Portrait du jeu au Québec : Prévalence, incidence et trajectoires sur 10 ans

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1 Portrait du jeu au Québec : Prévalence, incidence et trajectoires sur 10 ans Sylvia Kairouz, Ph.D. Professeure agrégée Titulaire de la Chaire de recherche sur le jeu Département de sociologie et d anthropologie Université Concordia

2 Remerciements 2

3 AUX 23,896 PARTICIPANTS DE L ÉTUDE 3

4 Objectifs de la rencontre Présenter un Portrait du jeu au Québec Présenter quelques chiffres sur la chronicité des problèmes de jeu Présenter des expériences d utilisation des services Présenter les retombées et pistes d action 4

5 Plan du projet Enquête populationnelle (2009) N = Enquête populationnelle (2012) N = Suivi 1 (2009) n = 179 Suivi 2 (2010) n = 142 Suivi 3 (2011) n = 137 5

6 Portrait du jeu au Québec 6

7 Pourquoi avons-nous besoin d un portrait du jeu au Québec? Assurer un suivi de l état de la situation dans la population générale (en contraste avec des populations spécifiques ou cliniques); Identifier les risques potentielles que représentent certaines pratiques de jeu; Établir à partir d un échantillon représentatif, la prévalence estimée de joueurs à risque et des joueurs pathologiques probables Établir si le risque se concentre de façon plus importante dans certains groupes sociaux; 7

8 Au terme des deux enquêtes populationnelles COMBIEN : de joueurs, de joueurs à risque, de joueurs pathologiques probables sont estimés dans la population; À QUOI : le type de jeu qui est le plus associé à des problèmes; QUI : sont les groupes qui rapportent le plus de problèmes associés au jeu; COMMENT : les habitudes de jeu ont évoluées à travers le temps 8

9 Description des études 9

10 Les enquêtes populationnelles

11 Enquêtes populationnelles 2009 et 2012 ENHJEU-QUÉBEC 2009 ENHJEU-QUÉBEC 2012 QUAND Juin septembre 2009* Juin septembre 2012 QUI Adultes (18+) Adultes (18+) OÙ 16 régions administratives du Québec; 1 répondant par ménage RMR Montréal; autres RMR; hors RMR; 1 répondant par ménage COMMENT Entrevues téléphoniques Entrevues téléphoniques ÉCHANTILLON FINAL 11,888 répondants 12,008 répondants 54,4 % taux de réponse 43,2 % taux de réponse 11

12 Enquêtes populationnelles 2009 et 2012 JHA (ICJE, Ferris & Wynne, 2001) ENHJEU-QUÉBEC Participation (11 activités) Fréquence Dépenses JEU PROBLÉMATIQUE Indice de gravité des problèmes de jeu CONSOMMATION D ALCOOL Usage et usage problématique (AUDIT, Babor et al., 2001) USAGE DE CANNABIS CONSOMMATION ET FRÉQUENCE STATUT TABAGIQUE USAGE ET INDICE DE DÉPENDANCE 12

13 Résultats 13

14 Principaux résultats Prévalence de la participation aux jeux de hasard et d argent (JHA) dans la population adulte du Québec Prévalence de joueurs pathologiques probables dans la population adulte Proportion de problèmes associés 14

15 Principaux résultats Analyse spécifique des joueurs d appareils de loterie vidéo (ALV) Analyse spécifique des joueurs en ligne 15

16 Les constats 16

17 Prévalence des JHA au Québec ( ) Diminution significative de la prévalence des JHA dans la population adulte du Québec Participation aux JHA 81,0 % 70,5 % 66,6 %

18 Comparaisons internationales Québec = 66,6 % 18

19 Comparaisons internationales Québec = 66,6 % 19

20 Les groupes sociodémographiques Participation aux JHA est plus élevée chez les: Hommes (comparativement aux femmes) Personnes âgées entre ans Personnes en union libre Travailleurs à temps plein Personnes déclarant un niveau de scolarité de secondaire ou Cégep Personnes déclarant un revenu moyen ou supérieur 20

21 Participation par activité de JHA 2002 (%) 2009 (%) 2012 (%) Loterie 65,2 60,6 Jeux de cartes/jeux de société 3,2 2,4 Keno 1,4 0,9 Loterie ou cagnotte sportive 3,0 2,5 Machines à sous 16,1 10,1 9,7 Bingo 9,0 4,6 4,2 Appareils de loterie vidéo 7,8 4,6 4,1 Course de chevaux 0,6 0,6 Poker sur table 4,6 4,7 Jeux de table 2,4 2,7 Jeux d habiletés 3,8 4,9 21

22 Activités de JHA les plus populaires parmi les joueurs Loterie ~ 61 % Machines à sous ~ 10 % Poker sur table ~ 5 % ALV ~ 4 % Bingo ~ 4 % Casino ~ 13 % 22

23 Participation par lieu de jeu 2002 (%) 2009 (%) 2012 (%) Casino au Québec ou ailleurs 17,6 10,3 13,5 Jeu en ligne 0,3 1,4 1,

24 Participation aux JHA 20.0% 18.0% 16.0% 16.3% 17.6% 14.0% 13.5% 12.0% 10.0% 9.0% 10.1% 9.7% 10.3% 8.0% 7.8% 6.0% 4.0% 4.6% 4.2% 4.6% 4.1% 2.0% 0.0% 0.3% 1.4% 1.5% Bingo ALV Machine à sous Casino Internet 24

25 Dépenses des joueurs Dépense annuelle médiane des joueurs = 132 $ (2009) = 150 $ (2012) 25

26 Gravité des problèmes de JHA Joueurs sans problème ,1 % 61,8 % Joueurs à faible risque --- 2,4 % 2,9 % Joueurs à risque modéré et pathologiques probables 0,9 % 1,3 % 1,4 % 26

27 Caractéristiques sociodémographiques Proportion plus élevée de joueurs à risque modéré et joueurs pathologiques probables chez les : Hommes Personnes non mariées Personnes déclarant un faible niveau de scolarité Personnes déclarant un faible revenu 27

28 Habitudes de jeu selon la gravité des problèmes de JHA Les joueurs à risque modéré et les joueurs pathologiques probables : Sont proportionnellement plus nombreux à parier sur : Les machines à sous Les appareils de loterie vidéo (ALV) Jouent plus fréquemment Dépensent des montants plus subtantiels aux JHA 28

29 Type de jeu et gravité des problèmes de jeu 29

30 Problèmes associés chez les différents types de joueurs Les joueurs à risque modéré et les joueurs pathologiques probables sont proportionnellement plus nombreux : À être fumeurs À avoir une dépendance probable à l alcool 30

31 Gravité des problèmes de jeu et autres problèmes associés 31

32 Les habitudes de jeu en ligne dans la population adulte du Québec 32

33 Prévalence du jeu en ligne dans la population adulte du Québec 2002 (%) 2009 (%) 2012 (%) Jeu en ligne 0,3 1,4 1,

34 Les joueurs en ligne Presque tous les joueurs en ligne parient aussi à des activités de JHA hors ligne (2009: 103/111; 2012: 146/159) Le jeu le plus pratiqué en ligne est le poker (près de 60 %) 34

35 Les joueurs en ligne Comparativement aux joueurs hors ligne, les joueurs en ligne : Rapportent des dépenses totales pour le jeu significativement plus élevées $ c. 144 $ en 2012 (300 $ de dépenses en ligne) Sont proportionnellement plus nombreux à déclarer d autres conduites potentiellement addictives (usage de tabac, consommation à risque d alcool, dépendance possible à l alcool, usage de cannabis) 35

36 Joueurs en ligne La concentration des dépenses et du temps passé au jeu 36

37 Prévalence de la participation aux appareils de loterie vidéo dans la population adulte du Québec Appareils de loterie vidéo 7,8 % 4,6 % 4,1 % 37

38 Les joueurs d ALV Comparativement aux joueurs qui ne parient pas aux ALV, les joueurs d ALV : Déclarent des dépenses significativement plus élevées 773 $ c. 136 $ en 2012 Sont proportionnellement plus nombreux à déclarer d autres conduites potentiellement addictives (usage de tabac, consommation à risque d alcool, dépendance possible à l alcool, usage de cannabis). 38

39 Conclusions générales 39

40 Tendances générales La participation générale aux JHA est en baisse dans la population générale. La prévalence des problèmes liés aux JHA demeure stable dans la population. La prévalence du jeu en ligne demeure relativement marginale et stable au Québec. 40

41 Tendances générales (suite) La distribution des problèmes liés aux JHA est inégale dans la population. La prévalence de joueurs à risque modéré et de joueurs pathologiques probables est plus élevée dans les groupes plus défavorisés. pour certaines activités de JHA telles les ALV et les machines à sous. pour certains lieux de jeu comme le jeu en ligne. 41

42 Étude de suivi

43 Échantillon Enquête populationnelle (2009) N = Suivi 1 (2009) n = 179 Suivi 2 (2010) n = 142 Suivi 3 (2011) n =

44 Objectif Décrire les trajectoires de mobilité dans les habitudes et les problèmes de JHA d une cohorte de joueurs 44

45 Méthode Au départ, 179 joueurs ont complété le temps 1 Au final, 137 joueurs ont participé aux 3 temps du suivi : 32 joueurs sans problème (JSP) (76,1 %) 54 joueurs à faible risque (JFR) (80,6 %) 34 joueurs à risque modéré (JRM) (79,1 %) 17 joueurs pathologiques probables (JPP) (63 %) Taux de rétention moyen = 76,5 % 45

46 Mobilité des joueurs sans problème T1 T2 T3 JSP = 32 JSP = JSP = 27 1 JFR = 3 3 JFR = 4 31 JRM = 0 JRM = JPP = 1 JPP = 0 46

47 Mobilité des joueurs à faible risque T1 T2 T3 JSP = JSP = JFR = 54 JFR = JFR = 13 JRM = JRM = 7 JPP = 2 2 JPP = 0 47

48 Mobilité des joueurs à risque modéré T1 T2 T3 JSP = 5 5 JSP = 6 1 JFR = JFR = 6 12 JRM = 34 JRM = JRM = JPP = 5 5 JPP = 8 48

49 Mobilité des joueurs pathologiques probables T1 T2 T3 JSP = 1 1 JSP = 0 JFR = 1 1 JFR = 1 JRM = JRM = 6 JPP = 17 JPP = JPP = 10 49

50 Mobilité bidirectionnelle! Non problem Moderate-risk Low-risk Problem Chaque ligne représente un participant; Chacune des trois colonnes représente un temps de mesure; La couleur indique le statut du joueur. 50

51 Faits saillants Incidence de nouveaux cas est faible dans l échantillon Tendance générale à la diminution de la sévérité des problèmes de JHA Moins de mobilité dans les catégories extrêmes : les joueurs sans problème changent le moins 51

52 Faits saillants Les joueurs à risque modéré sont hétérogènes : Anciens joueurs pathologiques probables qui restent vulnérables Joueurs à risque modéré stabilisés qui devraient considérer des pratiques de jeu plus responsables Joueurs à risque modéré récents qui pourraient devenir plus ou moins sévère La catégorie des joueurs à risque modéré demeure peu étudiée Elle constitue un stade de transition particulièrement important à comprendre dans une perspective préventive 52

53 Apport du projet Un portrait populationnel sur 10 ans des habitudes de jeu au Québec et des tendances La mise en évidence des problèmes associés chez les joueurs les plus à risque dans la population du Québec Des trajectoires de jeu qui nous renseignent sur l incidence des problèmes et la rémission 53

54 Bilan Utilisation des services

55 Utilisation des services N = 179 joueurs sélectionnés à partir de l enquête 2009 BUT Explorer le niveau de connaissance et d utilisation des divers services Examiner le niveau de satisfaction des utilisateurs Analyser la perception des usagers de l efficacité des services 55

56 Utilisation des services Les services sont relativement connus dans la population Le recours aux services d aide demeure relativement faible Les utilisateurs de service expriment un niveau de satisfaction assez élevé 56

57 Utilisation des services Les répondants consultent majoritairement les services pour euxmêmes Peu de répondants, quelle que soit la sévérité de leur problème de jeu, évoquent la méconnaissance d un service comme raison de non-utilisation 57

58 Connaissance des services Taux de connaissance des services spécialisés 90% 80% 82 % 70% 60% 58 % 50% 40% 30% 23 % 20% 13 % 10% 0% Ligne téléphonique - Jeu: aide et référence Site Internet - Jeu: aide et référence Site Internet (autres) Centres de traitements 58

59 Utilisation des services Près de 17 % (6/36) des joueurs à risque modéré et 28 % (7/25) des joueurs pathologiques probables qui connaissent la ligne téléphonique Jeu : aide et référence l ont appelée. 8,3 % (2/24) des joueurs à risque modéré et 44,4 % (8/18) des joueurs pathologiques probables qui connaissent les services offerts dans les centres de traitement les ont consultés. 59

60 Utilisation des services Taux de consultation d autres professionnels pour un problème de jeu : 12% 10% 10 % 8% 6% 6 % 4 % 4% 2% 0% Psychologue Travailleur social, conseiller, psychothérapeute Groupe d'entraide 60

61 Raison d utilisation Ligne Jeu : aide et référence Bénéficier d un soutien Avoir de l information générale Obtenir des références Recevoir de l information sur les groupes d entraide Centres de traitement Obtenir de l aide pour arrêter de jouer 61

62 Raison de non-utilisation Ligne Jeu : aide et référence Ne pas avoir besoin d aide Considérer que le service ne peut pas les aider Centres de traitement Ne pas avoir besoin d aide Considérer que le service ne peut pas les aider 62

63 Retombées du projet et pistes d action proposées 63

64 Pour la prise de décision Des données probantes pour orienter : l allocation des ressources préventives et de traitements ciblant : Groupes plus vulnérables Activités de jeu Lieux de jeu 64

65 Pour la prise de décision Des données probantes pour orienter : Le développement de politiques encadrant : la gestion du risque associé aux conditions sociales des joueurs la gestion de l offre de jeu 65

66 Pour l intervention La mise en évidence des besoins en prévention : Pour la prévention primaire : 97 % de la population Pour la prévention secondaire : 2 % de la population 66

67 Pour l intervention La mise en évidence des besoins de services de première et de deuxième lignes : Pour ± 1 % de la population 67

68 Pour l intervention Des données probantes pour : comprendre la représentativité des clientèles-cibles orienter la prévention afin de rejoindre les groupes plus vulnérables 68

69 Limites du projet 69

70 Limites du projet Un cliché instantané, global et grossier de la réalité Ne prétend pas à une précision absolue En raison de la marge d erreur qui lui est inhérente 70

71 Limites du projet Difficultés de dégager les tendances claires quant aux trajectoires des joueurs : Faible taille de l échantillon Courte durée du suivi (26 mois) Faible prévalence des JPP dans la population générale 71

72 Demande d information Pour plus d information sur ENHJEU-QUÉBEC Pour faire une demande d accès à la base de données ENHJEU-QUÉBEC Veuillez faire parvenir votre demande par courriel, à l attention de la chercheure principale (Dr Kairouz), à l adresse suivante : lifestyle.lab@concordia.ca En inscrivant dans l objet du courriel : Demande d information ENHJEU-QUÉBEC 72

73 Remerciements SOUTIEN FINANCIER FRQ-SC et les partenaires invités Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) Groupe de travail sur le jeu en ligne financé par le Ministère des Finances et de l Économie COLLECTE DE DONNÉES Cliniciennes (Centre de réadaptation en dépendance Mauricie Cliniciens (Département de psychologie Université de Montréal) Isabelle Giroux, Ph.D., Université Laval Christian Jacques, M.Ps., Université Laval Robert Ladouceur, Ph.D., Université Laval Léger Marketing, SOM ANALYSE ET PRÉPARATION DES BASES DE DONNÉES Mike Benigeri, Ph.D. Denis Hamel, Statisticien et méthodologue Elyse Picard, Statisticienne 73

74 Remerciements RÉDACTION Catherine Paradis, PhD, Université Concordia Chantal Robillard, Ph.D., Université Concordia AVEC LA COLLABORATION DE Marc-Antoine Côté-Marcil, M.A., Université Concordia Sophie Dauphinais, M.Sc., Université de Montréal Lina Mihaylova, M.A., Université Concordia COLLABORATRICE SCIENTIFIQUE Magali Dufour, Ph.D., Université de Sherbrooke 74

75 MERCI