et si on l'écrase? ou des tentatives pour aplatir une sphère.



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Transcription:

page 231 et si on l'écrase? ou des tentatives pour aplatir une sphère. par Wafa Sekita, Frédéric Tribeau, Emilie Lang, Ngau Uy Kheang, Michel Meireles, Audrey Bensaid, Atelier de pratique scientifique du lycée Jean Macé de Vitry (94) enseignante : Karin van Effenterre chercheur : Christophe Hazard lycée de Vitry (94) aplatissement de la sphère Peut-on aplatir une sphère? Quel est le plus court chemin d'un point à un autre sur la sphère? Nous tenons à remercier Madame A. M. Divetain, grâce à laquelle nous avons pu connaître la plupart des ouvrages utilisés. C A O A O B A O A A A O O E n cette n ouvelle saiso n de l Atelier Scientifique, nous avions fait le projet de tra - vailler sur le thème de la cartographie, car nous voulions savoir comment on pouvait représenter la Te rre sur un planisphère. Au début, nous ne savions pas comment orienter nos re c h e rches, car ce thème nous semblait très vaste. Un jour, la prof de philo nous a posé ce pro - blème : peut-on aplatir la sphère sans la déformer? L un d entre nous a répondu caté - goriquement que ce n était pas possible. La prof de philo prétendait au contraire qu elle pouvait découper une peau d orange d une c e rtaine façon pour l aplatir sans la défor - m e r, et nous étions convaincus du contraire. A partir de cette simple question, nous avons d é c o u v e rt que tout ce qui se passait sur la s p h è re était s p é c i a l ; on peut aplatir un cube ou un cylindre, mais peut-on faire de même avec une sphère? Peut-on aplatir une sphère sans déformation? Est-ce qu on peut aplatir une sphère en conservant toutes les longueurs, les formes, les surfaces? On arrive à aplatir un cylindre en le découp ant, tout en con ser vant les long ueu rs intactes. On peut dire alors qu on a aplati le cylindre sans déformation. Alors que dans le cas d une sphère, l aplatissement paraît impossible : on n arrive pas à aplatir une demi-sphère, un quart de sphère; on est obligé, à chaque fois, de découper encore plus. Montrons qu on ne peut aplatir une toute petite surface, aussi petite soit elle, sans la déformer. Sur une surface, aussi petite soit-elle, il y a au moins trois points A, B et C non alignés. Ces trois points définissent un plan qui coupe la sphère suivant un cercle auquel appartiennent A, B et C. Ce cercle délimite une petite calotte sphérique. Comparons la longueur d un diamètre, par exemple [A A ], du cercle passant par A, B et C, et la longueur de l arc AA,

page 232 arc du grand cercle passant par A et A de la sphère. Comme le chemin le plus court entre deux points est la ligne droite, l arc A A est plus long que le segment [AA ], et cet arc ne pourra pas être aplati dans le cercle considéré. Par le calcul : arc AA = R α AA = 2 R sin (α/2) AA sin (α/2) = arc AA α/2 Etant donné qu on ne peut pas aplatir une partie de la sphère, aussi petite soit elle, en gardant intactes toutes les longueurs, la réponse à notre question de départ est bien : «On ne peut pas aplatir une sphère sans la déformer.» Dans le plan, le plus court chemin entre deux points est le segment, mais qu en est-il sur la s p h è re? Si on tend un élastique entre deux points sur un ballon, on voit que l élastique a une position d équilibre, qui correspond au plus court chemin entre les deux extrémités, et ce plus court chemin entre deux points est un arc de grand cercle. Le plus court chemin entre 2 points d une sphère. Les arcs AB non centrés en O (on dira d eux qu ils sont centrés en Ω). Ces arcs résultent de l intersection d un plan P passant par Ω avec la sphère; on déterminera leur mesure par : r.ß r désignant [Ω, A] et ß désignant AΩB λ désignant l inclinaison de P par rapport à P, on définit la mesure des arcs AB centrés en Ω en fonction de : α, R et λ On obtient : AB centré en Ω = R 1 cos 2 α/2 sin 2 λ sin 1 R sin (α/2 1 cos 2 α/2 sin 2 λ Nous avons donc une expression à deux variables α et λ pour la mesure des arcs AB centrés en Ω, ou en O, avec λ = 0. Afin de déterminer l arc le plus court nous prendrons plusieurs valeurs pour 1a variable λ en gardant l autre constante, et on trace la représentation graphique de cette fonction ; et l on constate que AB centré en O est toujours inférieur à AB centré en Ω sauf si l une des trois variables est égales à 0 auquel cas tous les arcs AB sont égaux. Le plus court des arcs de cercle entre deux points d une sphère Considérons une sphère C de centre O et de rayon R. Soient A et B 2 points de la sphère, et soit α la mesure de l angle AOB en radian. Par 2 points appartenant à une sphère il passe une infinité d arcs, ces arcs étant définis comme étant à l intersection d une infinité de plans et de la sphère C. On constatera 2 types d arc : L arc AB centré en O. L arc A B centré en O appartient à un grand cercle (un grand cercle étant l intersection de la sphère avec un plan P passant par O, il y en a une infinité sur une sphère) sa mesure est définie par : α.r, où R désigne le rayon du grand cercle. Mesure de cet arc AB en fonction de la latitude et de la longitude Nous avons déterminé, précédemment, que la plus courte distance entre 2 points A et B de la sphère est : α.r, R étant donné ; il ne nous reste qu à exprimer α en fonction de la latitude ϕ et de la longitude θ de ces 2 points, Coordonnées,dans un repère orthonormé direct O ; i, j, k : A(x ; y ; z) et B(x ; y ; z ) On obtient :

page 233 pour A : x = R.cos θ cos ϕ ; y = R.sin θ.cos ϕ ; et z = R. sin θ pour B : x = R.cos θ'.cos ϕ ; y = R.sin θ.cos ϕ ; et z = R.sin θ On sait que le produit scalaire des vecteurs OA et OB est xx + yy + zz = OA OB cos α avec OA = OB = R, ce qui donne : On obtient donc : (xx + yy + zz )/R 2 = cos α AB=R cos 1 (cosϕ.cosϕ.cos(θ θ ) +sinϕ.sinϕ ) Nous conclurons donc en disant que le plus court chemin entre 2 points A et B sur une sphère est une portion d arc de grand cercle de la sphère dont la mesure est : AB=R cos 1 (cosϕ.cosϕ.cos(θ θ ) +sinϕ.sinϕ ) Maintenant que l on sait que le segment sur un plan correspond à un arc de grand cercle sur une sphère, on peut re g a rder ce que devient un angle, un triangle sur la sphère par exemple. On a étudié quelques aspects des triangles curvilignes. Les triangles sphériques. Un triangle sur la sphère est constitué par trois arcs empruntés à trois grands cercles. Qu est-ce qu un grand cercle? Sur la planète Terre, les cercles polaires, les tropiques, l Equateur sont des parallèles. Madrid et New York sont sur le même parallèle. Mais les parallèles ne sont pas toujours le plus court chemin d un point à un autre : le plus court chemin, c est l arc de grand cercle (c est la question de «l orthodromie» présentée plus haut.) cercle polaire tropique équateur grand cercle passant par New-York et Madrid. Qu est-ce qu un angle? On définira un angle sur une sphère par l intersection de deux arcs (ici,arc AB et arc A C) empruntés à deux grands cercles. On peut caractériser cet angle par les deux tangentes formées par la droite d intersection des deux plans des grands cercles. En effet, les deux grands cercles caractérisent deux plans et une droite d intersection. Cette droite d intersection est orthogonale aux deux tangentes passant par le point d intersection formé par les deux arcs de cercle Quelle peut être la somme des mesure s des angles d un triangle sphérique? Comme nous ne sommes pas sur un plan, nous nous sommes demandés si la propriété la somme des mesures des angles d un triangle est 180 est respectée sur la sphère. Nous avons étudié le cas particulier des triang les équilatéraux. En prenant le triangle occupant 1/8 è m e de la sphère, on peut constater que la somme des mesures des angles de ce triangle vaut 3 90 =270. Alors, il doit exister d autres triangles équilatéraux n ayant pas d angles droits, et donc des triangles dont la somme des angles est aussi différente de 180. Pour répondre à cette question, on a effectué une migration des sommets sur la sphère afin de voir la progression des angles.

page 234 Le plus petit triangle équilatéral aura la somme de ses angles supérieurs strictement à 180, car on ne peut pas parler de plan (voir partie I). Le plus grand triangle équilatéral aura des angles qui vaudraient au maximum chacun 360 60 = 300. La somme des angles est strictement inférieure à 3 300 = 900 En conclusion : la somme des angles d un triangle équilatéral sphérique est comprise strictement entre 180 et 900. Puisque les règles de la géométrie plane ne s appliquent pas à la géométrie sphérique, comment peut-on faire pour rendre compte du monde, supposé sphérique, avec des re p r é - sentations planes (atlas, cartes ). Nous avons étudié des moyens différents de proje - ter une sphère sur un plan. Les projections cylindriques. Après avoir vu qu on ne peut pas aplatir une s p h è re sans déformation, on va maintenant voir les différents modes de projection d une sphère sur une surface que l on peut aplatir et on a pensé à deux sortes de projections : la projection sur un cylindre et la projection sur un cône. On va d abord s intéresser aux projections cylindriques, pour cela, on a étudié trois projections, les premières qui nous soient venues à l esprit. surface développée Nous avons voulu calculer les déformations subies pour chaque projection. On va pour chacune d entre elles calculer la distance en tre deux p oints d e même long itu de, d abord sur la sphère puis sur le plan. On pourra alors évaluer les déformations et étudier les différents aspects de chaque projection. On précise pour chaque projection que : R = rayon de la sphère ϕ = latitude en degré θ = longitude en degré E = point au niveau de l équateur A = point quelconque sur la sphère A = projeté de A sur le cylindre La première projection est appelée projection cylindrique perspective. Elle se fait à l aide d un cylindre tangent à la sphère au niveau de l équateur. La projection des différents points M de la sphère s obtient par intersection de la demi-droite [OM) et du cylindre. projection cylindrique perspective On remarque sur cette projection que : le point et son image sont alignés avec O ;

page 235 E est l image de E car le cylindre est tangent à l équateur donc il n y a pas de déformation pour les points de l équateur ; les pôles sont projetés à l infini. On a donc calculé la distance entre deux points de même longitude sur la sphère : EA = ϕ 2πR / 360 ; EA = R tan ϕ. On peut alors déterminer le rapport entre les distances sur la sphère et sur le cylindre : EA = EA 180 tan ϕ / πϕ La deuxième projection, appelée projection isocylindrique de Lambert, celle-ci s obtient en projetant orthogonalement les points de la sphère par rapport à l axe des pôles sur un cylindre tangent à l équateur. Comme pour la première projection, il y a peu de déformation au niveau de l équateur. Plus on se rapproche des pôles et plus c est déformé. Le dessin du plan aura donc pour largeur 2R soit le diamètre de la sphère puisqu on projette orthogonalement. projection cylindrique équidistante Sur la sphère : LM = θ 2πR cos ϕ / 360 ; sur le cylindre : L M = θ 2πR / 360. La déformation est donc L M / LM = cos ϕ. (Note du professeur : la longueur d un arc de parallèle n est pas la d i s t a n c e entre les deux points sur la sphère, sauf si le parallèle est l Equateur lui-même, car c est un grand cercle). Les projections coniques. Après avoir étudié les projections cylindriques, on s est occupé des projections coniques. Les deux projections qu on a étudiées ont le même principe que les projections cylindriques. surfaces développées : projection isocylindrique de Lambert On a donc calculé la distance entre deux points de même longitude sur la sphère : E A = ϕ 2R / 360 ; et sur le cylindre : EA = R sin ϕ. La déformation est donc : EA / EA = 180 sin ϕ / πϕ La troisième projection, appelée projection cylindrique équidistante, s obtient toujours en projetant un point de la sphère sur un cylindre tangent à l équateur mais cette fois en respectant la distance qui le sépare de l équateur. Il n y a donc pas de déformation pour deux points de même longitude puisque les longueurs sont conservées. On a alors procédé à l étude de deux points de même latitude. Au passage, cette étude peut s appliquer pour les deux autres projections. Pour la projection perspective, ou centrale, nous considérons une sphère de centre O e t de rayon R. Ω désigne l angle au sommet du cône mesuré en degrés, Φ l angle A O E e n degrés, avec E un point sur l équateur, et A

page 236 un point quelconque sur la sphère. A et E doivent être de même longitude pour que nos calculs soient corrects, et le cône doit être tangent à la sphère en un cercle T. Cette projection consiste à tracer la demidroite [O A) pour obtenir le point d intersection avec le cône qui sera le point A. Pour le point E c est la même méthode et pour tout autre point de la demi-sphère. projection conique perspective On pourra remarquer qu il y a très peu de déformation au niveau du cercle T et plus on s éloignera de ce cercle plus on aura de déformation. Équation de la longueur de l arc de cercle : AE = Φ 2πR / 360. Équation de la longueur de la projection de l arc sur le cône : A E = R tan S R tan (Φ S). (S = Ω/2) La déformation est donc : E A / EA = 180 (tan S + tan(φ S)) / πφ. Notons que cette projection est très utilisée pour projeter les pôles lorsque est Ω obtus. Pour la projection conforme de Lambert on aura les mêmes notations que pour la première. Cette projection consiste à tracer une droite perpendiculaire à l axe de la terre qui coupera le cône en un point A, de même pour la projection de E et pour tout autre point de la projection conique conforme de Lambert demi-sphère. On pourra remarquer qu il n y a pas beaucoup de déformations au niveau du cercle T ; plus on ira vers les pôles, plus ce sera aplati. De même pour cette projection l arc de cercle aura pour équation : AE = Φ 2πR / 360, la distance sur le cône sera : A E = R sin Φ / cos S. (S = Ω/2) La déformation est : A E / AE = (180 sin Φ) / (πφ cos S). Pour rendre tout cela plus concret, on a fait des calculs avec des distances réelles en km et des villes réelles. Les déformations pour chaque projection se voient donc plus nettement. On a établi un tableau de comparaison avec trois villes, la première étant située sur l équateur et les deux autres plus ou moins éloignées mais ayant toutes les trois la même longitude. On a d abord calculé la distance réelle sur la sphère puis la distance sur chaque projection : Villes Libreville Tunis Hambourg Trondheim (10 E) (Gabon) (Norvège) Latitude 0 37 N 53 N 63 N Distance réelle 0 km 4132 km 5920 km 7037 km Cylindre 1 0 km 4822 km 8493 km 12560 km Cylindre 2 0 km 3851 km 5111 km 5702 km Cylindre 3 0 km 4132 km 5920 km 7037km Cône 1 0 km 4480 km 6411 km 7851 km Cône 2 0 km 4447 km 5901 km 6584 km Pour conclure, on peut dire qu il existe d autres cartes et d autres manières de projeter plus perfectionnées mais qu on n a pas encore étudiées et notre projet pour l instant est d arriver à la projection de Mercator, une carte du XVIème siècle mais toujours utilisée de nos jours. On vous montre donc quelques exemples des autres cartes qui existent. On voit qu il en existe beaucoup et on ne se demande plus, bien sûr, quelle est la plus juste, car, de fait, cela dépend de son utilisation. BIBLIOGRAPHIE R. d Hollander, Historique de la Loxodromie. F. Joly, La cartographie (Ed. PUF, Que saisje?). J. Lubczanski, Où est le trésor de Rackham Le Rouge (Ed. CEDIC 85). Y. Ollivier, Les projections cart o g r a p h i q u e s (Quadrature n 26). J.-P. Petit, Le Géométricon. (catalogue) C a rtes et figures de la terre (exposition Centre G. Pompidou).