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Matrices symétriques réelles 1 Préliminaires On se place dans (R n, ) euclidien, le produit scalaire canonique étant défini par : (x, y) R n R n, x y = t x y = x k y k On note : M n (R) l algèbres des matrices carrées réelles d ordre n ; GL n (R) le groupe multiplicatif des matrices réelles inversibles d ordre n ; S n (R) l espace vectoriel des matrices réelles d ordre n symétriques S n + (R) l ensemble des matrices réelles d ordre n symétriques positives S n ++ (R) l ensemble des matrices réelles d ordre n symétriques définies positives O n (R) le groupe multiplicatif des matrices réelles d ordre n orthogonales Si A M n (R), on désigne par u l endomorphisme de R n qu elle définit dans la base canonique k=1 Exercice 1 Montrer que S n (R) est un sous-espace vectoriel de M n (R) de dimension Exercice Le produit de deux matrices symétriques réelles est-il symétrique? n (n + 1) Exercice 3 Soit A S n (R) Montrer que ker (u) et Im (u) sont supplémentaires orthogonaux, c est-à-dire que : R n = ker (u) Im (u) Réduction des matrices symétriques réelles On note toujours u l endomorphisme de R n canoniquement associé à la matrice A Exercice 4 Montrer que les valeurs propres d une matrice symétrique réelle A sont toutes réelles Exercice 5 Montrer le résultat de l exercice précédent dans le cas n = en utilisant le polynôme caractéristique Pour toute valeur propre (réelle) λ de A S n (R), on désigne par E λ = ker (u λi d ) l espace propre associé Exercice 6 Montrer que si λ est une valeur propre (réelle) de A S n (R), on a alors : l espace Im (u λi d ) étant stable par u R n = ker (u λi d ) Im (u λi d ) Exercice 7 Montrer que si λ, µ sont deux valeurs propres (réelles) distinctes de A S n (R), alors les espaces propres E λ et E µ sont orthogonaux Exemple 1 Montrer que si λ 1 est une valeur propre (réelle) de A S n (R), e 1 R n \ {0} un vecteur propre associé, alors l hyperplan H = (Re 1 ) est stable par u et la matrice dans une base orthonormée de la restriction de u à H est symétrique (on suppose ici que n ) Exercice 8 Soit A S n (R) Montrer que si F est un sous-espace vectoriel de R n stable par u, alors F est aussi stable par u Une récurrence nous permet alors de montrer le résultat suivant (théorème spectral pour les matrices symétriques réelles) Exercice 9 Montrer que toute matrice symétrique réelle A S n (R) se diagonalise dans une base orthonormée, c està-dire qu il existe une matrice orthogonale P O n (R) et une matrice diagonale D telles que t P AP soit diagonale Exercice 10 Vérifier que le résultat de l exercice précédent n est plus valable pour les matrices complexes 1

Exercice 11 Diagonaliser dans une base orthonormée la matrice : A = 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Exercice 1 On se donne deux réels α, β et A (α, β) est la matrice d ordre n : β α α α α β α α A (α, β) = α α β α α α α β 1 Déterminer les valeurs propres de A (α, β) Diagonaliser A (α, β) dans une base orthonormée Exercice 13 Soit A = ((a ij )) 1 i,j n S n (R) de valeurs propres λ 1,, λ n Montrer que : 1 i,j n a ij = λ i Exercice 14 Soit {A i i I} une famille de matrices symétriques réelles dans S n (R) (I est un ensemble d indice non nécessairement fini) Montrer que ces matrices sont simultanément diagonalisables dans une base orthonormée (i e il existe une matrice orthogonale P telle que pour tout i I la matrice t P A i P est diagonale) si, et seulement si les matrices A i commutent deux à deux Exercice 15 Soit A S n (R) Montrer que A S n + (R) [resp A S n ++ (R)] si et seulement si toutes ses valeurs propres sont positives [resp strictement positives] Si A S + n (R) [resp A S ++ n (R)] alors det (A) = n distinctes ou confondues de A k=1 λ k 0 [resp det (A) > 0], où les λ k sont les valeurs propres Exercice 16 Soit A S n (R) telle que A p = I n où p est un entier naturel non nul Montrer que A = I n Exercice 17 Soit A M n (R) Montrer que A S + n (R) si, et seulement si, il existe B M n (R) telle que A = t BB Exercice 18 Une matrice A = ((a ij )) 1 i,j n M n (C) est dite à diagonale strictement dominante si : i {1,,, n}, a ii > a ij 1 Soient A M n (C) et λ C une valeur propre de A Montrer qu il existe un indice i {1,,, n} tel que : (théorème de Gerschgörin-Hadamar) λ a ii j i a ij Montrer qu une matrice symétrique réelle à diagonale strictement dominante A = ((a ij )) 1 i,j n est définie positive si, et seulement si, a ii > 0 pour tout i compris entre 1 et n 3 Racine carrée d une matrice réelle symétrique positive Exercice 19 Montrer que si A S + n (R), il existe alors une unique B S + n (R) telle que A = B Avec les notations de l exercice précédent, on dit que B est la racine carrée positive de A S n + (R) Cette racine carrée B est dans S n ++ (R) si A S n ++ (R) Exercice 0 Soient A S n ++ (R) et B S n + (R) Montrer que AB a toutes ses valeurs propres réelles positives et est diagonalisable j i

4 Décomposition polaire Exercice 1 Montrer que toute matrice A GL n (R) peut s écrire de manière unique A = ΩS où Ω est une matrice orthogonale et S une matrice symétrique définie positive De la densité de GL n (R) dans M n (R), on peut déduire une généralisation à M n (R) du théorème de décomposition polaire des matrices inversibles Pour ce faire on a besoin du résultat suivant Exercice Montrer que l ensemble O n (R) des matrices réelles orthogonales est compact dans M n (R) Exercice 3 Montrer que O n (R) est un sous-groupe compact maximal de GL n (R), c est-à-dire que O n (R) est compact et que si G est sous-groupe compact de GL n (R) qui contient O n (R), alors G = O n (R) Exercice 4 Montrer que toute matrice A M n (R) peut s écrire A = ΩS où Ω est une matrice orthogonale et S une matrice symétrique positive Remarque 1 Si A est de rang r < n, alors la décomposition ci-dessus n est pas unique En effet, on peut diagonaliser la matrice symétrique positive S dans une base orthonormée (e i ) 1 i n avec Se i = λ i e i pour 1 i n où λ i = 0 pour 1 i n r et λ i > 0 sinon (si A n est pas inversible alors il en est de même de S et 0 est valeur propre de S) Les Ωe i sont alors uniquement déterminés pour n r + 1 i n, mais pour 1 i n r il n y a pas unicité Le théorème de décomposition polaire des matrices inversibles peut s exprimer comme suit en utilisant la compacité de O n (R) Exercice 5 Montrer que l application (Ω, S) ΩS réalise un homéomorphisme de O n (R) S ++ n (R) sur GL n (R) 5 Rayon spectral des matrices symétriques On munit l espace vectoriel M n (R) de la norme matricielle induite par la norme euclidienne de R n On rappelle que si A M n (C), son rayon spectral est le réel : ρ (A) = max λ λ sp(a) Le théorème de diagonalisation des matrices symétriques réelles permet de calculer la norme d une matrice réelle Exercice 6 Montrer que si A S n (R), alors : A = ρ (A) Exercice 7 Soient A et B deux matrices symétriques réelles Montrer que : ρ (AB) ρ (A) ρ (B) Exercice 8 Montrer que pour toute matrice A M n (R), on a : A = t AA = ρ ( t AA) Exercice 9 On désigne par A la matrice réelle d ordre n supérieur ou égal à définie par : 0 1 0 0 0 0 1 0 A = 0 0 0 1 0 0 0 0 1 Calculer les valeurs propres de t AA Calculer A Exercice 30 On désigne par A la matrice réelle d ordre n supérieur ou égal à définie par : 1 0 0 1 1 1 0 0 A = 0 1 1 0 0 0 1 1 1 Calculer les valeurs propres de t AA Calculer A 3

6 Réduction des formes quadratiques sur R n On peut associer une forme quadratique à une matrice symétrique réelle A = ((a ij )) 1 i,j n en posant, pour tout x R n : q (x) = Ax x = a ij x j x i = a ii x i + a ij x i x j soit : La forme polaire associée est alors définie par : 1 i<j n (x, y) R n R n, ϕ (x, y) = 1 (q (x + y) q (x) q (y)) = Ax y, ϕ (x, y) = a ij x j y i = a ii x i y i + 1 i<j n a ij (x i y j + x j y i ) Réciproquement si q est une forme quadratique sur R n de forme polaire ϕ, sa matrice dans la base canonique (e i ) 1 i n (ou dans une base quelconque) de R n, A = ((ϕ (e i, e j ))) 1 i,j n, est symétrique On se donne A S n (R) et on désigne par u l endomorphisme de R n et par q la forme quadratique qui lui sont canoniquement associés On note ϕ la forme polaire de q On rappelle que le cône isotrope de q est définie par : et le noyau de q (ou de ϕ) est défini par : q 1 {0} = {x R n q (x) = 0} ker (q) = {x R n y R n, ϕ (x, y) = 0} Le noyau de q est contenu dans son cône isotrope (pour x ker (q), on a en particulier q (x) = ϕ (x, x) = 0) On dit que q (ou ϕ) est non dégénérée si son noyau est réduit à {0} On rappelle qu une forme quadratique q est dite positive [resp définie positive] si q (x) 0 [resp q (x) > 0] pour tout x R n [resp x R n \ {0}] Avec q (x) = Ax x, on voit que cela revient à dire que la matrice symétrique A est positive [resp définie positive] On rappelle que deux vecteurs x, y de R n sont dits orthogonaux relativement à ϕ si ϕ (x, y) = 0 et pour toute partie non vide X de R n, l orthogonal de X relativement à ϕ est le sous-ensemble de R n formé des vecteurs orthogonaux à tous les vecteurs de X, il est notée X et on a : Le noyau de q est l orthogonal de R n Exercice 31 Montrer que ker (q) = ker (u) X = {y R n x X, ϕ (x, y) = 0} Exercice 3 Montrer que si q est une forme quadratique positive, on a alors pour tous vecteurs x, y dans R n : où ϕ est la forme polaire de q ϕ (x, y) q (x) q (y), Exercice 33 Montrer que pour A positive, on a q 1 {0} = ker (u) = ker (q), c est-à-dire que le cône isotrope de q est égal à son noyau On note S 1 = {x R n x = 1} la sphère unité de R n Cette sphère unité est compacte puisqu on est en dimension finie Exercice 34 Montrer que le réel λ 1 = sup x S 1 q (x) est valeur propre de A Exercice 35 Montrer que la matrice A se diagonalise dans une base orthonormée de R n On se donne une forme quadratique non nulle q sur R n Exercice 36 Montrer qu il existe un entier r compris entre 1 et n, des réels non nuls λ 1,, λ r et des formes linéaires indépendantes l 1,, l r tels que : r x R n, q (x) = λ j l j (x) 4

Exercice 37 Réduire la forme quadratique q définie sur R 3 par : q (x) = x 1 x x 3 + (x 1 x + x 1 x 3 + x x 3 ) Exercice 38 Réduire la forme quadratique q définie sur R 3 par : q (x) = x 1 x x 3 + (x 1 x + x 1 x 3 + x x 3 ) La réduction de Gauss peut s écrire : x R n, q (x) = où on a posé λ r+1 = = λ n = 0 dans le cas où r n 1 λ j l j (x) Exercice 39 Montrer que la forme polaire ϕ de q est définie par : (x, y) R n R n, ϕ (x, y) = λ j l j (x) l j (y) Exercice 40 Étant donnée une base (l 1,, l n ) de l espace vectoriel L (R n, R) des formes linéaires de R n, montrer qu il existe une base (f 1,, f n ) de R n telle que : l i (f j ) = { 1 si i = j 0 si i j (1 i, j n) Dans la situation du lemme précédent, on dit que (l 1,, l n ) est la base duale de (f 1,, f n ) Exercice 41 Montrer qu il existe une base (f i ) 1 i n de R n dans laquelle la matrice de q est diagonale de la forme : λ 1 0 0 D = 0 λ 0 0 0 λ n (les r premiers λ i sont non nuls et les suivants sont nuls) Une telle base (f i ) 1 i n est dite q-orthogonale Exercice 4 Montrer que rg (q) = rg (A) = r et : ker (q) = {x R n l 1 (x) = l (x) = = l r (x) = 0} Exercice 43 Si A S n (R) est de rang r, montrer qu il existe P GL n (R) telle que t P AP soit diagonale de la forme D = I s 0 0 0 I t 0 où s, t sont deux entiers naturels tels que s + t = r, I r la matrice identité d ordre s 0 0 0 n r si s 1 ou n est pas présente dans cette décomposition si p = 0, I t est définie de même et 0 n r est la matrice nulle d ordre n r si r < n ou n est pas présente dans cette décomposition si r = n Le couple d entiers (s, t) est la signature de q Il est uniquement déterminé par q comme le montre le résultat suivant Exercice 44 Montrer qu il existe un unique couple (s, t) d entiers naturels tel que pour toute base (e i ) 1 i n de R n qui est orthogonale relativement à q, le nombre de vecteurs e i tels que q (e i ) > 0 est égal à s et le nombre de vecteurs e i tels que q (e i ) < 0 est égal à t De plus, on a s + t = rg (q) Exercice 45 Soit F un sous-espace vectoriel de R n Montrer que la restriction de q à F est non dégénérée si, et seulement si, F F = {0} Exercice 46 Soit F un sous-espace vectoriel de R n Montrer que si la restriction de q à F est non dégénérée on a alors R n = F F 5

Exercice 47 En désignant par P [resp N ] l ensemble de tous les sous-espaces vectoriels F de R n tels que la restriction de q à F soit définie positive [resp définie négative] (P ou N peut être vide), montrer que la signature (s, t) de q est donnée par : { 0 si P = et : s = max dim (F ) si P = F P { 0 si N = t = max dim (F ) si N F N L utilisation des mineurs principaux de la matrice de q dans une quelconque base de R n nous permet de savoir si une forme quadratique est définie positive ou non On rappelle que si A = ((a ij )) 1 i,j n est une matrice carrée d ordre n, les mineurs principaux de A sont les déterminants des matrices extraites A k = ((a ij )) 1 i,j k où k est un entier compris entre 1 et n Exercice 48 Soit q une forme quadratique non nulle sur R n de matrice A = ((a ij )) 1 i,j n dans la base canonique (e i ) 1 i n Montrer que la forme q est définie positive si, et seulement si, tous les mineurs principaux de A sont strictement positifs Comme application de ce résultat, on a l exercice suivant Exercice 49 Montrer que S ++ n (R) est un ouvert de M n (R) Exercice 50 Montrer que S + n (R) est un fermé convexe de M n (R) et que son intérieur est S ++ n (R) Exercice 51 Soit A S n (R) Montrer que Tr (A) = 0 si, et seulement si, il existe une base orthonormée de R n telle que la matrice de u dans cette base a tous ses termes diagonaux nuls Exercice 5 Montrer que toute matrice A S n ++ (R) s écrit de manière unique sous la forme A = t BB, où B est une matrice triangulaire supérieure de termes diagonaux tous strictement positifs (décomposition de Cholesky) 7 Adjoint d un endomorphisme d espace euclidien On se place ici dans un espace euclidien (E, ) de dimension n, où on a noté un produit scalaire sur E On note L (E) l espace des endomorphismes de E On rappelle que le dual de E, c est-à-dire l ensemble E de toutes les formes linéaires sur E, est un espace vectoriel de dimension n = dim (E) Les résultats suivants nous permettent de définir l adjoint d un endomorphisme Exercice 53 Montrer que pour toute forme linéaire l sur E, il existe un unique vecteur a E tel que : x E, l (x) = x a Exercice 54 Montrer que pour tout endomorphisme u L (E), il existe un unique endomorphisme u L (E) tel que : (x, y) E, u (x) y = x u (y) Définition 1 Avec les notations du théorème précédent, on dit que u est l adjoint de u Exercice 55 Montrer que si B est une base orthonormée de E et u un endomorphisme de E de matrice A dans cette base, alors la matrice de u dans B est la transposée t A Exercice 56 Montrer que our tous endomorphismes u, v dans L (E), on a : 1 (u ) = u (u v) = v u 3 si u GL (E), alors u GL (E) et (u ) 1 = ( u 1) 4 ker (u ) = (Im (u)) et Im (u ) = (ker (u)) 5 rg (u ) = rg (u) Remarque Avec le point 5 on retrouve l égalité rg ( t A) = rg (A) pour toute matrice réelle A Définition Un endomorphisme u L (E) est dit auto-adjoint (ou symétrique) si u = u 6

On note S (E) l ensemble de tous les endomorphismes symétriques de E Exercice 57 Montrer qu un endomorphisme u L (E) est symétrique si, et seulement si, sa matrice dans une base orthonormée de E est symétrique Exercice 58 Montrer que S (E) est un sous-espace vectoriel de L (E) de dimension n (n + 1) Exercice 59 Montrer que si u, v sont deux endomorphismes symétriques de E, alors la composée u v est symétrique si, et seulement si, u et v commutent Exercice 60 Montrer qu un projecteur p de E est un projecteur orthogonal si, et seulement si, il est symétrique Exercice 61 Montrer qu une symétrie s de E est une symétrie orthogonale si, et seulement si, elle est symétrique Exercice 6 Montrer que pour tout endomorphisme u de R n, il existe un sous espace vectoriel F de R n de dimension 1 ou qui est stable par u 7