ICOMOS Scientific Symposium Malta, 2009 Changing World, Changing Views of Heritage Theme 4: Historic Tehnology Maria (Marianna) Savrami

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1 Scientific Symposium : the impact of global change on cultural heritage Technological Change 7 October 2009 Valletta, Malta LA PERCEPTION DU TEMPS, ET SA MESURE DANS L EPOQUE BYZANTINE (4 e 15 e S après J.Ch) Architecte ingénieur, Restauratrice au Ministère de la Culture Hellénique Trésorier de l ICOMOS Hellénique (Grèce) ABSTRACT This paper forms part of a broader research conducted by the author, within the framework of the International Year of Astronomy of It moreover corresponds to the call of the ICOMOS Scientific Council on the occasion of the International Day for Monuments and Sites for 2009 and to this year s subject of Heritage and Science. From a philosophical point of view, during the Byzantine era (4 th - 15 th c. A.D.), time measures decay. This constitutes the main reason for which few solar clocks have survived to this day. However, those discovered in the Hellenic territory attest to the technical knowledge of this historic period for the science of astronomy and the measuring of time. The tools used are astrolabes, solar clocks, hydraulic clocks, hourglasses. This subject has not yet been delved into in a satisfactory manner. This publication aspires to highlight it, considering that it should find its rightful place in the history of the science of astronomy. RESUME Cette communication est le fruit d une recherche menée par l écrivaine, dans le cadre de l Année Internationale d Astronomie de 2009 et elle correspond à l initiative prise par le Conseil Scientifique d ICOMOS, à l occasion de la Journée Internationale de Monuments et Sites, avec le sujet, cette année, de Patrimoine et Science. D un point de vue philosophique, pendant la période Byzantine (4 ème 15 ème s. ap. J.-C.), le temps constitue la mesure de l usure. Ceci est la raison pour laquelle tant peu d horloges solaires ont subsisté jusqu à nos jours. Toutefois, celles retrouvées en territoire héllenique attestent des connaissances techniques de cette période historique sur la science de l astronomie et la mesure du temps. Les instruments utilisés sont les astrolabes, les horloges solaires, les horloges hydrauliques, les sabliers. Il s agit d un sujet qui ne fut pas suffisamment développé. Cette publication vise à sa promotion, considérant qu il devrait trouver sa place méritée dans l histoire de la science astronomique. INTRODUCTION Cette communication est le fruit d une recherche menée par l écrivaine, dans le cadre de l Année Internationale d Astronomie de 2009 et elle correspond à l initiative prise par le Conseil Scientifique d ICOMOS, à l occasion de la Journée Internationale de Monuments et Sites, avec le sujet, cette année, de Patrimoine et Science. Chez les Byzantins, le temps constituait une mesure d usure. Il représente le changement, il est attaché alors au monde périssable et changeant. Le temps commence à couler avec la création, qui est le point de départ pour mesurer la chronologie byzantine. On dit que le temps est un fauve horrible d être dompté avec des chiffres, d être utilisé et finalement d être mis en valeur afin de dominer sur l autre. On pourrait commencer à compter de ses deux bouts, le petit ou le grand. La peur est petite lorsqu il s agit de petites périodes de temps, alors qu elle devient tellement grande lorsqu il s agit d approcher sa grande extrémité, parce que l échelle est tellement irréelle. 1

2 Le temps permet de se mesurer à lui-même. Lors des années byzantines, la mesure du temps émane de la tradition gréco-romaine, mais elle est modifiée par l influence de l astronomie d autres cultures, principalement de l Islam. La mesure de temps signifie trois choses: 1) la chronologie (l année à laquelle nous nous trouvons) 2) le calendrier (la mesure et répartition de l année) 3) la mesure du jour (la répartition de la journée). La science qui détermine ces trois notions est l Astronomie, qui utilise de différents outils mathématiques pour chacune. - Pour la chronologie, elle utilise l élaboration d observations historiques dans une profondeur de nombreuses années, - pour le calendrier, les journaux astronomiques les «kanones (règles)» selon les Byzantins, - pour la mesure du jour, les astrolabes, les horloges solaires, les horloges hydrauliques, les sabliers 1. LES ASTROLABES L astrolabe compte le temps solaire réel, qui diffère d époque en époque et qui est intimement lié au passage du soleil par le méridien et diffère de jour en jour. L astrolabe compte également deux types d heures utilisées en Byzance: les heures égales ou équatoriales (division du jour solaire par vingt-quatre) et les heures inégales ou saisonnières ou temporelles (division du jour de l est a l ouest par douze et le même pour la nuit ce qui veut dire que les heures dépendent de l époque). Donc, l heure Byzantine dépendait toujours des saisons de l année. Ce mésurement de l heure ne constituait pas une particularité byzantine, puisqu il était valable aussi pour les occidentaux que pour les pays d Islam. D ailleurs l astrolabe, bien qu un organe de la tradition astronomique provenant de l antiquité hellénique, fut rapidement adopté par les Arabes, pour lesquels il est devenu une vraie mode lors du 9 ème siècle. Malgré d être des amateurs de l astronomie, les Byzantins furent réticents à observer les phénomènes célestes, surtout lors du 13 e au 15 e siècles, quand les disputes astronomiques se sont infiltrés dans la politique. On dispose très peu d informations sur des mesures directes, presque rien sur les organes astronomiques, sauf l astrolabe, et on n a pas vu la fondation d observatoires comme dans les pays islamiques. Les astrolabes appartenaient à deux types: 1) les plats et 2) les sphériques. Les astronomes byzantins comptaient l heure avec l astrolabe plat. (phot.1) L usage des deux organes, l astrolabe plat et l astrolabe sphérique est presque la même. Ils déterminaient la hauteur à laquelle se trouvait le soleil et toute autre étoile, ils faisaient la réception de l heure, la réception de la durée du jour, la réception de l heure de l équinoxe, ils trouvaient l horoscope et le point culminant du trajectoire des étoiles, la hauteur maximale à midi des degrés du zodiac, le longueur du soleil, la place de la lune et de toutes les autres planètes, ainsi que d autres déterminations topographiques (phot.2) L astrolabe plat est un organe beaucoup moins cher dans sa fabrication que l astrolabe sphérique et facile à utiliser. Un outil indispensable des astrologues, l astrolabe plat n est pas par contre très exact et il a une moyenne d erreur d un degré. Pour les Byzantins qui s occupaient de l astronomie il était l organe de base de mesure de temps. 2. LES HORLOGES SOLAIRES L autre organe astronomique de mesure était le gnomon ou horloge solaire. Cet organe n avait pas la possibilité de déterminer l heure pendant la nuit, ni d autre possibilité de déterminer le temps des phénomènes astraux ; en plus il n était pas portable. L idée d employer la lumière ou plutôt le mouvement du soleil, comme celui-ci est reflété au mouvement de l ombre, afin de mesurer le passage des heures, n appartient pas exclusivement aux Grecs anciens. Mais leurs recherches sur la définition du temps et leur développement de la géométrie ont constitué le fondement de toutes les discussions philosophiques postérieurs, pas seulement sur la notion du temps, mais aussi sur toutes les futures constructions d organes de mesure du temps en Europe. Vu cette tendance, c est surprenant de constater que lors de l époque suivante tant de horloges solaires furent fabriquées dans l occident latin du Moyen Age, tandis que dans la péninsule hellénique pendant l époque médiévale très peu de horloges solaires ont été fabriqués. En Angleterre (un pays pas réputé pour son ensoleillement) un chercheur a enregistré 285 horloges du type caractéristique médiéval. Le Professeur historien et académicien Anastassios Orlandos a pu enregistrer en Grèce seulement sept montres médiévales. 2

3 Deux dans l église de Metamorphossis (Transfiguration) à la ville d Amfissa, une dans l église de Sainte Marie dite «Skripou» à la ville d Orchomène (phot.6.1, 6.2), une dans l église de (Saint Laurent) au Mont Pilion, une dans l église de Zoodochos Pigi (source de vie) sur le mont Kithéron (phot.7), une dans l église de l Analypsis (Assomption) à Merbaka (phot.4, 10), une à Mysia dans l Asie Minieure et une dans le Musée Archéologique de Thèbes (phot.9). On en a recouvert aussi un dans l église de Panagia (Vièrge-Mère) du monastère de Osios Loukas (Patrimoine Mondial) (photo 12), une dans l église de Metamorphossis (assomption) à Chonika, une dans l église de Vlachernes de l Elide (phot.8) Au total, on dispose d onze horloges médiévales en territoire hellénique. La plupart de l horloge médiévale se trouve sur les églises. Il s agit soit d autonomes sculptures intégrées dans les murs de l église, soit de lignes tracées sur les murs, ainsi formant une horloge (connus comme montres gravées). La plupart de ces horloges solaires se trouvent dans la partie sacrée des églises byzantines, mais leur nombre, comparé au nombre total des églises byzantins conservés à nos jours est minime et ce n est pas plausible qu il soit une survivance fortuite d un nombre beaucoup plus grand. Par exemple, aucune des églises conservées en Constantinople n a d horloge solaire, ni aucune église Byzantine de Thessalonique (ces églises sont construits entre le 5 ème et le 14 ème siècle). N existent pas non plus d horloges solaires aux églises du Despotato (Domaine Féodale) de l Epire à Arta, ni aux églises et aux autres bâtiments de Mystras, lors de l époque fin byzantine. C est alors difficile de croire que si les horloges solaires étaient considérés nécessaires dans le Byzance pour de motifs politiques ou religieux, on n aurait pas un seul conservé sur place dans un des grands centres Byzantines. En outré la rareté des horloges solaires anciennes conservées dans quelques-uns de ces centres (un est mentionné à Constantinople, un est connu de Thessalonique, un de Sparte) rend insoutenable l hypothèse que dans ces régions les horloges de l Antiquité hellénique continuaient d être utilisées aussi lors de la période médiévale. Les horloges médiévaux sont plats et verticaux, destinés à être placés sur des murs vers le sud, comme c est le cas de l horloge de l Analypsis (Assomption) à Merbaka, dans l église de Agia Triada (Sainte Trinité) d Argolide (phot.10). Toutefois, les horloges solaires anciennes étaient dans leur majorité soit semi-circulaires soit coniques (phot.3, montre conique en bas de Acropole) destinées de se tenir de manière autonome dans l espace. Des très peu d horloges plats verticaux qui sont parvenus jusqu à nos jours, le plus célèbre et celui avec la plus exacte orientation vers le sud, l horloge sur le Tour des Vents d Athènes (phot.5) En dehors de la forme, deux autres différences importantes existent entre les horloges anciens et ceux des églises Byzantines: a) les horloges anciens marquaient la troisième, la sixième et la neuvième heure, mais ils ne marquaient jamais chaque heure avec un numéro, comme il se passe dans la plupart des horloges Byzantins. Dans l antiquité, les hommes simplement savaient la partie de la journée qu avait passée, en observant l emplacement de l ombre sur l horloge, de la même manière que les gens qui portent aujourd hui des montres sans numéros reconnaissent l heure simplement par l emplacement des mains de la montre. b) les horloges anciens divisaient la période de la journée où il faisait jour en douze heures saisonnières ou horaires. Les horloges Byzantins que l on trouve en Grèce affichent plusieurs divisions: Onze heures pour les horloges de Saint Laurent et de Skripou, (phot.6.1, 6.2), douze heures pour celui de Zoodochos Pigi (phot.7) et celui de la collection du musée Archéologique de Thèbes (phot.9), treize heures sur l horloge de l église de Vlachernes (phot.8). L horloge de Merbaka (phot.4 et 10) ainsi que celui d Amfissa, qui conserve encore les numéros, présentent des lignes pour douze heures. Mais en plaçant le numéro douze à la dernière ligne, ces horloges divisent en réalité le jour en treize heures. L examen des horloges solaires dans les églises de la Grèce révèle qu en réalité on ne peut dire que de très peu d eux s ils sont contemporains aux bâtiments qu ils ornent. Il paraît qu il y avait pratiquement seulement deux églises byzantines en Grèce avec d horloges solaires qui sont indubitablement contemporains aux deux bâtiments : celui à Panagia Skripou (phot. 6.1, 6.2) et à l Assomption à Merbaka (phot. 4 et 11). L horloge de la Zoodochos Pigi (phot. 7) pourrait former partie du église initial, ou pas. Toutes les autres horloges seraient plutôt incisées sur les églises à toute période ou il est évident qu ils furent réutilisés dans leur emplacement contemporain (Vlachernes et Saint Laurent). Mais même si l on accepte que tous ces horloges furent byzantins, leur nombre reste restreint et suggère que les horloges solaires ne formaient pas une partie courante du langage architectural des églises, ce qui est par contre très clairement le cas dans l occident médiéval. La cause de cette différenciation se trouve possiblement dans les différences de sens qu affichent les horloges solaires et le temps lui-même entre l Occident latin et l Orient hellénique. 3

4 Les horloges solaires représentées sur les sarcophages de l antiquité tardive ne déclaraient pas seulement le passage du temps mais aussi l Astronomie, qui, en tant que la somme de la pensée scientifique grecque, suggérait l érudition du défunt. Quelques-unes de ces sarcophages sont clairement chrétiennes, malgré le fait que l Eglise lors de ses premiers pas conservait dans les meilleurs des cas certaines réservations par rapport à la valeur de l Astronomie. En Byzance l astronomie, les mathématiques, la géométrie et la musique furent considérés des secteurs d études idolâtres, inférieurs par rapport à l occupation avec la théologie qui comprenait la grammaire, la rhétorique et la philosophie. De plus, ceux qui s intéressaient par l astronomie s en occupaient beaucoup plus que les occidentaux correspondants, avec la collection des travaux encyclopédiques du passé et moins avec l observation pratique, les nouveaux calculs ou les applications novatrices de leur connaissance accumulée. Le chercheur connue de l astronomie des débuts du 14me siècle et le protecteur des arts Theodoros Metochitis ( a.j.ch) n avait rien fait de plus que d essayer de comprendre et d expliquer les textes anciens dans son œuvre monumental Eléments de l astronomie. L Episcope (Evêque) de Cappadoce Grigorios Nissis (4 e S) considérait que dans le monde orthodoxe, le temps était perçu comme une création positive du Dieu, dans laquelle fut aussi créé l homme. C est exactement cet aspect de la notion du temps dans le Byzance, à savoir que la durée de la vie des hommes n est pas une condamnation éternelle qui le fait souffrir, mais un cadeau pour l occasion continue de choisir le bon, de s approcher du Dieu, qui rendait non seulement inutile, mais probablement aussi blasphème le placement de l horloge solaire sur les églises orthodoxes, pour compter les heures, comme si le temps terrestre pourrait être conçu comme un temps éternel. En plus, l église chrétienne orthodoxe ne fut jamais considérée comme un décor pour la présentation des exploits terrestres mais comme une miniature de la Règne céleste, où le temps est éternel. Par conséquent la différence dans le nombre des horloges solaires conservés dans les églises de l occident latin et dans les églises de l est orthodoxe, refléterait très probablement et précisément le fait que dans le monde orthodoxe les horloges étaient considérés inutiles ou même inconvenants pour un bâtiment de caractère religieux. En d autres termes, ceci n est pas dû au fait que la mesure du temps terrestre pour la régulation des fonctions ecclésiastiques ou des occupations professionnelles était considérée insignifiante dans le Byzance, mais qu un bâtiment ecclésiastique n était pas l espace approprie pour mesurer le temps. 3. AUTRES ORGANES DE MESURE DE TEMPS Les autres organes de mesure de temps comme les sabliers ou les horloges hydrauliques devaient être réglés à un point de départ quotidien (midi ou à une heure dans la nuit). L ajustement se faisait soit avec l astrolabe soit avec l horloge solaire, avec tous les inconvénients susmentionnés. Aux monastères, l observation du temps pour des buts fonctionnels se faisait plutôt par des montres hydrauliques, comme dans l Orient. Ces montres avaient l avantage de ne pas dépendre du soleil et ils fonctionnaient aussi bien au mauvais temps ou pendant la nuit. En plus ils offraient une source directe d eau, limitée mais très importante lors des cas d incendie, redoutée à permanence de tous les monastères médiévaux. EPILOGUE Le sujet présenté ne fut pas suffisamment développé. Cette publication vise à sa promotion, considérant qu il devrait trouver sa place méritée dans l histoire de la science astronomique. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES - Christina Aggelidi, H gi kai to sympan (La terre et l univers), publications of Goulandri-Chorn Foundation, Mix.Dermitzakis, Geologikes proseggiseis stin Exaimero (La Géologie dans les livres ecclésiastiques), publications Armos «Archaiologia», Revue, issue 74, June Anastasios Orlandos, Archive des Monuments Byzantins de la Grèce SOURCES DES PHOTOS - «Archaiologia», June

5 ICOMOS Scientific Symposium Malta, 2009 Photo 1 Photo 5 Photo 8 Photo 2 Photo 6.1 Photo 9 Photo 6.2 Photo 10 Photo 3 Photo 4 Photo 7 Photo 12 5