Recherches sur le sens moral, le sens commun, et l association. Note de synthèse

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1 Recherches sur le sens moral, le sens commun, et l association. Note de synthèse Laurent Jaffro To cite this version: Laurent Jaffro. Recherches sur le sens moral, le sens commun, et l association. Note de synthèse. Philosophie. Université de Nanterre - Paris X, <tel > HAL Id: tel Submitted on 23 Sep 2007 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.

2 Laurent JAFFRO, maître de conférences à l Université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l Institut universitaire de France RECHERCHES SUR LE SENS COMMUN, LE SENS MORAL ET L ASSOCIATION Note de synthèse Jury : Didier DELEULE (Université Paris X), directeur Richard GLAUSER (Université de Neuchâtel) Jean-François KERVÉGAN (Université Paris I) Christian LAZZERI (Université Paris X) Michel MALHERBE (Université de Nantes) Jean-Michel SALANSKIS (Université Paris X, président) Université Paris X-Nanterre, décembre 2003

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4 Avant-propos Puisqu il ne faut pas écrire une histoire d Angleterre, je n écrirai pas une histoire d Angleterre. J écrirai donc une philosophie de l histoire, ou un examen critique des notions sociales fondamentales, ou toute autre chose en cet ordre d idées. Il n est pas question d ailleurs de prendre un parti avant trois ou quatre ans. Comme Hercule, il faudra choisir la route que, après réflexion, je tiendrai pour la plus ardue. Élie Halévy à Célestin Bouglé, le 22 juillet Deux publications qui avaient entouré la thèse de doctorat font partie du dossier qui est soumis en vue de l habilitation : 1 / la traduction des Exercices de Shaftesbury, Aubier, Bibliothèque de philosophie, 1993 ; 2 / le livre qui résulte de la réécriture de la thèse, Éthique de la communication et art d écrire. Shaftesbury et les Lumières anglaises, PUF, Fondements de la politique, Ces deux ouvrages relèvent cependant d une première étape de la recherche et, pour cette raison, ne font pas l objet d une attention particulière dans cette note. Le dossier comprend également deux nouvelles réalisations : A / L axe principal est une recherche d histoire de la philosophie, sous la forme d une étude en deux volumes : Sens commun et sens moral. Une veine stoïcienne dans les Lumières britanniques. I. La rhétorique du sens commun. II. La gymnastique du sens moral. Cette étude regroupe et ordonne pour partie des articles déjà publiés, mais qui ont été revus et dans certains cas réécrits, et pour partie des textes inédits. 1. Élie Halévy, La Formation du radicalisme philosophique, III, Paris, PUF, 1995, «Document 3», p. 420.

5 4 NOTE DE SYNTHÈSE B / L axe secondaire est une approche ecclésiologique de l association dans un style interdisciplinaire pour autant que cette recherche combine l histoire des idées, la philosophie politique et une réflexion sur la religion. Elle a donné lieu tout récemment à une édition d une œuvre du panthéiste John Toland, précédée d une étude : La Constitution primitive de l église chrétienne. The Primitive Constitution of the Christian Church, texte anglais et traduction manuscrite, précédés de «L ecclésiologie de John Toland», Paris, Champion, Cet ouvrage fait partie du dossier. Des compléments sur la question de l association sont également joints au dossier dans la première partie des Varia, «Association et société civile». Cette orientation est secondaire dans la mesure où elle reste largement un travail en cours. La présente note de synthèse, qui est aussi en partie une note d intention, 1 / commencera par des remarques d ordre historiographique ; 2 / exposera l origine et le développement de la recherche sur le sens commun ; 3 / situera la recherche sur le sens moral par rapport aux thèses de Michel Foucault sur l histoire de la subjectivité ; 4 / donnera des éclaircissements complémentaires sur l axe secondaire qui concerne certains aspects de l association ; 5 / récapitulera les principaux résultats de la recherche principale. Deux annexes donnent un descriptif de l ensemble du dossier et, pour information, une liste des publications qui n ont pas été jointes.

6 1. Remarques préalables sur la recherche principale Dans cette section, je donne de brèves indications sur mes principales conceptions méthodologiques et historiographiques. Ces remarques, pour l essentiel, sont limitées à deux points : 1 / La manière dont, après que mes premières recherches ont accordé beaucoup d importance à la question de l écriture de la philosophie, cette importance est aujourd hui relativisée par mes nouveaux intérêts. 2 / La place de ces recherches dans un tableau sommaire du commentaire français sur le XVIII e siècle britannique. Après une maîtrise et un DEA sur la morale d Aristote, sous la direction de Pierre Aubenque à Paris IV, j avais commencé mes études doctorales en 1987 sous la direction de Didier Deleule, à Paris X- Nanterre, par ce que je pensais devoir être une monographie ou une étude interne de la philosophie de Shaftesbury, centrée sur les questions de l écriture, de la communication et de la formation de l espace public 1. Les contraintes de la matière que j abordais ne tardèrent à m apprendre qu en présence d un tel auteur, parce que son œuvre s était elle-même située dans la double dépendance de la philosophie antique et des controverses notamment religieuses et politiques de son temps, il était difficile d adopter la manière de faire de l histoire de la philosophie qui convient aux auteurs majeurs, celle qui ressaisit la systématicité d une pensée à partir de la position singulière d un problème. La compréhension de mon objet nécessitait, au contraire, que je me familiarise avec les langues et les modèles littéraires, politiques, esthétiques, religieux, du début du XVIII e siècle en ce sens, je ne pouvais me dispenser d un travail d historien tout court et il me fallait me mettre, autant qu il était possible, à l école de Quentin Skinner et de J. G. A. Pocock. 1. Shaftesbury et l art d écrire dans la philosophie morale, thèse de doctorat, Université de Paris X-Nanterre, 1994.

7 6 NOTE DE SYNTHÈSE Par un autre biais, mon objet croisait l histoire et la théorie littéraires puisqu il s agissait, d abord, de reconstituer une poétique et une rhétorique, donc une théorie des genres littéraires et un art de l allocution. C est ainsi que le travail s est appliqué à l art d écrire au sens large la poétique et la rhétorique de la philosophie et au sens restreint la technique de protection qu a étudiée Leo Strauss, sur laquelle je reviendrai plus loin. Le projet de généalogie du common sense, vers lequel je m orientais dès la fin de la thèse, aurait pu accentuer mes recherches sur l écriture de la philosophie, simplement parce que je défendais l idée que le choix des styles et des genres de la philosophie est déterminé par le type de rapport qu elle entretient avec ce qu elle suppose être l opinion ou la raison commune de ses auditeurs ou lecteurs. Mais, comme je vais l expliquer, des raisons de fond m ont conduit à essayer de sortir de la problématique de l écriture et de la communication, sans la renier. Ce qui subsiste néanmoins, dans mes activités actuelles, de ce premier intérêt pour les genres et les styles, c est essentiellement une participation régulière à la recherche sur la littérature philosophique clandestine du XVIII e siècle en particulier dans le cadre de la revue La Lettre clandestine, éditée par le CNRS et l Université Paris IV-Sorbonne et plus généralement un intérêt pour la philologie appliquée à la philosophie moderne. Le travail philologique d édition et d annotation m a toujours paru utile à l historien de la philosophie. J avais donné en 1993 une traduction des Ἀσκηµατα de Shaftesbury, sous le titre Exercices, chez Aubier. Les Ἀσκηµατα sont une œuvre privée, écrite principalement de 1698 à 1707, qui n est pas destinée à être communiquée comme une doctrine, mais qui constitue, comme son titre l indique, un exercice préparatoire. Son écriture relève à la fois de l art de la mémoire tel que la tradition rhétorique l a conçu et de l art de la vie au sens que le stoïcisme et avec lui une bonne partie de la philosophie hellénistique donnent à cette expression. La traduction est faite sur les deux carnets manuscrits (PRO 30/24/27/10, 1 et 2) des Shaftesbury Papers conservés au Public Record Office de Londres, dont elle constitue, encore à ce jour, la première édition intégrale et conforme. Le texte ne suit pas celui donné en 1900 par Benjamin Rand, sous le titre de Philosophical Regimen, qui présentait plusieurs défauts rédhibitoires. Un appareil de plus de 900 notes donne notamment les références exactes des textes antiques que cite ou utilise Shaftesbury. Les éditeurs allemands de la

8 REMARQUES PREALABLES 7 Standard Edition des œuvres de Shaftesbury ont mis en chantier une édition du manuscrit dont la parution imminente est annoncée depuis de longues années. La recherche secondaire sur l ecclésiologie, que je présente plus loin, s est elle aussi accompagnée d un travail philologique sur le texte anglais de la Primitive Constitution of the Christian Church de John Toland et sur un manuscrit français du XVIII e siècle conservé à la Bibliothèque municipale de Rouen dans le fonds Coquebert de Montbret. L exploitation des archives Shaftesbury se poursuit aujourd hui avec, principalement, l édition bilingue du Design of a Socratick History que je prépare en collaboration avec Alain Petit (Université Blaise Pascal), à partir du manuscrit autographe. Ce manuscrit, encore inédit, est le brouillon d un travail philologique qui entend reconstituer la figure de Socrate par une comparaison précise et systématique des témoignages de Xénophon et des dialogues platoniciens. Ce travail éditorial s inscrit encore, au moins pour partie, dans la suite de mes recherches sur l art d écrire 2 ; c est aussi un document nouveau pour la compréhension de la place du socratisme dans la philosophie morale britannique. De l écriture à autre chose Mon intérêt à l égard de la question de l écriture tend aujourd hui à passer au second plan et je dois dire un mot des motifs de cette réorientation. Il y a probablement là quelque chose d une réaction bien tardive à une partie de l éducation que j ai reçue, qui faisait de la philosophie un sous-ensemble de la littérature et qui, simultanément, réduisait la littérature à une sorte d univers végétal, certes en évolution, mais au fond sans histoire et assurément sans projet. Dans une telle représentation, le constituant ultime et unique de la réalité littéraire était le «texte» et le seul moteur de son développement était la «textualité». Il semblait superflu, sinon vulgaire, de présenter l écri- 2. Une présentation du Design of a Socratick History apparaît dans la première partie de la Rhétorique du sens commun.

9 8 NOTE DE SYNTHÈSE ture et la lecture comme les activités de l auteur et du lecteur, puisqu elles étaient plutôt des effets de la textualité universelle. De la même façon, la rhétorique et la poétique des classiques étaient célébrées, mais priées de se séparer de leurs environnements extratextuels. Je ne veux pas répéter le tableau accablant, et certainement excessif, qu Antoine Compagnon a récemment dressé de cette époque dans Le démon de la théorie. Mon intention est simplement d expliquer que je suis parti d une certaine conception de l écriture et qu il m a fallu trouver le moyen de la dépasser. La conception «textuelle» de la littérature et a fortiori de la philosophie est fondamentalement relativiste. Elle souscrit à une sorte de perspectivisme nietzschéen puisqu elle réduit tout regard qu on peut porter sur un texte, et notamment le regard critique, à la production d un autre texte 3. Elle détache les textes de leurs contextes, et notamment du contexte de leur création, en soutenant de manière radicale que la signification d un texte ne lui est en aucun cas extérieure. Elle ne conçoit pas que les textes puissent dialoguer avec une rationalité commune, puisqu elle estime au contraire que la rationalité se réduit à un aspect formel de la textualité, la cohérence interne. L application d une telle conception à la philosophie revient à soutenir qu un texte philosophique peut être complètement idiosyncrasique et même solipsiste pourvu qu il soit cohérent. En quelque sorte, le structuralisme de la textualité rencontre celui du système. En même temps, la conception textuelle avait triomphé au point de s annexer la signification même des termes que le sens commun, désormais, semblait n avoir jamais comprise. Parler d écriture, de rhétorique, de styles et genres, etc., c était nécessairement souscrire au perspectivisme à la mode. Les notions étant devenues des slogans, il était impossible de les manier sans paraître adhérer à la cause. Aujourd hui, il en va encore largement ainsi. Il est difficile d attirer l attention sur l écriture de la philosophie ou sur les aspects rhétoriques de la morale et de la politique, sans qu on semble par là même adhérer à une version ou une autre du relativisme. De la même façon que la 3. Sur ce point, voir dans Le Rhétorique du sens commun, part. III, chap. 1, «Herméneutique et sens commun : Stanley Rosen et les embarras de la précompréhension».

10 REMARQUES PREALABLES 9 «théorie littéraire» des années soixante et soixante-dix était associée au rejet de l histoire littéraire et des approches psychologique ou sociologique de la littérature (l histoire, la psychologie et la sociologie étaient considérés comme trois aspects d un même biographisme, prétendument associé à la sacralisation de l auteur), l intérêt pour l écriture reste marqué du sceau de l antiréalisme sous ses diverses formes, même si c est injuste. À la différence des adversaires de la «théorie littéraire», mon ambition (est-il besoin de le préciser?) n est certainement pas de remoraliser la littérature en général, ni d en rattacher de nouveau l histoire à la tradition rhétorique ce qui a déjà été fait avec le brio que l on sait. Mes intérêts ne portent pas sur l écriture littéraire en général ou en tant que telle. Ce que j espère être un progrès en philosophie, ou du moins ma progression, part d un intérêt pour la question de l écriture de la philosophie et spécialement de la philosophie morale et s efforce de rejoindre, à partir de ce point de départ, une nouvelle affirmation du «socratisme» en morale. Celui-ci est usuellement caractérisé, de manière un peu cuistre, par l association d une conception réaliste de l ontologie des qualités morales (il existe des idées du bien, du juste, etc.) et d une conception cognitiviste de la psychologie morale (la vertu est connaissance et par suite il y a une unité des vertus ; la faute est une erreur de jugement). Ce socratisme, si le terme convient, n est pas complètement explicité dans le présent travail et son exposé reste pour moi un horizon assez lointain. J y fais simplement allusion parce qu il est important d apercevoir vers quoi tend cette transformation. Dans la suite de la présente note, et en particulier à l occasion d une discussion de la conception de l histoire de la subjectivité que défend Foucault, j essaierai de donner des éléments plus précis sur cette orientation. En quelque sorte, il s agit de rétablir un pont entre, d une part, la poétique et la rhétorique et, d autre part, une conception de la philosophie morale qui fut celle des stoïciens, mais que ceux-ci, comme c est flagrant dans l enseignement d Épictète, n hésitaient pas à attribuer à Socrate et aux cyniques Sur ce sujet, voir Gisela Striker, Essays on Hellenistic Epistemology and Ethics, Cambridge, Cambridge UP, 1996, «Plato s Socrates and the Stoics», p

11 10 NOTE DE SYNTHÈSE Dans cet effort pour revenir de l étude de l écriture de la philosophie morale à des questions plus directes de la philosophie morale, l appui principal a été trouvé dans la conception straussienne de l art d écrire, mais au prix d une certaine révision. L œuvre de Strauss m a permis de comprendre en quoi la question de l écriture de la philosophie était pertinente, mais dans quelle mesure, également, elle ne pouvait être dissociée des questions vives et substantielles qui font l objet de la philosophie et auxquelles l art d écrire, du moins si on l interprète comme un moyen d éducation, constitue une introduction. À certains égards, mon parcours suit la direction contraire à celle des straussiens. Ceux-ci admirent le droit naturel des Anciens parce qu il serait le meilleur rempart pour défendre les «valeurs», mais ils savent que la modernité s est édifiée sur sa destruction ; c est pourquoi ils n osent pas être thomistes. Il leur reste alors soit à déplorer le nihilisme contemporain et à confier à la pure autorité la tâche de maintenir un ordre que la nature ne porte plus, soit à s intéresser exclusivement aux subtilités de l écriture philosophique et à porter à ses sommets l art de l ironie, qui est la vertu qui convient le mieux à notre temps. D autres, comme Stanley Rosen, ne tombent ni dans un écueil, ni dans l autre, parce qu ils estiment qu il ne faut pas se laisser trop impressionner par la disjonction massive entre les Anciens et les Modernes et qu il est tout à fait possible, et nécessaire, de maintenir une activité socratique en philosophie, c est-à-dire de pratiquer la question, la réfutation, la justification, dans une discussion permanente de l opinion. Cette rencontre a été pour moi importante ; elle m a permis de comprendre que les subtilités de l écriture philosophique ou la pratique de l ironie tournaient à vide si elles étaient coupées de la dialectique et de la confiance dans la philosophie que la dialectique suppose. Situation en France de l histoire de la philosophie britannique du XVIII e siècle Je voudrais maintenant donner quelques indications sur la situation de la recherche française dans le domaine de l histoire de la philosophie sur une période que je fais arbitrairement commencer après Locke et se terminer avec Reid inclus. Depuis le XIX e siècle, le commentaire français est caractérisé par des focalisations massives et successives sur tel ou tel aspect, selon des effets de modes ou plutôt de «vagues».

12 REMARQUES PREALABLES 11 Si on procède de manière rétrospective, on peut considérer que la vague la plus récente de la recherche est préoccupée en particulier par la pensée sociale, morale, historique et économique écossaise (Hume, Smith, Ferguson) et par la genèse de l utilitarisme ; elle reste intéressée à un moindre degré par Berkeley, d une part, et d autre part par la libre pensée sous ses aspects divers (Shaftesbury, Collins, Toland) ; enfin un renouveau de l intérêt pour l «autre» pensée écossaise, celle de l école du sens commun, est sensible. Il faut souligner que les études humiennes restent très présentes, mais qu elles tendent à s insérer dans une généalogie des sciences humaines et sociales. La vague précédente avait été nettement dominée par Hume et avait déjà marqué l importance de Hume pour une généalogie des sciences humaines et sociales, mais les études qui lui étaient consacrées n étaient alors pas moins soucieuses des questions d épistémologie et d ontologie. Ces mêmes questions animaient aussi la recherche sur Berkeley qui est moins abondante, mais reste une constante du commentaire français au XX e siècle. Si on remonte à une grande figure de l histoire de la philosophie britannique en France, André Leroy, on constate que son intérêt se portait très peu vers la pensée sociale, mais qu il avait développé les études sur les auteurs qui, ensuite, ont beaucoup retenu l attention : Hume, Berkeley, mais aussi à un moindre degré (et dans sa jeunesse) Shaftesbury. À la même époque, un autre aspect de l histoire de la philosophie britannique était l objet des travaux de Jean Pucelle : l idéalisme, depuis Berkeley jusqu à T. H. Green et Bradley. Ce travail faisait suite à un livre fondateur qui avait été publié plus d un demi-siècle auparavant, L idéalisme en Angleterre au XVIII e siècle (1888) de Georges Lyon, qui portait sur la première moitié du XVIII e siècle Il faut signaler que Georges Lyon accorde à Malebranche une place très importante dans le développement de la philosophie britannique, précisément parce qu il est à la fois «platonicien» et «précurseur de l idéalisme absolu». Il est instructif de noter que Ferdinand Alquié, à la fin de son Cartésianisme de Malebranche, attribue lui aussi à Malebranche une place de choix en Grande-Bretagne, mais cette fois parce que l occasionnalisme préfigure le scepticisme d un de ses lecteurs, David Hume. Bref, l admiration à l égard de Malebranche pourrait bien être un des rares points d entente des sceptiques et des platoniciens!

13 12 NOTE DE SYNTHÈSE Sans entrer dans un examen détaillé, je rappelle que durant les deux premiers tiers du XIX e siècle Hume jouait un rôle très mineur dans les études françaises et servait surtout de repoussoir à ce que j ai appelé l «autre» école écossaise la «vraie», pour l époque et pour les Écossais eux-mêmes!, celle qui est illustrée en particulier par Thomas Reid et Dugald Stewart, et, pour la période suivante et à un moindre degré par William Hamilton. Aux yeux de Victor Cousin et de Théodore Jouffroy, la philosophie du sens commun illustrait le réalisme (comme anti-scepticisme) dans son identité avec l idéalisme (comme antiidéisme, anti-phénoménisme) 6. J ai conscience du caractère extrêmement sommaire et incomplet de cette présentation, et de l arbitraire qu il y a à ne pas situer, en amont, le commentaire lockien et, en aval, ce qu Élie Halévy a appelé le «radicalisme philosophique» ; cette présentation est seulement destinée à attirer l attention sur trois points : 1 / La recherche dans le domaine a pris récemment un tournant, si l on peut dire, sociologisant, qui est certainement légitime, mais qui conduit à privilégier, non pas les Écossais, mais une fraction particulière de la pensée écossaise, celle qui est illustrée par Hume, Smith, Ferguson. De plus, comme c est manifeste dans le cas de Hume comme dans celui de Smith, cette recherche tend à ne s adresser qu à un aspect de la philosophie de l auteur ; même dans le cas de Ferguson, dont l orientation sociologique ne fait aucun doute, le soubassement psychologique de sa pensée ne retient pas assez le commentaire. 2 / L intérêt à l égard de Hume domine le commentaire français au XX e siècle ; outre l évolution signalée dans le point précédent, un grand changement, légitime, dans le commentaire humien a consisté à substituer le label «scepticisme» à l étiquette «empirisme». La disproportion entre la place de l auteur en son siècle et sa présence massive dans l historiographie est manifeste et n a en soi rien d illégitime. C est sans doute la radicalité de la philosophie de Hume qui explique l un et l autre : elle séduit et retient le commentaire français autant qu elle avait choqué et fait réagir la philosophie écossaise en 6. Sur la réception de la philosophie écossaise en Europe, voir Michel Malherbe, «The Impact on Europe», dans The Cambridge Companion to the Scottish Enlightenment, éd. A. Broadie, Cambridge, Cambridge UP, 2003, p

14 REMARQUES PREALABLES 13 train de se faire! Ce qui est en revanche illégitime, c est qu on puisse parfois identifier, non seulement la philosophie écossaise, mais les Lumières britanniques dans leur ensemble à Hume ou plus généralement à un scepticisme qui, loin d être le mainstream du XVIII e siècle anglo-saxon, en est constamment la cible. 3 / L importance qui a été accordée au scepticisme comme à la pensée sociale conduit à négliger la tradition qu on peut dire platonicienne, ou encore stoïcienne en un sens particulier. S il est absolument remarquable que la plupart de ces philosophes se représentent euxmêmes comme des adeptes des sectes philosophiques antiques ce qui montre assez qu ils s accordaient à reconnaître que la philosophie était à la fois une discussion argumentée entre des écoles et un choix de vie intransigeant dans sa radicalité, Hume est l un des seuls, à ma connaissance, à se représenter lui-même comme un sceptique. La représentation dominante est soit le platonisme, soit le stoïcisme «épicurisme» étant l étiquette qui est appliquée, même s ils ne la revendiquent pas, aux adversaires, tel Mandeville. Certes, il y a deux sortes de stoïcisme qui peuvent être repérés par le commentaire et qui correspondent à deux compréhensions de la pensée morale : un stoïcisme à l œuvre (notamment par des thèmes comme la sympathie, ou encore le cosmopolitisme) dans la pensée morale en tant qu elle est une partie de la pensée sociale ; un stoïcisme à l œuvre dans la pensée morale en tant que celle-ci engage une psychologie, une ontologie, une théologie. Ce stoïcisme-ci consiste essentiellement dans la reprise de l intellectualisme et du réalisme socratiques et, dès son installation en Angleterre avec Cudworth, ne craint pas d être associé à un nouveau platonisme, voire un idéalisme (opposé à l «idéisme» sceptique). Le revival idéaliste du XIX e siècle n hésitera d ailleurs pas à voir dans le néo-platonisme de Cambridge une de ses grandes sources avec Berkeley et les autres immatérialistes. Dans la mesure où, depuis les travaux de Lyon et de Pucelle, ces questions, en France, n ont pas été envisagées sur la longue durée qui va du platonisme de Cambridge aux hégéliens anglais, il y a là un programme très riche pour une recherche collective. Une dernière remarque sur un point particulier. Le fait que la tradition «platonicienne» (en un sens très large) soit sous-estimée ou en tout cas négligée a des conséquences sérieuses et doit être mis en rapport avec le fait que le «sentimentalisme» (ou encore le «subjectivisme») est au mieux quelque chose de très surestimé, au pire une simple fiction historiographique. L étiquette «sentimentalisme» permet en effet de rattacher à la philosophie humienne des auteurs qui,

15 14 NOTE DE SYNTHÈSE en fait, adhèrent à des formes plus ou moins révisées du réalisme moral à l antique. Elle conduit à négliger le régime propre du rationalisme qui anime une tradition de la philosophie morale depuis Cudworth jusqu à Reid en passant par Shaftesbury 7. Sous prétexte que ces auteurs refusent le constructivisme lockien qui prétendait appliquer aux notions morales la rationalité mathématique, on a souvent passé sous silence leur vrai rationalisme, celui qui a confiance dans l autorité de la raison, dans sa capacité à être, non pas seulement instrumentale, mais souveraine. Toutes ces discussions, au fond, répètent et transforment la grande controverse qui avait opposé Hobbes à Bramhall, puis Cudworth à Hobbes. On verra leur importance lorsque l interprétation du sens moral donnera lieu, ci-dessous, à une discussion des thèses de Michel Foucault sur l histoire de la subjectivité. 7. Voir La gymnastique du sens moral, part. III, chap. 3, «Jouffroy sur le sens moral et les Écossais». Ce travail provient d une conférence (Aberdeen, 2003) dans le cadre du groupe franco-écossais que dirigent Maria-Rosa Antognazza et Michel Malherbe.

16 2. Origine et développement de la recherche sur le sens commun Au début de ma recherche postdoctorale, je partais du simple constat que deux préoccupations manifestement très présentes dans les philosophies du XX e siècle, celle de l espace public ou d une «communauté de communication», chère à Jürgen Habermas et Karl Otto Apel, et celle, issue de Wittgenstein et de Moore, du langage ordinaire, peuvent trouver, sinon une source, du moins un précédent dans la question du common sense telle que les philosophes du XVIII e siècle britannique, en particulier écossais, l ont posée. La généalogie britannique de la promotion contemporaine du sens commun reste encore largement à l état de programme et il n est pas étonnant que nous ne soyons pas bien équipés pour comprendre les rapports entre l omniprésence de la communauté «communicationnelle» et les questions de la rationalité ordinaire et de la moralité commune. Les travaux francophones, en cette matière, ont été menés principalement en Belgique et en Suisse, et de manière disjointe : d un côté, Gilbert Hottois (Du sens commun à la société de communication, 1989) a engagé une archéologie de la question de l espace public et de la communication à partir du problème classique du common sense ; d un autre côté, Évelyne Griffin-Collart (La philosophie écossaise du sens commun, 1980) et Daniel Schulthess (Philosophie et sens commun chez Thomas Reid, 1983) avaient étudié à partir de Reid la préformation de la question contemporaine du langage ordinaire et de certaines discussions sur le réalisme moral et le réalisme de la perception 1. En mettant aussi l accent sur les Britanniques, en gros de Shaftesbury à Reid en passant par Berkeley, je pensais apporter une contribution 1. Pour une comparaison concise entre Reid et G. E. Moore, voir René Daval, «La lutte contre le scepticisme et l idéalisme», dans son Moore et la philosophie analytique, Paris, PUF, 1997, p. 98 sq.

17 16 NOTE DE SYNTHÈSE historique à des discussions sur le sens commun qui avaient été souvent centrées sur un axe qui va de Kant à Hannah Arendt et Gadamer 2. Il me semblait que la rationalité commune pouvait être comprise autrement que comme un pouvoir de juger ; il y avait, dans cette histoire un élément conceptuel qui pouvait certes être rangé sous la catégorie, sinon du jugement, du moins du préjugé, mais dont l origine était plus ancienne : les notions communes. Car mon ambition était aussi de situer cette question dans une tradition qui est celle, principalement, du stoïcisme, et par rapport à un problème aussi vieux que la philosophie. Ce problème est celui des relations entre la philosophie et la rhétorique. Je voulais ainsi suivre un fil parmi ceux que propose l éditeur de Reid, William Hamilton, dans sa dissertation sur les origines du common sense 3, et reconstituer son histoire britannique à partir d une de ses sources anciennes. Je suis désormais conscient du caractère limité j aimerais pouvoir dire «précis» de cette recherche, puisque ce que j appelle «la conception stoïcienne du sens commun» se réduit au fond à l usage du concept de prolepse ou notion commune, et ne donne pas lieu à une exploration étendue qui aurait alors dû prendre une autre forme, celle d une recherche en histoire de la philosophie ancienne, qui exige d autres compétences et qui a été récemment bien avancée 4. Dans le document principal qui est aujourd hui présenté, Sens commun et sens moral, l examen de l usage moderne du concept de prolepse apparaît surtout dans la première partie consacrée au sens commun et à sa «rhétorique». Une thèse de l ouvrage est en effet que le concept de prolepse fournit l argument essentiel du recours au sens commun. Une présentation plus générale de l éthique stoïcienne envisagée essentiellement à partir d Épictète et sa réapparition dans l école du sens moral sont versées dans la seconde partie et rattachées à une autre problématique, celle de la «gymnastique». 2. Ces deux axes se croisent, comme le montrera Claire Fourny, dans la thèse qu elle prépare à Paris 1 sur le sens commun chez Kant et les Écossais. 3. «On the Philosophy of Common Sense», dans The Works of Thomas Reid, vol. II, 6 e édition, Édimbourg, L important travail de Danielle Lories, Le sens commun et le jugement du phronimos. Aristote et les stoïciens (Louvain, Peeters, 1998) est présenté et discuté sommairement dans l avant-propos de Sens commun et sens moral.

18 ORIGINE DE LA RECHERCHE SUR LE SENS COMMUN 17 C était d abord sous la forme d une collaboration avec Emmanuel Cattin sur l éthique d Épictète 5, puis dans une recherche collective sur le moral sense 6, que mon intérêt s était porté sur ce concept de prolepse qui est mieux connu sous d autres noms : semence de vérité, notion commune, préjugé enfin au sens positif que le terme a notamment sous la plume de Gadamer, qui cependant, dans Vérité et Méthode, non seulement sous-estime, mais déprécie l histoire stoïcienne du sensus communis 7. Le modèle stoïcien en éthique ne s arrête pas à Descartes pour être miraculeusement redécouvert bien plus tard par Michel Foucault. L action de la conception stoïcienne (en particulier du stoïcisme impérial, qui s attarde sur les relations entre la raison et la communauté, le gouvernement de soi et le gouvernement des autres) est continue au XVIII e siècle et prépare, notamment dans la philosophie morale dite intuitionniste, de Shaftesbury à Reid, et notamment chez Hutcheson et Adam Smith, la conception contemporaine de la «subjectivation». À la suite d un premier travail sur «Éthique et morale», réalisé en 1995 à la demande de Denis Kambouchner pour les Notions de philosophie 8, il m est progressivement apparu que la généalogie moderne des «techniques de subjectivation» chères à Michel Foucault n est pas achevée et que son concept même mérite d être critiqué, y compris sous la forme, à bien des égards nouvelle, qui lui est donnée dans le cours sur L Herméneutique du sujet qui a été publié en Manuel d Épictète, traduction et annotation par Emmanuel Cattin, introduction et postface par L. Jaffro, Paris, GF-Flammarion, Le Sens moral. Une histoire de la philosophie morale de Locke à Kant, dir. L. Jaffro, Paris, PUF, Débats philosophiques, Cet ouvrage collectif est issu d une journée d études que j avais organisée en 1999 dans le cadre du Centre d histoire de la philosophie moderne du CNRS, dir. Y. C. Zarka. 7. Vérité et Méthode, trad. complétée par P. Fruchon, J. Grondin et G. Merlio, Paris, Seuil, 1996, p Cette étude est jointe au dossier parmi les Varia, part. II ; elle est ici suivie d une note inédite sur «Paul Ricœur et la raison pratique» qui provient du colloque «Rationalités contemporaines» organisé par Emmanuel Cattin à l Université Blaise Pascal en 1997 et 1998, et dans lequel je discute pour elles-mêmes, et de manière plus critique, les vues de Ricœur qui étaient très présentes dans «Éthique et morale». 9. L Herméneutique du sujet, éd. F. Gros, Paris, Gallimard et Le Seuil, 2001.

19 18 NOTE DE SYNTHÈSE Cette question devait venir en dernier dans l ordre de mon travail : après l étude du sens commun, celle, si l on peut dire, du sens de soi. Je reviendrai plus loin dans la présente note de synthèse sur cette partie de la recherche principale. Rhétorique et prénotions Une hypothèse qui reste à l horizon du travail sur le sens commun est que les deux questions contemporaines de la vie ordinaire et de la communication sont les dernières aventures de l argument de la prolepse, qui n a cessé d animer la philosophie dans son histoire, parce qu il est un de moyens principaux et les plus subtils que la philosophie a utilisés pour penser son rapport à la rationalité commune, c est-à-dire à la rationalité d un auditoire. C est ici que se situe l articulation précise entre la question du sens commun et la question des rapports entre rhétorique et philosophie. Dès son origine, la philosophie a si profondément assimilé le modèle rhétorique de l allocution qu elle a conçu l opinion comme l ensemble des préconceptions d un public ou des interlocuteurs. Certes, simultanément, la philosophie se proposait de s opposer à l opinion comme la sagesse à une folie à laquelle elle n avait, apparemment, rien à dire. Mais il reste que, notamment dans la tradition stoïcienne dont l importance est souvent sous-estimée, cette folie de l opinion est aussi un pressentiment de la rationalité que seule la philosophie est capable de dégager correctement. Je reprends ainsi l examen de certaines intuitions de Shaftesbury qui, dans son travail philologique sur Épictète, avait vu que la prolepse, anticipation commune du savoir, est d abord essentiellement la préconception d un interlocuteur que le philosophe harcèle ou ménage selon l économie de la diatribe. Dans cette conception qui est la plus classique, la prénotion est cette opinion qui est préalablement celle de l auditoire et dont l orateur doit se servir comme d un tremplin pour faire admettre son argument. Ici, le sens commun est simplement la rationalité commune du public. Il s agit bien d une rationalité, même si elle est confuse, puisque l orateur ne peut faire autrement que de supposer une capacité de compréhension de la part de son auditoire. Si les prénotions n étaient que des préjugés butés, hostiles et incapables de progrès, il devrait passer son chemin.

20 ORIGINE DE LA RECHERCHE SUR LE SENS COMMUN 19 Dans le cours de mon enquête sur les usages modernes de la prolepse, je souligne que la prolepse n est pas seulement l anticipation par l auditoire, mais aussi une anticipation par l allocution. Il ne s agit pas seulement, ici, de la conséquence de l adaptation de l orateur à son public, même si cet aspect est important. Car il est vrai que si, pour se faire entendre, l orateur tient le plus grand compte des préconceptions de ceux à qui il s adresse non nécessairement pour les conforter, plutôt pour les exploiter et éventuellement les retourner, son allocution fait alors dans une certaine mesure sienne ces préconceptions. Mais l essentiel n est pas là. Il y a encore un autre rapport entre l allocution et les prénotions : la manière dont des prénotions morales sont attachées de manière interne à l allocution en tant que telle. Lorsque je m adresse à un public, j atteste dans cette allocution même des normes de nature morale. C est du moins ce que les stoïciens ont objecté aux épicuriens afin de réfuter leur dénégation de la sociabilité naturelle. Si on entend par préconception morale une anticipation, par exemple, des notions de juste, de devoir, ou de communauté, il y a des préconceptions morales dans l auditoire auquel l orateur s adresse et il doit en tenir compte, y compris pour les redresser si c est nécessaire ; mais il y aussi des préconceptions morales qui sont attachées à l allocution même de l orateur et il doit s en rendre compte si jamais il est tenté par une forme de scepticisme à leur sujet. L essentiel de ma recherche sur le sens commun a pour but de repérer certaines applications modernes de cet argument et de les apprécier. Ce que j ai appelé les préconceptions de l auditoire et les préconceptions intrinsèquement attachées à l allocution sont des choses distinctes cette distinction n est pas toujours explicite dans ma Rhétorique du sens commun, mais elles sont évidemment liées, dans la mesure simplement où allocution et auditoire ne vont pas l un sans l autre. On peut présenter les choses de manière peut-être plus claire en disant qu il y a une double présupposition. Par exemple, une certaine bienveillance, d un côté, est attendue du public par celui qui s adresse à lui ; une certaine bienveillance est aussi supposée chez l orateur, pour autant qu il s intéresse au public. Certes, ces formes de bienveillance peuvent être contestées ou être très éloignées de ce qu est la bienveillance correctement comprise ; c est pourquoi il ne s agit que de prénotions, et non nécessairement de notions correctement comprises. Le passage d une situation de simple allocution à une véritable discussion ne modifie pas fondamentalement les choses. La dialectique que pratique Socrate avec ses interlocuteurs comporte elle aussi cette

21 20 NOTE DE SYNTHÈSE double présupposition. Il y a des opinions et des dispositions qui sont présentes chez les interlocuteurs et dont Socrate et en réalité chaque interlocuteur peut se servir pour faire progresser l argument ou qu il doit parfois réfuter ; il y a aussi des opinions et des dispositions qui sont attachées à l exercice même du dialogue, par exemple la nécessité de soigner le choix des exemples, de parler chacun à son tour, tout un ensemble de règles qu on dira plus tard pragmatiques et qui relèvent d un mixte de logique et de politesse. Il revient à Leo Strauss d avoir thématisé l assimilation philosophique du modèle rhétorique en insistant surtout sur les préconceptions de l auditoire, avec l étude de ce qu il appelle l art d écrire des philosophes, qui est l ensemble des procédures de dissimulation, d oblicité, de protection, employées par la philosophie pour habiter pacifiquement la rationalité commune et la communauté politique. J ai pris au mot, dans mon étude intitulée «De l art d écrire au sens commun», la référence de Strauss à la rhétorique des Anciens et j ai essayé de montrer comment la «nouvelle rhétorique» de Perelman permet de revoir le dosage entre protection et éducation qui est habituellement au profit de la protection dans le commentaire straussien. C est bien une sorte de critique de la conception straussienne de l art d écrire ou, en tout cas, de son interprétation orthodoxe, puisque j essaie de montrer que la complaisance à l égard des préjugés du public n est pas pure protection, mais cache un souci de convaincre qui est une sorte d anticipation intrinsèquement attachée à l allocution philosophique 10. Cette question de l art d écrire chez Leo Strauss avait été l objet, en 1998, d une collaboration entre le Centre de philosophie du droit de Bruxelles, le pôle philosophie du Laboratoire de recherche sur le langage de l Université Blaise Pascal et le Centre d histoire des systèmes de pensée moderne de Paris 1. L ouvrage qui est issu en 2001 de ce travail examine l œuvre de Strauss et pense à partir d elle les stratégies d exposition et de dissimulation de la philosophie. Les contributions mesurent la portée de l hypothèse d un «art d écrire oublié», à propos d œuvres que Leo Strauss a commentées, comme celles de Platon ou des 10. Pour une discussion de cette thèse, voir Jean-Pierre Cavaillé, «L art d écrire des philosophes», Critique, 631 (1999), p

22 ORIGINE DE LA RECHERCHE SUR LE SENS COMMUN 21 philosophes médiévaux juifs et musulmans, et celles de Modernes, tel Machiavel ; mais on a évalué également la fécondité et les limites de cette herméneutique pour des textes dont Strauss n a pas traité. Ont été présentées aussi bien des contributions sur la philosophie politique de Strauss et sa philosophie de l histoire de la philosophie, que des études plus ouvertes sur la question de la «double vérité» ou sur les stratégies de l écriture philosophique 11. Leo Strauss s est malheureusement arrêté devant un phénomène qui choquait profondément sa conception élitiste de l éducation libérale. Il s agit, dès le début du XVIII e siècle, et notamment avec George Berkeley (comme l a souligné Geneviève Brykman dans son Berkeley et le voile des mots, 1994), de la promotion du sens commun contre la philosophie, et de l inversion complète qui rend le sens commun sage et la philosophie folle. On peut dire que la conception contemporaine de la rationalité commune est largement tributaire de cette inversion qu accomplit et réfléchit en particulier l école philosophique écossaise au XVIII e siècle, tout particulièrement, mais selon des modalités complètement opposées, avec Hume et Reid 12. Par ailleurs, on peut considérer que Habermas et Apel ont fait revivre la deuxième sorte de prénotions, celles qui sont attachées intrinsèquement à l allocution, quand ils ont entrepris l un et l autre de réfuter le «solipsisme méthodologique», ou la perspective «monologique», ou encore, plus simplement le scepticisme, en s appuyant sur des normes auxquelles doit se soumettre toute discussion. C est pourquoi, au terme de mon enquête, la thèse d une unité d origine des deux questions contemporaines de l ordinaire et du communicationnel prend une forme plus précise : il s agit de montrer comment Thomas Reid, à la suite de Shaftesbury et de la tradition stoïcienne, a conçu le cœur de l argumentation pragmatique qui, selon K. O. Apel et J. Habermas, atteste l existence de ces normes de la communication qui doivent être aussi les normes de toute communauté et qui sont suppo- 11. Leo Strauss : Art d écrire, politique, philosophie, éd. L. Jaffro, B. Frydman, E. Cattin et A. Petit, Paris, Vrin, Tradition de la pensée classique, Je dois beaucoup à l ouvrage classique de D. F. Norton, David Hume. Common- Sense Moralist, Sceptical Metaphysician, Princeton, Princeton UP, 1982.

23 22 NOTE DE SYNTHÈSE sées trouver leur accomplissement dans l organisation démocratique 13 ; et, simultanément, il faut montrer que le maître-argument s appuie sur une promotion de la rationalité commune qui n est plus l autre de la philosophie, ni non plus seulement son arrière-plan, mais le milieu à partir de quoi elle se développe. J entends donc souligner l importance de l argument de la prolepse pour la compréhension de la promotion de la vie ordinaire et, également, pour l appréciation de l argumentation pragmatique à laquelle a recours l éthique de la discussion. Une clarification : trois groupes de prolepses Je crois utile de proposer une présentation plus détaillée des prénotions dont, selon la perspective rhétorique qui était la mienne jusqu à présent, j ai distingué deux sortes, prénotions de l auditoire et prénotions de l allocution. Une typologie plus détaillée permettrait peut-être, à l avenir, d y voir plus clair. Il y aurait au moins trois groupes de prolepses morales, entre lesquels les relations sont étroites, mais qu on doit essayer de distinguer : 1 / Les prénotions morales données dans un auditoire ou, plus largement, un public, ou encore une communauté. Il s agit de préjugés moraux, par exemple sur ce qu il faut entendre par «honneur», qui peuvent être plus ou moins exacts et sont susceptibles d être rectifiés. C est en cela qu ils sont des «anticipations». Par exemple, les romains jeunes et riches qui viennent écouter le maître stoïcien ont une prénotion de ce qu est le bien, mais ils l illustrent par une casserole de valeur. Ils utilisent le terme «bien» et en ont une certaine compréhension, même si cet usage et cette compréhension restent très défectueux. La diatribe d Épictète ou la dialectique de Socrate peuvent retourner cette compréhension et la rediriger correctement, pour autant que les interlocuteurs acceptent d entrer dans une discussion philosophique. Le défaut de la prénotion ne se manifeste qu au plan de l application, c est-à-dire chaque fois que la prénotion est mobilisée sur un cas particulier. Un exemple dans les Entretiens d Épictète : 13. Ma discussion ne va pas jusque là ; je m arrête à l examen de l argument si je puis dire «anti-sceptique» qui est commun à Apel et Habermas.

24 ORIGINE DE LA RECHERCHE SUR LE SENS COMMUN 23 Juifs, Syriens, Égyptiens, Romains se contredisent, non pas sur le fait que la sainteté doit être honorée par dessus tout et recherchée en toute circonstance, mais sur la question de savoir s il est conforme ou non à la sainteté de manger de la viande de porc 14. Le différend ne réside pas dans la prénotion de la sainteté envisagée en elle-même, mais se situe au plan de l application ou de l usage. Il n est pas de préjugé moral qui soit à ce point faux qu il n entretienne un certain rapport d anticipation avec les principes tels qu ils devraient être correctement mis en œuvre. C est bien une forme d optimisme qui postule l anticipation par l opinion commune de la perfection que peut seule procurer une vie philosophique. Je reprends un autre exemple que j ai donné dans le chapitre sur Vauvenargues de La rhétorique du sens commun : Ceux qui font des métiers infâmes, comme les voleurs, les femmes perdues, se font gloire de leurs crimes, et regardent les honnêtes gens comme des dupes : la plupart des hommes, dans le fond du cœur, méprisent la vertu, peu la gloire 15. Vauvenargues sous-entend que cette gloire est comme un premier degré vers la vertu, un premier souci des autres, même s il est négatif. 2 / Les prénotions intrinsèquement attachées à l existence quotidienne, à la pratique ordinaire et à l usage du langage. Nous avons ici affaire à autre chose, puisque si on réduit les prénotions ce qui est intrinsèquement attaché à la pratique et à la communication, on doit obtenir un noyau de croyances irrésistibles, pour parler comme Reid, ou de présuppositions pragmatiques, pour parler comme Habermas et Apel, dont on peut être plus ou moins conscient et qui sont susceptibles d être suivies de manière plus constante. Ce sont bien aussi des «anticipations», mais d une autre manière que les prolepses du groupe précédent. Ici, il ne s agit pas d une préfiguration imparfaite, voire confuse, sinon fausse, d une notion dont la philosophie seule peut déterminer l application exacte ; mais au contraire d une anticipation exacte et comme instinctive de ce que la philosophie peut éclairer, mais non inventer. Il n y a pas de défaut dans l application de la prénotion, 14. Entretiens d Épictète, I, 22, 4, trad. J. Souilhé, 2 e édition, Paris, Les Belles Lettres, 1975, p Œuvres de Vauvenargues, éd. D.-L. Gilbert, Paris, Furne et C ie, 1857, p

25 24 NOTE DE SYNTHÈSE mais uniquement un manque d explicitation. Par exemple, Reid soutient que le sens commun rejette la critique humienne du moi substantiel pour autant qu il croit de manière irrésistible qu il ne peut y avoir de qualité qui ne réside dans un sujet. 3 / Les prénotions qui persistent dans la critique philosophique la plus radicale, par exemple les principes que le sceptique ou le nihiliste prétendent nier, mais dont ils ne peuvent eux-mêmes se débarrasser parce qu ils sont attachés intrinsèquement à toute communication, y compris l allocution philosophique. On retrouve ici les croyances irrésistibles du groupe précédent ; mais elles se manifestent maintenant dans l activité philosophique elle-même sous la forme de principes incontestables. Je reprends l exemple de ce que dit Vauvenargues au sceptique : Vous croyez que tout est problématique ; vous ne voyez rien de certain, et vous n estimez ni les arts, ni la probité, ni la gloire ; vous croyez cependant devoir écrire, et vous pensez assez mal des hommes pour être persuadé qu ils voudront lire des choses inutiles, que vous-mêmes n estimez point vraies. Votre objet n est-il pas aussi de les convaincre que vous avez de l esprit? Il y a donc, du moins, quelque vérité, et vous avez choisi la plus grande et la plus importante pour les hommes : vous leur avez appris que vous aviez plus de délicatesse et de subtilité qu eux 16. L idée que la volonté de convaincre l auditoire atteste par elle-même un certain engagement en faveur de la vérité ou encore du bien de cet auditoire se rencontre également dans cet argument (c est mon exemple favori) que les Entretiens d Épictète adressent à Épicure : Pourquoi allumes-tu ta lampe, pourquoi travailles-tu pour nous et écris-tu tant de livres? Est-ce pour que nous ne puissions, nous, ignorer la vérité? Qui, nous? Que sommes-nous pour toi 17? Épicure applique une prénotion morale pour autant qu il se soucie de nous. Dans ce cas, comme dans le groupe précédent, le défaut ne se situe pas au plan de l application de la prolepse ; au contraire, elle est appliquée par le philosophe autant que par le quidam ; le défaut est ici non seulement dans l explicitation insuffisante de cette application, mais surtout dans la dénégation théorique contradictoire. 16. Ibid., p Entretiens d Épictète, I, 20, 19, trad. J. Souilhé, op. cit., p. 78.

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