Agranulocytose fébrile. Dr Emmanuel Forestier Service de maladies infectieuses Centre Hospitalier Métropole Savoie

Documents pareils
Neutropénies fébriles

Existe t il des effets pervers à l identification du portage de BMR?

Mise en place du contrôle du bon usage des carbapénèmes: expérience d une équipe pluridisciplinaire

Infection à CMV et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : Expérience du Centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis.

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

INFECTIONS POST- TRAUMATIQUES SUR MATÉRIEL D'OSTÉOSYNTHÈSE. Accidentologie et épidémiologie bactérienne

Mise au point sur le bon usage des aminosides administrés par voie injectable : gentamicine, tobramycine, nétilmicine, amikacine

Les facteurs de croissance lignée blanche Polynucléaires neutrophiles Grastims

Item 127 : Transplantation d'organes

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

Diagnostic et antibiothérapie. des infections urinaires bactériennes. communautaires de l adulte

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Les Infections Associées aux Soins

Toutes les remarques visant à améliorer la prochaine édition sont bienvenues et à adresser par au Dr. B. Delaere.

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Fièvre sans foyer chez l enfant de moins de 3 mois

D. EVEN-ADIN - S. PLACE, Hôpital Erasme SBIMC - 26 octobre 2006

Conflits d intérêts. Consultant: Financement d études: Optimer: fidaxomicine Astra Zeneca : Ceftaroline Novartis: daptomycine

La stratégie de maîtrise des BHRe est-elle coût-efficace? Gabriel Birgand

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

: Stratégies de réduction de l'utilisation des antibiotiques à visée curative en. réanimation (adulte et pédiatrique)

Fièvre chez un patient immunodéprimé.

INFECTIONS URINAIRES CHEZ L ENFANT

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

o Non o Non o Oui o Non

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Collection Avis et Rapports

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

27 ème JOURNEE SPORT ET MEDECINE Dr Roukos ABI KHALIL Digne Les Bains 23 novembre 2013

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

ESMO 14. L oncogériatrie d un coup d éventail! Dr Elisabeth Carola UCOG Picardie

La Pharmacie Clinique en Belgique : Pratique et Formation

Les anticoagulants. PM Garcia Sam Hamati. sofomec 2008

Observation. Merci à l équipe de pharmaciens FormUtip iatro pour ce cas

Définition de l Infectiologie

Lecture critique. Maîtrise de la diffusion de la résistance aux antibiotiques l hôpital : le rôle de l hygiène hospitalière D. Lepelletier, N.

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

INTERET PRATIQUE DU MDRD AU CHU DE RENNES

Vaccinations pour les professionnels : actualités

Evaluation des coûts de dépistage d Entérocoques Résistants aux Glycopeptides : Résultats préliminaires

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

Don d organes et mort cérébrale. Drs JL Frances & F Hervé Praticiens hospitaliers en réanimation polyvalente Hôpital Laennec, Quimper

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Docteur, j ai pris froid!

4eme réunion régionale des référents en antibiothérapie des établissements de Haute-Normandie

La résistance d'agents infectieux aux médicaments antimicrobiens

Nouveaux anticoagulants oraux (NOAC)

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

Faq 1 - Mener l interrogatoire et l examen clinique d un enfant fébrile

Grossesse et HTA. J Potin. Service de Gynécologie-Obstétrique B Centre Olympe de Gouges CHU de Tours

Infections nosocomiales

Greffe de moelle osseuse: Guérir ou se soigner?

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

COMITE DE L ANTIBIOGRAMME DE LA SOCIETE FRANCAISE DE MICROBIOLOGIE

Tests de détection de l interféron γ et dépistage des infections tuberculeuses chez les personnels de santé

Recommandations des experts de la Société de réanimation de langue française, janvier 2002 Prévention de la transmission croisée en réanimation

NACO dans la FA non Valvulaire

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

Innovations thérapeutiques en transplantation

Aspects juridiques de la transplantation hépatique. Pr. Ass. F. Ait boughima Médecin Légiste CHU Ibn Sina, Rabat

Stratégies de dépistage des bactéries multirésistantes. Qui? Pourquoi? Comment? Après? L exemple des MRSA

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

La découverte et l utilisation

PRISE EN CHARGE DES PRE ECLAMPSIES. Jérôme KOUTSOULIS. IADE DAR CHU Kremlin-Bicêtre. 94 Gérard CORSIA. PH DAR CHU Pitié-Salpétrière.

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Les Centres de Référence pour les Infections Ostéo-articulaires

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

A. Bourgeois SMIT. CHRU de Montpellier

L ANGINE. A Epidémiologie :

La ventilation non invasive aux soins intensifs

Fibrillation atriale chez le sujet âgé

Rapport d expertise. Caractérisation des antibiotiques considérés comme «critiques»

Les nouveaux anticoagulants oraux sont arrivé! Faut il une surveillance biologique?

THÈSE POUR LE DIPLÔME D ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE

DOCUMENTATION TECHNIQUE

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

La migraine : une maladie qui se traite

UTILISATION DES C.C.P DANS LES HEMORRAGIES SOUS AVK ET SOUS NACO : RECOMMANDATIONS DE L HAS COPACAMU 2014

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

Intérêt diagnostic du dosage de la CRP et de la leucocyte-estérase dans le liquide articulaire d une prothèse de genou infectée

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

Migraine et Abus de Médicaments

Programme National de Prévention des infections associées aux soins en ES,

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Tuméfaction douloureuse

Les Nouveaux Anticoagulants Oraux (NAC) Société STAGO -HOTEL MERCURE 22 Novembre Troyes

Vivre en santé après le traitement pour un cancer pédiatrique

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

Service d Hématologie clinique et Thérapie cellulaire Bâtiment Médico-Chirurgical - 3 ème et 4 ème étages

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

DOSSIER - AEROSOLTHERAPIE PAR NEBULISATION

recommandations pour les médecins de famille

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

LE POINT TOX. N 7 - Juillet Bulletin du réseau de toxicovigilance de La Réunion L ÉVOLUTION TEMPORELLE DU NOMBRE D INTOXICATIONS

Comment devenir référent? Comment le rester?

Les nouveaux anticoagulants oraux, FA et AVC. Docteur Thalie TRAISSAC Hôpital Saint André CAPCV 15 février 2014

PRINTEMPS MEDICAL DE BOURGOGNE ASSOCIATIONS ANTIAGREGANTS ET ANTICOAGULANTS : INDICATIONS ET CONTRE INDICATIONS

Épidémiologie des maladies interstitielles diffuses

LES DOULEURS LOMBAIRES D R D U F A U R E T - L O M B A R D C A R I N E S E R V I C E R H U M A T O L O G I E, C H U L I M O G E S

Transcription:

Agranulocytose fébrile Dr Emmanuel Forestier Service de maladies infectieuses Centre Hospitalier Métropole Savoie

Cas clinique Vous êtes médecin généraliste dans un charmant petit village en fond de vallée alpine. Vous vous apprêtez à fermer votre cabinet après une matinée de samedi chargée. Arrive Mr C (que vous connaissez bien) qui présente une température à 39.5 C 10 jours après une première cure de cis-platine et gemcitabine pour un cancer bronchique. L EG est conservé et l examen clinique est par ailleurs normal. Le bilan fait la veille montre à la NFS des PNN à 0,2G/l. Que faites vous?

Cas clinique Vous êtes urgentiste dans un charmant centre hospitalier de l arc alpin. Vous êtes de garde un samedi après-midi. Arrive Mr C (que vous ne connaissez pas) adressé par son médecin traitant pour une agranulocytose (PNN 0,2G/l) fébrile 10 jours après une première cure de cis-platine et gemcitabine pour un cancer bronchique. L EG s est altéré depuis qu il a vu son MT. L examen clinique montre une T à 38.7 C, une TA à 90/50, une FC à 115/min et une Sa02 à 94%. L examen clinique est normal par ailleurs. Que faites vous?

Cas clinique Vous êtes infectiologue dans un charmant centre hospitalier de l arc alpin. Votre collègue pneumologue vous demande votre avis à propos de Mr C hospitalisé depuis 6 jours pour une agranulocytose fébrile survenue 10 jours après une première cure de cis-platine et gemcitabine pour un cancer bronchique. Le bilan de première intention était négatif. Il est depuis 5 jours sous vancomycine et piper-tazo. Il reste fébrile à 39 C. Que faites vous?

La problématique Fièvre au cours des neutropénies Fréquente Tumeurs solides: 13% des patients et 3,6% des cycles (Cullen et al NEJM 2005;353:988-98) Leucémies/greffe: 70% des patients (Bucaneve et al NEJM 2005;353:977-87) Répétée Tumeurs solides: 3% ont au moins 2 épisodes (Cullen et al NEJM 2005); Leucémies/greffe: 15% des patients (Akova et al CID 05) Rarement documentée Tumeurs solides: 5-7% (Cullen et al NEJM 05) Leucémies/greffe: 22-39% (Bucaneve et al NEJM 05)

La problématique Agranulocytose fébrile = affection grave Modèles animaux Infection plus fréquente, plus rapide, inoculum plus faible, peu de signes inflammatoires, décès plus fréquent Mortalité chez l homme 4% toute neutropénie fébrile 6 à 10% si bactériémie

La problématique Particularités du patient neutropénique Portes d entrée multiples: peau (KT) et muqueuse (tube digestif +++) Traitements immunosuppresseurs associés (corticoïdes, cytotoxiques) Peu de réaction inflammatoire 1 cas sur 2 sans autre signe que la fièvre Risque d aggravation lors de la remontée des PNN Causes de fièvre multiples (paranéoplasique, médicament, transfusion, mucite )

Freifeld CID 2011

Définitions Agranulocytose fébrile PNN < 500/mm 3 (ou attendus dans les 48h) Profonde < 100/mm 3 Fièvre 38,3 C une fois ou 38 C 1h Durée Courte 7 jours < longue Le risque d infection et de décès augmente avec la profondeur et la durée de l AF

Agranulocytose: étiologies Acquise Iatrogène (toxique ou immuno-allergique) Infectieuse Néoplasique (envahissement médullaire) Auto-immune Idiopathique Congénitale Maladie de Kostman, syndrome de Wiscott Aldrich

Agranulocytose fébrile: étiologies Etude multicentrique française (n = 513) Fièvre d origine inconnue: 59% Fièvre cliniquement documentée: 8% Fièvre microbiologiquement documentée: 33% (dont 88% de bactériémies) CG+: 63.9% SCN: 30.8% Streptocoques: 23.7% S. aureus: 8.3% BGN: 33.1% E. coli: 17.7% Pseudomonas: 7.7%

Données microbiologiques Wisplinghoff CID 2003; 36: 1103-1110

Données microbiologiques Sévérité variable selon le germe Blot F Crit Care Med 2001

Données microbiologiques En résumé Augmentation des CG+ (SCN, S. aureus) KT, prophylaxie par FQ Diminution des BG- (E.coli > P. aeruginosa) Sévérité BG- > CG+ Place des levures limitée (patient d hémato surtout) mais sévérité +++

Thérapeutique

Thérapeutique Bilan initial Patients à haut risque Neutropénie profonde prolongée Signes cliniques et biologiques de gravité Sepsis sévère Transa > 5N, Cl créat < 30mL/min Atteinte digestive Infection de KT Infection pulmonaire chez BPCO MASCC score < 21

Thérapeutique Bilan initial MASCC Score < 60 ans 2 Ambulatoire 3 Importance de l AEG liée à l AF 0/3/5 Pas d hypota (> 90mmHg) 5 Pas de déshydratation 3 Pas de BPCO 4 Pas d infection fongique antérieure 4

Thérapeutique Bilan initial Données cliniques ATCD de portage de BMR Ttt prophylactique (FQ, antifongique) Biologie NFS, (CRP), iono, urée, créat, BH 2 hémocultures (avec différentielle si KT) Autres prélèvements microbio selon clinique Radiologie RP si signes clinique d atteinte respiratoire

Thérapeutique

Thérapeutique Commentaires On ne sait pas ce qu on traite, et le plus svt on ne le saura jamais mais il faut traiter vite! Contraintes Clinique et imagerie peu contributifs Réévaluation indispensable à 72 heures Aggravation précoce = échec Amélioration même imparfaite = succès Prise en compte des résultats microbiologiques et paracliniques

PEC ambulatoire Thérapeutique Commentaires A discuter au cas par cas Evaluation clinique rigoureuse En lien avec spécialiste en charge du patient Ciprofloxacine ou ofloxacine? Pas de FQ si utilisées en prophylaxie. Place de la ceftriaxone? Alternative AUGMENTIN: clindamycine

PEC hospitalière Thérapeutique Commentaires Stratégie ESCIL Place des aminosides Place des «anti Gram +» Place des antifongiques Place des facteurs de croissance Mesures d hygiène

Problématique Thérapeutique Commentaires Mortalité élevée = Nécessité d une ATB efficace rapide si infection bactérienne Antibiothérapie à spectre large = Pression de sélection

Thérapeutique Stratégies ESCIL Escalade «Privilégie» les ATB Desescalade «Privilégie» le patient ATB spectre étroit initiale Adaptation selon prélèvement Elargissement si aggravation Arrêt précoce (72h) des ATB si apyréxie depuis 48h et prélèvement neg ATB spectre large initial Restriction spectre si bactério neg et initialement pas grave Arrêt précoce (72h) des ATB si apyréxie depuis 48h et prélèvement neg Averbuch et al ECIL-4 @EBMT.org

Thérapeutique Place des aminosides Référence historique du traitement de l AH: β lactamine + aminoside Pas de bénéfice démontré et plus d EI association vs monothérapie Mais Augmentation prévalence des BMR Cas particulier des sepsis sévères et choc Restent indiqués dans ces situations Paul. Cochrane Database Systematic Reviews 2003

Thérapeutique Place des anti-gram + Référence: vancomycine - Alternatives: daptomycine, linézolide, ceftaroline Pour Augmentation de la fréquence des CG+ Pourrait diminuer l exposition aux antifungiques Couvertures des entérocoques si usage C3G Contre CG+ moins grave que BG- Effets indésirables Vanco: insuffisance rénale Linézolide: tox médullaire Coût (dapto, linézolide, cefta) Pas de bénéfice démontré (mais études anciennes) Paul et al Cochrane 2014 Vardakas Lancet ID 2005; 5: 431-439

Thérapeutique Place des anti Gram + En première intention si Sepsis sévère ou choc septique Pneumopathie à la radio Infection de KT suspectée ou prouvée Infection peau et tissus mous Mucite sévère si ATB prophylaxie par FQ Hémoc + à CG+ genre staph Colonisation connue à SARM, ERG ou PSDP Reco IDSA 2010

Thérapeutique Place des antifungiques Toujours si infection documentée à levures Patient à haut risque En cas d AF longue, fièvre persistante après 4 à 7 jours malgré une antibiothérapie à large spectre Discuter ttt préemptif si très haut risque Patient à bas risque Pas d indication à un traitement empirique Reco IDSA 2010

Thérapeutique Place des antifungiques Quels antifungiques? En première intention: AmphoB liposomale, ou casponfungine, ou voriconazole Discuter fluconazole en première intention si pas d ATCD de ttt récent avec azolé, de portage de Candida non albicans, et absence de signe de gravité Adaptation selon les résultats des prélèvements Reco IDSA Pappas CID 2009

Antibiothérapie des neutropénies fébrile CHRU Lille 2013 Neutropénies courtes (lymphomes, MM - hors autogreffe) Neutropénie < 8j chez un patient sans ATB/hopital dans les 3 mois Pas de notion de BMR Patient stable: neutropénie fébrile sans signe de gravité - Céfotaxime - ou Claventin 100 mg/kg/j 200 mg/kg/j (max 20g) Sepsis sévère = sepsis + hypoperfusion et/ou défaillance d organe 100 mg/kg/j Gentamicine - Céfotaxime + OU - ou Claventin Lévofloxacine (si CI aminosides et pas de prophylaxie) 200 mg/kg/j (max 20g) Sepsis sévère et portage CONNU de BLSE 7 mg/kg/j 500mg/12h J1 Puis 500mg/j 50 mg/kg/j (max 3g) Imipénème + Genta ou levo (si CI aminosides) Changement pour autre β-lactamine IMPERATIF si pas de BLSE aux hémocs/ecbu A discuter si BLSE sensible autre βlactamine

Echec 1 ère ligne, ou 1 ère ligne si > 8j de neutropénie ou notion de BMR ou patient hospitalisé et/ou sous C3G/quinolones dans les 3 mois 200 mg/kg/j (max 20g) 100 mg/kg/j (max 8g) 60 mg/kg/j (max 6g) 50 mg/kg/j (max 3g) Pipé/Tazo Ceftazidime Cefepime Imipénème Exception Monothérapie si NF sans signe de gravité BLSE documenté Si sepsis sévère/choc septique/bgn multi-r Ajouter: Si choc septique/cg+/ilc/ceftazidime Ajouter: Amikacine 20 mg/kg /j 3 j Vancomycine 40 mg/kg/j Gentamicine 7 mg/kg si BLSE Arret si pas de CG+ aux HC Ciprofloxacine 400mg/8h si CI aminosides Imipénème si portage BLSE CONNU Changement pour autre β-lactamine : IMPERATIF si pas de BLSE aux hémocs/ecbu A discuter si BLSE sensible autre βlactamine

RÉEVALUATION A 72h SUCCES CLINIQUE ECHEC CLINIQUE HC - HC + HC - Adaptation ATBGr Arret aminoside/fq J3 Modif b-lactamine Selon clinique/atcd/bmr Arret vanco si HC- Sortie neutropénie: Arret b-lactamine Poursuite même TT jusqu à J5 Neutropénie < 10j (7j TT min) Antifongique Scan tho Neutropénie > 10j 3ème ligne: «rattrapage» = Cas par cas Amorce de remontée de PNN: Discuter arret ATB si 7j TT min et 72h apyrexie min Cas particulier de P. aeruginosa Pas d éléments prédictifs de souches multirésistantes Choc/portage/infection à PA/HC à BGN non amélioré sous TT initial: discuter Colimycine:100000 à 150000 UI/Kg en 3 perfs + ceftazidime (bolus 2g, puis 100mg/kg/j) + amikacine 25 mg/kg

Thérapeutique Place des facteurs de croissance Indication en prévention de la survenue d une agranulocytose Pas d indication en cas d agranulocytose fébrile installée Reco IDSA 2010

Mesures d hygiène Pas d isolement en chambre seule, application des précautions standard (hors greffe de moëlle) Eviter les plantes en pot et les fleurs dans les chambres

Questions sans réponse Durée de traitement des bactériémies Arret ou pas ATB quel que soit niveau de PNN? Impact BMR/ATB inadapté et mortalité Pas significatif, mais Prise en compte d un portage/atcd de BMR Uniquement selon sévérité clinique? Carbapénémases Obsession de l épargne des carbapénèmes

Traitements prophylactiques Antibiotiques FQ si neutropénie profonde et prolongée attendue Antifongiques Réservés aux patients d hématologie Antiherpétiques Réservés aux patients d hématologie

Conclusion Evaluation initiale du patient fondamentale Trouver le bon compromis entre «paracétamol monothérapie» et «vanco-imipénème-genta-caspo pour tout le monde» Affaire de spécialiste, quand même