Alternance : Ouest Provence remet le bleu de chauffe

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1 L ouverture du Centre de formation des apprentis de l industrie (CFAI) à Istres en 2008 a élargi l offre d enseignement en alternance sur le territoire intercommunal. Ouest Provence s est engagé à promouvoir et à faciliter l accès à ces formations qui garantissent à l apprenti une meilleure insertion dans le monde de l entreprise. Alternance : Ouest Provence remet le bleu de chauffe L apprentissage a le vent en poupe. Du moins dans les discours. Le gouvernement a fixé l objectif de former un jeune sur cinq en alternance d ici 2015, mais sur le terrain, l Etat a bien du mal à concrétiser ses engagements. Sans un véritable accompagnement politique, les petites et moyennes entreprises rechigneront encore longtemps à embaucher un apprenti, tant le maquis administratif du recrutement est dense. Forts de ce constat, Ouest Provence et le Pays de Martigues, au sein du comité de coopération pour la dynamisation de l économie et de l emploi, se sont engagés à promouvoir l alternance et l apprentissage. Cette ambition politique se traduit par la multiplication d actions d information à l attention des entreprises et des jeunes. Les missions locales des deux intercommunalités ont établi un plan de bataille : organisation de salons et de rallyes, édition d un guide de l alternance, programmation de rencontres avec les entreprises et accompagnement des jeunes, de la prospection à la signature du contrat d apprentissage. Ces interventions répondent à trois impératifs : changer l image de l alternance, encore trop souvent considérée comme une voie de garage, stimuler et soutenir les jeunes sur la voie de l apprentissage, et enfin s imposer comme le guichet unique de l alternance, soulageant ainsi les PME-PMI des pesanteurs administratives : le boom des formations et la crise... L alternance a longtemps souffert d un déficit d information et son essor sur le territoire a été freiné par l absence de centre de formation. Avant 2008 et l ouverture à Istres du CFAI de Provence, l offre locale était plutôt réduite. Le lycée professionnel Les Alpilles de Miramas propose, depuis 2008, un bac pro en alternance. Le Centre de formation des apprentis du lycée professionnel Latécoère à Istres offre à ses étudiants deux cursus en alternance : un bac pro depuis 2008 et un CAP de photographe beaucoup plus ancien. Deux formations supplémentaires y seront ouvertes à la rentrée «Nous pouvons également orienter les jeunes vers des centres de formation extérieurs au territoire intercommunal et les accompagner dans la recherche d une entreprise, d un logement et de moyens de C Thomas Ivarnes, apprenti et Clément Bernard, maître d appentissage, chez Arcelor Mittal. transport», indique Patricia Ayala, directrice de la Mission locale de Ouest Provence. La montée du chômage des jeunes depuis la crise de 2008 a conduit l intercommunalité à trouver des solutions. Parmi elles, l alternance et l apprentissage, «qui sont des facteurs efficaces d insertion», insiste Lætitia Deffobis, déléguée communautaire et présidente de la Mission locale de Ouest Provence. Embauche : les apprentis sont plus chanceux À l échelle nationale, trois ans après leur formation, 85 % des anciens apprentis ont un emploi contre 75 % des jeunes issus de la filière scolaire. «Le taux de réussite en BTS de nos apprentis oscille depuis dix ans entre 80 et 95%», assure Fabrice Lauro-Lillo, chargé du recrutement du site fosséen d ArcelorMittal. En alternance l appenti peut suivre un cursus allant du certificat d aptitude professionnel le (CAP) à un diplôme de niveau bac+5. Ces formations gratuites, rémunérées exigent néanmoins un rythme soutenu et de la motivation. «La réussite de l alternance repose sur trois piliers, assure Georges Mirales, le chef des travaux du lycée professionnel des Alpilles : un bon tuteur, une entreprise qui veuille d un apprenti et un apprenti qui veuille de l entreprise». Pour Jean-Pierre Dos Santos, le directeur du CFAI de Provence, «l alternance est la voie de l excellence, elle permet, autour d un contrat de travail, de mettre en œuvre un projet professionnel et un parcours de formation diplômant. L apprenti est plongé dans le monde du travail, mais entouré de vrais pédagogues». «L avantage d un apprenti, W

2 Trois questions à Lætitia Deffobis c est qu au terme de sa formation, il est immédiatement opérationnel. Il connaît l entreprise et son métier», souligne Dominique Legrand, directeur général de De Viris, une entreprise d ingénierie industrielle. Pour le jeune, l alternance offre l accès à une formation diplômante ou à une qualification, il perçoit une rémunération, et il est assuré d acquérir une expérience. Pour l entreprise, c est la possibilité de former des salariés à des métiers pour lesquels il n existe pas de formation initiale et d accroître son capital humain. L alternance impose cependant un sacré challenge à l apprenti dont le temps se répartit entre le lieu de travail et le centre de formation, suivant un rythme hebdomadaire ou mensuel (deux jours à l école, trois jours en entreprise, ou deux semaines à l école et trois semaines en entreprise, etc). Alternance, renaissance Loin du cliché qui voudrait que l alternance soit une voie de garage, «c est au fond beaucoup plus difficile que la voie académique, car il faut du courage pour être bon dans son travail et bon dans ses études», note Bernard Tourre, formateur au CFAI de Provence. Longtemps réservée aux seuls CAP, l alternance offre aujourd hui un large éventail de cursus. Les grandes écoles commencent à s y mettre et le gouvernement encourage les universités à former des apprentis. En 2007, 20% des diplômes préparés en apprentissage relevaient de l enseignement supérieur, contre 6% en Seules les études de médecine, de droit et les enseignements fondamentaux échappent à l alternance. Une alternance qui rime parfois avec renaissance. «En classe de troisième, j avais de grosses difficultés, j ai redoublé pour pouvoir entrer en BEP (brevet d éducation professionnelle) d électrotechnique. J ai quitté le système éducatif classique à 14 ans et je suis devenu apprenti. L alternance nous permet de prendre conscie nce que nous ne sommes pas bêtes... Aujourd hui, je suis en BTS et j envisage de poursuivre jusqu au diplôme d ingénieur», confie Rémy Bernardin, un des quarante-huit apprentis salariés par ArcelorMittal. J Pour la Mission locale de Ouest Provence et sa présidente, la déléguée communautaire, Lætitia Deffobis, l alternance et l apprentissage sont des outils efficaces pour l insertion des jeunes. Interview. Lætitia Deffobis, pourquoi les missions locales de Ouest Provence et du Pays de Martigues multiplient-elles les actions pour favoriser le développement de l apprentissage sur leur territoire? Dans le cadre du comité de coopération pour la dynamisation de l économie et de l emploi qui rassemble Ouest Provence et le Pays de Martigues, les deux intercommunalités ont établi quatre axes d intervention pour contribuer à endiguer le chômage. Il s avère que 50% des demandeurs d emploi ont moins de 25 ans. Pour faciliter l adéquation entre l offre et la demande d emploi, le comité s est engagé à développer l apprentissage et à rehausser le niveau de qualification. L apprentissage et l alternance sont des outils efficaces pour faciliter l insertion des jeunes et leur apporter une qualification professionnelle. Mais ces dispositifs sont mal connus des jeunes et des entreprises. Nous avons donc inscrit dans le cadre de la programmation 2010 de la Mission locale une série d actions pour sensibiliser les jeunes et le monde de l entreprise. Il ne s agit pas d une promesse sans lendemain, je suis déterminée à traduire en actions, la volonté politique de Ouest Provence. Je serai attentive, exigeante et veillerai à ce que nous obtenions des résultats. Quelles sont ces actions? Nous organisons des rencontres d information avec les entreprises afin de leur présenter les bénéfices de l apprentissage, en termes de ressources humaines et d avantages fiscaux, comme les primes et les exonérations de charges. Pour les jeunes, nous avons organisé des salons à Martigues et à Fos où étaient rassemblés les structures proposant des cursus en alternance et les acteurs de l emploi. Nous avons également mis en œuvre des rallyes où les jeunes sont allés négocier des contrats auprès des entreprises du territoire. Nous effectuons des mises en relation régulières entre les jeunes et les entreprises et nous faisons visiter les CFA aux jeunes relevant des missions locales. Nous nous sommes enfin rapprochés des centres d orientation et d information (CIO) des établissements scolaires afin de proposer un accompagnement aux élèves souhaitant s engager sur la voie de l apprentissage. Comment orientez-vous le public des Missions locales vers l apprentissage? Les conseillers des missions locales connaissent bien les jeunes, auxquels ils offrent un accompagnement individualisé. Nous sommes en mesure de réaliser un diagnostic et d évaluer si l apprentissage est la solution la plus adaptée pour le jeune. S il est motivé, nous pouvons mettre en place des parcours qualifiants, des stages d immersion en entreprise afin de l accompagner jusqu au contrat d apprentissage. Le gros avantage des missions locales est leur bonne connaissance des jeunes et leur capacité à les accompagner dans le quotidien, c est à dire à répondre à leurs besoins en terme de mobilité, de logements... Nous pouvons apporter une garantie aux entreprises. Lorsque nous leur présentons un jeune, cela signifie qu il y a eu un travail au préalable, afin qu il y ait une vraie rencontre entre eux et qu elle se solde par un contrat. Une fois le contrat signé, l accompagnement se poursuit afin de lever les obstacles éventuels qui pourraient se dresser durant la période d apprentissage. J Jacques Locquet Professeur de taille de pierre au lycée professionnel Les Alpilles de Miramas. Ancien du tour de France des Compagnons, il enseigne aux élèves du bac professionnel intervention sur patrimoine bâti, ouvert depuis Sur trois ans, ses élèves seront en entreprise 22 semaines. «La grande différence entre l enseignement général et l alternance est la mise en œuvre par les apprentis de ce qu ils apprennent. Ils veulent du concret et font du concret. Il nous arrive de faire des chantiers à l extérieur dans le cadre de leur cursus. Et lorsqu ils passent devant leur réalisation, ils sont fiers de pouvoir dire: c est nous qui l avons fait. Et dans notre filière, l avantage de ce qu ils ont fait, c est que ça dure».

3 Interview Jacques Guyard : «Une voie idéale» Ancien secrétaire d État à l enseignement technique du gouvernement Cresson, Jacques Guyard réalise pour Ouest Provence une étude sur l enseignement post-bac. Selon lui, l alternance est une voie idéale pour les formations professionnelles, reste à faire entendre cette voie. Ken Boulonne 19 ans, inscrit en BTS maintenance industrielle au CFAI de Provence. Titulaire d un bac STI, salarié dans une entreprise agroalimentaire implantée à Tarascon. «Pourquoi ai-je choisi l alternance? Pour avoir un salaire et pour découvrir le monde du travail. J ai choisi la filière maintenance car elle permet de pratiquer de nombreuses disciplines, mécanique, pneumatique, automatique. J envisage de me spécialiser dans un de ces domaines en faisant une licence pro, toujours en alternance.» Jacques Guyard, quel constat dressez-vous de l étude que vous venez de réaliser et qu est-ce qui l a motivée? Le président de Ouest Provence souhaitait comprendre pourquoi si peu de jeunes du territoire poursuivaient leurs études après le baccalauréat. La proportion des élèves du territoire qui entreprennent des études post-bac est, en effet, d un tiers inférieure à celle enregistrée à l échelle de la région Paca. Cela s explique par une très faible mobilité des jeunes qui durant des années ont pu trouver un emploi localement. La base aérienne d Istres, le Port Autonome et la zone industrialo-portuaire de Fos ont été pendant longtemps de gros pourvoyeurs d emploi. C est moins le cas depuis quelques années. La deuxième raison est l absence de formation dispensée localement. Avant l ouverture en 2008 à Istres du Centre de formation des apprentis de l industrie de Provence, un seul BTS était proposé. Un seul diplôme pour habitants, c est peu. La troisième raison est l éloignement des sites universitaires. Pour les jeunes de Fos et d Istres, Aix et Marseille sont à près de quatre heures de transport en commun aller-retour. Or, au-delà de trois heures de trajet, il s avère que le taux d abandon des étudiants est important. C est le même cas de figure constaté chez les étudiants habitant la périphérie de Paris. La quatrième raison est l absence d une forte culture de l apprentissage. Pour preuve, le nombre d apprentis du CFAI de Provence issu des communes de Ouest Provence est encore faible. Leur proportion est cependant plus importante aujourd hui qu elle l était quand le CFAI était implanté à Vitrolles. Du côté des entreprises, cette culture fait également défaut. Quelles solutions préconisez-vous pour inverser la tendance? Il faut intervenir sur les freins que je viens d évoquer. Concernant l éloignement des centres universitaires, il serait souhaitable d ouvrir des chambres d étudiants à Miramas, ce qui réduirait considérablement le temps des déplacements jusqu à Marseille. Concernant l apprentissage, le CFAI de Provence et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) qui a ouvert une antenne à Istres depuis peu, doivent élargir encore leurs offres de formations. Développer l offre signifie en faire la promotion auprès des élèves des établissements du territoire. Ouest Provence doit s inspirer de l exemple du Centre de formation des apprentis Rol Tanguy de Port-de-Bouc où 90 % des étudiants inscrits sont issus du bassin martégal. Il y a également un travail spécifique à conduire auprès des entreprises locales, notamment auprès des directions nationales des grands groupes. Il est important de montrer à ces entreprises tout l intérêt de pouvoir recruter une main d œuvre locale et qualifiée. Je crois qu il y a un gros déficit d information sur l apprentissage. Si les entreprises ne peuvent trouver leurs apprentis localement, elles iront les chercher ailleurs. Or le réservoir des jeunes engagés dans des filières techniques et technologiques est très important sur le territoire de Ouest Provence. Ici, 53 % des garçons intègrent des filières professionnelles après la troisième, contre 38 % à l échelle du département des Bouches-du-Rhône. Dans quelle mesure l intercommunalité peut-elle agir? En impulsant une dynamique comme elle a su le faire pour accueillir sur son territoire le CFAI et le Cnam. Ouest Provence s est également engagé dans une campagne d information sur l alternance et l apprentissage auprès des jeunes et des entreprises. Cet effort doit être poursuivi. L intercommunalité mène également un travail de mise en relation entre les centres de formation et les entreprises. L alternance est la voie idéale pour les formations professionnelles, les entreprises et les jeunes doivent le savoir. J Lahcem El-Khal 23 ans, formé par le Greta, titulaire d un BEP et d un bac pro, inscrit en première année de BTS électrotechnique au CFAI de Provence, apprenti chez ArcelorMittal. «Mon père était un métallo, il parlait tout le temps d Arcelor, de son travail, de l ambiance. J ai voulu faire comme lui. Il y a cinq ans, je parlais très mal le français, j ai dû reprendre mes études depuis le début. L alternance m apporte beaucoup au niveau technique et professionnel, mais les relations avec les gens, les rencontres et le travail d équipe sont une partie importante de l apprentissage que j apprécie. Mon but est d obtenir mon diplôme et de travailler ici.»

4 Le maître et l apprenti il n y a pas d apprenti sans maître d apprentissage (ou tuteur). C est sous sa houlette que le jeune en alternance va passer ses deux, voire trois années en entreprise. Le maître d apprentissage est le référent, il accompagne l apprenti dans la découverte du métier, organise et planifie son poste de travail, il est en étroite relation avec le formateur du CFA en charge du suivi du jeune en alternance et il évalue l acquisition des compétences professionnelles. «Le discours est simple, un jeune apprenti est Bernard Clément. soumis aux mêmes exigences que les autres salariés», explique Bernard Clément, chef de service adjoint chez ArcelorMittal «l apprenti avec les techniciens du service participe aux travaux, a accès à tous les équipements, est confronté à tous les problèmes liés à nos missions de maintenance. Chaque semaine je réalise avec lui un bilan de ses activités, je m assure qu il ait bien tout compris. Nous nous donnons le temps nécessaire pour former les jeunes en alternance et nous choisissons ensemble le sujet technique nécessaire à la LE CFAI de Provence, du bac à la licence longtemps implanté À vitrolles, le Centre de formation des apprentis de l industrie de provence a déménagé À istres en Rattaché au réseau national des centres de formation de l UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), le centre a établi des partenariats avec 250 entreprises. Près de 500 apprentis y préparent des bac pro et des brevets de technicien supérieur (BTS). Dès la rentrée prochaine, le CFAI proposera des licences professionnelles. Spécialisé dans le domaine industriel, le centre propose des formations en aéronautique, productique, énergétique, chaudronnerie, maintenance et électrotechnique. En 2008, le taux de réussite aux examens était de 89% et 92% des apprentis étaient salariés 6 mois après l examen. «L implantation du CFAI à Istres avait pour objectif de répondre aux attentes des industriels en proposant des formations et des diplômes adaptés à leurs besoins. À la rentrée 2010, nous proposerons trois licences pro, dans les domaines de l hydraulique, de l installation générale d usine et des ressources humaines. Là encore nous répondons à la demande des entreprises et nous élargissons l offre de formation jusqu à l enseignement supérieur», précise Jean-Pierre Dos Santos, directeur de l établissement. «Aujourd hui, le contexte économique est favorable à l alternance. Nous sommes en mesure de proposer des solutions aux jeunes dès lors que nous nous sommes assurés de la cohérence de son choix et aux entreprises qui ont tout intérêt à former leurs futurs salariés». J validation des diplômes.» Bernard Clément est le maître d apprentissage de Thomas Ivarnes, un Istréen de 21 ans qui après son bac voulait poursuivre ses études «sans pour autant rester dans le domaine scolaire». «L alternance m a offert cette possibilité», se réjouit-il. L apprenti se verrait bien intégrer le service de maintenance électrique du géant mondial de la métallurgie, mais «le contrat d apprentissage ne rime pas forcément avec promesse d embauche au terme du diplôme», prévient Fabrice Lauro-Lillo, en charge du recrutement des apprentis chez ArcelorMittal Fos-sur-Mer. Si l objectif est l obtention du diplôme, la nécessité de renouveler les personnels est bien présente. «Nous avons des besoins, c est évident et lors du recrutement de l apprenti, nous évaluons ses motivations, ses objectifs, sa sensibilité technique, sa capacité d intégration et nous validons l idée qu il reste chez nous, éventuellement», indique Fabrice Lauro-Lillo. Thomas Ivarnes. J Formations, diplômes, labels Comme leurs camarades engagés dans la formation initiale, les apprentis obtiendront des diplômes, mais par une voie différente. Les diplômes professionnels du secondaire (CAP, bac professionnel) et les BTS s obtiennent à l issue d un examen identique pour tous. Les DUT, licences et les masters obtenus en alternance sont plus rares et donc synonymes d embauche. Reste à concilier programme imposé avec le temps passé en entreprise. Mais il est sûr que deux ou trois ans d expérience à côté d un diplôme sont du meilleur effet sur le CV. L obtention du diplôme n est pas la seule vertu de l alternance. Des centaines de formation sont sanctionnées par des labels de l éducation nationale ou des commissions spécialisées. J Frédéric Laumon, Chargé d affaires de la société Climat Froid, installée à Istres, tuteur d un apprenti inscrit en BTS fluides-énergiesenvironnement (FEE). «Recruter un apprenti, c est le former au moule de l entreprise, pour l embaucher ensuite, mais tous les apprentis ne restent pas dans l entreprise qui les a formés. Deux ans d apprentissage peuvent paraître longs pour certaines entreprises, mais ce temps permet aussi au jeune de faire ses preuves. L alternance est le meilleur moyen de le confronter à la réalité du terrain. L enseignement classique lui donne des bases théoriques, mais rien ne vaut la pratique. Un apprenti n est pas autonome, il faut l encadrer, puis faire en sorte qu il s adapte progressivement à l entreprise. Le jeune peut aussi avoir beaucoup à apporter. Le CFAI dispense un enseignement soutenu, l acquisition des connaissances y est plus rapide que dans le système traditionnel. Reste que pour réussir son apprentissage, le jeune doit être motivé. Il ne doit pas être là par défaut». Xavier Gacon 21 ans, achève son DUT en alternance chez Ateliers de Fos. «Entre la théorie et la pratique, il y a un gouffre que l alternance permet de combler. L alternance est parfois le seul moyen de se spécialiser dans des domaines où il n y a pas ou peu d enseignements académiques». Stephen Berlhe 21 ans, titulaire d un bac pro, inscrit en BTS de maintenance industrielle au CFAI de Provence, apprenti dans une société pharmaceutique. «À 18 ans, je voulais avoir un travail, faire ma vie, quitter le cocon familial. J ai préparé un bac pro en alternance au CFAI de Provence. Je l ai obtenu. Le BTS ayant plus de valeur sur le marché du travail, j ai décidé de le préparer. Je ne me voyais pas passer deux ans de plus à l école. Je me considère davantage comme un salarié que comme un étudiant.»

5 Un contrat est un contrat trois types de Contrats régissent l alternance. Julien Romand 19 ans, titulaire d un bac SI, inscrit en première année de BTS fluides-énergies-environnement (FEE) au CFAI de Provence, apprenti dans une société istréenne spécialisée dans le génie climatique. «Après mon bac je voulais gagner ma vie et je ne voulais pas aller à Marseille tous les jours pour mes études. J ai commencé à faire des missions d intérim dans les entreprises de la zone industrialo-portuaire, à Fos et à Martigues. J ai fait des boulots difficiles qui m ont convaincu de reprendre les études. L usine a été une expérience très dure, mais enrichissante. Je ne regrette pas d être passé par là. L été dernier, j ai travaillé dans la clim, j ai trouvé ça intéressant. Je me suis rendu dans un CIO (centre d information et d orientation), pour savoir quels étaient les établissements qui formaient à ce métier. J ai découvert le CFAI de cette manière. J ai passé des tests psychotechniques, j ai dû rédiger une dissertation et passer un entretien. L entreprise pour laquelle je travaillais était disposée à me faire un contrat d apprentissage. Le CFAI est différent des autres établissements scolaires, il y a une bonne mentalité parmi les apprentis car ils ont, pour la plupart, fait le choix de s engager dans cette voie. L alternance nous permet de décrocher un peu de la vie scolaire lorsque celle-ci est trop pesante et de décrocher du travail, inversement. J envisage de faire une licence plus tard, je suis même disposé à m éloigner de ma famille et de mes amis, toujours en alternance, pour l obtenir». 4 Le contrat d apprentissage est un contrat destiné aux jeunes ayant satisfait à l obligation scolaire. Il offre une formation générale, théorique et pratique, en vue de l obtention d une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme de l enseignement professionnel ou technologique, un titre d ingénieur ou un titre répertorié. L apprentis- sage repose sur le principe de l alternance entre enseignement en centre de formation d apprentis (CFA) et enseignement du métier chez l employeur avec lequel l apprenti a signé son contrat. La durée du contrat de travail varie de 1 à 3 ans en fonction du métier et de la qualification préparée. Tout jeune âgé de 16 à 25 ans peut entrer en apprentissage. La rémunération, calculée en pourcentage du Smic (entre 25% et 78%), varie selon l âge du jeune et sa progression dans les cycles de formation. Tout employeur du secteur privé peut embaucher un apprenti s il déclare prendre les mesures nécessaires à l organisation de l apprentissage : le suivi, obligatoire, par un maître d apprentissage, notamment. Les cotisations sociales (hormis pour les accidents du travail) sont prises en charge par l État et l employeur bénéficie d une indemnité et d un crédit d impôt. 4 Le contrat de professionnalisation s adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus et aux demandeurs d emploi âgés de 26 ans et plus. Il s agit d un contrat de travail en alternance à durée déterminée ou indéterminée incluant une action de professionnalisation. Son objectif est de permettre aux salariés d acquérir une qualification professionnelle et de favoriser leur insertion ou réinsertion professionnelle. L action com- porte des périodes de travail et des périodes de formation ; sa durée est comprise entre 6 et 12 mois. Elle peut être portée à 24 mois. Les bénéficiaires âgés de 16 à 25 ans révolus sont rémunérés entre 55% et 80% su Smic selon leur âge et leur niveau de formation. Ce contrat ouvre droit pour l employeur à une exonération des cotisations patronales de sécurité sociale quand le bénéficiaire a entre 16 et 25 ans ou quand il s agit d un demandeur d emploi âgé de 45 ans ou plus. 4 Le contrat d apprentissage aménagé est destiné aux jeunes en situation de handicap. La formation peut se faire sans limite d âge selon trois modalités : l intégration simple dans un centre de formation d apprentis ou une section apprentissage d un lycée technique, l intégration en CFA assortie d un suivi et d un soutien via un service d accompagnement ad hoc et la formation dans un CFA spécialisé. Pour faciliter la formation du jeune handicapé certaines règles du contrat d apprentissage sont aménagées. L employeur perçoit une prime de l État et des aides de l Agephip. À l issue du contrat, si le jeune signe un CDI ou un CDD d au moins 12 mois, une prime à l insertion de 1600 euros est également versée. L apprenti peut également bénéficier d une subvention de euros. J Julien Chaumard 21 ans, titulaire d un DUT, inscrit en licence pro, en contrat de professionnalisation chez Ateliers de Fos. «L alternance me permet de mettre un pied dans le monde du travail avant de devenir un salarié à part entière. ADF est la seule entreprise de France à proposer une formation d hydraulicien en alternance. Je côtoie tous les jours des personnes expérimentées qui enrichissent mes connaissances ( ). Dans le cadre de ma licence, je dois mener à bien un projet qui porte sur l adaptabilité de certains équipements à une nouvelle technologie. C est au sein de l entreprise, sur ses équipements, que je conduis mon projet. C est passionnant.»

6 Le Greta Ouest 13 les greta, groupements d établissements, sont des organismes de formation relevant de l éducation nationale qui Contribuent À la professionnalisation des salariés et des demandeurs d emploi. Plus spécifiquement, le Greta Ouest 13, dont le service administratif est basé au lycée Latécoère d Istres, est composé de 31 établissements (15 collèges, 8 lycées et 8 lycées professionnels). Il répond ainsi aux besoins de formation continue sur un vaste bassin d emploi qui s étend de Port-de-Bouc à Arles et Salon-de-Provence en passant par Istres et Martigues. Chaque année, ce Greta reçoit au total plus de 2295 stagiaires en moyenne, placés sous la tutelle pédagogique de 179 formateurs. «Le public du Greta est spécifique, explique Marie-José Marchesseau, conseillère en formation continue. Il est tout d abord composé de jeunes de 16 à 26 ans, dont les parcours scolaires sont hachés, voire qui ont connu l échec scolaire. Les demandeurs d emploi ensuite». «Des formations, allant du CAP au BTS, dans les secteurs de l industrie, du bâtiment, des services, du sanitaire et social, du transport-logistique sont proposées dans les établissements d Ouest Provence (collège Camus à Miramas, lycées Cocteau à Miramas, Rimbaud et Latécoère à Istres, ndlr), poursuit la conseillère. Le Greta a dernièrement ouvert un BTS en alternance, option services et prestations des secteurs sanitaire et social au lycée Cocteau de Miramas. Nos formations s appuient uniquement sur les contrats de professionnalisation, qui induisent un va-et-vient entre l établissement scolaire et l entreprise qui valorise les apprentissages.» J Vieilles pierres et nouvelles formations à Miramas depuis 2008, le lycée professionnel les alpilles de miramas, propose en alternance un bac intervention sur le patrimoine bâti. Une formation pluridisciplinaire qui «répond à la demande des entreprises, et comme nous sommes spécialisés dans le bâtiment, il était logique de mettre en place une filière pour les techniciens de la restauration. Nous ne manquons pas d entreprises, mais de jeunes», note Catherine Lambert, le proviseur. Pour Georges Mirales, le directeur des travaux du LEP, «ce bac fait appel à différents corps de métiers, le bois, la pierre, la maçonnerie. Il est destiné à former des jeunes qui seront en mesure de travailler dans la restauration ou la réhabilitation du bâti d avant-guerre». «C est un diplôme ambitieux qui mêle les savoir-faire des anciens artisans maçons et une connaissance des matériaux, leur nature, leur fonction et leur histoire. Ce bac incite les jeunes à avoir des connaissances plus larges et leur ouvre l esprit», explique Jacques Locquet, professeur de taille de pierre. L apprenti engagé dans cette voie passera 22 semaines sur trois ans en entreprise. J Gérome Durand Formateur en chaudronnerie au CFAI de Provence, ancien apprenti. «Sur un CV, deux années d apprentissage, deux années de salaire, sont un plus pour les jeunes. Ils savent qu ils auront plus de chance de trouver un emploi. Et j ai le sentiment d avoir bien fait mon travail quand ils sont embauchés ( ). Transmettre ses connaissances à un jeune impose une remise en question permanente. On doit être sûr de soi, de son savoir-faire pour le transmettre.» Le CFA Latécoère élargit son offre michel gresillon, proviseur du lycée latécoère À istres et du Centre de formation des apprentis (Cfa) logé dans la même enceinte, est un fervent défenseur de la formation par alternance : «Celui qui la suit a ainsi la possibilité de faire une formation professionnalisante et diplômante. Cette dernière notion est très importante pour l apprenti pour qui les avantages sont nombreux : un statut de salarié qui induit une couverture sociale et une rémunération ; un compagnonnage et un transfert des savoir-faire en milieu professionnel ; un diplôme en bout de course». Michel Grésillon insiste aussi sur les avantages pour les entreprises : «Grâce au savoir acquis en formation, savoir que le stagiaire introduit au sein de l entreprise où il évolue, il y a sans aucun doute une amélioration du fonctionnement de la structure en interne. Le stagiaire devient une valeur ajoutée pour l entreprise». Deux formations sont déjà proposées en apprentissage à Istres : le CAP photographie qui forme de futurs professionnels aguerris aux nouvelles technologies du traitement de l image et le brevet d opérateur en raffinage et pétrochimie, dont le titulaire peut notamment effectuer les manœuvres de démarrage et d arrêt des installations, de transfert de matières premières. À la rentrée prochaine, deux nouvelles formations devraient être proposées : B.T.S métiers de l eau, en partenariat avec le nouveau CFA métiers de l environnement de Marseille et un brevet professionnel métiers de la sécurité. J Lucien Gassen Salarié de la société Ateliers de Fos (ADF), tuteur d un étudiant en DUT (diplôme universitaire de technologie) d hydraulique. «L apprenti est comme nous. Il fait partie de l entreprise. Mais il est placé sous la houlette d un tuteur qui planifie ses tâches et qui les évalue. Un bon apprenti est un jeune motivé. En règle générale, au niveau du DUT, ils le sont forcément. À l université, ils apprennent la théorie et ici, la pratique, c est l idéal, d autant qu ils ne peuvent se spécialiser que sur le terrain. Il y a des choses que l on n apprend pas à l université».

7 contacts Centres de formation d apprentis C.F.A. Rol Tanguy 15 rue Marx Dormoy Port de Bouc b Coiffure, vente, pâtisserie, mécanique, carrosserie, métiers de la piscine. C.F.A.I. Provence 8 Chemin de Capeau - ZAC de Trigance Istres b Maintenance, réalisations d ouvrages chaudronnés, énergétique, électrotechnique, mécanique. C.F.A. des métiers du B.T.P. 205 Rue Albert Einstein Aix en Provence b Maçonnerie, construction, menuisierie,peinture en bâtiment, serrurerie métallique, installation mécanique. CFA du LP Latécoère Avenue des Bolles Istres b Opérateur des industries de procédés, photographie. Bernard Tourre Formateur en mécanique au CFAI de Provence, enseigne depuis 22 ans. «Nous voyons grandir nos apprentis. Ils mûrissent plus vite que les autres adolescents. Ils se retrouvent au contact des adultes, immergés dans le monde du travail du jour au lendemain. Ils obtiennent aussi rapidement de la considération. Le choix de l alternance est plus difficile que la poursuite des études dans une filière générale. Mais, c est la meilleure des voies pour découvrir, apprendre et vivre de son métier. Dans l apprentissage, le rôle de l entreprise est primordial. Il faut que le mariage se fasse avec l apprenti. Car sur deux ans, il va y passer une année entière. Être apprenti impose une vraie recherche d emploi. Il faut que vous ayez envie d une entreprise et inversement». CFA municipal de formation d apprentis Rue Anthime Ravoire Salon de Provence b Métiers de bouche, BTS transport, commerce et vente, coiffure, mécanique automobile. C.F.A. du Centre Forestier de la Région P.A.C.A. Pie de Gâche La Bastide des Jourdans b Métiers de la forêt, maintenance machine forestière. C.F.A. du LP Charles Privat 10 rue Lucien Guintoli Arles b Cuisine, service en restauration, coiffure, carrosserie, mécanique automobile. C.F.A. de la propreté environnement hygiène locaux Technopôle de Château Gombert - Immeuble Euclide rue Joliot Curie Marseille b Maintenance et hygiène des locaux, hygiène propreté environnement. C.F.A. des métiers de l automobile 35 rue de Callelongue Marseille b Maintenance véhicules, motocycles,carrosserie, peinture, après-vente automobile. U.F.A. du lycée Les Alpilles Quartier des Molières Miramas b BAC pro interventions sur le patrimoine bâti. Kevin de Coene 18 ans, accompagné par la Mission locale Ouest Provence, en contrat d apprentissage dans une boucherie d Istres. «Pendant plusieurs mois, j ai cherché un patron par mes propres moyens. Quand j ai vu que je n y arrivais pas, je me suis tourné vers la Mission locale. Une fois par semaine, je rencontrais ma conseillère. Sur ses conseils, j ai visité un forum de l emploi à la Maison de l emploi d Istres. J ai appris à faire un CV et composer des lettres de motivations. Ensemble nous avons structuré ma recherche de contrat. Elle me donnait des pistes de travail, cherchait des adresses d entreprises à contacter. Quelquefois, nous téléphonions ensemble à des patrons. Finalement, j ai décidé de m orienter vers la boucherie. Après un essai d une semaine, j ai été pris dans un commerce d Istres en contrat d apprentissage. J ai vraiment bien été accompagné. Grâce à la Mission locale, j ai pu faire ce que je voulais».

8 C.F.A. banques et finances Tour Méditerranée 65 Av. Jules Cantini Marseille b Métiers de la banque et des finances. C.F.A. des Compagnons du devoirs 184 rue du Docteur Cauvin Marseille b Métiers du bâtiment. C.F.A. Louis Géraud Antenne d Aix Valabre - Route de Gardanne Gardanne b Agriculture. C.F.A. des Métiers du Sports, de l Animation et du Tourisme / FUTUROSUD 7 Boulevard de la République Marseille b Les métiers du sport, de l animation et du tourisme. C.F.A. des Activités Hippiques / AFASEC Les Plaines de l Arbois - BP Cabriès Cedex b Les métiers du cheval. AFT-IFTIM 368 Boulevard Henri Barbier Marseille b Transports et logistique. Maison Familiale et Rurale / MFR 289, Allée de Craponne Salon de Provence b Tous secteurs. C.F.A. des Métiers de la Poste / FORMAPOSTE 8 rue Saint Barbe Marseille Cedex 1 b Métiers de la Poste. C.F.A. Corot 33 Boulevard du Capitaine Géze Marseille b Cuisine, boulangerie, commerce, fleuriste. Organismes de formation INDUSTRIE AFPI Zac de Trigance 8, chemin de Capeau ISTRES b INSTITUT DE SOUDURE Bd de la Mérindole Port de Bouc b ENSPM INDUSTRIE Chemin de Paradis Martigues b TOUS SECTEURS AFPA Istres b GRETA OUEST ETANG DE BERRE Avenue des Bolles Istres cedex. b ouestberre.gretanet.com PEINTURE EN BATIMENT ARTECH FORMATION 41 Avenue José Nobre Martigues b TRANSPORT LOGISTIQUE AFT IFTIM 368, Bd Henri Barnier Marseille b TECH INDUS 645 rue Mayor de Montricher Bât C Les Milles Aix-en-Provence b GELIT Cité nouvelle Avenue du Tube Istres b TERTIAIRE IFTE SUD 191 Rue Canesteu - ZI du Quintin Salon de Provence b Antennes de la Mission locale ISTRES Mission locale Ouest Provence 3 Impasse du Rouquier Istres b FOS-SUR-MER Rue des Ecoles Fos-sur-Mer b MIRAMAS 4 Avenue Jean Moulin Miramas b PORT-SAINT-LOUIS-DU-RHÔNE Avenue Joseph Simmonet Port-Saint-Louis-du-Rhône b GRANS ET CORNILLON-CONFOUX Boulevard Victor Jauffret Grans b Rémy Bernardin 21 ans, apprenti depuis l âge de 14 ans, titulaire d un BEP, d un bac pro, inscrit en première année de BTS électrotechnique au CFAI de Provence, apprenti chez ArcelorMittal. «Les jeunes sont renvoyés vers l apprentissage comme si c était une voie de garage, mais en fait, on peut aller beaucoup plus loin et préparer un diplôme d ingénieur. L alternance peut rattraper un parcours scolaire difficile ( ). J ai passé cinq ans dans une entreprise d électricité et j ai souhaité poursuivre mes études dans l industrie afin de parfaire mes connaissances. Être en entreprise nous permet de découvrir que nous avons d autres aptitudes, mais peut-être, nous faut-il travailler plus que les autres ( ). Passer du bac pro au BTS, c est franchir un écart important. Nous avons beaucoup de choses à rattraper, notamment dans les matières scientifiques.»