Ministère de la Santé et de la Prévention

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Transcription:

République du Sénégal Ministère de la Santé et de la Prévention FORUM REGIONAL SUR L IMPLICATION DES PATIENTS DANS LA PROMOTION DE LA SECURITE DES SOINS DANS LES PAYS D AFRIQUE DE L OUEST DISCOURS D OUVERTURE DU MINISTRE DE LA SANTE ET DE LA PREVENTION Du 24 au 26 MARS 2009 Hôtel Les Almadies 1

Mr le Représentant de l ACAQS Sénégal ; Mr le Représentant de l ANASEP Sénégal ; Mr le Représentant de l OMS au Sénégal ; Mr le Président du RIPAQS (Réseau International pour l Amélioration de la Qualité et de la Qualité des Soins) ; Mrs les Partenaires au Développement ; Mrs les Directeurs Nationaux ; Mrs les Conseillers Techniques ; Mrs les Experts Nationaux et Internationaux ; Mrs les Invités ; Mesdames, Messieurs les participants ; 2

Il m est très agréable de présider aujourd hui cette cérémonie d ouverture forum régional sur l implication des patients dans la promotion de la sécurité des soins dans les pays d Afrique de l ouest. Et je voudrais d emblée me féliciter du choix porté sur notre pays pour l organiser et souhaiter la bienvenue à tous les participants, mais surtout à nos invités venus des autres continents. Comme vous le savez, mesdames messieurs, la sécurité des patients comprend l ensemble des processus et des structures dont l application contribue à réduire la probabilité que l exposition au système de soins de santé entraîne des évènements indésirables, à travers tout un éventail de maladies et procédures. Il reste entendu que cette sécurité des patients vise à rendre les soins de santé plus sûrs aussi bien pour les usagers que pour le personnel de santé. 3

Mais malgré l intérêt croissant suscité par cette problématique, l on n est pas encore parvenu à bien maîtriser les risques cliniques dans les établissements de soins. En effet, un problème de sécurité des patients d une ampleur mondiale continue de menacer les progrès chèrement acquis par la médecine, et des évènements indésirables menacent de se produire et se produisent de façon alarmante. Des études ont ainsi montré que dans de nombreux pays développés, un patient hospitalisé sur dix est victime d un incident pouvant provoquer des atteintes graves et parfois mortelles. C est pourquoi en France, par exemple, les préoccupations de sécurité sanitaire se sont progressivement affirmées dans les textes législatifs et règlementaires et en dix ans, elles sont devenues une des composantes majeures de la politique nationale. 4

Le Ministère chargé de la santé a donc souhaité proposer aux établissements une démarche et des grands principes de mise en œuvre d un programme de gestion des risques. Face à l ampleur du phénomène, l Organisation Mondiale de la Santé, avec le soutien unanime de ses Etats membres, a décidé en octobre 2004, d organiser la riposte au niveau mondial. Elle a mis en exergue la nécessité d innover et de créer des partenariats forts afin de mobiliser d importantes ressources techniques et financières. C est ainsi qu a été créée l Alliance Mondiale pour la Sécurité des Patients, en cohésion avec un mouvement mondial pour des soins sans risque. Mais il faut bien admettre qu une attention particulière doit être accordée aux pays en développement et à l Afrique, en particulier, où la situation est encore plus grave. Les personnes qui souffrent de troubles ou qui décèdent du fait de pratiques peu sûres ou de la médiocrité des services et de l environnement des soins s y comptent en effet par millions. 5

La plupart des pays ne disposent pas de politiques nationales en matière de sécurité des pratiques de soins de santé. L insuffisance des financements et l absence de systèmes d appui essentiels, et notamment de stratégies, lignes directrices, outils et normes pour la sécurité des patients, demeurent ainsi des préoccupations majeures pour les pays africains. Dans ce contexte, et sous l égide du Réseau International pour l Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins (RIPAQS), s est tenu à Conakry en mai 2008 le premier atelier régional de formation des personnes ressources des ministères de la santé sur «l harmonisation des stratégies nationales de lutte contre les infections nosocomiales dans les pays d Afrique de l Ouest». Cet atelier a permis la mise en place d un Réseau d Appui aux Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales en Afrique de l Ouest (RACLIN AO), l élaboration d une feuille de route pour les différents pays dans le sens d une harmonisation des démarches nationales et la programmation de ce forum de Dakar qui nous réunit aujourd hui. 6

En outre, la cinquante huitième session du Comité Régional Afrique de l OMS qui s est tenue à Yaoundé au mois de septembre 2008 est venue confirmer toutes les orientations et résolutions prises à Conakry. Le Sénégal pour sa part, a déjà eu à réaliser de nombreuses activités dans le domaine de la sécurité des soins ; les termes de référence de l atelier donnent le détail de ces activités. Pour encore mieux marquer notre adhésion au programme OMS pour la sécurité des patients, d autres actions sont ont été déployées. Parmi celles-ci l on peut noter : - l engagement officiel des plus hautes autorités à soutenir le programme ; - l intégration de la sécurité des patients dans le PNDS (2009 2018) et la politique nationale hospitalière en cours de finalisation ; - la préparation d un cadre institutionnel pour les centres et postes de santé en complément de celui prévu par le Programme National Qualité (PNQ) ; 7

- la mise en place d une Association des Communicateurs pour l Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins (ACAQS Sénégal) ainsi que d une Alliance Nationale pour la Sécurité des Patients (ANASEP Sénégal) qui viennent compléter le dispositif pour mieux accompagner la mise en œuvre de notre politique nationale, basée sur les recommandations de l OMS mais adaptée à nos réalités. Mesdames, Messieurs, Chers participants, Chers invités L ampleur des difficultés que rencontrent nos pays vous obligera certainement à opérer des choix réalistes et à adopter une démarche progressive pour l atteinte des nos objectifs. C est dire que la tâche n est pas aisée, mais je suis persuadée, qu après les trois jours de fructueux échanges qui vont permettre de raffermir encore les relations humaines si nécessaires à l accomplissement de cette œuvre, vous vous retrouverez avec des résultats à la hauteur des grands espoirs placés dans ce congrès. 8

Et vous garderez présent à l esprit que le développement de l hygiène de base en général, et de l hygiène des mains en particulier, sont certainement à notre portée et peuvent nous apporter beaucoup dans la sécurité des soins, à condition que des protocoles simples soient rigoureusement appliqués et régulièrement évalués. Nous vous souhaitons, avant de terminer notre propos, de bien profiter de la ville de Dakar, de ses sites historiques et de sa gastronomie dans un cadre agréable et accueillant. Nous avons cherché à vous offrir les conditions scientifiques et matérielles propices à un séjour de qualité ; et nous espérons que vous serez satisfaits par ce congrès et que vous en garderez le meilleur souvenir. En vous remerciant de votre attention, je déclare ouvert le «premier forum sous régional sur l implication des patients dans la promotion de la sécurité des soins dans les pays d Afrique de l Ouest». 9