VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON THESE

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1 VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année Thèse n 79 Médecines alternatives appliquées à la reproduction THESE Présentée à l UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 13 Décembre 2011 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par Semblat Constance Née le 8 mars 1985 à Auxerre 1

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3 Médecines alternatives appliquées à la reproduction THESE Présentée à l UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 13 Décembre 2011 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par Semblat Constance Née le 8 mars 1985 à Auxerre 3

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9 REMERCIEMENTS Au Professeur Michel Berland, qui me fait l honneur de présider le jury de cette thèse. Au Docteur Samuel Buff, pour ses conseils de préparation et qui me fait l honneur d être le premier Assesseur de cette thèse. Au Docteur Serge Sawaya, qui m a donné envie de me tourner vers les médecines alternatives et qui me fait l honneur d être le deuxième Assesseur de cette thèse. Au Docteur Philippe Osdoit, grâce à qui l homéopathie à été clarifiée. Je lui suis aussi très reconnaissante pour tout ce qu il m a appris et pour le temps qu il m a consacré afin d aboutir à ce travail. 9

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11 A ma sœur Annick, qui m a accueillie, hébergée, soutenue et à qui je dois énormément. Tu m as aidé tous les jours et tu as cru en moi. Merci. A mes parents qui ont toujours soutenu mon projet de devenir vétérinaire, qui ont réussi à me déposer à la gare le dimanche soir, qui ont passer des heures et des heurs au téléphone à me remonter le moral, qui m ont portée pour réussir ce concours. C est grâce à vous si je suis vétérinaire aujourd hui. Merci. A Anthony, chérichou qui est apparu un beau jour dans ma vie, qui m apporte du bonheur tous les jours, et grâce à qui cette thèse est mise en page! Notre route ensemble ne fait que commencer. Je t aime. Merci. A mes amis Aloïse, Anca, Caro, Sysy, Julie, Math, qui sont présents pour moi, et avec qui j aime partager de bons moments. Merci. 11

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13 TABLE DES MATIERES Introduction...19 I. Présentation de la phytothérapie, de l acupuncture et de l homéopathie A. La phytothérapie ) Historique ) Fabrication du médicament de phytothérapie a) Récolte et préparation des plantes b) Utilisation des plantes et formes galéniques i. Infusions et décoctions ii. Principales formes galéniques utilisées en phytothérapie ) Familles des principes actifs de plantes B. L acupuncture ) Historique ) Théorie traditionnelle de l acupuncture chinoise ) Les points d acupuncture et les méridiens ) Manipulation de l aiguille a) Principe d implantation b) Les différents types d aiguilles c) Méthodes annexes de l acupuncture ) Approche diagnostique C. L homéopathie ) Historique ) Les bases de l homéopathie a) La loi de similitude b) Le principe de Totalité c) La règle de l infinitésimalité ) Fabrication du médicament homéopathique ) La présentation du remède homéopathique et le mode d administration ) Approche diagnostique a) Interrogatoire orienté et examen clinique b) Diagnostic du remède homéopathique c) Dilution et forme galénique ) L homéopathie controversée II. Traitements alternatifs lors de troubles de la reproduction A. La lactation de pseudo-gestation ) Qu est ce que la lactation de pseudo-gestation? ) Traitement traditionnel a) Traitement hygiénique b) Molécules utilisées pour le traitement ) Traitements alternatifs a) En phytothérapie b) En acupuncture c) En homéopathie B. Les infections de l utérus ) Quelles sont les infections de l utérus? ) Etiologie ) Examens complémentaires

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15 4) Traitement traditionnel ) Traitements alternatifs a) En phytothérapie b) En acupuncture i. La métrite post partum ii. Le pyomètre c) En homéopathie i. Les métrites aiguës post partum ii. Le pyomètre à col ouvert iii. Le pyomètre à col fermé C. Les affections de la prostate ) La pathologie de la prostate ) Etiologie ) Examens complémentaires ) Traitement traditionnel ) Traitements alternatifs a) En phytothérapie b) En acupuncture c) En homéopathie i. Principaux remèdes de l hyperplasie bénigne chez le chien ii. Principaux remèdes des prostatites chez le chien III. Proposition du traitement alternatif au propriétaire lors d une consultation A. La place de l animal de compagnie dans la société et dans le foyer B. Société de consommation et attente du propriétaire ) Profil de la société actuelle et répercutions en consultation vétérinaire ) Prescription vétérinaire ) En pratique pour le propriétaire C. Code déontologique et rôle du vétérinaire traitant ) Extrait du code déontologique et consentement éclairé du propriétaire ) Traiter avec raison ) Ethique et coûts des traitements D. Désir de traitements alternatifs venant de certains propriétaires Conclusion générale...erreur! Signet non défini. ANNEXES BIBLIOGRAPHIE

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17 TABLE DES ILLUSTRATIONS Fig. 1 : Représentation du Yin et du Yang Fig. 2 : les quatre mouvements fondamentaux.28 Fig. 3 : La loi d engendrement et la loi d inhibition.29 Fig. 4 : Le point d acupuncture assimilé à un ressort Fig. 5 : Les principaux points Yu (légendes hautes) et Mu (légendes basses) Fig. 6 : La relation midi-minuit Fig. 7 : Circulation énergétique en fonction de l heure...37 Fig. 8 : Méridiens Poumon et Gros intestin.. 38 Fig. 9 : Méridiens Estomac et Rate Fig. 10 : Méridien Cœur et Intestin grêle Fig. 11 : Méridiens Rein et Vessie Fig. 12 : Méridiens Ministre du Cœur et Triple Réchauffeur Fig. 13 : Méridien Vésicule Biliaire et Foie Fig. 14 : Le Tchrong Mo Fig. 15 : Le Tae Mai Fig. 16 : Yang Oé Mai Fig. 17 : Yin Oé Mai Fig. 18 : Tou Mai et Gen Mai Fig. 19 : Yang Tsiao Mai Fig. 20 : Inn Tsiao Mai Fig. 21 : Dilutions Hahnemaniennes Fig. 22 : Pyomètre et momification fœtale Fig. 23 : Image échographique d un pyomètre. 88 Fig. 24 et 25 : Frottis vaginaux lors de pyomètre. 89 Fig. 26 : Image échographique lors d hyperplasie prostatique. 105 Fig. 27 : Démarche thérapeutique lors d hyperplasie bénigne de la prostate, associée ou non à une prostatite

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19 Introduction La pathologie liée à la fonction de reproduction fait partie du quotidien de la médecine en clinique vétérinaire. Chaque vétérinaire se doit de répondre aux attentes des propriétaires et de proposer des solutions de traitement adaptées et efficaces. Il existe des traitements traditionnels, systématiquement proposés ; mais aujourd hui les médecines alternatives sont régulièrement sollicitées. L objectif de ce travail est d étudier et de proposer une nouvelle approche thérapeutique des affections de l appareil reproducteur des animaux de compagnie, approche qui se veut plus tournée vers l organisme dans sa globalité, le bien être de l animal et l absence d effets secondaires. Dans cet exposé, nous nous pencherons sur trois médecines alternatives : l homéopathie, la phytothérapie et l acupuncture. Ces trois médecines alternatives sont, me semble-t-il, les plus utilisées et les plus démocratisées aujourd hui. De plus, il m intéresse de traiter de trois médecines en particulier car ce sont celles que j aimerais développer plus tard, au sein de ma clientèle. Dans une première partie, nous détaillerons ces trois médecines alternatives, en expliquant leur origine, leur principe et leur mode d utilisation. Puis, dans une seconde partie, nous choisirons trois exemples de pathologie : la lactation de pseudo-gestation, la métrite et les affections de la prostate. Pour chacune de ces affections, nous exposerons le traitement traditionnel puis les traitements homéopathiques, par acupuncture et en phytothérapie. Enfin, dans une troisième partie nous expliciterons l importance de ces médecines dans la société actuelle, pour l organisme de l animal, la confiance et le contentement des propriétaires. 19

20 I. Présentation de la phytothérapie, de l acupuncture et de l homéopathie Nous allons d abord détailler les principes la phytothérapie, de l acupuncture et de l homéopathie. Pour chacune de ces médecines alternatives, nous exposerons l historique, les fondements et la mise en pratique chez l animal. A. La phytothérapie 1) Historique La phytothérapie est l art de se soigner avec les plantes. Depuis la nuit des temps, l homme s est servi du milieu qui l entoure pour vivre, se nourrir et se soigner. Grâce à son instinct et son intuition, puis grâce à l expérience, il a appris à se soigner avec les plantes. Cette pratique vieille de plusieurs millénaires a été transmise au cours des générations et est le résultat d un nombre incalculable de constatations faites par l homme. Par exemple : Dans le domaine de la reproduction, on conseillait la laitue, pour une meilleure fertilité. On sait maintenant que dans celle-ci se trouve de la vitamine E, facteur de fécondité. De même, qui connait de nos jours la piloselle? Personne! Aujourd hui par contre tout le monde connait la pénicilline Pourtant dans cette plante se trouve des antibiotiques actifs nécessaires pour lutter contre les états fébriles et les avortements épizootiques des bovins lors de brucellose. Le savoir empirique de la médecine par les plantes a été recueilli par certains auteurs. Une trace écrite subsiste ; c est le cas par exemple du «Livre des simples médecines», manuscrit datant du Moyen Age. Depuis un siècle et demi, les chercheurs ont démontré l efficacité des plantes et prouvé ainsi les constatations empiriques. Les principes actifs et leurs mécanismes d action ont été découverts. Cela a permis de crédibiliser la phytothérapie ; mais celle-ci est peu à peu laissée de côté au profit de la chimiothérapie. Au début du 20 ème siècle, les scientifiques produisent des composés de synthèse aux effets prodigieux. Mais on finit par découvrir les défauts de cette médecine chimique : effets indésirables, 20

21 accoutumance De ce fait, les malades se tournent à nouveau vers la phytothérapie et attendent la même qualité de traitement pour leurs animaux de la part de leur vétérinaire. La philosophie du soigneur est celle de l antiquité et des principes d Hippocrate, «d abord ne pas nuire» (Primum non nocere, car exception faite de certaines plantes toxiques majeures, la phytothérapie n entraine pas d aggravation des symptômes ni d effet secondaire. Au contraire, c est une médecine totalement indiquée pour la prévention et le renforcement du système immunitaire. Et «faire confiance à la nature» (Natura medicatrix), faire confiance aux plantes qui proposent un large spectre de principes actifs et efficaces. [51, 58] 2) Fabrication du médicament de phytothérapie a) Récolte et préparation des plantes Avant toute chose, il faut procéder à la récolte des plantes. Il est conseillé de cueillir les plantes par temps sec, non orageux après le lever du soleil, au moment ou la rosée disparait. Selon la partie de la plante que l on veut cueillir, il faut respecter certains principes : - les fleurs se cueillent avant la floraison totale, donc avant fécondation de la fleur, - les feuilles se cueillent avant complet épanouissement. On peut les cueillir au plus tard lorsque les bourgeons floraux apparaissent, au-delà les réserves et les principes actifs auront été utilisés, - les tiges se cueillent en même temps que les feuilles, - les bourgeons se ramassent au printemps, - les fruits se récoltent mûrs s ils sont mangés directement, ou un peu avant maturité si l on souhaite les faire sécher, - les semences se ramassent à complète maturité, bien sèches, - les racines, tubercules ou rhizome se récoltent au printemps pour les plantes vivaces car les réserves ne sont pas encore utilisées, ou à l automne pour les plantes annuelles ou bisannuelles car les réserves viennent d être accumulées durant l été, - les écorces d arbres se récoltent en hivers et les écorces de résineux au printemps. Une fois la récolte terminée, il faut «monder» les plantes, c'est-à-dire retirer les parties mortes ou les parties étrangères au végétal. L étape suivante est la dessiccation. Une fois de plus, le procédé dépend de la partie du végétal à traiter : 21

22 - les fleurs, les feuilles et les semences sont séchées à l ombre, dans une pièce où l atmosphère est sèche (un grenier par exemple). Il faut bien les étaler ou les suspendre, - les tiges et les feuilles quand elles sont épaisses doivent être étalées au soleil ou dans une serre à 30/35 c. La récolte bien sèche, il faudra la conserver dans des boîtes en bois, des cartons ou des sachets en papier, dans un endroit sec. Les laboratoires de phytothérapie contrôlent rigoureusement leur matière première. Un contrôle organoleptique est d abord réalisé et fait appel à nos 5 sens : «La plante a-t-elle bel aspect? La plante est elle régulière? A-t-elle la bonne couleur? La bonne odeur? La bonne saveur?» Les plantes qui répondent à ces caractéristiques subissent ensuite des contrôles physico-chimiques : mesures des pertes lors du séchage, identification et dosage des principes actifs, contrôle de la radioactivité. Elles subissent ensuite des contrôles bactériologiques : dénombrement des micro-organismes, recherche des germes, d insecticides Les plantes sont finalement réduites en poudre dans la majorité des cas par cryobroyage. Le cryobroyage est une technique qui permet de réduire en poudre les plantes sans altérer leurs principes actifs. Lors d un broyage traditionnel, la température peut atteindre 70 c ce qui est néfaste pour ces principes actifs. Ainsi les plantes sont préalablement aspergées d azote liquide, à une température de -196 c, ce qui les rend cassantes et empêche la montée de température. Elles sont broyées en une fine poudre dont les particules sont de l ordre d un micron. Cette taille est très importante car cela permet une bonne absorption intestinale et donc une bonne biodisponibilité. De la plante entière à la mise en sac, tout se passe en circuit fermé, aucune contamination n est donc possible. De plus, les machines sont en acier inoxydable de qualité pharmaceutique. Avant d être mise en gélule, la plante subira encore de nombreux contrôles (organoleptique, physico-chimiques). La mise en gélule se fait selon des étapes parfaitement maîtrisées et un échantillon de chaque lot est conservé 4 ans, soit 2 ans de plus que la date de péremption. Des tests de stabilité sont régulièrement réalisés, pour vérifier que la teneur en principes actifs reste constante. [54] 22

23 b) Utilisation des plantes et formes galénique i. Infusion et décoctions Les plantes peuvent être utilisée en infusion ou décoctions, selon la partie de la plante utilisée, la préparation ne sera pas la même. - pour les fleurs, on infuse en versant de l eau bouillante et en couvrant, - pour les feuilles, semences ou plantes entières, on les dispose dans l eau froide et on chauffe jusqu à ébullition. L ébullition ne doit durer que quelques secondes puis il faut laisser infuser, - pour les racines, tiges et écorces, l ébullition doit durer entre 5 et 10 minutes. Le temps d infusion est recommandé en fonction de la partie utilisée. [37, 51, 54] ii. Principales formes galéniques utilisées en phytothérapie Il existe plusieurs formes galénique utilisées en phytothérapie, la liste présentée ici est non exhaustive, ce sont les préparations les plus communes par ordre alphabétique. - Cataplasme ou Emplâtre : bouillie médicinale appliquée sur la peau pour apaiser une inflammation - Collyre : solution utilisée pour les affections des paupières et des yeux - Comprimés : entité solide, aplatie, obtenu par compression - Gélules : enveloppe en gélatine durcie contenant de la poudre de plante obtenue par cryobroyage - Onguent : préparation à usage externe, composée généralement de corps gras - Teintures : liquides obtenus par dissolution des principes actifs dans un liquide convenable (eau, alcool ) - Tisanes : * Infusion : eau bouillante versée sur les plantes pendant 10 ou 15 minutes. *Décoction : plante dans l eau froide, puis faite bouillir pendant 3 à 5 minutes. *Macération : en général dans l eau froide pendant 5 heures à une nuit. *Digestion : plante dans l eau chaude mais à une température inférieure à celle de l ébullition. - Sirop : composé obtenu par dissolution de 180g de sucre dans 100g d eau puis ajout des principes actifs. 23

24 - Suppositoires : Médicament solide de forme conique que l'on introduit dans le rectum, par l'anus. [4, 26, 41, 51] 3) Familles des principes actifs de plantes Il existe différentes familles de principes actifs contenus dans les plantes. Ne sont détaillés ici que les principales familles citées par la suite, mais il existe beaucoup d autres familles de principes actifs. Les sucres présente une terminaison ose qui caractérise un sucre simple ou alors une terminaison oside qui caractérise une sucre complexe. Les plus rencontrés sont les polysaccharides qui sont une chaine de plus de 10 oses. Les sucres présentent de nombreuses propriétés, mais celle qui nous intéressera surtout par la suite est l activité immunomodulatrice qui permet de limiter l inflammation et l œdème. [17, 35, 37, 42] Les acides gras polyinsaturés ou acides gras «essentiels» sont nommés ainsi car un mammifère ne peut les synthétiser. Les végétaux sont les seuls à les apporter. Ils sont fondamentaux pour les membranes cellulaires et jouent aussi un rôle dans les phénomènes inflammatoires. Il existe aussi des composés mixte lipido-stéroliques et les phytostéroles reconnus pour faire baisser le taux de cholestérol. [17, 35, 37, 42] Les composés phénoliques sont les molécules qui possèdent un cycle phénol dans leur structure ; ils peuvent être simples ou polymérisés, on parle alors de polyphénols. Le phénol a souvent des propriétés antimicrobiennes et c est la principale fonction que l on recherchera par la suite dans cette thèse. Les tanins font partie des composées phénoliques, ils piègent les radicaux libres, protègent les membranes cellulaires contre la fixation de virus et sont immuno-stimulants. Les flavonoïdes sont des polyphénols très actifs, certains possèdent une action ostrogénique ou pseudo-ostrogénique, ce sont des modulateurs enzymatiques mais ils ont aussi de nombreux autres rôles comme antiseptique, antispasmodique, diurétique [17, 35, 37, 42] 24

25 Les triterpènes sont des molécules de plus de 30 atomes de carbone. Ils sont proches des stéroïdes. [17, 35, 37, 42] Les saponines possèdent un pôle hydrophile et un pôle hydrophobe ce qui leur confère leur pouvoir tensio-actif. Elles possèdent souvent une action antivirale, antifongique ou antibiotique. [17, 35, 37, 42] Les alcaloïdes sont des composés végétaux possédant un atome d azote ayant une activité très intense (strychnine, morphine, éphédrine). Selon l alcaloïde, les propriétés sont très différentes, mais on note toujours une action très intense. [17, 35, 37, 42] B. L acupuncture 1) Historique L acupuncture est une médecine utilisée depuis plusieurs millénaires en Chine. Le terme acupuncture est formée à partir des mots latin acus = aiguille et pungere = piquer. Il a été employé pour la première fois par un hollandais du nom de Willem ten Rhyne après un séjour au Japon. [1] L acupuncture existe depuis plus de trois mille ans. A cette époque, elle était utilisée comme médecine préventive : le thérapeute cessait d être payé quand son patient tombait malade. Au fil du temps et avec l évolution du rapport avec le médecin et la maladie, l acupuncture est devenue une médecine curative. [1] A la préhistoire déjà, les chinois utilisaient des éclats de silex acérés au niveau de points cutanés. Trois hommes sont reconnus comme étant les fondateurs de cette médecine [30] : -Fou Hi, qui, de l observation de l univers, nomme Qi l énergie. Il remarque que le monde fonctionne en alternance (homme/ femme, jour/nuit ) et il élabore le concept du Yin et du Yang. Enfin il énonce la loi des cinq éléments. -Chen Nong, père de la pharmaceutique chinoise. -Houang Ti, qui au moment de la découverte des métaux lourds, publie un édit recommandant aux médecins d utiliser des aiguilles métalliques et non des éclats de silex. [5] 25

26 Puis vient la période pré-impériale, où sous le règne de deux dynasties (la dynastie Chang av JC et la dynastie Tcheou ( av JC) une importante documentation écrite est créée. C est de cette époque que date le premier texte évoquant l art vétérinaire. [5] Sous la période impériale, des écoles d acupuncture se créent et permet un essor important de cette médecine. Pendant la période républicaine, l acupuncture est éclipsée par la médecine occidentale mais en 1949, Mao Tsé Toung encourage à nouveau la pratique de l acupuncture en préconisant «l emploi conjoint de la médecine chinoise et de la médecine occidentale». [5] En 1950, les première planches d acupunctures paraissent et des instituts de recherche se développent afin d explique scientifiquement le mode d action acupunctural. Aujourd hui des écoles d acupuncture existent ainsi que des écoles où médecines traditionnelle et chinoises sont enseignée conjointement. En Europe, ce n est qu au XVIIe siècle que cette médecine nous parvient par l intermédiaire des missionnaires Jésuites. [5] 2) Théorie traditionnelle de l acupuncture chinoise En médecine chinoise, l être vivant est une association de matière, le corps matériel ou physique appelé Yin et d énergie appelée Yang. C est l équilibre entre ce Yin et ce Yang qui conditionne la santé. Une rupture de cet équilibre provoque la maladie. [30] L énergie, aussi appelée Qi, circule dans l organisme au sein de méridiens. Comme le sang circule dans les veines et les artères, l énergie circule à travers les méridiens. Mais il arrive qu il y ait des blocages. On remarque alors un déficit énergétique en aval du blocage et un excès énergétique en amont. L acupuncteur lève ce blocage grâce à l aiguille. [16] Dans la culture orientale, l univers peut être divisé en deux aspects : le Yin et le Yang. Ces deux entités sont opposées mais complémentaires. Mais les choses ne sont pas totalement Yin ou totalement Yang ; on retrouve toujours une petite part de Yin dans le Yang et inversement. La célèbre illustration de ce concept est représentée en figure 1. 26

27 Fig. 1 : Représentation du Yin et du Yang [36] Le Yin représente plutôt le côté féminin des choses. On peut lui rattacher le froid, l ubac, l ombre, le secret, les organes reproducteurs féminin (intériorisés). Le Yang représente plutôt le côté masculin des choses. On peut lui rattacher le chaud, l adret, le soleil, les organes génitaux mâles (extériorisés). Un animal Yin sera apathique, somnolent, silencieux ; alors qu un animal Yang sera exubérant, remuant, bruyant. En acupuncture, on retrouve ce concept. Les points d acupuncture peuvent être Yin ou Yang. Les points sont Yang quand ils sont chauds, hyperalgiques et ils sont Yin quand ils sont froids, dépressibles, relâchés. [36] L étude de l univers à travers la simple dualité du Yin et du Yang paraissait un peu limitée car les transitions du Yin vers le Yang et du Yang vers le Yin, n étaient pas représentées. C est pourquoi un système à quatre mouvements a été décrit. Les quatre mouvements peuvent aussi être assimilés à des symboles, décrits ci-dessous et représenté en figure 2. Ce système est représenté par les quatre phases suivantes: - Grand Yin : la phase de repos assimilé à l eau - Grand Yang : phase de maturité, d activité assimilé au feu - Jeune Yang : phase de passage du Yin au Yang, croissance, mise en éveil, essor assimilé au bois - Jeune Yin : phase de passage du Yang au Yin, décroissance, condensation, dégénérescence, assimilé au métal. [36] 27

28 Fig. 2 : les quatre mouvements fondamentaux [36] Pour compléter le schéma précédent des quatre éléments (le bois, le feu, l eau et le métal), un cinquième élément a été rajouté : la Terre. Dans ce modèle, la Terre représente l élément central, neutre, qui subit les influences des autres éléments et exerce une action en retour. Il existe une règle : «la loi des cinq éléments» qui régit les interactions des éléments entre eux. Ceux-ci respectent les lois d engendrement et d inhibition. - La loi d engendrement : chaque élément semble «engendrer» le suivant. En réalité c est un transfert d énergie d un secteur à l autre par résonnance du milieu extérieur. La loi d engendrement se décrit ainsi : le Bois alimente le Feu, le Feu est à l origine de la Terre (une boule de feu), la Terre produit le Métal, le Métal produit l Eau (le Métal par fusion devient liquide), l Eau engendre le bois (la sève de l arbre). - La loi d inhibition : la loi d inhibition se décrit de la façon suivant : le Bois se nourrit de la Terre, le Feu fait fondre le Métal, la Terre endigue l eau, le Métal coupe le Bois et l Eau éteint le Feu. [36] La loi d engendrement et la loi d inhibition sont illustrées dans en figure 3 ci-après. 28

29 Fig. 3 : La loi d engendrement et la loi d inhibition [1] Si l on choisit un élément comme repère dans le cycle d engendrement représenté cidessus, alors l élément précédent sera la mère et le suivant le fils. Par exemple, le Bois est la mère du Feu et la Terre est le fils du Feu. De même, si l on choisit un élément comme repère dans le cycle d inhibition, alors l élément précédent sera le conseiller à la cours et le suivant l ennemi vaincu. Par exemple, le Bois est le conseiller à la cours de la Terre et l Eau l ennemi vaincu de la Terre. [30] Un transfert d énergie peut avoir lieu d un élément à un autre, mais au dépends de l élément qui fourni l énergie. Ainsi on retrouve un élément en hypo et l autre en hyper. Le rôle de l acupuncteur est de rétablir l harmonie et l équilibre énergétique dans le corps du malade en utilisant les points d acupuncture. 29

30 Exemple : Si le Bois est en excès, il ne nourrit pas le Feu, épuise l Eau et méprise la Terre. Pour corriger, il faut drainer l excès de Bois vers le Feu, soit en dispersant le Bois, soit en tonifiant le Feu. Les lois d engendrement et d inhibition sont les lois principales qui régissent les échanges entre les éléments, mais il existe aussi des autres rapports qu il faut connaitre pour comprendre le fonctionnement de certaines affections. - Les rapports de compensation : le secteur Terre est le secteur neutre et sert de réserve énergétiques où peut puiser n importe quel autre secteur ; ceci s accompagne donc de l épuisement de ce secteur Terre. C est ce que l on retrouve dans les maladies générales où l amaigrissement, l émaciation sont des symptômes présents - rapport d empiètement : inhibition excessive ; - rapport de mépris : inversion du sens du rapport d inhibition ; - rapport d épuisement : affaiblissement excessif d un secteur. Enfin, il existe un niveau d énergie pour les différents éléments. Pour connaître les six énergies, il faut considérer 3 niveaux pour le Yin et le Yang. Ces trois niveaux correspondent à ce que l on appelle : l essence, la substance et la manifestation. Ainsi pour l énergie Yang on distingue : -T ai Yang = niveau supérieur Aspect essentiel des niveaux Yang -Yang Ming = niveau intermédiaire Substance Yang -Shao Yang = niveau inférieur Manifestation Yang, rôle charnière Et pour l énergie Yin, on distingue : -T ai Yin = niveau supérieur Yin le plus superficiel, rôle charnière - Chüeh Yin = niveau intermédiaire - Shao Yin = niveau inférieur Aspect essentiel des niveaux Yin [36] 3) Les points d acupuncture et les méridiens Les points d acupuncture sont des territoires cutanés ayant un rôle d échange entre le milieu extérieur le l organisme. On peut décrire les points d acupuncture comme des fenêtres ouvertes ou fermées sur le monde extérieur selon la saison, le climat, l heure Ils jouent un 30

31 rôle de contrôle et de régulation de l organisme. Ils sont des centres de résonnance de l organisme permettant de diagnostiquer et de rétablir l équilibre énergétique. [27] Définition GEA-AFVAC (Groupe d Etude en Acupuncture) : Le point d acupuncture est un site cutané conique, orienté pointe en bas, dont la profondeur varie de quelques millimètre à quelques centimètres. Le contact avec ce site produit une réaction sur les méridiens ou sur les organes ou entrailles lorsqu on le pique, chauffe, masse Ces points sont caractérisés par une moindre résistance électrique, mais tous les points de moindre résistance électrique ne sont pas des points d acupuncture. La représentation du point d acupuncture comme un ressort en figure 4 permet d illustrer les caractéristiques d un point. Fig. 4 : Le point d acupuncture assimilé à un ressort [36] De très nombreux points d acupuncture sont décrits, mais on utilise classiquement entre 300 et 400 points en clinique. D un point de vue plus occidental, les points d acupuncture stimulent le système nerveux et contrôlent les muscles lisses et striés. Ceci permet d expliquer l utilisation de l acupuncture aussi bien pour les spasmes musculaires que pour les troubles digestifs, génitaux, urinaire [36] 31

32 La distribution des points d acupuncture est en lien direct avec l embryologie. Le corps est divisé en métamère et chaque métamère comprend un dermatome, un myotome, un sclérotome, un vasculotome et un viscèrotome. Les points Yu, par exemple, reflètent la disposition segmentaire de l embryon. Tous les points sont disposés selon un rapport logique avec l organisme afin de déclencher une réponse réflexe. [30] Pour comprendre un peu mieux le mode d action de l acupuncture, on peut s intéresser aux douleurs projetées. L individu ressent une douleur à un endroit de son corps, la source étant ailleurs. Travell a décrit chez l homme des «points gâchettes» capables de provoquer une douleur à distance. En réalité, le «point gâchette» correspond au point ou le muscle reçoit son innervation, et il déclenche en général une réaction au niveau de l articulation la plus proche. Head a lui, décrit des «points maxima», ce sont des points cutanés qui réagissent lors de douleurs projetées viscérales, d où l hypothèse que, inversement, la stimulation cutanée induite par l aiguille serait transmise à l organe interne par l intermédiaire des voies somatoviscérales de la moelle épinière. Les points Mu et Yu sont ces «points maxima». [27] Les points d acupuncture se situent préférentiellement dans des zones en dépression, des creux entre les tendons, les muscles et les saillies osseuses. La dépression est plus profonde si l on est face à un point perturbé dans le sens hypo et plus douloureuse si le point est perturbé dans le sens hyper. [36] On peut distinguer plusieurs catégories de points [36] : - Les points «Alarmes» ou «Mu» : lorsqu ils sont perturbés, ces points sont très douloureux et on les utilise pour permettre le diagnostic. Ces points reçoivent l énergie en excès et mettent en évidence un état hyper des organes auxquels ils correspondent. Ils sont situés plutôt sur la face ventrale du tronc. - Les points de «résonnance paravertébraux» ou «Yu» : ce sont des points en relation avec les grandes fonctions de l organisme. Ils sont tous situés au niveau du méridien de la vessie. Les points Mu et Yu sont représentés en figure 5. 32

33 Fig. 5 : Les principaux points Yu (légendes hautes) et Mu (légendes basses) [36] - Les points locaux : les points d acupuncture possèdent tous une action locale. Mais elle doit être complétée par une action plus globale pour avoir une action thérapeutique à l échelle de l organisme. 33

34 - Les points articulaires : quelques rares points au voisinage des articulations possèdent une action au niveau de celles-ci. - Les points musculaires : ils sont généralement situés en regard de la plaque motrice. - Les points nerveux : ils sont placés au niveau des ramifications nerveuses. - Les points élémentaires ou «Su antiques» : ces points se situent sur les membres dans les portions superficielles des méridiens principaux. Ils agissent sur l énergie des méridiens. Pour chaque méridien, on dénombre 5 points élémentaires rattachés aux 5 éléments symboles : le bois, le feu, la terre, le métal, l eau. Ces cinq points ont les noms de Ting, Yong, Iu, King, Ho et respectent toujours le même ordre du membre vers le genou ou le coude : o Ting : point à l extrémité digitée, «point puits» où l énergie est attirée depuis l extérieur. o Yong : point sous métacarpo ou métatarso phalangienne. «Point ruisseau», ils ralentissent ou accélèrent l énergie. o Iu : point au dessus métacarpo ou métatarso phalangienne. «Point rivière» ou l énergie peut s amplifier. o King : point de l articulation antébrachio-carpienne/ cruro-tarsienne. «Point fleuve» ou l énergie coule avec force. o Ho : point de l articulation du coude ou du genou. Point de relation entre le trajet superficiel de l énergie et le trajet profond. Pour les organes, le point Ting est toujours un point Bois et pour les viscères, toujours un point Métal. - Les points des vaisseaux de liaison ou «vaisseaux Lo» : ce sont des vaisseaux couplant les 12 méridiens 2 à 2. Ils permettent de mettre en relation l organe avec son viscère correspondant, mais aussi l organe avec le viscère qui lui est opposé. C est ce que l on appelle «la relation midi-minuit». Cette relation est représentée en figure 6 ci-dessous. Chaque méridien est représenté par une ou deux lettres et l on peut lire le couple «midi minuit» en regardant les méridiens diamétralement opposés. 34

35 Fig. 6 : La relation midi-minuit [36] Rt : Rate, Cr : cœur, Ig : Intestin grêle, V : vessie, R : rein, Mc : maître cœur, Tr : Triple réchauffeur, Vb : Vésicule biliaire, F : foie, P : poumon, Gi : Gros intestin, E : estomac, - Les points Pen : le point Bois du Foie, le point Feu du cœur, le point Terre de l estomac Selon leur état en hyper ou en hypo, les points perturbés peuvent être traités de différentes manières ; elles sont répertoriées ci-dessous [36] : - La technique de dispersion concerne les points en hyper. A l implantation de l aiguille, la peau est résistante à la pénétration et elle se resserre sur l aiguille. Au bout de 10 à 40 minutes, l aiguille tombe d elle-même et la rééquilibration est effectuée. Lorsque le point est déséquilibré en hyper, il est chaud et a accumulé des charges positives. Ces charges positives sont drainées par la tige de l aiguille. Pour disperser un élément, il faut agir sur l élément fils. - La technique de tonification concerne les points en hypo. A l implantation de l aiguille, la peau est molle et la pénétration peut se faire sans aucune résistance. L acupuncteur exerce alors un mouvement de rotation d environ ½ tour et l aiguille se prend dans les 35

36 tissus. L acupuncteur ne lâche pas le manche de l aiguille car il faut que celui-ci reste chaud ; il peut également chauffer le manche avec un coton imbibé d alcool ou avec une boulette d armoise. Quand la peau est raffermie, l aiguille peut être retirée. Lorsque le point est déséquilibré en hypo, il y a une accumulation de charges négatives. Un courant passe alors de la main de l acupuncteur, qui tient l aiguille, par le manche et vient neutraliser l excès de charges négatives. Pour tonifier un élément, il faut agir sur l élément mère. Les points d acupuncture ne sont pas répartis au hasard sur le corps, ils sont organisés en différents méridiens. Les méridiens sont au nombre de 12. Il faut imaginer un méridien comme un fleuve : il prend sa source au niveau d un doigt ou d un orteil et grossit jusqu au centre du corps ; il possède de nombreux affluents ou méridiens secondaires et il permet à l énergie de circuler dans l organisme. [16] Définition GEA-AFVAC : Un méridien est une ligne fictive reliant des points rattachés à une fonction donnée. Elle peut être plus ou moins ramifiée. Un méridien est un flux énergétique longitudinal en liaison avec le monde extérieur et l organisme, portant des lieux de résonnance et d échange. Définition plus «occidentale» : Un méridien est une ligne virtuelle, possédant des propriétés physiologiques particulières, notamment électrique, et trouvant probablement leur origine dans les plis embryonnaires. Ils délimitent des points en leurs zones d affleurement, qui jouent un rôle d échange entre l intérieur et l extérieur de l organisme. Le méridien se défini donc comme une ligne de force, un axe énergétique, un flux d énergie spatialement orienté. [16] En acupuncture, la circulation d énergie à travers les méridiens est décrite selon l horaire solaire ainsi : - le secteur Bois (méridiens Poumons, Gros Intestin, Estomac = absorption de nourriture, d énergie, remise en route du corps) sera en activité de 3h à 9h - le secteur Feu (méridiens Rate, Cœur, Intestin grêle = dépense énergétique) de 9h à 15h - le secteur Métal (méridiens Vessie, Rein, Maitre du cœur = épuisement des réserves énergétiques) de 15h à 21h - le secteur Eau (méridien Triple Réchauffeur, Vésicule Biliaire, Foie = Repos, reconstitution des réserves) de 21h à 3h. 36

37 Les différents secteurs en fonction des créneaux horaires sont représentés en figure 7. Fig. 7 : Circulation énergétique en fonction de l heure [36] Le réseau de méridiens est composé : - des 1 2 méridiens - des 12 vaisseaux de liaison ou Lo - des 8 vaisseaux curieux ou merveilleux vaisseaux Les 12 méridiens correspondent aux 12 fonctions principales de l organisme. Leur nom est celui d un organe, mais il ne représente pas uniquement l organe dont il porte le nom, 37

38 il représente la fonction tout entière. Prenons l exemple du méridien Poumon, il représente toute la fonction respiratoire, allant du tégument jusqu on poumon ou l hématose. - Le méridien Poumon : Le Poumon contrôle l énergie, il relance chaque matin entre 3 et 5h du matin l énergie pour un nouveau cycle journalier. C est l organe de mise en relation avec l extérieur, à travers la peau, la respiration -Le méridien Gros intestin : il tient un rôle important dans la défense de l organisme. Les méridiens Poumon et Gros intestin sont représentés en figure 8. Fig. 8 : Méridiens Poumon et Gros intestin [36] 38

39 - Le méridien Estomac : Il permet la digestion aussi bien au sens premier qu au sens figuré. («Je n ai toujours pas digéré la nouvelle») - Le méridien Rate : elle contrôle le sang, de son élaboration à sa contenance dans les vaisseaux. Elle abrite la réflexion, la mémoire. Les soucis lèsent la Rate. («Se mettre la Rate au court-bouillon») Les méridiens Estomac et Rate sont représentés en figure 9. Fig. 9 : Méridiens Estomac et Rate [36] 39

40 - Le méridien Cœur : le cœur est l organe souverain, qui veille sur les autres organes et sur l esprit et le mental. C est le «siège de la conscience». - Le méridien Intestin grêle : il sépare le pur de l impur. Il permet la transformation de la nourriture en énergie. Les méridiens Cœur et Intestin grêle sont représentés en figure 10. Fig. 10 : Méridien Cœur et Intestin grêle [36] 40

41 couler») - Le méridien Vessie : elle représente la capacité à éliminer par l eau. («Laisse - Le méridien Rein : le rein représente la reproduction, la génétique, la croissance. C est la réserve d énergie de l organisme, le courage et la ténacité et le siège des peurs. Les méridiens Rein et Vessie sont représentés en figure 11. Fig. 11 : Méridiens Rein et Vessie [36] 41

42 - Le méridien Ministre du Cœur : c est l enveloppe externe du cœur qui a pour fonction de le protéger. - Le méridien Triple Réchauffeur : c est l équilibre entre tous les systèmes. Les méridiens Ministre du Cœur et Triple Réchauffeur sont représentés figure 12. Fig. 12 : Méridiens Ministre du Cœur et Triple Réchauffeur [36] 42

43 -Le méridien Vésicule Biliaire : elle est le juge, l arbitre. Elle permet les prises de décision, donne la direction. («Ne te fais pas de bile») émotionnel. -Le méridien Foie : c est l organe «général». Il permet l équilibre digestif et Les méridiens Vésicule Biliaire et Foie sont représentés figure 13. Fig. 13 : Méridien Vésicule Biliaire et Foie [36] 43

44 L énergie circulant dans ces méridiens n est pas constante au cours de la journée. Elle suit un cycle nycthémal (24h) durant lequel chaque méridien à un créneau horaire de 2 heures d activité maximal. Il existe des vaisseaux de liaison qui permettent de lier les méridiens deux à deux, couplant l organe avec le viscère correspondant au couple Yin/Yang. Ils permettent aux méridiens une communication lors de déséquilibres énergétiques. Enfin, il existe des méridiens particuliers appelés Vaisseaux Curieux ou Merveilleux Vaisseaux. Contrairement aux méridiens classiques, le niveau d énergie des Vaisseaux Curieux ne suit pas un cycle horaire ; Ils sont parcourus par une énergie qui peut être gradée en six paliers. Il est possible pour ces Vaisseaux Curieux d accumuler l énergie et de la répandre ensuite. Cela est fonction du comportement de l individu, contrairement aux autres méridiens qui sont fonction des organes. Les Vaisseaux Curieux sont en relation avec les glandes endocrines de l organisme. Dès la naissance et en vieillissant, les Vaisseaux Curieux s obstruent progressivement car «le stress bloque les glandes endocrines». Ils se rouvrent au moment de mourir. Contrairement aux méridiens classiques, les Vaisseaux Curieux n ont pas toujours de points propres, ils empruntent les points des méridiens. [16, 30, 36] Les Vaisseaux curieux ou Merveilleux Vaisseaux sont au nombre de 8 : 44

45 - Le Tchrong Mo : c est le Merveilleux Vaisseau à l origine des autres, il réceptionne l énergie et la redistribue. Son point maitre est le point Rte4 du méridien Rate. Il est associé à l hypothalamus. Il est représenté sur la figure 14. Fig. 14 : Le Tchrong Mo [36] 45

46 - Le Tae Mai : il est aussi appelé vaisseau ceinture, compte tenu de sa position. Il est lié aux pathologies uro-génitales principalement. Son point maitre est le point VB41 du méridien Vésicule Biliaire. Il est associé au pancréas endocrine. Il est représenté en figure 15. Fig. 15 : Le Tae Mai [36] - Le Yang Oé Mai : c est le méridien qui relie tous les Yang. Son point maitre est le TR5 du méridien Triple Réchauffeur. Il est associé à la thyroïde et la parathyroïde. Il est représenté en figure 16. Fig. 16 : Yang Oé Mai [1] 46

47 - Le Yin Oé Mai : c est le méridien qui relie tous les Yin. Son point maitre est le point MC6 du méridien Maitre du Cœur. Il est associé aux gonades et au système orthosympathique. Il est représenté en figure 17. Fig. 17 : Yin Oé Mai [1] - Le Tou Mai : il est aussi appelé vaisseau Gouverneur. Il régit toute la ligne postérieure du corps : la colonne, la nuque Son point maitre est le point IG3 du méridien Intestin Grêle. Il est associé à l épiphyse. Il est représenté sur la figure 18 avec le Gen Mai. - Le Gen Mai : il est aussi appelé vaisseau Conception et régit toute la sphère génitale. Il régit toute la ligne médiane antérieure. Son point maitre est le point P7 du méridien Poumon. Il est associé au thymus. Il est représenté en figure

48 Fig. 18 : Tou Mai et Gen Mai [16] -Le Yang Tsiao Mai : son point maitre est le point V62 du méridien Vessie. Il est associé à l hypophyse. Il est représenté en figure 19. Fig. 19 : Yang Tsiao Mai [1] 48

49 - Le Inn Tsiao Mai : son point maitre est le point R6 du méridien Rein. Il est associé aux surrénales. Il est représenté en figure 20. Fig. 20 : Inn Tsiao Mai [1] 4) Manipulation de l aiguille a) Principe d implantation Lors de la mise en place des aiguilles, l animal doit être détendu, car il faut que les muscles, tendons ou vaisseaux puissent rouler et s écarter lors de l implantation des aiguilles. Il faut ensuite aseptiser la zone que l on va piquer et stériliser l aiguille à l aide d alcool ou d une flamme. Lorsque l on implante l aiguille, presser avec le doigt sur le point visé, cela 49

50 permet de conserver la bonne localisation et de diminuer l éventuel phénomène douloureux. [16] La difficulté à enfoncer l aiguille dépend de la caractéristique du point : si celui-ci est hypo, le tégument est très facile à passer car il n y a pas de résistance, par contre si celui-ci est hyper, il peut être dur à la pénétration. [36] Puis selon la technique utilisée (dispersion ou tonification), le temps de manipulation diffère. Si l on choisit d utiliser la technique de dispersion, l aiguille est laissée en place jusqu à ce qu elle tombe d elle-même. Ceci peut prendre 10 à 40 minutes. Si l on choisit d utiliser la technique de tonification, il faut manipuler le manche de l aiguille en le roulant entre ses doigts, jusqu à ce que le tégument «accroche» l aiguille. Ce phénomène est nommé «Te Tch i» ou «De Qi». Une fois que l aiguille accroche le tégument, l acupuncteur continue de manipuler l aiguille et chauffe le manche à l aide d un coton imbibé d alcool ou de d une boulette d armoise jusqu à ce que la chaleur soit ressentie par le tégument. Au bout de 5 à 10 minutes de manipulation, l aiguille peut être retirée et le tégument doit rester ferme après cette tonification. b) Les différents types d aiguilles Il existe plusieurs types d aiguilles d acupuncture, répertoriées ci-dessous [1, 37]: - Aiguilles Japonaises : Aiguille de très faible diamètre implantées à l aide d un mandrin. Peu utilisées en médecine vétérinaire car trop fragiles - Aiguilles d or et d argent : L or était utilisé pour la tonification et l argent pour la dispersion. Ce sont des aiguilles de gros diamètre. Elles ne sont aujourd hui quasiment plus utilisées. - Aiguilles chinoises : Aiguilles les plus couramment utilisées en médecine humaine ou vétérinaire. Elles sont constituées d une tige en acier entourée par un manchon. Le manchon est souvent en cuivre, métal différent de la tige pour permettre les échanges thermodynamiques lorsque l on chauffe l extrémité de l aiguille. Les aiguilles chinoises sont soumises à un cahier des charges détaillé : o Tige flexible, souple et fine o Tige en acier inoxydable durci et non des alliages o Diamètre uniforme et régulier o Pointe arrondi et régulière, dans l axe de l aiguille 50

51 o Manche permettant une bonne prise pour la manipulation o Manche solidement serti à la tige - Aiguilles particulières : o Aiguilles à chauffer o Aiguille avec anse ou coupelle : Cette coupelle à leur extrémité sert au dépôt d une boulette d armoise ou d un coton trempé dans l alcool. c) Méthodes annexes de l acupuncture La technique de moxibustion s emploie en cas de vide d énergie, ou de froid, dans le but de tonifier l organisme. Pour cela, on utilise des feuilles d armoise séchée, réduites en poudre ou en forme de petits cigares tenus à quelques millimètres du point. Des boules d armoise peuvent également être fixées sur le manche des aiguilles. Ces petits cigares ou boules s appellent des «moxas». [16, 30, 36] Le laser peut être utilisé sur les points d acupuncture. Il s utilise principalement pour les endroits sensibles, comme la truffe, ou pour les animaux particulièrement agités. Son utilisation présente de nombreux avantages : il est pratique, indolore, inodore et aseptique. La stimulation des points se fait à distance et nécessite cependant une bonne connaissance de la localisation des points. Les lasers employés ont un spectre rouge à infrarouge. Pour permettre la tonification d un point, il faut utiliser une fréquence de 10Hz, alors que pour la dispersion, une fréquence de 50Hz est utilisée. [16, 30, 36] Le dermojet est une autre technique qui s utilise surtout pour les animaux agités car il permet une action rapide. Il permet une stimulation mécanique du point. Lorsque l on recherche une stimulation en dispersion, on y adjoint l utilisation de lydocaïne, et on y adjoint de la vitamine B12 pour la tonification. [16, 30, 36] Enfin l électroacupuncture peut se faire sans utilisation d aiguille, par simple stimulation transcutanée, ou par stimulation des aiguilles mises en place. Cela permet une stimulation plus intense du point. Elle est très peu utilisée en médecine vétérinaire. [16, 30, 36] 51

52 5) Approche diagnostique Prenons l exemple d un point en déficit d énergie, pour rééquilibrer ce point, il faut renforcer «la mère» et disperser «le fils» et pour un point en excès d énergie, il faut renforcer «le fils» et disperser «la mère». Lors d atteinte d un méridien, on utilise son point source (point de commande du vaisseau Lo). Si cela ne suffit pas, on peut utiliser le point Lo du méridien couplé. On notera que l énergie est plus facilement poussée vers un méridien que attirée vers celui-ci. [1] C. L homéopathie 1) Historique L homéopathie est un principe très ancien ; en effet, dès la Grèce Antique, Hippocrate (environ -460/-370) permet à la médecine d être accessible à tous en rédigeant plusieurs ouvrages. Hippocrate décrit 3 types de systèmes médicaux : -La voie des contraires qui évoluera vers l allopathie, -La voie du verbe qui évoluera vers la psychothérapie, -La voie des semblables qui évoluera vers l homéopathie. Relisons Hippocrate : «Les contraires sont guéris par les contraires» «La maladie est produite par les semblables, et par les semblables que l on fait prendre, le patient revient de la maladie à la santé la fièvre est supprimée par ce qui l a produite et produite par ce qui la supprime.» «Les semblables sont guéris par les semblables.» Hippocrate est le précurseur de bien des formes de thérapeutiques actuelles. [33, 55] A la renaissance, le Suisse Théophraste Bombast Von Honenheim ( ), connu sous le nom de Paracelse, médecin et alchimiste, fonde la «Médecine Hermétique» (ou 52

53 médecine d Hermès). Il reprend la théorie des signatures, en vogue à son époque. Ce courant de pensée prétend que chaque plante ou substance porte en elle une «signature», un signe révélateur de son utilité en tant que remède. Exemples : la couleur jaune du latex de la grande chélidoine ou du pissenlit est celle de la bile, ces deux plantes peuvent donc drainer la bile et soigner le foie. La reine des près et le saule blanc vivent en milieu humide et agissent contre les rhumatismes aggravés par l humidité. Elevée à l état de dogme, cette théorie a donné lieu une généralisation hâtive et a de ce fait, sombrée dans le ridicule. Mais c est à Samuel Hahnemann ( ) que l on doit réellement la naissance de l homéopathie. C est un brillant médecin qui parle couramment sept langues. Déçu par la médecine de son époque et par les moyens fantaisistes et brutaux de soigner les malades, il devient traducteur de nombreux ouvrages médicaux, scientifiques et philosophique. Ainsi, il traduit la «Materia Medica» de Cullen. Il y relève des contradictions à propos de la poudre de quinquina. Pour en avoir le cœur net il essaie le produit sur lui-même. Sur sa propre personne et certains de ses ouvriers qui broyaient et ensachaient ce remède alors utilisé contre la fièvre tierce, il a la surprise de voir apparaitre les accès fébriles périodiques qui caractérisait cette fièvre des marais et de reconnaitre les symptômes du paludisme. En bref ce remède faisait apparaitre chez les sujets sains des symptômes qu il faisait disparaitre chez les malades. La loi des semblables est mise en évidence. [33] Il a érigé en dogme la nécessité de l expérimentation des médicaments sur l homme sain. Il a pu ainsi définir la loi de similitude et mettre au point l utilisation des remèdes semblables. Une substance qui provoque des troubles chez l individu sain, est capable de guérir ces troubles chez l individu malade, pourvu qu ils s expriment par des symptômes semblables. Le remède crée une maladie artificielle, plus forte que la maladie naturelle et capable de la faire disparaître Hahnemann commence par administrer des doses pondérales du remède semblable à ses malades, puis pour diminuer atténuer les effets toxiques il a diminué les doses jusqu à la dilution infinitésimale. Il a consigné ses découvertes dans de nombreux ouvrages médicaux comme l «Organon de l Art de guérir» (1810, première édition) ou le «Traité des maladies chroniques» (1828) et la «Materia Medica Pura» (1805). Grâce à lui, l homéopathie est clairement définie et d autres médecins en prennent connaissance et tentent à leur tour de soigner grâce à cette méthode. [33, 34, 55] 53