Chapitre VII Polynômes à une indéterminée



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Chapitre VII Polynômes à une indéterminée Dans ce cours, désigne ou un corps commutatif quelconque. I Rappels, opérations générales 1. Définitions Définition : On appelle polynôme à coefficients dans et à une indéterminée une expression de la forme avec. On note [ ] l espace des polynômes à coefficients dans. Idée : On voit un polynôme comme une expression algébrique, une suite de coefficients en fait, plutôt qu une fonction. Convention : On pose Définition : Si, alors on appelle le degré de le plus grand tel que. On pose par convention ou. On note [ ] { [ ] } le sous-espace des polynômes de degré. Attention : Les expressions [ ]. 2. Opérations algébriques i) Structure d espace vectoriel (rappels) Soient [ ] et. et ont déjà été définis. Propriétés : 1) [ ] et [ ] sont des -ev. 2) L application [ ] est un isomorphisme. 3) La famille est la base canonique de [ ]. 4) [ ]. ii) Produit dans [ ] On définit un produit interne dans [ ] en posant, et on étend par linéarité et par distributivité de par rapport à. Si et alors avec somme finie. 1 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Exemple :. Propriétés du produit : Si et sont non nuls, alors est non nul et. On dit alors que [ ] est intègre : ou. Commutatif : Associatif : Distributif par rapport à :. est l élément neutre pour le produit. Structure d algèbre commutative : ( [ ] ) est une algèbre commutative. (Il n y a pas d inverse pour, ce n est donc pas un corps). Il est donc différent du corps des fractions rationnelles, noté lui ( ). (Voir cours d analyse.) iii) Composition des polynômes Soient [ ],. Alors on note : c est-à-dire que l on remplace l indéterminée par. Exemple :,. Propriété : Si et sont non nuls, alors. iv) Dérivation On pose, pour tout entier strictement positif, et on étend par linéarité en posant : ( ). On vérifie la règle de Leibnitz :. (Exercice : par linéarité suivant et.) v) Substitution, fonctions polynomiales associées A tout polynôme algébrique [ ], on peut associer plusieurs fonctions polynomiales. Soit une partie de. Par exemple : [ ] On considère l application [ ] avec fonction sur. On substitue la variable à l indéterminée pour obtenir la fonction sur. est l espace des fonctions polynomiales sur. 2 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Théorème : est un isomorphisme si et seulement si a une infinité de points, i.e. le polynôme sur détermine uniquement lorsque. Démonstration : Si est de degré, alors il est déterminé par ses valeurs prises en points (interpolation de Lagrange), ce qui est possible pour tout si n est pas fini. Ok pour [ ] si Propriétés : et. Conséquence importante : On peut identifier algébriquement la notion abstraite de polynôme à une indéterminée à celle de fonction polynomiale, si on regarde cette fonction sur suffisamment de points. vi) Formule de Taylor Théorème : Soient, et [ ] de degré. On a : Démonstration : C est une formule linéaire par rapport à. Il suffit de vérifier pour. ( ) (binôme de Newton, algébrique par récurrence) avec. D autre part, Les formules coïncident. Formule du binôme = Formule de Taylor pour. Remarques : 1) Cette formule marche aussi pour [ ] Il existe une formule de Taylor pour avec. 2) Il n y a pas de reste dans la formule de Taylor lorsque l on travaille avec des polynômes. II Division et factorisation 1. Division euclidienne On a sur [ ] une opération algébrique de division avec reste, similaire à la division euclidienne des entiers. Définition : Soient [ ]. On dit que divise s il existe un polynôme tel que. Attention : On évite d écrire, car il ne s agit en général pas d un polynôme. 3 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Théorème de la division euclidienne : Soient [ ] tels que. Alors il existe deux polynômes et tels que : i) ii) et. Les polynômes et ainsi définis sont uniques : s appelle le quotient de la division de par et s appelle le reste de la division. Démonstration de l unicité de et : On suppose que. Si alors alors que. et. Démonstration de l existence de et : On procède par algorithme, en suivant l exemple : On a donc bien On vérifie le coefficient dominant et la constante. En particulier : On dit que divise si et seulement si. Exemple : et. On a donc qui divise, le reste de la division étant nul, et aussi En particulier, on a pour que est racine de. 2. Racines et factorisation de polynômes i) Cas d une racine unique Proposition : Soient [ ] et. Alors divise si et seulement si i.e. est une racine de. 4 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Démonstration : On divise par avec reste : avec est donc une constante. Pour, on obtient. Donc divise si et seulement si. Définition : Si est une racine de, on appelle multiplicité de le plus grand entier supérieur à 1 tel que divise. On dit aussi que est une racine d ordre. Théorème de caractérisation des racines multiples par les dérivées. 1) est une racine d ordre de si et seulement si et. 2) est une racine d ordre supérieur ou égal à de ssi. Exemples : racine d ordre 1 est une racine simple et. racine d ordre 2 est une racine double et. Démonstration : Preuve par récurrence possible, ou avec Taylor. On a avec. ( ) avec. On a racine d ordre supérieur à divise De plus, est une racine d ordre ( si ). ii) Généralisation pour plusieurs racines On peut factoriser un polynôme dont on connait plusieurs racines. Théorème : Soit [ ]. Alors sont les racines de d ordres respectifs supérieurs à si et seulement si divise. 5 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Corollaire : Soit [ ] un polynôme non nul. Alors a au plus racines dans (si comptées avec leur multiplicité). Plus précisément, on a toujours : Démonstration : Récurrence sur. Le cas est vérifié par définition. On suppose que est une racine de d ordre supérieur à. - Si est une racine de, alors et est aussi racine de. Inversement, les racines de différentes de sont aussi des racines de, car pour, on a. Sachant que, on a forcément. Si est racine d ordre de, alors avec. avec si. est racine d ordre de. Conclusion : Les racines de et différentes de sont les mêmes avec même multiplicité. On peut appliquer la récurrence à. Illustration : Soit un polynôme quelconque. A quelles conditions sur a-t-on divise? 2 méthodes : On divise par et on regarde le reste. Cette méthode peut être «fastidieuse» si avec. Ou bien on factorise et on utilise le théorème : divise si et seulement si et est pair. 3. Notion de PGCD et algorithme d Euclide Il est difficile de connaitre les facteurs d un polynôme donné. Par contre, il est facile de savoir si deux polynômes ont des diviseurs communs grâce à l algorithme d Euclide. Proposition : Soient [ ] données avec. On divise par avec. Alors est un diviseur commun de et si et seulement si est un diviseur commun de et. Démonstration : - Si divise et alors et divise. 6 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Inversement, si divise R et alors et et divise. Intérêt :, on peut recommencer en divisant par si est non nul. Algorithme d Euclide : Soient [ ] avec. On divise successivement :, avec. On poursuit les divisions jusqu à obtenir. Définitions : 1) Le dernier reste non nul est le plus grand diviseur commun, ou pgcd, de et. C est-à-dire que tout autre diviseur commun de et est un diviseur de ce pgcd. 2) Si le pgcd est une constante non nulle, alors et n ont pas de facteur commun autres que les constantes. On dit alors que et sont premiers entre eux. Remarque : «le» pgcd n est bien défini qu à une constante multiplicative non nulle près. Exemple : Soient et. Quel est le PGCD entre et? Le Pgcd entre et étant le dernier reste non nul, on a donc. En divisant et par, on trouve : est racine commune de et. 7 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Exemple d application : les discriminants Si [ ] possède une racine (au moins) double,, alors est racine de et de. divise à la fois et. divise. Cela conduit à la notion de discriminant pour les polynômes. Exemples : Si alors n a pas de racine double Si alors est le Pgcd de et. est une racine double de (bien connu)! Cas moins connu : si, on a Discriminant Si, pas de racine double. Si, une racine double :. 8 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

III Le théorème d Alembert-Gauss et ses conséquences 1. Factorisation ou décomposition dans [ ] i) Les énoncés Théorème de d Alembert-Gauss : Tout polynôme non constant dans [ ] admet au moins une racine complexe. i.e. [ ] non constant, tel que. Conséquence : théorème de décomposition dans [ ] Tout polynôme non constant dans [ ] se factorise sous la forme avec. Si est de degré, alors il possède exactement racines complexes comptées avec leur multiplicité. On dit que est scindé dans [ ]. Remarque : est le coefficient de degré dans (coefficient dominant). Démonstration de la conséquence : Tant que, on lui trouve des racines, que l on peut mettre en facteur. Cela s arrête au bout d un moment car il y a au plus racines. ii) Démonstration du théorème d Alembert-Gauss Hors programme! Donnée ici «Pour la Patrie, la Science et la Gloire», et peut-être aussi pour donner envie à certains d entre vous de continuer à faire des maths. Soit [ ] de degré supérieur à 1. On se demande s il existe un tel que. La difficulté : il n y a pas de formule explicite pour les racines des polynômes de degré supérieur ou égal à 5. (Évariste Galois, vers 1831.) On doit donc utiliser une méthode théorique : On considère ( ). Deux étapes : 1) Montrer que l inf est atteint en un point. 2) Montrer que cet inf est nul i.e.. 1 ère étape : par définition de la borne inférieure, il existe une suite de telle que ( ). On montre que la suite est bornée : On a Il existe tel que si alors. Comme, alors il existe tel que pour tout,. 9 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Si, alors et Les suites et sont des suites réelles bornées. D après le théorème de Bolzano-Weierstrass, il existe une sous-suite ( ) de qui converge vers un réel, puis une sous-suite ( ( ) ) de qui converge vers un réel. Si on pose, alors on a et. Par continuité de, on a ( ) 2 ème étape : Montrer que en raisonnant par l absurde. On suppose et on écrit la formule de Taylor pour en : est contraire aux hypothèses) avec (sinon serait constant, ce qui On développe le module au carré : avec On doit avoir pour tout. On écrit sous la forme polaire : et avec et donnés. On prend tel que pour assez petit. Contradiction. CQFD. iii) Un exemple classique Soit [ ] défini par,. Problème : Décomposer dans [ ] le mettre sous la forme d un produit de facteurs de degré. 10 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Pour cela, on cherche les racines de dans : avec et. Le polynôme de degré possède racines. Cela rend les racines obligatoirement simples. On a donc finalement : 2. Factorisation ou décomposition dans [ ] (coefficient dominant ) Un exemple : On voudrait factoriser au maximum dans [ ]. Problème : Peut-on avoir avec? Non, car cela ferait que, et donc que, ce qui impliquerait que admet une seule racine réelle :. C est impossible, car sur. Il reste donc la possibilité avec. Méthode : On cherche d abord à factoriser dans [ ], c'est-à-dire à trouver les racines complexes de.,. Les quatre racines de sont : Si l on développe les expressions conjuguées entre elles, on trouve l expression : ( )( ) Soit ( )( ). (Cela ne sautait pas aux yeux!) On ne peut pas factoriser d avantage car il n a pas de facteur de degré un. On a pu regrouper les racines non réelles conjuguées deux par deux. Définition : Si à coefficients complexes, on note le polynôme conjugué de. 11 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

Propriétés : a) [ ], b) pour, c), c) racine d ordre de racine d ordre de Démonstration a), b) c) : clair en passant aux fonctions polynomiales sur. d) racine d ordre de avec. ) avec. Illustration : On se donne un polynôme [ ]. Théorème de factorisation dans [ ] Soit [ ] un polynôme de degré supérieur à 1. - Soient les racines réelles de d ordres respectifs - Soient les racines non réelles de d ordres respectifs. Alors se factorise dans [ ] sous la forme : ( ) ( ) Démonstration : On factorise dans [ ] : [] ( ) factorisation dans [ ]. Exemple : Décomposer dans [ ]. On a vu que les racines complexes de sont de la forme ;. Si est pair, on peut poser, sont les racines réelles de. sont les racines non réelles de, et on a : ( ). Si est impair, on peut poser Il n y a alors qu une racine réelle :, et on a : ( ). 12 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR

3. Notion de polynôme irréductible Définition : Soient [ ] avec non constant. On dit que est irréductible si avec et [ ], implique que ou est constant. Les seuls diviseurs de dans [ ] sont les constantes et les multiples de. Attention : la notion de polynôme irréductible dépend du corps. Les polynômes irréductibles jouent le rôle des nombres premiers pour la factorisation des polynômes. Proposition : Tout irréductibles. Démonstration : Si irréductibles. [ ] non constant se factorise comme produit de polynômes n est pas irréductible, on le factorise jusqu à obtenir des facteurs Théorème : 1) Les polynômes irréductibles dans [ ] sont les polynômes de degré 1. avec. 2) Les polynômes irréductibles dans [ ] sont les polynômes de degré 1 et les polynômes de degré 2 avec le discriminant négatif. avec et. Démonstration : 1) A faire en exercice. 2) Soit [ ] un polynôme irréductible. Si possède une racine réelle alors s écrit avec constante car est irréductible. On a donc de degré 1. Si n a pas de racine réelle, d après Alembert Gauss, possède au moins une racine complexe. est une racine de. ( ) Avec ( ). Comme est irréductible,. est de degré 2 sans racine réelle. Remarques : 1) Les deux énoncés de la décomposition dans [ ] et [ ] vus sont des cas particuliers du principe général énoncé ici. 2) Le problème est beaucoup plus difficile dans [ ]. Il y a des polynômes irréductibles de degré arbitrairement grand. Par exemple : est irréductible dans [ ], mais il est réductible dans [ ]. (Voir TD) 13 Cours de M.RUMIN réécrit par J.KULCSAR