MPSI 2 : DL 4. 1 Première partie. 2 Deuxième partie. pour le 08 janvier 2003

Documents pareils
Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

Continuité en un point

Commun à tous les candidats

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Résolution d équations non linéaires

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats)

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

Structures algébriques

a et b étant deux nombres relatifs donnés, une fonction affine est une fonction qui a un nombre x associe le nombre ax + b

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Développements limités, équivalents et calculs de limites

Exemple 4.4. Continuons l exemple précédent. Maintenant on travaille sur les quaternions et on a alors les décompositions

Introduction à l étude des Corps Finis

Formes quadratiques. 1 Formes quadratiques et formes polaires associées. Imen BHOURI. 1.1 Définitions

Capes Première épreuve

Relation d ordre. Manipulation des relations d ordre. Lycée Pierre de Fermat 2012/2013 Feuille d exercices

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

[ édité le 30 avril 2015 Enoncés 1

Calcul différentiel sur R n Première partie

CNAM UE MVA 210 Ph. Durand Algèbre et analyse tensorielle Cours 4: Calcul dierentiel 2

Géométrie dans l espace Produit scalaire et équations

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

3 Approximation de solutions d équations

Etude de fonctions: procédure et exemple

Items étudiés dans le CHAPITRE N5. 7 et 9 p 129 D14 Déterminer par le calcul l'antécédent d'un nombre par une fonction linéaire

Exercices Corrigés Premières notions sur les espaces vectoriels

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Fonctions linéaires et affines. 1 Fonctions linéaires. 1.1 Vocabulaire. 1.2 Représentation graphique. 3eme

Étudier si une famille est une base

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

Fonctions de plusieurs variables

Espérance conditionnelle

Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

= constante et cette constante est a.

FONCTIONS DE PLUSIEURS VARIABLES (Outils Mathématiques 4)

Image d un intervalle par une fonction continue

Résumé du cours d algèbre 1, Sandra Rozensztajn. UMPA, ENS de Lyon, sandra.rozensztajn@ens-lyon.fr

Moments des variables aléatoires réelles

Système formé de deux points

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

Cours de mathématiques

FONCTIONS À CROISSANCE RÉGULIÈRE

Problème 1 : applications du plan affine

Le produit semi-direct

Chapitre 7. Statistique des échantillons gaussiens. 7.1 Projection de vecteurs gaussiens

Calculs de probabilités avec la loi normale

Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Notion de fonction. Série 1 : Tableaux de données. Série 2 : Graphiques. Série 3 : Formules. Série 4 : Synthèse

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

VI. COMPLÉMENTS SUR LES MODULES, THÉORÈME CHINOIS, FACTEURS INVARIANTS SÉANCES DU 15, 16 ET 22 OCTOBRE

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

NOTATIONS PRÉLIMINAIRES

Logique. Plan du chapitre

La fonction exponentielle

Du Premier au Second Degré

Théorie et codage de l information

Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies

Correction de l examen de la première session

I. Ensemble de définition d'une fonction

6 Equations du première ordre

La mesure de Lebesgue sur la droite réelle

Méthodes de quadrature. Polytech Paris-UPMC. - p. 1/48

Calcul Différentiel. I Fonctions différentiables 3

1 Complément sur la projection du nuage des individus

3. Caractéristiques et fonctions d une v.a.

TOUT CE QU IL FAUT SAVOIR POUR LE BREVET

Fonctions de deux variables. Mai 2011

CHAPITRE IV. L axiome du choix

Leçon N 4 : Statistiques à deux variables

IV- Equations, inéquations dans R, Systèmes d équations

Examen optimisation Centrale Marseille (2008) et SupGalilee (2008)

Chapitre 4: Dérivée d'une fonction et règles de calcul

Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 2007

Fonctions de plusieurs variables et applications pour l ingénieur

Équations non linéaires

Les fonction affines

Logique : ENSIIE 1A - contrôle final

Programmation linéaire

I - PUISSANCE D UN POINT PAR RAPPORT A UN CERCLE CERCLES ORTHOGONAUX POLES ET POLAIRES

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

MATHEMATIQUES APPLIQUEES Equations aux dérivées partielles Cours et exercices corrigés

Chapitre 3. Mesures stationnaires. et théorèmes de convergence

Les équations différentielles

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

L ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES (A.C.P.) Pierre-Louis GONZALEZ

Chapitre 2. Eléments pour comprendre un énoncé

Fonctions de plusieurs variables. Sébastien Tordeux

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

8.1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables réelles. f : R 2 R (x, y) 1 x 2 y 2

C1 : Fonctions de plusieurs variables

MAT 721: Algèbre non commutative. Chapitre I: Algèbres. 1.1 Définitions et exemples

PHYSIQUE 2 - Épreuve écrite

Marc HINDRY. Introduction et présentation. page 2. 1 Le langage mathématique page 4. 2 Ensembles et applications page 8

Transcription:

MPSI 2 : DL 4 pour le 08 janvier 2003 Soit E un espace vectoriel sur le corps K = R. On appelle projecteur un endomorphisme p de E qui vérifie p p = p. 1 Première partie. Soit un projecteur p de l espace vectoriel E. Q 1 Montrer que E = ker p Im p. Q 2 Que peut-on dire de la restriction de p à Im p? Q 3 Montrer que pour tout sous-espace vectoriel A de E on a p 1 (A = (A Im p ker p. Q 4 Soit un sous-espace vectoriel F de l espace E. Montrer l équivalence : ( F stable par p ( F = (F ker p + (F Im p 2 Deuxième partie. Q 5 Q 6 Soit p un endomorphisme de E. Montrer que p est un projecteur de E si et seulement si il existe deux s.e.v. A et B de E tels que : E = A B x A, p(x = 0 x B, p(x = x. On dit alors que p est la projection sur B parallèlement à A. Soit f un endomorphisme de E. On désigne par id l application identité de E. Montrer que l endomorphisme (id f est un projecteur si et seulement si l endomorphisme f est un projecteur. Comparer alors le noyau et l image de (id f à ceux de f. Q 7 Soient deux sous-espaces vectoriels A et B supplémentaires de l espace E. Soient deux endomorphismes u et v de E. Montrer que ( u = v ( x A, u(x = v(x et x B, u(x = v(x On considère maintenant deux endomorphismes f et g de l espace E. 1

MPSI 2 2 DL 04 Q 8 Montrer que f et g sont deux projecteurs de même image si et seulement si f g = g et g f = f. Q 9 Donner une condition nécessaire et suffisante du même type pour que f et g soient deux projecteurs de même noyau. 3 Troisième partie. Soient f et g deux projecteurs de E. Q 10 Montrer que si les deux projecteurs commutent (f g = g f, on a : E = (Im f Im g + (Im f ker g + (ker f Im g + (ker f ker g On pourra pour cela utiliser la question 4. Que peut-on dire alors de l endomorphisme f g? Q 11 Montrer l équivalence des trois propositions suivantes : f + g est aussi un projecteur de E ; f g + g f = 0 ; (iii f g = g f = 0. Si l une des propositions ci-dessus est vérifiée, montrer que ker(f + g = ker f ker g et Im(f + g = Im f Im g 4 Quatrième partie. Q 12 Montrer que si f est un endomorphisme quelconque de E et g un projecteur de E, on a : ker f g = ker g (ker f Im g Q 13 Montrer que si f est un projecteur de E et g un endomorphisme quelconque de E, on a : Im f g = Im f (Im g + ker f

MPSI 2 3 DL 04 Q 1 Question de cours. Q 2 p Im p = id Im p : voir le cours. Corrigé. Q 3 Montrons que la somme (A Im p + ker p est directe, c est à dire que (A Im p ker p = {0 E }. On a (A Im p ker p = A (Im p ker p et puisque la somme ker p + Im p est directe, Im p ker p = {0 E }, donc (A Im p ker p = {0 E }. : soit x (A Im p+ker p. Il existe (x 1,x 2 (A Im p ker p tels que x = x 1 +x 2. Puisque x 2 ker p, p(x 2 = 0 et puisque x 1 Im p, d après la question 2, on a p(x 1 = x 1. Alors, puisque x 1 A, Q 4 p(x = p(x 1 + p(x 2 = p(x 1 = x 1 A et d après la définition de l image réciproque, on a bien x p 1 (A. : soit x p 1 (A. Puisque d après la question 1, E = Im p+ker p, il existe (x 1,x 2 Im p ker p tels que x = x 1 +x 2. Comme x 1 Im p, d après la question 2, p(x 1 = x 1. Donc p(x = p(x 1 +p(x 2 = p(x 1 = x 1. Or puisque x p 1 (A, d après la définition de l image réciproque, p(x A. Par conséquent, x 1 A. Donc x 1 A Im p, et x 2 ker p et x = x 1 + x 2. Donc x (A Im p + ker p. Soit x F. D après, il existe (x A,x B A B tels que x = x A + x B. Alors p(x = p(x A + p(x B = p(x B = x B F. Posons A = F ker p et B = F Im p. Ce sont des sev de ker p et de Im p. Montrons que F A + B. Soit x F. D après la question 1, il existe (x 1,x 2 ker p Im p tels que x = x 1 + x 2. Alors p(x = x 2 F puisque F est stable par p. Donc x 2 F Im p = B. Ensuite x 1 = x x 2 et puisque x F, x 2 F, et que F est stable par combinaisons linéaires, on a bien x 1 F et donc x 1 ker p F = A. L autre inclusion est claire puisque A F et B F. Q 5 C est une question de cours, avec A = ker p et B = Im p. Q 6 Si f est un projecteur, en calculant Q 7 (id E f 2 = id E 2f + f 2 = id E f on voit que (id E f est également un projecteur. Réciproquement, si (id E f est un projecteur, (id E f 2 = (id E f et donc id E 2f + f 2 = id E f ce qui donne f 2 = f et donc f est un projecteur. Supposons que f est un projecteur. D après la question 2, Im f = {x E f(x = x} = ker(id E f et de même, Im(id E f = {x E (id E f(x = x} = {x E f(x = 0 E } = ker f. est clair. Soit x E. Comme E = A B, (x A,x B A B tels que x = x A + x B. Alors u(x = u(x A + u(x B = v(x A + v(x B = v(x. Q 8 Montrons que ( f, g projecteurs et Im f = Im g ({ f g = g g f = f Soit x E. On a f g(x = f ( g(x = g(x car g(x Im g = Im f et f Im f = id Im f d après la question 2. Donc f g = g. On montre de même que g f = f. Montrons que f et g sont des projecteurs. Calculons pour cela en utilisant : f 2 = (g f (g f = g (f g f = g g f = g f = f On montre de même que g 2 = g. Par conséquent, f et g sont deux projecteurs. Montrons que Im f Im g. Soit x Im f, f(x = x d après la question 2. Alors g(x = g ( f(x = g f(x = f(x = x, ce qui montre que x Im g. On démontre de la même façon que Im g Im f.

MPSI 2 4 DL 04 Q 9 Montrons que ( f 2 = f g 2 = g ker f = ker g ({ f g = f g f = g Soit x E. Comme g est un projecteur, d après la question 1, il existe (x 1,x 2 ker g Im g tels que x = x 1 + x 2. Alors g(x = g(x 2 = x 2 d après la question 2. Mais alors f g(x = f ( g(x = f(x 2 Mais f(x = f(x 1 + f(x 2 = f(x 2 puisque x 1 ker g = ker f. Donc f g(x = f(x et donc f g = f. On montre de la même façon que g f = g. On montre que f 2 = f comme à la question précédente. Montrons que ker f ker g. Soit x ker f. Calculons g(x = (g f(x = g ( f(x = g(0 E = 0 E. Donc x ker g. De la même façon, on montre que ker g ker f. Q 10 Montrons que ker g est stable par f. Soit x ker g. Montrons que f(x ker g. Pour cela, calculons g ( f(x = g f(x = f g(x = f ( g(x = f(0 E = 0 E et donc x ker f. Montrons que Im g est stable par f. Soit x Im g. D après la question 2, g(x = x. Montrons que f(x Im g. Calculons pour cela g ( f(x = g f(x = f g(x = f ( g(x = f(x. D après la question 2, on a bien f(x Im g. D après la question 4, on a donc et ker g = (ker g ker f + (ker g Im f Im g = (Im g ker f + (Im g Im f D après la question 1, puisque g est un projecteur, on a alors E = ker g + Im g = (ker g ker f + (ker g Im f + (Im g ker f + (Im g Im f Q 11 : comme (f + g est un projecteur, (f + g 2 = f + g d où l on tire f g + g f = 0 L(E. (iii : en composant à gauche par f, on a f 2 g + f g f = 0 L(E. Mais comme f est un projecteur, f 2 = f et d après, f g = g f. D où l on tire f g g f 2 = 0 L(E et donc f g = g f. (iii : calculons (f + g 2 = f 2 + f g + g f + g 2 = f + g ce qui montre que (f + g est un projecteur. 1. Montrons que ker(f + g = ker f ker g. Il est clair que ker(f ker g ker(f + g. Montrons que ker(f + g ker(f ker g. Soit x ker(f + g. On a f(x + g(x = 0 E. Mais en appliquant f, on trouve que f 2 (x + f g(x = 0 E et comme f 2 = f et f g = 0 L(E, il vient que f(x = 0 E donc que x ker f. En appliquant g, on montre de même que x ker g. 2. Montrons que Im f Im g = {0 E }. Soit x Im f Im g. D après la question 2, f(x = x et en appliquant g, g f(x = g(x et puisque g f = 0 L(E, g(x = 0 E. Mais comme x Im g, on a d après 2, g(x = x et finalement, on trouve que x = 0 E. La somme Im f + Im g est donc directe. 3. Montrons que Im(f + g = Im f + Im g. L inculusion Im(f + g Im f + Im g est claire. Montrons que Im f + Im g Im(f + g. Soit x Im f + Im g. Il existe (x f,x g Im f Im g tels que x = x f + x g. Comme x f Im f, d après la question 2, f(x f = x f et de même, g(x g = x g. Calculons alors (f + g(x = (f + g(x f + x g = f(x f + f(x g + g(x f + g(x g = f(x g + g(x f + x. Mais puisque x f = f(x f, g(x f = g f(x f = 0 E puisque g f = 0 L(E. De même, f(x g = 0 E et donc (f + g(x = x, ce qui montre que x Im(f + g toujours d après la question 2. Q 12

MPSI 2 5 DL 04 La somme est directe, car ker g ( ker f Im g = (ker g Im g ker f = {0 E } Q 13 puisque g est un projecteur et que la somme ker g + Im g est directe d après 1. ker g + (ker f Im g ker f g : soit x ker g + (ker f Im g. Il existe (x 1,x 2 ker g (ker f Im g tels que x = x 1 + x 2. Alors f g(x = f ( g(x 1 + f ( g(x 2 = 0 E puisque g(x 2 = x 2 d après 2 et que x 2 ker f. ker f g ker g + (ker f Im g : Soit x ker(f g. Comme g est un projecteur, E = ker g Im g. Donc il existe (x 1,x 2 ker g Im g tels que x = x 1 + x 2. Mais alors 0 E = f g(x = f g(x 2 = f(x 2 ce qui montre que x 2 ker f. : soit x Im f (Im g + ker f. Comme x Im g + ker f, il existe (x 1,x 2 Im g ker f tels que x = x 1 + x 2. Comme x 1 Im g, il existe x 1 E tel que x 1 = g(x 1. Donc x = g(x 1 + x 2. Mais comme x Im f et que f est un projecteur, x = f(x = f g(x 1 + f(x 2 = f g(x 1 Im f g. : soit x Im(f g, il existe x 1 E tel que x = f g(x 1 = f ( g(x 1 Im f. Mais puisque f est un projecteur, on sait que E = Im f ker f, et on peut donc décomposer le vecteur g(x 1 : (x,x Im f ker f tels que g(x 1 = x + x. Alors x = f g(x 1 = f(x = x = g(x 1 x. Puisque g(x 1 Im g et x ker f, on a bien x Im g + ker f.