Assemblée Générale CFDT Groupe SAFRAN

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1 Assemblée Générale CFDT Groupe SAFRAN Le Creusot SECAFI Diagnostic Stratégie Emploi Société d expertise comptable inscrite au Tableau de l Ordre de la région Toulouse Midi-Pyrénées Direction Régionale Midi-Pyrénées 55, boulevard de l Embouchure Central Parc Bât C BP Toulouse cedex 2 Tél SAS au capital de RCS Paris Numéro d identification intracommunautaire FR septembre 2014 BORDEAUX LILLE LYON MARSEILLE METZ MONTPELLIER NANTES PARIS TOULOUSE

2 JV Airbus-Safran SECAFI Diagnostic Stratégie Emploi Société d expertise comptable inscrite au Tableau de l Ordre de la région Toulouse Midi-Pyrénées Direction Régionale Midi-Pyrénées 55, boulevard de l Embouchure Central Parc Bât C BP Toulouse cedex 2 Tél SAS au capital de RCS Paris Numéro d identification intracommunautaire FR BORDEAUX LILLE LYON MARSEILLE METZ MONTPELLIER NANTES PARIS TOULOUSE

3 La toile de fond est constituée notamment: Le contexte de l initiative lancée par Airbus et Safran Des règles qui s appliquent au fonctionnement de l Europe spatiale: Rôles respectifs de l Agence Spatiale Européenne (ESA) et du CNES dans la maîtrise d ouvrage de la filière Ariane (développement des lanceurs) Retour géographique: le montant des contrats alloués à des industriels d une nationalité donnée est proportionné au financement apporté par leur pays à l ESA Il résulte de ceci une division industrielle généralement tenue pour non optimale Du caractère dual(étatique, militaire ou non, et commercial) du marché des lancements L Europe présentant, en regard de pays comme les Etats-Unis, la Russie ou la Chine, une dépendance nettement plus prononcée à l égard des débouchés commerciaux, principal domaine concurrentiel Dépendance accentuée par l absence de préférence européenne pour les lancements de satellites militaires ou institutionnels D une offre sur les marchés ouverts composée jusqu à récemment, outre d Arianespace, de concurrents recourant à des fusées russes, réputées robustes et bon marché Arianespace étant parvenue à se démarquer en disposant d un lanceur certes plus cher, mais capable de placer en orbite géostationnaire des masses supérieures (Ar.5 ECA: 10 tonnes), via des tirs doubles, et nettement plus fiable Les principales données récentes résident notamment: En l apparition d un concurrent américain, Space X, soutenu par la NASA, qui vend son lanceur Falcon 9 pour des lancements uniques(jusqu à 4,9 tonnes) à des conditions très compétitives et prépare un Falcon 9 Heavy En l essor pressenti de satellites recourant à la propulsion électrique, et non plus chimique, pour leur mise à poste, ce qui réduit fortement leur masse, en contrepartie d une mise en service commercial retardée En la décision européenne (conférence de novembre 2012) d étudier une Ariane 6 appelée à succéder à Ariane 5 (version actuelle ECA ou version en développement, ME, capable de 11,5 tonnes), pour laquelle une configuration dite PPH avait été retenue, en rupture avec Ariane 5 ( (PHH), et donné lieu, jusqu à la fin du 1 er semestre 2014, à des propositions à l ESA de la part des industriels 3

4 Les caractéristiques de l initiative lancée par Airbus et Safran En matière calendaire, le lancement de l initiative a suivi de près des réticences vives exprimées par l Agence spatiale allemande(dlr) quant à la compétitivité et à la«flexibilité» d Ariane 6 PPH La configuration PPH était certes peu appropriée pour ménager à l industrie allemande un retour d ampleur comparable à la participation du pays(25%) aux programmes Ariane 5 La critique quant à la flexibilité reposait sur l exclusion d un nombre modulable de boosters, selon la masse à mettre en orbite, au profit d un nombre dicté par la masse maximale et censé être compensé par des économies d échelle L initiative d Airbus et Safran s inscrit en rupture revendiquée avec nombre des caractéristiques citées cidessus Revendication de fait de la maîtrise d ouvrage, sans définition des risques auxquels en contrepartie les industriels s estiment soumis Ruptureaveclarègleduretour? Cette dernière avait été écornée par l ESA elle-même dans le cadre des études Ariane 6 PPH: notion de «juste contribution» substituée à celle de «juste retour»; c est-à-dire une sélection d industriels sur une base économique, censée être entérinée par les Etats au travers de la fixation de leurs contributions respectives La fusion des actifs d Airbus et Safran renvoie à un souci d efficacité économique dont il n est pas dit qu il puisse aller jusqu à rompre avec le juste retour mais peut être vu comme implicitement porteur de cette conséquence;, même si les financements étatiques peuvent redonner du relief à cette notion Proposition d une «conception alternative d Ariane 6», exprimée en deux versions du concept PHH, lequel est sans doute plus facile à concilier avec la règle du retour et donc la maximisation de fait des financements publics L optimisation du coût et du délai d obtention de ces Ariane 6 PHH passe impérativement selon l industriel et le DLR par le jalon Ariane 5 ME, en développement dont, pourtant, la vie commerciale devrait être brève et abrégée par ces nouveaux lanceurs 4

5 Le(s) concept(s) alternatif(s) peine(nt) manifestement à émerger L objectifpoursuiviparleslanceursariane6quantaumarchéàservir,àleurprixdeventeetdoncàleurcoûtde revient ne semble pas encore faire l objet d une vision partagée Les diverses analyses du marché ne parviennent visiblement pas s accorder sur ce que devront être les performances opérationnelles du futur lanceur: Doit-il supporter des satellites à propulsion chimique, dont la masse a cru ces dernières, années ou faire le pari de la propulsion électrique? Etducoup,laquestion«lancementsimpleoulancementdouble?»n estpasencoretranchée. Lacapacitéd emportde6.1(ou6.4;cfinfra)oscille entre8,5et11tonnesetcelle de6.2entre3,5et5tonnes A ce jour, diverses déclinaisons du concept PHH seraient toujours à l étude, dans le cadre de scenarii construits sur les hypothèses suivantes: EAP pouvant comporter des propulseurs P120 ou P145, en nombre variable(reflété dans la presse: 6.2 et 6.4) EPC comportant un Vulcain 2, amélioré et/ou simplifié. ESC pouvant comporter un moteur Vinci ou un moteur Aestus (6.2 et 6.1 respectivement selon les présentations auxcce)ou,danstousles cas,unmoteurvinci Audemeurant,iln esttoujourspasactéqu Ariane 5ME ferapartieounonduscénario : Il ne faut pas oublier que, ces dernières années, ce lanceur a été fortement soutenu par l industrie, cette dernière pouvant aujourd hui considérer qu une transition directe vers une Ariane 6 représenterait un risque important. Etquesondéveloppementestfinançable,surlabased unniveaudesouscriptionssimilaireàcequ ilfutlorsdela ministérielle de Naples, en vue d un tir de qualification en

6 La gouvernance future et les contraintes budgétaires font planer des doutes La création de la JV pose de manière aigüe la question de rôle à venir des agences spatiales (CNES et ESA), et donc des institutions nationales et européennes dans le paysage à venir. Mais en même temps, ni le CNES ni ARIANESPACE n ont été conviés à rejoindre les deux groupes de travail (configuration lanceur et gouvernance) créés à l initiative de l industrie, ARIANESPACE tentant de s y raccrocher Votre direction mentionne également l idée d une gouvernance via un partenariat public-privé entre l ESA et la JV (voire également d autres industriels) : Mais son horizon calendaire et ses principes paraissent difficiles à cerner à ce jour de même que son articulation avec les apports d actif à réaliser par l état français. Se pose également la question de la capacité des états membres à financer en parallèle A5ME (coût restant estimé au 1/1/2015-1,3 MdS jusqu au tir de qualification) et A6 PHH (coût restant estimé au 1/1/ MdS, en tenant compte du milliard d euros d économies annoncé par Airbus et Safran)? Devt (m ) Total A5 ME Communs A6 PHH T otal Car, selon notre estimation ci-dessus, cela conduirait à multiplier sur la période d un facteur d environ 2,5 le niveau de souscription des états membres sur la base de son niveau pour la période : Ce facteur pouvant sans doute s approcher de 2, si la part des éléments communs aux deux lanceurs est importante. 6

7 Au sein de Safran, le détourage éventuel d Héraklèsest lourd d interrogations La DGA, par la voix de son Délégué, a exprimé son opposition à la prise en charge par la JV du programme M51 Ce qui signifie qu il continuerait d être«partagé»(comme c est le cas aujourd hui entre Airbus DS et Héraklès) Etqu ilseraitséparédurestedesactivitéstransféréesàlajv Ce qui n est sans doute pas propice à la réalisation d économies Les activités «Automobile» ont un intérêt évident à demeurer logées dans la même structure juridique que celles permettant l élaboration du perchlorate Airbus en est-il d accord? Safran a en revanche intérêt à conserver une maîtrise totale des thermostructuraux, qui sont fondamentaux pour les perspectives de Snecma 7

8 JV Hispano-Suiza-Rolls- Royce SECAFI Diagnostic Stratégie Emploi Société d expertise comptable inscrite au Tableau de l Ordre de la région Toulouse Midi-Pyrénées Direction Régionale Midi-Pyrénées 55, boulevard de l Embouchure Central Parc Bât C BP Toulouse cedex 2 Tél SAS au capital de RCS Paris Numéro d identification intracommunautaire FR BORDEAUX LILLE LYON MARSEILLE METZ MONTPELLIER NANTES PARIS TOULOUSE

9 La situation de Rolls-Royce parmi les motoristes est singulière à au moins quelques titres Les reconfigurations des dernières années aboutissent de fait à un groupe Rolls moins intégré que les ensembles concurrents: On peut se limiter pour dresser ce constat à quelques équipements moteur: fadec, nacelle, transmission de puissance GE est allié à Safran pour ce qui est des fadec et des nacelles et bénéficie de l intégration d Avio pour ce qui est des transmissions de puissance Pratt peut tabler sur sa proximité avec Hamilton Sundstrand s agissant des fadec et des transmissions et a absorbé Goodrich, c est-à-dire le n 1 mondial des nacelles Rolls a dû racheter ses parts dans une JV constituée avec Goodrich dans le domaine Fadec, et se replie dans celui des nacelles et transmissions de puissance sur des solutions alternatives C est dans ce cadre qu il faut comprendre l accord signé avec Hispano-Suiza La coopération de Rolls et Hispano est ancienne Elle s est incarnée dans plusieurs programmes: Trent 500, 700 et 800 et désormais Trent XWB BR710, BR 715 et désormais BR725, CTS 800 La participation d Hispano s opère jusqu à présent via un développement autofinancé Les transmissions de puissance présentent un profil économique différent de celui des moteurs ou des trains: À notre connaissance pas de protocole de maintenance ou de maintenance programmée: tout s effectue«on condition» comme dans le domaine nacelles Autant que possible, l équipementier doit donc trouver dans le prixde 1 ère monte de quoi couvrir son coût de production et ses coûts de développement 9

10 Le profil économique et industriel des programmes Rolls diffère fortement de celui des programmes CFM pour Hispano Sur le plan technique: Les programmes BR sont techniquement de réalisation très ardue; Les programmes Trent présentent un haut niveau de consommation de rechange du fait de contraintes vibratoires et thermiques élevées, conjuguées (avions commerciaux) à une forte intensité d utilisation; ce dernier point ne vaut pas pour les programmes BR(avions d affaires surtout) La difficulté industrielle relative aboutit à ce que la réalisation ait été (carters, assemblage) conservée à Colombes plusquedanslecasdespièces CFM Sur le plan économique: Nous n avons pas de vision globale depuis l origine pour aucun des programmes Les programmes BR et en particulier le BR710 ont été catastrophiques sur le plan économique pour Hispano Les programmes Trent se rattrapent dans une mesure non précisément connue grâce aux contributions des rechanges ÀnoterqueleTrentXWB(A350)aétéactivéparHispano Ces situations respectives créent un potentiel de convergence: Institutionnaliser la coopération Sécuriser les programmes pour l un et l autre, sur le plans économique et industriel notamment Lissage de la trésorerie et des résultats au long des phases des programmes pour Hispano S assurer pour Rolls d un partenaire plus enclin à être fiable et qui, comme Rolls a pu le soupçonner lors de l inondation de Polska,nedonnepasdeprioritéàCFM 10

11 Les dispositions du protocole d accord (à compléter par «l accord définitif», d une durée de 25 ans) Création d une JV, c est-à-dire littéralement d une société commune, concept derrière lequel apparaissent en fait: Trois sociétés communes, une française, une britannique et une à établir en zone bas coûts, les deux premières totalisant rapidement un effectif, essentiellement français, de l ordre de 50 personnes(dont une moitié au BE) La volonté de confier exclusivement à cette entité les TP des programmes civils futurs de Rolls Dans un cadre temporel qui englobe l ensemble de la vie des programmes, du développement jusqu à l aprèsvente, du point de vue de la responsabilité contractuelle vis-à-vis du motoriste, sinon de celui de la réalisation concrète, confiée autant que de besoin à Hispano-Suiza Pour les programmes existants, la JV assurera l engineering de support et une partie de la production pour deux programmes: Trent XWB& BR725 L investissement industriel (zone bas coûts) est significatif: Entre 2014 et 2020, un peu plus de 70 M (montant moyen certes dopé par la création d une usine) mais qui en moyenne dépasse celui de Colombes sur les 7 dernières années Deux phases lourdes équivalentes en montant avec des pics: avec un pic initial, et (pic en 2018) Effectif estimé à 120 ETP à horizon (vague) de 5-10 ans, certes tributaire des montées en cadence commerciale des programmes confiés(l A350 et à terme la remotorisation de l A330, programmes exclusifs pour Rolls) La montée en puissance est certes celle des programmes mais aussi, celle des compétences: Dans la 2 ème phase, l entité bas coûts devrait être dotée de la capacité à élaborer des pignons spiro-coniques, qu à titre d exemple, Hispano Polska n a jamais réalisés Les carters Trent, même ceux de programmes à venir du point de vue industriel, sont réputés de réalisation difficile 11

12 Les risques à étalonner sont notamment ceux qui concernent la charge Même si la charge de l unité industrielle JV se fonde sur de nouveaux programmes, par construction, il n est pas exclu: Qu elle morde sur la charge prévisionnelle au sens large (Hispano Colombes et Hispano Polska) telle qu envisagée dans les dernières itérations du PMT LeBR725et letrentxwbétaienteneffetconsidérés dansces projections Etl A330neoviendrasesubstituerpourunelargepartauTrent700actuel Par ailleurs, cette unité ne disposera pas de toutes les capacités au moins d emblée, ce qui débouche sur deux interrogations: il est convenu qu elle s adressera à Hispano (Colombes et Polska), ainsi que, via Colombes, aux fournisseurs industriels d Hispano Elle a néanmoins un droit de regard sur les coûts de Colombes, qui ne devrait pas la conduire à pouvoir s adresser ailleurs, mais peut-être à revendiquer des conditions économiques modifiées Une autre interrogation réside dans l ordre de saturation des unités de production utilisables par Hispano, bien qu il soit douteux que de la charge CFM puisse être confiée à la JV, question qui rejoint la manière dont serait traitée une pénurie de charge dans la JV Les questions économiques constituent l autre versant: La mise d Hispano est en effet substantielle(1/2 des investissements totaux) Le compte de résultat de la JV sera en principe structurellement équilibré: facturation à CP + marge (adaptée selon la nature de prestation); en contrepartie le potentiel bénéficiaire est mince Hispano se sécurise sur les programmes Rolls mais ils ne feront pas a priori l excellence de ses marges 12