Baudouin Jurdant. Hommes et langues du Tiers-Monde

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1 Baudouin Jurdant Hommes et langues du Tiers-Monde Nouvelle édition Strasbourg JANVIER 1993

2 Hommes et langues du Tiers-Monde où il est question des raisons pratiques et théoriques d'une initiation à la dimension humaine des réalités du Tiers-Monde dans les écoles primaires, par le biais d'un enseignement oral des langues minoritaires qui y sont encore parlées aujourd'hui, suivi d'une proposition pour créer une Association Internationale destinée à soutenir la réalisation de ce projet 2

3 L'origine de ce travail se situe dans une proposition qui avait été émise en annexe d'un rapport intitulé Tiers-Monde et science et rédigé en 1976 par Baudouin Jurdant et Josiane Olff-Nathan, dans le cadre d'un contrat entre l'unesco et le GERSULP (Groupe d'etude et de Recherche sur la Science de l'université Louis Pasteur, 4 rue Blaise Pascal, Strasbourg Cedex, France). Ce rapport n'a jamais été publié et aucune suite n'a encore été donnée à cette proposition initiale qui fait l'objet des développements qui vont suivre. Précisons également qu'une idée analogue, d'un enseignement des langues du Tiers-Monde dans les écoles des pays de langue française, a été suggérée au cours d'un Colloque de l'aupelf tenu en Belgique en L'idée fut à l'époque jugée irréalisable à cause des problèmes de choix entre les langues que son application éventuelle ne pourrait éviter. Comme nous le précisons dans le texte, le choix ne s'impose plus comme un obstacle insurmontable, dès que l'évaluation du projet tient compte des conditions concrètes de sa réalisation dans les contextes qui se présentent à l'intérieur des pays développés. De nombreux émigrés originaires des divers pays du Tiers-Monde, pourraient trouver dans la réalisation du projet, de nouvelles possibilités d'insertion sociale et culturelle dans les pays développés. 3

4 Résumé de l'argument Les rapports entre pays développés et pays en voie de développement expriment une domination à la fois économique et politique des premiers sur les seconds. La gestion internationale qui en découle concerne avant tout la répartition des ressources et des besoins, de la richesse et de la misère ainsi que l'équilibre des pouvoirs. A ces habitudes de gestion correspond une définition implicite très réductrice de l'être humain dont la nature ne serait pas forcément différente de celle qui caractérise tous les êtres vivants. Or, l'homme possède une caractéristique qui le différencie nettement de n'importe quel animal : c'est sa faculté de langage. Cette faculté s'exprime selon de multiples modalités linguistiques concrètes qui présentent cependant quelques traits communs : la "double articulation", la discontinuité des éléments que toutes les langues mettent en œuvre, le support qu'elles prêtent à l'expression, par chaque être humain, d'une subjectivité inaliénable, etc. Seules les langues confèrent aux réalités naturelles auxquelles les hommes ont affaire, leur dimension humaine. Or, cette dimension manque complètement dans la manière dont sont posés, au niveau international, les problèmes économiques et politiques du monde. Elle manque surtout dans la manière dont s'organise, à l'intérieur des pays développés, la conscience que les populations ont, des pays sous-développés, des hommes qui y vivent et y parlent, des situations dramatiques dans lesquelles ils se trouvent. Telles sont les données initiales de l'argument présenté ici. Son but est de montrer qu'il est possible de restaurer la pertinence de cette dimension véritablement humaine des problèmes afin que la gestion politique et économique des peuples de la terre puisse être plus juste. La perspective adoptée se situe à long terme, mais le coût des actions proposées est faible et les avantages qui pourraient s'ensuivre ne seraient pas négligeables. Ces avantages toutefois sont d'ordre éthique plutôt que politique ou économique. Ce document présente des imperfections et des maladresses. Il ne rend pas justice à la complexité de certains problèmes. Rédigé en 1981, il se fonde sur des données qui ont changé. Le projet qu'il défend semble pourtant n avoir rien perdu de sa pertinence. Cette nouvelle édition n'a d'autre but que de lancer un débat public qui n'a pas eu lieu, il y a dix ans. Bien que le temps ait passé, je redis toute ma reconnaissance aux personnes qui à l'époque, m'ont encouragé : Mme Josiane Olff-Nathan et M. Pierre Spitz. Strasbourg, le 1er août

5 1 L'impasse Le Tiers-Monde est dans l'impasse. A tel point que, au delà même de la diversité des situations qui le caractérisent et qui devraient nous interdire l'usage d'un terme aussi global et indifférencié que celui de Tiers-Monde, on se demande si ce n'est pas le fait d'être dans l'impasse qui définit, pour une nation, le critère de son appartenance au Tiers-Monde. L'impasse a d'abord un sens économique. Les nations du Tiers-Monde ne réussissent pas à satisfaire les besoins les plus élémentaires de leurs populations. Cet échec n'est généralement pas lié à un manque de ressources propres. Elle résulte plutôt d'une dépendance économique vis-à-vis des pays développés : matières premières et ressources minières contre produits manufacturés ou capitaux monétaires auxquels s'attache une image de développement économique totalement inappropriée à la problématique des besoins spécifiques des pays du Tiers-Monde. A cette image sont associés des besoins que les pays développés exportent en même temps que ce qui est censé les satisfaire. Il ne s'agit pas encore ici des besoins de base, de ces "besoins du règne animal puisque nous (comme eux) ne sommes pas des végétaux" 1. Il s'agit de ces besoins dont la satisfaction vise à porter témoignage d'une "bonne" croissance économique dont les tendances coïncident étrangement avec celles qui caractérisent "la croissance des importations d'armements, de whisky et de conditionneurs d'air" 2. Grâce aux vertus de l'effet de percolation", cette croissance doit aussi nourrir les pauvres. Pourtant les richesses débordantes de certains pays du Tiers-Monde, producteurs de pétrole, ne contribuent guère à résoudre les problèmes les plus urgents du développement 3. Le volume des im- 1 Pierre Spitz, "Il faut manger pour vivre... et voler pour manger", Cahiers de l'iued : Il faut manger pour vivre..., P.U.F, Paris, 1980, p.18 2 Ibid., p 17 3 Henri Miller, dans son intervention au Colloque de Nivelles, De l'innovation technologique à la production industrielle, mai 1980, publiée dans Critique Régionale, n 3 (1980), déclare pp : L'économie mondiale tend à s'inscrire de plus en 5

6 portations augmente et avec lui, la dépendance. On dit qu'il y a blocage. Le terme est commode car il intègre des aspects irrationnels. Il permet, à défaut d'explications, de s'en prendre à la voie sans issue des mentalités et des traditions rétrogrades. Au niveau économique, ce serait les pays du Tiers-Monde eux-mêmes qui, en raison de leurs multiples retards, feraient obstacle à leur propre développement. Certains auteurs invoquent alors le sens politique de l'impasse. Les nations du Tiers-Monde sont politiquement dominées par les pays développés. Les rapports de force jouent en faveur de ceux-ci, non pas seulement au nom d'un arsenal militaire beaucoup plus important, mais surtout, au nom d'un chantage économique qui s'appuie précisément sur l'insatisfaction chronique des besoins de base. Tant qu'il n'y aura pas de changement radical dans ces rapports de force, le blocage se perpétuera. La situation est donc bloquée aussi bien sur le plan de l'«infrastructure» économique que sur celui des «superstructures» politiques et idéologiques. Entre pays développés et pays en voie de développement, l'écart continue à se creuser. Si l'on admet alors que tout est dit, cela signifie que cet écart ne se peut concevoir que sur deux modes : celui du pouvoir et celui des besoins. Ces deux modes définissent des réalités incontournables. Ils excluent a priori toute approche qui ne partirait pas des faits. les rapports de pouvoir et le profil des besoins de base correspondent à des faits qui, comme on le dit souvent, parlent d'eux-mêmes. 4 Il est difficile d'imaginer comment, de ce curieux bavardage des faits, pourrait sortir un dialogue où les hommes auraient pour une fois quelque chose à dire. En outre, la problématique engendrée par ce face à face du pouvoir et des besoins, est engluée dans une urgence qui se renouvelle sans cesse et qui précipite la réflexion, aussi charitable soit-elle, dans la quête impatiente de solutions immédiates. L'aide internationale s'organise dans cette atmosphère d'urgence de plus en plus pressante. Qu'elle le veuille ou non, elle y trouve des compensations à son impuissance. L'une de ces gratifications difficiles voire impossibles à admettre est celle qui permet à l'aide d'observer directement les effets bénéfiques qu'elle produit. Cela facilite une évaluation plus rationnelle des programmes lancés de tous les horizons de la charité occidentale. L'effort plus dans l'incohérente croissance d'une sorte de triangle incontrôlé et diabolique dont les sommets sont les suivants : 1) dans les pays développés, un excès de capacités physiques de production inemployées ; 2) dans les pays producteurs de pétrole : un excès de ressources financières qui ne trouvent pas à s'employer ; 3) dans le reste du monde, d'immenses besoins physiques qu'on ne parvient pas à satisfaire." 4 Dans une brochure de sensibilisation aux problèmes du Tiers-Monde, publiée par FRERES DES HOMMES en mai 1979, le premier article après l'éditorial commence par un tableau de chiffres qui s'intitule en gros caractères : DES CHIFFRES QUI VOUDRAIENT PARLER. Nous verrons plus loin à quel point un tel titre, non seulement manque complètement son objectif de sensibilisation, mais encore contribue à accentuer l'écart et l'incompréhension entre l'occident et le Tiers-Monde, au niveau des représentations qu'il induit. 6

7 fourni dans un tel contexte d'urgence est plus gratifiant que celui qui s'appliquerait aux structures elles-mêmes. Comment nier ce bénéfice secondaire que l'on tire des catastrophes télévisées "en direct" de la faim ou de la sécheresse grâce à des interventions rapides qui nous débarrassent, pour un temps, de la mauvaise conscience? Ne vaudrait-il pas mieux prendre conscience, sans que viennent s'y mêler les relents d'une culpabilité formelle dont on s'accommode fort bien quand il le faut? La conscience, ça se travaille, notamment à partir des réalités qu'elle contribue à faire exister au nom de certaines déterminations qui lui sont internes plutôt que situées dans l'extériorité rassurante du discours objectif des faits doués de parole. En fait, l'urgence, en nous obligeant à fournir une aide immédiate, fait obstacle à ce qui permettrait d'articuler une médiation capable de déjouer l'enfermement dans l'imaginaire du face à face angoissant qui s'est instauré entre l'occident et le Tiers-Monde. Peut-être suffirait-il d'admettre d'abord la nécessité de faire un détour en obligeant la réflexion à se mettre au style indirect? Cela impliquerait sans doute en premier lieu un renoncement quant à la possibilité de voir les résultats que l'on chercherait à atteindre. Renoncement difficile, analogue à celui qui s'imposa à Moïse, dans sa traversée du désert, et qui l'empêcha de voir la terre promise. Renoncement d'autant plus difficile à accepter qu'aucun dieu ne viendra soutenir et rectifier au besoin, l'errance de la réflexion. Seule devra compter encore une certaine rigueur conceptuelle pour que les raisonnements ne se perdent pas dans un désert de catégories sèches et de chiffres vides. 7

8 2 La dimension culturelle Certains auteurs, considérant la manière dont les deux composantes économique et politique du blocage, semblaient se renforcer mutuellement et accentuer l'écart, cherchent à introduire une troisième dimension dont ils tentent d'imposer la pertinence : la dimension culturelle. Et en effet, on conçoit aisément comment la prise en compte d'une telle donnée pourrait faire obstacle au néocolonialisme induit par le transfert des technologies et des besoins qu'elles sont censées satisfaire. Une telle stratégie est certainement juste en son principe bien qu'elle puisse conduire à des résultats ambigus. Ne risque-t-elle pas, en renforçant les identités culturelles, d'exacerber les tensions ethniques internes aux jeunes nations du Tiers-Monde qui, pour la plupart, sont multiculturelles? Les découpages territoriaux hérités de la gestion des intérêts occidentaux investis dans les colonies, ne coïncident pas avec des aires culturelles homogènes. Un certain sens de l'unité nationale a pu apparaître au cours des guerres d'indépendance. Les disparités culturelles ont pu être relégués à l'arrière-plan grâce à une lutte qui n'était rendue commune que parce qu'elle visait à renverser le même oppresseur. L'unité des opprimés n'a souvent été que le reflet de celle du maître colonial. Ces faits sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'insister. A peine leur unité nationale était-elle assurée dans l'indépendance politique, que beaucoup de jeunes pays du Tiers-Monde ont eu à faire face à leurs propres différences culturelles internes. Les tensions interethniques, souvent alimentées de l'extérieur pour toujours les mêmes raisons politiques et économiques, ont provoqué de nombreuses guerres de sécession, longues et sanglantes, tournant dans certains cas à de véritables génocides. L'intervention de la dimension culturelle ne risque-t-elle pas dès lors, en misant sur les capacités de résistance des cultures à l'occidentalisation, de conduire à des 8

9 formes d'intolérance "raciale" ou ethnique s'exprimant d'abord vis-à-vis des cultures les plus proches? L'espoir de luttes qui se feraient "à armes égales" pousse cette intolérance à s'engager dans la fureur guerrière. Le souci de l'intégrité culturelle accentue les fanatismes qui deviennent vite incontrôlables et qui épuisent le dynamisme des nations du Tiers-Monde dans un romantisme aveugle, centré sur un retour à des traditions qui, vraisemblablement, sont déjà perdues. Par ailleurs, il serait illusoire de croire que c'est en préservant leur homogénéité et leur cohérence que les cultures pourraient garantir aux sociétés leur autonomie, notamment dans le processus de leur développement économique 5, ou dans le déblocage d'une créativité mieux adaptée à leurs besoins "réels". Cette illusion repose d'abord sur un malentendu à propos du sens qu'il faut donner au terme créativité. En effet, celle qui est impliquée dans le développement économique et scientifique des sociétés occidentales modernes, est moins liée à des facteurs socioculturels particuliers qu'à certaines caractéristiques individuelles ou facteurs psychologiques qui ont pu, sous certaines conditions historiques précises, intervenir de façon déterminante dans l'organisation sociale et le dynamisme économique des sociétés modernes. Il suffit de penser à l'importance que l'on accorde encore à l'esprit entrepreneur comme facteur de développement, ou d'évoquer ce que le progrès des sciences et des techniques doit aux entêtements personnels de ceux qui en marquent l'évolution. On aurait tort de croire que cette référence aux individus n'est que l'expression naïve d'une conception aujourd'hui dépassée. Ce serait faire bon marché du processus d'individuation juridique, économique et politique qui a marqué le développement du mode de production capitaliste. Le capitalisme a libéré l'individu de ses attaches familiales et culturelles. Il a donné naissance à ces hommes "sans feu, ni lieu" qui n'ont plus d'autre système de repérage et d'identification sociale et culturelle que celui qui les situe à un certain étage de la pyramide des richesses. Les autres dimensions qu'un tel système universel peut parfois intégrer perdent néanmoins leur pertinence au fur et à mesure que l'on se rapproche du sommet de cette pyramide. C'est à ce titre que toutes les actions qui visent à renforcer la pertinence de la dimension culturelle des réalités du Tiers-Monde doivent être considérées avec une prudence extrême. 5 Lors de sa XVIIIème session, la Conférence générale de l'unesco a donné lieu à la déclaration suivante : "Ce développement dit se vouloir à la fois : intégré, c'est-à-dire ne pas se réduire à la seule croissance économique, étant entendu qu'économie, culture, éducation, science et technologie, communication sont des aspects particuliers mais complémentaires et solidaires d'un développement véritable ; global, revêtant un caractère planétaire par lequel le progrès des moins favorisés est lié à l'évolution des groupes les plus prospères; équitable, car il ne peut y avoir développement si la croissance accentue les inégalités entre nations et entre groupes de populations à l'intérieur des nations; et endogène, c'est-à-dire impliquant que les diverses sociétés doivent rester elles-mêmes, en puisant leurs forces dans les formes de pensée et d'action qui leur sont propres et en se donnant des fins accordées à ces valeurs comme aux besoins qu'elles ressentent et aux ressources dont elles disposent." Une telle déclaration contient des contradictions stupéfiantes qui la rendent presque ridicule. 9

10 C'est dans un tel contexte qu'il faut comprendre les ressorts individuels 6 de ce que nous avons appelé la créativité scientifique. Celle-ci n'est-elle pas liée à l'expérience que font certains hommes d'une profonde incertitude concernant leur propre identité familiale ou culturelle? Et ce serait bien en cherchant à se connaître lui-même, à se définir indépendamment de ce que sa culture lui enseignerait à ce propos, que le scientifique serait amené à rencontrer certains aspects de la réalité, inaperçus auparavant et qui font singulièrement écho à ses pensées, apparemment en dehors de toute codification préétablie pour structurer les rapports sociaux à l'intérieur desquels il se sentirait comme perdu. La référence cartésienne à un doute fondateur de l'activité scientifique prend ici toute son importance. Encore fallait-il que certaines conditions socioculturelles précises soient réunies pour que ce doute puisse apparaître comme socialement acceptable, car ce qu'il désigne au niveau psychologique ne peut correspondre qu'à une véritable défaillance de la culture dans le rôle que "tout peuple particulier" en attend, à savoir, de lui "conférer sa place originale dans l'univers", comme le disait Sapir, au nom d'une cohérence qui lui est propre. Cette cohérence permet à chaque individu de se situer dans l'ensemble auquel il appartient. Elle dépend d'abord de l'existence d'un ordre symbolique qui est responsable à la fois de l'organisation sociale interne et d'un mode particulier d'adaptation à l'environnement. La plupart des sociétés traditionnelles ont défini cette dimension symbolique de la culture par rapport aux systèmes de parenté qui articulent les règles de l'alliance et de la filiation au nom d'une infrastructure de langage. C'est en ce sens que la culture fournit alors effectivement à chaque individu les références qui lui permettent de savoir qui il est, d'où il vient et où sa vie le mène, par rapport aux autres membres de la société à laquelle il appartient. La créativité scientifique que nous associons volontiers au développement économique et social, fait par contre écho à un désir de savoir qui a pu, pour des raisons historiques données, se dégager des cadres linguistiques qui s'imposent à chaque individu au nom d'une exigence vitale de cohésion sociale. Dans les pays développés, cette cohésion n'est plus assurée par un ordre symbolique. Économie et politique se sont substituées aux cultures pour mettre les hommes en ordre. Et c'est à cause de cette substitution que les besoins sont devenus si importants et que le Tiers-Monde se retrouve coincé dans une référence omniprésente à la réalité des faits. Dans les sociétés traditionnelles, la créativité a un statut très différent de celui qui, en Occident, la caractérise par une libération socioculturelle de 6 La référence individuelle qui est évoquée ici ne vise pas à rendre compte des «causes» de la créativité scientifique. Elle fonctionne socialement pour identifier ces «causes» et renvoye de ce fait à ce qui est considéré comme une «explication» socialement acceptable du progrès des sciences et des techniques dans les pays développés. [Note de 1993] 10

11 l'individu. Elle y trouve son ressort dans la nécessité d'une adaptation permanente des groupes humains à leur environnement naturel et social. Cette adaptation a suivi longtemps le rythme d'une évolution lente et progressive. Chaque société devait compter sur ses ressources culturelles propres pour répondre aussi bien à ses mutations internes qu'à celles qui lui étaient imposées de l'extérieur. Mais on ne peut guère concevoir comment de tels mécanismes créatifs, déterminés par des facteurs socioculturels, pourraient faire face, de manière réellement efficace, à l'émergence de ces nouveaux contextes engendrés par le colonialisme et la modernité occidentale. Le rythme de ces bouleversements contextuels est extrêmement rapide et continue à s'accélérer. Leurs effets sont inévitablement universels. Aucune société ne peut espérer pouvoir échapper à l'ordre fondé sur des rapports marchands devenus totalement anonymes et sur des connaissances scientifiques et techniques élaborées, elles aussi, de façon anonyme, dans le contexte de ces rapports marchands. Il serait vain, comme le pensait déjà Karl Marx notamment quand il se réjouissait de la conquête de l'inde par les Anglais, de lutter contre cette universalité galopante. Lancer les cultures dans un tel combat, en renforçant leur capacité de résistance et en cherchant à resserrer leurs liens à ceux qui en tirent une définition de leur identité, équivaut à les condamner. Cependant, si l'universalité exprime une tendance irréversible de la modernité occidentale à s'étendre sur toute la planète, elle n'affecte réellement que le monde des choses captées par le marché et le savoir objectif. On ne peut en conclure que cette universalité doive nécessairement entraîner aussi bien les hommes que les choses dans son mouvement d'expansion planétaire irrésistible. Encore faudrait-il reconnaître en quoi les hommes ne sont pas des choses, en quoi il ne sont pas que des corps. 11

12 3 La localisation des problèmes Sous cette forme que l'on pourrait appeler romantique, la prise en compte de la dimension culturelle des réalités du Tiers-Monde présente un autre inconvénient majeur. En effet, elle perpétue l'idée que les problèmes du Tiers- Monde sont avant tout les siens, et non les nôtres. Cela n'empêche aucunement d'ailleurs les pays développés de participer activement à leur formulation, d'imposer généreusement leur avis éclairé sur les solutions les plus efficaces, les plus directes et les plus rationnelles de ces problèmes. Ni la générosité, ni l'humanisme ne sont à l'origine des interventions occidentales. Si le lieu des problèmes s'appelle précisément "Tiers-Monde", ça ne signifie pas pour autant que c'est le Tiers-Monde lui-même qui en organise les données et qui en diffère les solutions par la lourdeur de ses traditions ou l'inertie de ses valeurs. Ces problèmes sont aussi, voire surtout, ceux de l'occident développé. Le Tiers-Monde n'est pas une entité qui n'est localisable que par delà les mers. Non seulement le terme est né d'une préoccupation occidentale, mais ce qu'il désigne fait partie intégrante des réalités surgies du développement des pays occidentaux. Il est même probable que les obstacles au déblocage économique et politique de la situation Nord/Sud, sont largement liés aux effets psychologiques de séparation et de désolidarisation qu'un soi-disant éloignement géographique excuse : "Le Tiers-Monde, c'est loin!" Pour qu'un déblocage sérieux et pacifique de la situation devienne possible, les pays développés devraient reconnaître l'existence de problèmes à l'intérieur même de leur façon de poser les problèmes. Ceux-ci ne sont pas insolubles en eux-mêmes. Ils ne le sont que parce qu'on veut qu'ils le soient et le restent. Pour les pays développés et les instances internationales supérieures comme la Banque Mondiale ou l'ocde qui en organisent la solidarité face au Tiers-Monde, les problèmes doivent être confiés aux meilleurs experts, aux spécialistes les plus compétents. Or, l'association intime de ces savoirs d'experts à la maîtrise et au pouvoir, a pour effet de les rendre stériles. Car le pouvoir se définit comme ce qui, précisément, permet à ceux qui le détiennent dans une situation donnée, de faire l'économie du savoir. C'est quand le savoir défaille et 12

13 quand il y a refus de rendre explicite avec des questions l'ignorance ressentie à ce moment-là, que l'exercice du pouvoir s'impose comme relevant d'une nécessité logique. 7 Comme en témoigne amplement l'écart grandissant entre les pays développés et les pays en voie de développement, le savoir des experts est insuffisant. On peut alors y trouver prétexte à attendre que les réalités du Tiers- Monde elles-mêmes nous fassent des signes, pour changer de point de vue. Mais de quels signes s'agira-t-il? Ne faut-il pas craindre qu'après avoir appris à ces réalités à "parler" de la voix des grands nombres des catégories statistiques, leur message ne soit plutôt fait de fureur 8 et de violence issues du désespoir? Au lieu d'en arriver à de telles extrémités, ne serait-il pas plus raisonnable d'inviter les pays développés à prendre l'initiative d'un véritable travail sur euxmêmes pour se donner la possibilité de réorganiser les données du problème tel qu'il se pose chez eux et pour eux, et non tel qu'il est censé se poser, foi d'expert, dans les pays du Tiers-Monde et pour leur bénéfice supposé. Car le Tiers-Monde a une existence bien réelle en Occident, sous la forme d'une dimension essentielle de la conscience que ses habitants privilégiés en ont. Ce Tiers-Monde apparaît dans les pages de nos journaux, sur les écrans de nos télévisions et de nos cinémas, à la tribune de nos salles de conférences, dans les discours de nos hommes politiques, dans les prospectus qui nous invitent à y faire du tourisme, etc. Il nous apparaît comme un spectacle éclaté dans de multiples images ponctuelles, chargées d'émotions contradictoires et de jugements hâtifs. Il nous apparaît surtout comme thème privilégié de l'expertise humanitaire dont l'occident s'enorgueillit : des masses de chiffres massifs où l'ingéniosité de la pensée s'exerce dans une combinatoire de pourcentages savants. Dans une brochure de sensibilisation aux problèmes du Tiers-Monde, rédigée et diffusée par Frères des Hommes en mai 1979, on lit : 7 L'apparence paradoxale de cette idée vient de la manière dont on associe généralement le savoir au pouvoir. Plus il y aurait de savoir, plus il y aurait de pouvoir. Une telle conception est fausse. L'erreur provient du désir de donner au pouvoir une définition intrinsèque, c'est-à-dire indépendante de ce, ou ceux, sur quoi, ou sur qui le pouvoir s'exerce. Et seule une définition intrinsèque de ce type peut fonder l'idée que quelqu'un peut avoir du pouvoir, en posséder, ou encore en détenir, et qu'une telle possession ou détention peut résulter d'une acquisition ou d'une conquête. Le pouvoir est ce qui se manifeste explicitement quand il y a dénégation d'un manque de savoir, dénégation d'ignorance. Cette dénégation est soutenue par la soumission qui intègre la marque du pouvoir comme s'il s'agissait de l'expression d'un savoir. Au besoin, l'esclave ira jusqu'à inventer ce savoir là où le maître ne peut qu'articuler son pouvoir. C'est ce qu'un auteur comme Étienne de la Boétie avait déjà si bien compris, semble-t-il : "Celui qui vous maistrise tant n'a que deulx yeux, n'a que deus mains, n'a qu'un corps, et n'a autre chose que ce qu'a le moindre homme de grand et infini nombre de vos villes, sinon que l'avantage que vous lu!i faites pour vous destruire. D'ou a il pris tant d'yeulx dont il vous espie, si vous ne les luy baillés? comment a il tant de mains pour vous fraper, s'il ne les prend de vous? Les pieds dont il foule vos cités, d'ou les a il s'ils ne sont des vostres? Comment a il aucun pouvoir sur vous, que par vous?" (Le discours de la servitude volontaire 1550, Payot, Paris, 1976, p.115). 8 [Il y a dix ans, cette idée d'une "révolte du Tiers-Monde" était encore étroitement liée à des idéologies marxistes militantes dont la gestion mondiale passait par le clivage Est-Ouest. L'estompage de ce clivage au profit d'un néolibéralisme économique planétaire n'a pourtant pas empêché cette fureur de s'exprimer, notamment lors de la guerre du Golf, tentative désespérée et héroïque de concrétiser la possibilité d'un affrontement véritable.] 13

14 Savez-vous que le chiffre d'affaires de la Compagnie Française des Pétroles ( salariés) a annuellement un chiffre d'affaires (11 milliards de dollars) 22 fois supérieur au total des richesses produites en une année par de Centrafricains? Savez-vous que Renault ( salariés) a un chiffre d'affaires annuel d'un tiers supérieur au total des richesses produites en un an par le Bangladesh qui compte d'habitants? Savez-vous que le bilan de la B.N.P. en 1977 (52 milliards de dollars) est de 10% supérieur à l'ensemble des richesses produites en une année par 134 millions d'indonésiens? Savez-vous que Peugeot-Citroën ( travailleurs) a un chiffre d'affaires trois fois plus élevé que le total des richesses produites en un an par 30 millions d'éthiopiens? UN MILLIARD DEUX CENT MILLIONS D'HOMMES ET DE FEMMES (SOIT 24 FOIS LA POPULATION DE LA FRANCE) NE DISPOSENT D'AUCUN SERVICE DE SANTÉ D'HOMMES ET DE FEMMES SONT EN PERMANENCE SOUS-ALIMENTÉS D'ENFANTS DE PAR LE MONDE SONT DÉBILES PAR SUITE DE CARENCES ALIMENTAIRES D'ADULTES SONT ANALPHABÈTES DE PAR LE MONDE... 30% de la population mondiale (Pays Industrialisés : Japon, Amérique du Nord, Europe, URSS, Australie) disposent de 82% de la production mondiale, de 91% des exportations, dépensent 85% de toutes les sommes consacrées à l'armement, et 95% de celles consacrées à la recherche. Ils consomment en outre 78% des engrais, 94% du cuivre et de l'aluminium disponibles (en 74). Voilà, parmi des milliers d'autres, produits à longueur d'années par des centaines d'ordinateurs occidentaux, les chiffres auxquels on voudrait donner 14

15 une voix. Ces chiffres promènent dans le sillage des zéros qu'ils alignent, les "réalités" du Tiers-Monde, comme des masses sans contours, des masses formelles qui sont sans formes et qu'il devient impossible de localiser. Cette comptabilité humaine de la misère nie l'existence des espaces singuliers et des univers symboliques qui donnent un sens à chaque unité qu'elle amalgame dans ces grands nombres qui font du Tiers-Monde un désert. Ce Tiers-Monde n'est plus un espace. Il fait masse. Impasse et masse. Ces masses anonymes, qui font vibrer les milliards de milliards de neurones des experts occidentaux sans liens avec ces espaces concrets où elles se désagrègent dans une diversité incompatible avec l'efficacité d'une pensée rationnelle, ont engendré un autre espace analogique, mieux approprié à l'intelligence prométhéenne de l'occident. Par exemple : De même qu'une fusée doit avoir une vitesse initiale minimale pour échapper à l'attraction terrestre, de même le processus de développement d'un pays doit atteindre une certaine vitesse initiale pour dépasser l'accroissement de population. Pour prendre un exemple fictif : soit un pays sous-développé de 100 millions d'habitants dont 40% sont actifs ; 80% de cette population active est occupée dans le secteur agricole ; soit un revenu per capita de $ 70 et un taux d'accroissement annuel de la population totale et du nombre de travailleurs de 1,5% et soit $ 1.000, l'investissement nécessaire pour employer chaque travailleur supplémentaire dans l'industrie. L'accroissement démographique ajoute donc travailleurs chaque année. S'il faut fournir un emploi non-agricole à 1% de travailleurs agricoles chaque année (taux modeste), cela fait = travailleurs demandant tous les ans un emploi dans l'industrie, ce qui exige $ 920 millions, soit 13% du revenu national ($ 7 milliards) non compris les investissements agricoles, l'amortissement du matériel, etc. Dans ces conditions, si le revenu national augmentait même de 50% pendant les 10 premières années du développement, il faudrait continuer après cette période à investir 9% du revenu national chaque année... 9 Il ne s'agit pas d'un exemple aussi anecdotique qu'il paraît. Ce passage est tiré d'un document officiel des Nations Unies. Il est repris en 1963 par un expert économiste. Bien plus tard, en 1973, le rapport célèbre rédigé par le Science Policy Research Unit de l'université de Sussex pour le compte des Nations Unies, se termine par la conclusion suivante : 54. L'application de la science et de la technique dans les pays en voie de développement ne saurait être laissée au hasard En d'autres termes, il faut aborder la question d'une façon consciente et systématique ; l'effort scientifique et technique doit être orienté vers l'objectif du développement d'une 9 Methods of financing economic development in under-developed countries, U.N. (1949) cité par René Gendarme (1963), La pauvreté des Nations, Paris, Ed. Cujas,p

16 manière planifiée tout comme a été planifiée l'application de la science à la conquête de l'espace. D'où viennent ces métaphores? Où les experts vont-ils chercher ces images? Pourquoi le Tiers-Monde fait-il si aisément penser à ces "espaces infinis" dont le silence effrayait tant le philosophe? Pourquoi, si ce n'est parce qu'il s'agit avant tout de l'espace des nombres, des amas stellaires ou galactiques dont le désordre silencieux fascine l'intelligence tout en la plongeant dans l'effroi. N'est-ce pas en effet du silence et de l'effroi qu'ils inspirent tous les deux, que le Tiers-Monde et l'espace au dessus de nous s'apparentent jusqu'au point de faire naître à l'esprit les mêmes analogies étranges? Le Tiers-Monde de la conscience occidentale, réservoir d'énergie fossile, de produits agricoles de luxe, de statistiques biaisées, de problèmes humanistes et de préjugés vérifiables à bon compte, doit se transformer d'abord à l'intérieur de la conscience occidentale. Car on aurait tort de croire que ce Tiers-Monde-là, celui de notre conscience, est sans effet sur la situation de celui qui existe réellement parce que des hommes et des femmes y vivent et y meurent, et que pour eux, comme pour nous, ça a un sens. 16

17 4 Calculer ou parler Par où faudrait-il commencer? 10 Ce qui semble prioritaire, c'est de reconnaître que les pays du Tiers-Monde sont des lieux où vivent des hommes et des femmes ; de reconnaître aussi que ces hommes ne sont pas réductibles à des "unités de besoin" que l'on agrège et somme pour donner du sens à nos millions de tonnes de blé, de maïs, de lait en poudre ou de pilules contraceptives ; de reconnaître enfin que ce qui est vraiment problématique dans le Tiers-Monde pour la conscience occidentale, c'est qu'il est habité. Les pays du Tiers-Monde sont habités par des êtres humains. Cette affirmation n'a rien d'extraordinaire. Elle est même d'une trivialité décourageante. 11 Pourtant il semble que l'occident ait quelque peine à s'y résoudre dans la mesure où ce sont des chiffres et des images qui fondent nos connaissances de cette humanité qui n'est pas mieux traitée dans nos journaux et magazines que les éléphants en voie de disparition du Rwanda, les oiseaux englués dans le pétrole des côtes bretonnes ou les baleines prisonnières de la banquise. Bref pour reconnaître l'existence d'un Tiers-Monde habité par des êtres humains, il faut reconnaître ce qui, en eux, fait que ce sont justement des hommes et non pas simplement des unités de matière vivante à classer dans l'ordre des mammifères. Or, ce qui fait que ce sont des hommes, c'est qu'avant 10 "Commencer" n'est certes pas le terme qu'il faudrait utiliser ici, surtout depuis que l'économiste W.W.Rostow nous a expliqué "comment tout a commencé" dans un livre savant sur les origines de l'économie moderne où les sociétés du Tiers- Monde sont invitées à se couler dans une nouvelle catégorie issue de l'ingéniosité terminologique occidentale à propos du Tiers-Monde : elles sont devenues des sociétés "pré-newtoniennes". Voilà une trouvaille qui devrait empêcher pour longtemps les Mayas du Guatemala, les Mossi du Burkina ou les Kurdes d'iran et de Turquie de comprendre quoi que ce soit à leur "retard" supposé et à l'inertie qui fait obstacle à leur "taking off". On retrouve incidemment, avec le "décollage", cette métaphore de la conquête spatiale des rapports de l'onu. 11 Ca n'a pas toujours été le cas, comme l'atteste la fameuse controverse de Valladolid entre Las Casas et X en 1524, controverse récemment racontée par Jean-Claude Carrière dans une émission de télévision et dans un livre (références) 17

18 même de se découvrir dans leur appartenance à la nature, ces hommes doivent, comme nous, se soumettre à l'ordre du langage. Le langage est ce qui fonde l'humanité des êtres humains. C'est à travers lui, à travers les multiples langues témoignant de l'incroyable diversité de son emprise sur le monde, qu'un sens s'attache inévitablement à toute vie humaine, quelles que soient par ailleurs les conditions qui lui sont imposées par la nature. Dans la plupart des sociétés humaines, ce sens auquel personne ne peut échapper, n'est pas réductible à la course au pouvoir ou à l'appât du gain. Il s'agit là d'une généralisation abusive et simpliste dont l'origine se situe en Occident où les rapports sociaux ne s'organisent, en dernière instance, qu'en fonction des rapports d'argent et de pouvoir. Les forces de structuration sociale qui sont inscrites sur ces deux faces de la modernité occidentale, marquent une sorte de victoire de la nature sur les cultures et le langage. Ce qui compte est devenu ce qui se compte et c'est à travers cette auto-comptabilité que la monnaie illustre de façon privilégiée, que l'humanité a pu s'imaginer comme une masse calculable, comptée et domptée par le poids des nombres, comptant et domptant. Porteurs de calculs plutôt que de paroles, les hommes se sont vus tomber dans la nature : animal politique, raisonnable, social, neuronal, vertical, religieux, agressif, etc., mais animal d'abord, dont l'assujettissement aux "lois" d'une nature assimilée volontiers à la jungle, semble être devenu premier. C'est dans le contexte de la "philosophie naturelle" et du capitalisme naissant aux XVIIe et XVIIIe siècle, que ces lois furent détournées de leur champ d'application dans la nature pour s'appliquer à la vie sociale des hommes. C'est dans ce même contexte que le maintien de l'ordre social est confié à diverses formes de pouvoir mises en rapport les unes avec les autres de façon cohérente, et non plus, à la responsabilité implicite de chacun dans la vie collective. La nature devient la référence essentielle pour définir, et donc, s'approprier, l'humain. "Manger ou être mangé" est l'axiome. La fameuse formule de Hobbes qui fait de chaque homme un "loup pour l'homme" en témoigne. Selon cette formule, chaque homme devient un loup dès qu'il se trouve dans un rapport d'altérité avec l'homme, ce qui implique que la paix sociale ne peut plus avoir d'autres fondements que ceux qui s'inspirent de la similitude : apparition du règne des semblables et condition essentielle pour que les différences puissent s'ordonner. Chacun est invité à se situer en fonction de la graduation qui lui est propre sur cette échelle qui répartit si bien l'humain entre les êtres que certains singes pourront y trouver leur place Cette exigence moderne de continuité évolutionniste entre le singe et l'homme s'exprime également à rebours, si l'on peut dire, comme en témoignent les nombreux efforts déployés pour donner la parole à ces "frères animaux" qui nous ressemblent tant! Cf. notamment Eugen Linden, Ces singes qui parlent, Paris, Seuil,

19 Une telle définition si scientifique et si "naturelle" de l'être humain, n'est pas à mettre en cause. Cette reconnaissance de l'appartenance de l'homme à la nature a été, et reste un facteur de progrès. Ce qui est en cause, c'est le monopole exercé par cette définition sur la conscience que les hommes ont d'eux-mêmes ; c'est l'oubli qu'elle induit de quelque chose qui est beaucoup plus fondamental pour caractériser l'humain, à savoir ce qui fait d'abord de l'homme, un être parlant. Les sociétés occidentales modernes semblent avoir beaucoup de difficultés à fonder leur organisation interne sur cette conception langagière de l'homme. La "double articulation" 13 propres à toutes les langues parlées, est bien ce qui permet, dans chaque prise de parole individuelle, la mise en oeuvre singulière de différences qui se situent à deux niveaux distincts d'articulation. C'est dans la mise en rapport de ces deux ensembles de différences que réside la possibilité même de la parole dans ce qu'elle a de spécifiquement humain. De nombreuses règles, grammaticales et autres, organisent un minimum de cohérence aux discours tenus. Mais l'existence de telles règles n'empêche pas que toute parole devient, du fait même qu'elle existe pour se faire entendre, l'origine indéfiniment répétée par chaque locuteur de certaines questions sur luimême et sur le monde qui l'entoure. Pas de parole qui ne s'étonne d'elle-même dans un monde dont on sait pour sûr qu'il peut fonctionner sans elle! Aucune réponse, fut-elle garantie par le savoir le plus indubitable et le plus complet, ne peut avoir raison de ces questions qui fusent dès qu'un être est capable de se désigner lui-même comme étant en train de parler 14, dès qu'il est capable de dire "je". Ce que ce pronom personnel assure à celui qui se risque à en user, c'est une présence différente de celle que lui assure l'épaisseur objective de son corps et les particularités de son anatomie ; c'est la présence d'une question qu'aucune réponse d'objet ne peut faire disparaître, car "je" ne pourra jamais être "cela". Avant d'être au monde, les hommes sont pris dans le langage et c'est de cette emprise du symbolique sur leur être, corps inclus, qu'ils tirent leur appartenance au genre humain. Si l'on admet ce principe qui veut que les réalités humaines ne puissent s'appréhender que par cette dimension linguistique qui les détermine comme 13 La "double articulation" désigne une caractéristique essentielle de toutes les langues humaines. Son principe a été énoncé par André Martinet qui, dans ses Éléments de linguistique générale (Paris, Armand Colin, 1960), répond à la question "qu'est-ce qu'une langue?" de la manière suivante : "Une langue est un instrument de communication selon lequel l'expérience humaine s'analyse, différemment dans chaque communauté, en unités douées d'un contenu sémantique et d'une expression phonique, les monèmes ; cette expression phonique s'articule à son tour en unités distinctives et successives, les phonèmes, en nombre déterminé dans chaque langue, dont la nature et les rapports mutuels diffèrent eux aussi d'une langue à une autre." (p.25) 14 Cf.Emile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, Paris, NRF, 1966, p.260 : "Le langage n'est possible que parce que chaque locuteur se pose comme sujet, en renvoyant à lui-même comme je dans son discours." 19

20 différentes de toute autre réalité naturelle, alors il devient indispensable, dès qu'on se préoccupe des hommes vivant dans les pays du Tiers-Monde, de reconnaître les langues qu'ils parlent. On pourrait penser qu'une telle reconnaissance se trouve déjà assurée par la communauté internationale des linguistes professionnels, ethnologues et anthropologues qui, au nom de leur curiosité scientifique, ont pu recueillir sur magnétophone, étudier et décrire de nombreuses langues parlées dans le Tiers-Monde. Et il est vrai que leurs travaux se trouvent disponibles, pour l'édification des générations futures, dans les bibliothèques universitaires. Sans doute! Mais l'aspect scientifique de cette reconnaissance est loin d'être suffisante. Ce qui est équivoque en elle, c'est qu'il ne s'agit pas là d'une reconnaissance, mais d'une connaissance qui ne réussit à s'élaborer dans un cadre scientifique que parce qu'elle peut prendre ses distances avec l'objet qu'elle étudie. La linguistique se doit d'être objective, comme toute science. Et ce processus d'objectivation auquel les linguistes doivent se soumettre conduit à une extériorisation, ou même à une pétrification de ces réalités incroyablement vivantes que sont les langues. Le savoir scientifique commence toujours par fixer les choses en les intégrant dans un ordre qui en définit la maîtrise par la pensée humaine. Que cet ordre puisse ensuite donner lieu à des remaniements où l'on va voir s'exprimer la mouvance des vérités acquises, ne compense guère les dangers de la scientifixation de l'humain. 20

21 5 Les langues du Tiers-Monde à l'école C'est une prise de conscience beaucoup plus générale et populaire qu'il faudrait pouvoir susciter dans les pays développés à propos de l'existence réelle et actuelle d'autre façons de voir le monde et de donner un sens aux événements qui marquent le déroulement de toute vie humaine. Une telle prise de conscience ne pourra bien entendu s'étendre à toutes les couches de la population des pays occidentaux que si elle engage directement la responsabilité institutionnelle de leurs gouvernements 15 au nom d'une solidarité qui doit se situer dans le long terme. C'est donc au niveau des institutions d'enseignement que doivent se situer les opérations susceptibles d'avoir un impact durable sur les modalités de la conscience que l'on pourrait avoir, en Occident, des réalités humaines du Tiers-Monde. Ce sont ces institutions en effet, qui assurent aux sociétés modernes leur permanence dans le temps. C'est également à travers leur médiation que les sociétés modernes s'assurent de leur propre cohésion socioculturelle. Les institutions scolaires orientent les jeunes générations vers les rôles et les statuts dont l'ensemble du fonctionnement social dépend et dont les gouvernements garantissent la pérennité. Ainsi, s'il est vrai que c'est grâce à leurs institutions scolaires que les sociétés occidentales modernes assurent leur reproduction dans le temps tout en maintenant leur identité nationale propre, ce doit être à elles qu'il revient en premier d'adapter l'organisation sociale interne de ces sociétés aux changements qui interviennent dans leurs contextes économiques et politiques. Or comment pourrait-on nier que ces contextes ont profondément évolué et qu'ils sont de plus en plus marqués par l'existence du Tiers-Monde et le trop célèbre fossé qui sépare les pays pauvres des pays riches. 15 Une prise de conscience qui ferait appel à une sensibilité politique particulière, que ce soit celle de "la gauche" ou celle de "la droite", serait aussitôt vouée à servir d'argument dans les luttes politiques internes aux pays développés. La polarisation de la conscience induite par ce clivage gauche/droite aurait pour conséquence de dégager la responsabilité du pouvoir et de faire glisser les problèmes dans la rhétorique. 21

22 Fossé, écart, gap, gouffre, abîme : les rapports entre pays riches et pays pauvres se tendent jusqu'à des points de rupture qui, ici et là, se sont déjà manifestés. Il est évident que de telles ruptures, dans leur radicalisme même, étonnent un Occident que l'habitude de la domination a rendu aveugle à l'évolution des contextes où s'insèrent les sociétés dominées. Aveuglement dont on proclame, à juste titre, l'issue fatale, puisque, en s'accentuant, l'écart rend les contextes de survie des sociétés du Tiers-Monde, de plus en plus autonomes par rapport à un pouvoir de moins en moins crédible. En se dégradant, la situation des pays du Tiers-Monde entretient les illusions qui permettent à la domination occidentale de se dispenser de plus en plus facilement de tout savoir, par la multiplication des interventions d'urgence où se déploie une efficacité qui suffit à la rassurer dans l'immédiat, mais qui, en même temps, rétrécit considérablement son champ de vision. Un tel sacrifice du long terme est catastrophique. Pour faire réapparaître la pertinence du long terme, il est nécessaire de rétablir des rapports entre les hommes qui, du fait de leur nature, puissent dépasser les bornes assignées à l'existence humaine par une référence purement biologique. Or la seule dimension symbolique des réalités humaines, s'attachant à la pratique du langage, permet de dépasser les limites de l'existence psychophysiologique des hommes. Toute autre dimension, économique ou politique notamment, qui chercherait à se rendre crédible pour transcender les rythmes biologiques individuels, est vouée aux incertitudes conjoncturelles qui autorisent une localisation de l'arbitraire dans n'importe quel élément de structure : personnes, institutions, richesses, etc. Seuls des rapports humains fondés sur la parole et le langage et mettant en jeu des structures dont aucun individu ne peut s'approprier le contrôle sans s'y nier lui-même en tant que sujet parlant, offrent la possibilité d'introduire une nouvelle donnée dans la conscience que les sociétés occidentales modernes se sont construites des pays du Tiers-Monde. En outre, pour que cette nouvelle donnée ait l'impact général requis, ce sont les institutions propres aux pays développés qui doivent l'introduire. Enfin, pour que cette introduction ne soit pas purement formelle, il faut qu'elle puisse engager l'avenir des sociétés développées, ce qui implique que ce soient les institutions scolaires qui soient chargées de cette transformation progressive des représentations occidentales des réalités humaines du Tiers-Monde. L'école apprend aux jeunes générations à se situer dans le temps par l'histoire, dans l'espace par la géographie, dans la nature par l'astronomie, la physique, la chimie, etc. Toutes ces matières sont incontestablement très utiles. Par rapport à elles, les connaissances mathématiques tendent à être perçues comme plus essentielles que jamais. L'outil mathématique est censé simplifier la 22

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