Item n 125 : Sclérose en plaque

Documents pareils
Sclérose en plaques ITEM 125 OBJECTIFS LIENS TRANSVERSAUX. Sujets tombés au concours de l'internat et aux ECN : 2004, 2006

Déficit neurologique récent. Dr N. Landragin CCA Neuro

MIGRAINES. Diagnostic. A rechercher aussi. Critères IHS de la migraine. Type d aura. Particularités chez l enfant. Paraclinique.

La migraine. Foramen ovale perméable. Infarctus cérébral (surtout chez la femme)

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

Actualités IRM dans la SEP Thomas Tourdias 1, 2

Les céphalées aux urgences. G Demarquay Hôpital Croix-Rousse Service Neurologie

Le diagnostic de la sclérose en plaques

Céphalées. 1- Mise au point sur la migraine 2- Quand s inquiéter face à une céphalée. APP du DENAISIS

LE TRAITEMENT DES POUSSEES

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Migraine et céphalées de tension: diagnostic différentiel et enjeux thérapeutiques

Migraine et Abus de Médicaments

Céphalées vues aux Urgences. Dominique VALADE Centre d Urgence des Céphalées Hôpital Lariboisière PARIS

HERNIE DISCALE LOMBAIRE

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris

LE DIAGNOSTIC. Diagnostic clinique

MIEUX COMPRENDRE CE QU EST UN ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL AVC

NEUROPATHIES PERIPHERIQUES MIGRAINE ET ALGIES NEUROPATHIES PERIPHERIQUES

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S


D o s s i e r. Traitements de la sclérose en plaques. d u C N H I M. Revue d évaluation sur le médicament SOMMAIRE ÉVALUATION THÉRAPEUTIQUE 1999, XX,1

BERTHIER E, CHRISTIANO M, PHILIPPE M O, IEHL J, TATARU N, DECAVEL P, VUILLIER F, ELISEEF A, MOULIN T. Introduction (1). Contexte de l étude

LES CEPHALEES I- INTRODUCTION

Place de la PSP et des AMS. «Parkinson plus!» Ce qui doit alerter. Paralysie supra-nucléaire progressive (PSP) Ce qui doit alerter

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Anatomie. Le bassin inflammatoire. 3 grands cadres. 4 tableaux. Spondylarthrite ankylosante. Spondylarthrite ankylosante 26/10/13

CHAPITRE 8 LES CEPHALEES SEMIOLOGIE ET STRATEGIE D EVALUATION. Gilles Géraud et Nelly Fabre

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

7- Les Antiépileptiques

EPIDEMIOLOGIE: Paralysie du VI Etiologie en fonction de l âge : Paralysie du VI

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

SYNTHÈSE DES RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES. Spondylarthrites. Décembre 2008

IRM du Cancer du Rectum

Communiqué de presse. Merck Serono. 18 septembre 2008

THÈSE POUR LE DIPLÔME D ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

La communication du RESEAU

Rappel : le système nerveux

Lorraine Waechter - ITEM 262 : MIGRAINE CLINIQUE

Foscolo (1), J Felblinger (2), S Bracard (1) CHU Hôpital central, service de neuroradiologie, Nancy (1) CHU BRABOIS, Centre d investigation clinique

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Les mécanismes de la récupération neurologique. PPradat-Diehl DU de Rehabilitation neuropsychologique 2007

Diagnostic différentiel des infections ostéoarticulaires

Lombosciatalgie aigue et chronique Quelle prise en charge? Dr Azizi Fatima Rabat

Incontinence anale du post-partum

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

Alemtuzumab (Lemtrada * ) réduit significativement les rechutes dans la sclérose en plaques comparé à l interféron Bêta-1a dans une étude de Phase III

Les maladies vasculaires cérébrales

La déchirure. Les risques. Troubles périnéaux du post-partum. La déchirure

L infarctus veineux hémorragique (IVH) du nouveau-né, une pathologie mal connue. À propos de 19 patients.

La prise en charge de l AVC ischémique à l urgence

AGRES Hugues IADE RD LA ROCHE / YON

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

La sclérose en plaques : les traitements

Chapitre 1 : Introduction à la rééducation périnéale

Ophtalmologie Conférences scientifiques

Carte de soins et d urgence

INCONTINENCE URINAIRE

mal de tête d installation subite 12/10 Éliminer une céphalée secondaire

Sport et traumatisme crânien

Prise en charge médico-technique d une hémiparesie spastique: Evaluation clinique et instrumentale

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

o Anxiété o Dépression o Trouble de stress post-traumatique (TSPT) o Autre

SOIXANTE-SEPTIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE DE LA SANTÉ A67/18 Point 13.5 de l ordre du jour provisoire 21 mars Psoriasis. Rapport du Secrétariat

LES ADULTES DE MOINS DE 60 ANS ATTEINTS DE MALADIES NEURO-ÉVOLUTIVES ORIENTÉS PAR LES MDPH* DU RHÔNE ET DE LA SAVOIE

Les nouveaux traitements de fond de la SEP

Module 2. De la conception à la naissance

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

Apport de l IRM dans la

Service d Urologie - Hôpital de la Conception - APHM. 2. Service de Gynécologie Obstétrique - Hôpital de la Conception - APHM. 3

Le complexe démentiel associé au VIH : aspects particuliers chez les sujets âgés

Juillet Est-ce la SEP?

Le diagnostic de Spondylarthrite Ankylosante? Pr Erick Legrand, Service de Rhumatologie, CHU Angers

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

Définition trouble psychosomatique. TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES Item 289. Définition trouble psychosomatique. Définition trouble psychosomatique

Psoriasis et travail dans le BTP. Pr E. Delaporte

Guide du parcours de soins Titre ACTES ET PRESTATIONS AFFECTION DE LONGUE DURÉE. Hépatite chronique B

ACTUALITES THERAPEUTIQUES. Dr Sophie PITTION (CHU Nancy) Metz, le 2 Juin 2012

Les Spondylarthrites

Les migraines de l enfant et de l adolescent : particularités cliniques et thérapeutiques

Les soins des douleurs chroniques dans les TMS Les échecs thérapeutiques

Rééducation dans la sclérose en plaques. Guide pratique à l usage des kinésithérapeutes

Programme NAEP 2012 (North American Education Program)

Bulletin. Le mot du président Quel avenir pour les interférons et le Copaxone?

L indépendance à chaque pas de la vie. Groupe. Votre meilleur allié. Visitez notre site :

Spondylarthrite juvénile. Dr Sandrine Lacassagne Hôpital Necker 25 Novembre 2010

Définitions. PrioritéVie MC. Votre assurance contre le risque de maladie grave

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

CEPHALEES POST-BRECHE DURALE. Post Dural Puncture Headache (PDPH)

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Qu avez-vous appris pendant cet exposé?

chronique La maladie rénale Un risque pour bon nombre de vos patients Document destiné aux professionnels de santé

Recommandation Pour La Pratique Clinique

PROGRESSEZ EN SPORT ET EN SANTÉ. Mieux vivre avec ma maladie chronique, Me soigner par l activité physique Programmes Santé

Transcription:

Physiopathologie Item n 125 : Sclérose en plaque Maladie inflammatoire démyélinisante pouvant atteindre toutes les zones myélinisées du SNC. Atteinte axonale secondaire menant au handicap permanent. Épidémiologie Terrain : femme jeune FDR : ATCD familiaux Examen clinique Interrogatoire Dissémination des lésions dans le temps : recherche dʼépisode antérieur de déficit neurologique Dissémination des lésions dans lʼespace : atteinte de différente région du SNC Clinique de la phase initial Manifestation neurologique focale variée correspondant à une poussée de la maladie Myélite aiguë : Atteinte cordonale postérieur (fréquent) : paresthésie et dysesthésie Signes moteur avec syndrome pyramidal Signe de Lhermitte Atteinte oculaire : névrite optique rétrobulbaire (NORB) Atteinte des paires crâniennes Syndrome cérébelleux Troubles génito-sphinctériens : dysurie, imperiosité, impuissance Signes négatif : hémianopsie latérale homonyme, aphasie et syndrome extra pyramidal " Clinique de la phase dʼétat La maladie évolue par poussée Les atteintes neurologiques de la phase initiale peuvent coexister, aboutissant a un handicap (troubles de la marche, dysphagie, syndrome pseudo-bulbaire). On retrouveras aussi des troubles cognitifs, fatigue et douleurs.

Examens complémentaires " A visé diagnostique IRM encéphalique et médullaire T1-T2-FLAIR avec injection de gadolinium : Peut être normal au début Dissémination spatiale : multiple hypersignaux disséminé de la SB en T2 (hypot1), prédominant en périventriculaire sous corticale, correspondant aux plaque de démyélinisation Dissémination temporelle : coexistance de lésion ancienne et récente (se rehaussant en T1-gado) LʼIRM permet dʼévaluer lʼactivité de la maladie : prise de contraste au moment du diagnostique, correspondant à des plaques jeune active PL pour analyse du LCR, pas nécessaire si la dissémination temporelle et spatial a été prouvée par la clinique et lʼirm : Inflammation du SNC : modéré de la protéinorachie (< 1 g/l), pléiocytose à prédominance lymphocytaire Bande oligoclonale dʼigg en immunoéléctrophorèse, témoignant dʼune sécrétion intrathécale dʼigg Le LCR peut être N Potentiels évoqués (visuelles, auditif, sensitif et moteur), réaliser uniquement si la dissémination spatiale nʼest pas démontrées " Complications Exploration urinaire : bilan urodynamique " Diagnostique différentielle VS, CRP et EPS normale Bilan immunologique : AAN,... Bilan infectieux : sérologie de Lyme, VIH,... Diagnostique positif 4 critères : 1) Dissémination spatiale 2) Dissémination temporelle 3) Inflammation du SNC 4) Absence de syndrome inflammatoire biologique Diagnostique différentielle Cause dʼatteinte neurologique multi-focale : Maladie inflammatoire systémique : LED, Gougerot-Sjögren Infection du SNC : VIH (LEMP) Cause dʼatteinte neurologique localisée : NORB : causes toxique Atteinte médullaire : compression médullaire, myélite infectieuse Evolution Forme rémittente : évolue par poussée qui régressent au début, puis laisse des séquelles par la suite. Peut évoluer vers une forme progressive. Forme progressive : aggravation progressive continue de lʼétat neurologique pendant au moins 6 mois.

Prise en charge Prise en charge pluridisciplinaire Traitement des poussés Hospitalisation en urgence Bilan pré-thérapeutique pour les corticoïdes Corticoïde systémique à fortes dose en cure courte de 3 jours : méthylprednisolone en bolus IV 1g/j durée de la poussée Mesure adjuvante à la corticothérapie Prévention des complications de décubitus Surveillance de l'efficacité et tolérance du traitement Repos et arrêt de travail Traitement de fond Immunomodulateur (Interféron β) : Diminue la fréquence des poussées et ralentit la progression du handicap Indication : après au moins 2 poussées en 2 ans EI : syndrome pseudo grippal. CI : grossesse βhcg + contraception efficace Immunosuppresseurs " Traitement symptomatique des complications de la maladie But : améliorer la qualité de vie Rééducation neurologique : kinésithérapie, physiothérapie,... Lutte contre la spasticité : antispasmodique (Baclofène) Troubles urinaires (doivent être rechercher et surveiller) : Urgenturie : anticholinérgique Dysurie : α-bloquant Troubles sexuel : sildénafil et psychothérapie Traitement des douleurs : antalgique et co-antalgique (antiépiléptique et antidépresseur) Psychothérapie de soutient " Autres mesures Éducation thérapeutique Mesures sociales : 100%, ALD30, allocation adulte handicapé Surveillance et suivie IRM et PL de suivie inutile Bilan urodynamique et radiologique si troubles urinaire.

Atteinte oculaire Névrite optique rétro-bulbaire (NORB) Clinique : Signes fonctionnels : BAV importante rapidement progressif, unilatérale Douleur rétro-oculaire accentué lors des mouvements oculaires Reflex photo-moteur direct et consensuel du coté de lʼoeil atteint, conservé du coté de lʼoeil sain FO : normal ou oedème papillaire Examen paraclinique : Examen des champs visuel : scotome central Examen de la vision des couleur : dyschromatopsie Potentiel évoqué visuel : allongement des temps de latence (ralentissement de la vitesse de conduction) Evolution Le plus est souvent favorable, avec une bonne récupération visuelle Parfois persiste un phénomène dʼuhthoff (BAV lors de lʼ de la température corporelle) Risques de séquelles et récidive Autre étiologie : LED, sarcoïdose Prise en charge : But : accélérer la récupération visuelle Même traitement que les poussé de SEP (sʼen est une) Autre Ophtalmoplégie internucléaire Physiopathologie : atteinte de la bandelette longitudinale postérieure, reliant le noyau du VI dʼun coté et III de lʼautre Clinique : diplopie lors de la latéralité du regard du à une paralysie de lʼadduction de lʼoeil atteint, et adduction conserver lors de la convergence Paralysie du VI : diplopie binoculaire horizontale, maximale dans le regard du coté de la paralysie, convergence normale

FIGURE 1 IRM médullaire, coupe sagittale, séquence pondérée T2, hypersignal médullaire T7. FIGURE 2 IRM cérébrale, coupe axiale, séquence pondérée T2 FLAIR. Plusieurs lésions en hypersignal, périventriculaires, une lésion juxtacorticale, hypersignal diffus périventriculaire.