*Agenda 21 : plan d action pour le 21 ème siècle en faveur du développement durable. Avec le soutien financier de :

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1 L eau, élément essentiel à la vie, est une ressource fragile : quelques gouttes de pesticides peuvent rendre des milliers de litres d eau impropres à la consommation. Mal utilisés, ces pesticides peuvent aussi diminuer la fertilité du sol en détruisant bactéries, vers de terre et micro-organismes. La protection de la ressource en eau est un des domaines prioritaires d action dans le pays de Romans. C est dans ce but que la Communauté de Communes du Pays de Romans, à l origine du contrat de rivières Joyeuse-Chalon-Savasse et la Ville de Romans dans le cadre de l Agenda 21*, éditent ce livret pour aider chacun à allier plaisir du jardin, sécurité sanitaire des aliments et préservation de l environnement. *Agenda 21 : plan d action pour le 21 ème siècle en faveur du développement durable. Avec le soutien financier de : Renseignements au Imprimé sur papier 100% recyclé - mars 2004 Maquette et illustrations : Boris Transinne illustrations

2 Sommaire Le sol page 2 Le compost page 4 Les plantes-engrais page 6 Le paillage page 7 Le jardin en équilibre page 9 Exemple de lutte biologique page 11 Le plan du potager page 12 L arrosage page 15 Les mauvaises herbes page 17 Les traitements chimiques page 19 En France, 13 millions de jardiniers entretiennent 1 million d hectares C est dire si la pratique du jardinage est une passion bien partagée, et qui concerne au total des superficies importantes de notre pays. Or, ces jardins reçoivent souvent plus de pesticides par unité de surface que les terres agricoles. Herbicides, insecticides, fongicides, engrais chimiques laissent des traces dans les plantes destinées à la consommation et leurs effets sur l environnement sont très lourds : atteintes à la faune et à la flore, pollution des sols, des eaux de surface et des eaux souterraines N est-il pas contradictoire, pour s adonner à un loisir de plein air, d adopter des méthodes de jardinage qui contribuent à la dégradation de notre environnement? Aujourd hui, pour protéger notre santé, nos ressources naturelles et notre cadre de vie, il est possible de modifier les pratiques : chaque jardinier amateur, chacun d entre nous doit être un des acteurs de ce grand chantier. Méfiez-vous des idées reçues concernant l utilisation systématique de pesticides! Ne sous-estimez pas les effets des traitements sur la qualité de votre propre récolte! Et fabriquez-vous, offrez-vous un jardin dont vous pourrez être fier! REGLES D OR Je respecte le sol Je favorise la diversité biologique Je récupère l eau de pluie Je recycle mes déchets organiques en compost Je réduis la pollution en limitant l usage des produits chimiques Jardi-bien se propose de vous guider sur les nombreuses pistes qui permettent de réaliser un jardin d ornement ou un potager sain, productif, esthétique et respectueux de l environnement. 1

3 Le sol De l équilibre du sol, dépend la santé des plantes. C est là qu elles puisent tous les éléments dont elles ont besoin. Connaître la nature du sol, bien le travailler et bien le nourrir sont essentiels pour améliorer sa fertilité et le développement des plantes. composition d un sol Eau et air Partie organique : débris de feuilles, humus Partie minérale : sable, argile, calcaire Micro-organismes : vers, petits insectes, bactéries, larves décomposeurs qui dégradent la matière organique Connaître la nature du sol Roche-mère Granite (donne naissance à un sol acide, non calcaire) Calcaire (Forte effervescence au vinaigre) Texture du sol Argile, limons fins (sol lourd) Sable (sol léger) Travailler le sol Caractéristiques / plantes spontannées Caillouteux, pauvre, acide. Myrtille, fougère, oseille Sol basique, caillouteux, excès fréquent de calcium. Moutarde des champs Terre collante et douce. Renouée persicaire, chardon des champs Caillouteux, pauvre, acide. Pensée des champs Besoins Apports de compost fréquents, en faible quantité et de chaux (facilite les liens entre partie minérale et partie organique du sol). Apports de compost fréquents + engrais verts. Apports de compost espacés mais abondants. Faible apport de compost mais souvent. Le sol n est pas inerte ; c est un monde d une inextricable complexité, avec des liaisons subtiles entre ses constituants (partie organique et partie minérale). Très actif et très peuplé (un hectare de sol forestier contient plus d organismes vivants qu il n y a d humains sur terre), il doit faire l objet d une attention particulière, comme toute structure vivante. Vous pouvez faire analyser un échantillon de votre sol par une jardinerie. Usage de la Grelinette. Dans les jardins, la grelinette remplace peu à peu la bêche traditionnelle : cet outil efficace et moins fatiguant d utilisation permet, par un mouvement de va et vient d ameublir le sol sans le retourner ; il respecte mieux la vie du sol. Nourrir le sol Il est indispensable de rendre au sol tout ce qu on lui prend sous forme végétale : compost, paillage et engrais verts sont les alliés du jardinier. (Voir pages suivantes pour le compost et le paillage ) Quant aux engrais verts, semés au printemps (avant la culture principale), ils sont destinés à être retournés et intégrés au sol : trèfles, vesce, luzerne enrichiront le sol en azote ; seigle et sorgho assureront un travail du sol par leurs racines ; moutarde, phacélie, seront aussi source d humus. Règles d or Ne jamais travailler un sol trop humide. Travailler les terrains argileux en automne et les terrains légers ou sableux au printemps. Si vous achetez du terreau pour alléger le sol et l enrichir en humus, vérifiez qu'il ne contient pas de tourbe* ni d'engrais chimiques. *L extraction de la tourbe est une des causes de la destruction des tourbières qui nous rendent d immenses services en régulant les quantités d eau et en améliorant sa qualité (rôle d éponge et de filtre). 2 3

4 Le compost Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme Feuilles sèches, paille, tontes du gazon et épluchures, une fois mises en tas, vont fermenter, chauffer, être décomposées par des micro-organismes, pour devenir un humus qui nourrira vos plantations. Le compost constitue une fumure organique généralement assez équilibrée en azote, phosphore, potasse et oligo-éléments. Le compostage : L'art Issu de la maison recommandé Epluchures Filtres à café, thé Coquilles d'œufs Papiers Cartons non colorés Sciure de bois Plantes en pots Fleurs coupées, séchées non recommandé Emballages et papiers imprimés Huile Caoutchouc Plastiques Verre et la manière 1 Choisir un mode de compostage : Le tas ou le composteur Le composteur est bien adapté aux jardins individuels : à acheter dans le commerce ou à bricoler avec des palettes ou un grillage. 2 Trouver un emplacement Proche, facile d accès depuis le jardin et la cuisine, dans un endroit semi-ombragé et semi-abrité, en contact direct avec le sol. 3 Entretenir son compost Issu du jardin Branches broyées, feuilles, tontes (petites quantités) Déchets du jardinage (plants de tomates secs ) Cendre de bois Fumier Feuilles de lauriers Branches de thuyas et de cyprès Résineux en général Observez, testez, ajustez pour avoir des conditions favorables à la vie bactérienne, clé de voûte d un compost réussi ; à vous de jouer sur le taux d humidité et l aération. Règles d or couper les déchets en petits morceaux varier les déchets au maximum en apportant aussi des éléments secs (paille, feuilles sèches) au début, arroser, ensuite, laisser faire la pluie aérer en retournant tous les 2 mois ajouter un peu de terre au démarrage pour apporter des micro-organismes, des vers, des insectes En principe, l humus est prêt à être utilisé au bout de 6 à 9 mois : pour enrichir la terre au moment des semis, pour amener les courges, les tomates, les concombres à maturation ou pour pailler les carottes, les haricots, les laitues, les oignons etc Que faire si Présence de filaments grisâtres et cœur du compost sec Cœur du compost compact Pas de hausse de température Odeur désagréable, aspect putride, trop liquide Arrosez Solution Ajoutez des matériaux grossiers pour maintenir l'aération (paille) Mélangez et recouvrez d'une couche de terre, de cendre ou de paille Incorporez des matériaux secs (paille), retournez, n arrosez pas 4 5

5 Les plantes-engrais Le paillage En complément du compost, les engrais enrichissent le sol en éléments nutritifs : azote, phosphore, magnésium, fer, zinc Ces éléments nutritifs peuvent être apportés par des engrais naturels à acheter (poudre de roches) ou à fabriquer (cendre de bois, purin d ortie). Les engrais chimiques quant à eux, par leur composition (nitrates, phosphates, sulfate d ammoniaque, chlorure de potasse ) menacent la qualité des eaux et persistent dans les tissus des végétaux destinés à la consommation. L ortie et la consoude, véritables plantes-engrais, sont très utilisées pour leur teneur en éléments fertilisants. Le purin d'orties Il stimule la croissance et protège des maladies. Dans un récipient, tassez tiges et feuilles puis couvrez d eau. Laissez macérer : - 2 jours pour une application contre les pucerons - 2 semaines pour une application comme engrais Filtrez et diluez à % avant de pulvériser le sol et les plants toutes les deux semaines. Ne pas pulvériser les plants de tomates et de concombre (viser le sol) : l humidité favoriserait le développement de maladies ; ne convient pas pour les plantes portant des fruits destinés à la conservation (potirons, pommes). Les orties coupées : les déposer dans le trou de plantation d un arbre fruitier apportera un engrais et une protection contre les maladies. L'ortie en couverture : les plantes entières (non grainées), déposées sur le sol, apporteront une protection aux plantes cultivées. Le paillage, réalisé à partir de matières organiques, a plusieurs intérêts pour le jardinier : Il empêche le développement des plantes indésirables. Il maintient l'aération, la souplesse, le taux d'humidité et la température du sol constante. Il protège le sol du ravinement causé par les fortes pluies. Il favorise l installation d'insectes auxiliaires (coccinelles ). Il enrichit le sol lorsqu il se décompose. Bref, un paillis adéquat permet à la plante de pousser dans de meilleures conditions. Elle se défendra mieux contre d'éventuelles attaques (parasites, maladies). La consoude Plantez-la dans un endroit humide et ensoleillé. Sa teneur en potasse en fait un très bon fertilisant (la potasse favorise le développement des tubercules, des racines et des fruits). Purin de consoude : procédez comme pour l'ortie, en faisant macérer un mois dans 10 litres d eau, 1 kg de consoude fraîche. Paillage : disposez les feuilles de consoude au pied des tomates, des courges, des potirons et des arbustes fruitiers. Recouvrez l'ensemble d'un peu de paille sèche. Incorporation au sol : laissez faner les feuilles et les tiges 48h et mettez-les dans le sillon de plantation des pommes de terre (1,5 à 2 kg/m). Vous pouvez également les enfouir à l automne en vue d'une culture au printemps. Règles d or Paillez sur une terre nue : les herbes indésirables germées passeraient au travers de votre paillis. Paillez au bon moment : trop tôt vous risquez d'étouffer la plante, trop tard vous allez être gêné par elle. Pour les haies et les arbustes, paillez sur 1m de large. Evitez d utiliser des écorces de résineux, sauf pour les arbres ayant déjà un système racinaire établi : la décomposition des écorces risquerait de nuire à la croissance des végétaux en acidifiant le sol. 6 7

6 Le jardin en équilibre Les différents paillis Type de paillis Condition d'utilisation Durée de vie Avantages Inconvénients Un jardin est un écosystème, un milieu vivant. Trouver son point d équilibre garantit un rendement maximum dans le respect de la faune et de la flore présentes. La mission du jardinier est de maintenir cet équilibre en orientant la productivité vers les espèces qui l'intéressent. Tontes de gazon Feuilles mortes Légumes de culture, jeunes haies. Faire sécher l'herbe 1 ou 2 jours avant. Epaisseur : 5 cm Convient pour les haies, les massifs arbustifs. Quelques semaines Plusieurs mois à 1 an Abondant et produit sur place. Recyclage d'un déchet. Riche en azote. Abondant, produit sur place. Se transforme en humus forestier. Se décompose vite. Présence de graines de mauvaises herbes. Risque de créer une couche imperméable et putride. Risque de carence en azote Les auxiliaires A l'équilibre, la prolifération de ravageurs est évitée par la présence d insectes prédateurs appelés les auxiliaires. Favoriser la diversité biologique dans son jardin contribue à toute cette chaîne alimentaire les auxiliaires étant victimes de leurs propres prédateurs (oiseaux par exemple). Ces insectes auxiliaires sont de précieux alliés Paille Idéale en paillages annuels. Convient parfaitement pour le potager, les haies. Epaisseur : 10 cm Plusieurs mois à 1 an Facile à trouver localement. Maintient les légumes propres au contact du sol. Stimule la vie biologique. Risque de carence en azote : compléter par du compost ou des orties sous le paillis. Des graines peuvent germer. Fèves de cacao Ecorces de pin Paillages minéraux Plastique noir, vert, blanc Convient pour les arbustes, massifs, plantes annuelles. Epaisseur : 3 à 4 cm Mouiller après la pose Convient pour les arbres et arbustes. Epandez du compost avant la pose du paillis. Epaisseur : 5 à 10 cm. Graviers, pouzzolane A enlever au bout de 3-4 ans. Convient très bien pour les haies. Doit être posé sur sol frais avant plantation. Plus d'un an 1 à 3 ans illimitée 10 à 15 ans Riche en éléments nutritifs. Résiste au vent. Pas de risque de carence en azote ou d'acidification Efficace Esthétique Se décompose en humus forestier. Bon rapport qualité/prix. Bon paillage provisoire pour l'implantation des végétaux. Coût élevé Dispersion par les oiseaux. Sensibles à la pourriture. Acidifie le sol (apporter du calcaire au bout de quelques années). A éviter sur des arbustes chétifs exigeants en azote ou nécessitant un terrain calcaire. Non dégradable Non dégradable Détruit la vie biologique (asphyxie du sol à long terme). Chaque insecte, selon ses préférences, va s installer sur sa plante favorite pour s abriter, se nourrir ou s y reproduire. Planter de nombreux végétaux différents dans son jardin augmente la diversité de la faune et la complexité des chaînes alimentaires : L ENSEMBLE DU SYSTÈME EST ALORS PLUS RÉSISTANT. Plantez des ombellifères, des soucis, de la camomille, des pâquerettes, de la sauge, du thym, des capucines Créez une haie mélangée : arbustes épineux, lierre, sureau noir, chèvrefeuille, sorbier Règles d or DIVERSIFIEZ les habitats dans votre jardin pour favoriser la diversité des espèces. FAVORISEZ les espèces qui vous intéressent (insectes auxiliaires en particulier) en les rapprochant de leurs proies ou en leur offrant des abris. OBSERVEZ quelles espèces sont présentes dans votre jardin. Trouvez les relations entre elles : qui mange qui? 8 9

7 Exemple de lutte biologique Le pouvoir des insectes auxiliaires Ces insectes carnivores sont les ennemis naturels des indésirables. La coccinelle : les larves sont de redoutables dévoreurs de pucerons. chrysope La lutte biologique permet de protéger les plantes cultivées tout en évitant le recours à des produits de synthèse. Trois exemples de lutte sont présentés ici. La littérature contient beaucoup de techniques faciles à mettre en œuvre et qui permettent de limiter au maximum le recours aux pesticides sans pour autant diminuer les récoltes. Les pucerons du jardin Les limaces Les doryphores Le chrysope, le syrphe : leurs larves s attaquent aux pucerons, aux acariens, aux jeunes chenilles Le carabe doré mange les petites limaces, les chenilles et les larves d insectes dans le sol. insecte parasite Plantes attaquées Hôtes d'hiver : les plantes pluriannuelles et les plantes de serre Hôtes d'été : les fèves, les rosiers Toutes, spécialement les feuilles tendres. Toutes les espèces de pommes de terre. Les insectes parasites : ce sont de petites guêpes ou des mouches qui se développent dans les œufs ou sur les larves des indésirables. Les perce-oreilles : leur efficacité contre les pucerons et les petites chenilles compense les légers dégâts qu'ils peuvent causer aux fleurs! Comment favoriser les auxiliaires? syrphe carabe doré Laissez "traîner" des refuges naturels : Tas de pierres, bois mort, carré d'herbes sauvages (orties, graminées), haies, mares, serviront d abris aux insectes auxiliaires, mais aussi aux hérissons, chauves-souris, musaraignes, batraciens, lézards qui vous débarrasseront des limaces, chenilles et pucerons divers. Plantez des plantes aromatiques : Sauge, sarriette, thym, lavande Elles attirent les insectes auxiliaires mais aussi les abeilles et les bourdons qui, en transportant le pollen, permettent la fécondation des fleurs et donc la formation des fruits. Evitez les insecticides, acaricides, fongicides ou herbicides : Plus fragiles que les ravageurs, les insectes auxiliaires seront tués massivement en cas de traitement ; cette destruction est souvent suivie par une pullulation des ravageurs. En cas de nécessité absolue, choisissez des substances chimiques sélectives et peu agressives sur la faune auxiliaire ; limaces, escargots et chenilles peuvent aussi être enlevés à la main ou piégés Face à une attaque de pucerons, commandez des larves de coccinelles! Vous pouvez téléphoner à Natura-CJBF (comptoir des jardiniers biologiques de France) au Dégâts Lutte préventive Lutte curative Transmettent des maladies, des virus et des champignons. Sans ennemis naturels, ces populations deviennent très importantes, elles affaiblissent alors la plante. Fortifier la plante par une nourriture équilibrée : choix des cultures, travail du sol, fertilisation Favoriser les insectes prédateurs qui empêchent les populations de se développer : coccinelles, chrysopes, syphres En début d'attaque : enlever les parties attaquées En cours d'attaque : arroser énergiquement les parties infectées (pour faire tomber des pucerons), introduire des coccinelles, traiter au purin d'ortie En dernier recours : traiter Mangent les feuilles Favoriser les ennemis naturels : carabes, batraciens, hérisson, musaraigne. Garder poules et canards à proximité du jardin. Arroser uniquement le matin. Disposer de la cendre ou de la poudre de roche, autour des plants attaqués (barrières à limace) Les piéger avec des appâts : morceaux de pommes de terre, tomate pourrie, bière Mangent les feuilles, les fleurs Disposer du compost sur les plants Favoriser un sol bien aéré et légèrement acide. Favoriser les oiseaux, les petits mammifères et les punaises prédatrices Fertiliser au purin d'ortie Ramasser les individus à la main en début d'attaque (avant la ponte). Détruire les feuilles infestées par les œufs. Brûler des individus et épandre les cendres sur les plants attaqués En dernier recours : traiter 10 11

8 le plan du potager La réflexion sur la disposition des plantes du jardin potager est très importante pour les rendements futurs. Deux aspects seront déterminants pour réaliser ce choix : La rotation des cultures : Comment utiliser de façon optimale les éléments nutritifs présents dans le sol? La rotation des cultures Chaque plante a besoin d éléments nutritifs différents et puise sa nourriture à une profondeur différente. La rotation permet une utilisation optimale de la fertilité du sol. L'association des plantes : Comment profiter de l'influence bénéfique qu'ont certaines espèces sur d'autres? Règles d or Certaines cultures ne doivent revenir au même endroit qu'après quatre ou cinq ans. C'est le cas des bulbes (ail, échalote, oignon, poireau), des crucifères (choux, rutabaga, navet, radis, cresson) et des pois. Faire se succéder les plantes développant des organes différents (racine, bulbe, feuille, fleur, graine ou fruit). Faire se succéder des plantes appartenant à des familles botaniques différentes. Jouer sur les associations des plantes à cycles différents : plantez ou semez la plante à cycle court entre les rangs des plantes à cycle long. Il faut mettre les deux espèces en place simultanément afin d'éviter qu'elles ne s'étouffent. Pommes de terre - Courges - Poireaux - Choux - Tomates - Aubergines - Céleris - Fraises Cultures exigeantes, apportez du compost Les légumineuses (pois, haricots, fèves) reposeront le terrain et enrichiront le sol en azote ; elles peuvent venir en culture de transition. Carottes - Betteraves Salsifis - Chicorée Laitue Racines pivotantes, utilisation des éléments nutritifs qui ont migré dans le sol Le choix des semences En cultivant des variétés anciennes, rustiques et non-hybrides, vous contribuez à la sauvegarde de la diversité biologique et du patrimoine génétique menacé par les hybridations et les OGM (organismes génétiquement modifiés). Ces plantes rustiques, faciles à cultiver, souvent plus résistantes offrent l avantage de pouvoir être multipliées par le jardinier lui-même (ce qui n est pas le cas pour les variétés hybrides qui sont stériles). LES ROTATIONS CONTRE LES RAVAGEURS Ravageurs et maladies privilégient généralement un type de plante : changer les cultures de place chaque année leur rendra la vie plus difficile! Règle d or Ail - Oignons - Echalottes - Mâche - Navets - Radis (roses et noirs) Ne demandent pas d apport en compost Notez, année après année, la succession des cultures sur un carnet

9 L'arrosage Pourquoi associer les cultures? Pour mieux occuper l'espace en hauteur, en profondeur et dans le temps. Pour profiter de l'effet répulsif que peuvent avoir certaines espèces sur les ravageurs. Pour bénéficier de l'influence qu'ont certaines espèces sur d'autres (sécrétions racinaires, fixation de l'azote aérien ) Vert : associations favorables Rouge : associations à éviter L eau est précieuse Elle est aujourd hui menacée par divers types de pollutions et une utilisation abusive ; la traiter pour la rendre potable à notre robinet coûte de plus en plus cher. A chacun de nous de réfléchir à de nouveaux gestes quotidiens : protégez l eau en limitant l usage des produits polluants, recyclez-la, utilisez l eau de pluie lorsque la potabilité n est pas nécessaire L excès d eau favorise les maladies et donne des produits moins goûteux et qui se conservent moins. Certaines espèces se satisfont d une absence d arrosage : pommes de terre, ail, oignon, échalote Calcul théorique Météo France mesure une pluviométrie mensuelle supérieure à 60 l/m 2 pour toute l'année sur les stations de Grenoble et de Lyon. Un jardinier qui récupère l'eau s'écoulant d'une toiture de 50m 2 a ainsi un potentiel minimum de litres par mois. Le taux de récupération moyen est de 70% ; notre jardinier peut donc récupérer litres tous les mois. Chaque arrosage d'un jardin moyen nécessite environ 200 litres d'eau. Avec un potentiel de litres par mois, il peut donc, en théorie, arroser son jardin avec sa réserve d eau de pluie, 10 fois par mois Dans la pratique, c est une question de stockage 14 15

10 Les mauvaises herbes Les différentes techniques d'arrosage L'arrosage manuel (arrosoir, tuyau) ou le goutte à goutte sont les systèmes qui répondent le mieux aux besoins de la plante et aux soucis d économie d eau. Le système du goutte à goutte oblige à réfléchir le plan du jardin en fonction de l arrosage. Les arrosages à jets ont le double inconvénient d'être peu précis et de consommer beaucoup d'eau : l'ensemble de la surface du jardin est arrosé alors que seul le pied de certaines plantes a besoin d'eau. Les "mauvaises herbes" devraient plutôt être appelées les herbes spontanées du jardin. En dehors du problème esthétique, elles peuvent avoir un certain intérêt pour le jardinier qui sait les contrôler Elles n empêchent en rien la venue d une belle récolte, et elles sont bien moins mauvaises que les désherbants utilisés pour les détruire! Aspects négatifs Elles étouffent les semis à croissance lente. Elles concurrencent les légumes (eau, engrais). Elles servent d'abri aux limaces et insectes nuisibles (mais aussi à leurs ennemis naturels!) Coupez le fond d'une bouteille et enfoncez le goulot au pied de vos plantes. Cette technique convient particulièrement aux plantes qui développent des fruits comme les potirons, les tomates ou les courgettes. Vous recréez les conditions optimales de l'arrosage au "goutte à goutte" sans en subir le coût. Aspects positifs Elles protègent le sol des précipitations du vent et du rayonnement solaire. Elles travaillent le sol : "sous-solage" réalisé par les espèces à pivot, émiettement par les racines chevelues. Elles produisent de l'humus sur place et enrichissent le sol. Le binage. Règles d or Utilisez les techniques de paillage pour garder l'humidité du sol. Un binage vaut deux arrosages : le binage, entre les lignes de culture, permet de casser les mottes de terre et favorise ainsi l absorption de l eau par la plante ; il permet aussi de déraciner les mauvaises herbes et d aérer le sol. Arrosez après le coucher de soleil pour éviter les pertes d eau par évaporation et pour ne pas brûler les feuilles. Préférez des arrosages abondants et espacés plutôt qu'un petit arrosage régulier. Les plantes absorbent l eau par les racines : inutile donc d arroser les feuilles! la Prêle Le faux-semis est une technique efficace pour limiter les mauvaises herbes du potager. Préparez la terre comme si vous alliez semer, arroser. Laissez reposer 2 ou 3 semaines. Détruisez les mauvaises herbes qui sont apparues au râteau ou à la griffe. Semez. Seule contrainte : s'organiser trois semaines avant le véritable semis

11 Les Traitements chimiques Techniques de contrôle des mauvaises herbes Les herbes des terrasses, des allées Arrosez les herbes à l'eau bouillante : les eaux de cuisson conviennent parfaitement. Utilisez des techniques de désherbage thermique (à gaz). Empêchez les graines d'entrer en contact avec la terre par des barrières physiques : géotextile perméable à l'eau sous les allées gravillonnées par exemple. Les herbes du jardin Couvrez les sols (paillis, plantes couvre-sol). Minimisez au maximum les surfaces nues. La coupe limite le développement et la reproduction de la plante mais la tue rarement. Le sarclage, le binage, le griffage (arrachage) à la main ou à l'aide d'outils éliminent les indésirables. Les herbes annuelles peuvent être laissées sur place ou mises sur le compost, les vivaces doivent être retirées pour éviter toute reprise. La pelouse Préférez une pelouse riche en espèces différentes qu'un gazon anglais coûteux à l entretien polluant. Ne tondez que les espaces destinés à être courts et préférez des tontes hautes (8 cm) ou moins fréquentes sur les espaces périphériques. La mousse se développe si votre sol est trop acide, mal aéré ou tondu trop court. Aérez le sol à l'aide d'un scarificateur et apportez du calcium sous forme de chaux. Malgré le soin apporté à votre jardin, si vous devez recourir aux traitements chimiques pour faire face à une attaque particulièrement importante ou à une maladie, appliquezvous à riposter de la manière la plus appropriée. Quels produits choisir? Aucun traitement chimique n étant anodin, essayez d abord des solutions moins radicales : traitements à base de plantes (purin d ortie), cendre contre les pucerons, insectes auxiliaires D une façon générale, choisissez les produits les plus sélectifs : ce sont eux qui auront le moins d'effets secondaires sur le petit monde vivant de votre jardin. Choisissez les produits les moins rémanents (faible persistance dans le sol) et les moins toxiques. Evitez les produits systémiques qui pénètrent dans les tissus de la plante et persistent dans les fruits et légumes que vous allez consommer. Règle d or A certaines périodes les plantes sont plus sensibles à la coupe. Intervenir au bon moment permet d'affaiblir la plante au maximum. ronce du 20 au 30 juin. chardon et ortie du 15 août au 8 septembre. chiendent, rumex, prêle en juilletaoût par temps sec. Et si vous n'en sortez pas Certains désherbants sont moins toxiques que d'autres. Si vous devez traiter, proscrivez tous les produits à base de 2,4-D, MCPA, diuron, atrazine, simazine, aminotriazole. Préférez toujours les produits les moins rémanents (faible persistance dans le sol) et les moins toxiques. Préférez les foliaires aux anti-germinatifs : les premiers entrent moins en contact avec le sol. Renseignez-vous bien sur le produit choisi et respectez les modes d emploi : dosages, lieux pouvant être traités, dates, fréquences et règles de sécurité. Ne pas traiter directement les fleurs ni pendant les heures de butinage : ce serait compromettre la vie des insectes butineurs (papillons, bourdons ) et la qualité du miel des abeilles. Le cas de la roténone et des pyréthrines Ces insecticides, fabriqués à partir de plantes, sont utilisés en agriculture biologique car ils ne pénètrent pas dans les végétaux traités et ne persistent pas dans les sols. Bien qu ils soient naturels, il ne faut pas ignorer leur pouvoir toxique très puissant : ces traitements totaux tueront tous les insectes de votre jardin, même les insectes utiles Un produit portant la mention «utilisable en agriculture biologique» ou «insecticide biologique et végétal» peut quand même déstabiliser tout un écosystème

12 Pour en savoir plus Les bonnes pratiques phytosanitaires Choisissez le produit qui correspond exactement à votre besoin. Assurez-vous que le produit utilisé porte la mention emploi autorisé dans les jardins. Attention! Malgré cette mention, le produit peut contenir des substances actives très puissantes et être dangereux pour la santé et l environnement. Appliquez le produit lorsque les conditions météorologiques le permettent (T =25 C, vent nul, pas de pluie en cours ou prévue). Respectez les conditions d'utilisation inscrites sur l'étiquette : c est aussi une question de sécurité. Les produits phytosanitaires sont très actifs et très concentrés. Il est normal de ne mettre que quelques gouttes dans un pulvérisateur. Ne surdosez pas : vous polluerez plus, sans avoir un meilleur résultat. Les inscriptions des emballages Protégez-vous avec les équipements adéquats (gants, masques, lunettes, combinaisons, bottes ) lors de la préparation des mélanges et lors de l'application. Proscrivez l'utilisation de l'arrosoir pour réaliser les traitements. Vous devez connaître la surface à traiter et la contenance de votre pulvérisateur pour faire le mélange adéquat. Pensez à rincer votre pulvérisateur et à épandre l'eau de rinçage sur la partie traitée. Ne pas jeter les restes à l égout, ni dans la nature : une goutte de produit dans un ruisseau provoque une pollution sur 10 km. Les bidons et emballages vides ou les produits périmés sont des déchets ménagers spéciaux, considérés comme dangereux. Ne pas les jeter dans les toilettes ou la poubelle de la maison, les déposer dans une déchetterie spécialisée (reprise gratuite). Association de professionnels et de consomateurs pour une agriculture biologique. Label certifiant que les produits sont respectueux de la santé et de l environnement. UPJ : Union des entreprises pour la protection des jardins et des espaces verts. Syndicat professionnel qui regroupe des fabricants de produits destinés aux jardiniers amateurs ou aux professionnels des espaces verts ; à l origine du logo emploi autorisé dans les jardins. Attention : la plupart des insecticides détruisent la faune auxiliaire sans que cela soit spécifié sur l emballage Le Dosage : Utilisez la technique de l'étalonnage pour déterminer quelle quantité de produit mettre dans votre pulvérisateur : Versez un litre d'eau dans votre pulvérisateur et agissez comme si vous traitiez : calculez la surface couverte. Mesurez la surface réelle à traiter. Déduisez-en la quantité d eau nécessaire pour couvrir la surface à traiter. Dosez votre produit en conséquence. Livres : Le jardin au naturel, Francois Couplan et Francoise Marmy, 1995, ed. bordas jardins Editions Terre vivante : Le guide du jardinage biologique, Jean-Paul Thorez, 2001 Le poireau préfère les fraises, les meilleures associations de plantes, Hans Wagner Ravageurs et maladies du jardin, les solutions biologiques, O. Schmid et S. Henggeler Mini-guides revues : Comment jardiner sans pesticides? et Pesticides Danger! Maison de la Consommation et de l'environnement Tél Créer des refuges à Insectes - Fédération des clubs CPN (connaître et protéger la nature) Tél Jardiner au naturel, Denis Pépin, hors série N 104 de l Ami des jardins Tél Centres de ressources Terre Vivante, Centre d'écologie pratique Tél Edite tous les deux mois la revue les quatre saisons du jardinage. Réseau des biocoop : magasins et supermarchés biologiques recherchez le magasin le plus proche de chez vous. Produits issus de l agriculture biologique : ce label garantit des pratiques culturales et d élevage respectant l environnement. Rédaction Producteurs et distributeurs de semences biologiques : Biau germe Tél Association Kokopelli La ferme de Sainte Marthe Tél catalogue gratuit Le sésame du jardin bio : catalogue de 500 produits utilisables en jardinage biologique - label Nature et Progrès 5 Natura CJBF (comptoir des jardiniers biologiques de France) Tél Autres sites internet dossiers très pointus sur le jardinage nombreuses publications sur les insectes. jardiner avec des enfants, le jardin comme lien social Ville de Romans, en partenariat avec les Villes de La Tronche, Meylan et Meythet. Remerciements pour leur participation à : L Agence Urbanisme Développement Intercommunal Aggl. Rennaise (AUDIAR), Bretagne Eau Pure, la Chambre d Agriculture de la Drôme, la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA), la Ferme de Cocagne (Romans), la Fédération Régionale de défense contre les ennemis des cultures (FREDEC Rhône-Alpes), Lycée Horticole de Romans, la Maison de la Consommation et de l'environnement, Terre vivante