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lundi 26 octobre 2015 13 DOSSIER Pour espérer maintenir leur niveau de vie, les futurs retraités ne pourront pas compter que sur leur pension, même avec l appoint d une complémentaire. Ceux qui en ont les moyens ont donc tout intérêt à épargner et à se constituer un patrimoine dès que possible La retraite, ça se prépare aussi financièrement Les retraités de demain seront-ils moins bien lotis que ceux d aujourd hui? La question mérite d être posée, tant les incertitudes pèsent sur notre système de retraite. Dans son rapport annuel publié en juin, le Conseil d orientation des retraites (COR) a publié des données éclairantes sur le niveau de vie des retraités comparé à celui du reste de la population. Il apparaît que, jusqu au milieu des années 1990, leur niveau de vie n a cessé de s améliorer en grande partie pour des raisons structurelles (amélioration des carrières féminines, baisse du poids de certains régimes), avant de se stabiliser. En 2012, le niveau de vie moyen des retraités équivalait à 103 % de celui des actifs. Mais, ajoute le COR, la courbe est en train de s inverser : en 2040, leur niveau de vie devrait se situer dans une fourchette comprise entre 81 % et 94 % du niveau de vie moyen des actifs, selon les scénarios retenus. Comment expliquer un tel décrochage? Les difficultés économiques et la montée du chômage ont accentué les besoins en financement et fragilisé le système, qu il a fallu adapter. Résultat, les réformes successives adoptées depuis 1993 fixation, pour le secteur privé, des pensions à partir d un salaire moyen de référence calculé sur les vingt-cinq, et non plus dix, meilleures années, passage d une indexation sur les salaires à une indexation sur les prix, qui progressent moins vite, recul de l âge légal de départ à la retraite, augmentation progressive du nombre de trimestres nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein ont participé à la dégradation relative du niveau de vie des retraités. L allongement de la durée de la vie, bien entendu, ne plaide pas en faveur d un rééquilibrage : en 2060, l espérance de vie à 60 ans devrait atteindre 32,3 ans pour les femmes et 28 ans pour les hommes, alors qu elle n était respectivement «que» de 23 ans et de 17,9 ans en 1984 (27,7 ans et 23,2 ans en 2014). Évidemment, ces GOODLUZ/FOTOLIA Pour se garantir un niveau de vie suffisant le moment venu, les futurs retraités ont bien compris qu ils doivent faire un effort d épargne. données contribuent à modifier le rapport démographique entre cotisants et retraités : pour une personne de 60 ans et plus, on devrait compter 1,4 personne de 20 à 59 ans en 2060, contre 3,14 en 1975 et de 2,5 en 2006. Point aggravant : ces analyses ne concernent que le régime de base des salariés Or, pour eux, les complémentaires Arrco et Agirc représentent de 30 à 60 % de leur retraite globale (57 % pour les cadres). Et il est maintenant avéré que les négociations qui viennent de se dérouler entre les représentations patronales et syndicales se sont soldées par un compromis permettant d assurer la pérennité de ces régimes jusqu en 2030, mais obligeant aussi les salariés du secteur privé à travailler un an de plus que prévu à partir de 2019 pour toucher une pension complète. Pour se garantir un niveau de vie suffisant le moment venu, les futurs retraités doivent donc, eux aussi, faire un effort d épargne. Beaucoup l ont compris et mettent patiemment de l argent de côté tout au long de leur période d activité. Le taux d épargne des Français, qui tourne autour de 15 % du revenu disponible, est d ailleurs l un des plus élevés d Europe. Deux grandes options s offrent à ceux qui veulent se lancer. La première consiste à investir dans l immobilier. Pour ceux qui le peuvent, l achat de la résidence principale constitue une épargne forcée non négligeable (lire page suivante). Mais, ensuite, d autres stratégies sont possibles, dans l immobilier locatif, ce qui permet de bénéficier de certains avantages fiscaux (page 16) voire l achat d une résidence secondaire (page 17). Il est possible aussi de privilégier les investissements financiers (pages 18 à 24). Assurance-vie, bien entendu, qui reste le placement préféré des Français, mais aussi plan d épargne en actions (PEA), plan d épargne retraite populaire (Perp), assurance dépendance ou investissement socialement responsable : la gamme des produits existants est très large et tous les profils d épargnants peuvent trouver ce qu ils cherchent. Mais, dans la conjoncture actuelle de taux bas, tous les spécialistes appellent à la prise de risque. (Lire la suite du dossier page 14)

14 lundi 26 octobre 2015 ENTRETIEN PIERRE-LOUIS BRAS, président du Conseil d orientation des retraites (COR) Le président du COR estime que le régime général ne serait pas revenu à l équilibre sans les réformes de 2010 et 2014. Mais l ensemble du régime des retraites ne sera pas à l équilibre avant les années 2030 «Le niveau des pensions dépend avant tout de la productivité du travail» Le gouvernement a annoncé un léger excédent du régime général de retraite en 2016, tandis que le Conseil d orientation estime que le système ne sera pas à l équilibre avant 2030. Pourquoi cette différence? Pierre-Louis Bras : Le régime général de retraite de la Sécurité sociale, ou régime de base des salariés, ne représente qu une part de l ensemble des régimes de retraite français. Il en existe bien d autres : les régimes complémentaires des salariés et des cadres, l Arrco et l Agirc, les régimes spéciaux des fonctionnaires de l État et des collectivités territoriales, ceux des salariés du secteur public ou parapublic Sans oublier le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), un établissement public qui prend en charge les avantages «vieillesse» relevant de la solidarité nationale tel le minimum vieillesse. Le COR établit des projections en tenant compte de l ensemble de ces régimes. Le fait que le régime général des salariés puisse annoncer un excédent l an prochain ne présume donc pas, à lui seul, d un retour à l équilibre de l ensemble de notre système de retraite. Il n y a donc pas de contradiction avec le fait que nos projections fassent apparaître des déficits à court ou moyen terme pour l ensemble des GARO/PHANIE régimes de retraite. Les déficits que nous prévoyons d ici à 2020-2030 correspondent, pour l essentiel, à ceux du Fonds de solidarité vieillesse et des régimes complémentaires Arrco et Agirc. À cet égard, précisons que les dernières projections du COR n intègrent pas encore l impact de l accord récent sur les régimes complémentaires, accord qui devrait contribuer à réduire les déficits. À quoi attribuez-vous ce retour à l équilibre du régime de base? P.-L. B. : Incontestablement, il ne serait pas revenu à l équilibre sans les réformes initiées en 2010 et 2014. Le report de l âge légal de départ à la retraite porté de 60 à 62 ans ralentit la progression des dépenses. Ce report, qui a débuté pour les assurés nés à partir du 1 er juillet 1951, est d ailleurs progressif et n aura son plein effet qu en 2018. Par ailleurs, le taux de cotisation retraite augmente progressivement de 0,3 point entre 2014 et 2017 et soutient la dynamique des recettes. De plus, dès lors que les retraites du régime de base sont indexées sur les prix, la faible inflation prévue (0,1 % en 2015 et 1 % en 2016, NDLR) contribue à la modération des dépenses alors que l on prévoit une croissance plus élevée de la masse salariale du secteur privé qui, les cotisations étant assises sur les salaires, détermine l évolution des ressources du régime général. Quels sont les paramètres essentiels pour pérenniser notre régime de retraite? P.-L. B. : La productivité du travail est déterminante pour la situation financière à long terme des régimes de retraite. Elle a même une influence bien plus importante que les hypothèses retenues en matière de taux de chômage. Les cotisations retraite sont assises sur les rémunérations d activité : salaires, revenu des professions indépendantes. Si ces rémunérations augmentent comme la productivité du travail, le rythme d évolution de la productivité du travail détermine le rythme d évolution des ressources des régimes de retraite. Nos travaux font apparaître que, avec une croissance annuelle de la productivité du travail de 1,5 % ou plus, nous retrouverions progressivement l équilibre des régimes de retraite dans les années 2030. Avec une croissance de la productivité moindre, nous resterions durablement en déficit. Mais les scénarios les plus favorables en termes d équilibre économique (croissance de la productivité du travail supérieure à 1,5 %) sont aussi ceux pour lesquels le niveau de vie relatif des retraités par rapport aux actifs diminue le plus fortement. En effet, le retour à l équilibre s explique dans cette hypothèse par le fait que les rémunérations d activité augmentent plus vite que n augmentent les pensions indexées sur les prix. Il est vrai que, dans ces scénarios, les régimes de retraite sont en excédent. Il est probable que, dans cette éventualité, cet excédent ne sera pas thésaurisé. Il pourra être utilisé pour améliorer la situation des retraités, sauf à privilégier une baisse des taux de cotisation pour améliorer celle des actifs. Ce sera le choix à faire le cas échéant. Un choix délicat mais en tout état de cause plus facile que ceux que nous devrons affronter si la croissance de la productivité est inférieure à 1,5 % et si le déficit des régimes devait perdurer à long terme. RECUEILLI PAR LE CONSEIL Attention à la performance énergétique des bâtiments «Depuis le Grenelle de l environnement, la performance énergétique d une habitation pèse d un grand poids dans une décision d investissement. Les nouvelles réglementations en matière de normes de consommation énergétique augmentent le prix de construction et, par conséquent, le prix d achat des biens neufs. Mais elles font aussi perdre de la valeur patrimoniale à l ancien, qui doit souvent faire l objet de coûteux travaux de rénovation. Les acheteurs doivent en tenir compte au moment de se décider.» Penser à sa retraite en achetant sa résidence principale dpour ceux qui le peuvent, l achat de sa résidence principale reste l un des premiers investissements à réaliser pour se constituer un patrimoine. davec des taux d intérêt attractifs et un accès au crédit facilité par les banques, les candidats à l achat possèdent de sérieux atouts. dmais les prix sont toujours élevés, en dépit d une baisse amorcée en 2011-2012. Les avis sont partagés sur leur évolution prochaine. Pour les professionnels de l immobilier, c est incontestablement une bonne nouvelle : depuis l été, et plus encore depuis la rentrée, les affaires semblent reprendre. En septembre, Empruntis, MeilleursAgents.com ou LPI-SeLoger enregistraient tous des signes précurseurs de ce regain d activité, voire, à l image de Century 21, une hausse significative des volumes de transactions. Deux tiers des spécialistes du secteur se montraient «optimistes» pour l avenir, constatait Crédit-Foncier/CSA dans son baromètre du 3 e trimestre. Pour les acheteurs, la nouvelle est peut-être un peu moins réjouissante : une augmentation de la demande sans progression significative de l offre ne peut que tirer les prix à la hausse. Depuis l été, LPI- SeLoger a relevé dans l ancien une augmentation des prix affichés de 1,9 %, alors que l Observatoire statistique du ministère du logement Une augmentation de la demande sans progression significative de l offre ne peut que tirer les prix à la hausse. ppp

lundi 26 octobre 2015 15 ppp enregistrait, dans le neuf, une hausse de 1,1 %. «Le mouvement de hausse devrait se poursuivre car la demande semble entretenue à la fois par la pression démographique et par une légère amélioration de la solvabilité des solvabilité plus fortes. Elles risquent donc de revenir à des ratios classiques d endettement et de consentir des durées de crédit plus courtes. Si, dans ce contexte, les taux d intérêt repartent à la hausse ce qui ne manquera pas d arriver, nous nous trouverons dans un schéma favorable à une nouvelle baisse des prix.» Guillaume Fonteneau n est pas seul à prévoir une telle évolution. Dans une étude consacrée aux pays européens et publiée en août 2015, l agence de notation américaine Standard & Poor s prévoit une chute des prix de l immobilier français de l ordre de 3 % d ici à la fin de l année, en raison du contexte économique morose, et en particulier d un taux de chômage qui ne cesse d augmenter. Puis elle prévoit une stagnation en 2016, en a t t e n d a n t une nouvelle hausse en 2017. Comme pour leur faire écho, les Notaires de France, qui avaient cru détecter l amorce Au printemps, les spécialistes anticipaient une hausse des taux directeurs européens. Rien de tel ne s est produit d une progression des prix au premier trimestre, constatent aujourd hui que les prix se sont de nouveau rétractés au deuxième trimestre : 0,6 % par rapport aux trois mois précédemment, et 2,8 % sur un an. Soit, estiment-ils, «la plus forte chute enregistrée depuis le début du cycle baissier, à la mi-2012.» (Lire la suite du dossier page 16) FABIO BALBI/FOTOLIA acheteurs, commente Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi, et spécialiste du marché immobilier. En termes de prix, nous avons donc touché le fond et nous nous acheminons maintenant vers une remontée en pente douce, avec une hausse moyenne de + 0,9 % en 2016. C est une progression relativement faible, mais elle a le mérite de mettre un terme à un cycle baissier qui durait depuis quatre ans.» Cette nouvelle conjoncture s explique aussi par le maintien de bonnes conditions d emprunt. Or, cette situation est inattendue puisque, au printemps, les spécialistes prévoyaient une hausse des taux directeurs européens dans la foulée de celle annoncée par la Réserve fédérale américaine. Rien de tel ne s est produit. «Le spectre de l augmentation des taux d intérêt s est éloigné, analyse Alexandre Mirlicourtois. Ils devraient rester bas jusqu à la fin de l année et ne pas remonter de manière significative l an prochain. C est une bonne nouvelle pour le marché, d autant que les banques ouvrent davantage les vannes du crédit.» Le courtier Empruntis.com affichait ainsi, au 16 octobre, et sur une durée de quinze ans, un taux de marché de 2,30 %, avec un maximum de 3,35 % et un minimum de 1,80 %. Taux d intérêt attractifs, durée de prêt allongée, accès au crédit facilité, prix bas mais annoncés à la hausse dans les mois à venir : est-ce donc le moment idéal pour acheter sa résidence principale, premier investissement à réaliser, quand on le peut, pour préparer sa retraite? Tous ne partagent pas cet optimisme. Certains estiment même que les prix vont continuer à baisser. «Dans la perspective de la retraite, il faut raisonner à très long terme, et essayer d anticiper sur l évolution future des prix, estime Guillaume Fonteneau, conseil en gestion de patrimoine indépendant et responsable du site leblogpatrimoine.com. Or, au cours des prochaines années, les banques vont être soumises à des contraintes de

16 lundi 26 octobre 2015 Bien que réduits ces dernières années, les avantages fiscaux inhérents à l investissement locatif procurent à ces placements des rendements intéressants si l on se montre sélectif dans le choix des biens L immobilier locatif offre encore des rendements élevés Le marché de l immobilier locatif, qui consiste à acquérir un logement en vue de le louer à un tiers, a repris des couleurs depuis le début de l année. Au deuxième trimestre, ses ventes ont augmenté de 67 % par rapport à la même période de 2014, selon la Fédération des promoteurs immobiliers. Un regain d intérêt dû à l arrivée du dispositif fiscal «Pinel», dont les aménagements par rapport au «Duflot» ont davantage convaincu les investisseurs que son prédécesseur (lire ci-dessous). Cet investissement s intéresse à différentes catégories de biens : immobilier classique, résidences de tourisme, pour étudiants, seniors Il a l avantage d associer au rendement moyen, déjà intéressant, de l immobilier locatif classique (4 % en moyenne, contre 0,75 % pour le livret A ou 2,5 % pour les assurancesvie), un avantage fiscal complémentaire. Nommés «Pinel», «Censi- Bouvard», «Malraux» ou «Girardin», ces dispositifs peuvent permettre d atteindre des rendements annuels de 5 %, voire 6 %. «Il ne faut jamais acheter dans le seul but de profiter de l avantage fiscal. Les rendements les plus élevés au départ ne sont d ailleurs pas obligatoirement les plus intéressants dans le temps.» «Il ne faut jamais acheter dans le seul but de profiter de l avantage fiscal, tempère toutefois Éric Ninu, directeur commercial d iselection. Les rendements les plus élevés au départ ne sont d ailleurs pas obligatoirement les plus intéressants dans le temps, en particulier quand la qualité des biens et des gestionnaires ne permet pas de les pérenniser. Il est donc primordial d y prendre garde et de choisir son bien en fonction de son emplacement, afin qu il conserve sa valeur à très long terme.» Si les épargnants les plus concernés par ce type d investissement sont âgés de 40 à 50 ans parce qu au sommet de leur capacité d endettement à ce moment de leur vie, l immobilier locatif peut aussi se révéler intéressant pour d autres catégories d âge. Notamment les PATRICK ALLARD/REA/PATRICK ALLARD/REA Le logement étudiant, un rendement intéressant, à condition de bien choisir son emplacement. plus âgés, qui ne peuvent (ou ne veulent) plus s endetter mais choisissent de solder tout ou partie d une épargne financière dont le rendement les déçoit, pour acheter Les avantages du dispositif «Pinel» dl actuelle ministre du logement, Sylvia Pinel, a donné son nom à un avantage fiscal incitant les particuliers à investir dans l immobilier. dce mécanisme a remplacé le «Duflot», jugé trop contraignant. Plus souple et plus attractif que le «Duflot», le dispositif «Pinel» a su séduire les investisseurs. Entré en vigueur le 1 er septembre 2014, ce mécanisme a permis la vente de près de 25 000 logements neufs aux investisseurs au cours des six premiers mois de l année. Lors de sa première année de mise en place, en 2013, seulement 30 000 logements environ avaient été acquis sous le régime «Duflot». Ce succès (certes relatif par rapport aux chiffres des «Robien» et «Scellier») s explique par les améliorations apportées par le gouvernement. Entre le «Duflot» et le «Pinel», les fondamentaux restent identiques : il s agit d acheter de l immobilier neuf et de s engager à le mettre en location un certain nombre d années, en échange d une réduction d impôt. Seules les zones géographiques les plus tendues sont éligibles au dispositif, les loyers y sont plafonnés et il faut que le locataire ait des revenus inférieurs à un certain seuil. En revanche, le dispositif «Pinel» a apporté un certain nombre d assouplissements qui ont conquis les investisseurs. Avec le «Duflot», l engagement de location était de neuf ans, avec une réduction d impôt de 18 % de l investissement. Dans le cadre du «Pinel», les investisseurs peuvent choisir leur durée d engagement et la réduction d impôt qui va avec : 12 % pour un engagement de location de six ans, 18 % pour neuf ans, et 21 % pour douze ans. Dans les deux cas, l investissement donnant «cash» des biens dont ils attendent un meilleur retour. «Il peut aussi intéresser des jeunes, car les gammes de produits sont suffisamment larges pour leur offrir des projets qui correspondent à leurs besoins et budgets, commente Éric Ninu, dont le métier est de vendre des programmes d investissement locatif. Nous proposons par exemple une soixantaine de produits différents, implantés dans toute la France, et dans une gamme de prix comprise entre 60 000 et plus de 500 000.» Pour lui, le placement le plus intéressant est l achat d appartement en location en meublé non professionnel (LMNP), via des investissements dans des résidences de services par exemple. «Ce type d opération présente plusieurs avantages, explique-t-il. Ceux qui achètent leur bien à crédit peuvent déduire les intérêts d emprunt et frais déductibles de leurs revenus (les loyers encaissés, NDLR) pendant toute la durée du prêt. Cela permettra de ne pas être imposé sur les loyers perçus. En plus, l amortissement du bien sera mis en réserve : à l issue de la période de prêt, ils pourront donc obtenir des revenus locatifs défiscalisés pendant une longue période. Dans le cas d un achat sans crédit bancaire, l investisseur pourra utiliser immédiatement les amortissements constatés chaque année pour le calcul de leur revenu imposable, et ainsi bénéficier immédiatement de l avantage fiscal.» Il s agit là d un avantage incomparable dans une optique de retraite, pour les plus âgés comme pour les plus jeunes. Ce système de «mise en réserve de l amortissement», qui est en fait un avantage fiscal différé, permet de percevoir des revenus défiscalisés exactement au moment de sa retraite. La durée d emprunt devra alors être choisie en fonction de cette perspective. lieu à l avantage fiscal est plafonné à 300 000. Soit, désormais, une réduction d impôt maximale de 63 000 sur douze ans. Autre avantage du «Pinel» il permet de louer le bien à un membre de sa famille (parents, grands-parents, enfants ou petits-enfants), sans supprimer l avantage fiscal pour autant. Dans ce cas, le terme de l engagement de location est simplement reporté. Cette option n était pas autorisée dans le cadre du «Duflot». Enfin, les investisseurs souhaitant privilégier la «pierre papier» peuvent acheter des parts de sociétés civiles de placements immobiliers (SCPI), en bénéficiant des avantages fiscaux du «Pinel». À condition que les sociétés s engagent à acheter et à louer des logements en respectant les dispositions de la loi Pinel.

lundi 26 octobre 2015 17 Faut-il acheter une résidence secondaire? dcoûteuse à l achat comme à l entretien, une maison de campagne ou de bord de mer peut constituer un bon placement de long terme. À condition de la choisir en prenant les précautions nécessaires. Ne comptez pas sur les coups de pouce du fisc pour ficeler un projet de résidence secondaire (1)! Mis à part les plans et comptes épargne logement (PEL et CEL) ouverts avant le 1 er mars 2011, qui permettent d obtenir un prêt en fonction des intérêts acquis en période d épargne et encore, à condition d occuper personnellement le logement et de ne pas le louer, l achat d une résidence secondaire ne bénéficie d aucune aide. Ni prêt à taux zéro, ni dispositif «Pinel», ni aucun autre mécanisme d encouragement fiscal, que ce soit pour l acquisition, l entretien ou la rénovation. Ce type de résidence ne bénéficie pas non plus d exonération ou autre avantage fiscal en termes de taxes locales (pas d abattement pour charge de famille, pour le calcul de la taxe d habitation). Maigre consolation : elle dispense son propriétaire d une deuxième redevance télé s il la paie déjà au titre de sa résidence principale! Fiscalement parlant, elle est donc la plus mal lotie des opérations immobilières. cipale. Car, dans ce cas, mieux vaut privilégier un emplacement accessible, avec toutes les commodités nécessaires, plutôt que le village perdu choisi pour son calme et sa tranquillité en période estivale.» Pour cette spécialiste, les candidats à l achat doivent en particulier réfléchir «à l usage qui pourra être fait de cette résidence pour en financer l entretien et/ou l achat si l achat a été fait à crédit. La location saisonnière, notamment, peut être une bonne option, éventuellement même pour procurer des revenus complémentaires le moment venu.» Laetitia Caron appelle aussi à éviter les opérations de revente et de rachat, toujours coûteuses. «Vingt-deux ans pour bénéficier des exonérations fiscales, c est long, souligne-t-elle. Mais ceux qui ne peuvent attendre ce délai s exposent à obérer la rentabilité de l opération immobilière par l impôt.» (1) Fiscalement parlant, une résidence est considérée comme «secondaire» lorsqu elle est occupée moins de 6 mois de l année. (Lire la suite du dossier page 18) Comme tout bien immobilier, une résidence secondaire peut compléter utilement une panoplie d outils patrimoniaux. En cas de revente, sauf rares exceptions, la plus-value réalisée sera soumise à l impôt au taux de 19 %, plus prélèvements sociaux de 15,5 % (soit 34,5 % au total). Sans compter la surtaxe sur les plus-values supérieures à 50 000, introduite par la loi de finances pour 2013. Et, depuis cette réforme, il faut avoir détenu son bien pendant plus de 22 ans (au lieu de 15 ans) pour ne plus être imposé à 19 % au titre de l impôt sur le revenu, et pendant plus de 30 ans pour ne plus être redevable de la CSG-CRDS. Comme tout bien immobilier, une résidence secondaire peut toutefois compléter utilement une panoplie d outils patrimoniaux. À condition de l acquérir en prenant les précautions nécessaires. «La nouvelle donne fiscale rend encore plus impératif le choix initial de l emplacement, surtout lorsque l achat est effectué en perspective de la retraite, commente Laetitia Caron, directrice générale du site d annonces immobilières de «De particulier à particulier», pap.fr. Il faut se poser la question de savoir si, le moment de la retraite venu, on est prêt à faire de ce pied-à-terre sa résidence prin-

18 lundi 26 octobre 2015 L assurance-vie reste le placement financier préféré des Français. Mais l immense majorité des actifs investis en obligations d État de la zone euro ne sont pas assez performants pour compléter les retraites L assurance-vie, le produit le plus souple pour compléter sa retraite L assurance-vie reste et de loin le produit le plus prisé des Français pour préparer sa retraite. Selon une étude 2015 du Cercle de l épargne (1), la moitié des épargnants investirait sur une assurance-vie s ils avaient 10 000 à placer. Un taux qui atteint même 62 % chez ceux qui sont déjà à la tête d un contrat de ce type. Excellent produit de capitalisation en même temps qu outil successoral incomparable, l assurance-vie présente en effet de nombreux avantages pour qui souhaite préparer sa retraite : t Elle permet des versements réguliers (programmés ou non) pour se constituer un capital en toute liberté, sans courir le risque de clôture du contrat ou de perte de l avantage fiscal en cas d interruption temporaire de ces versements. t Elle autorise les retraits partiels sans frais ni perte des avantages, sans entraîner la clôture du contrat et dans des conditions fiscales avantageuses en cas de besoin de liquidités. t Elle offre aux plus frileux la liberté d opter pour des produits en euros qui garantissent le capital à terme. Et, aux plus hardis, ou à ceux qui ont le plus de temps devant eux, la possibilité d investir sur toutes les places géographiques et dans quasiment toutes les classes d actifs (actions, obligations, monétaires, immobilier, produits structurés ) pour profiter des bonnes conjonctures de marchés. t Au moment de la sortie (en l occurrence de la retraite), l assurancevie laisse le titulaire libre d opter pour le versement d un capital, d une rente viagère ou temporaire. t Elle ne procure plus aucun avantage fiscal à l entrée, mais lors de ce départ en retraite, la rente versée n est imposée que sur une partie plus ou moins élevée en fonction de l âge du titulaire (70 % de son montant avant 50 ans, 50 % de 50 à 59 ans, 40 % de 60 à 69 ans et 30 % au-delà de 70 ans). Aujourd hui, la majorité des contrats d assurance-vie (85 % environ) est constituée de produits en euros, c est-à-dire d actifs investis en très grande partie en obligations d État de la zone euro. Mais ces actifs ne seront pas porteurs, à long terme, de performances suffisamment significatives pour compléter les retraites. Pour tenter de pallier cet inconvénient et convaincre les épargnants de financer la croissance économique STEPHANE AUDRAS/REA Patrimonia, la convention des professionnels du patrimoine, se tient chaque année à Lyon. en capitalisant les entreprises (notamment les PME), les pouvoirs publics ont créé de nouveaux types de produits, plus incitatifs. En assurancevie cela s est traduit par la mise sur le marché de l «Euro-croissance». Investis en fonds monosupport (en euro uniquement) ou multisupport (euro et d autres supports, actions ou immobilier par exemple), ces contrats offrent une garantie en capital si le souscripteur conserve son produit pendant au moins 8 ans (le temps d assurer une performance sur les marchés d actions). En contrepartie, l assureur est censé disposer de plus de liberté pour investir dans des actifs plus dynamiques et donc potentiellement plus rémunérateurs. Pour encourager la souscription de ces fonds Euro-croissance et permettre la transformation totale ou partielle d un contrat classique en contrat Euro-croissance, il a été prévu que la sortie de l ancien contrat ne sera pas considérée comme un dénouement et autorisera le report des plus ou moins-values latentes sur le nouveau produit, tout en conservant l antériorité fiscale. Malgré ces aménagements, les Euro-croissance, qui présentent un profil de risque intermédiaire entre celui des contrats en euros à capital garanti et celui des unités de comptes qui n offrent aucune garantie en capital, n ont pas connu le succès escompté. Notamment parce que les obligations qu ils sont ENTRETIEN MATTHIEU GROUES Responsable des gestions institutionnelles chez Lazard Frères Gestion «Investir de manière régulière et progressive» dpour cet associé-gérant chez Lazard Frères, les épargnants qui veulent préparer leur retraite ont intérêt à investir une part de leur argent en actifs à risque, comme les actions. Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent optimiser leur épargne retraite? Matthieu Groues : Pour dynamiser la performance de ses investissements financiers dans la perspective de la retraite, c est-à-dire à 10 ou 15 ans au moins, il faut investir une part de son épargne en actifs plus volatils et par conséquent plus risqués. En actions, par exemple, grâce à des produits comme l assurance-vie, le PEA, le Perp Or, lorsqu on a recours à ce type d actifs, il faut investir progressivement, au fur et à mesure de la constitution de son épargne, chaque mois, chaque trimestre, voire chaque année. En procédant en mesure d acquérir offrent un niveau de rendement autour de 1 %, ce qui les condamne à des performances faibles comparées à celles des contrats en euros existants (rendements, en baisse certes, qui ont atteint 2,5 % en 2014 grâce au stock de titres acquis dans le passé). En outre, les frais prélevés sur les Euro-croissance sont élevés (les frais ainsi, on peut lisser son prix d entrée sur les valeurs et se donner les moyens de réagir si les titres ne réalisent pas les performances escomptées. Par exemple? M. G. : Un investisseur qui aurait placé d un coup une très importante somme d argent sur des actions en mars 2000, par exemple, aurait investi au moment où les marchés étaient au plus haut. Et fragilisé sa situation pour plusieurs années, voire pour plusieurs décennies, en cas de décrochage de ces marchés. C est ce qui s est produit dans les années qui ont suivi. En revanche, celui qui investit de manière régulière et progressive achète ses titres à un niveau parfois élevé et parfois bas. Donc en moyenne, il se constitue une épargne «actions» sans prendre le risque d arriver sur les marchés aux plus mauvais moments. de gestion évoluent entre 0,8 % et 1,25 % selon les établissements, contre 0,35 % à 1 % pour un fonds en euros traditionnel) ce qui peut être dissuasif aussi pour les investisseurs. Pour contourner ces obstacles, le gouvernement envisage de prendre un décret en conseil d État dont l objet serait d «adopter un dispositif temporaire permettant aux assureurs d accompagner le lancement de ces nouveaux produits jusqu à la fin 2018 par transfert de certains actifs en plus-values latentes des fonds en euros classiques vers ces fonds Euro-croissance, dans une proportion à déterminer». En d autres termes, il s agit de rendre artificiellement ces Eurocroissance plus séduisants en leur transférant, en toute légalité, une partie des plus-values latentes accumulées sur des fonds euros «classiques». Ce qui revient à instaurer, en quelque sorte, un système de vases communicants entre les deux catégories de contrats pour rendre les nouveaux venus plus séduisants. (1) «Les Français, leur épargne et leur retraite», le Cercle de l épargne, publiée en juin 2015. Que faire à l approche de la retraite? M. G. : Plus l âge de la retraite approche, plus il est important de préserver le capital accumulé. C est donc à ce moment qu il faut réduire la part d épargne risquée dans son patrimoine, en appliquant cette règle aux nouveaux versements mais aussi en gérant le stock. Il faut placer les nouvelles sommes épargnées dans des actifs moins risqués et commencer à vendre des titres, puisés dans la masse d épargne déjà constituée, pour les remplacer progressivement par des actifs obligataires moins risqués. C est compliqué parce que ce travail doit se faire dans le temps, en continuant à dynamiser la performance des produits pour en arriver, lorsque aura sonné l heure de la retraite, à détenir un capital à la fois performant et sécurisé. RECUEILLI PAR (Lire la suite du dossier page 20)

() À MON ÂGE, J AI UN NOUVEAU GRAND PROJET : VAINCRE LE CANCER. ALORS, J AI FAIT Oui, je soutiens la Ligue contre le cancer - Crédit photo : Getty Images. Je suis intéressé(e) par : les legs les donations les contrats d assurance-vie Je souhaite obtenir de l information : en recevant la documentation à mon domicile en étant contacté(e) par téléphone par la Ligue contre le cancer Merci de renvoyer ce bulletin à LIGUE CONTRE LE CANCER - 14, rue Corvisart - 75013 PARIS Nom :...Prénom :... Adresse :... Code Postal :...Ville :... Téléphone :... e-mail :... Nous répondrons à votre demande en toute confidentialité et sans aucun engagement de votre part. Pour toute autre question, vous pouvez contacter le service libéralités au 01 53 55 24 04 ou par mail à legs@ligue-cancer.net L article 38 de la loi «Informatique et Libertés n 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée» vous permet d exercer vos droits d accès, de rectification et de suppression aux données personnelles vous concernant.

20 lundi 26 octobre 2015 ENTRETIEN GÉRARD BEKERMAN, président de l Afer Selon le président de l Afer, première association d épargnants en Europe, de plus en plus de particuliers sont prêts à investir dans les petites et moyennes entreprises «L assurance-vie représente un pari sur l avenir» Comment se porte aujourd hui le marché de l assurance-vie? Gérard Bekerman : L assurance-vie se porte bien, avec un encours évalué à 1 630 milliard d euros. Ce succès s explique par l épargne, toujours importante, des Français. En moyenne, pour 100 de revenu, 84 vont à la consommation et 16 à l épargne. Et l assurance-vie représente environ le tiers de ces nouveaux flux. L autre raison tient à la stabilité du cadre réglementaire de l assurance-vie. Globalement, le gouvernement a respecté sa parole en préservant les atouts juridiques, fiscaux et sociaux depuis bientôt trois ans. À quoi sert l argent que vous collectez? G. B. : L assurance-vie a une grande utilité et l on a tort de considérer cette épargne comme un stock improductif. Elle sert de moins en moins à financer les dettes publiques : de nombreux États se trouvent dans des situations inextricables, et lorsque leurs finances publiques se portent bien, leurs e m p r u n t s r é m u n è r e n t m a l l épargne. En revanche, l assurancevie permet de plus en plus de financer notre économie et les PME. C est nouveau? G. B. : L Afer a joué un rôle d étendard en matière de taux, nous souhaitons aujourd hui, tenir le même rôle en faveur des PME. Cette prise de conscience en faveur de l investissement et de l emploi n est d ailleurs pas étrangère au fait que l assurance-vie connaisse toujours autant de succès. Mettre un peu NICOLAS TAVERNIER/REA plus de risque dans cette épargne, en investissant dans des PME, nous permet, en effet, de conserver des rémunérations attractives pour nos adhérents et de compenser la tendance à la baisse des taux d intérêt. Ce niveau historiquement bas des taux d intérêt est-il, selon vous, supportable longtemps pour les assureurs? G. B. : Si l on regarde les indicateurs macroéconomiques, les déterminants d une remontée des taux ne sont pas réunis aujourd hui. Le principal problème est que, aujourd hui, les banques prêtent de moins en moins et qu il est très difficile pour les entreprises de trouver des financements, même avec des taux extrêmement faibles. C est l une des raisons pour lesquelles l Afer s efforce de favoriser cette intermédiation directe avec les PME. Cette prise de risque est-elle bien perçue par les épargnants? G. B. : De mieux en mieux. Quand un épargnant dépose 100 sur un contrat d assurance-vie, 20 sont «en risque», c est-à-dire en unités de compte plutôt qu en fonds généraux. L an dernier, cette part de risque ne représentait que 13,50, pour 100 investis. À l occasion des 40 ans de l AFER, que nous fêterons l an prochain, nous avons réalisé une étude sur l évolution, depuis 1976, du CAC 40 et de son équivalent, puisqu il n existait pas encore à l époque. Le rythme annuel moyen de progression de la bourse de Paris a été de 6,2 % par an, avec 27 années de hausse et 13 de baisse. L assurance-vie représente un pari sur l avenir. L Afer reste convaincue que le risque et l entreprise sont un pari raisonnable pour assurer un rendement convenable dans la durée. D autant que les épargnants ont moins confiance dans les États, la parole des chefs d État, dans les dettes et la décision publique. Ils sont pessimistes sur l environnement mondial mais se disent prêts à prendre des risques dès lors que ceux-ci n ont pas pour seule finalité la chose publique Vous évoquiez un cadre réglementaire sans bouleversement depuis trois ans. C est un record? G. B. : Nous n avions pas vu cela depuis longtemps. Depuis 2012, les contribuables ont fait les frais d une fiscalité sur le revenu très alourdie. Mais nous nous sommes battus pour que l assurance-vie soit préservée. L Afer représente 723 000 personnes, et 1,5 million de bénéficiaires. Notre voix compte. J ai été reçu par le président de la République en mai dernier. Je l ai remercié d avoir respecté son engagement, mais je lui ai dit aussi qu une parole devait être une parole et qu il y avait, hélas, une exception notable. Laquelle? G. B. : La doctrine, dite «Bacquet», parue en 2012, oblige un époux à intégrer dans la succession la valeur de rachat d un contrat d assurance-vie non dénoué lors du décès de son conjoint, si ce contrat a été souscrit avec des deniers communs. Cette règle avait mis fin à une tolérance fiscale. Quinze millions de familles sont concernées. Le président de la République a été, je pense, sensible à notre demande et vient de me remettre un courrier confirmant qu il allait reconsidérer cette disposition. RECUEILLI PAR JEAN-CLAUDE BOUBON

lundi 26 octobre 2015 21 Créés en 1992, les plans d épargne en actions sont destinés à encourager l investissement en Bourse des particuliers. Ils doivent être considérés comme un placement de long terme Le PEA, incontournable pour investir en Bourse Opaque et irrationnelle, mais aussi fascinante et potentiellement très lucrative : les Français ont toujours entretenu des sentiments ambivalents à l égard de la Bourse. Ils sont assez peu nombreux aujourd hui, ceux qui se risquent à placer une partie de leur épargne sur les marchés financiers. Sans doute le krach de 2008 n est-il pas étranger à ces réticences. Les fonds placés en Bourse sont pourtant bien utiles aux entreprises qui les reçoivent. Dès 1992, les pouvoirs publics ont donc créé un produit financier, le plan d épargne en actions (PEA). Bancaire ou d assurance, le PEA peut héberger des actions, des sicav actions, des parts de fonds communs de placement (FCP), des titres de SARL mais il doit compter, dans son actif, au moins 75 % de titres français ou européens (achetés en direct ou via des OPCVM, telles que les sicav ou fonds communs de placement), dans une limite de versements de 150 000. Considéré comme un placement de long terme, cet outil permet de dégager des performances potentiellement plus intéressantes que les obligations d État. En revanche, à moins d être des passionnés des marchés ou des professionnels de la finance, les épargnants ont intérêt à se garder de boursicoter : ils risquent d y laisser des plumes. Pour convaincre les épargnants d investir dans ces titres productifs, le législateur leur a consenti des avantages fiscaux d autant plus intéressants que l argent est immobilisé longtemps. S il ne pratique aucun retrait sur son épargne, le titulaire verra ses plus-values défiscalisées au bout de cinq ans hors prélèvements sociaux de 15,5 %. Et s il ne touche pas au capital pendant huit ans, il pourra continuer à faire vivre son plan, en poursuivant les versements ou en pratiquant des retraits partiels dans des conditions fiscales avantageuses À moins d être des professionnels de la finance, les épargnants ont intérêt à se garder de boursicoter : ils risquent d y laisser des plumes. En fin de parcours, l épargnant pourra aussi demander la transformation du capital accumulé en rente viagère défiscalisée à nouveau hors prélèvements sociaux. En 2014, les pouvoirs publics ont créé un nouvel outil spécifiquement destiné au financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises de taille intermédiaire (ETI) : le PEA-PME. Il fonctionne comme un PEA classique, avec un plafond d investissement limité à 75 000 cette fois. Les investisseurs ont également l obligation d investir 75 % du capital en actions. Grâce aux deux produits, les épargnants peuvent donc placer jusqu à 225 000 en actions, en bénéficiant de la même fiscalité qu avec le PEA classique. Las, les espoirs suscités par le lancement en grande pompe de ce nouveau produit ont été déçus. Pour plusieurs raisons : d abord parce que, l été 2014, année de son lancement, a été marqué par un décrochage des valeurs moyennes en Bourse ; ensuite parce que l obligation d investir 75 % de son capital en actions a sans doute freiné de nombreux candidats ; enfin, la liste précise des valeurs éligibles au plan a, au départ, manqué de clarté. Poursuivant son objectif, en juillet 2015, le gouvernement a donc promis de prendre des mesures pour «dynamiser» le produit. Pour l heure, cette «dynamisation» en reste au stade de la discussion et des propositions. Les députés qui se penchent sur le dossier travaillent dans trois directions : élargir le champ des titres éligibles à ces plans ; assouplir les règles d éligibilité des OPCVM autorisés dans un PEA, qui doivent actuellement détenir dans leur actif au moins 75 % de titres d entreprises éligibles ; et, éventuellement, mettre en place une incitation fiscale temporaire qui permettrait d exonérer d impôt les plus-values latentes qui dorment sur certains fonds de gestion de trésorerie pour favoriser le transfert de ces actifs dans des PEA-PME. Et commencer leur décollage. (Lire la suite du dossier page 22) Legs Donations Assurances-vie Léguer à l Association des Paralysés de France, c est construire ensemble l avenir des enfants et des adultes en situation de handicap. Faire un legs, une donation ou une assurance-vie est un acte de grande générosité, qui revêt une symbolique forte et fait écho à une histoire et des attentes propres. Nous sommes à votre écoute pour comprendre le sens de votre du projet qui vous tient à cœur. dans sa vie c est vous L APF forme une «Famille de Cœur» avec ses bienfaiteurs où l on maintient au fil des années les liens tissés dans le but ultime d aider des enfants et des adultes en situation de handicap. Karine Lhémon Z sur les legs, donations et assurances-vie À retourner sous enveloppe affranchie à : APF, Franck Sarriot - Édith Buisson 17 bd Auguste-Blanqui - 75013 Paris Contactez Franck SARRIOT et Edith BUISSON Tél. 01 40 78 27 25 franck.sarriot@apf.asso.fr edith.buisson@apf.asso.fr En application de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d un droit d accès, de rectifi cation et de suppression aux informations vous concernant, en vous adressant à notre association. OUI, je souhaite recevoir, en toute confi dentialité et sans engagement, votre livret sur les legs, les donations et les assurances-vie. M me M lle M.... Prénom... Adresse... Code postal... Ville... Tél.... Z Je souhaite être contacté(e) entre... h et... h. LEGCROI15

22 lundi 26 octobre 2015 Le plan d épargne retraite populaire (Perp) n a pas rencontré le succès escompté. Ses détracteurs lui reprochent un manque de souplesse, notamment par rapport à l assurance-vie Le Perp, fiscalement avantageux pour les plus taxés Créé par la loi Fillon d août 2003 pour encourager les Français à épargner en perspective de leur retraite, le Plan d épargne retraite populaire (Perp) se présente sous forme d une enveloppe fiscale conçue pour l épargne longue. Il permet des versements programmés ou libres, en vue d obtenir, à partir de l âge de la retraite, un revenu régulier supplémentaire. Le capital constitué est reversé sous forme d une rente viagère. Il n y a pas de condition d âge spécifique pour souscrire un Perp, mais le produit s adresse évidemment en priorité aux personnes en activité. Les principaux établissements financiers banque, compagnie d assurances, organisme de prévoyance, mutuelle propose aujourd hui ce type de produits d épargne. t Son avantage : offrir un avantage fiscal à l entrée. Les primes versées sur ce plan sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10 % du plafond annuel de la sécurité sociale (Pass) ou de 10 % des revenus professionnels (limités à 8 Pass) de l année précédente. Lorsque le plafond de déductibilité n a pas été atteint au cours d une année, l épargnant peut reporter la part non consommée sur l une des trois années suivantes. Ce qui en fait un produit très avantageux pour les personnes fortement imposées. t Autre intérêt, le Perp laisse l épargnant choisir librement son support PASCAL SITTLER/REA d investissement parmi ceux disponibles au sein du plan. Et ses actifs sont gérés de telle sorte qu il offre une sécurisation progressive de l épargne à l approche du départ en retraite, puisque la part de l épargne placée sur les supports dynamiques diminue progressivement en fonction du nombre d années restant à courir avant le départ effectif pour être orientée vers des fonds plus prudents. Ces avantages n ont pourtant pas suffi à lui assurer le succès, parce qu il souffre d un manque de souplesse incontestable, notamment par rapport au contrat d assurancevie : t Il n offre aucune possibilité de rachat (retraits) à l exception d un retrait total en cas d événements exceptionnels prévus par la loi. En cas de besoin de liquidités, son titulaire ne peut pas puiser dans cette épargne pour passer le mauvais cap. t L épargne n est accessible qu au moment de la liquidation de la retraite et sous forme de rente. Le titulaire ne peut retirer en capital que 20 % de la somme épargnée. Et ne peut disposer de la totalité que s il achète sa résidence principale pour la première fois. t Le Perp n autorise pas, comme l assurance-vie, l investissement sur la quasi-totalité des classes d actifs (actions, obligations, monétaires, immobilier ). La gestion financière de ce plan est donc beaucoup plus contrainte. Avec le temps, les sommes investies sont automatiquement rapatriées sur le fonds garanti en euros. Cette disposition part d une bonne intention sécuriser les actifs, mais peut aussi peser sur la performance si elle est réalisée à un moment inopportun sur les marchés actions. t De plus, la réglementation a imposé aux assureurs de créer des fonds en euros spécifiques (cantonnés), exclusivement dédiés aux Perp. Ce qui pèse aussi sur leur rémunération. Arrivés plus récemment sur le marché, les produits à actifs cantonnés ont été contraints d investir en obligations à plus faible rendement et pâtissent de la baisse des taux. De ce fait, la rémunération des fonds garantis en euros des Perp se situe généralement dans la moyenne basse, comparé à celle des contrats d assurance-vie classiques. t Enfin, en cas de décès, l épargne accumulée sur un Perp ne fait pas partie de la succession et n est pas transmissible. Les héritiers du titulaire percevront éventuellement une rente temporaire et/ou une rente éducation pour les enfants, mais à condition d en avoir fait la demande au moment de la souscription du contrat et d avoir payé la prime supplémentaire nécessaire à cette garantie en cas de décès. Si la précaution n a pas été prise et si le titulaire décède pendant la phase d épargne, ses économies seront perdues. Saint-Gabriel Solidarité est l association des frères de Saint-Gabriel et de leurs amis laïcs. Elle soutient la scolarité et la formation d enfants et de jeunes dans des pays en voie de développement où sont présents les frères de Saint-Gabriel. Merci d aider ces jeunes à préparer leur avenir et à vivre dignement. DEUX DES DIX PROJETS SOUTENUS PAR SGS GUINÉE : construction d un établissement scolaire (école, collège, lycée) à Katacodi, pour accueillir 1000 élèves en 2020. RWANDA : scolarisation et accueil en internat de 160 sourds à Butare. BULLETIN DE SOUTIEN À SAINT-GABRIEL SOLIDARITÉ Je fais un don de au profit de l association Saint-Gabriel Solidarité par chèque que je libelle à l ordre de Saint-Gabriel Solidarité et je l envoie à Association Saint-Gabriel Solidarité 2, côte Saint-Sébastien - 44200 Nantes Nom : Prénom : Adresse : Vous pouvez bénéficier d une déduction fiscale de 66 % du montant de vos dons à l association Saint-Gabriel Solidarité dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Découvrez les statuts et les autres projets de l association sur son site : www.freres-saint-gabriel.org/vivre-la-solidarite, Contact : 02 41 25 63 36 Code postal : Ville : Tél : Email : Je demande l envoi d un reçu fi scal Je ne souhaite pas recevoir de reçu fi scal L association s engage à ne pas diff user vos données personnelles à un tiers. Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d un droit d accès, de suppression et de rectifi cation des informations personnelles, en vous adressant à l association Saint-Gabriel Solidarité 2, côte Saint-Sébastien - 44200 Nantes. Sauf opposition de votre part, vous pouvez être contacté par notre association.

lundi 26 octobre 2015 23 Assurance-dépendance : des contrats difficiles à sélectionner dpour faire face aux coûts inhérents à la perte d autonomie, il est possible de souscrire à une assurance spécifique, appelée assurance-dépendance. dmais malgré les besoins immenses actuels et à venir, ces produits n ont pas vraiment la cote. Alors que les Français plaçaient, il y a vingt ans, le traitement de la pauvreté et de l exclusion en tête de leurs préoccupations, c est aujourd hui le financement des pensions et de la dépendance qui les taraude le plus (1). Ces inquiétudes sont confirmées par une enquête du Cercle de l épargne (2), selon laquelle 84 % des retraités pensent qu ils seront un jour confrontés à la dépendance. Ensemble de garanties prévues pour faire face aux frais générés par une perte d autonomie (accident, handicap, âge, maladie, etc.), l assurance-dépendance se concrétise par le versement d une rente mensuelle à vie ou d un capital accompagné de certains services d assistance. Elle peut être souscrite dans un contrat de prévoyance en tant que garantie principale, ou dans un contrat d assurance-vie dont elle est une garantie complémentaire. Les conditions de souscription sont rédigées de telle sorte que les prestations peuvent ne jamais être versées Les contrats prévoient plusieurs niveaux de couverture : la dépendance totale ou la dépendance partielle. Les tarifs dépendent de l âge de l assuré, du degré d indemnisation choisi, des prestations d assistance prévues et de l étendue de la couverture. Mais ces produits n ont pas vraiment la cote. D abord parce que la notion de «dépendance», ellemême, est mal définie : une personne peut être reconnue dépendante par les services sociaux et bénéficier de l allocation personnalisée d autonomie, sans être acceptée comme telle par les assureurs lorsqu il faut décider du versement de la prestation. La progressivité de la dépendance n est pas non plus évidente à apprécier. Et les conditions de souscription des produits sont rédigées de telle sorte que les prestations peuvent ne jamais être versées Autre handicap de ces contrats : ce sont des produits d assurance dont les cotisations devront être versées à vie et pourront augmenter sans aucune limitation. Ce qui rend difficile l estimation du budget à leur consacrer. Ce sont aussi des produits à fonds perdu : si la personne décède sans avoir connu de perte d autonomie, ses héritiers ne récupèrent rien. Pour toutes ces raisons, plutôt qu une assurance-dépendance, il est souvent recommandé de souscrire un contrat d assurance-vie avec option dépendance, en prévoyant une sortie en capital (en optant pour la rente, en cas de décès le capital ne revient pas aux héritiers). Même si ces assurances-vie sont souvent moins performantes que les contrats classiques et assorties de frais de gestion élevés. Les pouvoirs publics sont-ils conscients des attentes de la population sur ce type de produits? En tout cas, le projet de loi sur l adaptation de la société au vieillissement, encore en discussion à l Assemblée, ne pourra être définitivement voté que «si l état des finances publiques le permet», selon les paroles de Marisol Touraine, ministre de la santé et des affaires sociales. Ensemble, éclairons la nuit contre le cancer Samedi 21 novembre 2015 Champ de Mars - Paris - 18h Inscrivez-vous dès maintenant www.marchedeslumieres.com En partenariat avec (1) Enquête «Conditions de vie et aspirations» du Crédoc, juin 2015. (2) Cercle de l épargne, de la retraite et de la prévoyance, «Que pensent les retraités de leur pension, de leur épargne et de la dépendance?» octobre 2015. (Lire la fin du dossier page 24)

24 lundi 26 octobre 2015 Une nouvelle assurance-vie éthique et solidaire dle courtier d assurances en ligne Ethic Vie a sélectionné des valeurs éthiques et collecte des dons pour de grandes ONG. Mettre de l argent de côté pour préparer sa retraite n est pas incompatible avec l ambition de participer à la construction d un monde plus juste et plus responsable. Depuis février, EthicVie, un courtier d assurances en ligne, propose, en partenariat avec le Crédit mutuel Arkea, une assurance-vie originale, à la fois éthique et solidaire. La dimension éthique du contrat 4C PLRF?GQC OCACSLGO P?KP CKE?ECJCKQ SLQOC IGSOCQ V ICEP " BLK?QGLKP "?PPRO?KAC"SGC W CK D?SCRO BC I? 1ZBZO?QGLK BCP -SCREICP BC 1O?KAC# 6JC 6IIC 6# 7LJ + 9OZKLJ + -BOCPPC +.LBC MLPQ?I + >GIIC + <ZIZMFLKC + 0"J?GI + est à chercher dans les supports en unité de comptes. EthicVie a déterminé quatre profils types : «un monde plus sain», c est-à-dire sans tabac ni alcool ; «un monde sans armes» ; «respect de la planète» ; «droits de l homme et de l enfant» ; et «global éthique», qui reprend %=-:+7" )!+89 ;4/7 (:97+2+39" ;4/7 51:8 14/3 502;, /87-<387;, -;;=:-7.0">30 $K QO?KPJCQQ?KQ SLQOC M?QOGJLGKC! SLP S?ICROP! SLQOC FGPQLGOC! 4",&"%5(5/&1+.-"()0" 3)2*,)0"()"%/&- )#"SLRP BZAGBCU BC I CJMOCGKQC NRC SLRP I?GPPCOCU B?KP IC JLKBC BC BCJ?GK# CPQ EOXAC Y SLQOC ICEP! Y SLQOC BLK?QGLK LR?R BLK BC SLQOC?PPRO?KAC"SGC NRC I? 1ZBZO?QGLK MLROO? MLROPRGSOC I? JGPPGLK NR CIIC PC BLKKC BCMRGP MO[P BC %$$?KP +?EGO MLRO CQ?SCA ICP MCOPLKKCP?SCREICP CQ F?KBGA?MZCP SGPRCIICP#!CJ?KBC BC BLARJCKQ?QGLK EO?QRGQC CQ ALKDGBCKQGCIIC #*!* )$&%!"( +#*%&#) "# $(!# (" # -*/%))%-1! 0" )*., +%&"+$% 5? 1ZBZO?QGLK BCP -SCREICP BC 1O?KAC P CKE?EC Y KC M?P BGDDRPCO SLP GKDLOJ?QGLKP MCOPLKKCIICP Y BCP QGCOP#.LKDLOJZJCKQ Y I? ILG 3KDLOJ?QGNRC CQ IG@COQZP BC I?.735 BR H?KSGCO %*()! 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En combinant ces deux données, EthicVie propose un produit type, avec les valeurs les plus adaptées. D après EthicVie, les performances constituent une bonne surprise pour les assurés (qui peuvent souscrire en ligne ou auprès des conseillers d EthicVie), puisque cette année les fonds éthiques ont obtenu un rendement plus intéressant que les fonds classiques. Léger bémol, dans chaque unité de compte, les fonds éthiques sont mixés avec des fonds classiques, moins regardants. Depuis son démarrage, les contrats signés représentent un encours de 3 millions d euros, avec un versement minimum de 2 500. Mais ce contrat porte aussi une dimension solidaire, avec une logique de partage de dons : 20 % des commissions sont reversées chaque année à une association choisie parmi la dizaine sélectionnée par EthicVie (dont la Fondation des Orphelins Apprentis d Auteuil, Amnesty International, ATD Quart Monde ou le CCFD-Terre solidaire). Depuis son démarrage, les contrats signés représentent un encours de 3 millions d euros. Pour ces associations, coopérer avec un assureur est une manière de diversifier ses ressources. L an dernier, le CCFD-Terre solidaire a ainsi reçu 1,2 million d euros en provenance de plusieurs produits de partage, dont le premier fonds commun de placement solidaire, Faim et développement, créé en 1983. Cette collecte de dons sert à l action de la Sidi, qui finance des institutions de microcrédit, des coopératives agricoles et des caisses d épargne communautaire dans trente pays du Sud. «À côté de ce nouveau canal de collecte, nous cherchons aussi à participer à la construction d une autre finance, prévient Geneviève Guenard, directrice administration-finance du CCFD. Il n est pas possible pour nous d être bénéficiaires de dons et d accepter que les placements qui en sont à l origine soient investis dans des secteurs destructeurs pour la planète et les êtres humains.» À l avenir, le CCFD compte bien vérifier que la politique ISR d Ethic- Vie reste solide, et si nécessaire influer sur la composition des fonds, y compris sur l exclusion de certaines valeurs industrielles. Comme elle vient de le faire avec le fonds Éthique et partage, qui écarte désormais toute valeur en lien avec l extraction des énergies fossiles. ÉRIC LARPIN