Dossier de création. Par l équipe NCNC

Transcription

1 Dossier de création Par l équipe NCNC 1

2

3 PALIMPSESTE UN FILM D ANIMATION NCNC VIVANT INTERACTIF ET FUSIONNÉ AU TERRITOIRE UN PERSONNAGE, UN LIEU, ET LEURS IMAGES DECOMPOSÉES, DESSINÉES, PROJETÉES, AFFICHÉES LA FAILLITE DE LA MEMOIRE Après avoir pris conscience de la force transformatrice de l art dans l espace public, de l impact qu il peut avoir sur un territoire, nous défendons que le devoir d un artiste est de trouver les formes les plus adéquates pour parvenir à cette transformation. A travers les différentes formes que nous proposons, nous souhaitons mettre en évidence et travailler sur les liens qui unissent un territoire, ceux qui l habitent et ceux qui simplement le traversent. Le NCNC est un laboratoire de recherche sur l espace public comme lieu de rencontre et d échange.

4 1 L équipe NCNC L EQUIPE NCNC AXE SON TRAVAIL, DEPUIS SA CRÉATION EN 2009, SUR LE NCNC-NUOVO CINEMA NEOCINETICO, UN MOUVEMENT ARTISTIQUE INITIÉ DANS SA PREMIÈRE CRÉATION : NACAPATANTA. Le projet NACAPATANTA a germé en dans la tête de Prisca Villa, alors apprentie à la FaiAR- Formation Avancée et Itinérante pour les Arts de la Rue à Marseille, et bientôt rejointe par le reste de l équipe. Ensemble, ils créent un concept de film unique, d un genre nouveau : une création in situ, sur quatre semaines, sensible au territoire géographique, historique, architectural et humain. Le public est convoqué pour voir un film mais la projection dans la salle de cinéma n aura jamais lieu. Le film consiste en une exposition de «photogrammes», qui forment un parcours dans le quartier et raconte une histoire (chaque fois différente, créée in situ). Le public se retrouve donc dans la rue, à suivre l histoire, une succession d images prises et affichées sur les lieux. Le parcours est jalonné de bandes sonores enregistrées in situ et d interventions des habitants du territoire concerné. NACAPATANTA a reçu le soutien du dispositif Auteurs d Espace Public de la SACD, une aide à la résidence de production du Ministère de la Culture DGCA et le soutien de Derrière le Hublot et Harri Xuri. Il a été accueilli en résidence par le CNAR Le Citron Jaune, L Usine, Le Lieu Noir, Baule d air, Label Rue. LES FILMS /PROJETS NACAPATANTA RÉALISÉS : 2014: DOÑA FLOR Y SUS AMORES à Ramonville (31) avec ARTO Saison et Festival de rue. 2013: LA LÉGENDE DU PUITS 61 à Cransac (12), avec Derrière le Hublot pôle des arts de la rue Midi-Pyrénées Capdenac et la Communauté de Com munes du Bassin de Decazeville Aubin. 2012: MATER FLUMINIS à Albi avec L Athanor Scène Nationale. LE CIEL PAR-DESSUS LES TOITS à Blagnac (31) avec L Usine et la ville de Blagnac : L ÉCHO D UN LENDEMAIN à Capdenac-Gare(12) avec Derrière le Hublot PLUS ON PÉDALE MOINS FORT à Cambo-les-Bains (64) avec Harri Xuri/SIVOM Artzamendi 2010: C EST LA FAUTE À VENISE à Chalon sur Saône avec Chalon dans la rue 2009: CAP AL 32 à Barcelone avec Escena Poblenou LES RECHERCHES ACTUELLES POUR LA SECONDE CREATION, PALIMPSESTE, S IN- SCRIVENT EGALEMENT DANS LE MOUVEMENT NCNC.

5 2 Le NCNC Nuovo Cinema Neo Cinetico Le NCNC est un laboratoire de recherche sur l espace public comme lieu de rencontre et d échange. C est un cinéma d un genre nouveau, qui utilise le théâtre et la photographie dans l espace public et se joue des frontières disciplinaires. Il a été imaginé et construit par l équipe NCNC, qui a réalisé un manifeste et un film d interviews pour consacrer la naissance de ce mouvement. Le Nuovo Cinema Neocinetico est né en réaction aux super productions de l extrême catalepsie du cinéma moderne, à l immobilisme des salles de projection, à l isolement croissant des individus dans la société contemporaine, à l expropriation écrasante du public de l espace public, à l augmentation des problèmes cardiovasculaires fruits d un sédentarisme furieux, à la naissance de micro salles de projection destinées à un ou deux bénéficiaires contraints à la solitude, à la profonde crise économique en rapport à la restriction des budgets destinés à la culture, à l augmentation de la phobie de l imprévu qui limite l interférence de l incontrôlable dans la création artistique et dans la vie en général. L objectif du NCNC est de restituer au cinéma son essence première : le mouvement. C est le public qui est responsable de ce mouvement. C est son œil qui engendre la cinétique du film. C est son absolue attention aux vibrations sonores et aux rythmes de l espace qui nourrit la création. Les films NCNC restituent au public l espace public, espace destiné à la transmission d émotions, au partage des mouvements et aux revendications sociales et populaires. La production NCNC, dénuée du formalisme circonstanciel - caméra vidéo, pellicules, dispositifs de projection - restitue l image à sa source originelle. Ainsi le réel pénètre la création elle-même: Hic Et Nunc. C est l image même qui impulse la respiration et la relativité du point de vue en se réappropriant sa force évocatrice et transformatrice. La relation entre le fragment de temps figé et le fragment de temps en mouvement ainsi que la pulsation entre images capturées et images réelles crée une mise en abime spatiotemporelle. Le spectateur et le territoire deviennent alors éléments fondamentaux de la création. L un comme stimulateur et l autre comme co-créateur d interférences, source d inspiration et partie intégrante du film. Le film qui en découle se caractérise par un style vif, nouveau, réaliste, évocateur et cinétique, manifesté généralement par la modalité même de la projection, l incontrôlable improvisation de certaines scènes et l interaction induite avec la réalité extérieure.. L absence de caméra, de pellicule, d effets spéciaux, de dispositifs de projection, l absence de salle, de personnel de salle et de supports exportables renvoie au sens même du cinéma. Les règles de tournage et de projection du NCNC expriment la revendication de la fonction principale de l espace public, à savoir: la libre expression du mouvement physico-émotionnel-lyriquesocial. Plus d informations sur les différentes créations NCNC sur

6 3 LE PROJET PALIMPSESTE Palimpseste est un nouveau genre de films NCNC, qui défie une fois de plus les règles du cinéma. En retournant à son essence : mouvement et image. Le mouvement qui dans Na Capa Tanta était uniquement celui du spectateur concerne maintenant également les personnages eux-mêmes. L image qui avait pour fonction de maintenir la narration, se décompose et recompose, envahissant la structure du film. Nous matérialiserons dans l espace public le passage d un personnage qui n y a pas existé, mais qui pourrait y avoir existé. Nous mettrons en discussion les limites formelles, pour découvrir le potentiel infini de superposition d informations, de réalités, de temporalités. Un film en 4 dimensions. Un film collage. Un film d animation. Où le réel, le direct, le photogramme, l espace public se fondent et se complémentent. Un film qui puisse exister sur des territoires différents, se répéter, et dans le même temps ait la capacité de révéler chacun des lieux sur lesquels il est présenté. Ceci en prenant en compte les caractéristiques du territoire et en intégrant la participation du public au film. Ce nouveau genre de films NCNC sera reproductible, interactif, en mouvement, adapté au lieu, sensible au territoire. Dans Na Capa Tanta, les films NCNC étaient par essence uniques et indissociables du lieu dans lequel ils avaient été créés. Si nous partions jusqu à présent du lieu pour créer une histoire de fiction, nous tentons avec Palimpseste d appliquer une histoire sur un lieu (cf. point C. «scénario»), comme une couche supplémentaire de la réalité. Nous tentons d incruster le futile dans la réalité, de superposer une histoire en respectant la vibration des lieux.

7 A LE SPECTACLE LE DIRECT UN INTERIEUR Espace privé. Expression de l intime, du secret. C est l introduction du film, la présentation du personnage. Une installation qui nous immerge dans l univers du personnage et dans son obsession. Nous utiliserons un dispositif sonore et un système de capture en direct des images du public. UN PARCOURS Espace public. Support du nœud dramaturgique. Installation / affichage / dilatation du temps et de l espace. Réappropriation de l existant, des traces de l histoire, du passage du personnage, ce qui se traduit par sa présence en direct, le dessin d un parcours en hauteur. Apparition d un chœur de comédiens (habitants /bénévoles) qui représentent la vie quotidienne, avec un décalage de rythme. UN LIEU FINAL Support de la résolution de l histoire. Le spectateur pourrait également découvrir d autres photographies, prises le jour même et affichées quelques minutes auparavant par le photographe. Ces photographies seront celles des spectateurs euxmêmes (celles des spectateurs du groupe précédent par exemple). Le photographe aurait préalablement récolté des éléments de la mémoire des lieux, ensuite fusionnés avec l histoire racontée. PERSONNAGES L équipe NCNC qui manipule en direct les silhouettes, le son et le public. Un comédien, acrobate grimpeur/parcours. Un narrateur. Figurants, comédiens amateurs pour les images chorales MUSIQUE Tragique et cinématographique, d inspiration Wong Kar-wai. Diffusion de musique enregistrée par le biais de petits appareils dissimulés le long du parcours. Possibilité de musiciens locaux bénévoles en live.

8 B scénario de l histoire que nous prétendons fusionner à chaque territoire que nous investirons.! Il était une fois un homme très petit et très tout seul.! Il ne se sentait d'aucun lieu, ne se rappelait plus d'où il venait, ni de qui il était avant d'être ce qu'il était.! Il n'avait plus de souvenirs. Il ne se rappelait plus s'il avait des amis ou non.! Il ne se rappelait plus de rien!! Il avait avec lui seulement une photo, une photo de lui-même, juste un peu plus jeune, dans un lieu qu'on ne pouvait pas identifier, seule preuve tangible qu'il avait existé avant ce jour.! Un jour, alors qu'il se promenait en milieu d'après-midi, de vieux objets apparurent sur le chemin du retour, comme des champignons. Et parmi eux, il trouva un album photo. Il le prit et l'emporta chez lui.! C'était l'histoire de quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui avait une maison, une famille, des oncles, des tantes, des cousins, des amis! Chaque photo était comme le fragment d'un souvenir... Il ne savait pas à qui appartenaient ces souvenirs, et ne sachant pas cela, il se mit à imaginer que ce pourraient être les siens.! Pendant des jours il resta assis à la table de la cuisine, ouvrant sans cesse le vieil album photo trouvé dans les poubelles, et imaginait que les souvenirs emprisonnés dans cet album étaient les siens.! Et si dans une photo de la cuisine il y avait une tasse jaune, il passait des journées entières à retrouver cette tasse, cette lampe rouge, ces coussins à fleurs... jusqu'à ce que tout soit exactement comme sur la photographie.! Petit à petit, avec la patience d'une fourmi entêtée, chaque objet présent dans l'album prenait place dans sa petite maison à lui.! Mais il manquait quelque chose... Les objets des photos pouvaient prendre corps dans son intérieur, mais il avait besoin d'un signal plus intense pour s'approprier réellement cet album. Alors il prit l'unique photo qu'il avait de lui, la découpa avec une attention extrême, et superposa sa propre image sur une image de l'album!! Ainsi, ce souvenir pouvait être vraiment le sien.! Il commença à mettre son petit corps dans les photos, mais ce n était évidemment pas crédible dans toutes.! Un jour, ô joie du hasard, juste à l'angle de la maison où s'accumulaient des objets, il trouva un appareil photo. Il fut pris d'une étrange excitation, retourna à sa maison, et commença à se prendre en photo, assis, debout, en costume de bain, pour pouvoir se glisser dans son album de souvenirs, pour donner à son corps la forme exacte du souvenir, pour se modeler dans l'instant qui constituait sa nouvelle mémoire! Assis et heureux, le soir au coin du feu, il contemplait son merveilleux trésor.! C est alors qu une idée géniale lui passa par la tête. S'il avait pu créer des souvenirs qui aujourd'hui! lui appartenaient, il pourrait aussi entrer dans le souvenir des autres, de sa voisine par exemple, et de son autre voisine, et de ce voisin taciturne, et cette autre voisine encore...! Et une fois entré dans la mémoire de sa voisine, elle le reconnaitrait, et une fois reconnu, elle le saluerait le matin, et peut-être aussi qu'elle l'inviterait à dîner quand ils seront devenus amis.! Ils auraient finalement des souvenirs partagés.! Alors, décidé, dans la profondeur de la nuit, il entra en silence dans la maison de la voisine... déroba la photo sur le buffet, l'emporta dans sa maison, et colla dedans sa propre petite image.! Puis il entra dans la maison de l'autre voisine, et puis de l'autre, et encore de l'autre, mettant l'image de sa petite personne dans le souvenir des autres( )!

9 ATION NCNC IM N A D M IL F EST UN PALIMPSESTE Superposition De Couches. Comment La Forme Fusionne Avec Le Fond. 4 AXES DE RECHERCHE A. LA MEMOIRE B. L IDENTITE ET LE SENTIMENT D APPARTENANCE C. L IMAGE Comment L image Influe Sur La Mémoire. Comment La Mémoire Influe Sur L identité. Comment Le Sentiment D appartenance Façonne L identité.

10 A LA MEMOIRE ET SI NOUS SUPPOSIONS QUE DES INSTANTS DE L EXISTENCE DE DIFFÉRENTES PERSONNES POUVAIENT APPARTENIR À UNE MÊME VIE? QU EST-CE QUI NOUS RAPPROCHE DES SOUVENIRS DES AUTRES? LE SOUVENIR D AUTRUI PEUT-IL DEVENIR NOTRE PROPRE SOUVENIR? COMBIEN D INSTANTS SEMBLABLES APPARTIENNENT AUX VIES D AUTRUI? Dans l'absence de confirmation extérieure, il n'est pas évident de distinguer le souvenir authentique d'une inspiration ou d'un souvenir qui peut nous avoir été prêté ou suggéré ; ce que le psychanalyste Donald Spence nomme vérité historique et vérité narrative. En tant qu'êtres humains, nous avons des systèmes de mémoires faillibles, avec des fragilités et des imperfections - mais aussi dotés d'une grande plasticité et créativité. Une confusion ou une indifférence par rapport aux sources peut être une force paradoxale : si nous pouvions étiqueter toutes les informations de notre connaissance, nous serions noyés dans un océan de données souvent insignifiantes. L indifférence quant à nos sources nous aide à assimiler ce que nous lisons, ce qu'on nous raconte, ce que les autres disent, pensent, écrivent, peignent, d'une manière tellement riche et intense que cela s'apparente à une expérience primaire. Cela nous permet de voir et d'entendre avec les yeux et les oreilles des autres, de comprendre leur esprit, d'assimiler les arts et les sciences, les religions, la culture dans sa totalité, pour finalement entrer et contribuer à l'esprit commun, au socle de nos connaissances communes. Cette communion ne serait pas possible si toutes nos connaissances et souvenirs étaient identifiés et définis comme privés et exclusifs. La mémoire fonctionne sur la logique du dialogue, et émerge non seulement de l'expérience directe mais aussi de l'échange de beaucoup de mémoires. Oliver Sacks. ; 1

11 LE faux SOUVENIR ( ) Le faux souvenir se réfère à un souvenir pour un événement entièrement nouveau qui est un événement ou un épisode spécifique de l événement qui n a jamais été expérimenté par un individu, dans toute sa vie, mais néanmoins résident bel et bien dans la mémoire de l individu.! Nous nous inspirons des expériences de psychologie sur les illusions de la mémoire d Elizabeth Loftus et John Palmer (1974) ainsi que sur le paradigme DRM (Roediger et McDermott, 1995). Parmi leurs recherches sur le faux souvenir, Loftus et Palmer utilisent notamment une technique d incrustation photographique sur une photo appartenant à un patient, pour construire un faux souvenir.! Les recherches montrent que la présentation d images truquées peut modifier notre vision du passé. Les images truquées créent une illusion de familiarité avec les faits et constituent des sources d information perçues comme crédibles. C est ainsi que les souvenirs peuvent être encore plus facilement déformés à l aide d images. Notamment dans l expérience de Wade et Gary, on insère une photo du sujet enfant avec un membre de sa famille dans celle d une montgolfière en vol. Par la suite, la moitié des sujets sont persuadés d avoir fait ce vol en ballon et racontent ce «souvenir» avec quantité de détails sensoriels.

12 «Notre mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, même notre action. Sans elle, nous ne sommes rien... Luis Buñuel

13 B L identité et le sentiment d appartenance la plus amère et plus profondément drôle de la décomposition de la vie! UN, PERSONNE ET CENT MILLE Luigi Pirandello ( ) L homme puise en lui-même ses matériaux et se construit, comme une maison.! Croyez-vous vous connaître, si vous ne vous construisez pas d'une manière quelconque? Et puis-je vous connaître, si je ne vous construis pas à la mienne? Et vous moi, si vous ne me construisez pas à la vôtre?! Nous ne connaissons que ce à quoi nous parvenons à assigner une forme. Mais que vaut cette connaissance? Cette forme correspond-elle à l'objet lui-même?( )! Si vous y réfléchissez bien, c'est le moindre inconvénient qui puisse résulter de toutes ces réalités insoupçonnées que nous attribuent les autres. Nous avons coutume de les nommer - superficiellement - jugements erronés, fausses suppositions, attributions gratuites. Mais tout ce qu'on peut imaginer sur notre compte acquiert une apparence de possibilité, même si c'est inexact. Que ce ne soit pas la vérité pour nous, les autres n'en ont cure, du moment que c'est vrai pour eux. À tel point que, si vous ne vous tenez pas solidement cramponné à la réalité que vous reconnaissez pour vôtre, il peut se faire que les autres vous entraînent à admettre que la réalité qu'ils vous confèrent est plus réelle que la vôtre même. ( )Chacun veut imposer à autrui l'univers qu'il porte en lui, comme si cet univers était extérieur, comme si tout le monde devait en avoir une vision conforme à la sienne, et comme si les autres ne pouvaient être différents de l'image qu'il s'en fait.( )

14 ZELIG Film de Woody Allen # Leonard Zelig, un homme-caméléon, capable de prendre l apparence des individus avec lesquels il est en relation. Le film est construit comme un collage de fausses d images d actualité, de photos de journaux et d images récentes d interviews, pour donner l impression d un documentaire historique.! Bien avant la numérisation, Woody Allen réalisait l'exploit technique d incruster son personnage dans des séquences d'images historiques.! Nous nous intéressons à sa manière d aborder le sujet de l identification à d autres personnes par la nécessité d'être aimé ou par la peur d'être rejeté.! Le besoin de se reconnaître dans l autre, ou dans un groupe, mu par une profonde nécessité d appartenir, d être intégré.! Le besoin d être reconnu, accepté, aimé à l extrême, jusqu à la disparition de notre identité propre?! Existons-nous, si nous ne sommes pas reconnus?! Jusqu où changeons-nous pour appartenir à un groupe ou une société?! L éternelle question: être OVER et pris pour fou, ou être INSIDE et ne plus exister par soi-même, disparaître?! Le plus gros travail sur Zelig, on s'en doute, aura donc été d'associer les nouvelles images avec les anciennes, opérant ainsi la même métamorphose physique que le héros. Sur l'écran, les fausses images contaminent celles a priori irréfutables des actualités des années 20 exhumées par Woody Allen. De ce mariage contre-nature est née une parfaite symbiose entre le fond et la forme C'est sécurisant d'être comme les autres! Je veux être aimé L. Zelig

15 C «Quand on est prisonnier de l'image, cela vous donne toutes les audaces.» Robert Doisneau L IMAGE Composition, décomposition, multiplication. Collage Superposition de couches Différentes sources qui se complètent et se nourrissent mutuellement. Permettre à l'image d'être plus qu'une simple reproduction du réel. L'assemblage / collage. L'objectif est de fragmenter ce que nous voyons, savons, et racontons. Le point de départ est très simple : le collage sur un album photo. Nous commençons à mettre en doute l'image sur laquelle nous incrustons d'autres images, quel est le personnage et quelle est la reproduction de son image. - Comment superposer plusieurs informations dans un même espace? Passé / Présent / Futur superposer le réel au fictif. Tester des effets visuels qui mettent en évidence la relation subtile entre r. T dans différents espaces en maintenant la cohérence spatiale et temporelle. Un série de photos palimpseste. Le mouvement fractionné dans l espace La recherche sur le plan plastique est dirigée vers la mise en relief de toutes les caractéristiques quasi invisibles qui composent l'espace sur lequel nous travaillons. Le résultat final aspire à être un film d'animation en quatre dimensions qui se joue en direct. S'installe alors un jeu constant d'échelles, entre le réel et la fiction. imprimée ou dessinée. 1 D'un point de vue dramaturgie et plastique, nous partons du présupposé que l'espace public est la matière première sur laquelle nous superposons de nouvelles informations qui se confondent avec les informations déjà présentes dans l'espace et dans l'histoire du lieu que nous investissons.

16 JEUX D ÉCHELLES, entre le réel et la fiction. 1

17 Le personnage et son image sur différents supports et sous différentes formes. 1

18 5 Calendrier de création En 2014, plusieurs résidences de recherche et crash tests ont été réalisés : 6-12 janvier 2014 : L Atelline, lieu de fabrique Arts de la Rue en Languedoc-Roussillon : Villeneuve-lès-Maguelone mars 2014 : Komplex Kapharnaüm dispositif EnCourS - Villeurbanne 6-13 octobre 2014 : Komplex Kapharnaüm dispositif EnCourS - Villeurbanne La création est prévue pour le printemps Nous recherchons cinq accueils en résidence, par périodes de 10 jours, sur l année 2015 et 2016, ainsi que des aides à la production. Le premier d'entre eux aura lieu du 1er au 10 mars 2015 à l'atelline. Le projet, initialement intitulé «La boîte noire du NCNC», a bénéficié de la bourse Ecrire pour la rue de la SACD et de la DGCA/Ministère de la Culture. En 2015 nous demandons l aide à la résidence de production de la DGCA/Ministère de la Culture, et en 2016 le soutien de la DRAC et de la Région Languedoc-Roussillon. 1

19 6 Equipe Prisca Villa directrice artistique, co-scénariste Diplômée du Colegi del Teatre de Barcelone, de l Ecole de l acteur comique Antonio Fava, de l International Clown School de Eric de Bont, de la FaiAR (Formation Avancée et Itinérante des Arts de la Rue) à Marseille. Elle participe à la tournée européenne de la compagnie colombienne de théâtre de rue Paloq sea. Durant 5 années, Prisca est membre de la compagnie espagnole Xirriquiteulateatre avec laquelle elle participe à la création de différents spectacles, entre autres «Papirus» (prix F.T.E.N. Meilleur spectacle et Meilleure mise en scène 2004). Prisca est cofondatrice de la compagnie Kamchàtka à Barcelone qui crée en 2006 le spectacle éponyme, mis en scène par Adrian Schvarzstein (prix Miramiro Gand 2008). Gary Shochat comédien, co-scénariste, directeur du son Diplômé en cinéma et télévision, il a travaillé comme directeur artistique et scénariste pour différentes chaines de télévision en Israël, il a été «game designer» et producteur de jeux vidéo aux Etats-Unis et en Israël. En 2001 il arrive a Barcelone où il se forme comme comédien comique, principalement avec le clown nord-américain Jango Edwards, Philippe Gaulier, Johnny Melville et Leo Bassi. Il joue avec la compagnie The Fools Militia, dirigé par Jango Edwards ainsi qu avec The Comical Brothers. Il présente un spectacle solo dans différents festivals de théâtre du monde entier. Il est co-producteur et réalisateur du «Cabaret Cabrón pero profesional» mis en scène par Jango Edwards, qui fut à l affiche à Barcelone durant trois années. Il est co-fondateur de la compagnie Kamchàtka. Il est aussi réalisateur de projets audiovisuels et de médias interactifs. Christophe Nozeran comédien projectionniste Une fois terminées ses études de mécanique, il se dirige vers le spectacle de rue en 1994 et devient comédien et technicien pour diverses compagnies: Malabar, L Art à Tatouille Attiré par la scénographie et le costume, il crée Les Phosphènes en 2005, spectacle itinérant visuel et interactif pour environnements nocturnes et urbains: un mélange de technologie, d ambiance futuriste et de prouesses. Il est actuellement régisseur du Dandy Manchôt et de Triade Nomade, et comédien pour plusieurs compagnies. Alberto Carreño comédien projectionniste Diplômé de l «Escuela de Artes y Oficios Pau Gargallo» de Barcelone, il a suivi des formations sur différentes techniques d expression artistique : la peinture, la photographie, la sculpture et la gravure. Il a travaillé comme créateur sculpteur pour l entreprise «Tematic World» pour la création de l atelier de sculpture «éphémère». Il fait partie de l equipe de création scénographique de la compagnie Xirriquiteula Teatre pour la création des spectacles de salle : «Papírus», «A Tempo» et de rue comme «Perkus» et «Girafas». Il joue comme percussionniste dans le groupe de musique fusion traditionnel COETUS dans lequel il est constructeur d instruments, et collabore avec différents artistes catalans. Amanda Diaz-Ubierna - comédienne Master 2 en communication audiovisuelle (U.C.M. Madrid) et en art dramatique (Institut del Teatre de Barcelone), Amanda a réalisé de nombreux ateliers de théâtre et de danse avec le Théâtre de l Abadia, Juan Loriente, Malpelo, Monica Valenciano, Hisako Horikawa, Min Tanaka, Zigmut Molik, Joseph Nadj. Entre 2002 et 2005, elle travaille avec la compagnie de danse RARA AVIS (Andrés Corchero Rosa Muñoz) comme comédienne-danseuse et assistante de chorégraphie. Elle participe à de nombreux spectacles et courts-métrages en tant que comédienne. Elle est également assistante à la mise en scène aux cotés de Constanza Brncic et Maria Montseny. En 2003 elle crée et dirige ses premières pièces de théâtre Descalces et Una cita a ciegas avec la cie Maria del Montón. En 2005, elle arrive à Marseille pour faire partie de la première promotion de la FaiAR. Depuis, elle collabore régulièrement au sein de différentes compagnies (BLöFFIQUE THEATRE, COLECTIVO 96º, LAS MARIS). Elle a collaboré avec la FaiAR et HorsLesMurs pour la coordination de deux colloques internationaux liés aux Arts de la Rue.

20 Directrice artistique : Prisca Villa prisca@ncnc-film.com Production : Melando 21 route du Littoral St Martin de Londres Licences d entrepreneur de spectacle n et Jérôme Devaud jerome@melando.org