Fonction logarithme. I Introduction du logarithme 2 I.1 Définition... 2 I.2 Relation fondamentale... 2

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Fonction logarithme Table des matières I Introduction du logarithme I.1 Définition............................................... I. Relation fondamentale........................................ II Etude de la fonction logarithme 4 II.1 Limite aux bornes.......................................... 4 II. Variations............................................... 4 II.3 Fonction ln(u)............................................ 5 II.4 Croissance comparée du logarithme népérien et des fonctions puissance............. 6 III Equations et inequations 6 III.1 Nombre e............................................... 6 III. Résolution d équations........................................ 6 III.3 Resolution d inéquations....................................... 7 IV logarithme décimal 7 Bref histoirique : On date en général la naissance des logarithmes népériens de 1647, date à laquelle Grégoire de Saint-Vincent travaille sur la quadrature de l hyperbole et démontre que la fonction obtenue vérifie la propriété des fonctions logarithmes (transformation d un produit en somme). La fonction ln s est d ailleurs appelée un certain temps fonction logarithme hyperbolique compte tenu de sa découverte comme aire sous l hyperbole. Le terme de logarithme naturel apparaît pour la première fois dans une note de Nicolaus Mercator en 1668, quand celui-ci met en place sa série de Mercator. Sa série exploitée par Newton, permet de calculer assez simplement les valeurs du logarithme de Grégoire de Saint-Vincent. -1-

I Introduction du logarithme I.1 Définition Définition 1 La fonction logarithme népérien, notée ln, est l unique primitive de la fonctionx 1 définie sur ] 0 ; + [ x qui s annule en 1. Conséquences directes : ln(1) = 0, La fonction logarithme népérien est dérivable sur ] 0 ; + [ et pour toutx>0, ln (x) = 1 x. Remarque 1 Il existe différentes fonctions logarithmes ; dans ce chapitre, on étudie la fonction logarithme mise en évidence par l Écossais J. Neper, et qui porte son nom : le logarithme népérien. Propriété 1 SoitI un intervalle de R etuune fonction strictement positive suri, alors la fonctionx ln[u(x)] est définie et existe suri. Exemple 1 Ensemble de définitioni de la fonction définie parf(x) = ln(x + 3) : La fonction x ln[u(x)] est définie lorsque u(x) est positif, on doit donc avoir :x + 3>0 x> 3. D où :D f = ] 3 ; + [. I. Relation fondamentale Propriété Soient a et b deux réels strictement positifs, on a la relation fondamentale suivante : ln(ab) = ln(a) + ln(b). Démonstration : Soitb>0 fixé. Pourx>0, on définit la fonctionf(x) = ln(x.b). Par dérivation, il vientf (x) = b x.b = 1 x. Puis par intégration :f(x) = ln(x) +K. En posantx = 1, on af(1) = ln(1) +K =K. Or,f(1) = ln(1.b) = ln(b), d oùk= ln(b). Finalement : ln(x.b) = ln(x) + ln(b) et si on choisitx =a, on obtient le résultat voulu. --

Propriété 3 Soientaetbdeux réels strictement positifs etnest un entier naturel, alors : ( ) 1 ln = ln(a). a ( ) a ln = ln(a) ln(b). b ln(a n ) =n ln(a). ln ( a) = 1 ln(a). En résumé, le logarithme népérien a la particularité de transformer les produits en sommes, les quotients en différences et les puissances en multiplications. Démonstrations : On aa 1 ( a = 1. Donc ln a 1 ) = ln(1) = 0 a( ) 1 ln(a) + ln = 0 ( a 1 ln = ln(a). a) ( ) ( a On peut écrire ln = ln a 1 ) ( ) 1 = ln(a) + ln = ln(a) ln(b). b b b ln(a n ) = ln(a a... a) = ln(a) + ln(a) +... + ln(a) =n ln(a). Lorsqueaest un réel strictement positif, on a a a =a. Donc ln( a a) = ln(a) ln( a) + ln( a) = ln(a) ln( a) = 1 ln(a). Remarque La propiété fondamentale se généralise au cas d un produit de trois, quatre, n facteurs : ln(a 1 a... a n ) = ln(a 1 ) + ln(a ) + + ln(a n ). Exemple Transformations d expressions numériques (sur les intervalles où elles sont définies) : ln(4) = ln( 3 3) = ln( 3 ) + ln(3) = 3 ln() + ln(3). ( ) ( ) 19 16 ln = ln = ln(16) ln(9) = ln( 4 ) ln(3 ) = 4 ln() ln(3). 108 9 ln( 96) = 1 ln(96) = 1 ln(5 3) = 1 [5 ln() + ln(3)]. Exemple 3 Transformations d expressions algébriques (sur les intervalles où elles sont définies) : ln(x + 3) + ln(x + 1) = ln[(x + 3)(x + 1)] = ln(x + 7x + 3). ( ) 3x x ln(3x) ln(3) + ln(x ) = ln = ln(x 3 ) = 3 ln(x). 3 ln( x 1) = 1 ln(x 1). -3-

T ale ES :pouraurore... Fonction logarithme 008/009 II Etude de la fonction logarithme II.1 Limite aux bornes Propriété 4 On a les ites importantes suivantes : ln(x) = x 0 + ln(x) = +. Conséquence : La droite x = 0 est donc asymptote verticale à la courbe représentative de la fonction ln. Exemple 4 Limite en + de ln(x 1) : La fonction est définie lorsquex 1>0, donc sur ] 1 ; + [. } (x 1) = + par composition : ln(x) = + X + Limite en 3 de ln(x + 3) : ln(x 1) = +. La fonction est définie lorsquex + 3>0, donc sur ] 3 ; + [. } x 3 +(x + 3) = 0+ ln(x) = X 0 + par composition : ln(x + 3) =. x 3 + II. Variations Sachant que la dérivée de la fonction logarithme est 1 x et qu elle est définie sur R +, la dérivée est positive, et la fonction est donc croissante sur cet intervalle. D où le tableau de variations et la courbe : x 0 1 + f (x) + + f ր signe 0 + 1 1 1 3 4 5 6 y = ln(x) 1 3 4 5 6 7 8-4-

II.3 Fonction ln(u) Propriété 5 SoitI un intervalle de R, etuune fonction strictement positive et dérivable suri, alors la fonctionx ln[u(x)] est dérivable suri de dérivée ln[u(x)] = u (x) u(x). Exemple 5 Soitf la fonction définie parf(x) = ln(x + 1). Le polynômeudéfini paru(x) =x + 1 est strictement positif et dérivable sur R de dérivéeu (x) = x. Donc,f est dérivable sur R etf (x) = x x + 1. Soitg la fonction définie sur R parg(x) = ln(x ). Le polynômev défini parv(x) =x est strictement positif et dérivable sur ] ; + [ de dérivéev (x) = 1. Donc,g est dérivable sur ] ; + [ etg (x) = 1 x. Ceci nous conduit à un résultat important pour la recherche de primitives : Propriété 6 Soituune fonction définie et dérivable suri. Siuest strictement positive suri, alors les primitives de u (x) u(x) sont de la forme ln[u(x)] +K. Siuest strictement négative suri, alors les primitives de u (x) sont de la forme ln[ u(x)] +K. u(x) oùk est une constante réelle. Exemple 6 ] [ 1 Détermination de la primitivef def,fonction définie suri= ; + parf(x) = x 1. Le polynômeudéfini paru(x) = x 1 est strictement positif et dérivable suri de dérivéeu (x) =. Donc,f est de la forme u avecustictement positive de primitive ln(u) +K. u F(x) = ln(x 1) +K suri. ] Détermination de la primitivegdeg, fonction définie surj = ; 1 [ parg(x) = x 1. Le polynômev défini parv(x) = x 1 est strictement négatif et dérivable surj de dérivéev (x) =. Donc,g est de la forme v avecvstictement négative de primitive ln( v) +L. v G(x) = ln( x + 1) +L surj. Conlusion : La fonction définie sur R se trouve. { } 1 parh(x) = x 1 admet donc des primitives distinctes selon l intervalle dans lequel on -5-

II.4 Croissance comparée du logarithme népérien et des fonctions puissance Propriété 7 On a les ites classiques suivantes, pour toutn N : ln(x) x = 0. ln(x) x n = 0. ln(x) = 0. x 0 +x ln(x) = 0. x 0 +xn Remarque 3 On dit que "lexl emporte sur le logarithme". III Equations et inequations III.1 Nombre e D après le tableau de variation de la fonction ln, on en déduit que l équation ln(x) = 1 admet une unique solution dans ] 0 ; + [. Ce réel est notéeet vaut environ, 718. On a donc deux valeurs importants à connaitre pour le logarithme : ln(1) = 0 et ln(e) = 1 Remarque 4 Ce e =e 1 = exp(1) vient de la fonction exponentielle qui est au programme de terminale. Exemple 7 Simplification d expressions contenant e : ln(e ) = ln(e) =. ln(e 4 ) = 4 ln(e) = 4. ln(e 1 ) = ln(e) = 1. ln(e 5 ) = 5 ln(e) = 5. Remarque 5 On remarque que pour tout réela, ln(e a ) =a. III. Résolution d équations Propriété 8 Pour toutu>0, on a les résultats suivants : Pour tout v > 0, l équation ln(u) = ln(v) possède comme unique solution u = v. Pour toutλ>0, l équation ln(u) =λ possède comme unique solution le nombreu =e λ. -6-

Exemple 8 Résolution dans R + de l équation ln(x) = 4 : ln(x) = 4 ln(x) = 4 1 ln(x) = 4 ln(e) ln(x) = ln(e 4 ) x=e 4. Résolution dans R + de l équation ln(x) ln(x3 ) = 5 : ( ) x ln(x) ln(x 3 ) = 5 ln(x ) ln(x 3 ) = ln(e 5 ) ln x 3 = ln(e 5 ) ( ) 1 ln = ln(e 5 ) 1 x x =e 5 x=e 5. Résolution dans ] 3 ; 3 [ de l équation ln( x + 9) = 0. ln( x + 9) = 0 ln( x + 9) = ln(1) x + 9 = 1 x = 8 x= oux =. Ces deux possibilités sont solutions car elles appartiennet toutes les deux à l intervalle de définition. III.3 Resolution d inéquations Propriété 9 Pour toutu>0 etv>0, on a les résultats suivants : ln(u)<0 équivaut à 0<u<1. ln(u)>0 équivaut àu>1. ln(u)<ln(v) équivaut àu<v. Exemple 9 Résolution de l équation ln(x 4)<ln(3x) : on cherche les nombresxtels quex 4>0 et 3x>0 : x 4>0 lorsquex< oux>, 3x>0 lorsquex>0. L équation sera donc résolue pourx>. ln(x 4)<ln(3x) x 4<3x x 3x 4>0 On trouve = 5 et les solutions sontx 1 = 1 etx = 4. x = 4. IV logarithme décimal Cette fonction se note log. Elle est définie sur ] 0 ; + [ par la relation log(x) = ln(x) ln(10). Ses propriétés sont en gros identiques à celles de la fonction ln. La relation fondamentale, qui explique son succès en Sciences est la suivante : Pour toutx>0 et pour tout y R, log(x) =y x=10 y ou encore log(10 y ) =y. Exemple 10 Simplification de logarithmes décimaux. log(10) = 1 log(100) =log(10 ) = ( ) 1 log(0, 1) = log = log(10) = 1 10 Le développement des calculatrices ont fait perdre aux logarithmes leur principal intérêt de simplifications des calculs. Ils restent cependant très présents en physique quand il s agit d appréhender des quantités pouvant varier de 10 10 à 10 10. C est ainsi qu on les retrouve dans le calcul des ph, des décibels,... -7-