La science économique
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- Raymond Perrot
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1 La science économique ECN 1901 Initiation à l économie Automne /09/2012 1
2 Enseignant: Vincent Tsoungui Belinga (Doctorant en Économie) Disponibilité: lundi, de 13h-14h, local C-6023 Plan de cours: Site du cours : studium.umontreal.ca 28/09/2012 2
3 Contenu du cours 1. Qu est ce que la science économique ou économie? 2. La notion de bien économique 3. Les questions fondamentales des sciences économiques 4. L approche des sciences économiques 5. La méthodologie des sciences économiques 6. Les deux branches des sciences économiques 28/09/2012 3
4 1. Qu est ce que la science économique ou économie? Elle trouve son origine dans le constat suivant: les besoins humains sont multiples et illimités alors que les ressources sont rares! L économie est donc une science qui étudie comment les ressources rares sont allouées (ou employées) de façon optimale pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société i.e. comment les individus, les entreprises, les pouvoirs publics et d autres organisations sociales font des choix et comment ces choix déterminent la façon dont sont utilisées les ressources rares de la société. 28/09/2012 4
5 La rareté des ressources (en termes de budget, temps, ressources naturelles, espace, ) implique l obligation d arbitrages i.e faire choix (individuels ou collectifs). Or choisir nous impose un coût économique réel dit aussi coût d option ou encore coût d opportunité. Le coût d opportunité d un choix ne représente pas toutes les possibilités auxquelles nous renonçons mais seulement la meilleure! (c est la valeur de la meilleure autre option non-réalisée; ou encore la valeur en terme de gain de la meilleure option à laquelle on renonce) Exemple simple: vous avez un budget limité pour votre transport pour la session, vous avez deux options (on suppose que vous étudiez à temps plein ): -option A : acheter chaque mois une passe mensuelle de métro à 75 $ ; -option B: la STM vous propose une passe pour la session à 250 $. Alors, le coût d opportunité de l option A (ce qu on perd en choisissant A plutôt que B.i.e. la perte liée à la renonciation de l option B) est 75*4-250= 50 $ 28/09/2012 5
6 Les incitations comme déterminants des choix des individus Comment les agents font-ils leurs choix, et comment ces choix peuvent-ils changer en fonction des circonstances économiques? - un agent confronté à un choix évalue et compare les avantages et inconvénients des différentes options possibles (ex : un consommateur compare les rapports qualité/prix de 2 voitures, un entrepreneur compare les avantages/inconvénients de différentes localisations possibles de sa nouvelle usine) -une incitation représente les avantages de tous ordres qui font pencher le choix d un agent en faveur d une option particulière - Exemple d incitations : qualités d un produit (performance, robustesse, esthétique, fonctionnement, ), prix, garantie, service après-vente,... -les agents réagissent aux incitations ; les variation de celles-ci sont donc importantes pour comprendre comment les choix sont effectués et comment ceux-ci peuvent changer. 28/09/2012 6
7 2. LA NOTION DE BIEN ÉCONOMIQUE De manière général, les biens sont les moyens qui permettent de satisfaire les besoins. On peut distingue alors deux types de biens : -les biens naturels ou biens libres : sont des produits de la nature et non d'une activité humaine, comme l'eau, l'air, la lumière du soleil. Ils sont théoriquement en quantité illimitée. -les biens économiques ou non naturels : sont issus de l'activité humaine et transformés tout au long du processus de production ( paire de chaussures, l'ordinateur, le lave-linge, ) et sont d'une grande variété. Les propriétés d un bien économique sont alors les suivantes: -satisfaire un besoin; - être disponible (les ressources minières de Mars ne sont pas des biens économiques). - être rare (le besoin excède les quantités disponibles ; cas de l'eau potable par exemple). 28/09/2012 7
8 LES CATÉGORIES DE BIENS ÉCONOMIQUES Il existe deux grandes catégories de biens économiques : 1) Les biens matériels qui sont des produits physiques. Ils peuvent être : - durables : servent plusieurs fois (un lave-vaisselle, des meubles, un appareil-photo...) et ont une durée de vie assez longue. - semi-durables : servent plusieurs fois et ont une durée de vie moyenne (une paire de chaussures, un pantalon, un crayon...). -non durables : ils sont détruits à la première utilisation (une allumette, un yaourt,..). 2) Les services qui sont des produits ne se concrétisant pas par un bien matériel. Des activités comme celle d un médecin, d un coiffeur, n'ont rien de matériel : ce sont des prestations que l'on nomme services. Elles sont immatérielles et répondent à d'autres besoins que les biens matériels. Ces services peuvent être : - marchands (payants comme le cinéma, une coupe de cheveux, un stage de langue...). -non marchands (comme les routes, la sécurité...) 28/09/2012 8
9 CLASSIFICATION DES BIENS MATÉRIELS Les biens matériel peuvent être classés selon leur utilisation. On distingue alors : - Les biens de consommation ou biens finals qui permettent de satisfaire immédiatement les besoins du consommateur (vêtements, bijoux, meubles, nourriture, ) - Les biens de production qui permettent de produire d autres biens et qui ne sont pas détruits à la première utilisation. Il s'agit des biens d'équipement (les machines, les bâtiments, les ordinateurs, ). -Les biens intermédiaires qui sont les produits bruts utilisés par l'entreprise et dont la transformation et la combinaison avec d autres produits donneront naissance à un bien de production ou à un bien de consommation (matières premières). 28/09/2012 9
10 CLASSIFICATION DES SERVICES Comme les biens matériels, les services peuvent faire l'objet de diverses classifications. Ils peuvent être notamment classés en: - services entrant dans la consommation finale (location d'un logement, place de concert, repas dans un restaurant). -services entrant dans la consommation intermédiaire (entretien des ascenseurs d'un hôtel, maintenance du réseau informatique). Remarque: le bien économique est défini dans le temps et dans l espace 28/09/
11 3. Les questions économiques fondamentales: Comme nous l avons vu, l économie est un mécanisme qui permet de répartir des ressources rares disponibles en vue d utilisations concurrentes. Les 3 grandes questions résultant de la rareté que ce mécanisme doit permettre de répondre sont les donc suivantes: 1- Quoi produire? : Cela pose le problème de la nature des besoins à satisfaire. Exemple: biens de consommation finale ou intermédiaire? 2- Comment produire? : Cela amène à se poser la question de l efficacité du système productif, par exemple : concurrence ou monopole? sur le plan agricole, mode extensif ou intensif? Sur le plan industriel (production du textile par exemple ): faut-il plus de main d oeuvre et moins de machines ou le contraire? 3- Pour qui produire? : vers quel type de consommateurs les biens et services produits sont-ils destinés? Ceux à revenus faibles ou élevés? ménages ou usines?... 28/09/
12 Deux systèmes économiques permettent de répondre à ces questions: 1-L économie de marché : Fondée sur la propriété privée, elle désigne un système économique où les décisions de produire, d'échanger et d'allouer des biens et services rares reposent sur la loi de l'offre et de la demande établie par le jeu du marché. 2-L économie planifiée: Fondée sur la propriété collective, c est un système dans lequel toutes les grandes décisions i.e. les choix en matière d'investissement, de production et de fixation des prix sont prises par l'état 28/09/
13 TOUTEFOIS, L ÉCONOMIE DE MARCHÉ RÉPOND MIEUX À CES TROIS QUESTIONS: Quoi produire? C est l affaire du marché des biens et services. Comment produire? La concurrence joue un rôle essentiel pour une production efficace. Pour qui produire? Le marché des facteurs s occupe de la distribution. 28/09/
14 4. L approche des sciences économiques: On distingue en économie deux type d énoncés: a- Les énoncés positifs (font référence à l économie positive) relatifs à ce qui est. b- les énoncés normatifs (font référence à l économie normative) relatifs à ce qui devrait être 28/09/
15 L économie positive s'attache à expliquer les faits tels qu ils sont i.e les conséquences des différents choix et à décrire la réalité du fonctionnement de l économie. Ici l on étudie alors les conséquences économiques d'une décision prise par la société relative à la consommation, la production et à l'échange de biens. L économie normative quant à elle est morale et s interesse donc à ce qui devrait être. Elle fournit alors des prescriptions ou recommandations fondées sur des jugements de valeurs personnels. Ici l on s'interroge sur les valeurs que les individus associent à une décision économique La démarche des sciences économiques consiste non pas concevoir le monde tel qu il devrait être mais alors à découvrir et à inventorier les énoncés positifs qui rendent compte des phénomènes observés et nous permettent de comprendre le fonctionnement du monde économique. 28/09/
16 5. LA MÉTHODOLOGIE DES SCIENCES ÉCONOMIQUES L économie fait essentiellement appel à une méthode hypothéticodéductive: i.e. pose des hypothèses puis en déduit des théories qui sont confrontées à l évolution des faits et de la réalité. Pour cette raison, elle emploie des modèles mathématiques qui sont des schémas simplifiés et cohérents de la réalité afin de comprendre les mécanismes économiques et le fonctionnement de l économie dans son ensemble. La démarche est alors la suivante : on propose d'abord une hypothèse; ensuite on la confronte à des données empiriques. Si elle se vérifie, on l'érige alors en théorie ( i.e en loi ou principe) 28/09/
17 Il importe de noter que les modèles sont également utilisées à des fins de prévisions et de mesures des réactions de l économie soit à des chocs externes, soit à des changements de politique économique Un axiome fondamental utilisé ici est alors l axiome CETERIS PARIBUS ( Toute chose égale par ailleurs) selon lequel rien d autre ne change en dehors de ce dont on veut étudier les effets. L une des hypothèse méthodologique couramment utilisée en économie (beaucoup plus en microéconomie ) est l hypothèse de rationalité Selon l hypothèse de la rationalité, les individus cherchent à satisfaire au mieux leurs besoins à travers les choix alternatifs face aux contraintes qu ils font face, celui de la rareté des ressources. On dit alors qu ils sont des agents optimisateurs 28/09/
18 6. Les deux branches des sciences économiques: 1- La microéconomie : Elle s intéresse aux prises de décisions et stratégies des unités de base de l économie (ménage et entreprises).i.e. comment ces unités de base, face à la rareté des ressources prennent leurs décisions en vue satisfaire aux mieux leurs besoins et quels sont les facteurs qui déterminent ces décisions. Elle explique la détermination des prix et des niveaux de production d un bien ou d un service particulier à travers l interaction de l offre et de la demande. Elle s intéresse à la répartition des revenus; aux avantages et inconvénients du mécanisme des prix comme système d affectation des ressources Elle étudie également les effets des réglementations gouvernementales et des taxes sur les prix et quantités de biens et de services individuels 28/09/
19 2. La macroéconomie Elle s intéresse plutôt au comportement de l économie dans son ensemble ; à celui des variables agrégées telles que l emploi global, la production totale, la croissance économique, la consommation globale, le niveau agrégé des prix, l inflation, et à l interaction entre ces variables. Elle étudie également les effets des politiques gouvernementales (impôts, dépenses et déficits) et de la Banque centrale (variation des taux d intérêt) sur la croissance économique, l investissement, l épargne, l emploi, le revenu global Il faut noter que dans l approche macroéconomique, les agents sont regroupés en grandes catégories (ménages, entreprises, administrations publiques, nonrésidents) et les marchés restent liés les uns aux autres (marché des biens et services, marché du travail, marchés financiers et marché de change) 28/09/
20 Malgré l apparence distinction entre ces deux branches, elles restent indissociables. Par exemple une hausse du prix des transports est du domaine de la microéconomie mais son impact sur le taux d inflation est du domaine de la macroéconomie. Bref, le comportement de l économie globale dépend des décisions prises par des millions de ménages et d entreprises ainsi que celle de l Etat Nous aurons donc au cours de cette session à étudier les mécanismes reliés à ces deux branches de l économie. 28/09/
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