45 - Restes de bois mis à déouvert par le retrait du glaier d'unteraar par I. MAHIETAN En visitant le vallon d'unteraar le jour de l'inauguration de la réserve du Grimsel (15 septembre 1935), nous avons trouvé des restes d'arbres dans les rohers laissés réemment à déouvert par le retrait du glaier d'unteraar, sur la rive gauhe, peu à l'amont de son front atuel. En suivant le sentier qui va de l'hospie au glaier, sur la rive gauhe du la, on traverse un versant de rohes moutonnées sur lesquelles la quantité de terre végétale est faible. C'est là que se trouvait autrefois la forêt d'unteraar, omposée de Mélèzes, d'aroles et de Pins de montagne. Le parours du bétail et surtout l'exploitation pour fournir pendant des sièles les bois néessaires à l'hospie du Grimsel et à l'alpage d'unteraar ont à peu près anéanti ette forêt au point que, sur une surfae de 80 à 100 ha, il n'existe plus aujourd'hui que 97 arbres d'un diamètre supérieur à 16 m. et 110 jeunes plantons, soit environ 2 arbres par ha 1. A mesure qu'on approhe du glaier le versant devient de plus en plus roheux, la pente est très forte, la terre végétale n'a pas pu se former ar les vallonnements n'existent plus. Cependant, dans les fissures du granit, des Aroles et des Pins de montagne ont réussi à plonger leurs raines. La nourriture qu'ils y trouvent est souvent à peine suffisante pour les maintenir vivants. Ils ont une roissane très lente et la plupart sont en partie desséhés. Les rohes portent les traes enore nettes du passage du glaier d'unteraar, elles sont moutonnées et striées. Mais leur 1 E. HESS, La forêt d'aletsh, monument naturel. Bull. Murithienne, LI. 1934, p. 95.
46 tr Emplaement (-\-) des restes de bois mis à déouvert par le retrait du glaier d'unteraar CS Raine de Pin de montagne dans une fissure près du glaier d'unteraar
47 ouleur est sombre, leur surfae assez rugueuse pare que le glaier a abandonné es pentes depuis longtemps et alors l'ation physique et himique de métasomatose a eu le temps de s'exerer. Assez brusquement les arbres disparaissent, là où la teinte des rohes devient plus laire et où les polis sont mieux onservés. On entre dans la zone qui a été reouverte par le glaier lors de son stade d'avane dit réent, dont le maximum fut atteint vers 1820. Le nouveau la ayant oupé tout le fond du vallon, on a dû tailler le sentier de la abane dans les parois de granit qui plongent atuellement jusque dans l'eau. Plus loin le sentier a été aménagé sur les moraines latérales déposées sur la rive gauhe du glaier, à la base des parois de granit. Le fond du vallon est enore oupé par le glaier dont le reul se poursuit ave rapidité, les eaux du la ont déjà miné sa base, déterminant des hutes de glae et une falaise qui émerge de quelque 50 m. Ii le poli des rohes est admirablement onservé, le granit de l'aar est brillant et montre sa ouleur laire. Comme il y a une bosse roheuse qui s'avane vers l'intérieur du vallon, l'immense glaier a exeré une énorme pression. C'est préisément là, dans des fentes du granit que nous avons trouvé des restes d'arbres. C'est d'abord une raine enhâssée dans une fente, à la base du roher, sur une longueur d'environ un mètre. Vers le sommet elle a un diamètre d'environ 10 m. et s'aminit vers la base. Elle est absolument moulée sur les deux parois de la fente et très fortement adhérente à la pierre. Le bois est bien onservé. Un peu au-dessus dans la même fente, on voit les restes de plusieurs petites raines, 1 une des extrémités est assée, tandis que l'autre s'enfone dans la fente. Elles doivent avoir appartenu à la menu plante. Nous avons pu détaher un fragment de la raine supérieure de 20 m. de long et de 9 m. de ironférene afin de déterminer la nature de e bois. M. Ludi de l'institut Rubel à Zurih auquel nous avons soumis un fragment de e bois nous érit : «Das Holzstük aus der Felsritze des Unteraargletshers habe ih angesehen und als Pinus f- montana bestimmt.»
48 Par l'intermédiaire de M. Hess e bois a été soumis également à la Station fédérale de reherhes forestières, voii la réponse de M. W. Nägeli : «Die eingesandte Holzprobe konnte mit Bestimmtheit als Pinus montana ermittelt werden. D. h. es ist siher eine Pinusart und nah dem Fundort können von dieser Gattung ja nur Arve und Bergföhre in Betraht kommen. Nun fehlen aber dem Holze der ersteren die, für die übrigen Pinusarten harakteristishen, zakenförmigen Verdikungen der Quertraheiden (äussere Markstrahlzellen). Bei dem in Frage stehenden Muster dagegen sind sie ausserordentlih typish ausgebildet, so dass also mit Siherheit aug Bergföhre geshlossen werden darf.» Un Pin de montagne avait don poussé dans ette fissure, le glaier en revenant l'a arrahé, mais les raines enfonées dans la rohe sont restées et se sont onservées à l'abri de la pression de la glae. Quelques mètres plus haut on voit les restes d'un petit arbre qui avait poussé dans une fissure du roher et dont une partie de la tige subsiste enore pendante ontre le roher. Si elle a résisté à la pression de la glae 'est qu'elle se trouvait dans un enfonement du roher. Cet exemplaire est inaessible, le bois de teinte grise paraît assez bien onservé. A une trentaine de mètres en amont, dans le roher à quelque 10 m. au-dessus du sentier, on voit les restes d'un 3me arbre qui avait aussi poussé dans une fissure. La tige pend ontre le roher et paraît avoir été râpée et triturée par la glae, sa ouleur est sombre. Ces restes ont pu se maintenir grâe à une avane du roher qui les a protégés entre l'ation érosive du glaier. Ces différents bois et il y en a sans doute d'autres, se trouvent dans une région qui a été reouverte par le glaier jusqu'à es derniers temps. La diminution du glaier d'unteraar a été très étudiée : les rapports annuels sur les variations périodiques des glaiers des Alpes suisses nous disent que le front du glaier d'unteraar a reulé de 195 m. de 1914 à 1932 et de 121 m. pendant les années 1933 et 1934. Le reul si aentué de es deux dernières années est dû à l'ablation provoquée par le la de barrage. La Compagnie des fores motries de l'oberhasli a établi des profils à travers le glaier pour déterminer la fusion superfiielle. Les han-
49 gements de niveau sont relevés ave soin haque année depuis 10 ans. Le profil du Miesen à 2415 m. a montré un abaissement de niveau de 15 m. 50 en 10 ans (1924-1934). Celui du Pavillon Dollfus à 2880 m. indique pendant le même temps un abaissement de niveau de 10 m. 40, elui de Brandlamm supérieur à 2125 m. un abaissement de niveau de 10 m. 10 et enfin elui de Brandlamm inférieur à 2020 m. un abaissement de niveau de 13 m. 25. Ce dernier profil est assez rapprohé de l'endroit où se trouvent les restes d'arbres qui sont à une altitude de 1960 m. environ. En mesurant la hauteur de es arbres au-dessus du glaier, on pouriait déterminer assez exatement l'époque où le glaier les a laissés à déouvert. Nous pensons qu'il ne doit guère y avoir plus d'une inquantaine d'années. Il est don bien ertain que es arbres n'ont pas poussé là après le retrait du glaier. Il n'y a auun arbre vivant sur es rohers, sauf plus haut dans la région qui est au-dessus de la pente oupée par le glaier au stade moderne. La limite est marquée par un hangement de teinte dans les rohes, alors qu'elles sont laires dans la partie inférieure elles sont sombres dans la partie supérieure. Il y a là-haut des arbres rabougris dans les fentes des rohers, e sont sans doute des Aroles, ils montent jusqu'à 2100 m. *. Ces restes d'arbres indubitablement en plae onstituent don une preuve bien ertaine que, avant e stade moderne, les glaiers s'étaient retirés plus haut que maintenant et pendant un temps assez long pour permettre à des arbres de s'installer et de roître dans les fissures des rohers. Puis le glaier est revenu, a enlevé les trons, laissant les raines dans les fissures ainsi que des débris de tiges protégés ontre la pression de la glae par les enfonements des rohers dans lesquels elles se trouvaient. Ce as est à iter en orrélation ave elui étudié par M. E. Hess 2 au glaier de Findelen et ave elui du glaier d'aletsh par M. Eugster. Rappelons aussi que, dans la vallée de Bagnes, la forêt montait autrefois jusqu'à Boussine, tout près de Laney (2000 m.), la ré- 1 Ed. FREY. Vegetationsverhältnisse der Grimselgegend. Mitteilungen der Naturf. Gesellsh. Bern 1921, p. 40. 2 E. HESS : Die Holzfunde am Findelengletsher. Zeitshrift für Forstwesen Nr 2, Jahrgang 1935.
50 gion porte enore aujourd'hui le nom des «Aroles». Il est question de ette forêt dès 1474 et surtout pendant un proès entre Bagnards et Valdostains qui a duré de 1517 à 1576. Atuellement, la forêt s'arrête à Mauvoisin à quelque 10 km. à l'aval. En 1922, le gardien de la abane de Chanrion, Hubert Bruhez, a utilisé omme bois à brûler, un tron d'arbre trouvé dans la moraine gauhe du glaier de Durand vers le point 2282. Il était arrahé et mesurait environ 50 m. de diamètre. Des branhes ont été trouvées dans une tourbière à Boussi ne vers 2400 m. ; l'anien gardien de Chanrion, Camille Mihaud, a extrait un tron à Chanrion même, vers Otemma, don à envi ron 2400 m. 1. Ces bois n'ont pas été déterminés. 1 I. MAR1ETAN : Notes floristiques sur la partie supérieure de la Vallée de Bagnes (Fionnay). Bull. Murithienne fas. XLVI, 1929, p. 47-48. Notie sur les musinées de la Vallée du Trient par J. AMANN Durant un séjour (août 1935) aux Maréottes sur Salvan, j'ai réolté les Musinées dont je donne ii la liste, en faisant abstration, toutefois, des espèes de Mousses généralement répandues dans les parties de nos Alpes où dominent les rohes silieuses ahaliiques : granites, gneiss, et. Quant aux Hépatiques, je rois utile d'en donner la liste omplète, la onnaissane de la distribution géographique de es plantes dans notre pays présentant enore des launes onsidérables. ] 1 C'est à l'obligeane inlassable de mon ami et ollaborateur le Dr h.. Ch. Meylan, Ste-Croix, que je dois la détermination ou la vérifiation des hépatiques réoltées.