TABLE RONDE N 2 : L EMERGENCE D UNE BOURSE MARITIME DE CABOTAGE
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- Josselin Rochon
- il y a 8 ans
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1 TABLE RONDE N 2 : L EMERGENCE D UNE BOURSE MARITIME DE CABOTAGE Dans le cadre de cette restitution deux temps forts peuvent être distingués : Une approche qui repose sur la présentation de projets Une approche qui repose sur l exposé de l expérience des acteurs I. Une approche de présentation de projets pouvant être constitutifs de modèles Les trois projets présentés sont : 1- Le projet espace Manche développement initiative (EMDI) 2- Les projets de base de données portuaire et maritime et carte de routes maritimes de l AEC 3- Le projet de bourse électronique de cabotage de la Caraïbe 1 Le projet Espace Manche développement initiative Le postulat de départ a consisté en la mise en réseau des ports de la Manche. La création de ports secondaires de la Manche révèlent des caractéristiques communes. On citera notamment un tonnage maximal limité et des vracs de faible valeur. 5 idées forces formulées sous formes de questions : Quelles sont les difficultés? - La volonté de développement des ports se heurtent aux intérêts des pêcheurs par exemple. - Les routes ne sont pas adaptées : l accès au port reste perfectible et nécessite une écoute davantage qualitative des autorités locales. - Le dragage demeure une difficulté essentielle à résoudre pour que le commerce soit florissant. Quels sont les avantages de la mise en réseau de ces 17 ports anglais et 12 ports français? - La constitution en fédération permet de peser davantage dans les concertations multiinstitutionnelles. - Etudier de manière plus efficace des opérations de cabotage. - Une meilleure mutualisation des connaissances et des atouts. - Penser des stratégies plus efficaces. - L amélioration de la connaissance des marchés. - Une meilleure action de lobbying auprès des services de la Commission européenne. - La promotion d un transport davantage respectueux de l environnement. - La pérennisation d une économie locale clé. Comment mettre en réseau? - Les critères à prendre en compte sont : les caractéristiques des quais, le tirant d eau etc. Il existe par conséquent une nécessité de coordination. 1
2 - Il faut par ailleurs, déterminer l objet de la mise en réseau : l EMDI n a pas voulu une bourse maritime chargée de la diffusion d information commerciales. La création d un centre d échange d information régional l a donc emporté sur l idée de bourse maritime. - La réalisation d une étude de faisabilité et d une étude des trafics générés par les ports locaux de la zone visée. - Les tâches dévolues au bureau d affrètement ne doivent pas remplacer le travail des armateurs dans un souci de respect des métiers. - Il convient enfin de gérer les craintes de transfert de trafics d un port à l autre Pourquoi ce centre d échange d information régional? - Pour mieux penser la rentabilité de l activité des petits navires. - Chercher à optimiser l activité des navires par une analyse des opérations d export et d import. - Résoudre les questions liées à la pollution (il est évoqué à cet égard la question de l eau de ballast) Quel est le rôle du centre d échange d information régional et les perspectives d évolution? Il consiste principalement en la centralisation des informations et leur mise à disposition aux équipages des navires. Il existe un projet d approfondissement des activités du centre dans un futur proche. 2 - Les projets de base de données portuaires et maritimes/les carte et routes maritimes de l AEC Description de l AEC : L exposant présente briévement l AEC qui a été créée en l AEC est composée de 28 Etats-membres avec des statuts très différenciés. Les domaines d action sont entre autre le Commerce, le Transport, l Environnement. Les éléments de contexte : L importance du transport maritime dans la Caraïbe est indéniable. Or, les coûts afférents à cette activité sont particulièrement lourds (assurance, carburant etc.). Un programme régional a été adopté : «unir la Caraïbe par les airs et par la mer». Il s agit de rationaliser le transport dans la grande Caraïbe. Les projets : Le projetd une base de données maritimes et portuaires pour la Grande Caraïbe : Objectifs : - Obtenir une description des ports, terminaux, équipements ainsi que les rotations des bateaux. - Disposer de sources d informations standardisées et actualisées. 2
3 - Analyser la performance des ports et des terminaux. - Etablir des analyses comparées des ports pour améliorer l efficacité. - Identifier les meilleures pratiques. - Obtenir des indicateurs économiques fiables. Une carte des routes maritimes Il s agit de créer des schémas d itinéraires qui seront mis à la disposition des opérateurs. Le projet sera présenté lors de la prochaine réunion du comité spécial des transports en février 2009 à Paramaribo, au Surinam. 3- Le projet de bourse électronique de cabotage de la Caraïbe (BECA) Quelques remarques liminaires - La résolution du problème terminologique. Faire évoluer la notion de cabotage pour être en phase avec la volonté manifestée par les acteurs de la zone Caraïbe. Cet aspect est fondamental afin de faire valoir les particularités, notamment au regard du droit communautaire. - Le projet BECA est né en Guadeloupe du fait de sa situation archipélagique. La Guadeloupe connaît bien les réalités du cabotage (exemple livré est celui du retour à vide des barges). - Une enquête a été conduite auprès des entreprises. Plus d une trentaine de réponses exploitables ont été collectées. Il s agit d entreprises qui exportent en direction de pays de la Caraïbe pour la plupart. Ces entreprises ont manifesté la volonté d opérer des actions d export-import dans la Caraïbe si des freins sont levés, notamment ceux tenant aux coûts et aux lourdeurs administratives. - Le cabotage de niche est vraisemblablement l orientation la plus prometteuse pour notre zone géographique (exemples : collecte du verre, le retraitement des déchets). Il convient de mettre véritablement en réseau les opérateurs au service de l efficience de l action. - Le statut juridico-administratif de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane très éloignées de l Europe permet d invoquer le concept «Euro-Caraïbe». Le marché unique antillais permet de soutenir que la Guadeloupe et la Martinique peuvent être considérées comme des portes d entrée de l Europe dans la Caraïbe. Quels sont les défis? - Réaliser une zone de libre-échange dans la Caraïbe. - Réconcilier l euro-caraïbe avec son environnement. - Profiter d un contexte régional favorable au regard notamment de l élargissement du canal du Panama doublé de démocraties confortées et d une communautarisation renforcée des intérêts. - S adapter au nouveau contexte : sécurité, sûreté, aspects sanitaires. - Poursuivre la structuration des infrastructures portuaires compte tenu de la révolution informatique, télématique, électronique (exemple du projet AP+) qui s est produite. 3
4 Quels sont les moyens? - Les bateaux doivent répondre à au moins deux critères : régularité et massification. Il faut s organiser et anticiper les disponibilités de transport et les offres de transport. - Le fret : les lignes de fret ont échoué en raison d une insuffisance de la rentabilité et une absence de connaissance des offres de transport. Une mauvaise appréciation des gisements de fret. Le projet BECA propose d apporter des solutions à toutes ces lacunes observées. Quels sont les enjeux? - Le cabotage ne vient pas concurrencer les porte-containers, ni faire la concurrence aux courtiers, ni aux compagnies maritimes. Il s agit de mettre en relation tous les acteurs, opérateurs et services. - Il vise à rendre accessible des informations conforme à une logique de bassin : moteur de recherche et banque de données! Au final, le projet veut apporter son concours pour parvenir à la rentabilité par l offre de services et la mise à dispositions de données. La conclusion de l oratrice est celle de la performance à travers deux expressions : compétitivité équitable dans la zone ; la gestion serrée des délais. II. L exposé de l expérience des acteurs On distinguera le point de vue des agents maritimes du point de vue des transitaires. 1 Le point de vue des agents maritimes Deux observations majeures peuvent être retenues 1- La mise en place de nouvelles lignes maritimes réclame de prendre des dispositions particulières : - évaluer les potentialités du marché ; - analyser les besoins exprimés par les marchés par type de services ; - prendre en compte les caractéristiques nautiques sociales, techniques des ports qui doivent être reliés ; - déterminer les types de navires et les coûts d exploitation ; - déterminer les taux de fret à appliquer pour l entreprise et les clients. 2- La bourse de fret devrait satisfaire au moins à deux exigences : - participer à la mise en évidence des besoins des chargeurs. - cerner davantage les insuffisances et réaliser des études de faisabilité. 2 Le point de vue des transitaires La mise en exergue d un paradoxe : la zone Caraïbe est un modèle naturel pour le cabotage. Pourtant, nous en sommes à consacrer un séminaire sur le sujet. 4
5 Le principe de l exclusif est vraisemblablement l explication idoine pour comprendre les discontinuités qui existent dans les relations entre les îles françaises et les autres îles de la Caraïbe. Toutefois, le commerce s est développé à la faveur de la contrebande. La contrebande a curieusement favorisé les liaisons inter-îles. Conteneurisation et massification des transports nous inclinent à réexaminer les moyens qui permettront de mettre en place de vraies relations inter-îles. La réponse est politique puisqu il revient aux autorités centrales des Etats de s en charger. Le développement du commerce est subordonné à une libre circulation des hommes. Les difficultés liées à cette circulation, notamment les règles édictées ne sont pas toujours conformes aux réalités de la zone (l exemple illustratif évoqué est celui du visa biométrique). Les coûts de la main d œuvre portuaire, les moyens, les lignes maritimes sont autant de sujets épineux qui restent à résoudre. Il semble que la solution réside dans la volonté de construire ensemble, la mise en lumière de l identité Caraïbe, la mise au point d outils réglementaires pour rétablir la circulation des biens et des personnes dans la zone. Conclusion Les discussions se sont articulées autour de 5 points principaux : Malgré les efforts fournis la collecte, la mise à disposition des données portuaires ainsi que leur accès restent très perfectibles. La protection de la mer des Caraïbes demeure une préoccupation majeure de la Communauté régionale caribéenne, notamment au regard du projet de cartes et routes maritimes de l AEC. Une initiative diplomatique consisterait à signer une convention pour bénéficier de la base de données de l AEC. Des initiatives locales auprès des instances nationales seraient les bienvenues pour une meilleure reconnaissance de conventions qui existent ainsi que la signature de nouvelles conventions douanières, fiscales et commerciales. Les procédures de la mise en œuvre de la mise en réseau à l instar de «l espace Manche développement initiative» (délais, caractéristiques, difficultés, singularités). 5
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