Présentation du Comité de Patients en Recherche Clinique

Documents pareils
Essais cliniques de phase 0 : état de la littérature

Gestion Électronique des Documents NOMMING

A. Protocole de recherche (ainsi que l abrégé en langue française)

LES ETUDES CLINIQUES EN 20 QUESTIONS

Unité de Recherche Clinique St Louis - Lariboisière Fernand Widal Le 03 Février 2012

Introduction au métier d ARC. en recherche clinique

PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT CE QU IL FAUT SAVOIR

La recherche clinique de demain ne se fera pas sans les paramédicaux

Appel à Projets. Constitution de bases clinicobiologiques multicentriques à visée nationale en cancérologie. Action 3.1 et 23.2

CE QU IL FAUT SAVOIR PARTICIPATION À UN ESSAI CLINIQUE SUR UN MÉDICAMENT

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

Audit et Inspection Les contraintes extérieures B.Malivoir

Rôle de l Assurance Qualité dans la recherche clinique

OUVERTURE ET MISE EN PLACE

Fonctionnalités HSE PILOT. Groupe QFI

Soutien pour la formation à la recherche translationnelle en cancérologie

Estelle Marcault. 20/01/2012 URC Paris Nord 1

LES BASES JURIDIQUES DE LA RESPONSABILITE & DE L ASSURANCE EN MATIERE DE RECHERCHE BIOMEDICALE DIU-FARC-TEC 04/11/2009 1

Encadrement réglementaire

Référentiel Officine

Spécificité des essais cliniques dans le cadre de l enregistrement d un médicament. Florence BOUDEVIN 20 Novembre 2009

Entretiens Pharmaceutiques en Oncologie : Où en sommes nous en 2014, au CHPC

Item 169 : Évaluation thérapeutique et niveau de preuve

Dépistage du cancer de la prostate : vers un outil d aide à la décision pour le citoyen et le médecin

ASSOCIATION MEDICALE MONDIALE DECLARATION D HELSINKI Principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant des êtres humains

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

MONITORING / SUIVI DES PATIENTS

COMPRENDRE LA RECHERCHE CLINIQUE

Evolution de la législation sur la recherche

Liège, le 29 juillet APPEL INTERNE et EXTERNE AUX CANDIDATURES N

La recherche et vous. Pourquoi accepter ou refuser de participer à un projet de recherche?

INVESTISSEMENTS D AVENIR

«Quelle information aux patients en recherche biomédicale? Quels enseignements en retirer pour la pratique quotidienne?»

PROTOCOLE D ETUDE ENQUETE TMS, APPROVISIONNEMENTS ET EVACUATION DES DECHETS DE CHANTIER DANS LE BATIMENT PROTOCOLE D ETUDE CONGRES BTP LIMOGES

Instructions dans la recherche clinique

Estelle Marcault 06/02/2015 URC PARIS NORD 1

MÉMOIRE RELATIF À L ÉVALUATION DU RÉGIME GÉNÉRAL D ASSURANCE MÉDICAMENTS PRÉSENTÉ PAR LA FÉDÉRATION DES MÉDECINS SPÉCIALISTES DU QUÉBEC

Suivi ADOM. Claude Boiron Oncologie Médicale

Guide d auto-évaluation

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Conseil supérieur du logement

Programme AcSé. Accès Sécurisé aux Innovations Thérapeutiques Deux études pilotes : AcSé - crizotinib et AcSé - vémurafenib

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

Formation CTOM «Printemps 2013»

Rôle de l ARCl. V Grimaud - UE recherche clinique - 18 mars Définitions

Coordination Ville Hôpital

AVIS DE SOLLICITATION DE MANIFESTATION D INTERET AUPRES DE CONSULTANT INDIVIDUEL

Un métier en évolution pour répondre aux nouvelles. Face à ces évolutions, un nouveau métier

Détection et prise en charge de la résistance aux antirétroviraux

Bases de données pour la recherche : quels enjeux et quel rôle pour les patients?

Répondre à un appel à projet - Vie d un projet

Réseau sur. Médicaments. l Innocuité et l Efficacité des. Document d orientation pour la présentation de requêtes au RIEM

Essais cliniques de médicaments : ce qui va changer. Dr Philippe VELLA Chef de l Unité Essais Cliniques

TITRE : «Information et consentement du patient en réadaptation cardiovasculaire»

Accompagnement renforcé du public PLIE Cadre de référence de Plaine Commune, Le PLIE

LA LETTRE DE MOTIVATION

Les défibrillateurs cardiaques implantables

Gestion éthique des banques de recherche

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

Mise à disposition du rapport financier annuel 2014 Point sur l activité du 1 er trimestre 2015

Journées de formation DMP

Gestion des bases de données

l ETP est elle compatible avec La télésurveillance de l observance à la PPC? Dany Baud CHSPneumologie Chevilly Larue

EVALUATION DES TECHNOLOGIES DE SANTÉ ANALYSE MÉDICO-ÉCONOMIQUE. Efficacité et efficience des hypolipémiants Une analyse centrée sur les statines

Application DCC Réseau ONCOLIE --- Application DMI Réseau Gérontologique de Baumes Les Dames ---- Application RAPID Réseau RAPIDFR-NAT

Conditions Générales du RME

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

ASSURANCE RESPONSABILITE CIVILE MEDICALE CHIRURGIE PLASTIQUE RECONSTRUCTRICE ET ESTHETIQUE

QUELLES SONT LES OPTIONS DU TRAITEMENT DE LA LMC?

1 OBJET DE LA PROCÉDURE

LES MISSIONS D UN RÉFÉRENT

GUIDE ADMINISTRATEUR BIEN DÉMARRER AVEC WISEMBLY

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

ET DE LA STRATEGIE. Note de Synthèse. Domaine : Financement Version : 1 Mise à jour : 04/03/2012

LE FINANCEMENT. MSPD Eric Fretillere Conseil Régional de l Ordre des Médecins d Aquitaine CDOM 47Page 1

AGEFOS PME Nord Picardie Appel à propositions MutEco Numérique Picardie

Dossier communicant de cancérologie (DCC) et dossier médical personnel (DMP)

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

Assurance invalidité de courte durée. Guide du salarié

Guide de rédaction d un protocole de recherche clinique à. l intention des chercheurs évoluant en recherche fondamentale

Les projets de dématérialisation chez Promologis

LE PROJET QUALITE-GESTION DES RISQUES- DEVELOPPEMENT DURABLE

Plan thérapeutique infirmier et stratégies pédagogiques

Le dispositif d annonce. Information destinée aux patients atteints de cancer. édition actualisée Octobre 2009

Innovations thérapeutiques en transplantation

LE DOSSIER PHARMACEUTIQUE

Sélection et Évaluation Quantitative des Médicaments pour la Prise en Charge du VIH/SIDA. Sophie Logez, OMS/PSM Addis Abeba, Ethiopie, Février 2005

R E G U L A T I O N & S E N S I B I L I S A T I O N : L A C O N F O R M I T E EN 3 ETAPES

Guide d utilisation de la plateforme internet sécurisée des traitements de substitution pour les centres de traitement (04.03.

Information sur les programmes d autorisation préalable, de pharmacie désignée et de gestion des dossiers médicaux. Autorisation préalable

Télé-expertise et surveillance médicale à domicile au service de la médecine générale :

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

METHODOLOGIE GENERALE DE LA RECHERCHE EPIDEMIOLOGIQUE : LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES

Dossier de Presse Mars 2010

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité!

PRIX DE L INITIATIVE NUMERIQUE CULTURE, COMMUNICATION, MEDIAS.

Quels sont les points clés pour réussir ses campagnes ing? 22 avril 2010

Placebo Effet Placebo. Pr Claire Le Jeunne Hôtel Dieu- Médecine Interne et Thérapeutique Faculté de Médecine Paris Descartes

Aspects réglementaires du don et de la transplantation des organes. Mohamed Arrayhani - Tarik Sqalli Service de Néphrologie CHU Hassan II - Fès

Transcription:

Présentation du Comité de Patients en Recherche Clinique 3 décembre 2015 - Journée annuelle du réseau OncoCentre Marie Lanta chargée de mission information des malades

ORIGINES DU COMITÉ DE PATIENTS EN RECHERCHE CLINIQUE LES ETATS GÉNÉRAUX DE 1998 & LA LOI HURIET-SÉRUSCLAT 1988 -Loi HURIET-SÉRUSCLAT : sécuritédes patients, consentement éclairé, information claire et loyale 1998 -États Généraux des malades du Cancer: manque d information identifiépar la LNCC dans tous les domaines de la cancérologie Constat 10 ans après la loi Huriet-Sérusclat Difficultés à informer, note d info laconique / nécessité d améliorer son contenu. Médecins : réticence à délivrer une information claire / difficultés à partager les incertitudes de l essai / crainte d une baisse de la participation dans les essais Côté des Patients : peu d information : «on nous cache tout, on ne nous dit rien», manque de transparence, impression d être des cobayes Modèle : VIH Création du Comité de Patients Pour la Recherche Clinique Notion émergeante d expert profane : à partir du vécu et de l expérience des malades relecteurs / encadrés par une organisation favorable 2

RECONNAISSANCE DE L ACTION PLAN CANCER 2 : 2009-2013 Mesure 4.3 «Prendre l avis des comités de patients sur les protocoles de recherche clinique en articulation avec la consultation des comités de protection des personnes (CPP)» PLAN CANCER 3 : 2014-2019 Action 5.4 : «Associer les patients et leurs représentants aux essais cliniques et dans le parcours permettant l accès à ces recherches» Action 7.16 : «Améliorer l information sur les essais cliniques en cancérologie» Le pilotage de ces mesures (4.3 puis 5.4) a étéconfiéàla Ligue Nationale Contre le Cancer. La Ligue est également responsable associé avec l INCa sur la mesure 7.16. 3

OBJECTIFS DU CPRC ET ESSAIS CONCERNÉS Apporter une meilleure information aux patients susceptibles d entrer dans un essai thérapeutique afin que chacun puisse faire un choix libre et éclairé. Quels essais sont concernés? Tous les essais en lien avec la cancérologie : recherches interventionnelles ou non interventionnelles (épidémiologique, santé publique ) dès l instant oùun consentement éclairé est requis. 4

Vie simplifiée d un essai clinique et relecture du CPRC Idée Conception Elaboration du protocole Autorisation ANSM / Avis favorable CPP Déroulement de l essai Fin Essai / Résultats Consultation sur les protocoles en cours de rédaction / lettres d intention Avis sur les notes d information avant soumission au CPP Avis sur les notes d information avant soumission au CPP lors d un amendement Travail sur la rédaction des résultats globaux transmis aux investigateurs à destination des patients Relecture possible du Comité Patients pour la Recherche Clinique CPP: Comité de Protection des Personnes ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé 5

ORGANISATION DE LA RELECTURE AVEC LES PROMOTEURS La centralisation et la neutralitéde la relecture àla Ligue permet une simplification des démarches pour les promoteurs : Envoi par mail àla Ligue du protocole, son résumé, la note d info (NIFC), la date limite de relecture souhaitée La Ligue adresse les documents à3 relecteurs, qui renvoient leur relecture directement au chef de projet Réussite du Comité: -Confidentialité: Les relecteurs du Comité signent une convention d engagement -Respect des délais: Afin de ne pas retarder le démarrage des essais, -Pertinence des remarques: Retours positifs des CPP. Très vite les industriels ont demandél avis sur les protocoles en cours de rédaction Valorisation des Notes Informations et Formulaire de Consentement relues par le CPRC : «Conformément aux recommandations du Plan Cancer (Mesure 5.4.), ce document a étésoumis pour relecture, avis et conseil au Comité de Patients pour la Recherche Clinique en Cancérologie de la Ligue Nationale Contre le Cancer» 6

COMPOSITION DU CPRC Recrutement des relecteurs effectuépar la Ligue sur l ensemble du territoire / quelques candidatures spontanées Qui sont les 95 relecteurs? (120 relecteurs prévus d ici fin 2015) -Majorité d anciens malades, de malades et quelques proches -Ils représentent les différentes pathologies dans le domaine du cancer -Presque toutes les associations de patients sont représentées Profil des relecteurs : -Intérêt pour la recherche clinique -À l aise avec un texte et esprit critique -Maîtrise de l outil informatique Formations des relecteurs 2 fois par an : -Formations structurées et adaptées aux évolutions de la RC et à l ambition du plan cancer / travailler à être compétents 7

LA RELECTURE Comment améliorer la compréhension du contenu de la ou des lettre(s) d information? - 3 relecteurs pour 1 étude / dont 1 ou 2 concernés par la pathologie de l essai, - Environ 90% des suggestions sont prises en compte. Pour être efficace, 2 niveaux de relecture : Niveau 1 / la forme : accessibilité vocabulaire/contraintes du traitement / effets indésirables / garder son œil de candide, Niveau 2 / le fond : transparence sur les objectifs / différence entre recherche et soins / rapport bénéfices / risques / regard expert formé à la RC/ vision éthique + d expérience. 8

EXEMPLES DU NIVEAU 1 DE RELECTURE : REMARQUES SUR LA FORME/EXEMPLES Accessibilitévocabulaire : «Il est parfois question de l «étude», parfois de la «recherche», je suggère de garder le même terme partout, je pense que le mot «étude» est plus simple», «Est-ce que les effets indésirables sont classés par ordre de fréquence? Si oui et c'est préférable, il faut le dire. Il serait bien de les hiérarchiser : 1/10, 1/100, 1/1000», «Ce qui manque aussi souvent c est de pouvoir identifier les effets indésirables potentiellement graves qui nécessitent rapidement une prise en charge.» 9

EXEMPLES DU NIVEAU 2 DE RELECTURE : LES REMARQUES SUR LE FOND Remarques sur la participation à l essai : «Préciser le calendrier des examens prévus afin que le patient mesure le nombre d examens supplémentaires à réaliser en plus par rapport à la prise en charge standard». Remarques sur les droits : «Est-ce que les frais de déplacement spécifiques à la recherche seront pris en charge? Il faut le préciser», «Globalement toutes les informations sont là, mais l accès aux résultats globaux de l'étude pour le patient n est pas mentionné». 1 0

EXEMPLES DU NIVEAU 2 DE RELECTURE : LES REMARQUES SUR LE FOND Exemple sur un essai Phase I : «Dans les objectifs, la lettre patient ne fait aucune distinction entre l'objectif principal et les objectifs secondaires ; c'est une étude de phase I, et par conséquent, il faut bien préciser que l'objectif principal est la recherche de la dose maximale tolérée.» Autre exemple : «Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu une lettre d'information avec si peu de renseignements. Il n y a aucune explication sur le mode d'action des traitements, sur les traitements habituels de référence, sur l'intérêt de la nouvelle molécule par rapport au traitement standard Pourquoi ne pas dire que l accès au traitement xxxx est possible sans participer à l essai? Le patient peut penser qu'il doit obligatoirement participer à l'étude pour recevoir ce médicament!!» 1 1

INFORMATION PRIMORDIALE POUR LES ARC/TEC/ET SOIGNANTS Une note d information bien rédigée support pour les soignants Éviter les perdus de vus : Un patient bien informé suivi par une équipe bien informée sera moins susceptible de quitter l essai Nécessitéd accompagner l information tout au long de l essai pour sa réussite 1 2

RENFORCER L INFORMATION ET L ACCESSIBILITÉSUR LES ESSAIS CLINIQUES Le Comité de Patients diffuse une lettre d information intitulée «Recherche clinique Côté Patients» pour mieux faire connaître la recherche clinique auprès du grand public. Développer les liens CPRC / Promoteurs / Investigateurs Développer l expertise des patients relecteurs au fil du temps Continuer à faire connaître la mesure et convaincre les promoteurs de la plus value apportée Marie Lanta marie.lanta@ligue-cancer.net (01 53 55 28 84) Elodie Bégué elodie.begue@ligue-cancer.net (01 53 55 28 85) Chargées de mission information sur les essais cliniques au bénéfice des personnes malades 1 3

AVANTAGE DE LA RELECTURE POUR LES PROMOTEURS Plus value de l expertise patient Légitimité obtenue au fil des années / label Gain de temps possible pour les promoteurs (éviter 2 ème soumission au CPP, identifier freins aux inclusions, données manquantes, perdus de vue ) Pour les futurs patients inclus, une amélioration de l information/plus d autonomie dans les choix thérapeutiques 1 4

LA RELECTURE Proposer àtous les promoteurs académiques ou industriels d essais cliniques en cancérologie, la relecture de leurs NIFC par le CPRC afin qu àterme 100% des notes d information soient relues par ce dernier En 2014 et en 2015 plus de 100 NIFC par an ont étérelues par le CPRC 1 5