L1 A2 Cours de dessin d observation. Enseignante : Yannick Brès. janvier Ecole Nationale Supérieure d Architecture de Grenoble

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Jeannine Champagne
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1 Correction du deuxième partiel «Rendre compte de la salle d audience de l ancien tribunal de Grenoble» Généralités Sur vos dessins, la plupart du temps vous montrez beaucoup moins que ce que vous avez remarqué. Il faut se mettre dans la situation de quelqu un qui doit transmettre ses impressions à une grand-mère malade, en lui faisant un compte-rendu le plus fourni possible, qu elle puisse voir par vos yeux. Dans un premier temps on parcourt le lieu, on regarde, on évalue, on mesure, on décortique. Dés qu on remarque quelque chose on le note sur le carnet (par les dessins ou par les mots) et sur le croquis de mise en page, on lui réserve une place en le modifiant au fur et à mesure. Mise en page Pour que la mise en page soit réussie, il faut qu on ne puisse rien ajouter ni rien enlever. Si on laisse un blanc quelque part il faut que ça paraisse voulu. On peut s aider du titre pour boucher les trous. Donc deux solutions simples : 1.Disposer les dessins symétriquement de part et d autre d un axe ou d un point central. Conserver une marge blanche autour de la page, et une marge très légèrement plus grande en bas, comme dans les passe-partout pour encadrer un dessin. Cela n a rien d obligatoire, mais c est le plus sûr. 2. Donner plus d importance à la perspective ou au détail, et se le caler d un coté, en mettant le plan et la coupe de l autre. Les dimensions Comme souvent vous avez des moyens d évaluer les dimensions en mesurant des éléments répétitifs. Ici pas de carrelage, en revanche des lambris en menuiserie, avec des panneaux que l ont peut mesurer d axe à axe et multiplier pour obtenir longueur et largeur. Une autre manière de procéder et d observer le plafond, avec ses 15 caissons (soir 3 rangées de 5), on mesure l axe des poutres en s aidant des grandes verticales des jambages des fenêtres, et des piliers de la loge dans l autre sens.

2 Ici nous avions une salle de 10m par 21m avec 7m20 de hauteur. Si on compare notre salle de dessin avec la salle du tribunal, et la chapelle de Sainte Marie d en Haut, on a des mesures communes (hauteur des murs de la nef de la chapelle = hauteur des murs de la salle d audience. Largeur de la salle de dessin=largeur de la salle d audience. Longueur de la chapelle (nef+chœur)=longueur de la salle d audience.) Et des proportions différentes, des traitements des parois différents. Les proportions Dans les architectures héritières des cultures antiques (inspirées de Vitruve par les interprétations de Vignole, de Palladio ou plus tard de Perrault en France), on considère qu une salle doit obéir à certaines règles de proportion. Par exemple h=l, ou h= ou h=. C est une sorte de recherche de légitimité de la forme. Les architectures médiévales font de même avec des jeux de nombres qui sont justifiés par leur portée symbolique. Avec des 3 qui représentent la trinité, des 4 qui représentent les évangélistes, des 10 pour les vices et les vertus, des 12 pour les apôtres, etc. (A sainte Marie d en haut, ouvrage dont la construction pourrait être qualifiée de gothique, les murs de la nef, sont proportionnés avec la largeur qui égale la hauteur, soit une règle que n aurait pas reniée Palladio) Ici nous sommes dans une architecture du XIXème siècle, au moment éclectique par excellence où toutes les traditions sont mélangées au service de la croissance de la bourgeoisie. On commence à contourner ses règles. Mais on peut en chercher quand même : En plan c est presque un double carré, et la hauteur correspond presque au 2/3 de la largeur. Une petite remarque : les fenêtres sont dimensionnées en fonction de la pièce, (immense) alors que les portes sont dimensionnées en fonction de la taille des êtres humains (toutes petites en comparaison). On retrouve ça dans certains châteaux de la Loire ou ci-dessous dans le palais des Doges à Venise Mais ici la petitesse des hommes est exagérée par le graveur pour donner plus de pompe à l endroit.

3 Perspective de la salle d audience prise sur une de vos planches ( Auteur : A. Varin) Vocabulaire Un mot a généralement moins de dix définitions, mais il transporte avec lui des milliers d évocations qui sont différentes pour chacun, et qui vont faire la richesse de votre langue et par la même votre légitimité professionnelle. Si ces évocations ne sont pas rangées quelque part, elles sont perdues pour le projet. Le mot, c est juste un tiroir pour les retrouver. Les définitions diffèrent suivant les auteurs et les époques, mais il est bon d avoir une idée du sens premier des mots. L1 A2 Cours de dessin d observation. Enseignante : Yannick Brès J ai rédigé les définitions qui nous concernent à partir de celles de Pérouse de Montclos qui cherche à restaurer l esprit des constructions du patrimoine et d autre part de Vigan qui cherche au contraire à être adapté au besoin d aujourd hui avec son Dicobat. Caisson : compartiment creux d un soffite (sous-face de linteau) d un plafond ou d un intrados formé par l entrecroisement de pièces de structures ou de la simulation de celles-ci. Lambris : revêtement en bois, en marbre ou en d autres matériaux (miroir, métal mais j irai jusqu au cuir) d une paroi (murs et couvrements (partie qui couvre un volume)). Les lambris de bois peuvent être de menuiserie (montants/panneaux/traverses, avec des moulures) ou/et de marquèterie (assemblages de bois d essences différentes, collés et polis, donnant une surface plane). Ici nous avons un lambris menuisé de demi-revêtement (qui ne couvre pas les murs entiers), mais il existe des pièces entièrement lambrissées (lambris de hauteur). Les caissons du plafond, quant à eux, sont à la fois menuisés et marquetés. Fenêtre à meneau ou croisée : fenêtre divisée par une croix de maçonnerie : le dormant vertical maçonné est appelé meneau, la traverse en maçonnerie est appelée croisillon. La croisée peut aussi être constituée de montant dormant en bois et d une traverse dormante en bois. Donc ce n est plus une fenêtre à meneau mais cela reste une croisée. Ici nous avons de véritables fenêtre à meneau imitées des fenêtres renaissances, mais avec des proportions

4 différentes : la partie au dessus du croisillon étant de proportion peu différente de la partie au dessous. Corbeau Pierre, pièce de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant une charge par sa partie saillante (d où l expression «en encorbellement» pour dire en saillie mais plus précisément : portée par des corbeaux) La partie engagée dans la maçonnerie s appelle la queue. Console : support fixé ou engagé dans un mur, constitué de plusieurs éléments assemblés, où à dominante verticale. Modillon : Petits supports répétés placés sous une corniche ; élément de modénature (décoration moulurée) plutôt que de structure. Dans notre salle d audience, vue la taille des supports du plafond, nous sommes fondés à les appeler consoles, mais ce qui est presque sûr c est qu elles servent à porter et réduire la portée des poutres du plafond. Pavement : aire de pierres, de briques, de carreaux de céramique posés sur une couche de support et d isolement appelée forme. Pavage : pavement formé de pavés (bloc de section plus ou moins cubiques de pierres ou de bois) Mosaïque : Pavement formé d éléments de couleurs différentes en compositions décoratives ou figurées. Dans notre cas, très courant à Grenoble, je pense qu on peut l appeler de la mosaïque de hasard comme dit si joliment de Vigan, même s il pense plutôt à des morceaux de grés ceram cassés, alors qu ici ce sont des petits carreaux bien réguliers en carreaux ciments. Auteur : M. Appel

Parquet : Aire de planches appelées lames, clouées et assemblées, soit directement sur les solives (pièces porteuses) soit sur des lambourdes (pièces non porteuses, posées sur une forme).

5 Parquet : Aire de planches appelées lames, clouées et assemblées, soit directement sur les solives (pièces porteuses) soit sur des lambourdes (pièces non porteuses, posées sur une forme). Ne pas confondre avec le plancher qui est l ensemble de l ossature porteuse et du parement. Le dessin ci-contre est pris p 167 de l ouvrage de Perouse de Montclos : Description et vocabulaire méthodique, Editions du patrimoine, sept Parquet à points-de-hongrie : parquet formé de lames posées en chevrons, avec extrémités en onglet Parquet à bâtons rompus : parquet formé de lames posées en chevrons, avec extrémités coupées d équerre Parquet à l anglaise : Parquet formé de longues lames parallèles aux extrémités droites. Je vous laisse chercher les noms des autres calepinages, qui sont moins courants. Dans notre cas, nous avions des parties en point-de- Hongrie (derrière et devant les juges), et du parquet à l anglaise (pour le public, les prévenus, le procureur et l accusation). Tribune : Pièce, galerie placée à l étage, s ouvrant sur l intérieure d un vaste espace intérieur. On nomme également tribune une loggia, une terrasse, un balcon extérieur ayant pour fonction d accueillir un orateur (tribun). Galerie : pièce plus longue que large, délimitée dans un étage par des murs, des cloisons ou des alignements de supports verticaux, et servant au passage.

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