RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE de l'année 1966

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1 RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE de l'année 1966 par M. Zoltan-Etienne HARSANY Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, Eblouis par la rapidité et la multiplicité des progrès techniques, le sens des valeurs humaines pourrait nous échapper. Il est bon, de temps à autre, de marquer un temps d'arrêt, et de proposer à notre admiration, non plus la machine, perfectionnée par l'homme, mais l'homme lui-même, pas à l'heure de son labeur et du succès de ce labeur, mais à la seconde émouvante où, s'oubliant par un acte de volonté arrêtée, l'homme va au-delà de luimême vers un altruisme bienfaisant. C'est l'honneur de l'académie de Metz de marquer ce temps d'arrêt, en ajoutant à ses communications scientifiques le rappel, chaque année, des actes de courage qui ont embelli notre Pays Messin. Voici les noms des personnes que l'académie propose à notre admiration aujourd'hui. 1. Aubertin GÉRARD : le 15 juin 1966, ce garçon de quatorze ans, demeurant 34, rue du Pont-des^Morts, à Metz, retire de l'eau, non loin du pont, le jeune Jean-Claude Georges (dix ans) en train de couler, et le ranime par respiration artificielle et le boucheà-bouche appris à l'école. Proposé pour la médaille de sauvetage par le comité régional de la Fédération nationale de sauvetage, il est récompensé par un livret de caisse d'épargne de 100 F offert par l'académie (Prix Colonel-Bouchotte). 1

2 8 RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE DE L'ANNÉE Alain BACHMANN, quatorze ans, domicilié à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), plonge, le 20 juillet 1966, dans l'étang de Gondrexange (Moselle) pour en retirer une fillette hollandaise de trois ans, en train de se noyer. Pour cet acte de courage accompli au prix de très grands efforts, l'académie offre à ce jeune homme un livret de caisse d'épargne de 100 F (Prix Colonel- Bouchotte). 3. Dominique DRISCH, onze ans, domicilié à Heusswiller (Sarre), se précipite dans l'étang de Gondrexange, le 16 août 1966, pour en retirer une fillette de quatre ans, Valérie Schmitt, de Sarrebourg, dont seul dans la foule il avait entendu le cri de détresse à l'instant de sa chute dans l'eau. L'Académie le récompense d'un livret de caisse d'épargne de 100 F (Prix Colonel-Bouchotte). 4. Jacques KELLER, seize ans, 15, rue Serpenoise à Metz, s'aperçoit, le 5 juillet 1966, alors qu'il faisait du bateau sur le plan d'eau du quai des Régates à Metz, qu'une jeune fille est en train de se noyer, n'hésite pas à plonger, la sauvant de la mort. Proposé pour la médaille de Sauvetage par le comité régional de la Fédération nationale de sauvetage, il est récompensé par un livret de caisse d'épargne de 100 F offert par l'académie (Prix Colonel- Bouchotte). 5. Ronald CHAPIN, de la police américaine, en résidence à la caserne Gribeauval, à Verdun, plonge, le 12 juillet 1966, dans la Meuse, devant le Cercle militaire de Verdun, pour en retirer un jeune Messin. L'Académie lui décerne une médaille de bronze. 6. LAMBERT, sergent-chef au 23 E R. I. et domicilié à Sarrebourg, plonge dans la Sarre, à Sarrebourg même, le 12 juin 1966, pour en retirer un jeune soldat qui se noyait, et le ranime. Pour cet acte courageux, il mérite la médaille de bronze de l'académie. 7. Albert OSTROWSKI, vingt-cinq ans, 167, Petite-Fin à Homécourt, reçoit de l'académie une médaille de vermeil, hélas à titre posthume, car il a trouvé la mort en voulant porter secours à sa cousine qui perdait pied elle-même, à Argancy, le 16 juin

3 RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE DE L'ANNÉE Etienne ROTH, quarante et un ans, conducteur électricien à la S.N.C.F. ; lors d'une promenade à Apach, au bord de la Moselle, le 13 juillet 1966, sauve un enfant de la noyade. A ce courageux cheminot qui accomplissait ainsi pour la quatrième fois un acte de sauvetage, l'académie décerne une médaille de bronze.» 9. Jean-Paul SCHER, de la Compagnie commerciale de Sarrebourg, sauve de la noyade, le 6 juin 1966, un vieillard de soixantedix ans tombé accidentellement dans le canal et se voit attribuer, par l'académie, un livret de caisse d'épargne de 100 F (Prix Pêcheur). 10. Marie-Jean ZOBAK, vingt-huit ans et domicilié 5, rue Chambière, à Metz, n'hésite pas à plonger du pont Saint-Georges, le 17 janvier 1966, à 1 heure du matin, malgré un froid de 18 et une blessure au pied, pour sauver un homme tombé à la Moselle. L'Académie lui décerne une médaille de bronze. 11. SIPPY, sergent de l'armée américaine, en résidence au camp d'angevillers, eut l'aimable pensée d'inviter des groupes d'orphelins du Centre de formation professionnelle de Guénange à venir fêter Noël au camp de son unité. Pour ce geste d'amitié envers des enfants déshérités, c'est à l'unité tout entière que l'académie décerne un diplôme de reconnaissance. 12. U Armée du Salut, à Metz, avec son centre médico-social, son asile de nuit et son centre d'accueil, se dépense sans compter pour soulager les misères de la région messine. L'Académie attribue aux responsables un don de F (Prix Baron-Ladoucette). 13. Jean-Marie GUÉRARD, cinquante ans, 13, rue Notre-Dame-de- Lourdes, à Metz-Devant-les-Ponts, consacre bénévolement, depuis près de vingt ans, une partie de son temps libre à donner des cours de secourisme. L'Académie lui décerne une médaille de bronze. 14. Ralph SYMINGTON, capitaine de l'armée canadienne à la base de Marville, se voit décerner, hélas à titre posthume, une 3

4 10 RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE DE L'ANNÉE 1966 médaille de vermeil pour son héroïsme. Pilote d'un avion en difficulté, a fait sauter son passager en parachute et a tenté l'impossible pour éviter que son avion s'écrase sur une agglomération. 15. SCHONNE, président de la section des Anciens combattants et prisonniers de guerre de Tressange, actuellement agent de police à Bure-Tressange, se consacre depuis des années à l'aménagement, enfin en bonne voie, d'une sépulture décente pour les victimes polonaises et russes du camp de prisonniers de Ludelange. L'Académie lui décerne un prix de 100 F (Prix Pêcheur). 16. Jean-Marie BRIARD, vingftrois ans, 30, rue Haute, à Terville; sa vue s'affaiblissant, est devenu complètement aveugle à quatorze ans, n'en a pas moins continué ses études avec une volonté peu commune. Bachelier de mathématiques à vingt ans, et reçu premier au concours des kinésithérapeutes, a traduit en braille de nombreux ouvrages. L'Académie est heureuse de lui offrir un livret de caisse d'épargne de 200 F (Prix Mademoiselle-Bouchotte). 17. Jean-Claude ZIEDLER, onze ans, 11, rue des Jardins, à Bitche, a restitué à son propriétaire un portefeuille trouvé avec la somme de F. En reconnaissance de sa probité, l'académie lui offre un livret de caisse d'épargne de 100 F (Prix Pêcheur). 18. Mme BECKER, 11 bis, rue de Metz, à Jouy-aux-Arches, se dévoue sans compter anonymement et bénévolement en sacrifiant beaucoup de son temps et de ses biens pour aider discrètement des personnes de sa localité et particulièrement des enfants. L'Académie est heureuse de lui offrir une médaille de bronze. 19. Mme HAMMANN, gare de Hundling, par Sarreguemines, s'est précipitée pour dégager une fillette de six ans dont le pied était coincé entre deux rails, alors qu'un train arrivait à toute allure. L'Académie lui offre une médaille de bronze. 20. Patrice MULLER, treize ans, de Volmunster, bien que gravement blessé, comme plusieurs de ses camarades, lors de l'explo- 4

5 RAPPORT SUR LES PRIX DE MÉRITE DE L'ANNÉE sion d'un obus trouvé par les enfants, a eu la présence d'esprit de stopper l'hémorragie de l'un d'eux. L'Académie lui offre un livret de caisse d'épargne de 100 F (Prix Pêcheur). 21. ROUPPERT, cultivateur à Hettange-Grande ; sans attendre l'arrivée de la gendarmerie, a pris l'initiative de dégager un automobiliste coincé sous sa voiture retournée. L'Académie le récompense d'un diplôme. 5