RESEAU APPLE : un groupe maoïste européen au service du FPLP,

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1 RESEAU APPLE : un groupe maoïste européen au service du FPLP, Sommaire RESEAU APPLE : un groupe maoïste européen au service du FPLP, Le COSE-FPLP Histoire d un groupuscule maoïste danois, le KAK ( ), puis le KAG ( ) L apparence du KAG : un groupe révolutionnaire légal, voué aux actions charitables Le mariage KAK-KAG / FPLP Les activités clandestines du KAG Le procès du KAG Conclusion Annexes 1 - Principaux attentats du Commandement des opérations spéciales à l étranger (Cose-F.p.l.p.), Un militant internationaliste du FPLP : Marc-Roland RUDIN

2 Xavier raufer [Ce document doit beaucoup aux traductions de Marlène P. et au journaliste danois Lars Villemoes, de l hebdomadaire WeekendAvisen, pour son superbe travail d enquête] Birkeroed, commune sise à 20 kilomètres au nord de Copenhague, à l aube du 2 mai 1989 : une Toyota de location rate un virage et heurte un lampadaire. Un peu de tôle froissée, le conducteur indemne. Un banal incident de circulation? Non : le début de l Affaire Apple, un cas unique jusqu à ce jour de prise de contrôle d un groupe révolutionnaire européen -Danois en l occurrence- par une organisation extrémiste palestinienne, le Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) dirigé depuis sa fondation par le docteur George Habbache. Le véhicule contient une forte somme d argent et une arme de poing. Le conducteur, un homme de 36 ans, intéresse la police danoise pour une série de vols à main armée. Dans ses papiers, le nom d un individu récemment entendu pour ces mêmes hold-up, une adresse et une clé. Or, les 13 et 14 avril précédent, la police avait interpellé onze personnes - toujours les hold-up- dont quatre détenaient une clé identique, mais étaient restées muettes sur leur usage. L adresse correspond à un logement situé dans une cité type HLM, Blekingegade 2, à Amager, une banlieue de Copenhague proche de l aéroport. La clé est la bonne. Dans cet appartement conspiratif : Le butin d un hold-up -recette, ± 10 millions de francs- perpétré le 3 novembre 1988 dans un bureau de poste de Copenhague au cours duquel un policier de 22 ans avait été tué; Des documents attestant d une alliance déjà longue -une sorte de symbiose, plutôt- d un groupe de militants révolutionnaires danois avec le FPLP; Et -surtout- un véritable arsenal. De quoi, dira un magistrat danois, équiper un régiment. Inventaire : 28 lanceroquettes anti-chars suédois de type Miniman 1, 110 kilos d explosif, 3 pistolets-mitrailleurs de marque Husqvarna, 5 armes de poing et 7 chargeurs; 1296 cartouches de 9mm, 38 grenades à main, 12 mines anti-personnel, dont 5 à fragmentation; des détonateurs par centaines, des gilets pare-balles etc. La plupart de ces éléments proviennent du pillage d un arsenal de l armée suédoise, durant le week-end du 7 au 9 novembre Sur les lieux, également, des documents écrits montrent que, partant de celle-là, des caches d armes ont été constituées dans d autres pays d Europe, notamment en France, en Suisse et en Autriche. L enquête permet rapidement de comprendre le fonctionnement du binôme palestino-danois : à une extrémité du dispositif, un groupuscule maoïste danois, le Cercle des travailleurs Communistes, KAK, dont nous parlons plus bas; à l autre, des éléments du FPLP; mais pas n importe lesquels. Les évoquer impose un retour de plus de vingt ans en arrière, à l époque de la fondation du FPLP et de ce qui était alors son Commandement des Opérations Spéciales à l Etranger. Le COSE-FPLP En décembre 1967, la section Palestine du Mouvement Nationaliste Arabe (panarabe) et trois petits groupes de fedayin apparus en : les Héros du retour, la Jeunesse de la vengeance et le Front de libération de la Palestine fusionnent en un Front populaire pour la Libération de la Palestine. George Habbache, secrétaire général de la nouvelle formation, annonce solennellement l engagement de celle-ci dans la résistance populaire armée. Au début de 1968, un état-major y est créé pour mener la lutte. En son sein, le Commandement des opérations en Palestine occupée, bien sûr, et un Commandement des opérations spéciales à l étranger, qui va servir de matrice et de modèle à 1 Le Miniman est un lance-roquettes anti char non rechargeable, moderne et efficace, long de 90 cm. et pesant 3kg.; il tire des munitions de 74mm. capables de percer un blindage de 340 mm. jusqu à 250 m.

3 tous les groupes terroristes non islamistes de la scène Proche-orientale et commettre la plupart des grands attentats transnationaux, les détournements d avion notamment, de 1968 à De la constitution du COSE -qu il suscite- à sa propre mort, l âme des opérations spéciales menées au nom du FPLP d abord, sur ses marges, ensuite, est le docteur Waddi Haddad, ami d enfance de G. Habbache et son alter ego des années Originaire de Safed, une ville de Haute-Galilée où il naît en 1928, lui aussi de confession grecque-orthodoxe, Haddad fait en compagnie de G. Habbache ses études de médecine à l Université américaine de Beyrouth. Ils fondent ensemble le bulletin La Vengeance, puis le Mouvement Nationaliste Arabe et enfin le FPLP. Patron du COSE, Haddad s écarte -formellement du moins- du FPLP qui prend un tournant pro-soviétique marqué lors de son 3ème congrès, en mars Exclu officiellement du Front en février 1976, Haddad meurt de leucémie à Berlin-Est le 28 mars Mais entre 1968 et 1978, il a pu mettre sur pied et faire fonctionner, avec des succès divers, la machine terroriste la plus extraordinaire du siècle 2. A la base de son entreprise, un grand souci de la formation de ses opérateurs, une planification soigneuse des opérations qu il monte, accomplie dans le secret et avec un grand souci des détails techniques et l utilisation massive d éléments internationalistes, sorte de légion étrangère recrutée au sein de groupes révolutionnaires provenant des cinq continents -N oublions pas qu à cette époque, le FPLP est marxiste-léniniste et ardemment maoïste. Parmi les recrues du COSE-FPLP : l Armée rouge japonaise, des éléments du Secours-rouge néerlandais, des chrétiens libanais, notamment Michel Moukharbel et certains des frères Abdallah, des Arméniens, dont Bedros Ohanessian, fondateur de l ASALA sous le patronyme de Hagop Hagopian, des éléments de la Fraction armée rouge et des Cellules révolutionnaires; de l Armée de libération du peuple turc et des Guérilleros-fedayin du peuple iranien, sans oublier Carlos, vedette incontestée du COSE durant les années 70. Haddad mort, l instrument se disloque : Selim Abou Salem crée le FPLP-Commandement Spécial, Hussein al-omari Abou Ibrahim fonde l Organisation arabe du 15 mai pour la libération de la Palestine, Carlos, l organisation de lutte armée arabe. Lors d une réunion générale, en avril 1978, George Habbache tente en vain de récupérer l ensemble du COSE. Certains de ses éléments palestiniens acceptent cependant de rentrer au bercail pour créer un nouveau Département international au sein du FPLP. Le Département international du FPLP Ce département, ci-après DI, est fondé en fin 1978 ou début 1979 pour superviser les relations internationales du Front; il édite Democratic Palestine, une revue bimestrielle en langue anglaise et gère les contacts avec des groupes comme le KAK danois. Le DI est l oeuvre de trois hommes :. Abou Ali Mustafa, N 2 du FPLP et, durant près d une décennie, son représentant au sein du Comité exécutif de l OLP; il supervise les opérations internationales au sein du Bureau Politique du FPLP;. Tayssir Qoba h Abou Ali, ancien cadre du COSE ayant vécu avec Haddad entre Aden et Bagdad; membre du BP du FPLP dans les années 70, c est l un des rares rescapés du catastrophique détournement d avion d Entebbe. Il succède à Marwan al-fahoum (ci-après) à la tête du DI, au début des années 80;. Marwan al-fahoum, qui gère directement le DI jusqu en 1981, année où il prend la direction de l appareil de sécurité du Front. C est lui qui restructure pour le FPLP les réseaux Haddad, de Stockholm à Beyrouth, en passant par Copenhague, bien sûr, mais aussi par Berlin-Est, Sofia, etc. Al-Fahoum a été l un des premiers opérateurs et l un des plus sûrs, du COSE. Il est marié à une suédoise, Saïma Johnsson, dont la carte de visite est retrouvée dans les papiers de Michel Moukharbel, supérieur hiérarchique de Carlos avant d en être la victime. A l époque ( ) S. Johnsson sert d intermédiaire entre le FPLP-Proche-Orient et le COSE-Europe, notamment avec Basil al-kubaïssi, précédemment professeur à l Université américaine de Beyrouth et responsable des opérations COSE en Europe (abattu par un commando israélien, à Paris, en avril 1973). Fahoum et son épouse assurent notamment la logistique d une attaque combinée COSE-Armée rouge japonaise sur une raffinerie de Singapour en janvier Mais si le DI du FPLP gère le KAK depuis la fin des années 70, les contacts noués par ce dernier avec des extrémistes palestiniens remontent à une décennie plus tôt, au moins. 2 Voir en annexe, p... la chronologie des principaux attentats du COSE

4 Histoire d un groupuscule maoïste danois, le KAK ( ), puis le KAG ( ) En 1963, Gotfred Appel, spécialiste des études sur l impérialisme et le tiers-monde -et à ce titre rédacteur de politique étrangère du quotidien du PC danois, Land og Folk - également directeur de la librairie de ce journal; et un historien, Benito Scocozza, se prononcent pour les thèses maoïstes et rompent avec le Parti communiste danois (pro-soviétique). Ils créent la même année un Cercle des travailleurs communistes (Kommunistik Arbejds Krets, KAK), vite reconnu par le PC chinois qui confie à Appel l édition danoise du fameux petit livre rouge de Mao. Rapidement, Scocozza quitte le KAK pour fonder un autre groupuscule gauchiste, mais ce mouvement continue sans lui. En 1964, Appel fonde le Comité solidarité Vietnam (CSV) danois, qui deviendra plus tard le Comité de solidarité Palestine. Parmi les premiers adhérents du CSV, un jeune homme de 16 ans, Jens Holger Jensen, en rupture de Jeunesse communiste danoise, qui entraîne les -quelques- jeunes du KAK dans les manifestations violentes en faveur du Vietcong. En 1968, le KAK suscite une Ligue des jeunes communistes (Kommunist Ungdoms Forbund, KUF) dont l organe, Le jeune communiste manifeste avec véhémence son soutien aux guérillas du tiers-monde, notamment au FPLP. En 1969, le KAK rompt avec le PC chinois sur d obscurs motifs idéologiques et se trouve donc orphelin en termes d affiliation internationale. Mais entre temps, plusieurs jeunes du KUF se sont établis en usine suivant le modèle des maoïstes français; Jens Holger Jensen, lui, trouve un emploi au chantier naval B&W de Copenhague, et là, il fait connaissance de militants du FPLP, dont Safi Bakir et Hassan Abou Daya. Ceux-ci le présentent à Aref Mustafa, à l époque et simultanément dirigeant du Syndicat des travailleurs palestiniens au Danemark et représentant local du FPLP. Cette rencontre bouleverse totalement le fonctionnement du KAK et du KUF, qui cessent en 1970 de participer aux manifestations violentes et s engagent totalement aux côtés des palestiniens. Cette année là, la maison d édition du KAK, Futura publie une première brochure de soutien au FPLP; Gotfred Appel et Jens Holger Jensen rencontrent pour la première fois les dirigeants du Front, en Jordanie. Appel est même présent à Dawson s field dans le désert jordanien ce jour de septembre 1970 où le FPLP fait sauter les trois avions de ligne détournés par le COSE (voir cidessous, chronologie, p...). A l automne de 1972, le KUF se fond dans le KAK, qui, en 1973 crée une organisation charitable, Des vêtements pour l Afrique dont nous parlons plus bas (voir P...) En 1978, Gotfred Appel exclut les 24 adhérents du KAK, dépose pour son compte le nom et le logo du groupe et interrompt virtuellement toutes les activités militantes de son groupe. Selon Appel, les exclus se sont trop engagés en faveur d un FPLP de plus en plus ouvertement pro-soviétique et avec lequel, par conséquent, il convient de rompre. Au-delà de ce prétexte politique il semble que G. Appel ait, dès cette époque, connaissance des actions clandestines de ses jeunes adhérents pour le FPLP et ait pris peur. Accusant Appel d autoritarisme, Jens Holger Jensen, Torkil Lauesen, Jan Weimann, Peter Doellner et Niels Jorgensen fondent alors le Groupe des travailleurs communistes (Kommunistik Arbejds Gruppe, KAG) et poursuivent sous ce sigle a peine modifié leurs activités antérieures. A partir de là et malgré la mort en 1980, à Arhus, de Jens Holger Jensen, personnalité dominante du groupe, dans un accident de voiture un peu bizarre 3, le KAG va fonctionner à temps complet comme le réseau logistique/action du FPLP en Europe. L apparence du KAG : un groupe révolutionnaire légal, voué aux actions charitables Le KAG est en apparence un groupe gauchiste classique et se comporte effectivement comme tel : ses ± 15 à 20 militants, selon les années, diffusent tracts, brochures, bulletins; organisent des réunions publiques et des camps de vacances pour les adhérents et sympathisants. Internationaliste par vocation, le KAG entretient en outre des contacts suivis avec le Front Polisario, des mouvements activistes noirs d Afrique du Sud et de Namibie; des groupes marxistesléninistes du Salvador et des Philippines; et, bien sûr, avec le FPLP. Gotfred Appel cache si peu son admiration pour le Front qu il publie dans son journal, au début des années 70 un éditorial intitulé Pourquoi nous soutenons le FPLP. le KAG anime enfin deux cercles étudiants très actifs, l un suivant les affaires du Proche-Orient et l autre s intéressant à 3 Jensen était adhérent du FPLP proprement dit. Son testament lègue tous ses biens au Front. Il était par ailleurs en contact avec un autre groupuscule danois, lui plus proche de la Fraction armée rouge allemande, l Armée de libération socialiste danoise, DSB

5 la crise en URSS. En 1973, le KAK, ainsi qu il se nommait à l époque, a entrepris de donner une dimension humanitaire à son action : il crée, sur le modèle des communautés d Emmaüs de l Abbé Pierre, Des vêtements pour l Afrique (Töj til Afrika, TTA) qui collecte auprès de la population des habits inutilisés au profit des camps (de réfugiés ou de guérilleros) contrôlés par le MPLA (Angola), le Frelimo (Mozambique), la ZANU (Zimbabwe) et le Front populaire pour la libération d Oman. En 5 ans d existence, TTA récolte ainsi une centaine de tonnes de vêtements. Mais sous ces apparences banales se dissimule un appareil réduit, rompu à la clandestinité et capable de missions très variées. Ceux qui ont quitté le groupe et accepté de parler de leur expérience, disent que depuis les premières actions illégales, le KAG est conscient d être surveillé par la police et sur écoutes téléphoniques. Les militants du noyau central -une dizaine- sont des révolutionnaires professionnels au sens léniniste : discipline rigide, entraînement sportif et militaire, serment de respecter le secret. Les opérations sont effectuées par des cellules de trois ou quatre personnes, dans laquelle chacun n est informé que du strict nécessaire et n est connu des autres que par un nom de code. Les discussions sérieuses se tiennent dans la nature; les documents sont détruits après usage. Quiconque abandonne ce noyau central doit restituer tous les documents en sa possession. Et quand, par exemple, le groupe attaque un arsenal de l armée suédoise pour le piller, à Flen, en novembre 1982, il s est précédemment livré à un travail d environnement très complet : cartes, photos, surveillance prolongée des lieux. Sur place, une équipe écoute les fréquences radio de la police; une autre garde les abords avec des fusils à pompe et des grenades. Ce professionnalisme, le KAG l a forgé au contact -et au service- du département international du FPLP. Le mariage KAK-KAG / FPLP Le KAK est le premier groupe européen a avoir noué des liens avec le COSE-FPLP; selon les premiers adhérents du mouvement, dès le printemps de En 1970, Waddi Haddad conclut à Beyrouth un pacte d action avec une délégation du KAK : en témoigne la mention du KAK dans le livre de compte de Michel Moukharbel, à côté de l adresse postale d Aref Mustafa, à l époque représentant du FPLP au Danemark et dépendant directement de Carlos. Le 7 février 1977, Tayssir Qoba h arrange une réunion, à Bagdad, entre Waddi Haddad Abou Hani, Gotfred Appel et Jens Holger Jensen. Gotfred Appel se déclare hostile au terrorisme coupé des masses et refuse que les militants du KAK infiltrent des armes en Israël et participent à des détournements d avions. Jensen, lui accepte de coopérer à des opérations spéciales. C est là l origine de la rupture qui survient l année suivante entre G. Appel et les militants fidèles à Jensen. En juillet 1978, Jens Holger Jensen et Niels Jorgensen rencontrent à Paris des émissaires du FPLP, reconstituant alors l appareil international du Front, quatre mois après la mort de Waddi Haddad. Ainsi, le KAK est récupéré par les éléments du COSE qui retournent au FPLP après la mort de leur chef. La rupture avec G. Appel est consommée et le KAG apparaît. Le FPLP, peu intéressé par les subtilités alphabétiques danoises, laisse au groupe le nom qu il lui donne par plaisanterie depuis l origine : Toffah (pomme en arabe, comme Appel donne phonétiquement pomme en anglais). Les contacts sont maintenus par Jensen, qui rencontre encore Marwan al-fahoum en mai 1979, puis par Torkil Lauesen, Niels Jorgensen, Jan Weimann et Bo Weimann et Karsten Möller-Hansen, selon les cas; ils rencontrent Marwan al-fahoum et Tayssir Qob ah tout au long des années 80, soit, rarement, au Danemark -Qoba h s y rend en soit en Algérie (1984) en Syrie ou à Chypre et au Liban ( ). En 1982 le FPLP installe au Danemark Samir Faddi, son représentant officiel pour la Scandinavie, afin qu il puisse cornaquer plus aisément le KAG. Marwan al-fahoum a organisé pour lui un mariage blanc avec l une de ses opératrices danoises. Sans doute par hasard, Faddi, qui va résider sept ans dans ce pays sous quatre identités différentes et y exercer la profession de traducteur, achète en février 1987 un appartement situé dans le bloc d immeuble du 2 de Blekingegade, là où, depuis 1986, se trouve dissimulé l arsenal dont nous avons parlé plus haut. Autre coïncidence, les fenêtres de son logement donnent directement sur la cache d armes et permettent de la surveiller aisément... Faddi quitte le Danemark au printemps de 1989, alors que l enquête sur le hold-up de la poste (voir p...) s oriente un peu trop vers ses protégés du KAG pour son goût... En mars 1983, Mohamed Toman et Ali Massoud Ghazi, alias Hassan Mahmoud Munzer, deux responsables des opérations du FPLP en Europe, sont arrêtés à Roissy-CDG alors qu ils sont en transit sur un itinéraire Copenhague- Damas. Dans leurs bagages, six millions de couronnes danoises (± 5 millions de FF.) provenant d un hold-up commis le 2 mars 1983 dans une banque de Lyngby, au Danemark, par le KAG. Durant une partie des années 70 Toman et Ghazi ont opéré à partir de Copenhague, où ils étaient connus pour être détenteurs de passeports diplomatiques sudyéménites.

6 En avril 1989, encore, deux de leurs vieilles connaissances palestiniennes sont interpellées en même temps que les militants du KAG : Hassan Abou Daya et de Safi Bakir, ex-militants du COSE et toujours adhérents du FPLP. Déjà résidents au Danemark au début des années 70, ils étaient alors sous les ordres d Aref Mustafa, évoqué plus haut. En novembre 1990 enfin, quand débute le procès du Groupe Apple, le procureur danois inculpe Marwan al-fahoum, responsable de la sécurité du FPLP, de complicité dans divers crimes commis par le KAG. Les activités clandestines du KAG Au service du FPLP, le KAG effectue des missions de renseignement, d appui logistique matériel et financier, mais, c est à signaler, aucune action terroriste, à notre connaissance tout du moins. Le travail antisioniste et la collecte de renseignement Bo Weimann, de son métier archiviste à la Bibliothèque royale danoise, dirige pendant près d une décennie un groupe renseignement qui s intéresse tout particulièrement à la communauté juive du Danemark :. Constitution de listes de juifs danois, ou de Danois favorables à Israël (327 noms, adresses, téléphones et éléments socio-professionnels); un fichier tenu à jour jusqu en 1988,. Fichage de sociétés commerciales liées à Israël, notamment celles qui interviennent sur les marchés d armement,. Surveillance physique d individus, juifs ou autres (190 personnes environnées entre 1980 et 88). C est ce groupe, enfin, qui se charge de louer des appartements (12 entre 80 et 88, dont 9 sont utilisés comme planques ) et des véhicules, à partir de documents d identité falsifiés. Les hold-up Le premier est commis en mars 1983 à Lyngby, et rapporte 8,3 millions de couronnes danoises (CD); d autres suivent en décembre 1985 (la poste de Herlev, 1,5 M. de CD) en 1986 (attaque d un transporteur de fonds de la Amagerbank, date et montant non connu de nous; décembre : caisse du grand magasin Daells Warehus, 8 M. de CD) et en novembre 1988, enfin (poste de la Kobmagergade à Copenhague, 13 M de CD). Au cours de ce dernier hold-up, un policier de 22 ans, Jesper Egtved Hansen est abattu par l un des membres du commando pour couvrir sa fuite. Au total, ces hold-up rapportent au KAG la somme de 28 millions de CD (± 23 millions de FF.) la plus grande partie de cette somme étant rétrocédée au FPLP. Les caches d armes Pillages d arsenaux, constitution d une cache centrale à Copenhague et d autres, plus petites, dans trois pays d Europe occidentale : ces actions sont décidées par le FPLP, à son profit et exécutées par les militants du KAG. Lors du procès, les accusés danois prétendent que ces armes étaient à disposition du chef militaire du FPLP, connu sous le nom d Abou Fahd, qu elles étaient destinées à être convoyées au Proche-orient et utilisées par le FPLP pour ses opérations de guérillas : c est douteux. Comme le KAG ne les destinait pas au lancement d une guérilla urbaine locale, on pense que ces armes devaient rester en Europe et servir au Département international du FPLP, en cas d une éventuelle campagne terroriste sur notre continent. Les armes proviennent du pillage de deux arsenaux de l armée suédoise, celui de Flen en novembre 1982 et de Jarna, en novembre 1986; ce dernier est dynamité après la visite afin que le vol ne soit pas remarqué. Stockés d abord dans des appartements de Copenhague, dont celui de Blekingegade, armes, munitions et explosifs sont ensuite répartis en Europe : - Cache française : dans la forêt de Fontainebleau, au lieudit Plaine de Baudelut ; deux valises enterrées qui contiennent 39,6 k d explosif, des cartouches de pentrite de même provenance que celles de Blekingegade (Bofors, Suède, 1950); 10 grenades à main avec détonateur, 9,7 m de cordon détonnant et 18 détonateurs électriques. Elle a été constituée par l un des dirigeants de l Union générale des étudiants palestiniens en France, adhérent du FPLP. La découverte de la cache le 17 septembre 1986, largement couverte par la presse, alerte sans doute le FPLP, puisque les autres seront trouvées vides,

7 - Cache autrichienne : dans une forêt proche de Magersdorf, à 40 km au nord-ouest de Vienne, - Cache suisse : dans la forêt de Kleinandelfinger, à 38 km au sud-est de Zürich. Motif d inquiétude pour les polices d Europe : en comparant ce qui a été récupéré au Danemark, dans la forêt de Fontainebleau à ce qui a été volé en Suède, on constate que manquent à l appel : - 6 lance-roquettes Miniman (34 volés, 28 retrouvés) - Une valise de pistolets-mitrailleurs, - 78 grenades à main, - ± 40 k d explosif type plastic. L opération Good Caesar Il s agit du projet d enlèvement, jamais réalisé, de Jörn Rausing, fils de Gad Rausing, PDG suédois de Tetrapak dont la fortune est estimée à ± 5 milliards de dollars, par les militants du KAG. Jörn Rausing, étudiant à l Université de Lund, au sud de la Suède, au milieu des années 80, devait être enlevé le 7 janvier 1985, caché dans un chalet loué en décembre 1984 à Droben, bourgade norvégienne proche d Oslo et échangé contre une rançon de 25 millions de dollars. Cette somme devait alors être remise au Proche-Orient, en deutschmarks, francs suisses, gulden hollandais et dollars, à un intermédiaire du FPLP dont le nom de code était Good Caesar. L affaire avait été commanditée et financée par le FPLP (± couronnes danoises); elle ne s est finalement pas faite au moment prévu par suite des scrupules moraux des militants du KAG, plus à l aise dans l appui logistique que dans une opération pouvant s achever par l élimination du kidnappé. Un plan de campagne très détaillé est retrouvé à Blekingegade : notes très précises concernant toute la famille Rausing, plans, distribution des rôles, photographies, 40 heures de vidéo sur la maison de Jörn Rausing et ses environs, à Lund. Les appels téléphoniques à Rausing père, pour engager la négociation, devaient être passés depuis Hambourg, Zürich, Amsterdam, Lausanne et Strasbourg. Dans le cahier du plan, apparaissent les noms d Abou Ali Mustafa, Tayssir Qoba h et de Marwan al-fahoum qui organisent des réunions de planification avec des militants du KAG en novembre 1984, à Damas, puis en décembre à Alger (Marwan al-fahoum, Niels Jorgensen et Karsten Möller-Hansen). Furieux du refus des camarades du KAG de passer à l action, Marwan al-fahoum tente de les convaincre au cours de deux réunions, à Chypre (Niels Jörgensen et Bo Weimann) les 2 et 3 mars 1985, puis à Berlin-Est le 11 mai 1985; malgré cela, le KAG tergiverse et n entreprendra rien. Cette insistance vaudra à al-fahoum -qui à l époque, coïncidence encore, résidait à Lund avec son épouse suédoise, originaire de cette ville- d être inculpé en novembre 1990 de tentative d enlèvement par un tribunal danois. Dans le même dossier de Blekingegade, figuraient des dossiers très détaillés (impôts, comptes en banques, activités et habitudes, frasques extra-conjugales, etc.) sur 27 familles fortunées du nord de l Europe, dont 7 suédoises et les plans préliminaires d enlèvement d un industriel allemand et d un milliardaire norvégien. Le procès du KAG Le procès des militants du KAG s ouvre à Copenhague en septembre 1990; sont physiquement présents sept danois : Peter Dollner, né en février 1948, Niels Jorgensen (1/1954), Torkil Lauesen (9/1952), Karsten Möller-Hansen (4/1954), Karsten Nielsen (2/1953), Bo Weimann (5/1956) et Jan Weimann (11/1947). Un procureur passant pudiquement sur la dimension palestinienne de l affaire; et mettant surtout en avant les hold-up et le meurtre d un policier au cours d un de ceux-ci; des jurés à la tripe tiers-mondiste; des inculpés faisant bloc, n avouant que le strict minimum et se couvrant les uns les autres : rien d étonnant à ce que le verdict qui tombe au début du mois de mai soit d une grande clémence. Les prévenus sont déclarés non coupables du meurtre du policier et de quatre hold-up sur cinq; deux des inculpés sont acquittés, cinq condamnés à dix ans de réclusion. Pas un palestinien n est inquiété, ou même recherché un peu activement.

8 Conclusion Ainsi s achève, par un procès-enterrement de première classe, l affaire du Réseau Apple. Elle n en constitue pas moins une exploration sans précédent de la plus grande opération de manipulation -connue à ce jour- d un groupe révolutionnaire européen par des palestiniens radicaux. Mais allons plus loin : y a-t-il d autres groupes Apple en Europe? Certains signes permettent de le penser. Comme celui ci : le numéro d août 1991 de Democratic Palestine, organe du département international du FPLP, contenait un message de solidarité de l exact équivalent suédois du KAG, le Parti Communiste Marxiste-Léniniste Révolutionnaire de Suède, KP-MLr. Daté Camp d été du KP-MLr, le 6 juillet 1991, il se concluait ainsi : Nous, les 500 participants du camp d été du KP-MLr... sommes à vos côtés pendant ces temps difficiles. Notre ennemi est le vôtre, votre ennemi est le nôtre... Annexes 1 - Principaux attentats du Commandement des opérations spéciales à l étranger (Cose-F.p.l.p.), (Attentats commis -sauf dans le cas de commandos internationalistes - hors du champ de bataille libano-israélien) 1968 Juillet : détournement d un Boeing 707 d El Al Rome-Tel Aviv par un commando de trois fedayin. L avion se pose à Alger. Les derniers otages sont libérés le 1er septembre. Le lendemain, Israël relâche 76 Palestiniens. Décembre : attaque -jet de de grenades, tir d armes automatiques- à l aéroport d Athènes, contre un avion d El Al Tel Aviv-New York, par un commando de 2 fedayin. Un mort, un blessé Février : attaque, à l aéroport de Zürich, d un Boeing israélien par un commando de 4 fedayin. 2 morts, 6 blessés. Juillet : attentat à la bombe, à Londres, contre le grand magasin Marks & Spencer d Oxford street. Dégâts matériels. Août : détournement, à l escale de Rome, d un Boeing 707 de la TWA Los Angeles-Tel Aviv par un commando de 2 fedayin (dont Leila Khaled). L avion se pose à Damas, et est détruit par explosif. Les otages sont libérés par les autorités syriennes. Ultérieurement, Israël libère 71 personnes, civiles et militaires, provenant de divers pays arabes. Septembre : jet de grenades à La Haye, dans l ambassade d Israël. Dégâts minimes. Opérations identiques à l ambassade de Bonn et au bureau d El Al à Bruxelles. Décembre : échec, à Athènes, d une tentative de détournement d un avion de la TWA, et arrestation d un commando de 3 fedayin Février : échec, à Francfort, d une tentative de détournement d un avion d El Al, par un commando qui jette ses grenades dans une navette du vol. 1 tué, 11 blessés, tous israéliens. Septembre : détournement, au-dessus de la Belgique, d un Boeing 707 de la TWA Francfort-New York, par un commando de 2 fedayin.. Le même jour, détournement, au-dessus de la France, d un DC-8 de la Swissair Zürich-New York par un commando de 3 fedayin.. Le même jour, tentative de détournement, au-dessus des Pays-bas, d un Boeing 747 de la Pan Am par un commando de 2 fedayin. Après une escale à Beyrouth, l avion se pose au Caire où le commando le fait exploser. Cette opération est menée pour protester contre l acceptation par l Egypte du plan Rogers américain.

9 . Le même jour, tentative de détournement, au-dessus des Pays-bas, d un Boeing 707 d El Al tel Aviv-New York, par un commando de 2 fedayin (dont Leila Khaled). Echec. Un fedayin nicaraguayen est blessé à mort. L avion se pose à Londres. Deux jours plus tard, détournement d un Viscount VC 10 de la BOAC Bombay-Londres par un commando de 3 fedayin. Après une escale à Beyrouth, l avion rejoint l aéroport de fortune de Zarka, l aéroport de la Révolution, en territoire libéré, en Jordanie, où le Boeing de la TWA et le DC8 de la Swissair détournés l avant-veille se trouvent déjà. Les otages conservés par le FPLP (américains, israéliens, britanniques, allemands, anglais) sont menacés de mort si les fedayin prisonniers en RFA, en Suisse, en Grande-Bretagne et en Israël ne sont pas libérés. Le 12 Septembre, les 3 avions sont détruits par explosif, après évacuation. Le 1er Octobre, 7 membres du FPLP (dont Leila Khaled) sont conduits au Caire, et quelques jours plus tard, disparaissent entre Damas et Beyrouth. Les derniers otages ont été soit libérés, soit délivrés par l armée jordanienne, dans les derniers jours de septembre Février : un commando de la fraction de Waddi Haddad du FPLP (Front populaire révolutionnaire) détourne un Boeing 747 de la Lufthansa New-Dehli-Athènes, qui se pose à Aden. Une rançon de 5 millions de dollars est versée par le gouvernement de la RFA. Le commando se rend aux autorités sud-yéménites, qui les libèrent peu après. Quelques jours plus tard, George Habbache, lors d une conférence de presse à Beyrouth, nie toute responsabilité du FPLP dans cette opération. Mai : attaque -jet de grenades, tir d armes automatiques- de 3 membres de l Armée Rouge Japonaise agissant pour le compte du FPLP à l aéroport de Lod-Tel Aviv. Un seul japonais survit. 28 morts, 76 blessés. Juin : un commando de fedayin à bord d une vedette rapide tire dix obus de bazooka sur un pétrolier, le Coral Sea. Le tanker, chargé de tonnes de pétrole iranien, se dirigeait vers le port d Eilat (Israël) et passait au moment de l attaque non loin de l îlot de Perim, au large du sud-yémen, à l entrée de la mer rouge. Violent incendie à bord. Pas de victimes Juillet : assassinat à Washington D.C. (U.S.A.) d un colonel israélien attaché d ambassade, devant son domicile. Revendication du FPLP.. Un commando mixte Armée Rouge japonaise-fplp s empare, à Amsterdam, d un Boeing 747 des Japan airlines. L avion se pose sur un aéroport libyen et est détruit par explosif. Décembre : tentative d assassinat à Londres, de Joseph Sieff, président de la chaîne de magasins Marks & Spencer, et vice-président de la Fédération sioniste britannique. Carlos -alors l un des lieutenants de Waddi Haddad- lui tire une balle en plein visage. M. Sieff survit par miracle. Action revendiquée par le FPLP Janvier : Une bombe est jetée par Carlos dans les bureaux de la succursale londonienne de la banque israélienne Hapoalim. Dégâts importants. Un blessé. Action revendiquée par le FPLP.. Un commando mixte Armée Rouge Japonaise-FPLP déclenche un incendie, à Singapour, dans des installations pétrolières de la Shell et prennent plusieurs passagers d un Ferry-boat en otages Statu quo, mais... Février : cinq jours plus tard, un autre commando mixte du FPLP prend d assaut l ambassade du Japon au Koweit et s empare de 12 otages, dont l ambassadeur. Le commando de Singapour est conduit par un avion de Japan airlines à Koweit. Le commando local relâche alors ses otages et s envole avec ses collègues pour le sud-yémen, où ils disparaissent. Mars : échec d une tentative de détournement d un Boeing 747 de la KLM Amsterdam-Tokyo, à son escale de Beyrouth, par un groupe mixte FPLP-JNALP de 6 fedayin, qui sont arrêtés par la police libanaise.

10 Juillet : arrestation à Paris, de japonais de l Armée Rouge liés au FPLP, alors qu ils préparaient d importantes opérations dans plusieurs pays européens Janvier : un commando Haddad-Carlos tire une roquette sur un avion d El Al, à Orly. L avion est manqué et la roquette atteint un avion yougoslave. Pas de victimes.. Une semaine plus tard, un groupe de même provenance ( Commando Mohamed Boudia ) revient à Orly et se fait repérer avant d avoir pu agir. Fusillade, prise d otages et fuite du commando pour l Irak à bord d un avion d Air France. 20 blessés. Décembre : un commando Haddad-Carlos composé de six individus puissamment armés, attaque, à Vienne, une réunion ministérielle de l OPEP, et prend 70 personnes en otages dont 11 ministres du pétrole. Après un siège de trentesix heures, un avion emmène tout d abord le commando et les otages à Alger, puis à Tripoli (Libye). Après un aller et retour entre ces deux capitales, les membres du commando disparaissent. Au total, 3 morts et 8 blessés Janvier : 3 fedayin, membres de la fraction scissionniste de Waddi Haddad sont arrêtés à l aéroport de Nairobi avant d avoir pu tirer des missiles Sam 7 sur un avion d El Al. Quelques jours plus tard, arrestation, au même endroit, d un second commando composé de militants de la Fraction armée rouge. Juin : un commando organisé par Fayez Jaber, proche collaborateur de Waddi Haddad, détourne, à Athènes, un Airbus d Air France Tel-Aviv-Paris. Après plusieurs escales, l avion se pose à l aéroport d Entebbe, en Ouganda. Les terroristes demandent la libération de 54 fedayin détenus dans les prisons d'israël, de Suisse, d Allemagne, de France et du Kenya. Dans la nuit du 4 au 5 juillet, un commando israélien anéantit le groupe terroriste et libère tous les otages. Août : un commando (2 fedayin du groupe de Waddi Haddad) attaque sur l aéroport d Istanbul -tir d armes automatiques, jet de grenades- les passagers en attente d un vol EL AL. 4 morts, 26 blessés. Septembre : un commando d un groupe scissionniste du FPLP détourne à son escale de Nice, un D.C.9 de la KLM Malaga-Amsterdam. Après tout un circuit, les 3 fedayin sont envoyés en Irak, où ils disparaissent. Aucune de leurs revendications n est satisfaite Octobre : Un commando mixte Raf/Cose-FPLP détourne un avion de la Lufthansa Majorque- Francfort avec 79 passagers à bord. Le commando, 2 hommes et 2 femmes, complète ainsi l enlèvement, par la Raf, du président du patronat allemand, Hans-Martin Schleyer. Le commando exige la libération des prisonniers de la Raf et une rançon de 18 millions de dollars. L avion fait plusieurs escales au Moyen-Orient et en Afrique Orientale. Le commandant de bord est finalement assassiné. A Mogadiscio, Somalie, l unité allemande GSG9 libère l avion et les passagers. 3 Terroristes sont tués, et 1 blessé. C est la dernière opération pour le cose-fplp historique. 2 - Un militant internationaliste du FPLP : Marc-Roland RUDIN Jusqu à sa fuite de Suisse en 1980, Marc-Roland Rudin, ci-après MRR, né en 1945, était un militant révolutionnaire d inspiration communiste-combattante : une sorte de Frédéric Oriach helvétique. Avec un ou deux complices, il avait organisé -et revendiqué sous le nom de Les Internationalistes Enragés deux attentats en soutien à ETA et aux GRAPO, le 23 novembre 1979 contre une banque espagnole, à Fribourg; le 7 mai 1980 contre l ambassade d Espagne à Berne. Pour couper à sa peine de 4 ans de prison, Rudin s enfuit au Proche-Orient. Il est déjà, a ce moment, en contact avec le Département international du FPLP, puisque des Danois, anciens membres du KAG, le reconnaissent sur photo comme Ziyad, présent lors d un rendez-vous avec Marwan al-fahoum et Tayssir Qoba h, à Beyrouth, en Rudin travaille donc au bureau de Beyrouth du DI-FPLP jusqu à l attaque israélienne de l été 1982, puis à Damas. Par la suite, le DI-FPLP l utilise comme contrôleur extérieur du KAG, à Copenhague. Connu des militants du KAG sous le nom de Paul, il arrive au Danemark le 18 octobre 1988 et est logé dans l appartement conspiratif de Blekingegade (où ses empreintes digitales sont trouvées en abondance). MRR est là pour s assurer que le groupe danois, qui s est dégonflé au moment d enlever Jörn Rausing, ne va pas avoir de nouveaux états d âme au moment d accomplir le hold-up,

11 imminent, de la poste de Kobmagergade. MRR quitte l appartement de Blekingegade la veille du hold-up (2 novembre 1988) et disparaît. En on le dit instructeur dans les camps du FPLP de la vallée de la Bekaa. Il est arrêté par la police turque le 14 octobre 1991, non loin du village de Yayladagi, dans la province du Hatay (Alexandrette), proche de la frontière syrienne, par conséquent. MRR est porteur d un passeport helvétique falsifié au nom de Oskar Weldmann et d un pistolet 7.65 dont il ne fait pas usage. Parti de la Bekaa, il se rendait en Suisse via la Turquie et la Grèce. Recherché par Interpol-Suisse et par le Danemark pour sa participation au hold-up meurtrier de Kobmagergade, MRR est depuis lors détenu en Turquie et attend son extradition vers Copenhague. Arrêtés en même temps que lui : Sa compagne, Sally Bland, une citoyenne américaine née en 1944, originaire de Dallas, Texas. Elle est employée à plein temps au Département international du FPLP, sous le nom de Lamis depuis plus longtemps encore que MRR; elle a passé une partie des années 70 au Danemark, en contact avec les responsables du FPLP en Scandinavie, Marwan al-fahoum, etc. et les sympathisants locaux, comme le KAG. Son rôle : éditer Democratic Palestine et organiser des rencontres entre mouvements anti-impérialistes, européens ou autres, sympathisants de la cause palestinienne et le Département international du FPLP. Détenue en Turquie jusqu au 1er novembre 1991 elle est à cette date expulsée vers la Syrie. Attila Ogur, né en 1956 à Tarsus dans la province turque de Mercin. Recherché depuis six ans par la police turque, il serait l un des cadres importants de la structure de commandos de Dev. Sol et responsable, à ce titre, de plusieurs attentats anti-impérialistes commis en Turquie, notamment contre des Américains.