Analyse spatiale de la croissance pro-pauvres au Cameroun : une double approche monétaire et non monétaire

Dimension: px
Commencer à balayer dès la page:

Download "Analyse spatiale de la croissance pro-pauvres au Cameroun : une double approche monétaire et non monétaire"

Transcription

1 Analyse spatiale de la croissance pro-pauvres au Cameroun : une double approche monétaire et non monétaire Nembot Ndeffo Luc Université de Dschang Emini Arnault Christian Université de Yaoundé II Ningaye Paul Université de Dschang Étude proposée par la Banque Mondiale et la Coopération Allemande GTZ au Cameroun Projet Shared Growth and Spatial Considerations in Cameroon RAPPORT FINAL (A ne pas circuler) Janvier

2 Résumé Les deux principaux objectifs de la présente étude sont les suivants : identifier les facteurs à la base du différentiel des gains de croissance au Cameroun (1) et formuler les recommandations de politique plus appropriées à une meilleure redistribution des gains de croissance (2). La méthodologie de l'étude a consisté d'abord à construire deux indicateurs de niveau de vie dont l'un monétaire et l'autre non monétaire encore appelé indicateur composite de pauvreté. Ensuite, nous appréhendons la croissance pro-pauvres selon l approche dite «absolue» en faisant usage d une méthode due à Ravallion et Chen (2003). Enfin, le Bayesian Model Averaging permet d'identifier les facteurs discriminant la redistribution spatiale des gains de croissance et par là même de formuler des politiques les mieux indiquées. L étude couvre deux sous périodes : 1996 à 2001 d une part et 2001 à 2007 d autre part. Il s agit des années au cours desquelles ont été réalisées des enquêtes camerounaises auprès des ménages dont les fichiers constituent les principales sources de données de l étude. Il ressort des résultats qu il existe un important différentiel de croissance pro pauvres entre les régions du Cameroun, aussi bien selon l approche monétaire que non monétaire. Selon la première approche, la croissance a été anti-pauvres pour la première période alors qu'elle a été faiblement pro-pauvres pour la seconde au Cameroun pris globalement. Mais de nombreuses divergences sont observées lors qu'on considère les milieux de résidence et les strates. En considérant l approche non monétaire, la croissance a été anti-pauvre pour le Cameroun au cours des deux périodes. Une fois de plus, des différentiels importants sont observés tant en termes de milieu de résidence qu'en termes de strates. Les facteurs identifiés comme déterminants dans l'explication des différentiels pour la période sont notamment: le développement humain incluant le niveau d'instruction et l'accès aux soins modernes, le secteur d'activité, la branche d'activité. Les résultats issus de l analyse MBA pour la période permettront d actualiser les recommandations de politique économique. 2

3 SOMMAIRE pages RÉSUMÉ...2 I INTRODUCTION...6 II - BREF APERÇU DE LA PAUVRETÉ ET DE LA CROISSANCE AU CAMEROUN Évolution de la pauvreté au Cameroun Trend de pauvreté entre 1983 et Trend de pauvreté et des inégalités entre 1996 et Évolution des indicateurs de la pauvreté monétaire Évolution des indicateurs non monétaires de la pauvreté Trend de pauvreté et des inégalités entre 2001 et Évolution des indicateurs monétaires Évolution des indicateurs non monétaires Évolution du taux de croissance économique.16 III LE CONCEPT DE CROISSANCE PRO PAUVRES.17 IV.APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE L ÉTUDE Mesure de la croissance pro- pauvres en termes absolus à l aide de la méthode de Ravallion et Chen (2003) Construction de l'indicateur Composite Non-Monétaire de Pauvreté selon l approche de Asselin (2002) Les sources des données...23 V. RÉSULTATS DE L ÉTUDE Différentiel spatial des gains de croissance suivant l approche monétaire Les résultats de la période Les résultats de la période Analyse comparative des résultats entre régions suivant le milieu De résidence Différentiel des gains de croissance suivant l approche non monétaire Les résultats de la période Les résultats de la période Complémentarité entre les indicateurs monétaire et non monétaire 33 VI. FACTEURS EXPLICATIFS DES RÉSULTATS Les raisons de choix du BMA et ses principes Le choix des variables du BMA Commentaires des résultats obtenus des estimations BMA pour la période VII - RECOMMANDATIONS DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE Stratégies de développement du secteur urbain Stratégie de développement du secteur rural La modernisation de l'appareil de production La restructuration du cadre institutionnel Une gestion durable des ressources naturelles Promotion des débouchés nationaux et internationaux pour les produits agro pastoraux et forestiers Recommandations par rapport aux résultats de l étude.44 3

4 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES.47 DOCUMENTS ANNEXES 49 ANNEXE 1 : Courbes d incidence de croissance entre construites sur la base de la méthode de Ravallion et Chen (2003) 49 ANNEXE 2 : Résultats du taux de croissance pro pauvres de l indicateur Monétaire (Méthode de Ravallion et Chen 2003) par percentile pour la période ANNEXE 3 : Résultat de l AFCM période ANNEXE 4 : Courbes d incidence de croissance construites sur la base l Indicateur Composite de Pauvreté (ICP) période Annexe 5 : Tableaux indiquant les taux de croissance du revenu par Percentile suivant l ICP période ANNEXE 6 : Tableaux des estimations par la BMA...89 A-6-1. Explication des variations spatiales du taux de pauvreté par le BMA.89 A-6-2. Explication des variations spatiales de l élasticité de la pauvreté par rapport au revenu monétaire le BMA..89 A-6-3. Explication du différentiel spatial du taux de croissance pro pauvres de Ravallion et Chen (2003) par le BMA.90 A-6-4. Explication du différentiel spatial du taux de croissance du revenu moyen par le BMA..91 ANNEXE 7 : Courbes d incidence de croissance entre construites sur la base de la méthode de Ravallion et Chen (2003) 92 ANNEXE 8: Résultats du taux de croissance pro pauvres de l indicateur Monétaire (Méthode de Ravallion et Chen 2003) par percentile pour la période ANNEXE 9 : Courbes d incidence de croissance des zones urbaines et rurales des 10 régions du Cameroun suivant l approche monétaire ( )..137 ANNEXE 10 : Résultats de l AFCM pour la période ANNEXE11 : Courbes d incidence de croissance des 10 régions du Cameroun suivant l approche non monétaire.162 ANNEXE 12 : Courbes d incidence de croissance des milieux urbains et ruraux des 10 régions suivant l indicateur composite ( ).177 4

5 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Évolution des revenus (dépenses par équivalent adulte) en FCFA..10 Tableau 2 : Évolution des indices de pauvreté entre 1996 et Tableau 3 : évolution des indices de pauvreté entre 2001 et 2007 (en pourcentage)..13 Tableau 4 : Évolution des indices de pauvreté selon le sexe du chef de ménage 14 Tableau 5 : Évolution des indices de pauvreté selon le milieu de résidence 14 Tableau 6 : les conditions d habitat au Cameroun en fonction du milieu de résidence (en pourcentage) 15 Tableau 7 : les conditions de l environnement sanitaire au Cameroun en fonction du milieu de résidence (en pourcentage) 16 Tableau 8 : Taux de croissance pro pauvre selon le milieu de résidence.24 Tableau 9 : Taux de croissance pro- pauvres par strates..25 Tableau 10 : Taux de croissance pro pauvre entre 2001 et 2007 selon le milieu de résidence..26 Tableau 11 : Taux de croissance pro- pauvres entre 2001 et 2007 par strates.27 Tableau 12 : Taux de croissance pro pauvres des différentes régions du Cameroun suivant le milieu de résidence 27 Tableau 13 : Caractéristiques de l indicateur composite de pauvreté.28 Tableau 14 : Caractéristiques de l indicateur composite de pauvreté.29 Tableau 15: différentiel spatial des gains de croissance dans les régions et milieux du Cameroun suivant l indicateur monétaire et ICP..31 Tableau 16 : récapitulatif des variables expliquées 36 Tableau 17 : récapitulatif des variables explicatives..37 Tableau 18 : récapitulatif des résultats des probabilités pr( 0 / D) j 5

6 I - INTRODUCTION Au cours des dernières décennies, les indicateurs macroéconomiques ainsi que les conditions de vie des ménages ont connu une réelle instabilité au Cameroun comme dans plusieurs pays africains. C est pourquoi de nombreux chercheurs ont manifesté un réel engouement, simultanément sur les questions d'équité, de distribution de revenus et de la croissance économique. En effet, le Cameroun a connu une période de prospérité économique jusqu à la mi-décennie 80, avec des taux de croissance impressionnants, consécutifs à l exploitation pétrolière dont le démarrage se situe vers la fin des années 70. Suite à la chute des cours des produits agricoles de rente et de la détérioration des termes de l échange, les indicateurs macroéconomiques se sont progressivement dégradés à partir de l exercice budgétaire 1985/1986. On a assisté à une baisse des recettes d exportation, au déséquilibre de la balance des paiements, à la chute des recettes budgétaires, à l impossibilité pour l État d assurer le paiement régulier du service de la dette extérieure, etc. Ne pouvant plus assumer toutes ses obligations sociales, l Etat a été obligé de prendre un certain nombre de mesures dont la suppression de certains avantages accordés aux agents publics, la libéralisation de la commercialisation des produits agricoles de rente, la double baisse des salaires de l année 1993 d environ 65%, etc. Toutes ces mesures ont contribué à la dégradation des conditions de vie des populations. Plus de 53% de populations sont considérées comme pauvres en 1996 contre 40% en 1984 (PNUD, 1997). Pour faire face au déséquilibre budgétaire, l État a été obligé de solliciter le concours des institutions financières internationales, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International à travers plusieurs accords de confirmation. Il faut noter que les premiers accords, généralement de courte durée, n ont pas produit des résultats satisfaisants de l avis de plusieurs observateurs. Le retour progressif de la croissance, consécutif à la dévaluation du franc CFA en janvier 1994, a favorisé la signature d un accord triennal allant de 1997 à L exécution de manière satisfaisante de ce programme économique et financier au titre de la Facilité d Ajustement Structurel Renforcé (FASR), a permis au Cameroun d être admis en octobre 2000 au point de décision de l initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). Cette performance donnait ainsi au pays une chance d aspirer à la réalisation de l ensemble des conditions requises pour accéder au point d achèvement de ladite initiative, et de bénéficier alors d un allégement substantiel de sa dette extérieure, condition sine qua non pour résorber durablement les déficits économiques et sociaux. Pour lutter contre la pauvreté, les pouvoirs publics ont progressivement mis en œuvre une panoplie de mesures qui, depuis l admission du Cameroun au point de décision de l Initiative PPTE, sont regroupées dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). L accent est particulièrement mis sur la relance de l économie camerounaise à travers la réalisation de projets de développement. Le taux de croissance économique devenu positif depuis 1995, oscille autour de 3%. Cette croissance a été confortée par le repli du taux d inflation qui se situait à 0,6% en Selon l Institut National de la Statistique du Cameroun, le taux de pauvreté était de 40,2% en 2001pour l ensemble du pays; soit un recul de 13 points par rapport à Cependant, l impact de cette embellie économique ne bénéficie pas aux populations de 6

7 différentes régions dans les mêmes proportions. Ainsi, d une région à une autre, on note des écarts importants non seulement au niveau des taux de pauvreté monétaire, mais aussi en ce qui concerne l accessibilité aux services sociaux de base. Notre préoccupation est celle de savoir comment rendre la croissance pro-pauvre au Cameroun, au regard des disparités spatiales sur le plan des contraintes et des potentialités de croissance à travers les diverses strates et régions du pays. Cette problématique qui préoccupe des chercheurs et acteurs nationaux et internationaux du développement se fonde sur le questionnement suivant : comment les gains issus de la croissance économique sont-ils distribués ou doivent-ils être distribués entre les ménages sur le plan spatial comparativement à leur situation initiale? (Ravallion M. et Chen 2003). Quel est l impact de la croissance économique sur les couches sociales les plus défavorisées? Comment les gains de croissance économique sont-ils (ou doivent-ils) répartis entre les différentes régions et strates du pays? Quels sont les déterminants de la distribution spatiale des gains de la croissance? Autrement dit, qu est-ce qui explique la disparité spatiale des gains de croissance? En d autres termes, quels sont les contraintes et potentiels de croissance au niveau sub-national au Cameroun? D où la question centrale de la présente étude : Comment assurer une croissance pro-pauvres au Cameroun compte tenu des données spatiales observées entre 1996 et 2007? La présente étude a pour but de mettre en évidence les déterminants de la répartition spatiale des gains de la croissance au Cameroun dans la période Les deux principaux objectifs sont : identifier les facteurs à la base du différentiel des gains de croissance au Cameroun (1) et formuler les recommandations de politique plus appropriées à une meilleure redistribution des gains de croissance (2).. Des interventions pouvant permettre de mieux réduire la pauvreté compte tenu des contraintes et potentialités spatiales par rapport à la croissance sont par la suite proposées. La section II est consacrée à un état des lieux en termes de pauvreté et de croissance au Cameroun. La troisième donne un aperçu du concept de croissance propauvres. La quatrième présente les divers outils méthodologiques utilisés pour l analyse spatiale de la croissance pro-pauvres, alors que la section V restitue les résultats issus de l application desdits outils. La sixième identifie les facteurs explicatifs des différentiels spatiaux d incidences de la croissance sur la pauvreté sur la base desquels des recommandations sont proposées à la section sept. II. BREF APERÇU DE LA PAUVRETE ET DE LA CROISSANCE AU CAMEROUN Pour mieux appréhender la cohérence des résultats par rapport à la problématique de l étude, il est indispensable de présenter un aperçu sur l évolution de la pauvreté et des indicateurs de croissance économique au Cameroun Évolution de la pauvreté au Cameroun La complexité du phénomène de pauvreté ne permet pas de donner à ce terme une définition universelle. Cependant, on peut retenir cette définition du PNUD qui appréhende la pauvreté comme une insuffisance de ressources et une privation des possibilités de choix et d opportunités qui offriraient aux individus des conditions de vie décente (PNUD, 1999). Les manifestations de la pauvreté sont de diverses formes : 7

8 l inaccessibilité aux services sociaux de base ou besoins humains fondamentaux (santé, éducation, eau potable, électricité, etc.), l exclusion sociale, le manque de dignité humaine et de confiance personnelle. Pour mieux cerner l évolution de la pauvreté au Cameroun, on peut distinguer deux périodes qui sont tributaires à la nature et à la disponibilité des données d enquêtes : la période et la période Trend de pauvreté entre 1983 et 1993 Les rapports venant de diverses agences de développement (PNUD, 1993; Banque Mondiale 1993, Banque Mondiale 1994) confirment que le Cameroun a connu une réelle instabilité économique et sociale au cours de cette période 1. Toutes ces turbulences se sont répercutées sur le niveau de vie des ménages camerounais. On a assisté à une recrudescence de la pauvreté aussi bien sous ses aspects monétaire que non monétaire. Selon la Banque Mondiale (1993), 40% de ménages étaient considérés comme pauvres en 1983, par rapport à un seuil de pauvreté de F CFA qui correspond à F.CFA au prix de Sur cette base, la ville de Yaoundé ne comptait que 1% de ménages pauvres contre 20% en En ce qui concerne la ville de Douala, la proportion de ménages vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 2% à 30% entre les deux périodes. Dans les zones rurales, la fracture sociale a été plus lourde. La proportion des pauvres est passée de 49% à 71%. Ces proportions justifient une forte dégradation des conditions de vie des ménages pendant la décennie. Il faut souligner que la chute des niveaux de consommation s est traduite par une baisse sensible des dépenses destinées aux services sociaux de base tels que la santé, l éducation, l eau et l électricité (Tamba et al., 2001). Dans le domaine de santé, le Cameroun fait partie des pays de l Afrique au Sud du Sahara où les taux de mortalité et de morbidité sont très élevés. En 1990, le taux de mortalité infantile varie entre 120 et 240 pour 1000 naissances vivantes suivant les régions. La couverture vaccinale reste insuffisante en dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics. Le taux d immunisation contre la rougeole qui est passé de 49% en 1997 à 62% en 2001 reste encore faible. En ce qui concerne l éducation, le taux de scolarisation au cycle primaire varie d une province à l autre et se caractérise par une réelle marginalisation de certaines régions. En 1990, quatre provinces sur dix disposaient des taux inférieurs à 50%. La province de l Extrême Nord présentait le taux le plus faible de 25,39%. Malgré les efforts du gouvernement et des agences de développement en faveur de la promotion de l éducation au cycle primaire, cette province disposait d un taux de 41% en Il existe encore une discrimination de genre au détriment des filles en matière de l éducation au Cameroun. Le différentiel de taux entre garçon et fille est plus important dans les provinces septentrionales du pays. Les aspects non monétaires de la pauvreté sont perçus à travers l Indicateur du Développement Humain (IDH) publié par le PNUD. Les statistiques montrent que le 1 Il s agit de la mise en application des plans d ajustement structurel, de la diminution du train de vie de l État, des baisses successives des salaires, de l impossibilité du Cameroun à assurer régulièrement le paiement du service de sa dette, des retraites anticipées dans la fonction publique etc. 8

9 Cameroun fait partie des pays dont l IDH reste faible selon la classification des Nations Unies. En 1991, le Cameroun occupait le 119eme rang sur 160 pays. En 1994, il a occupé le 124eme rang sur 173 pays. De tout ce qui précède, on peut admettre que les conditions de vie des camerounais se sont profondément dégradées entre 1983 et Cette période se caractérisait par une insuffisance de données statistiques pouvant permettre de procéder à des études profondes de la pauvreté et des inégalités au Cameroun. À partir de 1996, cette lacune s est progressivement comblée avec les enquêtes camerounaises auprès des ménages Trend de pauvreté et des inégalités entre 1996 et Les différentes enquêtes camerounaises auprès des ménages (ECAM) ont permis de disposer des bases de données plus complètes et plus fiables pour l analyse des conditions de vie des ménages au Cameroun. Les différentes études montrent que même si la pauvreté a reculé au Cameroun entre 1996 et 2001, une importante proportion de camerounais vit encore dans des conditions déplorables. Quant aux inégalités, elles se sont plutôt accentuées. Il paraît convenable de distinguer les aspects liés à la pauvreté monétaire des indicateurs de la pauvreté non monétaire Évolution des indicateurs de la pauvreté monétaire À l issue de la phase de l enquête ECAM II de 2001, l Institut National de la Statistique a procédé à une harmonisation des données (ECAM I et ECAM II). Ces dernières ont permis de déterminer les éléments de comparabilité du niveau de vie des ménages entre les deux périodes. La présentation de l évolution des revenus des ménages permet de mieux appréhender celle des indices de pauvreté. Le tableau 1 permet d apprécier l évolution des revenus suivant le milieu de résidence, le sexe du chef de ménage, les strates et la situation d activité du chef de ménage. Il ressort du tableau que dans l ensemble, les revenus qui ont pour proxy les dépenses par équivalent adultes ont augmenté entre les deux périodes suivant un taux moyen annuel de 2,79%. Le différentiel du taux de variation du revenu est important entre les différentes variables. Ce taux est de 4,58% en milieu urbain contre 1,985 en zone rurale. Le fait que le taux d accroissement du revenu dans la ville de Douala, capitale économique soit 4 fois inférieur à celui de Yaoundé paraît surprenant. Il est de 3,915 pour les ménages dirigés par les hommes, alors que pour ceux dirigés par les femmes, il est de 1, 98%. La comparaison entre les différentes strates permet de constater que les revenus ont plus augmenté à Yaoundé et dans Rurale forêt avec un taux annuel moyen de 7% alors que la strate Rurale savane enregistre un taux de 0,44%. Par rapport à la situation d activité du chef de ménage, le résultat est paradoxal. Les ménages dirigés par les chômeurs ont un taux moyen d accroissement du revenu de 5,83% alors que ceux des actifs occupés est seulement de 2,66%. Ce résultat pourrait s expliquer par le fait que les chômeurs sont généralement des célibataires et par conséquent disposent des ménages de taille réduite. Par contre, les actifs occupés ont tendance à augmenter la taille de leur ménage avec des enfants venant des autres membres de famille. Selon l Institut National de la Statistique (2002), cette augmentation des revenus est tributaire de plusieurs facteurs tels que le réaménagement des salaires dans la fonction 9

10 Publique en 1997, la hausse des cours des produits agricoles de rente (café, cacao, coton, etc), la création des entreprises dans la filière bois, la création des emplois lors de la construction de l oléoduc entre les champs pétrolifères de DOBA au TCHAD et le port de KRIBI au Cameroun, etc. Tableau 1 : Évolution des revenus (dépenses par équivalent adulte) en FCFA Taux de Variables Modalités variation (%) moyen par an Milieu de résidence Urbain ,58 Rural ,98 Sexe Masculin ,91 Féminin ,93 Yaoundé ,18 Douala ,71 Strates Autres villes ,83 Rural Forêt ,07 Rural Hauts Plateaux ,21 Rural Savane ,44 Actifs occupés ,66 Situation d activité Chômeurs ,83 Inactifs ,28 Cameroun ,79 Sources: ECAM I, ECAM II, INS. Malgré cette hausse des revenus, on relève des inégalités par rapport au milieu de résidence du chef de ménage, par rapport à son sexe et aux différentes strates. Ces différentes variations du revenu ont sans doute influencé l évolution des indices de pauvreté entre les deux périodes. Les données du tableau 2 montrent que le classement des zones agro écologiques en termes d incidence de la pauvreté n a pas changé entre 1996 et On note cependant que si Yaoundé a été plus pauvre que Douala en 1996, la tendance s est inversée en Yaoundé reste la strate ayant connu la plus importante réduction de la pauvreté. L incidence de pauvreté est passée de 49% à 18,3%. Ce qui correspond à un recul de 30,7 points. Vient ensuite la ville de Douala avec 18,8% de ménages qui sont passés de la situation de pauvres à celle de non pauvres. On peut également relever que des trois strates rurales, la strate Rurale forêt a enregistré le meilleur taux de recul qui est de 17%. Cependant, la proportion de ménages pauvres s est accrue dans la strate Rurale savane de 1,3 point de pourcentage. L intensité et la sévérité de la pauvreté ont reculé respectivement de 4,2 et 2 points de pourcentage entre 1996 et Les villes de Yaoundé et Douala sont plus concernées. On note cependant une hausse de la sévérité de la pauvreté dans la strate Hauts Plateaux qui est passée de 10,9 à 11,2%. Il se dégage une concordance entre les résultats les résultats du tableau 1 et ceux du tableau 2. La strate Yaoundé a enregistré le meilleur taux moyen de variation du 10

11 revenu qui est de 7%, alors que la strate Rurale forêt a connu un recul du revenu par équivalent adulte. Tableau 2 : Évolution des indices de pauvreté entre 1996 et 2001 Indices de pauvreté Zones agroécologiques Variation (%) Yaoundé 49,0 18,3-30,7 Douala 37,3 18,5-18,8 Incidence (P0) Autres villes 36,3 26,2-10,1 Rural Forêt 72,5 55,4-17,1 Rural Hauts Plateaux 62,9 50,4-12,2 Rural Savane 44,4 45,7 1,3 Yaoundé 53,3 40,2-13,1 Douala 18,4 5,1-13,3 Intensité (P1) Autres villes 13,4 4,8-8,6 Rural Forêt 12,1 7,8-4,2 Rural Hauts Plateaux 26,6 20,9-5,7 Rural Savane 22,9 20,9-2,1 Yaoundé 15,2 14,0-1,2 Douala 19,1 14,1-4,9 Sévérité (P2) Autres villes 8,9 2,1-6,7 Rural Forêt 6,3 2,0-4,4 Rural Hauts Plateaux 5,5 3,4-2,1 Rural Savane 12,4 10,9-1,5 Sources: ECAM I, ECAM II, INS. De nombreuses études (INS, 2002; Nembot et al. 2006) sont parvenues à la conclusion selon laquelle la pauvreté est fonction du niveau d instruction du chef de ménages. Dans les provinces de l Extrême Nord et de l Adamaoua, la proportion de chefs de ménages analphabètes est respectivement de 62% et de 54%, alors que dans la province du Sud et les grandes villes Yaoundé et Douala, elle est inférieure à 10%. Ces statistiques confirment les résultats des études (PNUD, 1998; Emini et al. 2006) qui admettent que de la zone côtière au septentrion, les populations vivent dans des conditions de plus en plus précaires Évolution des indicateurs non monétaires de la pauvreté Les indicateurs non monétaires de la pauvreté regroupent tous les attributs relatifs aux conditions d existence des ménages. Selon les résultats de l enquête ECAM II relatifs à la qualité de l habitat, 38,4% des ménages disposent du sol en terre. Cette proportion est de 77% en milieu rural contre 12% en zone urbaine. Quant aux matériaux des murs, près de 45% de ménages disposent des maisons en brique de terre ou en terre battue. En milieu rural, le pourcentage est de 78,6%. En ce qui concerne l environnement sanitaire, seulement 9,5% de ménages disposent de WC avec chasse eau au Cameroun. Cette proportion est de 0,8% en milieu 11

12 rural où 68% de ménages disposent de latrines non aménagées et où 11% vivent sans WC. Seulement 19,9% des ménages (essentiellement urbains) bénéficient du service de ramassage des ordures ménagères par camions. En zone rurale, près de 87% de ménages jettent les ordures dans la nature. Les conditions d accès à l eau potable et à l électricité sont encore plus inégales. 48,6% de ménages n ont pas accès à l eau potable au Cameroun. Cette proportion est de 84,6% pour la zone rurale contre 22,2% pour les centres urbains. Les ménages n ayant pas accès à l électricité représentent 40,2% dans l ensemble du pays. Le milieu rural en compte 75,1% au lieu de 14,8% pour la zone urbaine. Toutes ces inégalités entre milieux urbains et zones rurales sont encore plus perceptibles entre les différentes strates de ECAM II. Sur le plan de l environnement sanitaire, plus de 75% de populations n ont pas accès à l eau potable dans la province de l Est, alors que dans les grandes villes et la province du Sud-Ouest, cette proportion est inférieure à 20%. Dans les provinces du l Est et de l Adamaoua, plus de 86% de ménages jettent les ordures dans la nature. Ce pourcentage est de 54,5% dans la province du Nord- Ouest. Dans les trois provinces septentrionales, plus de 65% de ménages n ont pas accès à l électricité, alors que cette proportion est de 32,1% et de 36,2% respectivement pour les provinces du Sud et du sud-ouest. Dans les provinces septentrionales, moins de 5% de populations disposent des WC avec chasse eau. Dans la du Nord Ouest, près de 62% de ménages utilisent les latrines non aménagées. Ce pourcentage est de 37,2% dans la province du Sud. En ce qui concerne les conditions d habitat, plus de 80% des ménages disposent des murs en terre dans les provinces du septentrion, alors que dans les provinces du littoral et du Sud-ouest, cette proportion est inférieure à 15%. Les ménages disposant des toitures en nattes ou chaumes représentent respectivement 35,6% et 48,7% dans les provinces de l Extrême -Nord et du Nord. Dans les provinces du Centre, de l Ouest et du Sud, plus de 94% de ménages vivent dans des maisons couvertes de tôle ou de tuile Trend de pauvreté et des inégalités entre 2001 et Évolution des indicateurs monétaires. Au regard des résultats du tableau 3, la variation de l incidence de pauvreté entre 2001 et 2007 reste insignifiante. Le taux de pauvreté a connu un léger repli de 0,3%. Cependant, la comparaison de cette variation de la pauvreté entre les douze strates dégage un certain nombre de disparités. Les deux strates urbaines Douala et Yaoundé enregistrent les plus faibles taux de pauvreté en 2007, avec des taux de variation entre 2001 et 2007 assez proches. La province de l Ouest a enregistré le taux de recul le plus important qui se situe à 11,4%, suivi de la province du Centre avec 7%. En revanche, l incidence de la pauvreté s est accrue dans les trois provinces septentrionales et la province de l Est. Dans la province de l Extrême Nord, où le taux de pauvreté est le plus élevé de toutes les strates, une proportion de 9,5% de population est passée de la situation de non pauvres à celle de pauvre. Ce pourcentage est de 13,5% dans la province du Nord, de 4,6% dans la province de l Adamaoua et de 6,4% dans la province de l Est. En ce qui concerne la profondeur de la pauvreté, elle a reculé au Cameroun et dans huit strates sur douze. Les meilleurs taux de recul sont ceux du Centre et de l Ouest 12

13 respectivement de 5,5% et de 4,5%. Cette embellie traduit le recul des inégalités dans ces strates. En revanche, dans les strates Extrême Nord et Nord, la profondeur de la pauvreté s est accrue de 5,8% et de 5,5% respectivement. Quant à la sévérité, elle a augmenté de 3% et de 2,2% respectivement. Ces résultats traduisent l aggravation des inégalités dans ces strates entre 2001 et Tableau 3 : évolution des indices de pauvreté entre 2001 et 2007 (en pourcentage) Indices de Zones agroécologiques pauvreté Variation (%) Douala 10,9 5,5-5,4 Yaoundé 13,3 5,9-7,4 Adamaoua 48,4 53,0 4,6 Centre 48,2 41,2-7 Incidence de la Est 44,0 50,4 6,4 pauvreté (P0) Extrême nord 56,3 65,8 9,5 Littoral 35,5 31,1-4,4 Nord 50,1 63,6 13,5 Nord ouest 52,5 51,0-1,5 Ouest 40,3 28,9-11,4 Sud 31,5 29,3-2,2 Sud ouest 33,8 27,5-6,3 Profondeur de la pauvreté (P1) Sévérité de la pauvreté (P2) Cameroun 40,2 39,9-0,3 Douala 2,1 0,9-1,2 Yaoundé 2,7 1,0-1,7 Adamaoua 15,4 14,5-0,9 Centre 15,0 9,5-5,5 Est 15,4 15,7 0,3 Extrême nord 18,8 24,6 5,8 Littoral 10,1 7,7-2,4 Nord 15,5 21,0 5,5 Nord ouest 20,9 16,6-4,3 Ouest 11,1 6,6-4,5 Sud 7,4 7,4 0 Sud ouest 10,5 6,9-3,6 Cameroun 14,1 12,3-1,8 Douala 0,7 0,2-0,5 Yaoundé 0,9 0,2-0,7 Adamaoua 6,4 5,4-1 Centre 6,6 3,1-3,5 Est 6,7 6,2-0,5 Extrême nord 8,2 11,2 3 Littoral 4,2 2,7-1,5 Nord 6,4 8,6 2,2 Nord ouest 10,7 6,8-3,9 Ouest 4,2 2,3-1,9 13

14 Sud 2,4 2,7 0,3 Sud ouest 4,5 2,5-2 Cameroun 6,9 5,0-1,9 Sources : ECAM II, ECAM III et nos calculs Les résultats du tableau 4 montrent que le taux de pauvreté a augmenté de 1 point de pourcentage dans les ménages dirigés par les hommes alors qu elle a reculé de 5,4% dans les ménages dirigés par les femmes. Par conséquent, l écart de l incidence de pauvreté entre les ménages dirigés par hommes et ceux dirigés par les femmes a augmenté en 2007 comparativement à L intensité et la sévérité ont reculé aussi bien pour les ménages dirigés par les femmes que pour ceux dirigés par les hommes. Tableau 4 : Évolution des indices de pauvreté selon le sexe du chef de ménage Indices de pauvreté Sexe du chef de ménage Variation (%) Masculin 40,6 41,6 1 Incidence (P0) Féminin 38,7 33,3-5,4 Cameroun 40,2 39,9-0,3 Masculin 19,4 13,0-6,4 Profondeur (P1) Féminin 16,9 9,5-7,4 Cameroun 19,1 12,3-6,8 Masculin 6,9 5,3-1,6 Sévérité (P2) Féminin 7,4 3,6-3,8 Cameroun 7,0 5,0-2 Sources : ECAM II, ECAM III La comparaison des indices de pauvreté par rapport au milieu de résidence (tableau 5) montre que le taux de pauvreté s est accru en milieu rural de 2,9% alors qu il a diminué en milieu urbain de 10%. Ce résultat traduit la dégradation des conditions de vie des ménages ruraux entre les deux périodes. La profondeur et la sévérité de la pauvreté ont plus reculé en milieu urbain par rapport au milieu rural. Ce résultat traduit le recul des inégalités entre les populations urbaines. Tableau 5 : Évolution des indices de pauvreté selon le milieu de résidence Indices de pauvreté Milieu de résidence Variation (%) Urbain 17,9 12,2-10 Incidence (P0) Rural 52,1 55,0 2,9 Cameroun 40,2 39,9-0,3 Urbain 4,3 2,8-1,5 Profondeur (P1) Rural 17,3 17,5-0,8 Cameroun 12,8 12,3-0,5 Urbain 1,6 1,0-0,6 Sévérité (P2) Rural 7,7 7,2-0,5 Cameroun 5,6 5,0-0,6 Sources : ECAM II, ECAM III et nos calculs. 14

15 Évolution des indicateurs non monétaires. Les résultats de l enquête ECAM III montrent que la qualité de l habitat des populations camerounaises ne s est pas améliorée entre 2001 et Plus de 37% de ménages habite des maisons dont le sol est en terre. Cette proportion est de 75,5% pour les zones rurales et 14,8% pour le milieu urbain (tableau 6). Quant aux matériaux des murs, 51% de ménages vivent dans des maisons construites en briques de terre ou en terre battue. Cette proportion était de 45% en Dans les zones rurales, le pourcentage est passé de 78,6% à 80,2% entre 2001 et Ces chiffres justifient une dégradation des conditions d habitat au Cameroun entre les deux périodes. Tableau 6 : les conditions d habitat au Cameroun en fonction du milieu de résidence (en pourcentage) Cameroun Urbain Semi rural Matériaux du sol Matériaux toiture Matériaux murs Rural Ciment 58 78,3 66,5 21,8 Carreaux 4,4 6,4 1,9 1 Terre 37,1 14,8 30,6 75,5 Tôle/tuile 84 95,2 90,1 63,5 Ciment 2,4 3,6 1,8 0,7 Nattes/chaumes 12,8 1,1 7,3 33,6 Béton/parpaings/pierres ,6 8,3 Bois 11 11,5 13,3 9,4 Briques de terre/terre battue 51 33,2 42,3 80,2 Sources : calculés par les auteurs à partir des résultats de ECAM III En ce qui concerne les conditions sanitaires, les ménages disposant d un WC avec chasse eau ne représentent que 9,3%. En milieu rural, ce taux est de 0,6% alors qu en milieu urbain il est de 15,7%. On peut relever du tableau 7 que 71,2% de ménages ruraux disposent des latrines non aménagées alors 17% vivent sans WC. 36,7% des ménages urbains évacuent leurs ordures grâce au service de ramassage par camions. Les conditions d accès à l eau potable et à l électricité sont encore plus précaires. Plus de 40% de ménages n ont pas accès à l eau potable au Cameroun. Comme pour les autres attributs, la zone rurale où 73,8% de ménages s approvisionnent en eau auprès des puits, sources ou rivières est la plus défavorisée. Cette discrimination s étend au mode d éclairage. Dans le milieu urbain, 58,6% de ménages ont accès à l électricité. Dans régions semi rurales et rurales, cette proportion est de 48,2% et 14% respectivement. C est pourquoi en milieu rural, plus de 71% de ménages sont obligés de se servir du pétrole lampant comme mode d éclairage. Tableau 7 : les conditions de l environnement sanitaire au Cameroun en fonction du milieu de résidence (en pourcentage) 15

16 Cameroun Urbain Semi rural Rural Type de lieu d aisance WC avec chasse 9,3 15,7 4,1 0,6 eau Latrines aménagées 32,4 45,3 33,4 11,7 Latrines non aménagées 51,8 38,1 59,8 71,2 Sans WC 6,5 0,9 2,8 17 Mode d évacuation des Ramassage camions 21,5 36,7 8,7 1,2 ordures Dans la nature 69, ,7 90,1 Brûlées ou recyclées 4,7 5,4 5,7 3,4 Autres 4 4,6 4,6 5,3 Mode d approvisionnement Robinet individuel ,2 1,1 En eau de boisson Robinet commun 40,1 59,8 38,5 11,7 Forage 8,4 6,6 16,6 8,5 Puits/source/rivières 40,7 18, ,8 Mode d éclairage Électricité avec 42,4 58,6 48,2 14 accès à la SONEL Électricité sans 18,2 26,7 20 4,2 accès à la SONEL Pétrole 34,7 13,4 27,8 71,6 Autres 5,2 1, Sources : calculés par les auteurs à partir des résultats de ECAM III 2.2. Évolution du taux de croissance économique Il ressort du graphique 1 que la période s est caractérisée par une prospérité économique, au regard de l évolution du taux de croissance du PIB réel. La décennie 60 et les premières années de la décennie 70 se sont avérées assez timides, avec des taux relativement faibles. On a assisté à une embellie de la croissance en 1973 et 1974 avec des taux respectifs de 2,6% et 7,8%. L année 1975 s est caractérisée par un taux négatif de - 8,2% qui serait tributaire à la crise pétrolière. Par la suite, la croissance s est progressivement raffermie avec un taux record de 18,4% en Cette période coïncide avec celle de l exploitation pétrolière qui a permis au Cameroun d atteindre un taux de 13,8% en Il faut souligner que la crise de la mie décennie 80 a profondément affecté l économie camerounaise. Le pays a connu une grave récession entre l exercice 2006/2007 et l exercice 1994/1995. Pendant cette récession, le taux de croissance démographique est resté largement supérieur au taux de croissance économique, compromettant ainsi les efforts du gouvernement à s acquitter des tâches sociales. Depuis l exercice 1996/1997, le taux de croissance économique est positif. En 2004, le taux de croissance en termes réels était estimé à 3,6%, en repli de 1,4 point 16

17 comparé à l année précédente. Les évolutions sectorielles à prix constants sont de 4,6% pour le secteur primaire, 0,7% pour le secteur secondaire et 5,3% pour le tertiaire. À travers de nombreux programmes, des efforts sont faits pour la consolidation des acquis de la croissance et surtout d en faire bénéficier aux plus pauvres. Graphique 1 : Évolution du PIB et de la population de 1960 à 2007 (*) (*) PIB en dollar américain constant de 1990, converti en parité de pouvoir d achat de Geary Khamis. Source : Construction des auteurs à partir des données extraites de : Total Economy Database, Groningen Growth and Development Centre and the Conference Board, September III. LE CONCEPT DE CROISSANCE PRO-PAUVRES Pour la plupart des observateurs, les programmes de développement ont le plus souvent bénéficié davantage aux riches au détriment des pauvres; dans la mesure où les premiers disposent d un avantage comparatif en termes de capital humain et financier leur permettant de mieux capter et canaliser les opportunités économiques générées par une croissance positive. La croissance ne bénéficie aux pauvres dans ces conditions que par un effet indirect (Griffoni, 2005). Par conséquent, les effets de la croissance sur la réduction de la pauvreté restent mitigés. Le concept de croissance pro-pauvres constitue une réaction à ces résultats insuffisants. Il peut être appréhendé comme un processus offrant des possibilités aux pauvres de contribuer à la croissance et d en tirer le maximum de profit. Comme le souligne un rapport de l OCDE (2006), «pour être rapide et soutenue, la réduction de la pauvreté doit s appuyer sur une croissance pro-pauvres, c est-à-dire une croissance dont le rythme et les modalités améliorent l aptitude des pauvres, hommes et femmes, à participer à l activité économique et à en tirer avantage.» Selon Griffoni (2005), il s agit 17

18 d impulser la croissance de la base vers le sommet pour en faire bénéficier l ensemble de la population. Cela consiste, entre autres, à orienter les projets de développement vers les régions ou secteurs d activité caractérisés par de forts taux de pauvreté en vue d en améliorer la productivité. L implication des pauvres dans la mise en place de tels programmes pourrait contribuer à leur réussite (Sen, 2000). Au sens large, la croissance pro pauvre est définie comme une croissance conduisant à la réduction de la pauvreté (OCDE, 2001; Nations Unies, 2000). Cette définition connaît deux principales orientations, en l occurrence une approche «relative» et une approche «absolue» : Selon l approche dite «relative», la croissance économique est pro-pauvres si le revenu des pauvres progresse plus, relativement à celui des autres (si le revenu des pauvres augmente à un taux de croissance supérieur au taux de croissance global) et si, par conséquent, les inégalités diminuent. L intérêt de cette approche réside dans le fait qu elle attire l attention sur la proportion d avantages que les pauvres tirent de la croissance et sur l évolution des inégalités. Kakwani et Pernia (2000) font figures de pionniers dans l utilisation de cette approche. 2 Selon l approche «absolue», centrée sur l accélération de la croissance du revenu des pauvres, la croissance est pro-pauvres dès lors qu elle se traduit par la réduction du taux de pauvreté (Ravallion et Chen, 2003; Ravallion, 2004). Ce qui compte avant tout dans cet angle de vue, c est le rythme auquel progresse, en termes absolus, le revenu des pauvres. La préoccupation primordiale ici est de savoir si ce revenu augmente assez vite pour réduire le taux de pauvreté, l évolution des inégalités pouvant en second ressort permettre soit de stimuler, soit la mitiger cette réduction. En tout état de cause, l ancrage théorique de la croissance pro-pauvres est le triangle «pauvreté croissance inégalités» tel que formalisé par Bourguignon (2003). Dans cette logique, la croissance pro-pauvres implique un cercle vertueux entre le niveau de la croissance économique, le niveau des inégalités et le niveau de la pauvreté. Une réduction de la pauvreté peut en effet provenir de divers effets directs et/ou indirects de la croissance et de la redistribution : 1. Effets directs : a. En supposant que la répartition des revenus reste constante, une augmentation du revenu moyen de la population d un pays est susceptible de réduire la pauvreté; b. A niveau constant du revenu moyen par tête d une population, une réduction des inégalités peut conduire à une réduction de la pauvreté; 2 Voir aussi White et Anderson (2001). 18

19 2. Effets indirects : a. La croissance économique peut entraîner une réduction des inégalités et, par conséquent, une plus forte réduction de la pauvreté; b. La réduction des inégalités peut induire une plus forte croissance économique et, par conséquent, une plus forte réduction de la pauvreté. Le graphique 2 montre comment la variation du taux de pauvreté se décompose en effet de «croissance» d une part et effet de «redistribution» d autre part. Le premier est représenté par la translation de la distribution (I) vers la distribution (II) qui est issue de la variation du revenu moyen (indépendamment du revenu national). Le second est représenté par la translation de la distribution (II) vers la distribution (III) qui est tributaire d un changement dans la répartition du revenu national (indépendamment du revenu moyen). Le graphique 2 représente un scénario où les effets de croissance et de redistribution agissent tous dans le sens de la réduction de la pauvreté. Toutefois, dans des scénarios alternatifs, cette technique de décomposition permettrait aussi de comprendre comment ces deux effets pourraient plutôt, conjointement ou individuellement, se traduire par une aggravation de la pauvreté. Graphique 2 : Décomposition d une variation du taux de pauvreté en «effet croissance» et «effet redistribution» Densité de population (%) Effet de croissance Effet de redistribution Effet de croissance sur le taux de pauvreté Effet de redistribution sur le taux de pauvreté III I II Comme il est indiqué dans le Rapport de l OCDE (2006) qui récapitule les messages clés sur la croissance pro-pauvres, les deux approches susvisées de croissance pro-pauvres, respectivement Seuil de en pauvreté termes relatifs et en termes Revenu absolus, (échelle sont logarithmique) l une comme l autre pertinentes et se complètent lorsque l on analyse le processus de croissance dans l optique Source des : Bourguignon besoins des (2003, pauvres. 2004) En fait, les outils nécessaires pour déterminer comment les pauvres contribuent à la croissance et en tirent avantage peuvent être utilisés avec chacune de ces approches. Toutefois, la plupart de ces outils ne sont propices que pour l analyses des dimensions monétaires de la pauvreté, et par conséquent de la croissance pro-pauvres. 19

20 C est pour combler cette insuffisance que certains auteurs, à l instar de Grosse et al. (2005), ont fait usage d outils méthodologiques permettant d étendre l analyse de la croissance pro-pauvres à des dimensions non monétaires de la pauvreté, en prenant en considération des préoccupations d accès à la santé, à l éducation, aux infrastructures, à un habitat et à un environnement sains, etc. Par ailleurs et comme le démontre Klasen (2007) les mesures relatives permettent juste de définir l'état de la croissance pro-pauvres alors que les mesures absolues permettent en plus de la caractériser par son taux. Étant donné que nos objectifs sont centrés sur l'explication du différentiel spatial de croissances pro-pauvres, les secondes mesures paraissent plus adaptées. C'est pourquoi, nous appliquerons l'approche absolue de Ravallion et Chen (2003) IV-APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE DE L ÉTUDE Nous utilisons des outils méthodologiques qui, pour les uns, permettent d apprécier les incidences de la croissance sur la pauvreté monétaire, et sur la pauvreté non monétaire pour les autres. Dans le premier cas, nous appréhendons la croissance pro -pauvres selon l approche dite «absolue» en faisant usage d une méthode due à Ravallion et Chen (2003). La prise en compte des dimensions non monétaires de la pauvreté est faite à travers un cadre analytique basé sur la construction d un indice composite de pauvreté non monétaire Mesure de la croissance pro -pauvres en termes absolus à l aide de la méthode de Ravallion et Chen (2003). La méthode de Ravallion et Chen (2003) pour déterminer la mesure dans laquelle une croissance est pro-pauvres ou non est basée sur : 1. La construction d une «Courbe de l incidence de la croissance» (CIC); 2. Le calcul du «Taux de croissance de la moyenne des revenus» (TCMR) de la distribution. 3. La détermination du «Taux de croissance pro-pauvres» (TCPP) à partir de la CIC. La CIC indique le taux de croissance du revenu du revenu (ou des dépenses) de chaque quantile p d une population ordonnée du quantile le plus pauvre vers le moins pauvre, entre deux périodes données. Soit g le taux de croissance du revenu ou de la consommation réelle du p ième t p quantile d une distribution entre les périodes t-1 et t, la CIC est le lieu géométrique des couples p, g t p tel que : yt ( p) gt ( p) 1 [1] y ( p) t 1 20

21 où y ( p) et y t ( p t 1 ) représentent le revenu du quantile p, respectivement au cours des périodes t et t-1. Soit t le «Taux de croissance de la moyenne des revenus» (TCMR) de la distribution, on note : t TCMR t 1 [2] t 1 où t et t 1 représentent le revenu moyen de la distribution, respectivement au cours des périodes t et t-1. Si les inégalités restent constante entre les périodes t et t-1, alors on a gt ( p) t; p. Si la CIC g t ( p) est une fonction décroissante de p (pente négative), cela implique qu il y a réduction des inégalités entre les périodes t et t-1. Par contre, si g t ( p) est définie croissante par rapport à p, cela indique une augmentation des inégalités entre les deux périodes. Si, pour tout quantile p, le CIC se situe au-dessus de zéro en ordonnée, la croissance est effectivement pro-pauvres. On dit alors qu il y a dominance de premier ordre de la distribution à la période t sur la distribution à la période t-1. Si le CIC change de signe, on ne peut pas conclure s il y a tout de même une dominance de second ordre ou d ordre supérieur à partir de la seule CIC. Ravallion et Chen (2003) proposent alors l utilisation du «Taux de croissance pro-pauvres» (TCPP) pour inférer s il y a dominance d ordre supérieur. Ils définissent le TCPP comme étant la surface située sous la CIC jusqu à la valeur de l incidence de la pauvreté H; la CIC étant définie à partir de l indice de pauvreté de Watts, car celui-ci permet de satisfaire les trois axiomes de mesure de la pauvreté énoncés par Sen (1976) 3. En termes de quantiles, l indice de Watts peut s écrire comme suit : H t z Wt log d p [3] yt p 0 En différentiant l équation [9] par rapport au temps t, on obtient la variation de l indice de Watts pour la période considérée, soit : H dw t t dlog yt p d p dt [4] dt 0 p dlog yt où gt ( p) est la CIC qui montre comment le taux de croissance du revenu dt varie pour chaque quantile à travers la distribution du revenu. L équation [4] peut alors être réécrite comme suit : H dw t t gt ( p) d p dt [5] 0 3 L axiome de «ciblage» selon lequel la mesure est invariante aux variations de revenus chez les non pauvres; l axiome de monotonicité qui stipule que toute perte de revenu d un pauvre accroît la pauvreté; l axiome de transfert, selon lequel un transfert d un moins pauvre vers un plus pauvre réduit la pauvreté. 21

22 D où il apparaît que la variation de l indice de pauvreté de Watts dans le temps est égale à la surface située sous la CIC jusqu à la valeur de l incidence de la pauvreté H. En normalisant l équation [5] par l incidence de la pauvreté H, on obtient le taux de croissance moyen du revenu des pauvres, que Ravallion et Chen (2003) appelle le taux de croissance pro-pauvres : H t p 1 TCPP gt gt p d p [6] H t 1 0 Pour déterminer si la croissance est pro-pauvres, on compare le TCPP ( TCMR ( t ) et on peut alors tirer trois conclusions: p - si on a gt t, alors la croissance est qualifiée de anti-pauvres car les revenus des pauvres ont connu en moyenne une croissance inférieure à celle des revenus des autres c'est-à-dire les non pauvres. p - si on a gt t, il faut observer l'allure de la CIC avant de conclure car la croissance peut avoir profité à une partie des pauvres seulement, mais avec une telle ampleur que au p bout du compte gt t C'est pourquoi, si en plus le CIC est simplement au-dessus de 0, la croissance est faiblement pro pauvres au sens absolu alors que si au contraire elle a une pente négative, la croissance est pro -pauvres au sens absolu Construction de l'indicateur Composite Non-Monétaire de Pauvreté selon l approche de Asselin (2002) L évaluation de l incidence de la croissance sur la pauvreté non monétaire passe à travers la construction d un indicateur composite reflétant le niveau et les modalités de cette pauvreté. L idée de construire un tel indicateur est née de la théorie des capacités/fonctionnements de Sen (1992), selon laquelle la pauvreté est un phénomène multidimensionnel devant intégrer plusieurs dimensions des conditions de vie d un individu en plus des dimensions monnaie-métriques 4. Parmi ces dimensions non monétaires, on peut citer l éducation, la santé, diverses infrastructures et conditions d existence, et même l autoévaluation sur son état de pauvreté. Mais chacune de ces dimensions peut elle-même être mesurée par plusieurs indicateurs 5. L intérêt de l indicateur composite de pauvreté non monétaire (ICP) est de considérer à la fois plusieurs indicateurs jugés plausibles de plusieurs dimensions non monétaires, en agrégeant les valeurs prises par un individu sur chacun de ces indicateurs parcellaires, en vue d obtenir une valeur numérique unique. p g t ) au 4 Il apparaît que les attributs non monétaires de bien-être n ont pas tous de marché. Par exemple, on peut disposer d un revenu suffisant pour ne pas être classé pauvre et se soigner mal du fait d un manque de compétences dans les hôpitaux ou tout simplement de l inexistence d établissements hospitaliers dans sa localité. 5 Par exemple, l éducation peut être appréhendée par le niveau d instruction, la distance par rapport à une école, le ratio du nombre d élèves pour un enseignant, etc. 22

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun 2010. Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC

Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun 2010. Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC Institut National de la Statistique - Annuaire Statistique du Cameroun 2010 Chapitre 26 : LE CAMEROUN DANS LA ZONE CEMAC 1. Présentation... 328 2. Méthodologie... 328 3. Définitions... 328 4. Sources de

Plus en détail

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015

Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL. concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015 COMMISSION EUROPÉENNE Bruxelles, le 13.5.2015 COM(2015) 265 final Recommandation de RECOMMANDATION DU CONSEIL concernant le programme national de réforme du Luxembourg pour 2015 et portant avis du Conseil

Plus en détail

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale

Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale Thème 2 : Le rôle du «secteur informel» dans l intégration régionale 1. Le secteur informel en Afrique : définition et caractéristiques générales Le secteur informel est défini comme l'ensemble des unités

Plus en détail

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010

Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne. FMI Département Afrique Mai 2010 Perspectives économiques régionales Afrique subsaharienne FMI Département Afrique Mai 21 Introduction Avant la crise financière mondiale Vint la grande récession La riposte politique pendant le ralentissement

Plus en détail

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1

L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada 1 Affaires étrangè et Commerce International Canada Le Bureau de l économiste en chef Série de papiers analytiques L incidence des hausses de prix des produits de base sur la balance commerciale du Canada

Plus en détail

Burkina Faso Profil pays EPT 2014

Burkina Faso Profil pays EPT 2014 Burkina Faso Profil pays EPT 14 Contexte général Situé au cœur de l Afrique occidentale, dans la boucle du Niger, le Burkina Faso est l un pays des pays les plus peuplés de la sous-région Ouest-africaine

Plus en détail

pas de santé sans ressources humaines

pas de santé sans ressources humaines Résumé Une vérité universelle : pas de santé sans ressources humaines + alliance mondiale pour les personnels de santé Résumé Objectif Le présent rapport est destiné à éclairer les débats du troisième

Plus en détail

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES

Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES Tableau de bord des communautés de l Estrie DEUXIÈME ÉDITION INDICATEURS DÉMOGRAPHIQUES ET SOCIOÉCONOMIQUES Communauté locale de la Vallée de la Missisquoi Nord MRC de Memphrémagog Ce que les chiffres

Plus en détail

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA

NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE La Commission Département des Politiques Economiques NOTE DE PRESENTATION DU PROGRAMME STATISTIQUE DE L UEMOA Février 2005 I INTRODUCTION Le Traité instituant

Plus en détail

Définitions. Définitions sur le logement

Définitions. Définitions sur le logement Définitions sur le logement Logement Un logement est défini par son utilisation : c est un local séparé et indépendant utilisé pour l habitation. Il doit être séparé d autres locaux par des murs ou cloisons

Plus en détail

Analyse et exploitation des données du rapport. du PNUD sur le développement humain

Analyse et exploitation des données du rapport. du PNUD sur le développement humain Royaume du Maroc Direction des Etudes et des Prévisions financières Analyse et exploitation des données du rapport du PNUD sur le développement humain Novembre 1995 Document de travail n 02 Analyse et

Plus en détail

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre?

Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Réduire la pauvreté : comment les collectivités territoriales peuvent-elles être des catalyseurs du développement économique pro-pauvre? Les trois dernières décennies ont été marquées par des progrès impressionnants

Plus en détail

Quelles ressources pour vivre seul, en 2014, dans une commune du Doubs? Essai d évaluation

Quelles ressources pour vivre seul, en 2014, dans une commune du Doubs? Essai d évaluation 1 Septembre 2014 Quelles ressources pour vivre seul, en 2014, dans une commune du Doubs? Essai d évaluation Grand-Charmont est une commune de 5200 habitants qui compte 57 % de logements sociaux. Les revenus

Plus en détail

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Royaume du Maroc La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers Table des Matières 1. Données sur la masse salariale...2 1.1. Importance de la masse salariale...2 1.2. Aggravation

Plus en détail

résumé un développement riche en emplois

résumé un développement riche en emplois ne pas publier avant 00:01 Gmt le mardi 27 mai 2014 résumé un développement riche en emplois Rapport sur le Travail dans le Monde 2014 Un développement riche en emplois Résumé ORGANISATION INTERNATIONALE

Plus en détail

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc

Le FMI conclut les consultations de 2008 au titre de l article IV avec le Maroc Note d information au public (NIP) n 08/91 POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Le 23 juillet 2008 Fonds monétaire international 700 19 e rue, NW Washington, D. C. 20431 USA Le FMI conclut les consultations de 2008

Plus en détail

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES?

POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES? Mai 2010 POURQUOI LE GABON A-T-IL BESOIN DE STATISTIQUES FIABLES? Direction Générale des Statistiques Ministère de l Economie, du Commerce, de l Industrie et du Tourisme Pourquoi le Gabon a-t-il besoin

Plus en détail

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance

L équilibre Ressources Emplois de biens et services schématisé par une balance IV) l équilibre ressources - emplois et son interprétation Cet article fait suite à ceux du 19 janvier et du 18 février 2013. Il en est le complément logique sur les fondamentaux macro- économiques d un

Plus en détail

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO

LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO LES RELATIONS ENTRE LE TRESOR PUBLIC ET LA BCEAO La BCEAO dispose dans chaque Etat membre de l UEMOA, d une agence nationale et des agences auxiliaires. L agence nationale du Niger comprend trois représentations

Plus en détail

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas

Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Migration: un plus pour la Suisse Relations entre État social et migration: la position de Caritas Prise de position de Caritas_mars 2011 Migration: un plus pour la Suisse En bref: Quel est l effet de

Plus en détail

LES RETRAITES. Dossier d information. Avril 2010

LES RETRAITES. Dossier d information. Avril 2010 LES RETRAITES en france Dossier d information Avril 2010 LES RETRAITES en france Dossier d information Avril 2010 Contact presse Éva Quickert-Menzel 01 44 38 22 03 Sommaire Chiffres-clés des retraites...

Plus en détail

Cet article s attache tout d abord

Cet article s attache tout d abord Méthodes internationales pour comparer l éducation et l équité Comparaison entre pays des coûts de l éducation : des sources de financement aux dépenses Luc Brière Marguerite Rudolf Bureau du compte de

Plus en détail

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne

Chapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne hapitre 2/ La fonction de consommation et la fonction d épargne I : La fonction de consommation keynésienne II : Validations et limites de la fonction de consommation keynésienne III : Le choix de consommation

Plus en détail

INTÉGRATION DES SERVICES FINANCIERS DANS LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Un aperçu Général --------

INTÉGRATION DES SERVICES FINANCIERS DANS LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Un aperçu Général -------- INTÉGRATION DES SERVICES FINANCIERS DANS LES STRATÉGIES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ Un aperçu Général -------- Colloque UEMOA-CRDI, du 08-10 Décembre 2009, Ouagadougou Samuel T. KABORE; Dieudonné OUEDRAOGO,

Plus en détail

L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES. Tableau de bord. 25 ème rapport annuel. Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013

L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES. Tableau de bord. 25 ème rapport annuel. Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013 L OBSERVATOIRE DES CRÉDITS AUX MÉNAGES 25 ème rapport annuel Tableau de bord Michel Mouillart Université Paris Ouest 29 Janvier 2013 La photographie des ménages détenant des crédits que propose la 25 ième

Plus en détail

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont

Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont CHAPITRE 1 LES FACTEURS STRUCTURELS DE LA HAUSSE DE L ENDETTEMENT PUBLIC DANS LES PAYS AVANCÉS Les questions relatives aux finances publiques, longtemps réservées aux spécialistes, sont revenues au cœur

Plus en détail

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux...

Table des matières. Le long terme... 45. Partie II. Introduction... 1. Liste des figures... Liste des tableaux... Liste des figures... Liste des tableaux... XI XV Liste des encadrés.... XVII Préface à l édition française... XIX Partie I Introduction... 1 Chapitre 1 Un tour du monde.... 1 1.1 La crise.... 1 1.2 Les

Plus en détail

GESTION, ADMINISTRATION

GESTION, ADMINISTRATION GESTION, ADMINISTRATION A vec 73 5 emplois et 9,8 % des actifs, les métiers de la gestion et de l administration des entreprises constituent le troisième domaine professionnel dans la région, un rang identique

Plus en détail

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA

REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA REGARDS SUR L ÉDUCATION 2013 : POINTS SAILLANTS POUR LE CANADA Regards sur l éducation est un rapport annuel publié par l Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et portant sur

Plus en détail

2.2.4. La courbe en J et la condition de Marshall-Lerner

2.2.4. La courbe en J et la condition de Marshall-Lerner 224 file:///fichiers/enseignement/site%20web/impression/rmi/fiches/rmi224... 2.2.4. La courbe en J et la condition de Marshall-Lerner Introduction Paragraphe au format pdf L'exemple de l'italie comme les

Plus en détail

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité Gérard Cornilleau Des inégalités contenues, des classes moyennes fragiles Le débat sur les salaires n est plus aujourd hui dominé

Plus en détail

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL 1 REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL DEFINITION DE LA PROFESSION ET DU CONTEXTE DE L INTERVENTION L assistant de service social exerce de façon qualifiée, dans le cadre d un mandat

Plus en détail

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Revenus Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes Marie-Émilie Clerc, Pierre Lamarche* Entre 2005 et 2011, l endettement des ménages a fortement augmenté, essentiellement du fait de la hausse

Plus en détail

4. Résultats et discussion

4. Résultats et discussion 17 4. Résultats et discussion La signification statistique des gains et des pertes bruts annualisés pondérés de superficie forestière et du changement net de superficie forestière a été testée pour les

Plus en détail

8 Certifications Minergie

8 Certifications Minergie 8 Chapitre 8 Être Minergie, est-ce aussi être «autrement»? Pour de nombreux acteurs du marché immobilier, un label de durabilité devrait s accompagner d une appréciation de la valeur de leur immeuble,

Plus en détail

LE ROLE DES INCITATIONS MONETAIRES DANS LA DEMANDE DE SOINS : UNE EVALUATION EMPIRIQUE.

LE ROLE DES INCITATIONS MONETAIRES DANS LA DEMANDE DE SOINS : UNE EVALUATION EMPIRIQUE. LE ROLE DES INCITATIONS MONETAIRES DANS LA DEMANDE DE SOINS : UNE EVALUATION EMPIRIQUE. Synthèse des travaux réalisés 1. Problématique La question D7 du plan d exécution du Programme National de Recherches

Plus en détail

Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM)

Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM) Ministère des Mines, de l Industrie et des PME PROGRAMME NATIONAL «PLATE-FORME MULTIFONCTIONNELLE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE (PN-PTFM) FICHE SYNOPTIQUE DE PRESENTATION DU PN-PTFM I. INFORMATIONS

Plus en détail

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE

ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE ANNEXE VII, PJ n 2, page 1 ANNEXE VII EFFETS MACROECONOMIQUES DE LA REFORME PIECE JOINTE N 2 SIMULATIONS REALISEES A PARTIR DU MODELE MACROECONOMETRIQUE MESANGE ANNEXE VII, PJ n 2, page 2 Les simulations

Plus en détail

L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés

L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés L empreinte carbone des banques françaises Résultats commentés Le cabinet de conseil Utopies et l association Les Amis de la Terre publient le 22 novembre 2010 l empreinte carbone des groupes bancaires

Plus en détail

Automne 2014 LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DU QUÉBEC

Automne 2014 LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DU QUÉBEC Automne 2014 LE POINT SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DU QUÉBEC Automne 2014 Le point sur la situation économique et financière du québec NOTE La forme masculine utilisée dans le texte désigne

Plus en détail

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable

Charte. pour. de la coopération décentralisée. le développement durable Charte de la coopération décentralisée pour le développement durable Mise en œuvre des principes de l Agenda 21 dans les coopérations transfrontalières, européennes et internationales des collectivités

Plus en détail

OBSERVATOIRE DE L EPARGNE EUROPEENNE

OBSERVATOIRE DE L EPARGNE EUROPEENNE Conférence de presse du 22 juin 2001 Fiscalité des produits d épargne: une comparaison internationale Il n existe pas de véritable point de vue européen en matière de fiscalité des produits d épargne.

Plus en détail

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE

PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE PARTENARIAT ENTRE LE SYSTEME DES NATIONS UNIES ET LE SENEGAL POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL INCLUSIF ET DURABLE Par Madame F. Bintou DJIBO, COORDONNATRICE DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SENEGAL Plan

Plus en détail

La question sociale globale et les migrations. Présentation de Jean Michel Severino aux semaines sociales, 28 Novembre 2010

La question sociale globale et les migrations. Présentation de Jean Michel Severino aux semaines sociales, 28 Novembre 2010 La question sociale globale et les migrations Présentation de Jean Michel Severino aux semaines sociales, 28 Novembre 2010 1. Nous connaissons un moment sans précédent de victoire contre la pauvreté 2.

Plus en détail

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION

LES OMD EN CHIFFRES. Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION 1 LES OMD EN CHIFFRES Par Raulin Lincifort CADET INTRODUCTION Faisant suite à la Déclaration du Millénaire, le bureau du PNUD en Haïti s est attelé à faire la promotion des Objectifs du Millénaire pour

Plus en détail

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ

CHAPITRE 1 : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ CHAPITRE : DE LA FONCTION DE DEMANDE DU CONSOMMATEUR À LA DEMANDE DE MARCHÉ..Introduction.2. Le point de départ de l analyse micro-économique du consommateur.3. La fonction de demande individuelle.4. Effets

Plus en détail

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé

Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé Simulation d impact de l augmentation des salaires du personnel de l administration publique et du SMIG et du SMAG dans le secteur privé L augmentation des salaires du personnel de l administration publique

Plus en détail

Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI

Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI Présentation à l Association des économistes québécois Le 19 mai 25 Les perspectives mondiales, les déséquilibres internationaux et le Canada : un point de vue du FMI Kevin G. Lynch Administrateur Fonds

Plus en détail

POUVOIR D ACHAT : la condition de vie des travailleurs

POUVOIR D ACHAT : la condition de vie des travailleurs POUVOIR D ACHAT : la condition de vie des travailleurs Séminaire CGTM Mercredi 19 mars 2008 Danielle LAPORT Sociologue Ingénieur Social Equipe de Recherche REV Université Paris XII Val-de-Marne Il me revient

Plus en détail

L accumulation de réserves de change est-elle un indicateur d enrichissement d une nation?

L accumulation de réserves de change est-elle un indicateur d enrichissement d une nation? L accumulation de réserves de change est-elle un indicateur d enrichissement d une nation? Edouard VIDON Direction des Analyses macroéconomiques et de la Prévision Service des Études macroéconomiques et

Plus en détail

APPEL A COMMUNICATIONS

APPEL A COMMUNICATIONS APPEL A COMMUNICATIONS Colloque régional UEMOA-CRDI sur Intégration régionale et stratégies régionales de réduction de la pauvreté 8-10 décembre 2009, Ouagadougou, Burkina Faso Délai de soumission de résumé

Plus en détail

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres

Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres LE POINT SUR LES INÉGALITÉS DE REVENU Le creusement des inégalités touche plus particulièrement les jeunes et les pauvres Résultats issus de la Base de données de l OCDE sur la distribution des revenus

Plus en détail

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010

Article. Bien-être économique. par Cara Williams. Décembre 2010 Composante du produit no 89-503-X au catalogue de Statistique Canada Femmes au Canada : rapport statistique fondé sur le sexe Article Bien-être économique par Cara Williams Décembre 2010 Comment obtenir

Plus en détail

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE

CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE CONGRES REGIONAL CTA/ ATPS DE LA JEUNESSE EN AFRIQUE Exploiter le Potentiel de la Science, de la Technologie et de l Innovation dans les chaînes Agro-alimentaires en Afrique : Créer emplois et richesse

Plus en détail

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne

Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne Comparaison des enjeux énergétiques de la France et de l Allemagne Dans la perspective de la première conférence franco-allemande sur l énergie qui se tiendra le 2 juillet prochain à Paris 1, il paraît

Plus en détail

TEST DE DÉPISTAGE DE L IMMUNITÉ CONTRE LE

TEST DE DÉPISTAGE DE L IMMUNITÉ CONTRE LE TEST DE DÉPISTAGE DE L IMMUNITÉ CONTRE LE 14 TÉTANOS ET LA ROUGEOLE 14.1 INTRODUCTION Soumaïla MARIKO Comme on l a déjà précisé au chapitre 1, des tests de dépistage de l immunité contre le tétanos et

Plus en détail

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix- Travail - Patrie ------------------- INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE REPUBLIC OF CAMEROON Peace - Work - Fatherland ------------------- NATIONAL INSTITUTE OF STATISTICS

Plus en détail

Territoires et Finances

Territoires et Finances Territoires et Finances Étude sur les finances des communes et des intercommunalités Bilan 2 14 et projections 215-217 214 : une forte baisse de l épargne brute et des investissements qui cristallisent

Plus en détail

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique

Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Annexe - Balance des paiements et équilibre macro-économique Les échanges de marchandises (biens et services), de titres et de monnaie d un pays avec l étranger sont enregistrés dans un document comptable

Plus en détail

Travaux d isolation et de finitions (peinture, revêtements, plâtrerie, ) Parc

Travaux d isolation et de finitions (peinture, revêtements, plâtrerie, ) Parc Activité Travaux d isolation et de finitions (peinture, revêtements, plâtrerie, ) Parc PNR Monts d Ardèche 1-Dynamique du marché Caractéristiques du secteur d activité et perspectives (au niveau national)

Plus en détail

DES PAROLES ET DES ACTES : LES 4 MENSONGES DE MONSIEUR LENGLET

DES PAROLES ET DES ACTES : LES 4 MENSONGES DE MONSIEUR LENGLET Cette fiche élaborée par la commission économie du Parti de Gauche révèle les 4 "erreurs" fondamentales issues de l'argumentaire que Monsieur Lenglet a opposé à Jean-Luc Mélenchon lors de l'émission des

Plus en détail

2.1.4. L'équilibre général des échanges

2.1.4. L'équilibre général des échanges 2.1.4. L'équilibre général des échanges La prise en compte des offres et des demandes de l'ensemble des pays participants au commerce mondial permet la détermination des prix mondiaux. L'existence d'un

Plus en détail

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs?

1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs? Ménages et consommation 1er thème: comment les revenus et les prix influencent-ils les choix des consommateurs? question 1: comment le revenu des ménages est-il réparti? question 2: quelle est l influence

Plus en détail

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES MAI 2008 POLITIQUE D EGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES 1. LE CONTEXTE L égalité entre les femmes et les hommes est une condition essentielle au développement

Plus en détail

Comment va la vie en France?

Comment va la vie en France? Comment va la vie en France? L Initiative du vivre mieux, lancée en 2011, se concentre sur les aspects de la vie qui importent aux gens et qui ont un impact sur leur qualité de vie. L Initiative comprend

Plus en détail

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale?

Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 18 décembre 2014 à 14:22 Chapitre 4 Comment s opère le financement de l économie mondiale? Ce chapitre ne fait plus partie du programme, mais il est conseillé de

Plus en détail

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles

1. Une petite économie ouverte dans un monde de capitaux parfaitement mobiles Le modèle Mundell-Flemming avec parfaite mobilité des capitaux Le modèle Mundell-Flemming (Robert Mundell, Marcus Flemming, début années 1960) est l extension du modèle IS-LM en économie ouverte. Il partage

Plus en détail

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008) Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008) Excellences, Chers collègues, Mesdames et Messieurs, Chers amis, Quelles méthodes, quels instruments pour

Plus en détail

www.iavs-energie.org

www.iavs-energie.org Notes de recherche de l IAVS www.iavs-energie.org ---------------- administration@iavs-energie.org iavsmail@gmail.com ---------------- Cadre de référence indicatif pour la promotion de l efficacité énergétique

Plus en détail

Épargne et investissement. L épargne...

Épargne et investissement. L épargne... Épargne et investissement Les marchés financiers en économie fermée V2.3 Adaptépar JFB des notes de Germain Belzile L épargne... Une personne désire se lancer en affaires (bureau de services comptables)

Plus en détail

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CAMEROUN : DOCUMENT D APPROBATION PPTE POINT D ACHÈVEMENT AU TITRE DE L INITIATIVE PPTE RENFORCÉE

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CAMEROUN : DOCUMENT D APPROBATION PPTE POINT D ACHÈVEMENT AU TITRE DE L INITIATIVE PPTE RENFORCÉE GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT CAMEROUN : DOCUMENT D APPROBATION PPTE POINT D ACHÈVEMENT AU TITRE DE L INITIATIVE PPTE RENFORCÉE Juillet 2006 TABLE DES MATIÈRES Page Sigles et abréviations

Plus en détail

Evaluation Multisectorielle RRM dans le Groupement de Minime, Bouar, Nana-Mambéré Rapport préliminaire

Evaluation Multisectorielle RRM dans le Groupement de Minime, Bouar, Nana-Mambéré Rapport préliminaire Evaluation Multisectorielle RRM dans le Groupement de Minime, Bouar, Nana-Mambéré Rapport préliminaire Date : L évaluation multisectorielle s est déroulée du 26 au 28/08/2015. Zone d évaluation : Localité

Plus en détail

Table des matières 1 INTRODUCTION.. 1

Table des matières 1 INTRODUCTION.. 1 Table des matières Liste des tableaux. VI Liste des schémas. IX Liste des graphiques. X Liste des abréviations... XII Summary and Conclusions... XIV Zusammenfassung und Schlussfolgerungen... XXI 1 INTRODUCTION..

Plus en détail

LE TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE L ACTIVITE

LE TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE L ACTIVITE TABLEAU DE BORD LE TABLEAU DE BORD DE SUIVI DE L ACTIVITE DEFINITION Le tableau de bord est un support (papier ou informatique) qui sert à collecter de manière régulière des informations permettant de

Plus en détail

Le calcul du barème d impôt à Genève

Le calcul du barème d impôt à Genève Le calcul du barème d impôt à Genève Plan : 1. Historique Passage d un système en escalier à une formule mathématique 2. Principe de l imposition Progressivité, impôt marginal / moyen ; barème couple/marié

Plus en détail

Les inégalités de conditions de vie dans le monde

Les inégalités de conditions de vie dans le monde Notes de l Observatoire N 2, février 2014 Les inégalités de conditions de vie dans le monde 89 % de la population mondiale a accès à l eau potable. L espérance de vie a progressé de 21 ans depuis les années

Plus en détail

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE

ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE ELEMENTS DE COMPTABILITE NATIONALE Cours de M. Di Roberto Université Victor Segalen Bordeaux 2 Bibliographie Ce cours s inspire largement des ouvrages essentiels suivants. Merci à leurs auteurs. BOSSERELLE

Plus en détail

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS

L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN 2003 : UNE ANALYSE TERRITORIALISÉE DES PROFILS D OCCUPATION DES PARCS ET DES QUARTIERS ATELIER PARISIEN D URBANISME - 17, BD MORLAND 75004 PARIS TÉL : 01 42 71 28 14 FAX : 01 42 76 24 05 http://www.apur.org Observatoire de l'habitat de Paris L ANALYSE DU «PARC SOCIAL DE FAIT» PARISIEN EN

Plus en détail

Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact

Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact Le jeu «Si le monde était un village» Source : Afric Impact Niveau / âge des participants Enfants (à partir de 12 ans), adolescents et adultes. Temps/durée d animation Environ ¼ d heure. Nombre d animateurs

Plus en détail

L AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT AU CAMEROUN. Le secteur privé

L AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT AU CAMEROUN. Le secteur privé L AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT AU CAMEROUN Le secteur privé LE SECTEUR PRIVE : UN VECTEUR ESSENTIEL DU DÉVELOPPEMENT Promouvoir une croissance durable et partagée... La croissance économique est un

Plus en détail

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines

Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines Remarques d Ouverture par M. Mohammed Laksaci, Gouverneur de la Banque d Algérie, Président de l Association des Banques Centrales Africaines Symposium des Gouverneurs sur le thème «Inclusion financière

Plus en détail

L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon. Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal

L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon. Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal L offre d énergie: une comparaison France, Allemagne et Japon Par Pierre Lasserre, Sciences économiques Université du Québec à Montréal Plan Quelques faits stylisés caractéristiques de la France, de l

Plus en détail

Les perspectives économiques

Les perspectives économiques Les perspectives économiques Les petits-déjeuners du maire Chambre de commerce d Ottawa / Ottawa Business Journal Ottawa (Ontario) Le 27 avril 2012 Mark Carney Mark Carney Gouverneur Ordre du jour Trois

Plus en détail

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur.

INVESTIR AU TCHAD. Le Tchad est un pays d agriculture et d élevage, un pays dont le peuple est laborieux, un pays dont le sous sol est promoteur. INVESTIR AU TCHAD POURQUOI INVESTIR AU TCHAD Des Potentialités Economiques Enormes Un Environnement Politique et Economique Favorable Une Activité Economique Réglementée Un Cadre Indicatif Favorable. DES

Plus en détail

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES

L IMPACT DE LA MUTUALISATION SUR LES RESSOURCES HUMAINES ANNEXES L ISTE DES ANNEXES ANNEXE I : ANNEXE II : ANNEXE III : ANNEXE IV : ÉVOLUTION DES DEPENSES DES COMMUNES ET DES EPCI DE 2006 A 2013 OUTILS JURIDIQUES DE MUTUALISATION A DISPOSITION DES ACTEURS LOCAUX

Plus en détail

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC 1. INTRODUCTION 2. ETAT DES LIEUX PLAN 3. PROBLEMATIQUE DE LA DEGRADATION DES TERRES ET DE LA

Plus en détail

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC

FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC FINANCEMENT DU DEFICIT BUDGETAIRE AU MAROC Rabat, 19 octobre 21 M. Ahmed HAJOUB Adjoint au Directeur du Trésor et des Finances Extérieures chargé du pôle macroéconomie I- Consolidation budgétaire: expérience

Plus en détail

Le système de protection sociale en santé en RDC

Le système de protection sociale en santé en RDC REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE L EMPLOI, DU TRAVAIL ET DE LA PREVOYANCE SOCIALE Le système de protection sociale en santé en RDC 13/09/2013 1 I. Contexte national Plan II. Mesures de protection

Plus en détail

Les incitants à l'épargne sont-ils équitables en Belgique?

Les incitants à l'épargne sont-ils équitables en Belgique? Les incitants à l'épargne sont-ils équitables en Belgique? Fiscalité de l'épargne (1/2) Le Belge est, d'après les statistiques disponibles, un des meilleurs épargnants d'europe. Pourtant, plus d'un quart

Plus en détail

Nouvellesperspectives politiqueset économiques en Europe

Nouvellesperspectives politiqueset économiques en Europe Nouvellesperspectives politiqueset économiques en Europe 11 mars 2015 Didier REYNDERS Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires étrangères et européennes - 1 - Table des matières I. Situation économique

Plus en détail

L état de la pauvreté en France

L état de la pauvreté en France Notes de l Observatoire N 1, octobre 2013 L état de la pauvreté en France Combien compte-t-on de pauvres en France? Comment évolue leur nombre? Qui est le plus concerné par la crise? A l heure où une partie

Plus en détail

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU

CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU CHAPITRE VI - LES SOLDES COMPTABLES ET LES INDICATEURS DE REVENU 1. Le compte de production... 129 2. Le compte d exploitation... 129 3. Le compte de revenu d entreprise... 130 4. Les indicateurs de revenu

Plus en détail

Impact of slower economic growth in major trading partners on the Congolese economy

Impact of slower economic growth in major trading partners on the Congolese economy MPRA Munich Personal RePEc Archive Impact of slower economic growth in major trading partners on the Congolese economy Jean Blaise Nlemfu Mukoko Departement d économie, Université de kinshasa, Groupe de

Plus en détail

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT?

QUELLE DOIT ÊTRE L AMPLEUR DE LA CONSOLIDATION BUDGÉTAIRE POUR RAMENER LA DETTE À UN NIVEAU PRUDENT? Pour citer ce document, merci d utiliser la référence suivante : OCDE (2012), «Quelle doit être l ampleur de la consolidation budgétaire pour ramener la dette à un niveau prudent?», Note de politique économique

Plus en détail

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman 12-14 mai 2014

Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman 12-14 mai 2014 Réunion mondiale sur l Éducation pour tous UNESCO, Mascate, Oman 12-14 mai 2014 Déclaration finale de la Réunion mondiale sur l EPT 2014 Accord de Mascate Préambule 1. Nous, ministres, chefs de délégations,

Plus en détail

TABLE DES MATIERES. iii

TABLE DES MATIERES. iii RAPPORT DU COMITE DE POLITIQUE MONETAIRE N 1/2014 ii TABLE DES MATIERES LISTE DES ACRONYMES... iv RESUME ANALYTIQUE... v 1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INTERNATIONAL... 1 1.1. Croissance du PIB mondial...

Plus en détail

TRAVAUX DU GROUPE GUINEE/CONAKRY ET BISSAO

TRAVAUX DU GROUPE GUINEE/CONAKRY ET BISSAO TRAVAUX DU GROUPE GUINEE/CONAKRY ET BISSAO PLAN DE PRESENTATION BREVE PRESENTATION DES DEUX PAYS - GUINEE/CONAKRY GUINEE BISSAO Population = 7 156 406hbts dont 51% de femmes et 46% de jeunes, - 1 200 000

Plus en détail

Vivre mieux au Québec? Mesurer et comparer le bien-être à l échelle internationale

Vivre mieux au Québec? Mesurer et comparer le bien-être à l échelle internationale Vivre mieux au Québec? Mesurer et comparer le bien-être à l échelle internationale (Le Québec économique 2011, chap. 1) Luc Godbout et Marcelin Joanis Université de Sherbrooke 31 mai 2012 Forum de l Association

Plus en détail