Groupes monogènes. Groupes cycliques. Exemples

Documents pareils
Cours arithmétique et groupes. Licence première année, premier semestre

Introduction à l étude des Corps Finis

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Proposition. Si G est un groupe simple d ordre 60 alors G est isomorphe à A 5.

Quelques tests de primalité

Cours d arithmétique Première partie

Structures algébriques

Groupe symétrique. Chapitre II. 1 Définitions et généralités

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

Nombres premiers. Comment reconnaître un nombre premier? Mais...

Le produit semi-direct

La transformée de Fourier sur un groupe fini et quelques-unes de ses applications. Elise Raphael Semestre d automne

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

Problème 1 : applications du plan affine

VI. COMPLÉMENTS SUR LES MODULES, THÉORÈME CHINOIS, FACTEURS INVARIANTS SÉANCES DU 15, 16 ET 22 OCTOBRE

Mathématiques Algèbre et géométrie

Polynômes à plusieurs variables. Résultant

Limites finies en un point

CCP PSI Mathématiques 1 : un corrigé

Rappels et compléments, première partie : Nombres complexes et applications à la géométrie

Résumé du cours d algèbre 1, Sandra Rozensztajn. UMPA, ENS de Lyon, sandra.rozensztajn@ens-lyon.fr

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

Image d un intervalle par une fonction continue

Corrigé Problème. Partie I. I-A : Le sens direct et le cas n= 2

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Exercices - Nombres complexes : corrigé. Formes algébriques et trigonométriques, module et argument

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

Extrait du poly de Stage de Grésillon 1, août 2010

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

108y= 1 où x et y sont des entiers

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Cours de mathématiques

Cours3. Applications continues et homéomorphismes. 1 Rappel sur les images réciproques


Axiomatique de N, construction de Z

Rapport de stage de fin de première année : exemples de groupes, leur traitement par MAGMA, et applications en cryptographie

La Licence Mathématiques et Economie-MASS Université de Sciences Sociales de Toulouse 1

Programme de la classe de première année MPSI

Un K-espace vectoriel est un ensemble non vide E muni : d une loi de composition interne, c est-à-dire d une application de E E dans E : E E E

[ édité le 30 avril 2015 Enoncés 1

Carl-Louis-Ferdinand von Lindemann ( )

INF 4420: Sécurité Informatique Cryptographie II

NOMBRES COMPLEXES. Exercice 1 :

Chp. 4. Minimisation d une fonction d une variable

Journées Télécom-UPS «Le numérique pour tous» David A. Madore. 29 mai 2015

aux différences est appelé équation aux différences d ordre n en forme normale.

Objets Combinatoires élementaires

Le nombre d or et Fibonacci

Feuille G1 RAPPEL SUR LES GROUPES

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

! " #$ % $! & '(# ) (%%

1 Définition et premières propriétés des congruences

Baccalauréat S Antilles-Guyane 11 septembre 2014 Corrigé

Continuité et dérivabilité d une fonction

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

Une forme générale de la conjecture abc

Moments des variables aléatoires réelles

Coefficients binomiaux

Déterminants. Marc SAGE 9 août Inverses et polynômes 3

I. Polynômes de Tchebychev

Approximations variationelles des EDP Notes du Cours de M2

Fibonacci et les paquerettes

Probabilités sur un univers fini

Triangle de Pascal dans Z/pZ avec p premier

Pour l épreuve d algèbre, les calculatrices sont interdites.

Cours de Probabilités et de Statistique

3 Approximation de solutions d équations

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

Exo7. Limites de fonctions. 1 Théorie. 2 Calculs

Équations d amorçage d intégrales premières formelles

D'UN THÉORÈME NOUVEAU

Problèmes de Mathématiques Filtres et ultrafiltres

Dérivées d ordres supérieurs. Application à l étude d extrema.

Texte Agrégation limitée par diffusion interne

Développement décimal d un réel

Logique. Plan du chapitre

Raisonnement par récurrence Suites numériques

Calcul différentiel sur R n Première partie

Cours d Analyse I et II

Calcul différentiel. Chapitre Différentiabilité

Continuité en un point

UNIVERSITE IBN ZOHR Faculté des sciences Agadir. Filière SMA & SMI. Semestre 1. Module : Algèbre 1

Calcul intégral élémentaire en plusieurs variables

avec des nombres entiers

Exo7. Calculs de déterminants. Fiche corrigée par Arnaud Bodin. Exercice 1 Calculer les déterminants des matrices suivantes : Exercice 2.

Comment démontrer des formules sans effort? exposé de maîtrise

Chapitre 1 : Évolution COURS

Chapitre 3. Mesures stationnaires. et théorèmes de convergence

Produit semi-direct. Table des matières. 1 Produit de sous-groupes 2. 2 Produit semi-direct de sous-groupes 3. 3 Produit semi-direct de groupes 4

Fonctions Analytiques

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

Cours de mathématiques Première année. Exo7

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

Analyse fonctionnelle Théorie des représentations du groupe quantique compact libre O(n) Teodor Banica Résumé - On trouve, pour chaque n 2, la classe

Sub CalculAnnuite() Const TITRE As String = "Calcul d'annuité de remboursement d'un emprunt"

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Transcription:

Chapitre 1 Groupes monogènes. Groupes cycliques. Exemples Pré-requis 1. Généralités sur les groupes. 2. Le groupe (Z/nZ, +). 3. Théorème de Lagrange pour les groupes. 4. Définition d un nombre premier. 5. P.G.C.D. de deux entiers naturels. 6. Lemme de Gauss en arithmétique. 7. Notion de corps. 1.1 Groupes monogènes Définition 1. Soit (G,.) un groupe. (G,.) est dit monogène s il existe un élément x tel que pour tout élément y de (G,.), il existe un entier relatif k tel que y = x k.on note alors G = x et l on dit que (G,.) est engendré par x ou encore que x est un générateur de (G,.). Si de plus, (G,.) est d ordre fini, on dit que (G,.) est cyclique. Exemples. 1. (Z, +) est monogène infini engendré par 1 ou 1. 2. Pour tout entier naturel non nul n, (Z/nZ, +) est un groupe cyclique d ordre n. 3. Pour tout entier naturel non nul n, ((Z/nZ), ) est un groupe cyclique d ordre n 1. ( { } ) 4. Pour tout entier naturel non nul n, U n = e 2ikπ n,k 0; n 1, est un groupe cyclique d ordre n.

24 1.1. GROUPES MONOGÈNES Remarque. Tout groupe monogène est abélien. Attention, la réciproque est fausse : le groupe de Klein est abélien mais non cyclique. Définition 2. Soit (G,.) un groupe fini. Soit a un élément de G. On appelle ordre de a l ordre du sous-groupe a = {a k,k Z} engendré par a. Théorème 3. Soit (G,.) un groupe fini. Soit a un élément de G. Soit m l ordre de a. Alors : 1. m divise l ordre de G. 2. m est le plus petit entier naturel non nul tel que a m =1. 3. Les éléments 1, a, a 2,..., a m 1 sont tous distincts dans G. De plus, a = {1; a; a 2 ;...; a m 1 }. Démonstration. 1. C est le théorème de Lagrange. 2. Si m =1, c est évident. Si m 2. On démontre que A = {a; a 2 ; a 3 ;...; a m+1 } possède au moins deux éléments égaux. Ainsi, il existe un entier l compris entre 1 et m tel que a l =1. Soit s =min{k N,a k =1}. Onas m. Soit k Z. Ona k = sq + r avec 0 r s 1 donc a k = a r et par conséquent a k {1; a; a 2 ;...; a s 1 }. Ainsi, a {1; a;...; a s 1 } et m s. D où m = s. 3. {1; a;...; a m 1 } a est évident. De plus, a = m, d où l égalité. Corollaire 4. Soit n N. Soit (G,.) un groupe fini d ordre n. Alors, pour tout x G, x n =1. Démonstration. Soit m l ordre de x. D après le théorème 3, m divise n. Donc il existe un entier relatif k tel que n = mk. D où x n = x mk =(x m ) k =1 k =1. Corollaire 5. Tout groupe (G,.) d ordre p premier est cyclique et engendré par l un quelconque de ses éléments distincts de 1. Démonstration. Soit a un élément de G distinct de 1. Alors 1 et a appartiennent à a. Donc a 2. De plus, a divise p d après 1. du théorème 3. p étant premier, nécessairement a = p et par conséquent G = a. Corollaire 6. Soit (G,.) un groupe fini. Soit a G. Soit m l ordre de a. Alors pour tout entier naturel k, ( a k =1 ) (m k). Démonstration. : Il existe un entier relatif k tel que k = mk. Ainsi, d après le théorème 3 : a k = a mk =(a m ) k =1 k =1

1.2. SOUS-GROUPES D UN GROUPE MONOGÈNE 25 : Division euclidienne de k par m : k = mq + r avec 0 r<m. D où : a k = a mq+r = a mq a r = a r =1 Ce qui entraîne r =0d après le théorème 3. Ainsi, m k. Remarque. Attention, a k =1n implique pas que k est l ordre de a mais simplement que l ordre de a divise k. Théorème 7. 1. Tout groupe monogène infini est isomorphe au groupe (Z, +). 2. Tout groupe cyclique d ordre n N est isomorphe à (Z/nZ, +). Démonstration. 1. Soit (G,.) est un groupe monogène infini engendré par un élément g. Considérons l application f :(Z, +) (G,.) définie par f(k) := g k. Il est clair que f est un morphisme. De plus (G,.) étant monogène engendré par g, par définition, pour tout élément x de G, il existe un entier relatif k tel que x = g k. Ainsi f est donc un épimorphisme. Enfin, si g r = g s, alors g r s =1et par conséquent r = s, cequi prouve que f est un monomorphisme. f est donc un isomorphisme. 2. Soit (G,.) un groupe cyclique d ordre n engendré par g. Considérons f :(Z/nZ, +) (G,.) définie par f(k) := g k. Alors f est clairement un isomorphisme. 1.2 Sous-groupes d un groupe monogène 1.2.1 D un groupe monogène infini Proposition 8. Soit (G,.) un groupe monogène infini. Si (H,.) est un sous-groupe de (G,.), alors il existe un entier naturel n tel que (H,.) est isomorphe à (nz, +). Démonstration. Soit (G,.) un groupe monogène infini. Alors, d après le théorème 7, il est isomorphe à (Z, +). Soit (H, +) un sous-groupe de (Z, +). SiH = {0}, alors H =0Z. Sinon, il existe un élément strictement positif dans H. Soit m le plus petit des éléments strictement positifs de H. Comme m H, naturellement, mz H. Soit h H. Effectuons la division euclidienne de h par m : il existe un entier relatif q et un entier naturel r tels que : { h = mq + r 0 r<m Or, r = h mq H. Comme r<m, alors nécessairement, r =0. D où h = mq mz. Ainsi, H mz.

26 1.2. SOUS-GROUPES D UN GROUPE MONOGÈNE 1.2.2 D un groupe cyclique Définition 9. On appelle fonction indicatrice d Euler la fonction définie sur N à valeurs dans N qui, à chaque entier naturel non nul n, associe le nombre d entiers compris entre 1 et n premiers avec n. Exemples. On a:ϕ(1) = 1, ϕ(2) = 1, ϕ(3) = 2 et ϕ(8) = 4. Remarque. La fonction indicatrice d Euler n est pas croissante sur N car ϕ(9) = 6 et ϕ(10) = 4. Théorème 10. (Description des groupes cycliques) Soit n N. Soit G un groupe cyclique d ordre n. Soit a un générateur de G. 1. Tout sous-groupe de a est cyclique. 2. Pour tout entier naturel k, a k = n n k. 3. Si d divise n, alors a contient ϕ(d) éléments d ordre d. 4. a contient ϕ(n) générateurs. Ce sont les a k tels que n k= 1. 5. Si d divise n, alors l ensemble E d = {x a, x d =1} est l unique sous-groupe de a d ordre d, de plus il est cyclique. Démonstration. 1. Soit H un sous-groupe de a. SiH = {1}, il est évidemment cyclique. Si H {1}, alors il existe un entier naturel non nul l tel que a l H. Ainsi, {k N,a k =1} est non vide et minoré par 0 donc admet un minimum. Soit d := min{k N,a k =1}. (H,.) étant un groupe, a d H. Soit a k H. Effectuons la division euclidienne de k par d : k = dq + r avec 0 r<d. Ainsi, (a) k (a dq )=a r H car H est un groupe. Ceci contredit la minimalité de d sauf si r =0. D où a k =(a d ) q a d. Ainsi, H = a d. 2. D après le théorème 3, on a : a k = min{m N, (a k ) m =1} = min{m N,a km =1} = min{m N,n km} Soit d := n k. Il existe alors deux entiers naturels n et k tels que n = dn et k = dk et n k =1. Ainsi, n km est équivalent à dn dk m et à n m car n k =1. Or, le plus petit entier m N tel que n m est n n, c est-à-dire n k. D où a k = n n k 3. d divise n donc il existe un entier naturel q tel que n = dq. Soit a k un élément de

1.2. SOUS-GROUPES D UN GROUPE MONOGÈNE 27 a, ona: a k = d n n k = d dq n k = d q n k =1 n k = q Or il existe un entier naturel k tel que k = qk. Ainsi : ( a k = d ) (dq qk = q) (d k =1) Or, des entiers k premiers avec d, il y en a ϕ(d). 4. a k engendre a si, et seulement si, a k est d ordre n. Ora k n est d ordre n k. Donc a k engendre a si, et seulement si, n k =1. Il y en a bien ϕ(n) d après la définition de la fonction indicatrice d Euler. 5. E d = {x a, x d =1} est clairement un sous-groupe de a, ce dernier étant abélien. De plus, d après 1., il est cyclique. D après le corollaire 4, il contient tout sous-groupe de <a>d ordre d. Soit g un générateur de E d. Pour tout entier naturel non nul r, ona(g r ) d =1qui est équivalent à n divise rd. Ord divise n, donc il existe un entier relatif k tel que n = dk. Mais alors, (g r ) d =1est équivalent à k divise r. Ainsi, les éléments de E d sont : g k, g 2k,..., g dk = g n =1. Ils sont clairement tous distincts et il y en a donc d. E d est donc engendré par g k. Comme tout groupe cyclique d ordre d, il possède ϕ(d) générateurs. D après 4., ce sont les g kr avec r d =1. Remarque. On peut synthétiser ce théorème ainsi : Soit G un groupe cyclique d ordre n. Alors, pour chaque diviseur d de n, l ensemble E d = {x G, x d =1} est l unique sous-groupe d ordre d de G. Il est cyclique et possède exactement ϕ(d) éléments d ordre d. Ces éléments sont les générateurs de E d et s écrivent sous la forme : x n d r avec 1 r d et r d =1. Exemples. 1. Considérons le groupe cyclique (Z/12Z, +). 4 divise 12, donc E 4 = {k Z/12Z, 4k = 0} est l unique sous-groupe d ordre 4 de (Z/12Z, +). Il est cyclique et possède ϕ(4) = 2 éléments d ordre 4. Ces éléments sont 3 et 9. E 4 contient aussi 0 et 6. ( { } ) 2. Considérons le groupe cyclique U 15 = e 2ikπ 15,k 0; 14,. 3 divise 5, { } donc E 3 = e 2ikπ 15 U 15, (e 2ikπ 15 ) 3 =1 est l unique sous-groupe d ordre 3 ( { } ) de U 15 = e 2ikπ 15,k 0; 14,. Il est cyclique et possède ϕ(3) = 2 éléments d ordre 3. Ces éléments sont e 2iπ 3 et e 4iπ 3. E 3 contient aussi 1.

28 1.3. EXEMPLES Théorème 11. (Formule de Möbius) Pour tout entier naturel non nul n, on a: n = d n ϕ(d) Démonstration. Soit a un groupe cyclique d ordre n. D après 3. du théorème 10, pour tout diviseur d de n, a contient ϕ(d) éléments d ordre d. Or tout élément de a a un ordre qui divise n d après le théorème 3. D où le résultat. Théorème 12. (Caractérisation des groupes cycliques) Soit (G,.) un groupe d ordre n N. Soit d un diviseur de n. Notons E d = {x G, x d =1} et α G (d) le nombre d éléments d ordre d de G. Les assertions suivantes sont équivalentes : 1. Pour tout diviseur d de n, E d d. 2. Pour tout diviseur d de n, α G (d) ϕ(d). 3. Pour tout diviseur d de n, α G (d) =ϕ(d). 4. Le groupe G est cyclique. 5. Pour tout diviseur d de n, E d = d. Démonstration. 1 2 :Siα G (d) =0, c est évident. Si α G (d) 1, alors il existe un élément a de G d ordre d. Donc a E d et a E d. Par suite, a = d E d. Donc, d après 1., d = E d. Par conséquent, E d = a. Or a contient ϕ(d) générateurs. Donc ce sont les seuls éléments d ordre d de G. Par conséquent, α G (d) ϕ(d). 2 3 : Il est clair que n = α G (d). De plus, n = Donc, d après 2., d n d nϕ(d). nécessairement, pour tout diviseur d de n, α G (d) =ϕ(d). 3 4 : Il suffit de prendre d = n dans 3. Ainsi, G possède au moins un élément d ordre n et est donc cyclique. 4 5 : Découle de 5. du théorème 10. 5 1 : Évident. 1.3 Exemples 1.3.1 Produit de groupes cycliques Théorème 13. Soient G 1 et G 2 deux groupes cycliques d ordres respectifs m et n. (m n =1) (G 1 G 2 cyclique)

1.3. EXEMPLES 29 Démonstration. : G 1 étant cyclique d ordre m est isomorphe à (Z/mZ, +) et G 2 étant cyclique d ordre n est isomorphe à (Z/nZ, +). Considérons l application f : (Z/mnZ, +) (Z/mZ Z/nZ, +) qui à k associe (k; k). f est clairement un morphisme de groupes. Déterminons ker(f). Supposons que (k; k) =(0; 0). Alors m divise k et n divise k. Orm et n sont premiers entre eux, donc mn divise k et par conséquent k = 0. Ainsi ker(f) ={ 0} et f est donc un monomorphisme. Le groupe de départ et le groupe d arrivée ayant le même ordre, f est un isomorphisme. : Supposons que G 1 G 2 est cyclique d ordre mn et raisonnons par l absurde : supposons que d := m n 2. Alors il existe deux entiers naturels m et n tels que m = dm et n = dn avec m n =1.Or: (m n) (m n) =mn D où : m n = dm n = m n = mn <mn. Soit (x; y) G 1 G 2,ona: (x; y) m n =(x m n) ; y m n )=(1;1) Ainsi, tout élément de G 1 G 2 a un ordre strictement inférieur à mn. Ce qui est en contradiction avec le fait que G 1 G 2 est cyclique d ordre mn. Par conséquent, m n =1. Exemples. Le groupe ((Z/8Z) (Z/15Z), +) est cyclique car 8 15 = 1. Le groupe de Klein, (Z/2Z Z/2Z, +) n est pas cyclique car 2 2=2. Remarque. Ce théorème permet de décomposer tout groupe cyclique en produit direct de groupes cycliques plus «petits». 1.3.2 Sur un corps fini Théorème 14. Soit (K, +, ) un corps fini. Alors (K, ) est un groupe cyclique. Démonstration. Soit (K, +, ) un corps fini. Nécessairement, (K, ) est un groupe. Il s agit donc de démontrer qu il est cyclique. Soit d un diviseur de l ordre de (K, ). E d car 1 E d. Puisque (K, +, ) est un corps, le polynôme X d 1 a au plus d racines sur K. Donc E d d. Ainsi, d après le théorème 12, (K, ) est cyclique. Corollaire 15. Soit p un nombre premier. Alors ((Z/pZ), ) est un groupe cyclique. Il est isomorphe à (Z/(p 1)Z, +). Démonstration. Soit p un nombre premier. Alors (Z/pZ, +, ) est un corps fini. Donc, d après le théorème 14, ((Z/pZ), ) est un groupe cyclique. Son ordre étant p 1, d après le théorème 7, il est isomorphe à (Z/(p 1)Z, +).

Chapitre 2 Permutations d un ensemble fini, groupe symétrique. Applications Pré-requis 1. Composition de deux applications. 2. Définition d une bijection. 3. Notions sur les groupes. 4. Relation d équivalence sur un ensemble. 5. Division euclidienne. 6. Isométries du plan. 2.1 Permutations d un ensemble fini Définition 16. Soit n N. On appelle permutation de 1; n toute bijection de 1; n dans 1; n. L ensemble des permutations de 1; n est noté S n. Remarque. Notation matricielle d une permutation σ : σ = 1 2... k... n σ(1) σ(2)... σ(k)... σ(n) Proposition 17. Soit n N. 1. (S n, ) est un groupe d ordre n!. 2. (S n, ) est abélien si, et seulement si, n 2.