CI 2 SLCI : ÉTUDE DU COMPORTEMENT DES SYSTÈMES LINÉAIRES CONTINUS INVARIANTS CHAPITRE 5 ÉTUDE DES SYSTÈMES FONDAMENTAUX DU SECOND ORDRE Amortisseur d un véhicule automobile Schématisation du mécanisme Modélisation par schéma bloc Problématique : Le comportement réel de certains systèmes asservis peut se modéliser par des systèmes dits du second ordre. Comment modéliser de tels systèmes? Savoir Savoirs : Mod-C2.3 : Modèles canoniques du second ordre Mod-C2-S1 : Identifier le comportement d un système pour l assimiler à un modèle canonique, à partir d une réponse temporelle Mod-C2-S2 : Établir un modèle de comportement à partir de relevés expérimentaux Ce document est en évolution permanente. Merci de signaler toutes erreurs ou coquilles. 1 Définition....................................................................................... 2 2 Réponse impulsionnelle...........................................................................3 2.1 Cas 1 : ξ > 1............................................................................... 3 2.2 Cas 2 : ξ < 1............................................................................... 4 2.3 Cas 3 : ξ = 1............................................................................... 4 3 Réponse indicielle................................................................................ 4 3.1 Cas 1 : ξ > 1............................................................................... 4 3.2 Cas 2 : ξ = 1............................................................................... 5 3.3 Cas 3 : ξ < 1............................................................................... 6 3.4 Évolution de la réponse en fonction du coefficient d amortissement............................ 9 1 CI 2 : SLCI Cours
1 Définition Les systèmes du sont ordre sont régis par une équation différentielle de la forme suivante : 1 ω 2 0 d 2 s (t ) d t 2 + 2ξ d s (t ) + s (t ) = e (t ) d t Dans le domaine de Laplace, la fonction de transfert de ce système est donc donnée par : H(p) = S(p) E (p) = 1 + 2ξ p + p 2 ω 2 0 Définition On note : est appelé le gain statique du système (rapport des unités de S et de E ) ; ξ (lire xi) est appelé coefficient d amortissement (sans unité) ; pulsation propre du système (r a d /s ou s 1 ). L amortissement est parfois noté m ou z. Schéma-bloc d un système du second ordre : E (p) 1 + 2ξ p + p 2 ω 2 0 S(p) Amortisseur ressort On considère que la force f (t ) est l entrée du système et que y (t ) est la valeur de sortie. y (t ) est la position mesurée par rapport à la position d équilibre. En isolant la masse M et en appliquant le théorème fondamental de la dynamique, on obtient : f (t ) k y (t ) µẏ (t ) = M ÿ (t ) On obtient ainsi une équation classique de la mécanique vibratoire où on pose. En passant dans le domaine de Laplace, on a alors : F (p) k Y (p) µpy (p) = M p 2 Y (p) F (p) = Y (p) M p 2 + k + µp On peut donc obtenir H puis sa forme canonique : Exemple H(p) = Y (p) F (p) = 1 k + µp + M p 2 = 1 k 1 + µ k p + M k p 2 2 CI 2 : SLCI Cours
Par identification on a donc : Exemple = 1 k = k M ξ = µ k 2k M = µ 2 k M 2 Réponse impulsionnelle La réponse impulsionnelle est donnée par une entrée du type E (p) = 1. On a donc S(p) = E (p) H(p) = 1 + 2ξ p + p 2 ω 2 0 = N (p) D(p) Pour trouver les pôles de S(p), calculons le discriminant associé à D(p) : 2ξ 2 = 4 1 ω 2 = 4 ξ 2 0 ω 2 1 0 La réponse impulsionnelle va donc dépendre de ξ. 2.1 Cas 1 : ξ > 1 Dans ce cas, D(p) possède 2 racines réelles notées p 1 et p 2 : p 1,2 = ξ ± ξ 2 1 D après la transformée de Laplace inverse, on a : s (t ) = e p 1 t e p 2t u (t ) 2 ξ 2 1 Lorsque ξ > 1 on parle de système amorti (régime apériodique). Réponse impulsionnelle d un système du second ordre Cas où ξ > 1 3 CI 2 : SLCI Cours
2.2 Cas 2 : ξ < 1 Dans le domaine temporel, on a : s (t ) = ω 0 1 e ξ t sin t 1 ξ 2 u (t ) ξ 2 La pseudo-période des oscillations vaut : 2π T = 1 ξ 2 Lorsqu il n y a pas d amortissement (ξ = 0) on a une réponse sinusoïdale de pulsation. Réponse impulsionnelle d un système du second ordre Cas où ξ < 1 2.3 Cas 3 : ξ = 1 Dans ce cas D(p) possède une racine double. L allure de la réponse serait comparable à celle obtenue dans le cas du régime apériodique mais ce cas est impossible dans la réalité : on ne peut avoir une valeur réelle de ξ exactement égale à 1. 3 Réponse indicielle Dans ce cas, S(p) = 1 p H(p) 3.1 Cas 1 : ξ > 1 Dans ce cas, D(p) possède 2 racines réelles notées p 1 et p 2 : p 1 = 2ξ 2 p 2 = 2ξ + 2 = ξ ξ 2 1 = ξ + ξ 2 1 On a p 1 < p 2 < 0. En notant τ 1 = 1 p 1 et τ 2 = 1 p 2, la fonction de transfert H(p) peut s écrire sous la forme suivante : H(p) = 1 + τ1 p 1 + τ 2 p 4 CI 2 : SLCI Cours
En conséquence, S(p) = 1 p 1 + τ1 p 1 + τ 2 p En calculant alors la transformée de Laplace inverse, on obtient : s (t ) = 1 1 τ 1 τ 2 τ 1e t t τ 1 τ 2 e t t τ 2 On peut aussi mettre s (t ) sous la forme suivante : 1 e p 1 t s (t ) = 1 2 ξ 2 1 p 1 e p2t p 2 Réponse indicielle d un système du second ordre Cas où ξ > 1 En t = 0, la courbe admet une tangente horizontale. La courbe ne dépasse pas son asymptote horizontale (s (t ) est monotone). Il n y a pas de formule pour déterminer le temps de réponse à 5%. Nous pouvons remarquer cependant que le système ressemble à un système du premier ordre lorsqu on s éloigne de t = 0. Le temps de réponse à 5% peut donc être approché par la valeur t r 5% = 3 2ξ. 3.2 Cas 2 : ξ = 1 Dans ce cas, τ 1 = τ 2 = τ 0, on parle d amortissement critique, l existence d un pôle double modifie le décomposition en éléments simples et on obtient : s (t ) = 1 1 + 1 e τ 0 t τ 0 La réponse est plus rapide que si ξ > 1 (t r 5% = 5 ), mais l allure de la courbe est très similaire. 5 CI 2 : SLCI Cours
3.3 Cas 3 : ξ < 1 Dans ce cas on parle de système sous amorti. Dans ce cas, H(p) admet deux pôles complexes conjuguées : p = ξ ± j 1 ξ 2 La décomposition de S(p) en éléments simples et le calcul de la transformée de Laplace inverse nous donne : s (t ) = 1 e ξt 1 ξ 2 sin 1 ξ 2 t + arccosξ La courbe admet toujours une tangente horizontale à t = 0. On observe l apparition d oscillations autour de la valeur finale (réponse pseudo-périodique), d autant plus amorties que ξ est élevé. Pour ξ = 0, la réponse est sinusoïdale d amplitude 2. Les courbes enveloppes ont pour équation les courbes suivantes : y (t ) = 1 ± e ξt 1 ξ 2 Remarque On définit parfois ω p : ω p = 1 ξ 2 La pseudo-période des oscillations est donnée par : 2π T p = 1 ξ 2 6 CI 2 : SLCI Cours
3.3.1 s sur les dépassements Lorsque ξ est inférieur à 1, la réponse indicielle génère des dépassements. On montre que le premier dépassement est obtenu pour : t 1 = π = T p 1 ξ 2 2 La valeur du dépassement (en pourcentage) peut se calculer alors ainsi : D 1% = s (t 1 ) s ( ) s ( ) s (0) Le premier dépassement pour cent vaut : D 1% = e πξ 1 ξ 2 La valeur du pic est donnée par D 1% E 0 (E 0 valeur de l échelon d entrée). Le k e dépassement pour cent vaut : D k % = e k πξ 1 ξ 2 L abaque ci-dessous permet de connaître la valeur du k e dépassement pour cent en fonction du facteur d amortissement. Lorsque l amortissement tend vers 1, on peut ainsi mettre en évidence que la valeur des dépassements est de plus en plus faible. 7 CI 2 : SLCI Cours
3.3.2 sur le temps de réponse à 5% La rapidité d un système du second ordre va se calculer par le temps de réponse à 5%. Le temps de réponse dépend de et ξ et ne pas s écrire sous une forme analytique simple. L abaque ci-contre donne le temps de réponse réduit t r 5% en fonction du coefficient d amortissement ξ. On note que le temps de réponse est minimum lorsque ξ 0, 7. Dans ces conditions : t r 5% = 3 8 CI 2 : SLCI Cours
3.4 Évolution de la réponse en fonction du coefficient d amortissement On peut montrer que pour la réponse indicielle d un système du second ordre il existe une tangente horizontale à l origine ; la valeur finale tend vers E 0 (si l échelon d entrée vaut E 0 ). 9 CI 2 : SLCI Cours