Dr Heintzelmann Chrystelle Service des Urgences médico-chirurgicales Hôpital Civil



Documents pareils
Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

admission aux urgences


LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

Vous intervenez en équipage SMUR sur un accident de la voie publique : à votre arrivée sur les lieux, vous trouvez un homme d environ 30 ans au sol à

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

prise en charge paramédicale dans une unité de soins

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

prise en charge médicale dans une unité de soins

1- Parmi les affirmations suivantes, quelles sont les réponses vraies :

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

SYNOPSIS INFORMATIONS GÉNÉRALES

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

Parcours du patient cardiaque

Equipe mobile SMES CH Sainte-Anne (Paris)

Marchés des groupes à affinités

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

ANEMIE ET THROMBOPENIE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS D UN CANCER

L hôpital dans la société. L expérience du CHU de Paris, l AP HP. Pierre Lombrail, Jean-Yves Fagon

Session Diagnostic. organisme gestionnaire du développement professionnel continu.

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Défibrillation et Grand Public. Méd-Cl JAN Didier Médecin chef Méd-Cne PIVERT Pascaline

S o m m a i r e 1. Sémiologie 2. Thérapeutique

Migraine et Abus de Médicaments

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Assurance maladie grave

ALTO : des outils d information sur les pathologies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

Notions de base Gestion du patient au bloc opératoire

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

Conférence de Consensus : «L agitation en urgence (petit enfant excepté)»

QUI PEUT CONTRACTER LA FA?

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Les différentes maladies du coeur

Épreuve d effort électrocardiographique

B06 - CAT devant une ischémie aiguë des membres inférieurs

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

admission directe du patient en UNV ou en USINV

Infirmieres libérales

URGENCES MEDICO- CHIRURGICALES. Dr Aline SANTIN S.A.U. Henri Mondor

Cas clinique n 1. Y-a-t-il plusieurs diagnostics possibles? Son HTA a t elle favorisé ce problème?

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Urgent- information de sécurité

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

PACTE : Programme d Amélioration Continue du Travail en Equipe Phase d expérimentation

Prise en charge du patient porteur d un dispositif implantable. Dr Philippe Gilbert Cardiologue CHU pavillon Enfant-Jésus

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

SADIR assistance, Prestataire de Santé à Domicile (PSAD)

Unité mobile de télémédecine au service de l urgence et du soin chronique M-V. Moreno, P. Chauvet, O. Ly

INSUFFISANCE CARDIAQUE «AU FIL DES ANNEES»

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

LA MÉTHAMPHÉTAMINE LE CRYSTAL C EST QUOI

Carte de soins et d urgence

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

les télésoins à domicile

Architecture Formalisée d une Application Collaborative Cas d une Situation d Urgence en Neurologie *

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

Une forte dynamique des prescriptions de ces nouveaux anti-coagulants oraux

INTRODUCTION GENERALE :

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

GUIDE DE L ASSURÉ. Optez pour l assurance. qui peut regrouper maladies graves et assurance vie

Migraine et mal de tête : des "casse-tête"

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

Référentiel Officine

Nouveaux rôles infirmiers : une nécessité pour la santé publique et la sécurité des soins, un avenir pour la profession

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

INSPECTION PROFESSIONNELLE

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

Clinique CRM-F Projet Clinique Croissant Rouge Marocain de Figuig (CRM-F)

Point d Information. Le PRAC a recommandé que le RCP soit modifié afin d inclure les informations suivantes:

Définitions. MALADIES GRAVES Protection de base Protection de luxe. PROTECTION MULTIPLE pour enfant

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Etablissement Français du Sang

CONVULSIONS DE L ENFANT Item 190 JP. CARRIERE

Livret des nouveaux anticoagulants oraux. Ce qu il faut savoir pour bien gérer leur utilisation

7- Les Antiépileptiques

LITHIASE URINAIRE USAGER PRÉSENTANT UNE LITHIASE URINAIRE OC-091. Uroscan. Rx abdominal

Livret d information destiné au patient MIEUX COMPRENDRE LA FIBRILLATION ATRIALE ET SON TRAITEMENT

Intoxications au Monoxyde de Carbone (CO)

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

ÉVALUATION DE LA PERSONNE ATTEINTE D HYPERTENSION ARTÉRIELLE

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LA VIE APRES VOTRE INFARCTUS

troubles comportementaux aigus et/ou cognitifs tous les intervenants de l entreprise Prise en charge immédiate sur le lieu de travail.

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Vincent Péters. Président du GT TICS du SNITEM. Directeur Affaires Réglementaires de BIOTRONIK France

Cadre de référence. Implantation de l Accueil Clinique au CIUSSS du Centre Est-de-l Île-de-Montréal

Ville : Province : Code postal : Date de naissance : jour mois année Date de naissance : jour mois année

Les plateformes de génétique

Contrôle difficile non prévu des voies aériennes: photographie des pratiques

Implication des Corevih dans l arrivée des ADVIH: Expérience du Corevih LCA

Actualité sur la prise en charge de l arrêt cardiaque

Transcription:

Dr Heintzelmann Chrystelle Service des Urgences médico-chirurgicales Hôpital Civil

Mode d acheminement du patient au SAU : SAMU +++ SOS Médecins Médecin traitant Admission spontanée

Janvier à juin 2007 Représente sur l ensemble des urgences 3,1 % des admissions. 36,5 % de transferts hospitaliers toutes admissions confondues ( hors UHCD) 26 % de transferts hospitaliers concernant les patients dont le diagnostic principal est la crise convulsive

Liberté des voies aériennes supérieures Oxygénothérapie, canule de guédel Crise isolée : pas de traitement Benzodiazépines en IV : Valium 10 mg à renouveler en cas d échec. Si recidive après 2 injections = EME

2 grandes prises en charge possibles : Crise d épilepsie chez un patient épileptique connu Crise d épilepsie inaugurale En accord avec la conférence de consensus de Genève 1991, 1ère actualisation en 2001 et deuxième en 2006.

Pas de VVP Dextro, Fc, TA, SpO2, T, Glasgow Interrogatoire +++ Administration rapide traitement si oubli facteurs déclenchants? Fréquence? habituelle? Suivi? Examen clinique +

Pas de bilan sauf dosage antiépileptiques éventuels Pas de scanner si crise similaire Retour à domicile après prise contact neurologue en charge du patient ou l équipe des épileptologues du centre ville en l absence de suivi.

Affirmer la crise : Interrogatoire témoins +++ 20 à 25 % des motifs d admissions pour crises d épilepsie ne sont pas des crises d épilepsies. FDR majeurs retrouvés dans 18 à 25 % des crises = consommation excessive d alcool ou sevrage. Crise isolée? Crise sans contexte clinique ou biologique évocateur d une maladie associée. Affirmée seulement après un bilan minimal. Crise accompagnée? Cf tableau suivant

La crise accompagnée est définie par la présence d au moins un des critères suivants : Répétition de la crise au service d accueil État de mal convulsif Confusion mentale anormalement persistante Fièvre > 38 Déficit postcritique Alcoolisation ou sevrage alcoolique Éthylisme chronique Intoxication Trouble métabolique Traumatisme crânien Maladie générale (cancer, lymphome, SIDA) Grossesse

En accord conférence de consensus et l équipe d épileptologie : filière fonctionnelle +++ Interrogatoire +++ famille ou témoins. Description? Prise médicamenteuse? Sevrage médicamenteux? Dextro, UGEC ( hyponatrémie ++ ), ß HCG Syndrome inflammatoire? CO?

Scanner cérébral préconisé conférence de consensus sauf chez le patient épileptique connu et TC sans signes de localisation. En fonction du contexte ( FDR thrombophlébite) avec injection. ECG non préconisé mais réalisé: troubles du rythme? EEG préconisé mais pas avant la 24 heures. Anomalies sont prédictives de récidive.

Examen clinique et paracliniques normaux Filière épilepsie ( Pr Hirsch et son équipe) Consignes donnés au patient - Eviter médicaments proconvulsivants, alcool - Eviter conduite automobile, situations périlleuses récidive - Rassurer et informer du risque éventuel du - RDV dans les 8 jours avec l équipe d épileptologie avec arrêt de travail jusque là.

VVP UGEC, NFS, CRP, dosages toxiques, CRASE Répétition des crises,confusion mentale persistante -scanner révélateur d AVC ischémique, hémorragique, hématome sous ou extra dural - avec injection : contexte de VIH, néoplasie - EEG à la recherche d état de mal infraclinique? Méningo-encéphalite frustre?

Hyperthermie : PL +++ Troubles métaboliques : hypoglycémie, hyponatrémie Ivresse ou sevrage : si anomalies,neurologiques, stigmates de TC Scanner Intoxication : théophylline? Tricycliques? HOSPITALISATION +++

Problème de l urgentiste Interrogatoire +++ Examens cliniques et paracliniques

Syncopes cardio-vasculaires - syncope convulsiante prodromes, pouls et TA imprenable Ø confusion, Ø morsure latérale - Etiologie cardiaque : troubles du rythme - Hypotension orthostatique - Toute cause d hypoxie aigüe : embolie pulmonaire anémie aigüe

PDC hystériformes, tétanie = diagnostic d exclusion

Role de l UHCD? Surveillance? Traitement symptomatique avec transfert en réa si EME Étiologies possibles nombreuses le problème de l urgentiste est la crise d épilepsie qui n en est pas une Scanner cérébral au moindre doute diagnostique Bilan biologique + ECG Filière épilepsie permettant de diminuer les hospitalisations, sont exclus les consultations dans un contexte de sevrage éthylique.