[0, T; V h ], Pour résoudre numériquement le problème (!), nous associons à chacun des schémas habituellement utilisés et inconditionnellement stables (schéma implicite classique, schéma de Grank-Nicholson, schéma dissocié et schéma de directions alternées) une formule de schémas extrapolés qui fournissent des algorithmes nouveaux. (1) Faculté des Sciences de Besançon, I.U.T., Belfort. Revue Française d'informatique et de Recherche opérationnelle

RESOLUTION DE PROBLEMES PARABOLIQUES 113 H. SCHEMA IMPLICITE EXTRAPOLE Le schéma implicite extrapolé est basé sur le procédé d'extrapolation de Richardson (cf. [3]), appliqué au schéma implicite classique : (2) u = Chaque intervalle [pr, (p + 1)T] est divisé en pas élémentaires de longueur Le schéma implicite extrapolé s'écrit (*) : (3 n ) (I+TA)U P+1 = U P T \ P + 2 k - x P + 2 k ~ l = u p V Jfc = 1, 2,... «. La solution approchée obtenue par le schéma extrapolé est définie par la combinaison linéaire : où T sont les coefficients d'extrapolation définis par : avec les propriétés (cf. [3]) : n = È ^ (* < n) k=l Q» 3 ): 7Î +1 > 7T. = 2, (1) Nous nous limitons au cas homogène. n R-3,1971.

114 S. GORGEEVSKI 2 En éliminant les valeurs intermédiaires u k de (3 k9 j +1 ) nous avons : j (J varie de 0 à 2 fc " i 1) et par conséquent : La stabilité inconditionnelle du schéma implicite extrapolé (3) est une conséquence de la proposition suivante : Proposition Si A est une matrice hermitique, définie, positive, alors pour tout n on a : (4) Pour démontrer ce résultat nous utilisons le lemme suivant : Lemme : Pour tout a positif on a : (5) 1 1 1 1 *- 1 a La démonstration de ce Lemme repose sur le fait que si Ton considère la fonction : et sa dérivée : on voit que y' est strictement positive sur (0, oo) de sorte que y est strictement croissant. Puisque A est une matrice hermitique, définie, positive : * x \-2 ft ~ 1 Revue Française d'informatique et de Recherche opérationnelle

RESOLUTION DE PROBLEMES PARABOLIQUES 115 avec S*S = /, où ƒ est l'identité de V h9 et D la matrice des valeurs propres de A : Démontrer la relation (4) revient à démontrer que pour tout n et pour tout a > 0, on a : < i. Nous savons que les J sont de.signe alterné, c'est-à-dire que le premier est positif, le deuxième négatif, le troisième positif, etc.. (cf. la définition des T ). Utilisons maintenant la première inégalité de (5) : 1 1 < o. Multiplions cette inégalité par 7J 1 ; T étant positif, nous obtenons la quantité : qui est bien négative. Ceci peut s'écrire sous la forme : 1 < 0 ou encore : nor-3, 1971. 8*

116 S. GORGIEVSKI Mais d'après la propriété (/? 3 )7* + Tf- t > 0, et d'après (5) : 1 1 donc : (6) 1 + >*-! 2*-i i +,fc-2 valable pour tout n et k. Il est nécessaire de distinguer les cas n = 2p et n = 2/? -f 1. Dans les deux cas, on utilise successivement les inégalités (6) pour k = 2,..., rc; en sommant membre à membre les relations obtenues, on trouve : n i n i 1 + 2 *-i 2 k et d'après d'où : 1 + (7) 4=1 < 1. REMARQUE Le résultat relatif au schéma extrapolé associé au schéma de Crank- Nicholson est assez négatif, car si le schéma de Crank-Nicholson est inconditionnellement stable cette propriété est perdue pour les schémas extrapolés correspondants. Revue Française d'informatique et de Recherche opérationnelle

RESOLUTION DE PROBLEMES PARABOLIQUES 117 m. SCHEMA EXTRAPOLE DISSOCIE Pour une question d'écriture nous nous limitons au cas bidimensionnel. Le problème exact dissocié correspondant à l'équation u'(i) + Au(t) = f(t) se présente sous la forme : (8) u[(i) + A l u 1 (t)=f l (t) avec les conditions initiales : Q w t (0) = w 0 pour p = 1,..., N Uiip*: + 0) = u 2 {p-z 0) (9) u 2 (t) + A 2 u 2 (t)=f 2 (t) avec les conditions initiales : pour p = 0 M 2 (0) = ^I(T 0) pour p = 1,..., N u 2 (pr + 0) = «^(p + 1)T 0), où A 1 + A 2 =.4. Les notations sont celles de Temam (cf. [5]). Rappelons que lorsque les opérateurs A x et ^4 2 commutent u 2 (p~c + 0) - w(g, w(g désignant la solution exacte du problème non dissocié au point t p = px. Au schéma implicite dissocié (*) proposé par [6] : (10) (11) avec les mêmes conditions initiales qu'en (8) et (9), nous associons les schémas extrapolés : chaque pas fractionnaire servant comme pas de base est divisé en pas élémentaires de longueur x k = ~^rj Le schéma extrapolé correspondant à l'équation (10) sera : (12 n ) (7+T^ (1) Pour simplifier nous nous limitons au cas où f x (t) = f 2 (t) = 0; f\ = f\ =0. n R-3,1971.

118 S. GORGIEVSKI (12 22 ) _i et u = La solution approchée au point t p + l/2 combinaison linéaire des w +1/2. = 1,2,..., n. p + -z )T sera définie comme Cette valeur sert de donnée initiale pour le schéma extrapolé correspondant à l'équation (11) : (13 U ) (/+T^K + 1 = V Jfc = 1, 2,...,«. La solution approchée au point f p+1 = (p + 1)T sera définie par : k=i En éliminant les valeurs intermédiaires u% + 2 k de (I2 kj+1 ), nous avons : (14) u'+ l > 2 ^Z^I + ^AX 2 U". Revue Française d'informatique et de Recherche opérationnelle

RESOLUTION DE PROBLEMES PARABOLIQUES 119 De même en éliminant les valeurs intermédiaires w + \2 + 2*/ de (13 fc)j - +1 ), nous avons : (15) È -P+U2 L'élimination de ü p+i/2 donne maintenant 2* 1 Un raisonnement analogue à celui du II nous donne les évaluations -2*- 1 1 k l Par conséquent : _?*-! l+a 2 < 1 d'où la stabilité inconditionnelle du schéma extrapolé dissocié. REMARQUES a) Dans le cas de la méthode de directions alternées on retrouve, comme il était prévisible, les difficultés rencontrées au point II pour les schémas extrapolés associés à la méthode de Crank-Nicholson. b) En ce qui concerne Tordre de précision des schémas extrapolés en la variable de temps et les résultats numériques (cf. [2]). n R-3,1971.

120 S. GORGIEVSKI BIBLIOGRAPHIE [1] J. P. AUBIN, Approximation des espaces de distribution et des opérateurs différentiels (Thèse, Paris, 1966), [2] S. GORGIEVSKI, Extrapolation de Richardson pour certains problèmes de type parabolique (Colloque d'analyse Numérique, Aussois, juin 1969). [3] P. J. LAURENT, Etude de procédés d'extrapolation de Richardson en Analyse Numérique (Thèse, Grenoble, 1964). [4] J. L. LIONS, Equations différentielles opérationnelles et problèmes aux limites (Springer Verlag, 1961). [5] R. TEMAM, Sur la stabilité et la convergence de la méthode à pas fractionnaires (Thèse, Paris, 1967, p. 90). [6] YANENKO, Méthode à pas fractionnaires (en russe) («Nauka», Novossibirsk 1967), traduction Nepomiastchy, A. Colin, 1968. Revue Française d y Informatique et de Recherche opérationnelle n R-3, 1971.