Introduction. Résultats de l enquête sur la pratique de la collation Année 2000/2001

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1 Introduction Depuis 1995, un comité de pilotage contribue à l élaboration des actions de santé publique qui sont proposées aux écoles. Dans ce cadre, un groupe de réflexion, constitué à la rentrée 2000, s est posé les questions du bien fondé, du contenu nutritionnel et de l intérêt pédagogique de la collation, pratique quotidienne de l enfant. Une enquête a été réalisée dans toutes les écoles maternelles de Nanterre, quatorze écoles y ont répondu. Le dossier que nous vous présentons propose, à la lumière des résultats de cette enquête, quelques réponses aux questions posées. Résultats de l enquête sur la pratique de la collation Année 2000/2001 Raisons principales avancées pour la mise en place de la collation Permettre aux enfants qui ne mangent pas le matin de manger Redonner de l énergie pour la deuxième partie de la matinée Compléter un petit déjeuner peu copieux et pris trop tôt 80% des enseignants utilisent la collation comme support d activités pédagogiques, socialisation, autonomie, éducation nutritionnelle, éveil scientifique, construction du temps, développement de l activité manuelle, apprentissage des mathématiques, maîtrise de la langue. Organisation Dans 2/3 des cas, la collation débute entre 10h00 et 10h30. Sa durée moyenne est de 10 à 15 minutes. Elle est prise «assis» soit au coin regroupement, soit aux tables. 9 fois sur 10, elle concerne systématiquement toute la classe. Les aliments les plus souvent consommés sont : les céréales, les fruits, les laitages et le fromage puis les biscuits sucrés que les parents apportent spontanément. Les boissons choisies sont : le lait, l eau, les jus de fruits. Généralement, les aliments sont apportés par les parents, le menu est le plus souvent établi par l enseignant. L ATSEM, seule ou accompagnée d enfants, prend en charge la préparation de la collation. La vaisselle et le nettoyage des tables sont assurés par l ATSEM.

2 Règles d hygiène : Les produits périssables sont stockés dans un réfrigérateur, les autres dans un placard spécifique. Les aliments non-consommés aussitôt après leur préparation sont jetés. Les enfants préparant la collation se lavent les mains, les tables sont lavées avant et après la collation. Interrogations sur la pratique de la collation La collation répond-elle à un besoin? Influe-t-elle sur la prise du repas de midi? Est-il nécessaire d apporter la variété coûte que coûte (charcuterie, gâteaux apéritifs )? Quels sont l horaire et la durée les mieux adaptés? La formule libre service respecte-t-elle mieux les besoins des enfants? Pour tout contact : H. MONTETAGAUD, conseillère pédagogique, tél et M.B. DURAND, directrice de l école maternelle Paul-Langevin, tél La collation définition, physiologie, recommandations Définition La collation peut être définie comme une prise alimentaire complémentaire d un repas principal. Comme celui-ci, elle doit être structurée et répondre à des critères d équilibre en proposant des aliments dont les qualités nutritionnelles sont reconnues ( voir fiche diététique). Elle est à différencier du grignotage qui consiste en l absorption d aliments plus ou moins consciente, non déclenchée par la faim, dans laquelle on ne visualise pas la quantité consommée. Il se porte essentiellement sur des produits très gras et/ou très sucrés. Physiologie L enfant, comme l adulte, a besoin pour vivre et pour que son cerveau fonctionne de recevoir de façon permanente une quantité de glucose suffisante. Celle-ci permet en particulier de maintenir la vigilance intellectuelle dans la matinée. Le glucose nécessaire peut-être apporté à tout moment par l alimentation mais l organisme vit habituellement sur ses réserves hépatiques de glucose ; celui-ci va se libérer pendant les périodes de jeûne. Le matin, après une longue nuit, si les réserves stockées dans le foie sont épuisées (dîner insuffisamment riche en glucides ) le glucose indispensable à l organisme sera soit apporté par le petit déjeuner ( celui-ci devrait être pris après un réveil spontané et un temps de sommeil suffisant et de bonne qualité), soit puisé dans les réserves musculaires, ce qui demandera alors un gros effort énergétique (sensation de fatigue ). La collation pallie l insuffisance des apports reçus avant l arrivée à l école le matin : petit déjeuner pris très tôt, insuffisant ou absent. Elle ne remplace pas le petit déjeuner et ne doit pas augmenter les apports énergétiques journaliers.

3 Recommandations Si elle doit avoir lieu, la collation débutera peu après le rassemblement dans la classe et prendra fin au plus tard deux heures avant le repas de midi. Contact : Dr MC. Bastien. Service de la santé, ville de Nanterre. Tél La diététique La composition de la collation est à définir en fonction de l importance du petit déjeuner. COMPOSITION IDEALE DU PETIT DEJEUNER - Apport d énergie Les produits céréaliers (famille marron)et le sucre et ses dérivés (famille rose) : riches en glucides, combustibles les mieux adaptés au travail musculaire et intellectuel Les matières grasses (famille jaune) - Apport de calcium Les produits laitiers (famille bleue): indispensable à la constitution des os et des dents. L enfant doit consommer un produit laitier à chaque repas - Apport de vitamines et de fibres Les fruits, jus de fruit, compotes (famille verte) : la vitamine C permet de lutter contre les agressions microbiennes ou virales ; les fibres facilitent le transit intestinal - Apport d un liquide Hydratation de l organisme après le jeûne de la nuit. Il permet également de véhiculer les nutriments et les déchets de l organisme. 3 cas de figures : 1. Consommation d un petit déjeuner complet : prise d une collation non justifiée car conditions cidessus respectées 2. Absence de petit déjeuner : collation indispensable. Les 3 familles principales d aliments devraient être présentes. Cependant compte tenu de l heure de la collation (heure idéale=9h15), l enfant doit réduire les quantités d aliments, notamment les produits céréaliers 3. Petit déjeuner incomplet : favoriser la famille non consommée

4 Pour tout contact : Agnès BOUVARD et Aurélie KRYKWINSKI, diététiciennes, service de la restauration municipale. Tél Isabelle COLLENOT, diététicienne, service municipal de la santé. Tél Manipulation 3. Règles d hygiène Indispensables Souhaitées si réalisables Les enfants préparateurs : - se savonnent les mains (après mouchage si besoin). - lavent les fruits ou les épluchent. - nettoient la table sur laquelle est disposée et/ou consommée la collation, avec une lavette propre réservée à cet usage et un produit adapté. - goûtent la préparation avec un ustensile qui ne sera pas remis en contact avec l aliment. - ne mangent pas un aliment tombé par terre. - se savonnent les mains avant et après la collation. - veillent au nettoyage de la(es) table(s) utilisée(s). - veillent au lavage de la vaisselle dans la matinée. - la vaisselle est effectuée par le lave-vaisselle de l office. Stockage et gestion des stocks 3 à 6 C Température ambiante Sont à entreposer dans un réfrigérateur doté d un thermomètre et nettoyé puis désinfecté avec un produit adapté, avant chaque période de vacances scolaires au minimum : Sont à entreposer dans un placard vidé et nettoyé régulièrement (avant chaque période de vacances scolaires) : Les laitages frais Tous les produits d épicerie ( biscottes, biscuits, confitures, miel, céréales, fruits secs ) Les fromages Les produits carnés (pâtés ouverts ) Les pâtisseries Le beurre Les préparations faîtes en classe (compote, salade de fruits ) Le pain de mie Les préparations familiales (si elles sont acceptées par l école). Les confitures non consommées rapidement. Dans tous les cas, lire les températures de conservation indiquées sur les emballages des produits industriels.

5 Deux règles d or : Lire quotidiennement les Dates Limites de Consommation (DLC) des produits industriels. Ne jamais redistribuer ce qui a été manipulé (ne peuvent être redistribués ultérieurement que les produits d épicerie, le pain et les viennoiseries). Pour tout contact : Agnès BOUVARD et Aurélie KRYKWINSKI, diététiciennes, service de la restauration municipale. Tél Isabelle COLLENOT, diététicienne, service municipal de la santé. Tél Activités pédagogiques La collation se conçoit avant tout à partir des besoins physiologiques des enfants et non en fonction des nécessités pédagogiques de la classe. Cependant quelle que soit son organisation, le moment de la collation peut s inscrire dans les objectifs pédagogiques du cycle 1. La collation va permettre de poursuivre ces objectifs dans les domaines de la socialisation, de l'autonomie, du langage ou des mathématiques. Voici quelques exemples. Socialisation Apprendre à vivre ensemble, adapter les comportements individuels aux règles de vie de la collectivité. Prendre en compte l'environnement social que constitue le groupe classe, tout en considérant le plaisir de chacun. Vivre ensemble : - apprendre à partager, - apprendre à s'entraider, - respecter les autres, - accepter d'attendre son tour. Adapter son attitude et son comportement - s asseoir ensemble, - manger proprement, - respecter les règles élaborées dans la classe, - respecter les règles de la politesse, - savoir se contrôler face à la nourriture. Des moments de régulation, de discussion et d'échange avec et entre les enfants sont nécessaires. Autonomie

6 Pour réussir à être autonome l'enfant doit comprendre à quoi est destiné ce moment, quelles sont les règles à respecter et quels sont les gestes à accomplir. Il faut aussi favoriser les moments et les organisations où les enfants auront réellement à se prendre en charge. Apprendre à se servir seul - savoir faire des choix parmi les aliments proposés, - choisir le bon instrument, - aller chercher le matériel et le ranger, - savoir manipuler les aliments et les ustensiles, - savoir couper, tartiner, - ouvrir les différents emballages, - savoir doser une quantité, - affiner son habileté manuelle, - réparer ses maladresses. Langage Parler de ce que l'on aime manger, de ce que l'on n'aime pas, amorcer les premiers échanges sur ses goûts, sur le plaisir ressenti : - nommer les aliments, les objets, - savoir demander ce qu'on veut, - mettre des mots sur des sensations, - faire coïncider ce que je ressens et ce que je dis, - argumenter sur ses propres goûts, - écouter les arguments des autres. Mathématiques Dénombrer à partir de situations concrètes de distribution et de partage. - Savoir dénombrer une quantité, préparer le même nombre de parts, de tartines - distribuer, - partager, - se repérer sur un tableau à double entrée pour connaître le menu de la collation du jour ou savoir ce que l'on doit apporter. Tous les adultes présents à l'école aident les enfants dans leur apprentissage social. Tous ont un rôle à jouer. Contact pédagogique : JoëlleVasnier, directrice de l école maternelle les Pâquerettes. Tél

7 La collation en pratique, deux expériences Ecole La Fontaine Niveau : moyens/grands 1. Raisons ayant amené à faire évoluer les pratiques de la collation : Aspect obligatoire et traditionnel de la collation : «elle devait avoir lieu» Manque d interdisciplinarité dans les objectifs Rencontre avec un pédiatre, une diététicienne et un conseiller pédagogique 2. Objectifs visés : Réaliser une collection ayant le même nombre d éléments qu une autre Utiliser la suite des nombres pour dénombrer une ou plusieurs collections Aller chercher des informations Réaliser une distribution Lire un menu Gérer sa faim Respecter les autres et leur alimentation Acquérir une hygiène alimentaire Echanger oralement Enrichir son vocabulaire 3. Déroulement : Horaire : elle doit être prête à 9h30 et se termine au plus tard à 10h Aménagement : une table «collation» est prévue Hygiène requise - pour ceux qui préparent : se laver les mains ne pas goûter ce que l on prépare ne pas toucher à autre chose nettoyer la table avec une lavette et mettre les ustensiles utilisés dans le lavabo de la classe - pour ceux qui mangent : s asseoir à la table de collation manger assit mettre son verre à laver nettoyer sa place avec une lavette Type de menus : établis à l avance et écrits sur le tableau Modalités d apport des aliments : les parents apportent les aliments à tour de rôle en fonction des besoins déterminés par l enseignante.

8 Mise en œuvre A l entrée en classe, à 8h50, les enfants ont à leur disposition une étiquette «eau» et une étiquette «lait». Ils doivent choisir ce qu ils veulent boire et mettre la bonne étiquette dans la bonne boîte. Un groupe de 4 élèves prépare la collation et doit se répartir les tâches suivantes : préparer le nombre de verres de lait préparer le nombre de verres d eau lire le menu de la collation, prendre les ingrédients nécessaires et préparer (il est important de leur faire comprendre qu il faut aller relever le nombre de présents et réaliser une collection équivalente). Lorsque la collation est prête, chacun peut alors se détacher de son activité et aller la prendre à la table prévue à cet effet. 4. Observations : Les enfants prennent leur collation en discutant et ont de véritables échanges autour de sujets sérieux. Ceux qui ont faim de bonne heure ne sont plus obligés d attendre, ceux qui n ont pas faim ne subissent plus ce moment. Les enfants qui prenaient rarement la collation goûtent désormais les aliments. Les enfants préfèrent les collations qui ne se restreignent pas aux gâteaux (le plus difficile est de sensibiliser les parents à l apport d aliments variés). 5. Prolongements envisagés : Proposer un choix quotidien de menus Tél Contact : Marie-Laure Thomas Ecole Robespierre Niveau : moyens 1. Raisons ayant amené à faire évoluer les pratiques de la collation : Heure trop tardive de la collation traditionnelle par rapport à l heure du repas de midi Caractère «institutionnel» de ce moment qui ne s adapte pas toujours aux besoins réels de chaque enfant Absence du caractère convivial et plaisant du repas ( lié au partage de la nourriture, à la discussion, au plaisir procuré par l absorption d un aliment, à la nécessité de prendre son temps : créneau horaire trop court) 2. Objectifs visés : Motricité fine : tartiner ses biscottes, remplir son verre S exprimer : discussion des enfants entre eux, S avoir faire des choix : manger ou non, se resservir ou pas, Se responsabiliser : ranger ses ustensiles sales, détritus à jeter, nettoyer sa table, Devenir autonome Etre solidaire Respecter un créneau horaire 3. Déroulement :

9 Horaire : de 8h 45 à 9h 30 Aménagement : une table de 9 places, près du lavabo Hygiène requise : Si au cours de la collation, l enfant renverse un liquide ou un aliment, il nettoie la partie de la table salie avec une lavette posée sur lavabo. Quand l enfant a terminé sa collation, il range ses affaires sales dans la bassine prévue à cet effet (posée sur la table). Lavage des mains après la collation. Type de menus : chaque jour, un menu unique est proposé par l enseignante aux enfants. Modalités d apport des aliments : les aliments à fournir sont déterminés par l enseignante (dans le souci d une plus grande variété). La liste est affichée sur la porte de la classe pour que les parents participent à tour de rôle (les aliments apportés la semaine 1 seront servis la semaine 2 afin de gérer les oublis ou les retards). Mise en œuvre : Mise en place sur la table des aliments et des boissons du jour par l ATSEM, avant l arrivée des enfants. Collation en libre service ne s installent que les enfants désirant manger dans le respect du créneau horaire. Collation autonome : chaque enfant prépare sa collation (ex : chaque enfant ouvre sa portion de fromage et la tartine sur sa biscotte). S il a des difficultés, il sollicite d abord l aide de ses camarades, puis celle d un adulte (ATSEM ou enseignante). L enfant mange à sa faim. 4. Observations : Cette collation n est pas un simple en-cas, mais est mise en place pour compléter le petit déjeuner qui n a pas été pris à la maison ou qui a été pris très tôt. Lors de la réunion de début d année, les parents sont informés de l intérêt de cette collation. Au cours de l année, un travail sur l équilibre alimentaire a été engagé. Le moment de la collation est devenu très convivial. Celle-ci s adapte bien au rythme et à l appétit de chaque enfant. Une autonomie réelle est rapidement acquise. 5. Prolongements envisagés : Etablir avec les enfants l affiche destinée aux parents pour l apport des aliments. Les faire respecter le créneau horaire. Contact : Estelle Pages Tél

10 LE CODE COULEURS EUROPEEN POUR L EQUILIBRE ALIMENTAIRE L alimentation doit apporter chaque jour tous les nutriments indispensables à l organisme. Pour cela, les aliments sont classés en 6 familles. Chaque famille d aliments présente des caractéristiques nutritionnelles spécifiques. Famille bleue : produits laitiers lait, yaourts, fromages blancs, petits suisses, fromages, entremets, crèmes desserts Famille rouge : viandes, poissons, œufs, abats Famille marron : féculents pommes de terre, pâtes, riz, semoule, blé, légumes secs, pain, biscottes, farines Famille verte : fruits et légumes - pomme, poire, banane, carottes, haricots verts, tomates, choux, fenouil, blettes, petits pois, épinards, courgettes - compotes, fruits au sirop, jus de fruits Famille jaune : corps gras huile, beurre, crème fraîche Famille rose : produits sucrés miel, confiture, chocolat, gâteaux, biscuits, bonbons, viennoiseries, pâte à tartiner, limonades, sodas, sirops, boissons aux fruits Cette famille n est pas indispensable.