Habitat énergétiquement performant et allergènes
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- Roger Vincent
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1 François Spertini, Service d Immunologie et d Allergie, CHUV, Lausanne 8è Journée Allergolor, Reims, Habitat énergétiquement performant et allergènes
2 Activité proinflammatoire des acariens de la poussière Exposition perannuelle Seuil d exposition 2 µg/g de poussière: risque de sensibilisation 10 µg/g de poussière: risque d asthme Sporik, NEJM, 1990
3 Allergénicité de l acarien Allergènes majeurs D pter 1 Activité enzymatique de Der p 1 (protéase) Scinde les zones de jonction intercellulaire Favorise le passage transépithélial d allergène Pene J. et al., EJI, 1988; Wan H et al., J. Clin Invest. 1999
4 Der p 2 est un homologue structurel de MD-2 Buer et al., Nature Genetics, 2003
5 Der p2 facilite le signaling de TLR4 Asthme Pas d asthme Trompette et al., Nature, 2009
6 Der p 2 peut se substituer à MD-2 dans le signaling de TLR4 Asthme Asthme Trompette et al., Nature, 2009
7 Facteurs influençant la croissance des acariens Une connaissance optimale des facteurs réglant la concentration des allergènes de l intérieur (acariens) est essentielle à la mise sur pied de programmes efficaces d éviction des allergènes
8 Cycle de reproduction des acariens de la poussière (HDM) Reproduction exclusivement sexuée Conditions optimales de développement de la nymphe T o o C HR 75-80% Obscurité, nutriments optimaux Colloff MJ, Exp Appl Acar, 92; Hart, Allergy, 98
9 Facteurs influençant les populations d acariens Les facteurs biotiques jouent un rôle limité Rôle controversé des moisissures (Aspergillus) sur les acariens Interaction symbiotique pour la nourriture (prédigestion de lipides par les moisissures) Prédation/compétition entre populations diverses d acariens semble jouer un rôle négligeable Approches biologiques visant à contrôler la croissance des acariens peu envisageables Colloff MJ, 1991(van Bronswijk JEMH, Env Entomol 73)
10 Facteurs influençant les populations d acariens Ainsi les différences de distribution géographique des diverses espèces d acariens de niveau de population à l intérieur d une même maison ou entre diverses maisons Sont essentiellement dépendantes des variations des composantes abiotiques de l environnement et des besoins spécifiques d une espèce donnée d acariens Hart Allergy 98
11 Facteurs abiotiques influençant la croissance des acariens Facteur majeur l humidité de l air ambiant Explique aussi en partie les variations saisonnières et géographiques des acariens Mattress HDM at different bedroom humidities Hart CEA 90, Harving H, Allergy 93
12 Importance de l humidité Les acariens règlent leur osmolarité grâce aux propriétés de leur cuticule Requiert une haute humidité ambiante pour empêcher une perte excessive d eau Même si les conditions de croissance optimale correspondent à une HR >55%, les acariens peuvent s accoutumer pour leur survie à une large échelle d HR Le stade de protonymphe est résistant à la dessiccation Permets à certaines populations d acariens de survivre durant de longues périodes dans des conditions d humidité relativement défavorables Arlian 83, 92; Brown 95
13 Mesures de contrôle synergiques L importance critique de l humidité stimule logiquement des stratégies synergiques de contrôle Définition de conditions du milieu intérieur qui soient optimalement défavorables à la croissance des acariens Mise en place de systèmes de ventilation ou de conditionnement d air optimaux En sus des mesures habituelles (housses arrachage des moquettes )
14 Mesures d éviction des acariens Démonstration définitive de l intérêt d une éviction toujours discutée Les études effectuées en altitude les soutiennent Les mesures partielles paraissent plutôt non efficaces Intérêt à considérer des mesures globales optimales incluant l habitat lui-même Gore RB, Clin Exp Allergy 2002; Platts-Mills TA BMJ 1999; Terreehorst I, N Engl J Med 2003; Woodcock A, N Engl J Med 2003; van Velzen E, Thorax 1996; Charpin, Chest, 1988
15 Projet HOPE Objectifs Objectif primaire Déterminer la relation entre la consommation d énergie et la quantité d acariens de l environnement intérieur Objectif secondaire Déterminer la relation entre la consommation d énergie et les plaintes suggestives d allergie HOPE HEALTH OPTIMISATION PROTOCOL FOR ENERGY-EFFICIENT BUILDINGS ENK6-CT Spertini et al., Allergy 2010
16 Bâtiments étudiés et consommation d énergie Low energy use buildings LEB (Minergie program) 5 bâtiments Consommation moyenne d énergie 129±18 kwh/m2 87±15 pour le chauffage seul 35 appartements (habitants: 73) High energy use buildings HEB 6 bâtiments Consommation moyenne d énergie >200±45 kwh/m2 157±45 pour le chauffage seul 43 appartements (habitants: 108)
17 Acariens et mesures d économie d énergie Les études des années 70 laissaient entendre que les taux d allergènes d acariens étaient considérablement augmentés par les mesures d économie d énergie Consistaient essentiellement en mesure d étanchéité des orifices sans ventilation optimale Korsgaard J. Am Rev Respir Dis 1982; Wickman M, JACI 1991; Harving H, Allergy
18 Indoor allergens in settled school dust: a review of findings and significant factors Facteurs dépendants du bâtiment Chauffage, ventilation et systèmes d air conditionné centralisés étaient associés à des taux significativement plus haut d allergènes de chat et d acariens Tapis de sol associés à des concentrations d allergènes d acariens plus élevés DC Tranter, Clin Exp Allergy, 2005
19 Le standard Minergie Consommation d énergie <42 kwh/m 2 Ventilation mécanique contrôlée avec récupérateur de chaleur Chauffage solaire passif Vitrage double ou triple Absence de ponts thermiques
20 Méthodes Collecte de décembre à mars Aspiration (1000 W) du matelas et d un tapis pdt 2 min. sur une surface of 0.25 m 2 (4 échantillons) Extraction des allergènes de la poussière dans un tampon carbonate/nh4 + Analyse par dot blot quantitatif (Dustscreen) Acariens Der f1, Der p1, acariens du groupe 2 Chat (Fel d1), blatte (bla g2) Moisissures: MAS-100 Eco air sampler Mesure de la température et de l humidité relative (psychromètre)
21 Questionnaire environnemental et de santé Questionnaire «ménage» Caractéristiques environnementales et techniques de l appartement et de son équipement Evaluation du confort global de l appartement (thermique, acoustique et visuel, qualité de l air) Le confort perçu par les habitants résulte de l évaluation quantitative par questionnaire de ces différentes variables Questionnaire santé Manifestations de type allergique (dyspnée, wheezing, rhinite, éternuement, eczéma)
22 10000 Major mite Der f1 (ng/g of dust) p=0.004 allergen Der f1 1 High Low Mattress p=0.009 High Low Carpet
23 10000 Major mite Der f1 (ng/g of dust) p=0.004 allergen Der f1 1 High Low p=0.009 High Low Mattress Carpet
24 Der p1 (ng/g of dust) Major mite allergen Der p1 1 p=0.8 High Low Mattress p=0.3 High Low Carpet
25 Allergen (ng/g of dust) p>0.05 Mites group 2 in mattresses H vs L 1 0 High Low MG2 MG2
26 Cat and cockroaches in Mattresses H vs L p>0.05 Allergen (ng/g of dust) High Fel d1 Low High Fel d1 bla g Low bla g
27 Mites group 2, cat and cockroach allergens in carpets H vs L Allergen (ng/g of dust) p> High Low 2 High Low 4 High Low 6 8 MG2 MG2 Fel d1 Fel d1 Bla g Bla g
28 p=0.014 Mattresses Df1 + Dp1 + Allergen (ng/g of dust) MG2 (mites group 0.5 2) High Mites Low Mites
29 Allergen (ng/g of dust) p=0.009 Carpets Df1 + Dp1 + MG2 (mites 0.05 group 2) High Mites Low Mites
30 Cumulative number of appartments with low or high energy use per allergen concentration p1 Der f1 p1 Der p1 Low Low 100% High 100% High 80% 80% 60% 60% 40% 20% 0% p= % 20% 0% p=0.98* 100% 80% MG2 Low High 100% 80% Fel d1 Low High 60% 40% 60% 40% 20% 20% 0% 0% p=0.14 *χ-square test for trend
31 Collected dust, high vs low energy use 0.70 p=0.59 buildings 1.40 p=0.06 Dust (g) High 1 Low 0.00 High 1 Low Mattress Carpet
32 Molds No significant differences in the number of CFU for molds between High E and Low E use buildings
33 Psychrometer measurements Temperature [ C] p= High wet High dry 1 Low Low wet dry
34 Relative humidity % humidity High E use p= Low E use
35 Question: condensation? Number of apartments P=0.04 Presence Absence 0 Low E use High E use
36 Questionnaire «santé» Au moins une des manifestations suggestives d allergie était présente (dyspnée, wheezing, rhinite, éternuement, eczéma) LEB, 17 parmi 57 habitants adultes HEB, 16 parmi 77 habitants adultes (Fisher s test, P = 0.3) Nombre d appartements dont les habitants présentaient (n = 19) ou non (n = 59) des symptôme ou des signes suggestifs d allergie, La concentration de Der f 1 dans les matelas et les tapis était significativement plus élevée (P < 0.05 and P < 0.01 respectivement) dans les appartements dont les occupants présentaient des symptômes suggestifs d allergie
37 Confort perçu Evaluation sur une échelle de 1 (très satisfaisant) à 7 (insatisfaisant) dans les LEB vs HEB, Moyennes respectives Confort global 2.0 vs 2.6 (P = 0.01); Qualité de l air en hiver 2.0 vs 2.5 (P = 0.006) Température en hiver 2.9 vs 3.6 (P = 0.007).
38 Conclusions Les allergènes d acariens s accumulent préférentiellement dans les situations de haute consommation d énergie Atteignent un niveau de risque élevé de sensibilisation Résultat final d une relation complexe entre les diverses conditions physiques des milieux intérieurs des LEB et des HEB incluant Humidité Ventilation Humidité relative plus basse et la ventilation mécanique optimale des LEB représentent des facteurs défavorables à la croissance des acariens Première étude (Allergy 2010) à démontrer l impact global du milieu sur la croissance des acariens
39 Remerciements Monika Berney, Nathalie Cousin A. Oostra, C.-A. Roulet F. Foradini
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