Projet de Fin d Etudes *****

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Projet de Fin d Etudes *****"

Transcription

1 ROYAUME DU MAROC *-*-*-*-* HAUT COMMISSARIAT AU PLAN *-*-*-*-*-*-*-* INSTITUT NATIONAL DE STATISTIQUE ET D ECONOMIE APPLIQUEE Projet de Fin d Etudes ***** Modélisation du risque systémique de contagion : Cas du système interbancaire marocain Préparé par : Mlle. Sofia MOUHALLAB Mlle. Sofia TABBOUZI Sous la direction de : Mme Nouzha ZAOUJAL (INSEA) Mr Zakaria FIRANO (BAM) Soutenu publiquement comme exigence partielle en vue de l obtention du Diplôme d Ingénieur d Etat Option : ECONOMIE APPLQUEE Devant le jury composé de : Mme Nouzha ZAOUJAL (INSEA) Mr Jelloul EL MABROUK (INSEA) Mr Zakaria FIRANO (BAM) N : 63 Juin 2012

2 Avertissement : Les analyses et les conclusions de ce rapport sont formulées sous la responsabilité de ses auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue officiel du Bank Al-Maghrib.

3 «Imaginez une règle tenue verticalement sur votre doigt : cette position très instable devrait conduire à sa chute, au moindre mouvement de la main ou en raison d un très léger courant d air. La chute est liée fondamentalement au caractère instable de la position ; la cause immédiate de la chute est, elle, secondaire». Didier Sornette, 2002

4 Résumé RESUME Le marché interbancaire joue un rôle fondamental dans le fonctionnement du système financier. Il se caractérise principalement par des transferts d excès de liquidités auprès de certains établissements de crédit vers d autres établissements en besoin de refinancement. Le risque de contrepartie associé aux prêts interbancaires est un risque de nature systémique, où la défaillance d'une des contreparties dans ce contexte risque d avoir des conséquences sur l établissement prêteur. La littérature économique s est largement penchée sur l effet de contagion et a montré qu il dépend des liens interbancaires. Nous utilisons les informations sur les prêts et les emprunts disponibles dans les bilans des banques pour pouvoir estimer la matrice des expositions bilatérales pour le système bancaire marocain. Nous examinons par la suite l effet de contagion en supposant, dans un état initial, le défaut de paiement d une banque donnée. L objectif principal de ce travail est d ouvrir de nouvelles opportunités grâce à l approche réseau adoptée dans la modélisation du risque systémique sur le marché interbancaire. ABSTRACT Systemic risk associated with interbank lending may lead to domino effects, where the failure of one bank results in the failure of other banks not directly affected by the initial shock. In this report we investigate how systemic risk is affected by the structure of the financial system. First, we use the RAS algorithm to estimate a matrix of bilateral exposures for the Moroccan banking system. Second, we construct the banking system using the matrix; this system is composed of a number of banks that are connected by interbank linkages. Third, we test whether the breakdown of a single bank can lead to contagion. We find that there are three important banks who can lead to the breakdown of about 50% of the banking system. MOTS CLES : Système interbancaire, Réseau interbancaire, Contagion, Risque systémique, Méthode RAS, Exposition bilatérale, Risque de contrepartie 4 P a g e

5 DEDICACE A celui qui m a indiqué la bonne voie en me rappelant que la volonté fait toujours les grands Hommes, celui qui a si bien su m apprendre qu il n existe point de réussite facile ni d échec définitif A mon cher père Abdellatif A celle qui a attendu avec patience les fruits de sa bonne éducation, celle qui n a cessé de me soutenir dans les bons et les mauvais moments et qui occupe une place spéciale dans mon cœur A ma chère mère Oum Keltoum A ceux qui ne cessent de me prodiguer le soutien et l amour, aucun mot et aucune dédicace ne saurait exprimer mon amour éternel A ma chère Lamiae A mon cher Abderrahemanc A ma chère Fatima Zahra Et a mon très cher Anas «Je vous aime» Je me demande parfois comment vous rendre, en partie de moins, ce trésor de sollicitude que vous avez manifesté à mon endroit. Toutes ces petites ou grandes attentions qui m ont facilité la vie et l ont agrémentée. Vous me répondrez peut-être que cette générosité porte en elle-même sa récompense, mais je tiens tout de même à vous exprimer ma gratitude Vous avez toujours été présents quand j ai eu besoin de vous et c est bien pour cela que vous méritez, aujourd hui, un bouquet de remerciements! A ma chère amie Kawtar LAHRIZI et mon cher ami Walid NAHIM A ma grande famille en particulier mes grands parents ainsi que mes chères tantes Khadija et Zoubida A mes chers amis M. Aderkaoui, Z. El idrissi, S. Tabbouzi, F.Boumsiss, S.Benhaga, M.Chahmi, F. Boudarine, M.El hadadi A ceux avec qui j ai partagé d agréables moments et tous ceux qui me sont chers Je dédie ce travail dans lequel vous trouverez un témoignage de mon profond amour et éternelle reconnaissance Sofia MOUHALLAB 5 P a g e

6 DEDICACE A l âme de mes défunts grands-parents Qui de l amour m ont bercé, de l affection m ont couverte, rien au monde ne pourra vous exprimer mon amour et ma reconnaissance pour votre tendresse, votre amour, vos prières, j ai tant souhaité que vous soyez encore parmi nous A ma grand-mère Aucune dédicace ne saurait exprimer à juste valeur tout l amour et le respect que je porte pour toi. Puisse Dieu, le tout puissant, te préserver et t accorder santé, longue vie et bonheur. A ma chère Maman Tu représentes pour moi le symbole de la bonté par excellence, la source de tendresse et l exemple du dévouement qui n a pas cessé de m encourager et de prier pour moi. Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour exprimer ce que tu mérites vraiment. Je te dédie ce travail en témoignage de mon profond amour. A mon cher père Pour l amour sans failles qu il a pour moi, pour l éducation exemplaire qui m ont inculqué, pour tout ce qu il a fait pour moi. A mon frère Réda Puisse l amour et la fraternité nous unissent à jamais. Je te souhaite la réussite dans ta vie, avec tout le bonheur qu il faut pour te combler. A mon cher CHHAIBA Hassan Puisse Qui n a jamais cessé de croire en moi Source d amour et de tendresse Que Dieu te préserve et t accorde santé et bonheur. A mes chers amis (Hannou, Imrane, Hasnaa, Sofia, Samia, Ghita, Siham, Ouissal, Naima, Fatimazahrae, Aicha, Zahra, Khadija, Sara, Dounia, Mostafa, Karim, Younes,,Soukaina, ) Qui font partie de ces personnes rares par leur gentillesse et leurs bontés. Merci pour les bons moments que nous avons passé ensemble et pour votre soutien. Je vous souhaite une vie pleine de réussite, de santé et de bonheur. A tous les autres amis qui m ont encouragé de près ou de loin. Je dédie affectueusement ce modeste travail TABBOUZI Sofia 6 P a g e

7 REMERCIEMENTS Au terme de ce travail, il nous est agréable d adresser quelques expressions de remerciements et de reconnaissances à toute personne, dont l intervention au cours de ce projet a favorisé son aboutissement. Nous présentons nos sincères remerciements et notre profonde gratitude à Monsieur Zakaria FIRANO, notre encadrant externe chez Bank Al-Maghrib, pour sa disponibilité, sa collaboration, sa modestie et sa sympathie. Ainsi que sa pédagogie du travail et ses directives fructueuses qu il n a cessé de nous prodiguer tout au long de ce projet. Et c est en aveu du succès de ce projet que nos fervents remerciements se vouent, à notre encadrante interne Professeur Madame Nouzha ZAOUJAL, pour son assistance et pour ses conseils avisés. Nous adressons également notre plus vive reconnaissance à notre ami Yassine HIJAZI, étudiant à l INSEA, pour son amabilité, sa serviabilité, son soutien et ses précieuses informations qu il nous a prodiguées. Nos remerciements vont aussi à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail, et plus particulièrement à: Professeur Jelloul EL MABROUK Professeur Fouad ABDI ; Professeur Abdessamad SAIDI ; Professeur Mohammed ZEHRI ; Professeur Ghali ABDELAOUI ; Et à tous ceux qui ont mis à notre disposition tous les moyens nécessaires pour le bon déroulement de ce projet. Nous vous remercions infiniment!!! MOUHALLAB & TABBOUZI 7 P a g e

8 LISTE DES ABREVIATIONS A G ASIMT: Association pour un Système Interbancaire Marocain de Télécompensation AWB: Attijariwafa Bank B BAM: Bank Al-Maghrib BC: Banque central BP: Banque Populaire BMCE: Banque Marocaine du Commerce Extérieur BMCI: Banque Marocaine du Commerce et de l Industrie Bqe: Banque BSF: Bons de Société de Financement BT: Bon du trésor C CAM: Crédit Agricole du Maroc CCG: Caisse Centrale de Garanties CDG: Caisse de dépôt et de gestion CFAM: Casablance Finance Asset Management CDM: Crédit Du Maroc CDVM: Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières CDN: Certificat de Dépôts négociables CIH: Crédit Immobilier et Hôtelier CMI: Centre Monétique International CMM: Caisse Marocaine des Marchés D DSS: Diagonal Similarity Scaling Dhs: Dirhams GIE: Groupement d Intérêt Economique GPBM: Groupe Professionnel des Banques du Maroc GSIMT: Groupement pour un Système Interbancaire Marocain de Télécompensation M MEF : Ministère d Economie et des Finances O OCP : Office Chérifien des Phosphates ONA : Omnium Nord Africain OTC: Over-The-Counter P PME : Petites et Moyennes Entreprises PAS: Programme d Ajustement Structurel S SIMT: Système Interbancaire Marocain de Télécompensation SRBM: Système des Règlements Bruts du Maroc T TCN: Titre de créances négociables TMP : Taux Moyen Pondéré 8 P a g e

9 Liste des tableaux et figures LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Liste de figures : Figure 1: Les principales banques du marché bancaire marocain Figure 2: Position de liquidité (en millions de Dhs) et Taux moyen Pondéré du marché interbancaire (TMP) marocain en Figure 3: Structures des réseaux étudiées par Allen et Gale (2000) Figure 4 : Réseau financier à 6 agents et 6 projets à la Lagunoff et Schreft (2001) Figure 5 : Tableau représentant l'interconnexion entre les sept constituants du système bancaire Figure 6 : Représentation du réseau interbancaire marocain en Figure 7 : Triangle systémique dans le réseau interbancaire marocain en Figure 8 : les vecteurs propres de la matrice des expositions interbancaires de Figure 9 : les flux sortants et entrants des nœuds du réseau interbancaire marocain en Figure 10 : Réseau à deux banques Figure 11: Réseau à j+1 banques Figure 12: Illustration des deux stades de contagion par un réseau à trois banques Figure 13: les étapes de contagion dans le système bancaire marocain Figure 14: Représentation matricielle de l'effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte égal à 10% Figure 15: La ligne associée à la défaillance de la banque Figure 16: Illustration de la propagation de l'effet de contagion dans le cas où la banque 4 fait défaut et pour un taux de perte de 10% Figure 17: Représentation matricielle de l'effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte de 50% Figure 18: La ligne associée à la défaillance de la banque Figure 19: Illustration de la propagation de l'effet de contagion dans le cas où la banque 1 fait défaut et pour un taux de perte égal à 50% Figure 20:Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 6 fait défaut et pour un taux de perte égal à 50% Figure 21: Représentation matricielle de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte égal à 100% Figure 22: Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 5 fait défaut et pour un taux de perte égal à 100% Figure 23:Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 2 fait défaut et pour un taux de perte égal à 100% Figure 24:Propagation de la contagion dans le système bancaire marocain du à la faillite de la banque1, selon les le niveau du taux de perte P a g e

10 Liste des tableaux et figures Liste de tableaux : Tableau 1 : Comparaison entre les deux compartiments du marché monétaire Tableau 2: Matrice des échanges bilatéraux sur le marché interbancaire marocain pour l'année Tableau 3 : la part des prêts et emprunts des banques dans le total des colonnes P a g e

11 Table des matières TABLE DES MATIERES RESUME... 4 ABSTRACT... 4 DEDICACE... 5 DEDICACE... 6 REMERCIEMENTS... 7 LISTE DES ABREVIATIONS... 8 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES... 9 INTRODUCTION GENERALE PARTIE I Introduction CHAPITRE I: SYSTEME BANCAIRE MAROCAIN Notions et définitions: L entreprise banque : Système bancaire : Vue d ensemble du système bancaire marocain: Evolution historique : Acteurs du système bancaire marocain : Cadre réglementaire : Environnement bancaire : Environnement externe : Relation banque-client : Relation banque-concurrents : Environnement interne : Les objectifs de la banque : Les métiers et les fonctions au sein d une banque : CHAPITRE II: SYSTEME INTERBANCAIRE MAROCAIN Marché monétaire : Définition du marché monétaire : Les composantes du marché monétaire : Le marché monétaire marocain : La structure du marché interbancaire marocain : Définition et fonctions du marché interbancaire : Les intervenants : Les opérations interbancaires : P a g e

12 Table des matières Les circuits interbancaires de règlement : Formes de transactions sur le marché interbancaire : Les opérations en blanc : Les opérations «contre bon» : Les opérations fermes : Déficit du marché interbancaire marocain : Instruments de la politique monétaire : intervention de Bank Al Maghrib Politique monétaire : Les évolutions et les résultats de la politique monétaire au Maroc : L ancienne approche de la politique monétaire au Maroc : La nouvelle politique monétaire au Maroc : CHAPITRE III : Risque systémique Qu est ce que le risque systémique de contagion? L instabilité financière : L approche prudentielle appliquée à la régulation des crises systémiques : Dispositif micro-prudentiel : prévention des risques individuels de faillite Dispositif macro-prudentiel : prévention du risque systémique Conclusion PARTIE II Introduction CHAPITRE I: ELABORATION DE LA MATRICE DES EXPOSITIONS BILATERALES : Présentation de la problématique : Contexte général : Formulation des problèmes : Les algorithmes d équilibrage par itérations successives : L algorithme RAS : L algorithme DSS: the Diagonal Similarity Scaling Application de la méthode RAS pour l estimation de la matrice des échanges interbancaires : Présentation de la méthodologie de travail : Analyse de la matrice des transactions interbancaires pour l année 2011 : Présentation de la matrice des échanges bilatéraux pour l année 2011 : Analyse selon les colonnes : CHAPITRE II : Analyse du réseau interbancaire marocain Revue de littérature : Application de la théorie des réseaux sur le marché interbancaire marocain : Concepts généraux : P a g e

13 Table des matières 2.2 Structure du marché interbancaire marocain : Représentation du réseau interbancaire marocain : Agents clés du réseau interbancaire marocain : CHAPITRE III : Contagion dans le système interbancaire marocain Revue de littérature : «Round-by round algorithm» : Stade de contagion primaire : Stade de contagion secondaire : Evaluation du risque de contagion : Exercice de simulation dans le marché interbancaire marocain : Scénario optimiste : Scénario moyen Scénario pessimiste : CONCLUSION CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE ANNEXE ANNEXE 1 : Comité de Bâle ANNEXE 2 : Présentation des banques marocaines ANNEXE 3 : Concepts et définitions ANNEXE 4 : La méthode MinXEnt ANNEXE 5 : Démarches et résultats ANNEXE 6 : Présentation d Ucinet et Netdraw ANNEXE 7 : Représentation des réseaux interbancaires marocains ( ) ANNEXE 8 : Caractéristiques des banques clés dans le système ( ) Annexe 9 : Algorithme d estimation de la matrice de transactions interbancaire à l aide l algorithme RAS Annexe 10 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (Stade de contagion primaire) Annexe 11 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (Nombre de banques qui sont tombé en faillite) Annexe 12 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (Nombre de banques qui ne sont pas tombé en faillite) Annexe 13 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (Stade de contagion secondaire) Annexe 14 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (algorithme principale pour le scénario optimiste) P a g e

14 Table des matières Annexe 15 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (algorithme principale pour le scénario moyen) Annexe 16 : Algorithme de la simulation de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain (algorithme principale pour le scénario pessimiste) P a g e

15 Introduction générale INTRODUCTION GENERALE Depuis le 15 septembre 2008, le fameux dicton américain Too big to fail a été largement démenti. Victime de la crise des subprimes (crédits immobiliers à risques) débutée en 2007, la quatrième banque d affaires de Wall Street, Lehman Brothers, n a pas su éviter la faillite. Malgré la réactivité des pouvoirs publics, la chute de cette banque d affaire a déclenché la crise financière et le monde a été plongé dans une récession violente, particulièrement sévère dans les économies développées. A la faillite de Lehman Brothers s ajoutent plusieurs phénomènes en commençant par les faillites des grandes entreprises et banques en cascade (phénomène d avalanche), dues aux problèmes de contagion qui stimulent la propagation de l avalanche au sein du système financier, sans oublier aussi les états qui galèrent jusqu à aujourd hui avec les problèmes macroéconomiques (taux de chômage élevé, inflation importante,...). Depuis ces événements qui ne cessent de se produire partout dans le monde, plusieurs financiers, économistes et politiciens ont remis en cause la notion du risque systémique dans le secteur bancaire. Ce dernier désigne un processus dans lequel la défaillance initiale de quelques débiteurs signifiants entraîne par effet de domino un blocage de système dans son ensemble. Dans une telle perspective, c est l illiquidité, voire l insolvabilité de certains emprunteurs qui est à l origine de l effet de contagion. L analyse au long de ce mémoire s articule autour des mécanismes de contagion liés au fonctionnement des marchés de liquidité et de dettes interbancaires que l on peut décrire comme des réseaux financiers. En effet, les banques sont particulièrement impliquées dans des systèmes de paiement en réseau comme les systèmes de règlement livraison de titres- ou les systèmes de compensation, fonctionnant comme des réseaux d échanges de fonds. Ces systèmes de paiements ou d échanges de dette constituent des réseaux de relations financières liant les institutions bancaires. Il est possible donc de parler d architecture des réseaux interbancaires en faisant référence à la topologie de ces liens d affaires unissant les banques. Dans la première partie de ce rapport et en absence de données empiriques, il n est pas possible de réaliser dans le cadre de ce travail un diagnostic approfondi du secteur interbancaire marocain, l analyse sera donc basée sur les informations fournies par Bank Al- Maghrib dans son rapport sur la politique monétaire publié le 20 décembre 2011 ainsi que quelques rapports sur les établissements de crédit. Nous présenterons dans un premier temps, la structure du système bancaire marocain, ses intervenants et son fonctionnement avant et après l indépendance. Nous essayerons ensuite de démystifier le risque systémique et de le mettre dans son contexte général aussi bien que les approches macro et micro prudentielles établies par les régulateurs consistant à limiter l instabilité financière 15 P a g e

16 Introduction générale La deuxième partie du rapport traite particulièrement du problème de la contagion sur le système interbancaire en s appuyant sur les outils issus de la théorie des réseaux. Nous passerons, au fur et à mesure, en revue certaines approches développées dans le cadre de ce projet de recherche pour la mesure de la contagion en provenance du risque de contrepartie. Nous établirons la matrice des expositions entre les établissements de crédit en proposant à cette fin une méthode concrète basée sur la minimisation de l entropie croisée sous le logiciel Matlab. Se faisant, nous analyserons les mécanismes de contagion selon deux phases à l aide d un algorithme programmé sous Matlab servant principalement à évaluer l impact de la faillite d une banque donnée sur le reste du système bancaire. Nous passerons ensuite à la simulation des chocs produits selon le niveau du taux de perte. Cela permettra d identifier les banques potentiellement systémiques, suite à la défaillance d une contrepartie. 16 P a g e

17 PARTIE I Paysage bancaire marocain

18 Introduction Introduction «Le secteur bancaire est pour l économie ce qu est le moulin à eau pour son champs», cet adage résume l importance du secteur bancaire dans toute économie. En effet, les banques constituent le «noyau» de l activité économique, leur ensemble forme un système bancaire piloté par une banque particulière nommée la «Banque Centrale». Cette dernière s occupe du contrôle du marché bancaire, assure l'émission des billets et définit la politique monétaire du pays. La banque peut, aussi bien au Maroc que dans les autres pays, jouer un rôle dans l évolution et l épanouissement de l économie du pays, surtout lorsqu il s agit de l esprit concurrentiel et compétitif des entreprises ainsi que leur ouverture au niveau international. C est pour cette raison que les banques sont censées se développer pour pouvoir résister au milieu de ce milieu compétitif malgré les risques encourus. En plus de la compétitivité et la concurrence dans le système bancaire, les banques sont aujourd hui de plus en plus montrées du doigt suite à l avènement de plusieurs crises financières dans le monde. Parmi ces crises, on peut citer la crise des «subprimes» qui s est déclenchée en 2007/2008 aux Etats-Unis. Il est nécessaire, dans un premier chapitre de présenter l environnement bancaire en général, et marocain en particulier, ses composantes, ses caractéristiques et son fonctionnement. Aussi, nous proposons dans un deuxième chapitre de mettre le point sur le marché interbancaire, notamment le marché interbancaire marocain comme étant une composante du marché monétaire. Tout en précisant et en mettant en valeur l importance des établissements de crédit. Puis, dans un troisième chapitre, nous présenterons le risque systémique comme catalyseur des vulnérabilités et des crises et déclencheur de la contagion. 18 P a g e

19 Chapitre I : Système bancaire marocain CHAPITRE I: SYSTEME BANCAIRE MAROCAIN 1 Notions et définitions: 1.1 L entreprise banque : La banque est une entreprise de circulation de l'argent, du crédit et des capitaux. C est une institution financière qui accepte les dépôts et fait des crédits. La banque remplit une multitude de fonctions, depuis la gestion des moyens de paiement, jusqu à la création de produits très complexes dont la sophistication et la prolifération sont aujourd hui en partie remises en cause 1. En effet, les banques offrent aux clients une série de services d après la définition citée auparavant, parmi ces services nous citons : La collecte des dépôts des particuliers, des entreprises et des administrations publiques. Ces dépôts sont en premier lieu les revenus des ménages et les rentrées d argent des entreprises ; La distribution des crédits : en distribuant ces crédits, la banque supporte un risque de crédit ou un risque de contrepartie. Ce dernier dépend de plusieurs paramètres tels que la probabilité de défaut, le montant de crédit et la proportion du crédit qui sera recouvrée en cas de défaillance de l emprunteur ; La gestion du portefeuille : cela consiste à gérer des capitaux confiés par la clientèle en appliquant une politique d investissement définie en interne, pour en tirer le meilleur rendement possible en fonction du niveau du risque choisi ; Les opérations de change : il s agit principalement des opérations de conversion du Dirham en monnaie étrangère ou le contraire. 1.2 Système bancaire : Les banques constituent le fondement de toute économie, elles ont une spécificité qui les différencie des autres activités dans tous les pays, c'est qu'elles constituent un système, c'est-à-dire qu'elles appartiennent à un ensemble d'institutions structuré et hiérarchisé, c'est pour cela qu on parle de «système bancaire». Le secteur bancaire est une des composantes du secteur financier. Son organisation est régie dans un cadre institutionnel et réglementaire qui repose sur la loi bancaire - relative à chaque pays- et les directives mondiales. Ce secteur est présent dans tous les pays du monde et il joue un rôle primordial dans le financement du tissu productif. 1 M.BERRADA, «Les techniques de banque, de crédit et de commerce extérieur au Maroc», 4éme édition 19 P a g e

20 Chapitre I : Système bancaire marocain 2 Vue d ensemble du système bancaire marocain: Le secteur bancaire joue un rôle prépondérant dans l'économie marocaine, d où l intérêt qu on lui accorde. Ce secteur a été profondément réformé, ces diverses réformes ont fait aujourd'hui du système bancaire, un système moderne, adapté aux besoins de la société. 2.1 Evolution historique : La libéralisation et la mondialisation des économies, les évolutions des techniques et des technologies, la diversification et la montée des risques sous différentes formes etc. sont des facteurs qui ont accéléré le processus de réforme du système bancaire au sein du pays. Avant l indépendance : Si l installation des premières banques étrangères au Maroc date des années , le développement du secteur bancaire ne s amorça réellement qu avec la création de la Banque d Etat du Maroc en 1907, juste après la signature de l acte d Algesiras en A cette époque, le pouvoir de contrôle de la Banque d Etat du Maroc a été très limité. Jusqu à 1911, la Banque d Etat du Maroc a pris en charge la frappe de la monnaie en argent de type «Hassani» et l émission des premiers billets de banque. Sous le protectorat, le système bancaire a enregistré une forte concentration dans le royaume et plus précisément à Tanger et à Casablanca. Mais l activité bancaire n était soumise à aucune réglementation, il a fallu attendre 1943 pour que le système bancaire ait sa première législation en s inspirant des lois françaises. Un arrêté a été institué au mois de mars de la même année afin de tenter d'organiser et de contrôler l'activité bancaire. A la veille de l indépendance, le système bancaire comprenait alors un nombre important d établissements bancaires, à peu prêt, 69 établissements en 1954, pratiquement tous contrôlés par des intérêts étrangers. Au lendemain de l indépendance : Le système bancaire s est doté de structures complètes et cohérentes qui ont contribué dans une large mesure à l essor économique du pays. En effet, l Etat créa les principales institutions financières marocaines ou les transforma en vue de promouvoir le développement économique du pays. Il favorisa également la concentration des banques dans le but de renforcer la puissance et la crédibilité du système bancaire marocain, en ramenant le nombre des établissements à 26 en 1961 et à 15 en La création de la banque espagnole «Mases Parient», en P a g e

21 Chapitre I : Système bancaire marocain Parallèlement, le décret royal portant la loi bancaire du 21 avril 1967 devait introduire, de manière plus concrète, la volonté de l Etat d assurer le contrôle de la distribution du crédit et d orienter l économie conformément aux priorités qu il définissait. Dans le but de faire du système bancaire marocain, un véritable instrument de développement économique et social. Tout cela a permis de renforcer le rôle dévolu à la Banque du Maroc par ses statuts, notamment, en matière de contrôle de la profession bancaire. En mars 1987, la Banque centrale du Maroc a été connue du monde entier après l adoption de la dénomination «Bank Al-Maghrib» (BAM). A la même date, le royaume du Maroc a connu la création de l unité industrielle «Dar As-sikkah» chargée de la fabrication des billets de banque et de la frappe de la monnaie. La législation bancaire marocaine qui était en application avant 1993, apparaissait à la fois vieillie, disparate et incomplète. Elle était le reflet de toute une évolution qui avait conduit à distinguer d une part les banques commerciales et, d autre part, toute une série d organismes et d établissements à statut légal spécial, soumise à des réglementations propres autour desquels gravitaient des sociétés qui assuraient des financements dans différents domaines sans textes spécifiques. En outre, peu de règles régissaient les rapports de concertation entre les autorités monétaires et les banques ainsi que les relations entre celles-ci et leur clientèle. La loi bancaire du 6 juillet 1993, a été adoptée afin de combler pratiquement ces lacunes. Cette loi avait pour objet ; l unification du dispositif juridique applicable à l ensemble des établissements bancaires et financiers dans le but de généraliser la loi bancaire, l élargissement du cadre de la concertation entre les autorités monétaires et la profession ainsi que le renforcement de la protection des déposants et des emprunteurs. De nos jours les firmes bancaires sont confrontées à de nouveaux défis attribuables aux changements rapides de la technologie, à l'intensification de la concurrence exercée par les intervenants financiers qui ont une ampleur mondiale, à l'évolution des besoins des consommateurs, à la libéralisation et à l ouverture vers l extérieur. D où les évolutions réglementaires des années 2000, notamment la loi bancaire 2006, qui ont visé l adaptation de la législation aux changements significatifs qu a connu le secteur bancaire. L instauration de la loi bancaire de 2006, avait pour but, l adaptation aux contraintes de la mondialisation et aux réformes de Bâle II. En effet, les établissements sont beaucoup plus exposés au risque suite à cette mondialisation. D où l élargissement des compétences des autorités de supervision de Bank Al-Maghrib pour assurer la stabilité et la sécurité de l ensemble du système financier. 21 P a g e

22 Chapitre I : Système bancaire marocain Juste après la crise de 2008, un Comité de veille stratégique a fait son apparition en février 2009 dans le système économique marocain. Ce comité a été composé de l ensemble des ministères concernés, de Bank Al-Maghrib, de l Office Chérifien des Phosphates (OCP) et des associations et fédérations professionnelles. Le comité de veille a pour mission le suivi de près des répercussions de la crise mondiale sur l économie marocaine et également la proposition d une série de mesures de soutien d urgence destinées à atténuer l impact de la crise sur les secteurs clés du pays. Dans un contexte concurrentiel au cours de la décennie 2000, les banques ont entrepris des fusions et des rapprochements entre divers établissements de crédit afin d asseoir leur pouvoir de marché et ainsi trouver des relais de croissance alors même que le marché fait face à l émergence de nouveaux entrants telles les compagnies d assurance. 2.2 Acteurs du système bancaire marocain : Le secteur bancaire marocain est considéré comme l'un des moteurs du développement de l'économie du pays et de sa prospérité. Ce dernier est devenu dans une courte période un secteur moderne et efficace. Le système bancaire national, tel qu il se présente aujourd hui, a été façonné par l histoire, il est le produit d un long cheminement qui s est édifié progressivement dans le temps. En effet, la libéralisation croissante de l'économie, notamment la diminution des barrières à l'entrée, a poussé les entreprises à réduire leurs coûts et à fusionner pour réaliser des économies d'échelles, accroître leurs profits et gagner des positions sur les marchés en croissance. Les banques opérant au Maroc, se composent de banques à capitaux marocains, ou de banques filiales de banques étrangères. En effet, le système bancaire marocain est caractérisé par une forte présence des banques étrangères, de ce fait toutes les grandes banques privées du royaume comptent dans leur actionnariat des banques étrangères. La figure ci-dessous regroupent les principales banques marocaines qui sont au nombre de huit : 22 P a g e

23 Chapitre I : Système bancaire marocain Figure 1: Les principales banques du marché bancaire marocain Attijariwafa Bank (AWB) Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) Banque populaire du Maroc (BP) Crédit du Maroc(CDM) Banque centrale : Bank Al-Maghrib Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE) Crédit agricole du Maroc(CAM) Banque Marocaine du Commerce et de l Industrie (BMCI) Société générale MAROC (SG) Source : Elaboré par les auteurs En plus de ces huit banques majeures du Maroc, on ajoute : CDG capital, est une banque d investissement filiale du Groupe CDG (Caisse Dépôt et de Gestion), fondée en Al Barid Bank, est une filiale de Barid Al Maghrib. Lancée officiellement le 8 juin 2010, cette banque regroupe les produits et services financiers du groupe. Arab Bank Maroc, est une banque commerciale marocaine créée en 1961, filiale du groupe Jordanien Arab Bank; Citibank Maghreb, est une banque commerciale et d'investissement marocaine fondée en Cette banque est filiale du groupe américain Citibank. Cette banque est chargée du financement des entreprises, la gestion du portefeuille et du marché des capitaux. 2.3 Cadre réglementaire : Il existe trois grands organismes de contrôle au Maroc, à savoir Bank Al-Maghrib (BAM), le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) et le Ministère d Economie et des Finances (MEF). Bien que le Ministère des finances soit impliqué dans 23 P a g e

24 Chapitre I : Système bancaire marocain tous les secteurs du système financier, les responsabilités des trois organismes ne sont pas partagées d une manière générale, néanmoins il existe certains domaines où elles se recouvrent, c est en général entre le MEF et les autres. Les banques sont les partenaires privilégiés de la Banque Centrale et les vecteurs essentiels de sa politique monétaire 3. Dans le cas marocain, Bank Al-Maghrib occupe une place prépondérante dans le nouveau dispositif institutionnel. Outre, le monopole d émission de la monnaie, Bank Al-Maghrib, a la responsabilité de la politique monétaire et l émission des règles prudentielles. 3 Environnement bancaire : 3.1 Environnement externe : Cet environnement se détermine essentiellement par le fait que la banque mène ses activités sur un marché concurrentiel. Les deux facteurs principaux qui déterminent cet environnement sont les clients de la banque et les autres banques concurrentes à la banque dans le marché bancaire Relation banque-client : Les banques, à l instar de la plupart des entreprises, sont amenées à entretenir des relations permanentes avec des personnes physiques et morales, en engageant souvent leurs responsabilités envers celles-ci. Il est donc impératif pour elles de bien connaître les règles juridiques et les statuts qui régissent ces différentes personnes. Le client physique soit t-il ou moral, c est lui qui fournit les ressources nécessaires à la pérennité de la banque et pour satisfaire ces besoins, la banque fournit différents moyens de paiement. Les banques ont tendance à scinder leur clientèle en trois segments distincts : Les particuliers : ce sont les personnes physiques qui expriment leurs besoins bancaires en dehors de toute activité professionnelle, à titre privé ou professionnel. Les professionnels : ce sont les entrepreneurs individuels, ayant une affaire personnelle et travaillant pour leur propre compte. Ils se définissent par leurs activités exercées dans un but lucratif, non limitées à la gestion d un patrimoine privé, non salarié organisé autour d une seule personne et de taille modeste. Les entreprises : à ce niveau, on distingue deux catégories des entreprises : les PME dont le chiffre d affaires est compris entre 5 et 75 millions de Dhs et les grandes entreprises dont les multinationales, les entreprises d Etat et les groupes nationaux privés. Ces dernières ont généralement un chiffre d affaires supérieur à 75 3 La politique monétaire sera détaillée dans le prochain chapitre. 24 P a g e

25 Chapitre I : Système bancaire marocain millions de Dhs. Il est à noter que 95% du tissu économique national est constitué de PME Relation banque-concurrents : Un climat de concurrence est un climat sain qui permet de dynamiser le marché dans son ensemble. En fait, c est le client qui créé cette concurrence en faisant le choix entre les produits qui sont mis à sa disposition et qui correspondent le mieux à ses attentes. Les banques ont une vocation universelle puisqu elles peuvent recevoir des dépôts de toute nature et de toute durée, octroyer librement tout les montants de crédit qu elles jugeront utiles à tout type de clientèle et effectuer des prestations de services diverses en faveur de leurs clients. Les banques sont ouvertes sur l extérieur à travers des réseaux de correspondants bien développés et des filiales ou des représentations implantées à l étranger qui deviennent de plus en plus nombreuses. La montée en puissance de la concurrence interbancaire a eu pour conséquence une baisse des marges d intermédiation bancaire. Pour attirer le plus de clients vers elles, les banques ont tendance à proposer des taux plus attractifs. 3.2 Environnement interne : Les objectifs de la banque : Toutes les banques du monde ont des stratégies et des orientations générales qu elles envisagent de prendre pour atteindre leurs buts dans un environnement donné et face à leurs concurrents. Parmi ces objectifs, nous citons: L optimisation de leur part de marché ; L accroissement de la rentabilité et de la productivité ; La maîtrise des risques ; La conformité à des normes prudentielles et à des réglementations. Ces objectifs sont une conséquence directe de l environnement externe de la banque cité auparavant Les métiers et les fonctions au sein d une banque : La banque est une structure complexe qui renferme un ensemble de métiers et de fonctions nécessaires. Lorsqu on parle des métiers de la banque, on distingue généralement le métier de banque de détail 4, de banque de financement et d investissement 5 ainsi que de 4 La banque de détail s adresse généralement au segment des particuliers, des professionnels et des PME. Elle exerce la fonction d intermédiation entre les emprunteurs et les épargnants. 5 La banque de financement et d investissement offre des services sophistiqués et sur mesure aux grandes entreprises (assistance dans les opérations d émission de titres en Bourse, achat et vente de titres financiers, couverture de risques ). 25 P a g e

26 Chapitre I : Système bancaire marocain banque de gestion d actifs 6. Ces métiers sont exercés directement par la banque ou par l intermédiaire de filiales spécialisées. Les fonctions au sein de la banque peuvent être appréhendées de diverses manières, d où la distinction entre les fonctions front office et de back office : Les fonctions de front office : sont celles qui gèrent les relations avec les clients, réalisent le lien entre les demandes qu ils expriment et les produits financiers existants et leurs proposent des solutions financières. Dans ce cadre, nous pouvons citer la fonction commerciale, qui a pour but d animer le réseau des points de vente et de dynamiser les actions commerciales dans le but de réaliser les objectifs fixés. Nous pouvons aussi parler de réseau des points de vente, cette fonction en contact direct avec la clientèle de la banque constitue le fer de lance de l activité et de la rentabilité de la banque universelle. Parmi les fonctions de front office, nous trouvons aussi l amélioration du service au sein de la banque, le développement du font de commerce, la participation à la gestion des risques. Contrairement aux premières fonctions, les fonctions de back office n ont pas de contact direct avec la clientèle. Leur rôle est un rôle de soutien direct aux fonctions de front office et les autres fonctions. On cite comme exemple ; les fonctions de marketing, les fonctions de crédit, les fonctions internationales et autres fonctions. 6 La banque de gestion d actifs comme son nom l indique, elle est spécialisée dans la gestion des actifs en faveur d une certaine catégorie de clients. 26 P a g e

27 Chapitre II : Système interbancaire marocain CHAPITRE II: SYSTEME INTERBANCAIRE MAROCAIN 1 Marché monétaire : 1.1 Définition du marché monétaire : Le marché monétaire est un marché sur lequel s échangent les offres et les demandes de capitaux à court terme. C'est sur ce marché que les institutions financières - Trésors nationaux, banques centrales, établissements de crédit, gestionnaires de fonds, assureurs, et grandes entreprisesse procurent des financements courts. 1.2 Les composantes du marché monétaire : Pendant longtemps, le marché monétaire a été réservé aux banques et à quelques établissements non bancaires dont les activités les amenaient à disposer de grandes masses de liquidités et qui étaient de ce fait autorisés à intervenir sur le marché monétaire. Depuis le début des années quatre-vingt et la déréglementation financière 7, le marché monétaire est ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des titres de créances négociables (TCN). Il existe donc désormais deux compartiments du marché monétaire : Le marché interbancaire, sur lequel les banques échangent des liquidités et la banque centrale y exerce sa fonction de régulation monétaire ; Le marché incluant les transactions sur les Titres de Créances Négociables qui regroupent les bons du trésor (titres de dettes émis par l'etat), les certificats de dépôts (titres de dettes émis par les banques) et les billets de trésorerie (titres de dettes émis par les entreprises) avec les agents non financiers (les acteurs ne faisant pas partie de la sphère financière, par exemple les ménages, les administrations publiques ou les sociétés non financières). Les différences existant au niveau de ces deux compartiments peuvent être regroupées dans le tableau 1 : 7 Les années quatre vingt ont été marquées par la déréglementation du système financier adoptée par les pays développés afin de faciliter la circulation internationale des capitaux pour financer leurs déficits budgétaires. Ce qui a conduit à la constitution d un vaste marché des capitaux au bout d une dizaine d années. 27 P a g e

28 Chapitre II : Système interbancaire marocain Tableau 1 : Comparaison entre les deux compartiments du marché monétaire Marché interbancaire Marché des titres de créances négociables (TCN) Type de négociation Intervenants Types de produits négociés D un accord commun où les intervenants interviennent librement entre eux. Uniquement réservé aux établissements et organismes de crédits (banques, trésor, banque centrale,.). Actifs financiers personnalisés formalisés. Titres émis au gré de l émetteur, négociables sur un marché réglementé par la banque centrale. Ouvert à tous les agents économiques Les bons de trésor négociables ; Les bons à moyen terme ; Les certificats de dépôts ; Les billets de trésorerie. Source : Elaboré par les auteurs 1.3 Le marché monétaire marocain : Le marché monétaire actuel n a rien à voir avec ce qu il était au début des années 80. Les établissements de crédit en étaient alors les intermédiaires obligés. Aujourd hui tout a changé, tous les acteurs de la vie économique y interviennent. Le marché monétaire marocain comprend : Le marché interbancaire : dont les intervenants sont les établissements de crédit, la CDG, la médiafinance, la caisse centrale de garantie, la caisse marocaine des marchés et la CFAM (Casablanca Finance Asset Management) ; Les titres de créances négociables : Le marché monétaire a connu une modernisation importante avec l introduction en janvier 1995 d un deuxième compartiment portant sur les titres des créances négociables «TCN» ou marché secondaire où les entreprises peuvent emprunter ou placer des capitaux sans recourir aux banques. Hormis les Bons du Trésor (BT), trois types de TCN se déterminent en fonction des émetteurs : Les certificats de dépôts négociables (CDN) émis par les établissements de crédits des titres constatant une dette remboursable à une échéance déterminée, intérêts compris. Leur maturité est comprise entre 10 jours et 7 ans. 28 P a g e

29 Chapitre II : Système interbancaire marocain Les bons de sociétés de financement (BSF) sont des titres de créances émis, remboursables à terme prédéterminé, intérêts compris, par les sociétés de financement sous contrainte de ne pas dépasser un taux de 40% entre l'encours des bons émis et celui de leur emploi sous forme de crédit à la clientèle. Les BSF sont émis pour une durée allant de 2 à 7ans. Les bons de trésorerie (BT) sont des titres de créance, émis exclusivement par des entreprises non financières (disposant d'un niveau de fonds propres au moins égal à 5 Million Dhs), remboursables intérêts compris, au terme d'une période de 10 jours à un an maximum. Avec la mise en place des TCN, ce marché est devenu de plus en plus animé, plus souple et plus adaptable aux besoins des investisseurs, la création du marché des TCN a permis un décloisonnement des marchés des capitaux, un élargissement de la finance directe à court terme, l encouragement du financement désintermédié 8 des entreprises afin de permettre une réduction des coûts de financement, réduire la dépendance des entreprises vis-à-vis des banques, permettre à l Etat de se financer à court et moyen terme à des conditions avantageuses et enfin, permettre à BAM de mettre en œuvre une politique monétaire basée sur le taux d intérêts. Ces titres de créances négociables sont émis par des personnes morales de droit marocain sous forme de billets à l échéance, d une durée déterminée, représentant un droit de créances, ces titres sont négociables de gré à gré et ne peuvent être côtés en bourse. 1.4 La structure du marché interbancaire marocain : Nous examinerons ici les principes de fonctionnement du marché interbancaire et ensuite les intervenants sur ce marché. Nous réserverons l analyse détaillée des instruments de la politique monétaire de la banque centrale au titre III, consacré à la politique monétaire Définition et fonctions du marché interbancaire : Comme nous l avons définit auparavant, le marché interbancaire est un compartiment du marché monétaire où les agents à déficit de trésorerie peuvent y emprunter auprès des agents en excédent de trésorerie. Le marché interbancaire est le lieu privilégié des interventions de la banque centrale et par conséquent de l expression de la politique monétaire. C est encore le lieu où les banques placent leurs excédents de monnaie centrale ou couvrent leurs besoins de monnaie centrale (liquidité bancaire), donc la banque gère sa trésorerie pour ne pas avoir, au terme d'une journée un solde débiteur auprès de l'institut 8 Se dit d un financement dont l origine provient de l entreprise elle-même, via l autofinancement, ou du marché financier. La société recherche elle-même des capitaux sur les marchés via des augmentations de capital par exemple. Elle ne passe pas par un intermédiaire qui lui donne accès aux marchés financiers via de l emprunt par exemple. Une entreprise peut aujourd hui accéder directement au marché via une augmentation de capital et une introduction en bourse ou via l émission d obligations. 29 P a g e

30 Chapitre II : Système interbancaire marocain d'émission (BAM), par conséquent elle doit veiller en permanence à détenir un certain montant en monnaie centrale. De ces définitions, le marché interbancaire a trois fonctions : La redistribution entre les banques elles-mêmes de leurs déficits et excédents de liquidités : Lorsqu une banque distribue des crédits, une partie de la monnaie qu elle crée s échappe de son «circuit» pour être captée par les autres banques sous forme de nouveaux dépôts. La banque à l origine de la création monétaire accroît donc ses besoins de liquidités et allège ceux des autres banques. Sur une période donnée et compte tenu de la distribution de crédits de chaque banque et de sa collecte de dépôts, il existe des banques qui éprouvent des besoins de liquidités (elles ont distribué plus de crédit qu elles n ont collecté de nouveaux dépôts) et des banques qui ont des liquidités en excédent ou surplus (elles ont distribué moins de crédits qu elles n ont collecté de nouveaux dépôts). Comme les liquidités déposées à la banque centrale (réserves obligatoires) ne rapportent aucun intérêt ou un intérêt faible, les banques en surplus ont souvent intérêt à prêter, à celles en déficit, les liquidités en excédent qu elles détiennent contre paiement d un intérêt. Le taux de ces intérêts est le taux interbancaire qui dépend des titres qui servent de support à l opération et de la durée du prêt correspondant. Ce premier équilibrage du marché de la liquidité par les transactions monétaires entre les banques ne saurait être complet puisque l ensemble des banques prises comme un tout éprouvent des besoins ou disposent d excédents globaux de liquidité, selon l évolution des facteurs de la liquidité bancaire. Les ajustements de trésorerie entre les banques : La fonction d intermédiaire financier expose structurellement les banques à certains risques : risque de taux, risque de change, risque de liquidité et de crédit. Pour limiter ces risques, les banques peuvent procéder entre elles à des opérations d échanges d actifs sur le marché monétaire. Par exemple, si la banque A a distribué un crédit à long terme à taux fixe de 100 adossé à une ressource à court terme de 100, elle court un risque de taux (si le taux à court terme augmente, la banque perd de l argent). Par contre, s il existe une banque B qui dispose d un dépôt à long terme à taux fixe qu elle a utilisé au financement d un crédit à court terme à taux variable (avance de trésorerie à une entreprise), elle court le risque de taux de la banque A (si le taux à court terme baisse, la banque perd de l argent). Les banques peuvent annuler réciproquement ce risque en procédant sur le marché monétaire à un prêt croisé. 30 P a g e

31 Chapitre II : Système interbancaire marocain La régulation de la liquidité bancaire par la Banque centrale : Le marché interbancaire permet à BAM d'exprimer sa politique monétaire surtout après la suppression de la technique de réescompte en tant que moyen de refinancement des banques marocaines officiellement en juin BAM injecte de la liquidité dans le but de maintenir les taux interbancaires au jour le jour à un niveau proche du taux directeur (3,25%), ou ponctionne de la monnaie centrale pour le même but. La régulation de la liquidité bancaire se fait par des opérations d'open Market, par des avances permanentes et par des réserves obligatoires Les intervenants : A côté de BAM, qui est l acteur principal de ce marché et du trésor public, seules les banques, la CDG, la caisse marocaine des marchés (CMM), dar AD-DAMANE et la caisse centrale de garantie (CCG) sont autorisées à intervenir sur ce marché. a. La caisse marocaine des marchés (CMM) : Créée en 1950 pour intervenir aux côtés des banques en les garantissant contre les risques des crédits consentis aux entreprises titulaires des marchés publics. Depuis sa création, la CMM a affirmé sa place de principal intervenant en matière de financement des marchés publics contribuant aux efforts d'équipement en infrastructures de base du pays. Les marchés financés sont : Les marchés publics passés par l'etat, les collectivités locales et les établissements publics. Les marchés privés présentant un intérêt général. Les marchés étrangers publics ou privés attribués à des entreprises marocaines. Elle octroie trois types de crédits dont elle garantie la bonne fin, à savoir : Le crédit de préfinancement, lors du démarrage des travaux ; la caisse donne son aval inconditionnel sur les billets à ordre et souscrit par le titulaire du marché au profit de son banquier ; Les crédits d'accompagnement, quand le marché a reçu un début d'exécution la CMM accorde son acceptation, sur des traites que le titulaire du marché a été autorisé à tirer sur elle, le banquier escompte ses effet et émet des fonds à la disposition du titulaire du marché ; 9 Ces notions seront détaillées un peu plus bas, dans la partie traitant politique monétaire. 31 P a g e

32 Chapitre II : Système interbancaire marocain Les crédits de mobilisation, en attendant que s'effectue les payements administratifs toujours plus longs que le règlement du secteur privé. Et pour éviter le blocage du titulaire du marché, la CMM peut consentir des avances directes à ses clients. b. Dar AD-DAMANE : Créée en 1989 et a pour mission : Faciliter, aux PME en particulier, l accès au financement en garantissant : Les crédits d'investissement. ; du cycle d exploitation. Les crédits de financement nécessaires au financement Financer, conjointement avec les banques, les programmes de mise à niveau des unités des secteurs de l'hôtellerie et du textile ; Accompagner l'entreprise dans chacune des étapes de son existence : sa création, son développement et sa mise à niveau ; Promouvoir le développement de l'investissement et de l'emploi. c. Caisse centrale de garantie (CCG) : Créée en 1949, la Caisse Centrale de Garantie est une institution publique à caractère financier, assimilée à un établissement de crédit. Instrument de l Etat, la CCG contribue à donner une impulsion à l initiative privée en encourageant la création, le développement et la modernisation des entreprises. La CCG appuie également le développement social à travers notamment la garantie des prêts à l habitat social. Les principaux domaines d activité stratégiques de la CCG couvrent : La garantie des crédits d investissement, de restructuration financière et de capital risque ; Le cofinancement avec les banques des programmes d investissement et d innovation ; La garantie des prêts à l habitat social. 32 P a g e

33 Chapitre II : Système interbancaire marocain Afin de renforcer son rôle dans le financement des PME, la Caisse Centrale de Garantie a adopté un plan de développement pour la période qui s articule autour des principaux axes suivants : Une offre des produits qui épouse le cycle de vie des entreprises : Création, Développement, Export, Innovation ; Des procédures simplifiées : célérité, réactivité, délégation de décision de garantie... Un redéploiement régional pour une plus grande proximité avec les banques et les entreprises à travers la création de centres d'affaires dans les principales villes du Royaume; Partenaire naturel des banques, la CCG a conclu avec celles-ci des conventions de coopération concernant l'utilisation des produits de garantie et de cofinancement. 1.5 Les opérations interbancaires : L importance du marché interbancaire est dû au fait qu il permet aux banques, chaque jour, d équilibrer leur trésorerie grâce à l échange des différents titres de crédits entre elles ou avec la banque centrale, tout en compensant les titres des unes des autres dans un système de compensation bien précis Les circuits interbancaires de règlement : La réforme des systèmes interbancaires de règlement se traduit par la fermeture définitive des chambres de compensation et la mise en place de nouveaux circuits de paiement essentiellement le Système Interbancaire Marocain de Télécompensation (SIMT) et le Système du Règlements Bruts du Maroc (SRBM). Dans le domaine des cartes bancaires, il a été procédé à la mise en place du centre monétique interbancaire(cmi). a. La chambre de compensation : La chambre de compensation a pour objet de faciliter à leurs adhérents (notamment BAM, trésorerie générale, Barid Al Maghrib et les établissements de crédit membres du Groupe Professionnel des Banques du Maroc GPBM-), par compensation quotidienne aux sièges de BAM, le règlement des valeurs (les chèques, les effets, les virements et les avis de prélèvement) qu'ils détiennent les uns sur les autres. 33 P a g e

34 Chapitre II : Système interbancaire marocain Les séances de compensation dans les sièges de BAM pour les valeurs sur place : Nous distinguons entre deux séances, l une normale, organisée chaque jour dans le siège de BAM pour le règlement des effets remis l'avant-veille ouvrable et les autres valeurs présentées le même jour, l autre est spéciale, réservée aux effets à échéance de fin de mois. Ces effets sont remis généralement trois jours ouvrables avant la fin du mois, et le règlement intervient en principe, le dernier jour du mois. Les séances de compensation pour les valeurs déplacées : Une séance quotidienne est tenue à la succursale de BAM à Casablanca pour la compensation des valeurs et ce, en vertu d'une convention interbancaire du 27 Février Bien qu'il ne soit pas signataire de cette convention, BAM contrôle les séances de compensation et veille à l'apurement des soldes qui en résultent. Il ne faut surtout pas oublier que l'institut d'émission a annoncé Jeudi 11 Mars 2010 la fermeture définitive de la chambre de compensation de Casablanca. Cette fermeture intervenue après la fermeture en Mars 2009 des chambres de compensation régionales. Ceci a permis une meilleure optimisation au plan national des flux financiers de l'ensemble des opérateurs économiques et financiers. b. Système Interbancaire Marocain de Télécompensation (SIMT) : Dans le cadre de la modernisation des systèmes de paiement au Maroc, BAM et la communauté bancaire ont mis en place un SIMT pour les opérations de masse relatives à l'ensemble des moyens de paiement scripturaux, à l'exclusion des cartes bancaires. Il a pour objectifs : D'automatiser et de sécuriser les échanges interbancaires ; De réduire les délais de recouvrement ; De centraliser les soldes de règlement ; D'améliorer la gestion de trésorerie ; Dématérialiser totalement les échanges de valeurs ; La gestion du SIMT est confiée à une association nommée «association pour un système interbancaire marocain de télécompensation (ASIMT)» crée en 2003 et présidée par BAM, transformée en décembre 2009 en un Groupement d Intérêt Economique (GIE) dénommé «groupement pour un système interbancaire marocain de télécompensation» (GSIMT). 34 P a g e

35 Chapitre II : Système interbancaire marocain c. Système des Règlements Bruts du Maroc (SRBM) : Ce système, mis en service en septembre 2006, constitue une infrastructure de paiement qui permet des transferts rapides et sécurisés entre les institutions financières participantes et contribue à renforcer l'efficacité de la politique monétaire. Le SRBM permet, en particulier : D'exécuter les paiements, en temps réel, en toute sécurité grâce au règlement en monnaie centrale, de façon irrévocable et à travers un système d'information hautement sécurisé ; D'assurer, par la constitution préalable de la provision, la stabilité financière et la réduction des risques de règlement susceptibles d'avoir une dimension systémique ; De faciliter la circulation de la monnaie centrale, permettant ainsi de renforcer l'efficacité de la conduite de la politique monétaire ; Et enfin, de gérer de façon optimale la trésorerie des établissements membres, grâce à l'instauration d'un compte central unique de règlement par participant, assorti d'une surveillance permanente des flux et de la liquidité par BAM. d. Centre monétique interbancaire (CMI): Agréé en tant que société de gestion des moyens de paiement par l'arrêté du ministre des finances et de la privatisation du 25 avril Le CMI centralise, au profit du système bancaire, le traitement de toutes les opérations monétiques interbancaires, tant au niveau national qu'avec l'étranger. le CMI a été fondé par neuf banques marocaines, qui en sont les actionnaires : Arab Bank, Attijariwafa Bank, Banque Centrale Populaire, BMCE Bank, BMCI, CA, CIH, CDM et SG. Par la suite, le CMI a agréé 4 autres membres : poste Maroc (Al Barid Bank), Cetelem Maroc, CDG capital et Salaf Chaabi. 1.6 Formes de transactions sur le marché interbancaire : Les transactions sur ce marché répondent à un objectif précis des établissements de crédit : avoir chaque jour un compte équilibré en monnaie centrale. Pour atteindre cet objectif, certains établissements de crédit vont, chaque jour ouvré, venir emprunter des ressources en monnaie chez la banque centrale alors que d'autres prêtent leurs excédants contre rémunération. 35 P a g e

36 Chapitre II : Système interbancaire marocain Les principales opérations qui se déroulent sur le marché interbancaire sont les opérations en blanc, les cessions temporaires de titres, l'émission des billets à ordre négociables (opérations «contre bon») et les opérations fermes Les opérations en blanc : Les opérations en blanc sont des prêts de monnaie banque centrale (B.C) accordés à un établissement de crédit sans contrepartie. Ces opérations de prêts sont dites en blanc par opposition aux opérations «contre bon» ou aux cessions de titres qui présentent une garantie constituée par le «bon» ou par le transfert «temporaire» de titres. Les opérations pourront être «en blanc» lorsque l'emprunteur de monnaie B.C est de très bonne qualité (faible risque de contrepartie) ou lorsqu'il n est pas éligible aux autres opérations du marché interbancaire. A noter que les prêts de monnaie B.C accordés par BAM sont obligatoirement assortis de remise de garanties (pension ou prêts garantis). a. Les cessions temporaires de titres : On distingue les pensions, ordinaires ou livrés, et les rémérés : i. La pension : Pour se procurer la monnaie B.C, un établissement de crédit peut «mettre en pension» des titres qu'il possède : les titres sont alors vendus au comptant contre monnaie B.C, avec un engagement de rachat à une date et à un prix convenus à l'avance. Pendant la durée de la pension, les titres sont la propriété de celui qui les «prend en pension» : le prêteur de monnaie B.C. à la date convenue, L'établissement qui a mis les titres en pension doit les racheter ; le règlement se fait en monnaie B.C par l'intermédiaire des comptes des établissements de crédit à la B.C. Les supports en pension les plus fréquents sont les titres de créances négociables ; la durée des pensions varie de 24 heures à plusieurs semaines. Les pensions sont dites ordinaires lorsqu'elles ne donnent pas lieu à un transfert matériel des titres ; les titres sont simplement «mis en dossier» chez l'emprunteur au nom du prêteur (ils ne circulent pas entre le prêteur et l'emprunteur). Le non transfert de titres pose le problème de garantie du prêt pour le prêteur de monnaie B.C (celui qui prend en pension). C'est la raison pour laquelle se sont développées des «pensions livrées» : les titres mis en pension sont livrés par l'emprunteur de monnaie centrale au prêteur. 36 P a g e

37 Chapitre II : Système interbancaire marocain ii. Le réméré : C'est une vente de titres au comptant dans laquelle le vendeur (l'emprunteur de monnaie B.C) se réserve le droit de les racheter à un prix convenu à l'avance dans un délai maximum de cinq ans ; il dispose ainsi d'une option de rachat. S'il exerce son option, le vendeur à réméré (emprunteur de monnaie centrale) verse à l'acheteur initial (acheteur à réméré, prêteur de monnaie centrale) les liquidités empruntées augmentées d'une indemnité de réméré, et récupère ses titres ; s'il n'exerce pas son option dans le délai de cinq ans, l'acheteur à réméré garde la propriété des titres, l'opération peut alors s'assimiler à une vente ferme Les opérations «contre bon» : A la différence des opérations en blanc, l'emprunteur émet un «billet à ordre négociable» qu'il remet au prêteur de monnaie B.C. L'intérêt d'un billet à ordre négociable pour l'emprunteur est qu'il permet, comparativement à une opération en blanc, d'obtenir un refinancement à moindre coût d'une part parce que le bon constitue une garantie pour le prêteur, et d'autre part, car il peut être vendu par ce dernier sur le «marché secondaire» en cas de besoin de liquidité puisqu'il est négociable Les opérations fermes : Il s'agit d'achats et de ventes fermes de titres contre monnaie B.C. A la différence des pensions et rémérés, le transfert de titres est définitif. Ces opérations peuvent être conclues entre les établissements de crédit ou entre un établissement de crédit et la B.C dans le cadre de ses opérations d'open Market. Selon que la B.C veut assécher la liquidité bancaire ou au contraire approvisionner le marché interbancaire, elle procédera à des ventes fermes de titres (elle effectue ainsi des «reprises de liquidités») que les établissements de crédit régleront par l'intermédiaire de leur comptes à la B.C en monnaie centrale ou au contraire à des achats fermes de titres (elle effectue alors des «apports de liquidités» sur le marché). 1.7 Déficit du marché interbancaire marocain : L'économie nationale, comme c'est le cas de l'économie mondiale, a été marquée depuis 2007 par d'importantes turbulences dans l'ensemble des compartiments des marchés financiers, y compris le marché interbancaire dont la liquidité s'est brutalement contractée, suite à l'aggravation des besoins de liquidité des trésoreries des banques commerciales et par la conjonction d'un ensemble de facteurs de liquidité d'ordre autonome mais aussi institutionnel. 37 P a g e

38 Chapitre II : Système interbancaire marocain Dans un contexte marqué par un déficit du marché interbancaire, la banque centrale a procédé à des injections massives de liquidité en vue de stabiliser le taux interbancaire proche du taux directeur, surtout après la crise financière où les besoins de liquidité sont devenus de plus en plus graves. En 2011, la position des liquidités ne cesse de se détériorer. Au quatrième trimestre, le déficit atteint plus de 37,6 milliards de Dhs. Au cours de cette période, «l insuffisance moyenne des trésoreries bancaires s est creusée de 8,6 Milliards de Dhs» indique BAM dans son rapport sur la politique monétaire, publié le 20 décembre Ceci est dû principalement à l évolution très restrictive des facteurs autonomes 10 pour un montant de 9,1 Milliards de Dhs. Figure 2: Position de liquidité (en millions de Dhs) et Taux moyen Pondéré du marché interbancaire (TMP) marocain en 2011 Position de Liquidité= Solde des banques les réserves obligatoires +/- Interventions de BAM +/- Interventions du Trésor sur le marché monétaire Source : BAM En effet, d après le rapport sur la politique monétaire N 21/2011 établi par Bank Al- Maghrib, les opérations du trésor (hors intervention sur le marché monétaire) ont impacté négativement les trésoreries bancaires de 6 milliards de dirhams du fait de la différence entre, d une part, les souscriptions bancaires aux adjudications des bons du Trésor (22,1 milliards de dirhams) et l encaissement des recettes fiscales y compris le 3ème acompte de l impôt sur les sociétés (IS) de l année 2011 (15 milliards de dirhams), et d autre part, les remboursements des échéances de la dette intérieure au profit du système bancaire (11,1 milliards de dirhams), 10 Les facteurs de liquidité bancaire sont dits autonomes lorsque leur évolution ne dépend pas de la politique monétaire de la banque centrale mais de phénomènes économiques spontanés, indépendants des choix publics.les principaux facteurs de liquidité bancaires sont : les mouvements de billets, le solde des opérations avec l extérieur. ( Ces facteurs sont définis en Annexe). 38 P a g e

39 Chapitre II : Système interbancaire marocain le règlement des dépenses de la compensation (9,3 milliards de dirhams) et le paiement des salaires des fonctionnaires (5,2 milliards de dirhams). De même, l augmentation de la circulation de la monnaie fiduciaire a atteint 3,6 milliards de dirhams attribuables majoritairement aux préparatifs de l Aïd Al-Adha. En revanche, les opérations sur avoirs extérieurs ont induit une injection de liquidité de 650 millions de dirhams résultant de la différence entre les cessions des billets de banque étrangers qui ont atteint 5 milliards de dirhams et les achats de devises par les banques commerciales qui ont totalisé 4,3 milliards de dirhams. Pour remédier à l insuffisance des trésoreries bancaires qui a atteint en moyenne 36,1 milliards au cours de ce trimestre (contre 31,3 milliards le dernier trimestre), BAM est intervenue principalement au moyen des opérations d avances à 7 jours pour un montant quotidien moyen de 29,4 milliards de dirhams contre 29,3 Milliards le trimestre précédent. La Banque Centrale a également fourni, suite à la décision du Conseil de Bank Al-Maghrib du 20 Septembre 2011, de la liquidité aux banques au moyen de deux opérations de refinancement à long terme (3 mois) d un montant total de 15 milliards de dirhams. Pour ce qui est du TMP, il s est établi en moyenne à 3,30%, soit le même niveau que celui enregistré durant le trimestre précédent. En outre, la volatilité du TMP a baissé de 1 point de base par rapport au niveau enregistré durant le troisième trimestre 2011 pour s établir à 7 points de base. 2 Instruments de la politique monétaire : intervention de Bank Al Maghrib Comment les décisions de politique monétaire prises par la banque centrale sont-elles mises en œuvre? C est la question examinée dans cette partie, où est présenté le cadre opérationnel de la politique monétaire. Celui-ci est constitué d un ensemble d instruments et de procédures utilisés par la banque centrale pour intervenir sur le marché monétaire où elle dispose d un monopole de l offre. 2.1 Politique monétaire : «La politique monétaire est l ensemble des décisions par lesquelles sont modifiés la quantité de monnaie ou les taux d intérêt dans l économie, et qui visent à influencer, selon les circonstances, soit le niveau général des prix, soit le niveau du revenu national d équilibre». 11 De nos jours, la politique monétaire a généralement pour principal objectif la stabilité des prix. Les débats sur la politique monétaire portent moins sur les objectifs que sur la 11 C. BORDES, «La politique monétaire», Edition la découverte, P a g e

40 Chapitre II : Système interbancaire marocain stratégie et la tactique qui permettront de les atteindre. En particulier, la conduite de la politique monétaire repose aujourd hui sur la capacité des banquiers centraux à faire des annonces crédibles au public et à orienter ainsi les anticipations des marchés financiers. L efficacité de la politique monétaire repose ainsi de plus en plus sur la qualité de la communication de la banque centrale. L importance des objectifs macroéconomiques, ne doit cependant pas faire oublier le fait que les banques centrales remplissent de nombreuses autres fonctions : des fonctions techniques, comme la surveillance du système de paiement ou la production de statistiques sur la monnaie et la balance des paiements ; mais aussi des fonctions plus importantes et moins bien définies comme la stabilité financière. L expérience du Japon, où les autorités monétaires ont été confrontées à la déflation dans les années 1990 après avoir échoué à résorber la bulle financière des années 1980, mais aussi celle des pays occidentaux lors de la crise financière montrent que les problèmes de stabilité financière peuvent interférer fortement avec la conduite de la politique monétaire. La logique macroéconomique de la politique monétaire découle de l analyse de ses effets sur l économie à partir d un examen de ses mécanismes de transmission. Les décisions des banques centrales affectent tout d abord les évolutions de l activité économique et de l emploi, avant d influencer à moyen terme la hausse des prix. L existence de tels retards amène les autorités à faire un choix entre la variabilité court terme de l inflation autour du taux correspondant à la stabilité des prix à moyen terme- et celle de l activité économique. La politique optimale consiste pour la banque centrale à réagir de manière systématique aux évolutions de l inflation et de la production. La logique de la politique monétaire est cohérente avec les enseignements tirés de l utilisation des modèles de la macroéconomie moderne. Les informations fournies par la banque centrale sur les modèles qu elle utilise contribuent à la transparence de sa politique monétaire. 2.2 Les évolutions et les résultats de la politique monétaire au Maroc : Au Maroc, la politique monétaire a connu un changement depuis la fin des années quatre vingt en accompagnant les innovations introduites dans le système financier et en se basant désormais sur un mode de contrôle indirect car les autorités monétaires ont pris conscience que les anciens instruments de la politique monétaire ne favorisaient pas la concurrence entre les établissements de crédit et ne réalisaient pas les conséquences attendues. C est ce qui explique la décision prise au Maroc de mettre en place une nouvelle politique monétaire basée sur la libéralisation de l activité bancaire et l assouplissement des emplois obligatoires suite à la mise en place du Programme d Ajustement Structurel (PAS) en P a g e

41 Chapitre II : Système interbancaire marocain 2.3 L ancienne approche de la politique monétaire au Maroc : Jusqu à la fin des années quatre vingt, les instruments de la politique monétaire avaient pour but le contrôle des liquidités excédentaires des banques et par là même leur capacité de créer de la monnaie. Le principe de base est que la banque centrale marocaine procède à des actions directes de contrôle auprès des banques commerciales par le biais de l encadrement du crédit, des emplois obligatoires et du réescompte. L encadrement du crédit : définit précédemment et qui consiste à limiter l extension des capacités des banques à octroyer des crédits en leurs fixant un taux maximum d expansion au cours d une période donnée. L encadrement du crédit, en vigueur au Maroc depuis 1969, a été abandonné en 1991 au profit d une intervention indirecte par les taux. Les emplois obligatoires : sont constitués des réserves obligatoires ayant pour objectif final de limiter les liquidités bancaires et donc leurs capacités à transformer leurs disponibilités en crédit (Ces réserves sont calculées au Maroc en proportion de dépôts à vue gérés par les banques (généralement entre 10 % et 15 %)) et des autres emplois obligatoires, par cette action, BAM orientait une partie des ressources bancaires vers le financement de secteurs économiques particuliers ou encore vers le financement de l Etat en poussant les banques à acheter un ensemble de titres de créance. Sur une longue liste de ces emplois obligatoires, deux exemples ont particulièrement été utilisés jusqu en 1994, date d abandon de ce type d interventions de BAM. Il s agit des bons de trésor à un an et les bons de caisse de la Caisse Nationale du Crédit Agricole à un an. Le réescompte : avec lequel la BAM assurait le refinancement des banques marocaines. Elle consistait à réescompter auprès de la banque centrale les crédits à court terme mobilisables que les banques consentaient à leurs clients. Le réescompte était soumis à un plafond et le taux appliqué était déterminé de manière unilatérale par la banque centrale (taux d escompte de BAM). Ce taux influençait directement l ensemble des taux d intérêt puisqu il déterminait les conditions de crédit appliquées par les banques aux entreprises (lorsque le taux d escompte de BAM est élevé, les taux appliqués par les banques à leurs clients sont élevé). Avec l apparition de nouvelles formes de refinancement des entreprises (marché monétaire), la technique du réescompte est devenue obsolète. Elle a été abandonnée au Maroc en La nouvelle politique monétaire au Maroc : Avec l abandon de l encadrement du crédit et du refinancement des banques par le réescompte et parallèlement avec le développement et l ouverture du marché monétaire, les autorités compétentes ont adopté une approche indirecte pour le contrôle de la masse 41 P a g e

42 Chapitre II : Système interbancaire marocain monétaire. Cette approche privilégie l action par le taux d intérêt et a pour terrain le marché monétaire. A partir de là, l intervention de BAM sur le marché monétaire est devenue un moyen de régulation et de contrôle de la liquidité bancaire et donc de la création monétaire. La nouvelle politique monétaire au Maroc est désormais axée sur l utilisation de deux instruments : le contrôle du refinancement bancaire par les procédures des pensions et les opérations d Open Market. Refinancement bancaire et procédures des pensions : Par ce mode d intervention, BAM refinance les banques en leur accordant des crédits à court terme garantis par des titres tels que les bons de trésor. Ce type de crédits est appelé des pensions. Il en existe trois catégories : les pensions à une semaine sur appel d offres, les pensions à cinq jours et les pensions à 24 heures. les opérations d Open Market : Les opérations d Open Market consistent pour BAM à intervenir sur le marché monétaire en achetant et vendant des titres (bons de trésor essentiellement). Cette intervention a pour objectif d influencer les conditions du marché, en particulier le taux d intérêt (prix de la monnaie échangée) en vue d agir sur l affectation des liquidités excédentaires des banques et par conséquent sur leurs capacités à créer la monnaie. Le fonctionnement du marché monétaire repose principalement sur les taux actuels et l anticipation des banques sur l évolution ultérieure de ces taux. Dans le cadre de leur recherche du placement le plus rentable, les banques ont à faire un choix entre l achat de titres sur le marché monétaire (refinancement de crédits anciens) ou l accroissement de leurs crédits à l économie (financement de crédits nouveaux). Une élévation du taux d intérêt du marché monétaire incite les banques à choisir le refinancement. Cette incitation est au cœur des opérations d Open Market. En effet, lorsque BAM veut absorber les liquidités excédentaires des banques (pour éviter qu elles soient transformées en crédits à l économie) elle informe les banques qu elle est disposée à acquérir des liquidités (en offrant des bons de trésor par exemple). Elle agit ainsi sur la demande de monnaie et entraîne une augmentation du taux d intérêt du marché. Cette augmentation du taux d intérêt s analyse comme une baisse de la valeur des titres anciens que BAM possède. En anticipant une baisse du taux d intérêt, les banques sont plus attirées par l acquisition des titres anciens (dont la valeur est prévue en augmentation). A travers ce mécanisme, les opérations d Open Market offre à BAM une possibilité supplémentaire pour contrôler les taux d intérêt du marché monétaire (en augmentation comme en diminution). 42 P a g e

43 Chapitre III : Risque systémique CHAPITRE III : Risque systémique 1 Qu est ce que le risque systémique de contagion? Le risque systémique de contagion correspond à «un événement soudain et généralement inattendu qui secoue les marchés financiers et les empêche d'acheminer efficacement le flux de capitaux là où les opportunités d'investissement sont les meilleures». Cette notion n est pas nouvelle, mais l ampleur des conséquences de la crise des subprimes a mis le risque systémique au cœur des travaux de régulation financière. Pour identifier l origine du risque systémique, il faut analyser l activité bancaire ainsi que les différents mécanismes d incitation. Ces mécanismes peuvent conduire les acteurs à accumuler de façon rationnelle, en dehors de toute erreur de gestion, des risques imparfaitement mesurés par la régulation financière classique. Le risque systémique peut résulter du phénomène de la contagion, son effet dans un système bancaire illustre un sinistre. Ce dernier est initialement circonscrit à quelques établissements en nombre limité, qui va par la suite se propager à l ensemble du secteur bancaire via le crédit interbancaire. En fait, sans les expositions interbancaires, les entreprises ne peuvent pas investir. Il n y aura pas d activité économique et tous les systèmes de financement de l économie risque de s effondrer. La contagion est difficilement calculée, vu qu il s agit plus d une succession d échecs dont l impact s incrémente pour aboutir à une exposition systémique voire une perte. La propagation des mécanismes des faillites en cascade ne dépend pas du premier agent qui a fait défaut ou de son importance dans le réseau uniquement, mais aussi de son voisinage et de la rigidité du réseau interbancaire. «Le risque systémique est un risque de nature macroéconomique, qui n est pas clairement identifié dans la réglementation financière à la différence des risques microéconomiques plus classiques (risque de taux, risque de crédit, etc.). Le risque systémique est un risque de dégradation brutale de la stabilité financière, provoqué par une rupture dans le fonctionnement des services financiers, et répercuté sur l économie réelle» Rapport de M. Lepetit, Avril L instabilité financière : La notion de stabilité financière impose non seulement le fonctionnement adéquat de la finance dans sa fonction d allocation des ressources, mais aussi, un fonctionnement correct du système monétaire de façon à ce que la monnaie centrale et ses substituts proches, les dépôts bancaires, à titre d exemple, remplissent leur rôle d intermédiaire universel des 43 P a g e

44 Chapitre III : Risque systémique échanges, de réserve de valeur et d unité de compte. La stabilité financière, au sens de stabilité du système financier 12, renvoie, en réalité, non seulement à l absence de crise, mais aussi à la capacité du système à prévenir l apparition de tels éléments déstabilisateurs et à éviter qu ils ne mettent en danger l activité économique générale lorsqu ils se produisent (les faillites bancaires par exemple affectent les déposants non informés). Le concept de stabilité financière reste flou dans sa définition -puisqu il renvoie à une réalité très large qui nécessite plusieurs connaissances préliminaires pour pouvoir le cerner-, le terme stabilité appelle donc son contraire, l instabilité, car il est fort plus aisé de définir l instabilité financière que son contraire. L instabilité financière est incontestablement un phénomène déstabilisant pour l économie. Ce phénomène survient lorsque des chocs sur les systèmes financiers interfèrent avec des flux d information, empêchant le système financier de réaliser sa fonction de guidage de fonds vers des opportunités d investissement productif. En fait, si l instabilité financière est suffisamment importante, elle peut mener à des quasi-effondrements du fonctionnement des marchés financiers, une situation qui est alors qualifiée de crise financière. Quatre facteurs peuvent mener à une augmentation des problèmes d'asymétrie d'information et donc à l'instabilité financière : la dégradation du bilan du secteur financier, les augmentations des taux d'intérêt, des augmentations de l'incertitude, et une détérioration du bilan du secteur non financier due à des variations des prix des actifs. Dégradation du bilan du système financier : Si les banques (ou d'autres intermédiaires financiers réalisant des prêts) souffrent d'une dégradation de leur bilan, et assistent donc à une réduction substantielle de leur capital, elles ont deux possibilités : soit elles diminuent leurs prêts ou elles peuvent essayer de lever du capital neuf. Cependant, lorsque les banques connaissent une dégradation de leur bilan, il leur est très difficile de lever du capital neuf à un coût raisonnable. Donc, la réponse typique des banques aux bilans dégradés est une contraction de leurs prêts, ce qui ralentit l'activité économique. Augmentation du taux d intérêt : L'asymétrie d'information et le problème résultant de sélection adverse peuvent mener à un "rationnement de crédit", dans lequel certains emprunteurs se voient refuser des prêts alors même qu'ils sont prêts à payer un taux d'intérêt plus élevé. Ceci 12 Le système financier est définit comme l ensemble des institutions qui participent au financement de l économie : banques, institutions financières et marchés financiers. Les intervenants, qui y sont privés et publics, peuvent se répartir en trois sous-ensembles : en premier lieu, l état qui emprunte et la banque centrale gère la liquidité sur les marchés. En second lieu, les banques et les institutions financières comme les fonds de pension, où les compagnies d assurance sont le cœur du système financier et En troisième lieu les marchés financiers apparaissent comme les nœuds autour desquels se lient les différentes relations. 44 P a g e

45 Chapitre III : Risque systémique intervient parce que, alors que le taux d'intérêt augmente, les emprunteurs prudents sont les plus susceptibles de décider qu'il devient malsain d'emprunter, alors que les emprunteurs avec les projets d'investissement les plus risqués sont souvent ceux qui sont désireux de payer le taux d'intérêt accru, car si l'investissement à haut risque réussit, alors ils en seront les principaux bénéficiaires. Dans ce contexte, un taux d'intérêt plus élevé conduit à une sélection adverse accrue : autrement dit, les augmentations des taux d'intérêt augmentent la probabilité que le prêteur accorde un prêt à un mauvais risque. Donc, des taux d'intérêt plus élevés peuvent être un facteur qui précipite l'instabilité financière, parce que les prêteurs reconnaissent que des taux d'intérêt plus élevés signifient une dilution de la qualité des emprunteurs potentiels et sont susceptibles de réagir en réduisant leur activité d'intermédiation et en limitant le nombre de crédits qu'ils accordent. Augmentation de l incertitude : Une augmentation dramatique de l'incertitude sur les marchés financiers rend plus difficile pour les prêteurs de séparer les mauvais risques des bons. La capacité réduite des prêteurs à résoudre les problèmes de sélection adverse et d'aléa moral les rendent moins enclins à prêter, d'où une réduction des crédits, de l'investissement, et de l'activité économique agrégée. Cette augmentation de l'incertitude peut provenir d'une faillite d'une importante institution financière ou non financière, ou d'une récession, ou d'une incertitude sur les futures politiques gouvernementales. Dégradation du bilan du système non financier : La situation du bilan des entreprises non financières est le facteur le plus critique par rapport à la sévérité des problèmes d'information asymétrique au sein du système financier. Si les emprunteurs souffrent d'une large dégradation de leurs bilans, ceci va aggraver à la fois les problèmes de sélection adverse et ceux liés à l'aléa moral sur les marchés financiers, d'où une situation propice à l'instabilité financière. Garantir la stabilité financière impose donc tant des éléments de prévention, qui peuvent prendre la forme de mécanismes institutionnels, que des interventions qui peuvent être nécessaires pour rétablir le bon fonctionnement du système financier dans son ensemble une fois la crise enclenchée. 45 P a g e

46 Chapitre III : Risque systémique 3 L approche prudentielle appliquée à la régulation des crises systémiques : 3.1 Dispositif micro-prudentiel : prévention des risques individuels de faillite La mise en place d un dispositif de sécurité et de protection visant à empêcher les enchaînements dévastateurs de la crise systémique s accompagne de celle d un dispositif de réglementation et de surveillance au niveau de la banque individuelle destiné à assurer sa résistance contre les chocs systémiques. Les autorités de tutelle (sécurité du secteur bancaire) imposent aux banques le respect d une réglementation limitant le niveau de risque autorisé. En premier lieu, elles peuvent restreindre l ensemble des actifs que les établissements financiers sont habilités à détenir et les activités qu'ils peuvent exercer. Ainsi, dans de nombreux pays, les établissements bancaires ne peuvent détenir d'actions ordinaires, qui sont considérées comme trop risquées, ni exercer des activités étrangères au métier de la banque proprement dit. En deuxième lieu, la diversification des actifs bancaires est encouragée afin de réduire le risque sur le bilan global, par le biais par exemple de restriction sur les montants qu'elles peuvent prêter à un seul et même client. En troisième lieu, les établissements financiers doivent détenir un montant minimum de fonds propres qui dépend souvent du degré de risque de leur activité. Lorsque l'on impose à un établissement financier de détenir des fonds propres importants, il a plus à perdre en cas de faillite, et il tend à se cantonner à des activités moins risquées (initiatives du comité Bâle afin d assurer la solidité des banques) En quatrième lieu, les établissements financiers sont tenus de suivre des normes comptables et de communiquer aux autorités toutes sortes d'informations sur les risques qu'ils encourent et sur la qualité de leur portefeuille d'actifs. La réglementation bancaire ne suffit pas à elle seule à limiter le risque systémique et à garantir la bonne santé des établissements financiers qu elle cherche à protéger. En effet, ceux-ci peuvent tenter d'y échapper. Par conséquent, les autorités exercent une surveillance consistant à soumettre les établissements financiers à des contrôles périodiques, sur place et à distance, afin de vérifier qu'ils détiennent des fonds propres suffisants et qu'ils respectent toutes les dispositions réglementaires limitant la prise de risques. Dans de nombreux pays, les autorités de surveillance attribuent une note séparée pour la gestion des risques. Ces notations déterminent en grande partie la bonne santé financière des établissements. Toutefois, pour limiter le risque systémique, l existence de la réglementation et de la surveillance bancaires ne suffisent pas pour limiter le risque systémique car tout dépend de leur application. Les autorités ont parfois permis à des établissements devenus insolvables de 46 P a g e

47 Chapitre III : Risque systémique continuer d'exercer leur activité grâce à une application laxiste des règles en vigueur ou un laisser aller. La gestion traditionnelle du risque systémique était fondée sur l idée que le meilleur moyen de protéger l économie contre le risque systémique est d assurer la solidité de la banque individuelle grâce à des mesures de limitation de la concurrence et à un dispositif «micro-prudentiel». Depuis quelques années, les autorités considèrent que cela n est pas suffisant et que le dispositif «micro-prudentiel» doit être complété par un dispositif «macroprudentiel» de prévention du risque systémique. 3.2 Dispositif macro-prudentiel : prévention du risque systémique Les grandes crises financières des années 1990, notamment la crise asiatique de 1997, ont mis en lumière le rôle des facteurs macroéconomiques dans le déclenchement des crises. La récession de 1993 en France, en Allemagne et en Italie a entraîné une dégradation de la qualité des créances des établissements bancaires et une montée des provisions. Il est apparu donc nécessaire de compléter le dispositif «micro-prudentiel» de gestion du risque systémique par un dispositif «macro-prudentiel» dont les banques centrales sont généralement chargées. S attacher à la stabilité financière est une autre façon de s intéresser au risque systémique et de l évoquer. L assurer par la surveillance macro-prudentielle consiste à suivre les évolutions conjoncturelles et structurelles sur les marchés financiers pour y déceler d éventuels signes avant-coureurs d'instabilité. Cela consiste aussi à effectuer des tests de résistance («stress tests» 13 ) pour évaluer la solidité des systèmes bancaires nationaux. Ces tests visent à mettre les systèmes bancaires à l'épreuve de chocs exceptionnels mais plausibles. Ils sont utilisés pour mesurer la sensibilité de l ensemble du système bancaire aux chocs les plus fréquents (chocs sur les taux d intérêt, le taux de change, le crédit, les cours des actions, la volatilité, la liquidité et les produits de base). Ils commencent par l identification des vulnérabilités spécifiques des banques nationales et se poursuivent par la construction de scénarios dont sont mesurés les conséquences sur les bilans et les comptes d exploitation bancaires. Ils se terminent par l analyse des effets secondaires et des liens entre institutions à l aide de modèles de contagion, qui cherchent à estimer l effet de la défaillance des grandes banques sur les autres et, de là, sur l ensemble du système bancaire. 13 Dans sa définition la plus simple, un test de résistance évalue la sensibilité d un portefeuille à un choc donné en mesurant les variations de sa valeur sous l effet de changements dans les facteurs de risque sous-jacents. Les changements qui sont pris comme hypothèse sont en général suffisamment importants pour soumettre le portefeuille à des tensions (ils sont considérés comme exceptionnels), mais pas au point de paraître invraisemblables. 47 P a g e

48 Conclusion Conclusion Dans cette partie, nous avons présenté, le système bancaire avec ses différentes composantes aussi bien que son fonctionnement, le marché interbancaire a été ensuite défini comme étant le premier élément du marché monétaire, qui permet aux banques d équilibrer leur trésorerie en compensant entre elle leurs excédents et déficits ou en ayant recours à BAM en dernier ressort. Nous avons donc exposé et analysé la position de liquidité ainsi que l évolution du TMP au cours des quatre trimestres de l année La partie aborde également le risque systémique et le rôle des régulateurs micro et macro-prudentiels pour mesurer l ampleur des risques au niveau du système financier. Dans ce qui suit, notre travail s appuiera sur les outils issus de la théorie des réseaux pour mieux appréhender la gestion du risque de contrepartie ou de crédit. Nous commencerons tout d abord par l estimation de la matrice des expositions bilatérales interbancaires, puis nous nous pencherons sur l analyse statique des réseaux interbancaires dont le but de déterminer les faits et mécanismes de contagion selon différents scénarios tout en évoquant la revue de littérature pertinente selon les axes majeurs de notre étude. 48 P a g e

49 PARTIE II Analyse de l effet de contagion dans le marché interbancaire

50 Introduction Introduction Les crises se produisent dans les systèmes bancaires de temps à autre entraînant des effets négatifs sur l ensemble de l économie nationale. Récemment, la stabilité financière s est détériorée par la crise des subprimes qui frappe tout le système financier et qui a fait que les banques ont resserré leurs politiques de prêt sur les marchés interbancaires afin d éviter les risques encourus par transmission. L un des canaux de transmission de ces risques est l effet de contagion ou «effet domino» qui fait que l échec d une banque conduit à celui des autres banques directement et indirectement liée à la première qui a été affecté par le choc. La compréhension des mécanismes de contagion aide les autorités à atténuer et limiter les crises financières et encourage les intervenants sur les marchés financiers à accorder plus d attention à la prévention des risques, notamment, le risque de crédit ou de contrepartie. Après avoir mis le point sur les différentes caractéristiques du marché interbancaire ainsi que son fonctionnement, il est temps maintenant d étudier les mécanismes de contagion dans le marché interbancaire marocain. Pour ce faire, trois étapes sont nécessaires : Un premier chapitre sera consacré à l estimation de la matrice de transactions interbancaires de l année 2011 par la méthode minimisation de l entropie croisée à l aide de l algorithme de RAS. Il conviendra par la suite d utiliser les outils d analyse de réseaux pour représenter les relations existantes entre les banques au sein du réseau interbancaire que nous souhaitons étudier. Ceci sera l objectif du deuxième chapitre. Finalement, pour étudier l effet de contagion, nous avons établi un algorithme sous MATLAB dont l objectif est d avoir une idée sur la propagation de cet effet suite à un choc exogène (faillite) sur l une des banques constituant le système interbancaire marocain. 50 P a g e

51 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales CHAPITRE I: ELABORATION DE LA MATRICE DES EXPOSITIONS BILATERALES : L un des problèmes qui surviennent fréquemment en économie, en statistiques, ainsi qu en plusieurs d autres domaines tels que la démographie et la modélisation stochastique, est d ajuster une matrice en ne disposant d informations que sur les marges (somme des lignes et somme des colonnes) tout en respectant les exigences de cohérence et de consistance. Le problème que nous nous proposons d'aborder dans ce chapitre est celui de la détermination "raisonnable" d'une matrice quand les seules informations disponibles sont la connaissance des marges et celle d'une matrice de référence. Par ailleurs, nous nous sommes limités à faire une synthèse des méthodes connues pour lesquelles les solutions sont simples à expliciter, à savoir, les algorithmes d équilibrage par itérations successifs (RAS et DSS) servant principalement à ajuster les tableaux des inputs-outputs et plus précisément la matrice de comptabilité sociale. 1 Présentation de la problématique : 1.1 Contexte général : Il s agit généralement de déterminer une matrice X qui s écarte le moins possible de la répartition de la matrice de référence et qui satisfait un certain nombre de contraintes linéaires sur les marges tout en étant optimaux selon un critère donnée. Formellement : Min φ x ij S/c Avec x ij j x ij = a i ; i = 1 m i x ij = l j ; j = 1 n i a i = j l j Cette dernière égalité est évidemment nécessaire pour que les conditions de marge ne soient pas incompatibles. Dans ce cas, la matrice X est appelée matrice équilibrée ou ajustée (a balanced matrix). On peut ainsi être conduit en pratique à répartir une population classée selon deux critères : des considérations a priori imposent les marges et il s'agit alors de sousoptimiser la répartition de la population pour ces marges. On peut penser, par exemple, à un 51 P a g e

52 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales problème de répartition de différents produits sur différents marchés, ou un problème de répartition d'étudiants issus de différentes écoles selon différentes professions, etc. Dans de tels cas, il conviendrait d'ajouter une contrainte de positivité sur les a ij, et la structure du problème à traiter serait celle d'un problème de programmation mathématique dans un espace p + q dimensions, problème pour lequel il existe des algorithmes de résolution, du moins lorsque la fonction à optimiser est suffisamment simple. Ces algorithmes peuvent être divisés en deux catégories : les algorithmes d équilibrage par itérations successifs ou (Scaling algorithms) et les algorithmes d optimisation (optimization algorithms). En effet, la première catégorie consiste à multiplier les lignes et les colonnes de la matrice de référence A par des constantes positives jusqu'à ce qu elle soit équilibrée. Le principe de la deuxième catégorie est de minimiser ou maximiser une fonction dite objectif jusqu à l optimum (la matrice équilibrée dont la structure est la plus proche de celle de la matrice de référence), celle-ci sert de critère pour déterminer la meilleure solution à un problème d'optimisation. 1.2 Formulation des problèmes : L ajustement des matrices et des tableaux peut généralement être formulé selon l un des deux problèmes suivants : Problème 1 : Soit A (m x n) une matrice non négative, et soient u et v deux vecteurs de dimensions m et n respectivement. Déterminer une matrice X proche de A tel que : A tel que : Problème 2 : j x ij = u i pour i = 1...m i x ij = v j pour j = 1...n Et x ij > 0 si seulement a ij > 0 Soit A (n x n) une matrice non négative. Déterminer une matrice X (n x n) proche de j x ij = j x ji, pour i = 1,... n Et x ij > 0 si seulement a ij > Les algorithmes d équilibrage par itérations successives : Les algorithmes d équilibrage par itérations successives sont des algorithmes itératifs adaptés à des problèmes spécifiques et qui sont faciles à mettre en œuvre et nécessitent un effort minimal de programmation. Leur appellation vient du fait que chaque itération permet 52 P a g e

53 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales de se déplacer d un pas jusqu'à atteindre l objectif fixé au départ. Ces algorithmes sont généralement appliqués aux problèmes de minimisation de l entropie croisée. 14 Dans cette partie, nous allons décrire deux algorithmes faisant partie de cette catégorie : RAS pour le premier problème et DSS pour le deuxième. 1.4 L algorithme RAS : L algorithme RAS est un algorithme itératif pour résoudre le premier type de problèmes dont lequel une matrice A non négative, de dimension m x n doit être équilibrée jusqu à ce que le total de ses lignes et de ses colonnes soient égaux. Pour ce faire, chaque ligne est multipliée par une constante positive jusqu'à ce qu elle atteigne la somme désirée, la même opération est effectuée, ensuite, sur les colonnes. L algorithme RAS est une vieille méthode découverte et analysée par des chercheurs travaillant dans différents domaines et dans différents pays. Il a été proposé en 1937 par Kruitof qui l a appelé la méthode des facteurs jumeaux dont le principe était la prévision des flux de trafic entre les échanges dans un réseau de service téléphonique. Quant à Deming et Stephan, ils l ont utilisé pour estimer les cellules d un tableau de contingence et ils l ont appelé la méthode itérative des proportions. L algorithme est définit formellement comme suit : Soit A une matrice non négative de dimension m x n et deux vecteurs positifs de dimensions m et n respectivement : Etape initiale : k=0 et A 0 = A Etape 1 : (Ajustement des lignes) Pour i = 1...m, on définit : ρ i k = A k k est alors actualisée par : a ij u i j a k ij ρ k i a k ij, i = 1,2...m et j = 1,2...n. Etape 2 : (Ajustement des colonnes) Pour j = 1,2...n, on définit : σ j k = u j i a k ij On définit A k+1 par : a k+1 ij = σ k j a k ij, i = 1...m et j = 1,2...n. Etape3 : on remplace k k + 1, et on retourne à l étape 1. Pour mieux comprendre cet algorithme, nous allons par la suite avoir recours à la théorie des graphes. En effet, la structure du graphe met en évidence les problèmes conduisant à l ajustement des matrices et contribue à la compréhension de la structure mathématique 14 Cottle, Duval, and Zikan 1986, Lamond and Stewart 1981, Schneider 1989, 1988, and Tseng and Bertsekas. 53 P a g e

54 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales ainsi que l algorithme établit. On associe donc à la matrice A, le graphe direct G dont les sommets correspondent à l ensemble des lignes et colonnes de ladite matrice. Notons que le graphe G est biparti 15. Formellement : tel que : Pour une matrice A (m x n) non négative, on définit G= (V,E) le graphe associé à A V= {1,2...m} {1,2...n } et E= {( i, j ) / 1 i m, 1 j n et a ij > 0 } Les éléments a ij de la matrice A peuvent être interprétés comme le poids de l arc (i, j) du graphe G. Notre objectif est de déterminer une matrice X non négative dont les éléments x ij vérifient les contraintes du problème 1 : j i,j E x ij = u i pour i = 1,...m i i,j E x ij = v j pour j = 1...n Avec x ij 0 pour tout (i,j) E L algorithme RAS est appliqué de sorte que le poids de tous les arcs incidents à un sommet soit multiplié par une constante positive jusqu à ce que le somme des poids atteigne la valeur désirée. Bregman a montré que si les contraintes sur les lignes et les colonnes sont respectées, alors A k converge vers une matrice ajustée unique et qui minimise : i,j εe x ij ln ( x ij ) sous les contraintes citées auparavant. a ij Soit X la limite de A k générée par l algorithme RAS, il est nécessaire de montrer que X est aussi un scaling de A, autrement dit, montrer qu il existe deux matrices diagonales R et S de dimensions (n x n) et (m x m) respectivement tel que X= RAS. Si c est le cas, on pourra montrer alors que : r ii = s jj = Où ρ i k ρ i k k=1 pour i = 1, 2...m σ j k k=1 pour j= 1, 2.n et σ j k sont définis précédemment. Cette forme de la matrice X est l origine du nom de l algorithme. 15 Un graphe est dit biparti s il existe une partition de sous ensemble de sommets en deux sous ensembles U et V telle que chaque arête ait une extrémité dans U et l autre dans V. 54 P a g e

55 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales 1.5 L algorithme DSS: the Diagonal Similarity Scaling Dans cette partie, nous décrivons l algorithme servant à la résolution du problème 2 dans lequel, une matrice carrée donnée A doit être ajustée de façon à ce que la somme des éléments de la i ème ligne soit égale à la somme des éléments de la i ème colonne. La méthode consiste parmi les éléments de la matrice, ceux qui ne vérifient pas cette condition. Ainsi, la colonne et la ligne correspondante sont redimensionnées de façon que leurs sommes soient égales. Cette opération est répétée en produisant une suite infinie de matrices jusqu à ce que, sous certaines conditions, cette suite converge vers une matrice équilibrée. Mathématiquement : Soit A une matrice non négative de dimension (n x n) et nous voulons ajuster A tel que : j a ij = j a ji pour i = 1,2...n. L algorithme DSS est décrit formellement comme suit : Etape initiale : k=0 et A 0 = A k k Etape 1 : pour i = 1,2...n, on définit u i = j a ij et v i = j a ji Et on définit par la suite p comme l indice minimum qui satisfait : u p v p = max 1 i n u i v i Etape 2 : on définit α k tel que α k = v p u p Etape 3 : on définit A k+1 par : k α k a ij Si i= p, j p k+1 a ij = 1 k a α ij k Si j=p, i p k a ij Ailleurs 55 P a g e

56 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales Etape 4 : Faire k k+1 et retourner à l Etape 1. Soit D k une matrice diagonale dont les éléments de la diagonale pour tout i = 1...n sont définit par : α k Si i = p et k d ii = 1 Ailleurs Alors la matrice A k+1 définie à l Etape 3 de l algorithme est égale à D k A k D k 1. Ainsi, à l Etape 3, la p ème ligne et la p ème colonne sont multipliées par α k respectivement. On dit que le p ème indice est équilibré. et α k 1 De même que l algorithme précédent, celui-ci peut être décrit en utilisant la théorie des graphes avec, dans ce cas, un graphe directe avec n sommets et un arc pour tout élément non nul de A. Mathématiquement : Soit A une matrice de dimension ( n x n ), non négative et G = (V,E) le graphe correspondant à A tel que : V= {1,2,...n} et E= { ( i,j) \ 1 i,j n et a ij > 0 } Le problème dans ce cas serait de déterminer la matrice X de tel façon que : j i,j E x ij - j i,j E x ji = 0 pour i = 1...n Et x ij 0 L algorithme sélectionne le sommet p qui ne vérifie pas cette condition, par conséquent, les poids des arcs entrants et sortants du sommet p sont redimensionnés jusqu à la satisfaction de la condition par ledit sommet. La matrice A k générée par l algorithme DSS va converger vers une matrice unique (la matrice équilibrée) et si A est irréductible, alors X est donnée par : X = D A D 1 où D = k=1 D k. En outre, la matrice X est l unique matrice qui minimise : i,j E x ij [ ln ( x ij ) 1] sous les contraintes déjà citées. a ij L'algorithme DSS peut être étendu pour traiter des limites inférieures et supérieures sur les poids originaux en imposant des limites sur la minimisation de l'entropie. Ceci étant, étant donné la borne inférieure l ij et la borne supérieur u ij pour chaque (i,j) E, on pourra 56 P a g e

57 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales minimiser la fonction précédente en prenant comme contrainte supplémentaire l ij x ij u ij. 2 Application de la méthode RAS pour l estimation de la matrice des échanges interbancaires : 2.1 Présentation de la méthodologie de travail : Les chercheurs ne disposent généralement pas des informations complètes sur la distribution des prêts et emprunts entre les banques. Le recours donc à l estimation s avère nécessaire dans ce cas. Il s agit dans le notre, de l optimisation de la matrice des échanges interbancaires dont les marges sont collectées à partir des bilans des banques marocaines. Notre méthodologie d'estimation est basée sur le concept de minimisation de l entropie croisée (Voir Annexe 5) qui provient de théorie de l'information et qui désigne le résultat le plus probable compte tenu de la connaissance a priori de l'événement. Dans ce contexte, nous étions amené à chercher la matrice des échanges interbancaires (prêts et emprunts) par l algorithme RAS établit sous MATLAB et dont le principe est déjà présenté dans la section précédente, pour pouvoir analyser, par la suite, l effet de contagion dans le système bancaire compte tenu le risque de contrepartie ou de crédit. Ceci étant, le problème se présente généralement comme suit : Soit X de dimension (n x n) la matrice à estimer dont les éléments x ij signifie la somme prêtée par la banque i à la banque j, notons par a i et l j le total des prêts (colonnes) et des emprunts (lignes) respectivement. L objectif est donc de déterminer la matrice X proche une matrice X 0 donnée dont les marges sont a 0 0 i et l j respectivement, et qui satisfait un ensemble de contraintes linéaires sur les a i et les l j. Mathématiquement : min xij s/c : j x ij i log x ij x 0 ij i x ij = l j pour j = 1...n j x ij = a i pour i= 1...n x ij 0 Ce programme est résolu par l algorithme RAS en prenant les x 0 ij = a i l j total des colonnes Et contrairement à ce que la théorie dit sur l égalité des sommes des a i et l j, nous ferons de tel sorte que cette condition soit négligée par notre algorithme vu que le nombre des institutions prises en considération n est pas complet. 57 P a g e

58 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales Dans notre cas, la matrice X de dimension (7x7) aura la structure suivante : i 0 x 17 x 71 0 a 1 a N j l 1... l 7 La diagonale de la matrice X est nulle car, on ne peut avoir une banque qui échange avec elle-même. Dans ce qui suit, on commencera par exposer la méthode de résolution. Une analyse de la matrice obtenue selon les lignes et les colonnes sera ensuite présentée : 2.2 Analyse de la matrice des transactions interbancaires pour l année 2011 : Présentation de la matrice des échanges bilatéraux pour l année Le principe de l algorithme RAS note est simple. En effet : Pour donner au tableau X 0 la marge a i imposée, il suffit de multiplier chacune de ses lignes i par le rapport ( a i a i 0 ) correspondant, ainsi, sans modification du profil, le total de la ligne ne sera plus a 0 i mais ( a i a i 0 ) a 0 i = a i. De même, pour donner à la matrice X la marge l j, le programme multiplie chaque colonne j par ( l j l j 0 ). La difficulté est que ces deux opérations d ajustement ne sont pas compatibles entre elles : en ajustant à la marge l j, l ajustement fait à la marge a i est détruit... Pourtant en répétant les opérations d ajustement aux marges imposées diminue graduellement. Il y a convergence vers une matrice X ajustée, unique, aux marges imposées. Finalement, la matrice obtenue pour l année 2011 est présentée ci-dessous : Tableau 2: Matrice des échanges bilatéraux sur le marché interbancaire marocain pour l'année 2011 Bqe1 Bqe2 Bqe3 Bqe4 Bqe5 Bqe6 Bqe7 Bqe Bqe Bqe Bqe Bqe Bqe Bqe Source : MATLAB (Les données sont en Dhs). 58 P a g e

59 Chapitre I : Elaboration de la matrice des expositions bilatérales A partir de la matrice obtenue, nous pouvons dégager la répartition des prêts et emprunts dans le marché interbancaire marocain. Nous allons montrer dans le chapitre suivant, par l analyse du graphe correspondant que les trois banques phares sont les banques 1, 4 et 7 et notre matrice confirme bien ce résultat. NB : Les banques sont anonymes pour des raisons de confidentialité Analyse selon les colonnes : Tableau 3 : la part des prêts et emprunts des banques dans le total des colonnes Bqe1 Bqe2 Bqe3 Bqe4 Bqe5 Bqe6 Bqe7 Bqe1 0,00% 7,72% 0,22% 38,02% 4,92% 7,44% 41,68% 100% Bqe2 16,74% 0,00% 0,22% 34,31% 4,43% 6,71% 37,58% 100% Bqe3 15,68% 6,50% 0,00% 32,13% 4,13% 6,27% 35,27% 100% Bqe4 23,04% 9,58% 0,28% 0,00% 6,11% 9,23% 51,75% 100% Bqe5 16,33% 6,78% 0,19% 33,43% 0,00% 6,59% 36,68% 100% Bqe6 16,58% 7,04% 0,25% 34,17% 4,52% 0,00% 37,44% 100% Bqe7 24,14% 10,04% 0,29% 49,45% 6,41% 9,67% 0,00% 100% Source : EXCEL Le tableau ci-dessus confirme le résultat dégagé depuis la matrice des échanges. En effet, ce tableau montre que les banques les plus interconnectées sont la banque 1 qui prête 41,68% du montant total de ses prêts à la banque 7. De même, la banque 7 prête 49,45% du montant total de ses prêts à la banque P a g e

60 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain CHAPITRE II : Analyse du réseau interbancaire marocain On fait fréquemment référence en matière d étude des fragilités financières à la métaphore de l effet de domino. Or, en suivant cette métaphore, et de manière littérale, il est avéré que l ampleur de la chute des dominos les uns derrière les autres dépend clairement de la façon dont ils sont disposés les uns par rapport aux autres. Ceci dit, la structure ou la topologie du réseau est essentielle pour comprendre les phénomènes de contagion dans les réseaux interbancaires. Le recours à la théorie des réseaux pour analyser les fragilités financières représente une avancée encore peu exploitée. 1 Revue de littérature : Trois contributions essentielles s attachent à ce sujet et intègrent des éléments de la théorie des réseaux pour expliquer les fragilités financières. Il s agit des articles d Allen et Gale (2000), de Freixas, Parigi et Rochet (2000), et, de Lagunoff et Schreft (2001). Les premiers visent à mesurer les effets liés aux prêts interbancaires face à un événement systémique. Ils s attachent alors à étudier deux structures particulières. La première, dénommée réseau complet, est une structure dans laquelle chaque banque réalise un dépôt z dans chacune des autres banques. En terme de graphes, on est face à un réseau dirigé complet. La seconde, dénommée réseau incomplet, est une structure dans laquelle chaque banque détient un dépôt dans la banque de la région adjacente. En terme de graphes, on est alors face à un graphe dirigé circulaire. Figure 3: Structures des réseaux étudiées par Allen et Gale (2000) Réseau dirigé complet Réseau dirigé circulaire Source : Elaboré par les auteurs Dans ces deux structures, les auteurs supposent que le réseau fait face en t = 1 à une demande de liquidité non-prévue, de sorte que la quantité de liquidité disponible est inférieure à la quantité de liquidité demandée par les déposants. Cette demande non-anticipée correspond à la réalisation de l événement systémique, catalyseur de la contagion. Ils 60 P a g e

61 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain montrent alors que la structure a une influence claire sur la propagation de l événement systémique au long du réseau. Si le réseau interbancaire est incomplet (circulaire), l excès de demande de liquidité conduit à une liquidation anticipée par toutes les banques de leurs actifs interbancaires, et par suite à la faillite en chaîne de tous les établissements en raison de courses à la banque des déposants. En revanche, le réseau complet est plus résistant aux crises dans le sens où il existe des valeurs des paramètres pour lesquelles la faillite généralisée est le résultat d équilibre pour le réseau incomplet alors qu il n y a pas de course à la banque généralisée dans le cas du réseau complet. En effet, dans le réseau complet l exposition bilatérale des banques est moindre. Le dépôt réalisé par chaque banque auprès de ses partenaires est plus faible que dans le cas où le réseau est incomplet, la perte est alors moins élevée en cas de défaillance d une banque partenaire. Au final, Allen et Gale (2000) retrouvent sur une échelle interbancaire, les résultats de Diamond et Dybvig (1983).Ces derniers montrent que les agents ont intérêt à agir collectivement en créant des banques mutualistes pour s assurer contre le risque d être précoce. Allen et Gale (2000) montrent, eux, que les banques ont intérêt à l action collective de s assurer contre le risque d être frappé par un choc haut de liquidité. Cette mutualisation des risques passe par l échange des dépôts ex-ante. De plus, Allen et Gale (2000) montrent que cette action collective est porteuse de risques dans la mesure où la topologie du réseau est en mesure de transformer un petit événement systémique en crise de grande ampleur. La capacité d un événement systémique à se propager le long du réseau comme une fonction de la structure du réseau est un résultat que l on retrouve dans la contribution de Freixas, Parigi et Rochet (2000). Chez eux, on retrouve les deux structures étudiées par Allen et Gale. Le cas du réseau incomplet correspond à la chaîne de crédit dans lequel les lignes de crédits sont ouvertes entre deux banques adjacentes seulement. Le cas diversifié correspond au réseau complet, dans lequel chaque banque échange une quantité identique de déposants, et pour lequel chaque banque ouvre une ligne de crédit aux autres banques du réseau. La troisième structure étudiée est celle du " centre monétaire " dans laquelle une banque joue le rôle de pivot pour les autres banques. On est alors face à une structure de graphe en étoile. Dans le cas du " centre monétaire " l existence de faillites contagieuses dépend des paramètres du modèle. Les auteurs montrent, en effet, que dans certains cas la faillite d une banque liée au " centre monétaire " n affecte pas ce dernier, alors que la faillite du centre a une grande portée systémique dans la mesure où elle entraîne des faillites en chaîne de banques dans son voisinage. Pour prévenir ces effets de contagion, les banques ont à leur disposition un certain nombre de techniques dont les effets ne sont pas toujours tranchés. Le recours à des prêts interbancaires avec collatéral comme avec les prises en pensions est un moyen de freiner la 61 P a g e

62 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain contagion. Cependant, l existence d un marché de prise en pension peut conduire à la disparition du marché interbancaire international non assuré comme le notent Freixas and Holthausen (2001). Ce résultat provient d un problème d information asymétrique entre marché interbancaire intérieur, et marché interbancaire international. En cherchant un prêt interbancaire non assuré sur le marché international, une banque se signale comme ayant été dans l impossibilité d obtenir ce prêt sur le marché domestique des prises en pension où l information entre établissements est plus complète. L article de Lagunoff et Schreft (2001) ne porte pas sur les réseaux interbancaires, mais modélise un réseau financier de portefeuilles d investissement dont les participations sont liées. En terme de graphes, ceci se traduit comme suit : un réseau de participations relie les agents au travers de projets d investissements. Ces projets nécessitent pour fonctionner la présence de deux investisseurs. Les agents ne connaissent pas leurs partenaires d investissement : la composition des portefeuilles est une information privée. La chaîne d investissement peut donc se représenter comme suit : Figure 4 : Réseau financier à 6 agents et 6 projets à la Lagunoff et Schreft (2001) Agent financier Agent financier Projet Projet Source : Elaboré par les auteurs 62 P a g e

63 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain A l origine, l économie est donc représentée par une chaîne fermée reliant les investisseurs via les projets (voir graphe ci-dessous). Des chocs sur les fondamentaux conduisent à la faillite un certain nombre de projets d investissement. Ces chocs se traduisent par la disparition de certains projets. La chaîne, fermée, devient ouverte. Les liens permettent alors à ces chocs localisés sur les fondamentaux de se propager entre les différents intervenants. Les agents ayant investi dans ces projets en faillite réallouent leurs portefeuilles en plaçant systématiquement leur richesse restante en actif sans risque. En réallouant leurs portefeuilles, les agents brisent une partie des liens du réseau et ils retirent, par la suite, une partie de leurs investissements dans d autres projets. Deux types de crises contagieuses peuvent alors avoir lieu, selon que les agents soient ou non prévoyants. La première se réalise si les agents, non prévoyants, ne réallouent leurs portefeuilles qu en réaction à des pertes effectives enregistrées. La crise est donc graduelle et suit la rupture progressive des liens d investissement au fur et à mesure des pertes enregistrées par les agents le long de la chaîne. Il n est alors pas réellement possible de caractériser la crise dans la mesure où son ampleur ne dépend que de l ampleur des chocs initiaux qui sont aléatoires. Dans le second type de crise, les agents prévoyants prennent en compte les conséquences futures de leurs actions, et anticipent le comportement des autres agents. Dans ce cadre, il est rationnel pour eux de se prémunir contre d éventuelles pertes futures dues à la contagion en retirant leurs investissements des actifs risqués pour investir dans l actif sans risque. Le problème de décision est alors dynamique. Contrairement à l équilibre de contagion myope, on peut caractériser la fragilité à laquelle l économie est confrontée. Plus les agents décident de rompre précocement leurs liens de portefeuille plus l économie est considérée comme fragile. Il apparaît que la fragilité est une fonction croissante de la taille de l économie. Plus l économie comporte d agents (et de projets), plus la date de ré-allocation préventive est précoce (pour un degré de diversification donné invariant). La contribution de Lagunoff et Schreft (2001) est donc l une des premières tentatives d intégrer une structure de réseau dans des modèles de contagion financière. Leur modèle souffre cependant d un certain nombre de limites. En particulier, la structure choisie détermine le degré de diversification, et pourrait être non neutre sur les résultats. Il serait légitime de tester leur robustesse sur d autres types de structures. Ils n étudient pas non plus la capacité des différents réseaux à décentraliser ex-ante l allocation Pareto optimale définie dans leur contribution comme l allocation qui permet de satisfaire toutes les opportunités d investissement. La prise en compte de la " dimension réseau " dans l analyse des fragilités bancaires ouvre donc une nouvelle piste pour étudier la nature et l ampleur des risques pris par les banques de manière individuelle, ainsi que les risques portés par le système bancaire dans son ensemble. 63 P a g e

64 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain 2 Application de la théorie des réseaux sur le marché interbancaire marocain : 2.1 Concepts généraux : Le concept général d un réseau est assez intuitif. En fait, un réseau est un graphe contenant un ensemble de nœuds liés les uns aux autres. Ces derniers peuvent être des particuliers dans le cas social, des pays dans le cas macroéconomique ou des entreprises dans le cas microéconomique. Les liens entre deux nœuds représentent une interaction ou une relation directe entre eux : par exemple dans le contexte social, le lien peut représenter une relation amicale ou conjugale entre les Hommes, tandis que dans le cas macroéconomique, il peut être un accord de libre échange, etc. Dans le contexte des systèmes financiers, les nœuds du réseau représentent les institutions financières tandis que les liens représentent les expositions mutuelles entre ces institutions. En effet, dans notre étude par expositions nous voulons dire les prêts et les emprunts interbancaires. L importance de l analyse de réseau dans les systèmes financiers provient du fait qu elle sert à évaluer la stabilité financière du système et prévoit la partie la plus systémique du réseau interbancaire. 2.2 Structure du marché interbancaire marocain : Dans notre étude, nous supposons que la structure du marché interbancaire est «une structure complète», vu que toutes les banques sont interconnectées. Cette hypothèse est bien illustrée par la matrice ci-dessous : Figure 5 : Tableau représentant l'interconnexion entre les sept constituants du système bancaire Source : calcul effectué par Ucinet Dans la figure 5, les 1 représentent l existence du lien entre deux nœuds du graphe et les 0 montrent qu il n y a aucun lien. Dans notre cas, on remarque que toutes les banques sont liées, cela explique que l hypothèse posée sur la structure est vérifiée. Pour ce qui concerne 64 P a g e

65 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain les 0, on a déjà supposé qu une banque ne peut pas prêter et emprunter de/à elle-même, d où une diagonale nulle. 2.3 Représentation du réseau interbancaire marocain : Une fois les matrices des expositions ont été calculées et toutes les hypothèses sont vérifiées, nous pouvons représenter le réseau interbancaire marocain en 2011 ainsi que son évolution sur la période L une des particularités d Ucinet est le fait qu il met en évidence les transactions interbancaires. En effet, l épaisseur de chaque ligne reliant deux nœuds est proportionnelle à l ampleur de l exposition entre les deux institutions. Figure 6 : Représentation du réseau interbancaire marocain en 2011 Source : graphique effectué sous Netdraw En 2011, nous constatons que la banque 7 est fortement exposée à l ensemble des banques du réseau et plus exactement aux banques 4 et 1. Ceci dit que la banque 7 joue un rôle très important dans le réseau interbancaire marocain, autrement dit, cette banque peut être la banque systémique dans le système bancaire. Les trois banques 1, 4 et 7 peuvent former le triangle le plus systémique au sein du réseau interbancaire marocain, comme nous le remarquons dans la figure Voir tableau en annexe 7 65 P a g e

66 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain Figure 7 : Triangle systémique dans le réseau interbancaire marocain en 2011 Source : graphique effectué sous Netdraw 2.4 Agents clés du réseau interbancaire marocain : Ce qui est le plus intéressant dans l analyse de réseau, c est le fait de se demander s il existe une certaine connexion ou quelques acteurs clés dans le réseau qui, s ils sont touchés par la crise, cela va faire écrouler le système interbancaire bancaire et induira par la suite une faillite des grandes institutions financières du pays, ainsi qu une dégradation des marchés financiers et finalement à une crise économique. Le logiciel que nous avons choisi, Ucinet, contient des mesures plus sophistiquées pour caractériser la situation d un nœud dans un graphe, dans notre cas, nous nous sommes intéressées par la situation à chaque banque au sein du réseau interbancaire. Nous utiliserons les mesures suivantes : Eigenvector : (nommés aussi vecteurs propres) cette commande nous permet de rechercher les acteurs clés et les plus centraux dans le réseau. Si un nœud a un Eigenvector grand cela signifie que la banque concernée est fortement connectée, d où son importance dans le réseau. Degrees : Linton Freemann (un des développeurs d UCINET) a élaboré des mesures de centralité des acteurs en calculant leurs flux entrants (les Indegree ) et leurs flux sortants (les Outdegree ). En effet, si le Indegree (les Outdegree) est grand alors le nœud reçoit (renvoie) le plus de flux dans le réseau et vice-versa. 66 P a g e

67 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain La figure 8 représentée ci-après, donne les résultats des mesures citées auparavant dans le cas du réseau interbancaire marocain en Figure 8 : les vecteurs propres de la matrice des expositions interbancaires de 2011 Source : calcul effectué par Ucinet La figure 8, nous donne une idée sur les acteurs clés dans le système interbancaire. En fait, les valeurs suivantes indiquent celles des vecteurs propres de la matrice de transactions interbancaire. Si elles sont grandes alors cela prouve que les banques associées à ces valeurs sont des acteurs principaux du système. Nous constatons par la suite que les banques 4 et 7 dominent le marché en 2011 ainsi que la banque 1. Dans la figure 9, nous constatons que les banques 7, 4 et 1 ont les plus grands Indegree et Outdegree dans le système. Par la suite, on conclut que la banque 7 est celle qui prête le plus aux autres banques contrairement à la 6. De même, la banque 4 est la banque qui emprunte le plus par opposition à la banque 3. Figure 9 : les flux sortants et entrants des nœuds du réseau interbancaire marocain en 2011 Source : calcul effectué par Ucinet Ces résultats prouvent que les banques 4 et 7 jouent un rôle important dans le système interbancaire. Donc, nous pouvons conclure que les banques 1, 4 et 7 sont les banques les plus importantes dans le système interbancaire marocain en La prise en compte de la dimension réseau dans l analyse des fragilités bancaires ouvre une nouvelle piste pour étudier l ampleur des risques, notamment le risque de contrepartie ainsi que les risques portés par le système bancaire dans son ensemble. Nous avons analysé les liens entre les sept banques que nous avons prises en considération afin d en 67 P a g e

68 Chapitre II : Analyse du réseau interbancaire marocain déduire la structure du système bancaire. Dans le chapitre suivant, il s agira de mesurer l influence de l architecture du réseau sur l ampleur de la contagion et de la propagation de cette dernière suite à un choc soudain ou un événement systémique. 68 P a g e

69 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain CHAPITRE III : Contagion dans le système interbancaire marocain Les banques constituent le cœur du système de propagation des crises financières, vu qu elles mènent des opérations communes au sein du réseau interbancaire. Ceci dit, si une crise affecte un établissement de crédit, cela peut contaminer le reste du système. Les économistes utilisent le mot «contagion» par risque de contrepartie pour décrire cet effet de contamination au sein du système bancaire. Le principal but du présent chapitre est d évaluer les conséquences d une faillite bancaire, un défaut de contrepartie ou un choc de liquidité lors desquels un problème systémique se répand d une banque à une autre. Nous nous intéresserons, dans une première partie, aux différentes études réalisées en insistant sur celles ayant traité les mécanismes de contagion liés au fonctionnement des dettes interbancaires (risque de contrepartie), ensuite, la modélisation de l effet de contagion sera faite au travers d un algorithme suivant trois étapes. Nous examinerons dans une troisième partie, la propagation de l effet de contagion à travers un ensemble de scénarios selon trois niveaux du taux de perte. 1 Revue de littérature : Dans la littérature, il y a un certain nombre d ambiguïtés concernant la définition de la contagion car il n y a pas d identifications théoriques ou empiriques sur lesquelles les auteurs s accordent. La définition classique de la contagion s appuie sur le mécanisme dit de la «boule de neige» où le petit choc qui frappe initialement une banque, une région ou un pays se propage par contagion dans tout le système bancaire d un pays ou dans une région géographique. Au niveau du système bancaire à plusieurs banques, les ruées peuvent se généraliser par contagion aux banques d un pays ou d une région, menaçant la solidité du système bancaire dans son ensemble. La contribution la plus importante à l analyse de la contagion est apportée par Allen et Gale (2000) qui ont montré que le facteur le plus important pour déterminer la dimension de la contagion est la typologie (la structure) des liaisons interbancaires. Les auteurs distinguent trois types de structures de marché interbancaire : (i) la structure complète où les banques sont symétriquement liées à toutes les autres banques du système, (ii) la structure incomplète où les banques sont liées seulement aux banques adjacentes et (iii) la structure incomplète déconnectée où deux marchés interbancaires déconnectés coexistent. La structure complète est moins vulnérable à la contagion par rapport à la structure incomplète car les effets d une crise individuelle de liquidité sont absorbés par un nombre élevé de banques. Freixas, Parigi et Rochet (2004) distinguent une quatrième structure «the Money Center Bank» où le centre est symétriquement lié à toutes les autres régions (banques) du 69 P a g e

70 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain système, sans que les banques soient reliées entre elles. Ils montrent que la faillite d une banque liée au centre ne déclenche pas la faillite du centre ou des autres banques, mais, en revanche, la faillite du centre déclenche la faillite de toutes les banques reliées à lui. La forme moderne de la panique bancaire est liée au refus par les autres banques de renouveler leurs financements interbancaires auprès d un établissement particulier parce qu elles ont des doutes sur la solvabilité de cet établissement. La faillite d une banque est susceptible de modifier le comportement des déposants des autres banques favorisant ainsi la propagation de la crise. A cet égard, dans un autre papier, Freixas et Parigi (1998) mettent en évidence que la défaillance d une seule banque, en rompant la chaîne des paiements interbancaires, peut déclencher une cascade de faillites bancaires. Freixas (1999) distingue deux mécanismes de contagion par les ruées des déposants : l une est la contagion pure à la Diamond et Dybvig (1983) et l autre est la contagion par la similitude des actifs. En premier lieu, la contagion purement spéculative se produit lorsque les gros déposants d une banque se précipitent pour retirer leurs dépôts suite à la fermeture d une autre banque car, en absence d information précise, ils révisent à la baisse leur estimation de la qualité des actifs de leur banque. En second lieu, la contagion par la similitude des actifs se produit parce que les banques investissent dans des actifs similaires. En effet, une banque peut tomber en faillite à cause de la faible rentabilité des ses investissements, ce qui a des répercussions sur le comportement des déposants des autres banques ayant financé des actifs identiques. En cherchant à se protéger contre les éventuelles pertes, expliquées bien évidemment par la baisse de la valeur de ces actifs, les déposants vont liquider leurs dépôts, contribuant ainsi à la propagation de l insolvabilité à toutes les banques où les actifs ont des rendements corrélés. Les deux mécanismes de transmission posent à nouveau la question de l interaction entre le risque de liquidité et le risque de solvabilité. Dans le premier cas de contagion, les ruées sont inefficaces parce qu elles aboutissent à la fermeture des banques solvables. Dans le second cas, les ruées sont efficaces car elles frappent principalement les banques ayant une faible rentabilité de leurs actifs, donc les banques sont insolvables. Les études empiriques ont porté sur les systèmes bancaires nationaux. Ainsi, deux approches différentes ont été adoptées dont la première consiste à simuler les effets de la défaillance d une banque. Upper and Worms (2004) ont été les premiers à utiliser la méthode de la maximisation de l entropie pour estimer la matrice des expositions bilatérales pour les banques individuelles allemandes et analyser la possibilité de la contagion dans le secteur bancaire allemand. Leur modèle a été plus désagrégé que celui d Allen et Gale (2000) et de Freixas et al (2000) car ils ont réussi à combiner ces deux approches. En revanche chez Upper et Worms (2002), la contagion ne se limite pas à un petit nombre d'établissements, les plus petits ou les plus fragiles. Même si cette contagion voit son ampleur limitée par un 70 P a g e

71 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain certain nombre de sécurités, la faillite d'une seule grande banque allemande peut conduire selon leurs résultats à la disparition de 15 % du total des actifs du système bancaire. Dans une étude similaire sur le marché interbancaire britannique, Wells (2002) démontre que la contagion n est possible qu à la condition qu une grande banque avec une bonne notation soit en cessation de paiements. Dans le marché américain, Furfine (2003) souligne que la probabilité de faillite en chaîne est très faible dans la mesure où les actifs agrégés des banques en faillite ne dépassent jamais 1% du total des actifs des banques commerciales. L effet domino issu de l enchainement des faillites sur plusieurs périodes subséquentes a été estimé en suivant des méthodes proches de celle adoptée par Upper and Worms sur différents marchés nationaux. Ainsi, Sheldon and Maurer (1998) s intéressent-ils au marché interbancaire suisse, Degryse and Nguyen, 2004 au marché Belge et Mistrulli (2007) en Italie. Tous ces travaux ont montré que les effets de contagion dépendent des pertes subies par les banques créancières dans le cas d insolvabilité des banques débitrices. L effet de contagion diminue avec la diminution du taux de perte, il varie pour presque tous les pays entre 13% et 42%. Il apparaît, quel que soit le marché, que la contagion interbancaire demeure limitée, sauf à présenter quelques caractéristiques particulières : la faillite d'une «très grande» banque pour Maurer et Sheldon [1998], ou Wells (2002) qui ajoute une deuxième condition sur la notation de la banque en défaut. Une deuxième approche estime la contagion en considérant une plus grande variété de risques et de facteurs. Dans ce contexte, et en complétant Maurer and Sheldon (1998), Muller (2003) a tenté de combiner une approche en termes de réseau et une simulation mesurant le risque de contagion sur le marché interbancaire suisse. L innovation repose sur la prise en compte d une deuxième cause de contagion, elle provient, en effet, non seulement de l exposition au risque sur le marché interbancaire mais aussi de la réduction de la liquidité disponible sur le marché interbancaire en cas de faillite d'un ou de plusieurs établissements. L'auteur conclut que l'architecture du réseau a une influence considérable sur la contagion. Cette conclusion se retrouve chez Degryse et Nguyen (2004) dans leur étude sur le risque de contagion sur le marché interbancaire belge sur la période Ils soulignent que le passage d'une structure complète dans laquelle toutes les banques sont liées les unes aux autres à une structure de Money Center Bank conduit à une diminution du risque de contagion ainsi que de l'ampleur de la crise. Ils montrent, en outre, que la plupart des transactions interbancaires transitent par l intermédiaire des banques de grandes tailles. Une autre approche estime le risque de contagion en prenant en compte un plus large ensemble de chocs possibles. Elsinger et al. (2002) simulent l influence de trois chocs joints (sur les taux d intérêts, sur le taux de change, et une forte volatilité sur les marchés financiers) sur les flux de paiements interbancaires pour les banques autrichiennes. Ces chocs déterminent tant la valeur nette de chaque banque que la faisabilité des paiements interbancaires. Ils distinguent deux types d insolvabilité : la première est issue de l exposition aux différents chocs, c est 71 P a g e

72 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain donc une exposition directe ou de premier ordre, alors que la seconde est issue de l effet domino, c est donc une exposition indirecte ou de second ordre. Les simulations de faillites des banques suite aux chocs joints indiquent que, bien que la probabilité de défaut en chaîne (contagion) soit faible par rapport à la probabilité totale de défaut, dans certains cas la contagion est responsable de 75% des faillites. Leurs simulations proposent également deux types de structures pour le marché interbancaire : l une dans laquelle la structure est complète,, et l autre dans laquelle la structure est incomplète. Leurs résultats montrent que la contagion est plus forte dans le cas d un réseau complet que dans le cas d un réseau incomplet. Ce résultat est très intéressant dans la mesure où il vient, semble-t-il, affaiblir les résultats standards sur les effets de diversifications selon lesquels le risque décroît avec le degré de diversification du portefeuille. Lehar (2003) s intéresse, quant à lui, à la corrélation entre les portefeuilles de banques. Cette corrélation estimée permet de calculer différentes mesures pour le risque systémique pour un ensemble de banques qui peuvent être liées tant directement par des relations interbancaires bilatérales que de manière indirecte par la similarité de leurs portefeuilles, ou, par la présence en portefeuille d actifs soumis à des risques identiques. Quant à Co-Pierre Georg et Jenny Poschmann 17, ils ont développé un modèle du marché interbancaire qui regroupe trois critères i) Le comportement des agents doit être bien enraciné dans les principes fondamentaux ; ii) Les deux types du risque systémique (au sens large et étroit) peuvent être analysé iii) La banque centrale doit être incluse dans le modèle car elle a une influence majeure sur le marché interbancaire. Leur modèle prend en considération les actifs risqués et les fluctuations des dépôts comme sources possibles de contagion et du risque systémique en suivant le modèle de Iori et Al (2006) et celui de Nier et Al (2007) en quelques aspects. Il permet aussi d étudier l effet direct de contagion ainsi que les chocs communs. Après avoir survolé la littérature et présenter les travaux récents sur la question de l évaluation de l effet de la contagion sur le système bancaire, la partie suivante repose sur programmation sous Matlab de l algorithme indiquant l effet de contagion en cas de défaut selon deux tours ou deux étapes. 17 Les principales idées de ces auteurs sont présentées dans le tableau regroupant les différents travaux par auteur. (Voir Annexe). 72 P a g e

73 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain 2 «Round-by round algorithm» : Afin d évaluer le risque systémique de contagion, il s avère nécessaire de connaître l importance des transactions dans le secteur interbancaire marocain. Les coefficients qui relatent les engagements interbancaires ainsi que les fonds propres des banques, comptent parmi les mesures nécessaires pour évaluer le risque de contagion. D où l estimation de la matrice des expositions bilatérales entre les banques dans le premier chapitre de cette partie. En plus de cette matrice, on aura besoin dans le présent chapitre du capital des banques pour pouvoir vérifier les relations (1) et (2) utilisées dans les deux stades de contagion cités par la suite. Le défaut de paiement d une banque dans le système bancaire est postulé comme point de départ de notre algorithme. Ce problème conduit par la suite à une dégradation brutale de la stabilité financière par effet de contagion via le marché interbancaire. 2.1 Stade de contagion primaire : Telle une pathologie ou un virus qui se transmet entre les êtres humains et de manière directe ou indirecte. La contagion se propage à travers les expositions interbancaires dans le canal financier et affecte la majorité et parfois la totalité des membres du réseau. En effet, une fois la première banque touchée par une insolvabilité soudaine et idiosyncrasique, toutes les banques qui ont une exposition directe ou indirecte à cette dernière sont menacées d être affectées. Dans ce premier rang, on s intéresse aux expositions directes, autrement dit, aux banques qui interagissent directement avec la banque i supposée en faillite à t=0. Après, on observe l impact de ce défaut sur le réseau interbancaire à t=1. Soit une banque j liée à la banque i via les échanges interbancaires, comme le présente la figure 10 dans le cas le plus simple d un réseau dirigé à deux banques: Figure 10 : Réseau à deux banques i j Expositions bilatérales entre les deux banques i et j Source : Elaboré par les auteurs 73 P a g e

74 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain La banque j tombe en faillite si la valeur de ces expositions bilatérales face à la banque i, X ji, multipliées par un taux de perte λ est supérieure au capital «Tier-one 18» de la banque j, noté C j. Mathématiquement, la banque j tombe en faillite à t=1 si : λ X ji > C j (1) Rappelons que : X ji est l exposition bilatérale de la banque j sur la contrepartie i C j est le Tier-one capital de la banque j λ est le taux de perte en cas de défaillance de la banque i. 19 Cette relation est valable pour toute banque j directement liée avec i. donc on peut illustrer cela comme suit : Figure 11: Réseau à j+1 banques i 1 5 j Source : Production personnelle 2.2 Stade de contagion secondaire : «L effet de domino» au sein du système bancaire peut être assimilable à l effondrement des tours jumelles du World Trade Center (WTC) le 11 septembre En fait, l écroulement de l un des étages supérieurs a provoqué l effondrement en chaîne des étages inférieurs. Dans notre cas on a déjà traité l effondrement de l étage supérieur du réseau bancaire, maintenant passons à la deuxième partie de l algorithme. 18 Le Tier- one capital : est la partie la plus solide des capitaux propres des institutions financières. Il est nommé aussi le corps capital de la banque. Le Tier-one capital rassemble essentiellement le capital social, les résultats mis en réserve et autre sommes propre à la banque. Ce terme a été défini par les accords de Bâle I sans être modifié substantiellement par Bâle II. 19 Remarque : le taux de perte = (1-taux de recouvrement) 74 P a g e

75 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain On s intéresse dans ce rang aux banques contaminées dans le premier ainsi que leurs liens avec les autres banques k non affectées du système. Donc chaque banque peut disposer d un ou plusieurs liens vis-à-vis une ou plusieurs autres banques du réseau. La figure 12 propose une des situations possibles dans ce cas : Figure 12: Illustration des deux stades de contagion par un réseau à trois banques Stade de contagion primaire i j Stade de contagion secondaire k Source : Elaboré par les auteurs Les défaillances successives des banques i et j ont un impact cumulé sur la banque k. Dans ce deuxième rang, la banque k tombe en défaillance si le total de ses expositions vis-àvis des banques i et j excède son Tier-one capital, autrement dit : λ (X ki + X kj ) > C k (2) Pour résumer, suite à la défaillance d une banque initiale, deux stades de contagion peuvent être distingués : Figure 13: les étapes de contagion dans le système bancaire marocain Défaillance initiale Stade de contagion primaire Stade de contagion secondaire Source : Elaboré par les auteurs Après avoir expliqué l algorithme de contagion, on exposera quelques applications de simulation ayant comme objectif principal l illustration de la propagation de cet effet au sein du marché interbancaire marocain. 75 P a g e

76 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain 3 Evaluation du risque de contagion : Exercice de simulation dans le marché interbancaire marocain : L exercice de simulation sert principalement à appliquer l algorithme «Round-byround» implémenté sous MATLAB dans le cas du marché interbancaire marocain. Cet exercice se base principalement sur la matrice des expositions bilatérales de l année 2011 élaborée dans le premier chapitre ainsi que le vecteur du Tier-one capital extrait des rapports annuels 2011 des sept banques choisies. En ce qui concerne la méthodologie de travail, en premier lieu, on choisit une banque i qui tombera en faillite dans la première étape, cette dernière déclenchera une crise systémique dans le réseau interbancaire par effet de domino. Dans notre cas, nous examinerons l effet du défaut de chaque banque du système sur les autres, cette analyse porte sur plusieurs scénarios ; un scénario optimiste, un scénario moyen et un pessimiste. 3.1 Scénario optimiste : Ce scénario est caractérisé par un taux de perte faible, nous avons opté par la suite pour un taux de perte de 10%. La matrice Sf représentée dans la figure 14, est de dimension (7x14). Nous constatons que la matrice contient deux blocs : le premier concerne le stade de contagion primaire et le deuxième celui du stade de contagion secondaire. Les lignes de la matrice Sf représentent les banques qui feront un défaut de paiement en premier et déclencheront la crise systémique par effet de contagion. Les éléments de Sf expriment la situation des j éme et le second stade, respectivement. et les k éme banques dans le premier Avec : 0 si la j éme ou la k éme banque n est pas tombée en faillite ; 1 si la j éme ou la k éme banque est tombée en faillite. 76 P a g e

77 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 14: Représentation matricielle de l'effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte égal à 10% Stade de contagion primaire Stade de contagion secondaire Source : MATLAB Pour faciliter la lecture de la matrice, on représente dans la figure 15 la quatrième ligne de la matrice Sf. Ce vecteur ligne montre la propagation de l effet de contagion suite à la défaillance de la banque 4. En fait, nous remarquons que si la banque 4 n est pas assez solide pour faire face à sa dette, la banque 7 tombera en panne par effet de contagion via le canal interbancaire marocain. Figure 15: La ligne associée à la défaillance de la banque 4 Source : MATLAB La chute de la banque 7 suite à la défaillance de la banque 4 par effet de domino, peut être expliquée par l importance des expositions entre les deux banques. Mais cette justification n est pas pertinente, vu que le risque systémique de contagion ne peut être expliqué à partir d un seul critère. En fait, l analyse des crises financière rend difficile la détermination d un critère simple et unique commun à l ensemble des établissements financiers. 77 P a g e

78 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Pour illustrer l effet de contagion amorcé par la défaillance de la banque 4, nous exposerons dans la figure 16 la propagation de la contagion au sein du système interbancaire marocain : Figure 16: Illustration de la propagation de l'effet de contagion dans le cas où la banque 4 fait défaut et pour un taux de perte de 10% 7 4 Stade de contagion primaire Banque qui a tombé dans le 1 er rang ) Banque qui a déclenché l effet de contagion Source : graphique effectué sous Netdraw Par ailleurs, la figure 14 nous montre que le marché interbancaire ne sera pas totalement endommagé. Et cela peut être justifié par le fait que le secteur bancaire marocain présente un degré de diversification assez développé. En effet, le système bancaire marocain est similaire à celui des pays dotés d un niveau de développement financier plus élevé, comme le pays du matin calme : la Corée du Sud Scénario moyen Le scénario moyen est caractérisé par un taux de perte moyen, supposé égal à 50%. Nous représentons à l aide de l algorithme «Round-by-round» implémenté sous MATLAB, la matrice Sf de deux blocs du deuxième scénario : 20 «Système financier marocain : Pour une convergence accélérée vers les standards de l Union Européenne», MEF, Mars P a g e

79 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 17: Représentation matricielle de l'effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte de 50% Stade de contagion primaire Stade de contagion secondaire Source : MATLAB Nous remarquons que si une des trois banques phares 21 du système n arrive plus à honorer ses dettes, alors ce défaut aura un impact sur les deux autres. Pour mieux illustrer la situation, nous prendrons comme exemple la défaillance la banque 1 (voir la figure 18) : Si cette banque n arrive plus à financer sa dette, elle aura un effet sur les banques 4 et 7 dans le stade de contagion primaire via le canal interbancaire et aucune banque dans le stade secondaire. Figure 18: La ligne associée à la défaillance de la banque 1 Source : MATLAB 21 Banques 1, 4 ou 7 79 P a g e

80 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain La figure 19 représente la propagation de la contagion suite à la défaillance de la banque 1 à un taux de perte égal à 50% : Figure 19: Illustration de la propagation de l'effet de contagion dans le cas où la banque 1 fait défaut et pour un taux de perte égal à 50% Stade de contagion primaire Banque qui a tombé dans le 1 er rang Banque qui a déclenché l effet de contagion Source : graphique effectué sous Netdraw Après avoir étudié l impact de la défaillance d une des banques clés sur les autres banques du système, nous remarquons que la chute de l une des banques 3 ou 5 n aura aucun effet sur le système à un taux de 50%. Or, si une des banques 2 ou 6 atteint un seuil donné de dettes par rapport à son capital. Il y a un risque réel que la défaillance de cette dernière causera la faillite de la banque 7 par effet direct et les banques 1 et 4 par effet indirectement. Nous illustrerons dans la figure 20, la propagation de l effet de contagion dans le système bancaire marocain en P a g e

81 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 20: Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 6 fait défaut et pour un taux de perte égal à 50% Stade de contagion primaire Banque qui a tombé dans le 1 er rang Stade de contagion secondaire Banque qui a tombé dans le 2éme rang Banque qui a déclenché l effet de contagion Source : graphique effectué sous Netdraw 81 P a g e

82 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain 3.3 Scénario pessimiste : Dans ce scénario, nous supposons que le taux de perte est fixé à 100% Figure 21: Représentation matricielle de l effet de contagion dans le système interbancaire marocain en 2011 pour un taux de perte égal à 100% Stade de contagion primaire Stade de contagion secondaire Source : MATLAB Source : MATLAB La matrice représentée dans la figure 21, permet de constater que si l une des banques clés atteint la frontière en matière de dette et ne peut plus rembourser. Nous trouverons un résultat identique à celui du scénario moyen. De même pour la banque 3, le résultat pour un taux de 100% est identique à celui de 50%. Pour ce qui concerne la banque 5, on remarque que dans le premier stade, cette banque peut causer la chute de la septième banque ainsi que les banques 1 et 4 dans le deuxième stade. Ce résultat est illustré dans la figure 22 : 82 P a g e

83 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 22: Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 5 fait défaut et pour un taux de perte égal à 100% Stade de contagion primaire Banque qui a tombé dans le 1 er rang Stade de contagion secondaire Banque qui a tombé dans le 2éme rang Banque qui a déclenché l effet de contagion Source : graphique effectué sous Netdraw En ce qui concerne les deux banques 2 et 6, si l une des deux tombe en faillite, elle aura des conséquences sur les banques 7 et 4 dans le premier rang. Comme effet indirect, nous remarquons que la banque 1 sera contaminée par effet de contagion. La chute de la banque 1 doit être prévue, vu qu elle est fortement exposée aux banques 4 et 7. Nous représenterons dans la figure 23 le réseau interbancaire après la défaillance de la 2éme banque. 83 P a g e

84 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 23:Illustration la propagation de l effet de contagion dans le cas où la banque 2 fait défaut et pour un taux de perte égal à 100% Stade de contagion primaire Banque qui a tombé dans le 1 er rang Stade de contagion secondaire Banque qui a tombé dans le 2éme rang Banque qui a déclenché l effet de contagion Source : graphique effectué sous Netdraw Pour conclure, on sait très bien que les banques peuvent constituer un canal de transmission de la crise systémique. En effet, le défaut d une banque majeure sur le marché interbancaire peut mettre en difficulté les autres et peut engendrer par la suite «un effet de domino» dans le système. L effet de contagion se manifeste généralement par des faillites des banques phares dans le système financier et particulièrement dans le secteur bancaire. Cela a été constaté suite à l analyse faite dans le présent chapitre ainsi que dans le graphe présenté ci-dessous : 84 P a g e

85 Nombre des banques en faillite Projet de fin d études 2012 Chapitre III : Contagion dans le système interbancaire marocain Figure 24:Propagation de la contagion dans le système bancaire marocain du à la faillite de la banque1, selon les le niveau du taux de perte % 50% 100% 0 Bqe 1 Bqe 2 Bqe 3 Banques du système Bqe 4 Bqe 5 Bqe 6 Bqe 7 Source : graphique effectué sous Excel De ce graphe, nous remarquons que : A un taux de perte de 10%, le système reste sain et solide. En effet, une seule banque fera défaut suite à la défaillance de la banque 4. Sinon, les autres banques n ont aucun effet sur système. A partir d un seuil de 50%, l analyse devient de plus en plus intéressante. En effet, si une des banques 2 ou 6 fait défaut, cela aura un impact sur environ la moitié du système interbancaire. En ce qui concerne la défaillance d une des banques 1, 4 ou 7, on n a que deux banques qui tombent en panne dans le système suite à un effet de contagion. Donc à 50%, le système devient beaucoup plus exposé au risque systémique de contagion, cela incite les autorités monétaires à intervenir pour remédier une telle situation. A un taux de 100% nous constatons que la situation devient plus grave. En effet, à ce seuil nous constatons que le système interbancaire marocain contient 85 P a g e

ORGANISATION ET SURVEILLANCE DES SYSTÈMES DE PAIEMENT

ORGANISATION ET SURVEILLANCE DES SYSTÈMES DE PAIEMENT n 4 Note d information systèmes et moyens de paiement au maroc rôle et responsabilités de bank al-maghrib L une des principales missions confiées à Bank Al-Maghrib est de veiller au bon fonctionnement

Plus en détail

Architecture du système bancaire marocain

Architecture du système bancaire marocain Architecture du système bancaire marocain 2009-2010 SOMMAIRE RAPPEL HISTORIQUE LE PAYSAGE BANCAIRE MAROCAIN L'ACTIVITE DES BANQUES RAPPEL HISTORIQUE - 2 éme moitié du 19 ème siècle: apparition des premiers

Plus en détail

CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION «Pour un meilleur partenariat Banques/Petites et moyennes entreprises au service du Développement Humain»

CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION «Pour un meilleur partenariat Banques/Petites et moyennes entreprises au service du Développement Humain» CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION «Pour un meilleur partenariat Banques/Petites et moyennes entreprises au service du Développement Humain» ALLOCUTION INAUGURALE DE MONSIEUR ABDELLATIF JOUAHRI GOUVERNEUR

Plus en détail

L importance de la monnaie dans l économie

L importance de la monnaie dans l économie L importance de la monnaie dans l économie Classes préparatoires au Diplôme de Comptabilité et Gestion UE 13 Relations professionnelles Etude réalisée par : Marina Robert Simon Bocquet Rémi Mousseeff Etudiants

Plus en détail

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES

INDICATIONS COMPLÉMENTAIRES eduscol Sciences économiques et sociales - Première ES Science économique 4. La monnaie et le financement Ressources pour le lycée général et technologique Fiche 4.3 : Qui crée la monnaie? INDICATIONS

Plus en détail

Veuillez trouver ci-joint la communication de Monsieur le Gouverneur à l occasion du forum international des finances et des affaires tenu à

Veuillez trouver ci-joint la communication de Monsieur le Gouverneur à l occasion du forum international des finances et des affaires tenu à Veuillez trouver ci-joint la communication de Monsieur le Gouverneur à l occasion du forum international des finances et des affaires tenu à Casablanca du 2 au 5 décembre 2003. PRÉSENTATION DE MONSIEUR

Plus en détail

instruments de paiement échangés à travers les circuits bancaires

instruments de paiement échangés à travers les circuits bancaires instruments de paiement échangés à travers les circuits bancaires Statistiques arrêtées à fin 2013 SOMMAIRE PRÉAMBULE 5 Partie I : Evolution des paiements de masse 6 I. Echanges EN INTERbancaire 7 1.

Plus en détail

LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE

LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE LE REFINANCEMENT PAR LE MARCHE HYPOTHECAIRE J O U R N É E S A J B E F N I A M E Y M A I 2 0 1 2 P R É S E N T É P A R M R D A O B A B A ( F G H M. S A / M A L I ) Préambule L objectif de la présente communication

Plus en détail

INTRODUCTION AUX TECHNIQUES BANCAIRES

INTRODUCTION AUX TECHNIQUES BANCAIRES 1 INTRODUCTION AUX TECHNIQUES BANCAIRES Introduction Générale Le système bancaire et financier d un pays désigne un ensemble d institutions, de marchés, d instruments financiers et de circuits qui permettent

Plus en détail

Quels enseignements de l expérience française (1983-1990)

Quels enseignements de l expérience française (1983-1990) Développement des marchés de capitaux Quels enseignements de l expérience française (1983-1990) Séminaire de clôture Tunis, le 23 mai 2013 Françoise Drumetz Directeur de la coopération extérieure CONTEXTE

Plus en détail

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie

Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie Chapitre X : Monnaie et financement de l'économie I. Le financement de l'économie Financement = fait d'apporter des fonds à un individu, une entreprise, ou à soi-même. A) Les différents types de financement

Plus en détail

Le revenu et le pouvoir d achat

Le revenu et le pouvoir d achat Le revenu et le pouvoir d achat Le revenu & le pouvoir d achat Le revenu d une personne est la somme d argent perçue en contrepartie du travail fourni, de ses placements, d un service rendu ou d une situation

Plus en détail

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales)

b ) La Banque Centrale Bilan de BC banques commerciales) b ) La Banque Centrale Notre système bancaire se complexifie puisqu il se trouve maintenant composer d une multitude de banques commerciales et d une Banque Centrale. La Banque Centrale est au cœur de

Plus en détail

Semaine de la finance pour les enfants et les jeunes Journées portes ouvertes du 10 au 14 mars 2014

Semaine de la finance pour les enfants et les jeunes Journées portes ouvertes du 10 au 14 mars 2014 Semaine de la finance pour les enfants et les jeunes Journées portes ouvertes du 10 au 14 mars 2014 La monnaie Les moyens de paiement La banque La bourse Qui protège l épargne et les dépôts du public dans

Plus en détail

et Financier International

et Financier International MACROECONOMIE 2 Dynamiques Economiques Internationales PARTIE 2 : Le Système Monétaire et Financier International UCP LEI L2-S4: PARCOURS COMMERCE INTERNATIONAL PLAN DU COURS I - LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL

Plus en détail

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie

Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie Thème 2 : la monnaie et les banques : le carburant de notre économie L activité économique repose sur trois rouages : Monnaie besoins production répartition consommation Échanges Marché 2 «La monnaie n

Plus en détail

Réforme du Code des assurances :

Réforme du Code des assurances : Réforme du Code des assurances : orienter l épargne des Français vers les entreprises Pierre Moscovici, ministre de l économie et des finances «Une des priorités de mon action est de réconcilier l épargne

Plus en détail

À quoi sert une banque?

À quoi sert une banque? À quoi sert une banque? Trois fonctions clés La banque remplit trois fonctions essentielles. Elle collecte, gère vos dépôts, et vous fournit des moyens de paiement (chéquier, carte bancaire, ordre de virement

Plus en détail

Monnaie, banques, assurances

Monnaie, banques, assurances Monnaie, banques, assurances Panorama La politique monétaire de la Banque nationale suisse en 2013 En 2013, la croissance de l économie mondiale est demeurée faible et fragile. En Europe, les signes d

Plus en détail

Atelier sur l Analyse des Réseaux Madagascar

Atelier sur l Analyse des Réseaux Madagascar Atelier sur l Analyse des Réseaux Madagascar Patrick Imam Fonds Monétaire International 21 Juillet 2015 Les vues exprimées dans cette présentation sont celles du Représentant Résident du FMI et ne reflètent

Plus en détail

Allocution de Monsieur le Ministre à l occasion du 1 er meeting sur l information financière

Allocution de Monsieur le Ministre à l occasion du 1 er meeting sur l information financière Royaume du Maroc المملكة المغربية Direction du Trésor et des finances Extérieures مديرية الخزينة و المالية الخارجية Allocution de Monsieur le Ministre à l occasion du 1 er meeting sur l information financière

Plus en détail

Contrôle. Consultation CDEC

Contrôle. Consultation CDEC Chapitre 1 : Monnaie et financement de l économie marocaine Financement de l activité économique Financement Direct Financement Indirect Marché financier Marché monétaire Marché hypothécaire Banques Stés.

Plus en détail

Note de présentation de la circulaire du CDVM n 03-08 relative aux opérations de placement en devises réalisées par les OPCVM à l étranger

Note de présentation de la circulaire du CDVM n 03-08 relative aux opérations de placement en devises réalisées par les OPCVM à l étranger Rabat, le 15 juillet 2008. Note de présentation de la circulaire du CDVM n 03-08 relative aux opérations de placement en devises réalisées par les OPCVM à l étranger Dans le cadre de la libéralisation

Plus en détail

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie

Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme. Fiche N 2 : Banque et Monnaie Université d Oran / Faculté des Sciences Commerciales Spécialité : 4 eme Finance / Module : Les Techniques Bancaires Fiche N 2 : Banque et Monnaie I)- Principes Généraux : 1)- Définition du Terme Monnaie

Plus en détail

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE

CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE CREATION MONETAIRE ET SON CONTROLE PAR LES AUTORITES MONETAIRES SECTION 1 : LA CREATION MONETAIRE A Acteurs et modalités de création monétaire : La création monétaire consiste à accroître la quantité de

Plus en détail

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 18 décembre 2014 à 14:22 Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? Ce chapitre ne fait plus partie du programme, mais il est conseillé de

Plus en détail

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Les échanges de marchandises (biens et services), de titres et de monnaie d un pays avec l étranger sont enregistrés dans un document comptable

Plus en détail

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 1 RE PARTIE Questions et réponses sur le thème des banques

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 1 RE PARTIE Questions et réponses sur le thème des banques Les banques en tant qu intermédiaires financiers Qu est-ce qu une banque? Une banque est une entreprise dont l activité principale consiste à recevoir l épargne en dépôt, à accorder des crédits et à fournir

Plus en détail

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc Note d information au public (NIP) n 08/91 POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Le 23 juillet 2008 Fonds monétaire international 700 19 e rue, NW Washington, D. C. 20431 USA Le FMI conclut les consultations de 2008

Plus en détail

Le Colloque d une Place mobilisée au service des défis économiques du Royaume

Le Colloque d une Place mobilisée au service des défis économiques du Royaume COMMUNIQUÉ DE PRESSE Le Colloque d une Place mobilisée au service des défis économiques du Royaume Skhirat. Mercredi 30 septembre 2009. Plusieurs centaines d intervenants de la place financière marocaine

Plus en détail

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines Symposium des Gouverneurs sur le thème «Inclusion financière

Plus en détail

2 - Le financement de l'économie

2 - Le financement de l'économie 1 2 - Le financement de l'économie Cette fiche explique le fonctionnement de la monnaie, des institutions financières et des marchés financiers. Elle montre en quoi les innovations des années 80, soutenues

Plus en détail

3e question : Qui crée la monnaie?

3e question : Qui crée la monnaie? 3e question : Qui crée la monnaie? INTRO : Sensibilisation Vidéo : Comprendre la dette publique en quelques minutes (1min à 2min 27) http://www.youtube.com/watch?v=jxhw_ru1ke0&feature=related Partons de

Plus en détail

Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière?

Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 12 mars 2015 à 13:47 Chapitre 5 Qu est-ce que la globalisation financière? Introduction La globalisation financière est à la fois la condition d un système financier

Plus en détail

Edition 2015. Nomenclatures d activités et de produits françaises NAF rév. 2 - CPF rév. 2.1 Section K Division 64

Edition 2015. Nomenclatures d activités et de produits françaises NAF rév. 2 - CPF rév. 2.1 Section K Division 64 Edition 2015 Nomenclatures d activités et de produits françaises NAF rév. 2 - CPF rév. 2.1 Section K Division 64 Section K : ACTIVITÉS FINANCIÈRES ET D ASSURANCE Cette section comprend les activités des

Plus en détail

Fonds de placement Le modèle adapté à chaque type d investisseur.

Fonds de placement Le modèle adapté à chaque type d investisseur. Fonds de placement Le modèle adapté à chaque type d investisseur. Bienvenue. Des arguments qui comptent Les points forts des fonds de placement du Credit Suisse. De nets avantages Les fonds de placement:

Plus en détail

Qu est-ce qu une banque?

Qu est-ce qu une banque? Qu est-ce qu une banque? Nathalie Janson 1 Financement de l Activité économique Développement des entreprises nécessite apport de fonds Les entreprises peuvent se financer de façon interne ou externe Les

Plus en détail

3C HAPITRE. 56 Les actifs financiers des résidents 58 Les passifs financiers des résidents 62 La masse monétaire et ses contreparties

3C HAPITRE. 56 Les actifs financiers des résidents 58 Les passifs financiers des résidents 62 La masse monétaire et ses contreparties IEOM RAPPORT ANNUEL 2008 3C HAPITRE 56 Les actifs financiers des résidents 58 Les passifs financiers des résidents 62 La masse monétaire et ses contreparties 54 3 < L ÉVOLUTION MONÉTAIRE EN 2008 L ÉVOLUTION

Plus en détail

Royaume du Maroc. Direction des Etudes et des Prévisions Financières

Royaume du Maroc. Direction des Etudes et des Prévisions Financières Royaume du Maroc Direction des Etudes et des Prévisions Financières Le crédit à la consommation en pleine mutat i o n Mars 2008 http://www.finances.gov.ma/depf/depf.htm Boulevard Mohamed V. Quartier Administratif,

Plus en détail

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 2 E PARTIE Les banques et la crise financière

QU EST-CE QU UNE BANQUE? 2 E PARTIE Les banques et la crise financière Les crises bancaires Les risques de l activité bancaire L activité principale des banques s accompagne inévitablement de risques: si un débiteur ne rembourse pas son crédit, la banque doit pouvoir absorber

Plus en détail

CHAPITRE VI : MARCHES DES CAPITAUX

CHAPITRE VI : MARCHES DES CAPITAUX CHAPITRE VI : MARCHES DES CAPITAUX CHAPITRE VI : MARCHES DES CAPITAUX VI.1 - MARCHE MONETAIRE Le marché monétaire est le lieu de rencontre des offres et des demandes de capitaux à court terme par des opérateurs

Plus en détail

POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT»

POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT» POURQUOI LES ETATS ET LES ENTREPRISES ONT NORMALEMENT UNE TRESORERIE NETTE NEGATIVE OU POURQUOI LES ETATS SONT NORMALEMENT EN «DEFICIT» Bernard Vallageas Faculté Jean Monnet Université Paris-Sud 54 boul.

Plus en détail

Une innovation majeure dans le secteur de l assurance santé au Maroc

Une innovation majeure dans le secteur de l assurance santé au Maroc Une innovation majeure dans le secteur de l assurance santé au Maroc Une couverture exceptionnelle pour les particuliers au Maroc ASSUR-PLUS Santé International est un contrat d assurance santé international

Plus en détail

Mise en place du Mécanisme de Supervision Unique (MSU)

Mise en place du Mécanisme de Supervision Unique (MSU) Mise en place du Mécanisme de Supervision Unique (MSU) Mise en place du Mécanisme de Supervision Unique (MSU) 1. Le MSU est l un des piliers de l Union bancaire européenne 2. La mise en œuvre opérationnelle

Plus en détail

Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc. Mr. Marwane MANSOURI

Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc. Mr. Marwane MANSOURI Restrictions et Libéralisation des I.D.E Au Maroc Mr. Marwane MANSOURI Chef de la Division des Etudes et de l Information Direction des Investissements Amman, Jordanie 4 septembre 2007 Direction des Investissements,

Plus en détail

La destination finale de l épargne des ménages

La destination finale de l épargne des ménages Annabelle RINCON Direction des Études et Statistiques monétaires Service d Études et Statistiques des opérations fi nancières Cet article vise à décrire l allocation fi nale du patrimoine fi nancier des

Plus en détail

Consommation et investissement : une étude économétrique

Consommation et investissement : une étude économétrique Royaume du Maroc Direction des Etudes et des Prévisions financières Consommation et investissement : une étude économétrique Décembre 1996 Document de travail n 14 Consommation et Investissement : Une

Plus en détail

Mot du Président Mot de l Administrateur Directeur Général. Profil et Organes de Gouvernance 06. I. Contexte macroéconomique et marchés en 2009

Mot du Président Mot de l Administrateur Directeur Général. Profil et Organes de Gouvernance 06. I. Contexte macroéconomique et marchés en 2009 SOMMAIRE Mot du Président Mot de l Administrateur Directeur Général 03 05 Profil et Organes de Gouvernance 06 I. Contexte macroéconomique et marchés en 2009 A. Contexte international B. Synthèse macroéconomique

Plus en détail

Partie 2 : Qui crée la monnaie?

Partie 2 : Qui crée la monnaie? Partie 2 : Qui crée la monnaie? Marché monétaire Masse monétaire Banque centrale Prêteur en dernier ressort Notions clés I. La mesure de la création monétaire : la masse monétaire La masse monétaire n

Plus en détail

COMMENT OPTIMISER SA GESTION DE DEVISES?

COMMENT OPTIMISER SA GESTION DE DEVISES? Dossier spécial Après une reprise observée en 2012 et 2013 (de l ordre de 2 et 2,5 %), l Organisation Mondiale du Commerce prévoit une croissance du commerce international de l ordre de 4 à 4,5 % en 2014.

Plus en détail

Finlande. Extrait de : Statistiques bancaires de l'ocde : Notes méthodologiques par pays 2010

Finlande. Extrait de : Statistiques bancaires de l'ocde : Notes méthodologiques par pays 2010 Extrait de : Statistiques bancaires de l'ocde : Notes méthodologiques par pays 2010 Accéder à cette publication : http://dx.doi.org/10.1787/bank_country-200-fr Merci de citer ce chapitre comme suit : OCDE

Plus en détail

Royaume du Maroc. Département de l Economie, des Finances et de la Privatisation. L'épargne intérieure au Maroc

Royaume du Maroc. Département de l Economie, des Finances et de la Privatisation. L'épargne intérieure au Maroc Royaume du Maroc Département de l Economie, des Finances et de la Privatisation L'épargne intérieure au Maroc Décembre 2001 Constituant une sélection mensuelle des travaux menés par les cadres de la Direction

Plus en détail

Le financement de l entreprise

Le financement de l entreprise Le financement de l entreprise Lors de sa création, puis au cours de son développement, l entreprise au moment opportun, doit détenir les ressources financières nécessaires pour faire face à ses échéances,

Plus en détail

6. MONNAIE, CRÉDIT ET DETTE

6. MONNAIE, CRÉDIT ET DETTE 6. MONNAIE, CRÉDIT ET DETTE INTRODUCTION 280. Le présent chapitre passe en revue les principales questions que pose aux pays la définition des agrégats de la monnaie, du crédit et de la dette. Il sert

Plus en détail

monnaie Dar As-Sikkah, entité appartenant à Bank Al-Maghrib, fabrique les pièces de Et les billets de banque en circulation

monnaie Dar As-Sikkah, entité appartenant à Bank Al-Maghrib, fabrique les pièces de Et les billets de banque en circulation Monnaie Un peu d histoire... Avant l apparition de la monnaie, il y avait le troc, qui constitue l échange d un produit contre un autre d une valeur équivalente Mais celui-ci posait de nombreuses contraintes

Plus en détail

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique :

Préambule Autodiagnostic 1) QRU - La Banque centrale est : 2) QRU - L encadrement du crédit était une technique : Préambule Nous vous proposons en préambule d estimer votre niveau de connaissances bancaires et financières en répondant à cet auto diagnostic. Que celui-ci vous soit prétexte à valider et à approfondir

Plus en détail

Épargne vs investissement : épargner autrement

Épargne vs investissement : épargner autrement Épargne vs investissement : épargner autrement Yves Mathieu Université Saint-Louis Les contributions précédentes à cet ouvrage collectif ont abordé le thème de l épargne traditionnelle, de manière large

Plus en détail

L implantation des banques marocaines en Afrique

L implantation des banques marocaines en Afrique L implantation des banques marocaines en Afrique L intégration de l économie marocaine à l économie mondiale est désormais une évidence qui fait l unanimité, le dynamisme de cette intégration a été rendu

Plus en détail

Bourse de Casablanca. Arrêtés relatifs aux titres de créance n é g o c i a b l e s

Bourse de Casablanca. Arrêtés relatifs aux titres de créance n é g o c i a b l e s Bourse de Casablanca Arrêtés relatifs aux titres de créance n é g o c i a b l e s ARRETES RELATIFS AUX TITRES DE CREANCE NEGOCIABLES ARRETE DU MINISTRE DES FINANCES ET DES INVESTISSEMENTS EXTERIEURS N

Plus en détail

Finance de marché Thèmes abordés Panorama des marches de capitaux Fonctionnement des marchés de capitaux Le marché des obligations Le marchés des

Finance de marché Thèmes abordés Panorama des marches de capitaux Fonctionnement des marchés de capitaux Le marché des obligations Le marchés des FINANCE DE MARCHE 1 Finance de marché Thèmes abordés Panorama des marches de capitaux Fonctionnement des marchés de capitaux Le marché des obligations Le marchés des actions Les marchés dérivés Les autres

Plus en détail

Les défis du reporting macro-prudentiel

Les défis du reporting macro-prudentiel Les défis du reporting macro-prudentiel EIFR 25 mars 2014 Bruno LONGET Banque de France Direction de la Balance des paiements Réf : D14-014 Introduction : pourquoi renforcer le dispositif de surveillance

Plus en détail

Corefris RAPPORT ANNUEL 2011. Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France?

Corefris RAPPORT ANNUEL 2011. Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France? Annexe 3 : La hausse des prix de l immobilier est-elle associée à une «bulle» de crédit en France? (DGTrésor) 1. Indépendamment de facteurs d offre et de demande, qui jouent indéniablement sur les prix,

Plus en détail

ROYAUME DU MAROC OFFICE DES CHANGES

ROYAUME DU MAROC OFFICE DES CHANGES ROYAUME DU MAROC OFFICE DES CHANGES www.oc.gov.ma 2007 La reproduction des informations contenues dans la présente publication est autorisée sous réserve d en mentionner expressément la source. 1 TABLE

Plus en détail

Plan du cours. I. La création monétaire dans un système bancaire non hiérarchisé.

Plan du cours. I. La création monétaire dans un système bancaire non hiérarchisé. 1 Plan du cours I. La création monétaire dans un système bancaire non hiérarchisé. II. Les échanges interbancaires. III. La création monétaire et les échanges interbancaires dans un système bancaire hiérarchisé.

Plus en détail

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1

Eco-Fiche BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Eco-Fiche Janvier 2013 BILAN DE L ANNEE 2012 QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013? 1 Retour sur l année 2012 : l atonie En 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) s est élevé à 1 802,1 milliards d euros, soit

Plus en détail

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO La BCEAO dispose dans chaque Etat membre de l UEMOA, d une agence nationale et des agences auxiliaires. L agence nationale du Niger comprend trois représentations

Plus en détail

Annexe 1. Stratégie de gestion de la dette 2014 2015. Objectif

Annexe 1. Stratégie de gestion de la dette 2014 2015. Objectif Annexe 1 Stratégie de gestion de la dette 2014 2015 Objectif La Stratégie de gestion de la dette énonce les objectifs, la stratégie et les plans du gouvernement du Canada au chapitre de la gestion de ses

Plus en détail

ANALYSE DU RISQUE DE CRÉDIT

ANALYSE DU RISQUE DE CRÉDIT ANALYSE DU RISQUE DE CRÉDIT Banque & Marchés Cécile Kharoubi Professeur de Finance ESCP Europe Philippe Thomas Professeur de Finance ESCP Europe TABLE DES MATIÈRES Introduction... 15 Chapitre 1 Le risque

Plus en détail

L assurance, un secteur singulier : En quoi les assurances diffèrent-elles des banques? Synthèse Juin 2010

L assurance, un secteur singulier : En quoi les assurances diffèrent-elles des banques? Synthèse Juin 2010 L assurance, un secteur singulier : En quoi les assurances diffèrent-elles des banques? Synthèse Juin 2010 L impact de la crise financière récente sur le secteur financier et les économies a été extrêmement

Plus en détail

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER

EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER EPARGNE, INVESTISSEMENT, SYSTEME FINANCIER Chapitre 25 Mankiw 08/02/2015 B. Poirine 1 I. Le système financier A. Les marchés financiers B. Les intermédiaires financiers 08/02/2015 B. Poirine 2 Le système

Plus en détail

Cadre de référence de la gestion du patrimoine de l Institut Pasteur

Cadre de référence de la gestion du patrimoine de l Institut Pasteur Cadre de référence de la gestion du patrimoine de l Institut Pasteur Préambule Fondation privée reconnue d utilité publique à but non lucratif, l Institut Pasteur dispose de différents types de ressources

Plus en détail

STRATÉGIE POUR LA MODERNISATION DE L INFRASTRUCTURE DU SYSTÈME DE PAIEMENT EN RÉPUBLIQUE DE GUINÉE

STRATÉGIE POUR LA MODERNISATION DE L INFRASTRUCTURE DU SYSTÈME DE PAIEMENT EN RÉPUBLIQUE DE GUINÉE STRATÉGIE POUR LA MODERNISATION DE L INFRASTRUCTURE DU SYSTÈME DE PAIEMENT EN RÉPUBLIQUE DE GUINÉE La qualité du système de paiement d un pays (ou d une union monétaire et économique) est un bon indicateur

Plus en détail

PROSPECTUS SIMPLIFIE

PROSPECTUS SIMPLIFIE PROSPECTUS SIMPLIFIE PARTIE A STATUTAIRE PRESENTATION SUCCINCTE Code ISIN : FR0000983348 Dénomination : CAAM MONE ETAT Forme juridique : F.C.P. de droit français. Compartiments / nourricier : l OPCVM est

Plus en détail

1. Qu est-ce que MiFID (Markets in Financial Instruments Directive)?

1. Qu est-ce que MiFID (Markets in Financial Instruments Directive)? 1. Qu est-ce que MiFID (Markets in Financial Instruments Directive)? 2. Afin de fournir un service d investissement à ses clients, Delta Lloyd Bank est tenue de catégoriser ses clients 3. L un des fondements

Plus en détail

Forum de l investissement Ateliers d Experts. 15 Octobre 2011. Les Dangers de l Assurance Vie

Forum de l investissement Ateliers d Experts. 15 Octobre 2011. Les Dangers de l Assurance Vie Forum de l investissement Ateliers d Experts 15 Octobre 2011 Les Dangers de l Assurance Vie L assurance vie c est quoi? Le placement préféré des français Environ 1 500 milliards d euros épargnés par les

Plus en détail

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Les trois dernières décennies ont été marquées par des progrès impressionnants

Plus en détail

Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers»

Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers» Paris Europlace, Forum financier international à Tokyo 27 novembre 2007 --------------------------- «Mondialisation des marchés financiers» Discours de Christian Noyer Gouverneur de la Banque de France

Plus en détail

INSTRUCTION N 002 RELATIVE AUX NORMES PRUDENTIELLES DES COOPERATIVES D EPARGNE ET DE CREDIT AINSI QUE DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE

INSTRUCTION N 002 RELATIVE AUX NORMES PRUDENTIELLES DES COOPERATIVES D EPARGNE ET DE CREDIT AINSI QUE DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE INSTRUCTION N 002 RELATIVE AUX NORMES PRUDENTIELLES DES COOPERATIVES D EPARGNE ET DE CREDIT AINSI QUE DES INSTITUTIONS DE MICRO FINANCE La Banque Centrale du Congo, Vu la loi n 005/2002 du 07 mai 2002

Plus en détail

La réforme bancaire de 2013 analyse et insuffisances

La réforme bancaire de 2013 analyse et insuffisances La réforme bancaire de 2013 analyse et insuffisances Jean François Goux 20 Avril 2013 I A quoi servent les banques? Intro : les différentes catégories actuelles de banques 1) les rôles fondamentaux A le

Plus en détail

Vu la loi n 76-03 du 23 novembre 2005, portant statut de Bank Al-Maghrib ;

Vu la loi n 76-03 du 23 novembre 2005, portant statut de Bank Al-Maghrib ; Délibération n 479-AU-2013 du 01/11/2013 portant modèle de demande d autorisation relative au traitement de données à caractère personnel mis en œuvre par des établissements de crédit et organismes assimilés

Plus en détail

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,

Honorables invités, Mesdames et Messieurs, Discours du Gouverneur de la Banque Centrale des Comores à l occasion de la cérémonie officielle de lancement de la nouvelle pièce de 250 FC Palais du Peuple, le 02 janvier 2014 - Excellence Monsieur le

Plus en détail

Les chartes de France Investissement

Les chartes de France Investissement Les chartes de France Investissement Introduction : le dispositif France Investissement Les PME les plus dynamiques ou à fort potentiel de croissance apportent une contribution essentielle au développement

Plus en détail

WAFASALAF. L innovation, la clé du leadership

WAFASALAF. L innovation, la clé du leadership WAFASALAF L innovation, la clé du leadership Conférence de presse Mardi 1 er avril 2008 Sommaire L événement Wafasalaf, un leadership confirmé sur tous ses marchés Une croissance pérenne L innovation au

Plus en détail

Zugerberg Asset Management ZAM. Gestion de fortune exclusive principalement basée sur des titres individuels. ZAM Z.

Zugerberg Asset Management ZAM. Gestion de fortune exclusive principalement basée sur des titres individuels. ZAM Z. Zugerberg Asset Management ZAM. Gestion de fortune exclusive principalement basée sur des titres individuels. ZAM Z. 1 Mesdames et messieurs, Une gestion de fortune clairvoyante, réaliste et compétente

Plus en détail

Réforme monétaire: par où commencer?

Réforme monétaire: par où commencer? Réforme monétaire: par où commencer? Troisième université d automne de l économie autrichienne 4-6 Octobre 2013, Troyes Nikolay Gertchev Chargé de cours à l'ichec Brussels Management School Plan de l'exposé

Plus en détail

CONSEIL DE LA CONCURRENCE

CONSEIL DE LA CONCURRENCE ROYAUME DU MAROC ----- PREMIER MINISTRE ----- CONSEIL DE LA CONCURRENCE REALISATION D UNE ETUDE SUR LA CONCURRENTIABILITE DU SECTEUR BANCAIRE Rapport de synthèse des volets I et II Mars 213 Sommaire Liste

Plus en détail

La place bancaire de Zurich. Faits et chiffres Edition 2015/2016

La place bancaire de Zurich. Faits et chiffres Edition 2015/2016 La place bancaire de Zurich Faits et chiffres Edition 2015/2016 Avant-propos Pour la région zurichoise, la place bancaire de Zurich revêt une importance décisive. Elle apporte une contribution significative

Plus en détail

La nouvelle architecture de contrôle du secteur financier

La nouvelle architecture de contrôle du secteur financier Communication _2011_15 du 23 mars 2011 La nouvelle architecture de contrôle du secteur financier Champ d'application: Tous les établissements soumis au contrôle de la ou du CREFS. Résumé/Objectifs: La

Plus en détail

Centrale des crédits aux entreprises

Centrale des crédits aux entreprises Centrale des crédits aux entreprises Bruxelles, mercredi 23 octobre 2013 Patrick BISSOT Introduction Le crédit est important et même nécessaire pour l'économie... 2 / 25 Crédits enregistrés à la CCE Comparaison

Plus en détail

Synthèse du marché 2 Marchés Internationaux 2 Infos marchés et secteurs 3

Synthèse du marché 2 Marchés Internationaux 2 Infos marchés et secteurs 3 Semaine du 20/04/2015 au 24/04/2015 Synthèse du marché 2 Marchés Internationaux 2 Infos marchés et secteurs 3 Sur le plan international - Etats-Unis : Croissance de 2,7% attendue Sur le plan national -

Plus en détail

Le rôle du courtier principal

Le rôle du courtier principal AIMA CANADA SÉRIE DE DOCUMENTS STRATÉGIQUES Le rôle du courtier principal Le courtier principal (ou courtier de premier ordre) offre aux gestionnaires de fonds de couverture des services de base qui donnent

Plus en détail

Politique d exécution des ordres

Politique d exécution des ordres Politique d exécution des ordres 01/07/2015 Document public La Banque Postale Asset Management 02/07/2015 Sommaire 1. Informations générales définitions obligations 3 1.1. Contexte 3 1.2. Rappel des textes

Plus en détail

[ les éco_fiches ] Situation en France :

[ les éco_fiches ] Situation en France : Des fiches pour mieux comprendre l'actualité éco- nomique et les enjeux pour les PME Sortie de crise? Depuis le 2ème trimestre la France est «techniquement» sortie de crise. Cependant, celle-ci a été d

Plus en détail

RAPPORT ANNUEL SUR LES SYSTEMES ET LES MOYENS DE PAIEMENT ET LEUR SURVEILLANCE

RAPPORT ANNUEL SUR LES SYSTEMES ET LES MOYENS DE PAIEMENT ET LEUR SURVEILLANCE RAPPORT ANNUEL SUR LES SYSTEMES ET LES MOYENS DE PAIEMENT ET LEUR SURVEILLANCE EXERCICE 2012 RAPPORT ANNUEL SUR LES SYSTEMES ET LES MOYENS DE PAIEMENT ET LEUR SURVEILLANCE EXERCICE 2012 BANK AL-MAGHRIB

Plus en détail

INFRASTRUCTURE FORMATIONS. «Ces formations m ont permis de clarifier ce que l on pouvait attendre de moi en tant que futur gestionnaire»

INFRASTRUCTURE FORMATIONS. «Ces formations m ont permis de clarifier ce que l on pouvait attendre de moi en tant que futur gestionnaire» 2 STRATEGIE La force de notre école, c est l ouverture sur le monde des entreprises et sur les autres cultures. C est aussi l un des fondements majeurs de notre stratégie. Info House Maroc (I.H.M) est

Plus en détail

LA CRH EST LA CENTRALE FRANCAISE DE REFINANCEMENT DU LOGEMENT. son unique activité est le refinancement des prêts acquéreurs au Logement des banques

LA CRH EST LA CENTRALE FRANCAISE DE REFINANCEMENT DU LOGEMENT. son unique activité est le refinancement des prêts acquéreurs au Logement des banques LA CRH EST LA CENTRALE FRANCAISE DE REFINANCEMENT DU LOGEMENT son unique activité est le refinancement des prêts acquéreurs au Logement des banques 1 PRÉSENTATION DE LA CRH La CRH est un établissement

Plus en détail

CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER

CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER CREDIT IMMOBILIER ET HOTELIER NOTE D INFORMATION EMISSION OBLIGATAIRE DU CIH MONTANT GLOBAL DE L OPERATION : 1 000 000 000 MAD Tranche A cotée à taux fixe B cotée à taux révisable C non cotée à taux fixe

Plus en détail

Ordonnance relative à la loi fédérale sur la Banque nationale suisse

Ordonnance relative à la loi fédérale sur la Banque nationale suisse Ordonnance relative à la loi fédérale sur la Banque nationale suisse (Ordonnance de la Banque nationale, OBN) Modification du 7 mai 2014 La Banque nationale suisse arrête: I L ordonnance du 18 mars 2004

Plus en détail