MÉMOIRE & VIGILANCE EN ISÈRE. Bulletin semestriel de l AFMD Isère Maison des associations - Boîte n 69-6, rue Berthe de Boissieux Grenoble

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1 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 1 Bulletin n 10 1 er semestre 2008 MÉMOIRE & VIGILANCE EN ISÈRE Bulletin semestriel de l AFMD Isère Maison des associations - Boîte n 69-6, rue Berthe de Boissieux Grenoble 18 MOIS Sommaire DANS LES GÉÔLES NAZIES 2 à 4 RÉCIT D UNE VIE 4 à 6 RÉACTION DE MARIE-JO CHOMBART DE LAUWE 7 LA JOURNÉE NATIONALE DE LA DÉPORTATION 7 DOIT-ON HIÉRARCHISER LES GÉNOCIDES? 8-9 LA MÉMOIRE, UN OUTIL D ÉMANCIPATION POUR L AVENIR COMMENT PRENDRE LA MESURE DE LA DÉMESURE? 11 à 13 QUELQUES IMPRESSIONS SUR LES TRACES DE LA MÉMOIRE 14 EXPOSITION DE JOSIANNE CARASSIO 15 DVD LÀ-BAS, MÉMOIRE DES DEPORTES 15 DVD MÉMOIRES DE GRENOBLE 16 Editorial LES MOYENS POUR RELEVER LES DÉFIS par Michel Rahon, Président départemental de l AFMD Les constats L année 2008 débute dans un climat politique et social plutôt glacial. Les tests ADN, le fichier base élèves pour les écoles, la laïcité positive comme l immigration positive, l attaque systématique des services publics, la dérèglementation du travail, les délocalisations d entreprises occasionnant des centaines de chômeurs, la santé dont les coûts deviennent plus élevés et contribuent à la baisse du pouvoir d achat, la justice de proximité qui disparaît, et bien d autres atteintes aux droits fondamentaux engendrent des déséquilibres sociaux, de la précarité et des incertitudes sur l avenir, au sein même du pays des droits de l homme. Sans doute plus pernicieux et plus grave encore, la méthode qui consiste à faire croire que celui qui est différent parce qu il est sans papier, chômeur, SDF, parce qu il n a pas le même système de retraite, les mêmes acquis sociaux, la même couleur de peau, que celui-là est dangereux. Cette méthode qui conduit finalement à faire naître et à entretenir la peur de l autre n est pas digne d un pays comme le nôtre compte tenu de son histoire. Cette peur de l autre est destructrice d une société sereine, démocratique s inscrivant pour l avenir du coté de la solidarité et de la prospérité pour tous. On pourrait nous accuser de sortir de notre rôle en commençant l éditorial de ce bulletin par ce constat social et politique. Il n en est rien, nous sommes et nous restons sur les traces de Marcel Paul et des initiateurs du programme national de la Résistance Marcel Paul, co-fondateur avec le colonel Henri Manhès de cette grande fédération de déportés : la FNDIRP. Alors ministre communiste du gouvernement du Général De Gaulle à la libération, ministre des nationalisations, il a créé un grand service public EDF-GDF. Il l a fait conformément au serment de Buchenwald et de Mauthausen et en respectant le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) Dès la Libération, la mise en œuvre d un programme social et démocratique, issu du CNR, a été la réponse collective et politique forte, pour contrer les idéologies racistes, xénophobes, fascistes, anti-républicaines. Nous sommes les héritiers de ces valeurs, les passeurs de cette mémoire ; ce faisant, nous sommes en adéquation avec les statuts de l AFMD et les orientations de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. C est pourquoi nous avons une opinion sur le monde qui nous entoure, c est pourquoi il est de notre devoir d affirmer cette opinion. Toutes ces questions, à la fois philosophiques et politiques sont essentielles car elles sont au cœur de notre engagement pour les Droits de l Homme, pour la Mémoire de la Déportation, et pour tout ce qui nous permettra, au-delà de nos histoires spécifiques, de construire une conscience universelle de vigilance et de paix. suite p.2 Directeur de la publication : Michel RAHON - Réalisation : Imprimerie GRAFI

2 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 2 Edito Les moyens pour résister, pour relever les défis d aujourd hui suite Ce bulletin N 10 expose les voies sur lesquelles nous, femmes et hommes de conviction et d action, nous sommes engagés : - Continuer à travailler en étroite liaison avec les survivants, ce que nous faisons en organisant les conférences et les témoignages dans les établissements secondaires, répondant au projet des professeurs dans ce domaine afin de mesurer de la démesure des crimes de masses. - Poursuivre le recueil de témoignages de survivants comme celui de Jean Giroud ou comme le récit de vie de Raymond Perinetti car c est aussi avec ces micro-histoires que s écrit la l Histoire. - Etre attentif à tous les travaux permettant une meilleure connaissance de la Déportation en organisant des conférences : - celle du Père Patrick Desbois à Grenoble en début de ce mois d avril - celle proposée dans le cadre de la quinzaine contre les discriminations et le racisme autour du film Il faudra raconter en fin du mois d avril à Seyssins avec la présence de Maurice Cling, déporté à Auschwitz-Birkenau, président national de la FNDIRP jusqu en Soutenir un projet comme celui de l édition du livre Camps en France de Guillaume Ribot, et participer ainsi à l orientation de la Fondation sur les camps d internement en France (sortie du livre le 1 er avril, voir bon de commande joint) - Poursuivre le travail de partenariat avec des associations sur des projets communs comme cela a été le cas avec l AMRDI et les Amis de l ANACR, l APHG, rappeler l esprit de la journée nationale du souvenir de la déportation en Isère afin que l éclatement ou et la dispersion de nos mémoires n ait pas lieu. - Réfléchir et nous interroger ensemble sur la meilleure façon d enseigner cette question de l extermination de masse, trouver les voies et moyens pour apporter du sens à la connaissance de la Déportation (suite de l article de Serge Radzyner). - Porter le cadre de la réflexion en Europe en offrant à Olivier Vallade nos colonnes pour un article sur les mémoires topographiques de la Déportation à Berlin, développer un regard universel et une analyse mondiale sur ce sujet car l histoire de la Déportation c est l histoire de l Humanité. Il s agit donc toujours d acquérir de nouvelles connaissances sur la déportation, construites par les travaux les plus récents des historiens, de les transmettre, quittant par cette démarche l affectif et le superficiel pour le savoir et la profondeur, seul vecteur solide de la formation du citoyen, seule garantie d apprendre aux jeunes à résister et à construire un avenir qui maintienne l homme dans sa dignité. JEAN GIROUD JUIN 1945 Je suis membre d un groupe de résistance régionale et arrêté à Grenoble le 11 Novembre 1943 à 16 ans et demi à la suite de la manifestation Puis je suis transféré en janvier 1944 en wagons plombés durant 3 jours et trois nuits dans des conditions inhumaines déjà connues et racontées jusqu à Buchenwald. Après le passage à la désinfection et à l Effect Kammer, affecté au petit camp en quarantaine, transféré ensuite au block 14 flugel A où régnait une grande solidarité, j ai lié particulièrement amitié avec un camarade dont je n ai jamais perdu le souvenir, Bernard Loisier de Semur en Auxois que j ai revu à notre retour mais qui malheureusement décéda quelque temps après notre retour. J ai travaillé au kommando carrière Stein bruck et au kommando terrasse NAU 1 et 2, au terrassement pour la construction de l usine et du stand de tir pour les essais des armes par les SS. Admis, je ne sais pas comment (mais certainement grâce à la solidarité vu mon jeune âge), admis donc à travailler à l usine dont j ai oublié le nom 1 dans un hall où nous étions à une chaîne de montage de petits moteurs qui devaient servir à l allumage des moteurs de V1 et de V2. Là, au mépris des risques et des menaces, un certain sabotage était organisé, vis mal serrées ou fils coupés. Nous n avons jamais su ou plutôt je 18 mois dans les geôles nazies patriotique contre l occupant allemand. Après avoir passé deux nuits parqués comme des bêtes sous la garde de la Gestapo, au quartier Hoche, une des casernes de Grenoble, nous sommes embarqués dans des wagons à bestiaux depuis le quai militaire de la gare jusqu à Compiègne au camp de Royal Lieu, bâtiment 1. n ai jamais su personnellement si ces moteurs ont vraiment fonctionné. Puis un jour, le 24 avril 1944 à la suite d un alerte, nombreuses depuis quelques jours, on nous fait sortir de l usine pour rejoindre ce que l on appelait le petit bois situé au-dessous de la gare du camp et longeant les barbelés derrière le crématoire et la menuiserie du camp. Nous assistons à la destruction de la gare et malheureusement aussi à la mort des camarades de toutes origines sous les bombes incendiaires et aussi les balles du cordon de garde SS en bordure du petit bois. J ai encore après le bombardement travaillé dans un kommando dans lequel on faisait des travaux aux casernes SS et aussi dans un Kommando Strassen bau où j ai rencontré un camarade du Nord qui demeurait à Lorches et maintenant à Denain. Il s agit d'arthur Santer dont j ai un très bon souvenir de grande fraternité. Puis un jour départ de Buchenwald en convoi. Je crois me souvenir que nous étions environ une centaine, vers une destination inconnue. Après un voyage en wagon habituel parti de Buchenwald en même temps qu un bombardement sur Weimar, je ne me souviens plus de la durée du voyage. 1 NDLR : Nous avons souligné intentionnellement avec des italiques les hésitations de Jean Giroud, qui signalent à la fois le précarité et l authenticité de son témoignage. 2

3 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 3 Nous arrivons au camp de SCHOENNE- BECK où je suis contacté par deux déportés Louis Baille-Barelle qui sera Président départemental de la FNDIRP de l Isère jusqu en Août 1982, date de son décès et par Georges Prieto qui sera Président de la section FNDIRP de Saint-Martin d Hères jusqu à son décès en Après ce séjour très court à SCHOENNE- BECK, je ne me souviens plus comment nous partons et après un voyage pas très long, nous arrivons en rase campagne dans un petit camp encore non terminé sous le froid glacial, qui se nommait Tart-Mun. Aussitôt des camarades sont contraints de rester dehors pour poser les barbelés de clôture. Les gardes sont des anciens soldats de la Wehrmacht encadrés par des SS. Le lendemain, départ pour un lieu de travail. Appel sur appel, après une marche d environ un kilomètre, nous arrivons au pied d un immense chevalet comme celui des mines du Nord et nous sommes introduits dans un ascenseur qui descend à grande vitesse jusqu à 500 mètres dans une ancienne mine de sel avec de très grandes galeries, où pourrait passer un camion et aboutissant dans un immense hall très haut où est installée une chaîne de montage d avions de chasse. Parmi nous il y a quelques civils allemands. Lorsqu il y avait alerte en surface, une lampe rouge s allumait à l entrée du hall. Il y en avait souvent car Magdebourg n était pas loin. Plusieurs fois pendant le poste de travail, des explosions ébranlaient l air et une poussière intense envahissait le hall. Les explosions provenaient de huit cents mètres c'est-à-dire trois cents mètres plus bas que nous où des prisonniers de guerre russes étaient employés à extraire le sel. Nous les croisions parfois auprès de l ascenseur. Après quelques jours, j ai lié camaraderie avec un déporté de Paris, Maurice Plane et également avec un autre camarade dont j ai gardé en souvenir que le prénom Pierrot qui était de la Nièvre ou des Deux Sèvres. Puis si mes souvenirs sont exacts, courant avril, nous sommes repartis pour SCHOENNEBECK où nous arrivons en pleine évacuation ou plutôt tentative car plusieurs fois, nous avons rompu les rangs et sommes retournés jusqu aux baraques. Finalement sous la menace, encadrés par les SS armés, vers le soir la colonne s ébranle. Nous entendons au loin vers Magdebourg le bruit des camions et aussi des chars alliés. Entre le camp et l Elbe, quelques déportés parviennent à s échapper de la colonne en se cachant dans les fossés. Ils seront libérés le lendemain par les alliés. Certains sont abattus par les gardes SS, d autres sont repris. Après le franchissement de l Elbe par la colonne, les allemands font sauter ce pont pour ralentir l avance des alliés. Notre colonne est encadrée par les SS qui, mitraillette au bras nous escortent avec force cris et aussi coups de pied pour nous faire avancer jusqu au lever du jour où nous avons été cachés dans un bois de sapins. Cette marche a duré trois semaines et cela pratiquement sans nourriture : un morceau de pain et de margarine ersatz ou alors, c était le printemps une patate arrachée en vitesse au sillon du champ en bordure de route au risque de sa vie d ailleurs. Quelques uns ont été abattus pour ce larcin car il fallait faire vite pour sortir de la colonne. Au bout de quelques jours, certains ont dû ralentir malgré les coups, à bout de force, tomber une fois, deux fois puis rester au bord du chemin. La marche continuait et quelques instants après on entendait le claquement d un coup de feu. Nous comprenions de quoi il s agissait. Nous avons passé entre autres toujours selon mes souvenirs par Solingen, Postdam, Parchim, où tombaient les obus russes et américains. Notre colonne marche comme cela pendant 20 jours, marche uniquement la nuit. Un jour nous avons été enfermés dans un hangar en planches en rase campagne. Sur le soubassement en ciment de cette bâtisse, les gardes SS ont installé des boîtes en fer et ont tiré au fusil sur ces cibles. Les balles traversèrent les minces planches, à l intérieur les projectiles ont atteint plusieurs déportés, 2 ou 3 ont été tués. Les nuits étaient très fraîches et nous avions en tout et pour tout sur nos habits rayés une simple et mince couverture en ersatz. Sans hygiène et sans eau, pour se laver, les poux de corps sont vite apparus dans nos tenues rayées. Sur la fin du parcours, nous avons eu la visite d un camion de la Croix rouge Internationale. Nous avons eu un petit paquet de rations de l armée américaine dans lequel il y avait plus de cigarettes que de nourriture, et là, au mépris du danger nous nous sommes permis de narguer nos gardes car nous avions des cigarettes et eux n avaient plus rien. Ils ramassaient discrètement les mégots que nous jetions et avaient des regards d envie sur nos biscuits de soldat et les boîtes de conserves. ENREGISTREMENT DES ARRIVÉES À BUCHENWALD On sentait un relâchement, mais malgré tout, au cours des marches des nuits suivantes, nous entendions encore en fin de colonne le coup de feu significatif. Encore un camarade qui ne reverrait pas la France. Sur le parcours nous croisions des civils en exode. Certains à pied d autres en voiture et beaucoup avec des charrettes tirées par des chevaux. Une partie se dirigeait vers l Est, d autres vers l Ouest. La route était mauvaise, parfois des trous de bombes mal comblés rendaient difficile le passage des véhicules de l armée allemande qui devaient être tractés par des tanks en attente de l autre côté de l obstacle. On croisait des soldats allemands avec des brassards blancs, sans arme, d autres dans le sens contraire avec tout leur armement, fusil et grenades à la ceinture. Malgré notre fatigue, nous étions à bout de force, des loques humaines, nous comprenions bien que la fin de nos souffrances était proche, ce qui nous donnait un sursaut de courage pour tenir encore debout. Un soir au lieu de reprendre la marche forcée, nous avons été parqués dans un bois. Il y avait des soldats de partout. Des feux, on voyait brûler des papiers. Des jeunes SS ont incendié une voiture amphibie qui contenait des livres et des munitions provoquant des explosions et une lueur immense. Morts de fatigue, nous avons tous dormi à même le sol à l intérieur du cercle de gardes SS, comme d ailleurs pendant toute cette période. Le matin au réveil, le grand calme, le vide même. Nos gardes avaient disparu. Les gardes, surtout les chefs, avaient laissé leurs tenues SS sur place étaient partis sans doute avec des effets civils. Nous étions libres Par petits groupes nous avons quitté le bois où nous avions passé la nuit. Un peu plus tard, nous avons aperçu un soldat qui barrait la route. Au premier abord, nous avons pensé c est un Allemand et nous nous sommes précipités dans un fossé. Puis après son passage nous avons constaté qu'il s agissait d un Américain suivi par une jeep qui circulait au milieu de la route. 3

4 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 4 Nous avons couru vers eux et ils nous ont fait comprendre qu il fallait encore marcher quelques kilomètres. Après avoir marché une heure environ, notre groupe a trouvé un cantonnement fait d immenses toiles de tentes. Nous avons été pris en charge par des infirmiers et hébergés sous ces toiles où l on nous a distribué un potage chaud. Le lendemain dans des camions militaires nous avons été transportés dans les casernes Adolf Hitler à Schwern et pour la première fois depuis dix-huit mois nous avons couché dans des lits avec des sacs de couchage. Nous avons aussi mangé un peu de ravitaillement reçu. Je crois, si mes souvenirs sont justes que nous avons passé deux nuits dans ces lieux. JEUNES SURVIVANTS APRÈS LA LIBÉRATION DE BUCHENWALD Ensuite toujours en camions militaires anglais et canadiens, nous avons été transportés en plusieurs étapes jusqu à la frontière hollandaise Kevelmer. C est là aussi que pour la première fois depuis dixhuit mois nous avons mangé une tranche de pain blanc avec un peu de beurre et de la charcuterie accompagné d un petit verre de vin. Nous avons couché dans une ancienne usine désaffectée et aménagée en dortoir. Puis en chemin de fer nous avons traversé la Hollande, la Belgique pour arriver à Lille centre de rapatriement. Pour mon compte personnel, je suis reparti en train de Lille, contournant Paris sans arrêt. Puis Dijon où j étais passé lors de mon transport pour Compiègne en J avais fermé la boucle de cet affreux voyage et malgré notre joie du retour, nous avions encore gardé méfiance envers les gens qui nous parlaient au passage dans les gares. Je suis arrivé à Grenoble le 24 mai 1945, j avais passé dix-huit mois dans les geôles nazies, dix-huit mois volés à ma jeunesse, à ma vie Jean Giroud Matricule Chevalier de la Légion d honneur Récit d une vie Raymond Perinetti, médaillé de la Résistance avec rosette, chevalier de la Légion d honneur Ecrire cet article sur mon père, même 17 ans après son décès n est pas un exercice facile. Au-delà des actes j'aimerais faire comprendre l'homme qu'il était. Des confidences échappées, des discussions rares mais précieuses, ses mémoires écrites quelques années avant sa disparition, un dialogue trop tôt interrompu, puis après sa mort les conversations avec ses amis les plus proches, la lecture de documents, de livres m'ont permis de connaître son parcours. Mais ce qui me parait essentiel c'est ce qu'il était profondément, la part de lui que peu de personnes ont vraiment connue, ainsi que l'a dit Pierre Fugain lors de ses obsèques "le Raymond Perinetti que tout le monde connaît, que beaucoup ont craint, que tous ont respecté et que ses camarades ont aimé le personnage que l'histoire de notre région retiendra n'est pas que ce grand homme. Ce monolithe de fermeté et de rigueur dont l'œil bleu était souvent d'acier, était aussi, et j'allais dire surtout un homme de cœur, un sentimental à la larme facile que ses origines latines rendaient plus tendre encore". Evoquer uniquement la période de la Résistance serait terriblement réducteur, il y eut un avant et un après, complémentaires et essentiels. Il était homme de convictions, de fidélité et de passions. C'est dans les premières années de sa vie, en raisons des épreuves de sa jeunesse, que vont s'inscrire durablement les idées qui ne le quitteront jamais bien que des analyses sans complaisance lui permettront de porter sur l'histoire et les événements un jugement libre de tout conformisme et de tout opportunisme. Il naît le 22 octobre 1911 dans une famille d'ouvriers du Val d'aoste. Son père, blessé en 1917 dans l'armée italienne, mort en 1922 des suites de ses blessures, avait milité avant sa mobilisation dans les rangs du Parti socialiste italien et approuvé en 1919 son adhésion à la III e internationale, un "rouge" comme le qualifiaient les gens de son village Caravino. La mort de son père va entraîner une existence encore plus précaire et en octobre 1924, quand son frère de 18 ans, maçon à Grenoble, décède d'un accident du travail, avec sa mère et sa sœur il quitte pour toujours ce village où il a vécu ses premières injustices pour s'installer à Grenoble auprès d'un de ses six oncles, tous maçons. Aide maçon, puis apprenti peintre, à partir de 1926, mon père suit les cours du soir de l'école d'art industriel de la rue Lesdiguières. Après un passage éclair et décevant dans un groupe d'anarchistes italiens, il prend contact avec des communistes et adhère en 1927 aux Jeunesses communistes et à la C.G.T.U. En 1930, il devient secrétaire du syndicat des peintres affilié à la Fédération unitaire du Bâtiment. Il milite surtout dans les Jeunesses, et les organisations sportives et très rapidement y assume des responsabilités. 4

5 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 5 En 1932 il adhère au Parti communiste, en 1935 devient membre du bureau régional. En 1936 il joue un rôle important dans les grèves du Bâtiment et les négociations qui s'en suivirent. Longtemps il utilisa le pseudonyme de Raymond, dont il fera son prénom, (il s'appelait Rémo), précaution nécessaire jusqu'à sa naturalisation le 6 avril En décembre 1938 il remplace Gaston Charreton, secrétaire de l'union locale de Voiron, qui devient secrétaire général de l'u.d.c.g.t quand Georges Sandra est assassiné. Son passé de luttes politiques et syndicales sera le ferment naturel de son engagement dans la Résistance. En août 1939 le pacte germano-soviétique, entraîne une répression presque immédiate des militants, dès septembre certains sont emprisonnés, d'autres mobilisés. Ceux qui restent sont plus ou moins livrés à eux-mêmes mais cherchent à agir. L'une de leurs premières préoccupations est de sortir de la Bourse du travail et des sièges du PC, partout ou c'était possible, les machines à écrire, les ronéos, les stencils matériel qui servira pendant des mois à tirer, dans la clandestinité, journaux et tracts. La dissolution du PCF par le gouvernement le 26 septembre 1939 déclenche une nouvelle répression. Avec Paul Billat, puis André Dufour il s'attelle à la reconstruction du PC dans la clandestinité. Le 9 novembre dans un café où se retrouvaient les dirigeants communistes de la CGT, il est arrêté, avec les frères Dufour, Duchêne trésorier fédéral, Chanéac responsable du textile, Louise Beau, Robert Buisson. Inculpés de "tentative de reconstitution d'un parti adhérant à la III e internationale", internés à la vieille prison St Joseph à Grenoble ils connaîtront l'inactivité, le froid, la promiscuité avec des droits communs ainsi qu'avec des habitants moins pittoresques, les puces et les punaises. Les interrogatoires ne menant à rien ils sont remis à la justice militaire et se retrouvent à la prison Saint Paul à Lyon, plus ou moins oubliés. Au moment de la débâcle, transfert à Aix en Provence à la caserne Forbin puis retour à Lyon à la prison de Montluc, finalement le tribunal militaire de Lyon renoncera à l'accusation et le 27 août 1940 ils sont libérés. Il renoue des contacts, reprend le travail clandestin, mais suite à de nouvelles publications du TA et de tracts le 30 novembre 1940 la police rafle à Grenoble, Vienne, Bourgoin 48 militants communistes et syndicaux et les envoie moisir à Fort Barraux. 1 ER MAI 1946 À GRENOBLE En octobre 1941, avec plusieurs militants, il est transféré au camp de Saint Sulpice la Pointe (Tarn). Il est désigné comme responsable du parti dans sa baraque. La vie y est supportable, des cours organisés par des enseignants internés au camp vont lui permettre de perfectionner son français mais début 1942 un décret l'ayant déchu de la nationalité française, il est transféré au camp du Vernet (Ariège), avec les étrangers, dont de nombreux anciens combattants des Brigades Internationales. Classé dangereux, il est soumis à une surveillance très stricte, n'étant jamais envoyé au travail en dehors des limites du camp. Noël 42! Le pire qu'il ait connu dira t-il plus tard. Cette nuit là deux anciens des Brigades n'en pouvant plus se sont pendus. Le lendemain, à son réveil il retrouve son voisin du lit d'en bas, ancien capitaine de l'armée républicaine espagnole avec qui il avait l'habitude de discuter dans le noir, inerte, glacé, mort dans la nuit sans un mot! Et surtout, dans un des sous camps du Vernet, l arrivée de centaines de familles de juifs étrangers mais aussi français. Les détenus fabriquaient de petits jouets qu'ils donnaient aux enfants à travers les barbelés, un jour de février des camions avec des GMR vinrent chercher ces familles, femmes, vieux, enfants, comme ce bambin de 3 ans qu'un GMR enleva de son tas de sable pour le mettre dans le camion. Il n oubliera jamais cette image, songeant souvent après la guerre, quand le sort épouvantable des Juifs fut connu, à ce petit garçon et à sa terrible fin, bien plus tard il écrira un déchirant et beau conte de Noël évoquant cette tragédie. Le moral des prisonniers tombait au plus bas, les conditions de vie dégradées, la nourriture très mauvaise, (de COLLECTION PETERS 92 Kilos il passe à 62), on venait chercher des gens et des bruits alarmants parlaient de leur déportation en Allemagne, des consignes disaient de partir. Il réussit alors à s'évader en solitaire le 12 février Une permission de 3 jours pour une supposée grave maladie de sa mère lui permet de venir à Grenoble accompagné d'un gardien pas très futé mais armé. Ne pouvant lui fausser compagnie à Grenoble par crainte de représailles contre sa famille, c est à Toulouse qu il déjoue son attention mais ne trouvant pas son contact il revient alors dans la région grenobloise et se réfugie à Malleval. Il n'y resta qu'un mois et demi, le temps d'y organiser, avec son vieux camarade Paul Billat et le jeune Lambert, le premier maquis F.T.P. de l'isère. En avril 1943, il est affecté à Saint- Étienne au commandement militaire des F.T.P. de la Loire dont il fut l'un des principaux organisateurs. En juillet, il est nommé commandant inter-régions, pour la Loire, le Rhône, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. Le 9 novembre, il dirige personnellement l'opération contre la prison Bellevue de Saint-Étienne, évasion de trente-deux détenus politiques, laissant hélas plusieurs camarades grenoblois, dont il ignorait la présence, et qui seront déportés après l'insurrection de la centrale d'eysses où ils avaient été transférés. Au mois de décembre, il est appelé à l'étatmajor des F.T.P. de la zone sud, et à partir de cette date, représente les F.T.P. au comité du Front national jusqu'au 15 mai 1946, où vingt de ses vingt-trois membres furent arrêtés par la Gestapo à Lyon. 5

6 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 6 Lui, est arrêté à Villeurbanne avec Lambert et Favoriti puis relâché ayant pu donner le change sur son identité. Après quelques jours dans une planque à Villeurbanne, il est envoyé "au vert" dans le maquis de l'azergues (monts du Lyonnais) mais étant l'un des 3 rescapés de la rafle sorti indemne de l'école de santé où sévit la Gestapo il est suspect auprès de ses camarades et placé sous une étroite surveillance. Le 15 août, le véritable traître démasqué, il est désigné, pour prendre le commandement du camp du Chamelet sous le pseudonyme de commandant Brun. Dans les derniers jours d'août avant la libération de Lyon, il est appelé à remplacer le colonel Lepetit (André Tourné), blessé, et pénètre à Lyon à la tête du 1er régiment du Rhône des FTP en qualité de colonel. Le 1 er Régiment du Rhône, devient le "Bataillon des Lyonnais", part pour la Maurienne, participe d'une façon très sporadique aux combats jusqu'à la fin des hostilités le 8 Mai. INTERNÉS À FORT BARRAUX Ses velléités militaires étant tout à fait minimes, il souhaite être démobilisé mais le Bataillon des Lyonnais transformé en 127 e Force Terrestre Anti-aérienne, prend le chemin de l'autriche parmi les troupes d'occupation (mauvais souvenir ). Il demande à revenir. Renvoyé à Lyon pour assurer la liquidation administrative de cette unité il est démobilisé en février A Grenoble il reprend ses activités politiques. En 1948, il est élu conseiller municipal de Grenoble. Au lendemain des violents incidents qui marquèrent une manifestation du RPF au cours de laquelle fut tué l'ancien FTP Voitrin, le maire ayant démissionné il est élu maire de Grenoble. Il ne le demeure que peu de temps, le conseil municipal ayant été dissous et de nouvelles élections ayant abouti à l'élection du leader socialiste, le docteur Martin, par une coalition étendue à droite. En 1950 sollicité par Yves Farges il participe en lsère à la fondation du "Mouvement des Combattants de la paix" qui deviendra le "Mouvement de la Paix", il est élu membre du Bureau national lors de son 1 er congrès et dans les années 70 secrétaire non permanent, de son conseil mondial siégeant à Helsinki. En cette qualité, il participa à des délégations dans de nombreux pays, ces voyages lui apporteront de grandes satisfactions morales et de solides amitiés. La dernière grande action qu'il entreprit, quelques semaines avant sa mort le 25 décembre 1990, aura été de préparer la manifestation de protestation contre la 1 ère guerre en Irak et contre la participation COLLECTION MRDI de la France. Cette immense manifestation, qu il ne verra pas, traversera la ville juste quelques heures avant le départ des forces militaires françaises pour l Irak. L ANACR lui tenait particulièrement à cœur, il en a été durant de nombreuses années un des Présidents départementaux. Il considérait que les Résistants avaient le devoir de témoigner auprès des jeunes pour expliquer la Résistance, ses actions, ses raisons, ses valeurs. Il retrouvait aussi à l'anacr, la solidarité, la fraternité forgées dans les luttes des années sombres de la guerre, de l'internement, du combat résistant. Quand en 1950, n étant plus permanent au PC, il cherche du travail, son passé de militant politique et syndicaliste l'empêche de décrocher un emploi, il faisait peur aux patrons! Alors en 1951 il se met à son compte comme artisan peintre. Même si être patron et communiste paraissait antinomique à certains, il assuma tranquillement ce choix et garda la droite ligne de ses convictions idéologiques. Il savait être critique et lucide mais jusqu à la fin, il resta un militant, fidèle à son parti, malgré les pires moments et les déceptions. Dans ses combats, dans chaque organisation où il s'est engagé, il a apporté son énergie, sa faculté à convaincre, à faire avancer les choses. Ceux qui l'ont connu gardent le souvenir d'un homme de bon sens, de contact aisé, chaleureux, soucieux de l autre, gai et bon vivant. Comme tous les êtres de qualité il cachait ses blessures, seule son épouse, qui partagea ses 60 ans de luttes connaissait ses fêlures et il disait souvent que grâce à elle, il a suivi sans faiblir, sans dévier, sans tomber non plus, le chemin qu'il avait emprunté un jour de 1924, en quittant son enfance et son village natal. Ce chemin il l'évoquait en concluant ses mémoires, je lui laisse les derniers mots : "Si c'était à refaire, je referais le même chemin qui, pourtant, n'a pas été sans fautes. J'ai fait de mon mieux, j'ai appris à être tolérant, à accepter le droit à la différence, le droit à l'erreur. J'ai perdu, en cours de route, beaucoup d'illusions, la principale, celle qui consistait à penser que passer du capitalisme, régime d'oppression, de misère et de guerre à un monde de justice, de liberté, de dignité et de paix, un monde socialiste, est une étape facile et simple. Des erreurs, des fautes et même des crimes jalonnent ce chemin. c'est le seul bon chemin pour que l'humanité fasse un pas décisif vers une société adulte. Nous sommes des millions à y avoir contribué, nombreux y ont laissé leur vie, et, en pensant à mes camarades morts, à tous ceux que j'ai connus, à ceux que je n'ai pas connus, en pensant aux sacrifices que des hommes et des femmes ont consentis, j'ai un dernier souhait à faire, c'est que le sacrifice de ces hommes et de ces femmes serve au moins à ce que l'humanité ne connaisse plus jamais la guerre". Martine Peters Présidente départementale des Amis de la Résistance (ANACR) 6

7 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 7 Le président de la République vient de décider de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d un enfant victime de la Shoah Réaction de Marie-Jo Chombart de Lauwe Psychosociologue Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Le président de la République vient de décider de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d un enfant victime de la Shoah sans consulter de spécialistes de l enfance, enseignants, pédagogues, psychologues et, méconnaissant le travail de transmission de la mémoire qui est déjà initié dans nos écoles, tout autant que les précautions qui s imposent s agissant de jeunes enfants. L association d enfants à de jeunes victimes pourra les amener à s identifier à elles, à revivre leur drame, à être envahis par l angoisse ou par la haine des Allemands et le désir de vengeance. Plongés dans l horreur du génocide des juifs, seront-ils en même temps sensibles aux autres victimes du racisme et de l exclusion survenue dans le même temps, comme celui des enfants tsiganes, ou d autres avant, après et ailleurs : enfants soumis à l esclavage, enfants assassinés au Rwanda? Comment les nombreux enfants issus de l immigration vont-ils réagir? Le risque est grand de soulever des tensions entre communautés. En CM2, les petits écoliers n ont aucun souvenir d un passé dont on leur imposerait d être des courroies de transmission. Parfois les récits de leurs grands-parents ou l intervention d un témoin leur apportent une part de mémoire vécue qui humanise les données historiques. Mais la mémoire de l enfant juif qui leur est imposée comporte des images insoutenables, des récits de persécution dans la terreur, l arrachement de leur famille, la mort atroce dans la chambre à gaz. Certes on les préserve ainsi du négationnisme qui nie la réalité des crimes industriels, mais ne les enferme-t-on pas dans un climat de pure victimisation? Les enfants concernés aujourd hui seront, dix ans plus tard, à vingt ans, la base de la société du XXI ème siècle. On peut espérer qu ils s emploieront à préserver et à faire progresser la civilisation. Ce ne sera le cas que si, au cours de leur scolarité, ils ont intégré la connaissance des crimes qui furent la honte du XX ème siècle, en particulier le génocide des juifs. Encore faut-il qu il soit présenté à un âge où ils sont aptes à le recevoir! La génération nouvelle est confrontée à des massacres et génocides. Si l univers concentrationnaire nazi est la conséquence la plus aboutie de la conception nazie de l homme et de la société humaine, le constat de ce qui se passe aujourd hui, de ce que d autres hommes font subir à leurs semblables en divers points de la planète, risquent de les conduire au désespoir et au découragement. Un autre message, une autre mémoire d espoir, celle des hommes et des femmes qui ont défendu une autre conception de la personne humaine, de la liberté et de la justice, peut être transmise. Une tentative dans cette voie a été initiée avec la lecture de la lettre de Guy Mocquet, jouant sur l émotion sans montrer le sens de l engagement. Proposons à nos élèves, exemples parmi d autres, la mémoire des lycéens de Buffon, ou celle des étudiants allemands de la Rose Blanche et montrons comment, face au mal, ils ont su choisir une autre voie, celle de défenseurs des droits de l homme. La journée nationale du souvenir de la déportation Une revendication historique, une journée officielle et unitaire Pour maintenir présent le souvenir de leurs camarades morts en déportation, les associations de déportés créent des lieux de mémoire comme le monument des déportés place Paul Mistral autour desquels elles organisent des commémorations spécifiques. D autre part, des délégations d anciens déportés sont présentes aux côtés des anciens combattants dans les cérémonies officielles commémorant les Première et Seconde Guerres mondiales. Dès le début des années cinquante, les anciens déportés et les familles de disparus expriment le souhait de voir inscrite dans le calendrier une date réservée au souvenir de la déportation. Le choix du dernier dimanche d avril est retenu en raison de la proximité avec l anniversaire de la libération de la plupart des camps, sans se confondre avec aucune fête ou célébration nationale ou religieuse existante. Sans la volonté des déportés, cette journée n aurait sans doute pas été reconnue par la loi n du 14 avril Pour les initiateurs, la journée nationale de la déportation répond à deux exigences. Garantir l avenir : Tout d abord, elle rappelle à tous ce drame historique majeur comme les leçons qui s en dégagent pour que de tels faits ne se reproduisent pas. Garantir l unité : Par cette célébration, la nation honore la mémoire de tous les déportés de tous les camps de concentration et d extermination. Elle est organisée par le préfet dans tous les départements en concertation avec les associations. Répondant à une revendication historique des déportés, garantissant l avenir et l unité du monde de la déportation, cette journée nationale doit rester un moment fort dans tous les départements, dans toutes les communes de France et doit être aussi l occasion d évoquer la déportation et le système concentrationnaire dans les établissements scolaires. Michel Rahon 7

8 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 8 PERSONNES DÉPLACÉES Doit-on hiérarchiser les génocides? Dans la précédente édition de Mémoire & Vigilance (N 9), j avais souhaité développer la thèse selon laquelle, pour les jeunes en formation, les œuvres de fiction ne sont pas moins porteuses d appropriation des connaissances que les travaux scientifiques. Cette vision, pourtant très partagée par le monde enseignant, ne semblait pas aller de soi lorsqu on a vu la façon dont le roman de Jonathan Littell Les Bienveillantes a été reçu par la communauté des victimes des camps de concentration et d extermination. Mais les visites qu effectuent les élèves de Première 1 continuent de nous interroger sur la meilleure façon d enseigner cette question de l extermination de masse. PLUS JAMAIS ÇA! Et le tour très complet de la question de l organisation progressive de la solution finale de la question juive, par Yves Lescure 2, montre bien que cette transmission n est pas facile. Son analyse, en effet, ne peut être donnée à lire à n importe qui sans aide à la compréhension (à moins qu elle ne s adresse qu à des personnes convaincues auxquelles il manque telle ou telle précision et qui trouvent dans cette analyse, avec les références nombreuses qu Yves Lescure y apporte, une source abondante pour enrichir leurs propres savoirs.) Et voici que ces dernières années, alors que les progrès de la connaissance de ces événements nous éclairent chaque jour davantage sur leurs causes, leurs déroulements, leurs enjeux et leurs acteurs, a surgi un concept faussaire, venu se substituer à l appellation juridique et internationale de génocide, celui de la Shoah. La subtilisation par l une des victimes du crime génocidaire, sous sa seule enseigne a été, à n en pas douter, une opération très réussie. Au point que tous les grands médias n utilisent plus que ce seul terme, de même que le monde politique, au plus haut niveau de l Etat. Mais les coups du Président de la République se retournent contre son auteur et les défenseurs (obligés?) de ses propositions (Simone Veil, Xavier Darcos pour ne citer que les plus sérieux) reconnaissent que c est dans le long terme et en prenant le temps nécessaire à la réflexion, comme cela se fait déjà, que l on pourra faire partager aux jeunes la mémoire de cette période noire de notre Histoire 3. Et à condition d apprendre aux élèves l objectivité, c est-à-dire la désignation exacte de l objet étudié 4. Subtilisation, main-mise, comme on voudra, l opération est un cadeau aux négateurs de l Histoire puisqu elle permet d éviter de parler des causes de la Seconde guerre mondiale (la situation économique et sociale d avant guerre, avec les spéculations boursières qui ont provoqué la crise de 1929, laquelle a entraîné un chômage massif), et les causes des causes, à savoir le fond de tous ces racismes (au pluriel!) qui traversaient toutes les sociétés européennes d avant-guerre sur un lit d antagonismes entre Allemands et Français jamais éteints depuis les guerres napoléoniennes 5. Car si cette parole de vérité prenait le dessus, l on serait contraint de reconnaître que nous vivons une période identique à celle qui a précédé la Seconde Guerre mondiale avec le chômage, la précarité, et la situation internationale dont le communautarisme, dans toute l Europe, est la traduction la plus tangible. Les revendications communautaires d aujourd hui sont une autre façon de faire resurgir ces racismes latents. Dès lors, il faudrait accepter d aborder de face ces deux questions, celle de la précarité socio-économique, et celle du racisme, du rejet de l Autre. Je laisse provisoirement les problèmes de la misère et de la précarité, qui nécessiteraient un trop long développement. Je voudrais que l on s arrête quelques instants sur la question du racisme, tel qu il traverse les sociétés humaines depuis la nuit des temps, comme une tragédie sous-jacente toujours prête à refaire surface. La question qui me semble à cet égard la plus difficile à traiter, c est celle qui consiste à passer de l événementiel au permanent pour traduire les valeurs de l antiracisme et du respect d autrui dans les consciences des jeunes. L école de Montescot, (cf. note 4) qui, comme tant d autres écoles, dans le cadre de son projet, enseigne la non-existence des races, situe son action éducative dans la permanence des savoirs et non dans la précarité médiatique de l émotion. Toute la question est là, me semble-t-il. Cela parait bien simple à dire, comme une évidence. Et pourtant, les génocides de notre sanglant vingtième siècle, ayant tous comme prétexte le racisme ou ses synonymes de refus de la différence, sont-ils bien présentés partout comme l actualisation, la résurgence de ce racisme jamais éteint dans l Homme? 8

9 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 9 La réponse à cette question passe par une mise en perspective selon trois entrées : celle des bourreaux, celle des victimes, et celle des historiens, sociologues, philosophes et autres intellectuels. Je propose ici une réflexion orientée du côté des victimes, car le génocide des Juifs et des Tsiganes, perpétré par les nazis, loin d avoir tout dit depuis la fin du deuxième conflit mondial, nous renvoie, sous le feu de l actualité, à la nécessité de toujours et sans cesse réfléchir au traitement de cette question fondamentale. Les deux autres entrées pourront être traitées et présentées ultérieurement. Les victimes j entends les survivants et leurs familles cherchent à comprendre pourquoi on leur a fait ça, pourquoi personne n a pu ou voulu empêcher que ça arrive ; puis cherchent à obtenir réparation par la justice, et enfin s activent pour enrayer à long terme le processus qui a permis cette tragédie humaine : Plus jamais ça! proclament-ils. Démarche très légitime et qui entraîne dans son sillage tous ceux qui, partageant les mêmes valeurs humaines de respect de la dignité de la personne, de tolérance et de fraternité, de lutte pour la paix dans le monde s engagent à leurs côtés, surtout quand la bête noire du racisme pointe de nouveau son nez. Plus jamais ça!, certes, mais comment s y prendre? La première difficulté est de maintenir le débat et le combat dans l enveloppe universelle dont on ne devrait jamais le sortir. L on assiste hélas aujourd hui à ce phénomène fréquent chez les groupes de personnes marginalisées par divers handicaps, le besoin de singularisation. Si les raisons d une catégorie d individus victimes de discrimination de se faire mieux connaître et de défendre le droit de ses membres à une reconnaissance de la collectivité paraissent fondées (les paralysés, les trisomiques, les malvoyants, etc. mais aussi les homosexuels, et toutes les minorités marginalisées), l action de se démarquer des autres n est pas sans danger : la personne handicapée risque de n être reconnue que par son appartenance au groupe, et non pour elle-même. Il en va de même pour les victimes de génocides qui désignent le leur comme différent des autres. Ainsi, nommer Shoah le génocide que les nazis ont fait subir aux Juifs est une façon d exclure comme victime principale tous ceux qui ne sont pas Juifs : Tziganes, ou victimes d autres génocides, tels les Arméniens, les Hutus, ou plus anciennement (mais qui en parle aujourd hui?) les milliers d esclaves africains, ou les millions d Amérindiens victimes de la conquête espagnole à partir du 16 ème siècle, sans compter les Indiens d Amérique du Nord, et toutes les victimes des colonisations. Et tous ces peuples déplacés de force, exterminés par la famine, et qui crèvent les écrans de nos actualités? Certes, tous les spécialistes l ont souligné, la solution finale de la question juive a cette particularité d avoir été un génocide délibéré, structuré, conduit selon une démarche systématique et dont le but, clairement exprimé, était de faire disparaître une race, un groupe humain, ainsi que le souvenir même de son existence. Mais si l on se penche sur la question des génocides, chaque crime collectif identifié comme tel a des caractères propres qui le distingue des autres. Qui oserait établir une hiérarchie entre eux? Y a-t-il une hiérarchie du mal? Si l on s interroge sur la désignation du génocide des Juifs par le terme de Shoah 6, on trouve certes cette raison, majeure, de dire à la face du monde que ce crime est unique, POPULATION MARGINALISÉE exclusif de tous les autres. Raison majeure mais non essentielle, pour la raison que cette démarche anti-universelle attachée à un génocide ne me semble pas très porteuse d une volonté de paix générale : quoiqu elle s en défende, elle enferme dans l ici et le maintenant ce qui devrait servir au contraire de leçon partout et pour toujours. Et l actualité démontre bien que ça n est pas le cas. Nous sommes donc dans la situation où les actes de génocide perpétrés par les nazis ne sont plus analysés du côté des bourreaux, mais du côté de leur appropriation, sous un vocable unique, par l un des peuples qui en fut victime. La psychologie des rapports entre bourreaux et victimes n explique et ne justifie pas tout, pas plus que la première place sur le podium du nombre des victimes. D autant que de nombreuses voix s élèvent, juives et non juives, pour dénoncer ce glissement sémantique qui fait passer le fait historique général à un événement unique et particulier, qui le déshabille de sa couverture universelle pour le vêtir du costume de l exclusivité. Dire cela n enlève rien à l horreur des chambres à gaz, à l insupportable réalité pour ces des millions d hommes, de femmes et d enfants, nos semblables (ma famille!) qui ont été ignominieusement massacrés. Mais qui veut une mémoire universelle doit accepter l universalité de l événement. Serge Radzyner 1 Voir à ce sujet l article «la mesure de la démesure», dans ce même numéro, consacré aux réactions des élèves après leurs rencontres avec les déportés ou après leurs visites des camps de concentration-extermination. 2 Yves Lescure Les opérations de tuerie mobile dans le numéro 55 (déc.2007) de «Mémoire vivante», journal de la FMD 3 Le journal Le Monde (( ) rapporte l expérience de l école de Montescot (P.O.), qui, depuis 2001, a initié le projet de connaître et comprendre l histoire de deux enfants du village (Léa et Elisabeth Schnitzler), déportées et exterminées à Sobibor : la directrice, Mme Hody, explique : Partis d un travail citoyen axé sur les droits des enfants, le respect, la non-existence des races, les élèves ont cherché à connaître le destin tragique de ces deux fillettes dont l aînée avait le même âge qu eux (CM2). Le travail de cette enseignante a débouché sur deux conséquences qu il faut souligner : donner à cette école le nom de ces deux fillettes déportées, et permettre aux enseignants d établir des liens entre cette histoire et les persécutions pendant la guerre d Espagne, ainsi que la situation des mères juives, tziganes, polonaises, tchèques, internées au camp de rivesaltes, non loin de leur village. 4 Voir le texte de Marie-Jo Chombard de Lauwe, prédisent de la FMD, a signé à ce sujet. 5 Voir les ouvrages de Georges Bensoussan Europe, une passion génocidaire éd. Mille et une nuits 2006, et de George L. Mosse De la Grande Guerre au totalitarisme éd. Hachette Longtemps le génocide juif a été désigné par le terme d «Holocauste», («destruction par le feu» en hébreu), récusé parce qu issu du Talmud. «Shoah» signifie «catastrophe» en hébreu. Ce choix linguistique pourrait être acceptable s il servait de terme générique, comme le mot japonais «tsunami» désigne toutes les formes de raz de marée en tous lieux. Dans le cas de «Shoah», l exclusivité qu en font la plupart des victimes juives avec tous ceux qui utilisent ce terme sans remettre en cause son sens communautaire, ne permet pas de le généraliser. On ne dit pas «la shoah tsigane», ou «la shoah arménienne», ou «la shoah du Rwanda», etc 7 Plus les tirs de roquette Qassam s intensifieront plus la shoah à laquelle ils [les combattant du Hamas] s exposeront sera importante, déclarait le 29 février dernier Matan Vilnaï, le vice-ministre israélien de la défense. Suite à la polémique suscitée par de tels propos (le porte-parole du Mouvement de la résistance islamique, Sami Abou Zhouri ayant déclaré que les Palestiniens sont confrontés à de nouveaux nazis, qui veulent massacrer et brûler le peuple palestinien on notera au passage la référence implicite à l holocauste auquel renvoie le verbe brûler ), le porte-parole de ce ministre israélien a été obligé de «traduire» : Le terme de shoah [avec un s minuscule] qui, en hébreu, signifie catastrophe, ne signifie pas Shoah [avec un S majuscule]. Evénement rapporté par le Monde, du dim-lun 2-3 mars

10 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 10 La Mémoire, un outil d émancipation pour l avenir Intervention de Yves Lescure lors de l AG de l AFMD-Isère du Parmi les thèmes des séminaires de mémoire organisés par la Fondation, il en est un qui mérite d être abordé à l occasion d une assemblée départementale des Amis de la Fondation comme celle à laquelle j ai le plaisir de participer. Il concerne la question centrale de l usage à faire de la mémoire de la déportation. Question qui nous interpelle au premier chef puisqu elle sous-tend tout notre engagement et toute notre action. Il faut en préalable définir le concept même de mémoire. On a longtemps parlé de conflit histoire-mémoire. Or si l on veut bien se référer aux origines de l histoire, on voit que dès l antiquité, le témoignage oral est en quelque sorte la matrice de l histoire : il atteste que tel événement s est bien passé à tel endroit à tel moment. Ce fut le premier instrument de travail des premiers historiens. Les changements intervenus depuis n ont pas porté sur l objet de l étude, qu il s agisse de traces mnémoniques ou matérielles, mais sur la méthode de traitement des traces. La querelle entre historiens et mémorialistes est donc en soi une querelle stérile. La mémoire se trouve à la source de l histoire. Elle est aussi source de nos représentations individuelles et collectives des événements et à ce titre peut être l objet de toutes les utilisations, de tous les usages, de toutes les manipulations. Il faut veiller en permanence à ne pas tomber dans le travers des abus de mémoire. C est ce qui doit compter. Une différence importante entre histoire et mémoire, réside dans leur rapport au temps : l histoire et la mémoire déroulent le temps en sens inverse l une de l autre. La mémoire fait vivre au présent ce qui a été vécu dans le passé, l histoire instaure une chronologie du passé vers le présent. La mémoire rend présent ce qui est absent. L histoire ordonne le passé. L activation du passé dans le présent se prête à toutes sortes d usages, bons et mauvais. Nietzsche disait en 1878 il y a un degré d insomnie, de rumination de sens historique qui nuit à l être vivant et qui finit par l anéantir, qu il s agisse d un individu, d un peuple ou d une civilisation. Cette affirmation qui fait presque l éloge de l oubli, veut en réalité montrer le danger d une mortification figée dans le passé qui ne parvient plus à faire de la mémoire un acte de libération organisant un projet de vie. (Exemple de Monte-Cristo : il n organise pas un projet de vie, il est happé par la réparation du passé sous forme de vengeance). Il se dégage donc deux perspectives d usage possible de la mémoire : la première qui rend captif du passé : on ressasse le passé la seconde qui fait de la mémoire un moyen de donner du sens à l avenir : on se tourne vers l avenir. D où la question centrale : comment faire pour que la mémoire ne se limite pas à une remémoration perpétuelle du passé mais devienne un élément moteur pour organiser un projet d avenir? Comment opérer la transformation? Cette question se pose à toutes les générations et procède d un travail fondamental qui passe par l éducation. Nous sommes tous des débutants en la matière et nous avançons à tâtons. Il s agit de transformer les traumatismes du passé, et leur mémoire, en acte de libération permettant d organiser des perspectives d avenir (ou des horizons d attente). Or le contexte actuel, social, culturel, économique ou politique se caractérise par une crise inédite de l avenir, qui semble bouché, déprécié et sans perspectives. C est vrai au plan professionnel, avec la notion nouvelle de flexibilité qui affecte toutes les filières professionnelles, c est vrai au plan politique où aucun parti ne semble en mesure de tracer de perspectives crédibles, c est vrai au plan économique qui échappe à toutes les analyses Dans ce contexte la tendance individuelle et collective consiste à rechercher du sens dans le passé puisque l avenir n en a pas. La traduction tangible en est la tendance constatée à une patrimonialisation de l histoire (musées, expositions, commémorations, on court vers le passé ). La mémoire opère un repli culte vers le passé (culte de la mémoire, devoir de mémoire etc.). Il s agit selon notre réflexion d opérer une transformation positive qui consiste à ne pas faire de la mémoire un outil de captation vers le passé, mais un outil d émancipation vers l avenir. Les crimes nazis, à cet égard, constituent un exemple historique d application possible pour transformer la mémoire captive du passé en une mémoire critique et active du présent, qui dégage des horizons d avenir pour l individu et la collectivité. 10

11 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 Page 11 Que disent les témoins dans leur grande majorité? - que ce régime n avait pas besoin d hommes, c'est-à-dire d êtres pensant capables d autonomie et de choix libres et indépendants, c était même tout le contraire. L homme (pas le surhomme nazi bien sûr, encore que???) y était considéré comme un moyen, (cobaye médical ou force de travail), à jeter après usage. D où ce regard critique positif sur la société contemporaine : sommes nous des êtres capables d auto-décision, d auto-détermination, dotés de capacité de raisonnement et de liberté de choix et d action, bref d autonomie ou de simples moyens préprogrammés, bons à jeter après usage? - que ce régime était fondé sur le principe général de la bureaucratie servile : c'està-dire que chaque maillon avait à poser des actes sans avoir surtout à établir de relation entre la fin et les moyens. Chaque maillon recevant sa mission et n étant surtout pas invité à interpréter. Aucune autonomie ne lui était reconnue. Si bien que tous les criminels jugés se sont dit de bons bureaucrates qui avaient fait honnêtement leur travail. Sans état d âme. La bureaucratie a ceci de particulier qu elle tend inéluctablement à considérer tout problème humain ou social comme un problème technique à résoudre. D où le regard critique sur nos sociétés et nos modes de fonctionnement actuels : l homme est-il une variable d ajustement économique? Un problème technique à résoudre? Un instrument préprogrammé de production à jeter lorsqu il n est plus rentable? Ou bien un être libre qui se construit au travers de choix successifs librement assumés et cette liberté est-elle possible et reconnue? Ou est-il un consommateur de plus, une bouche inutile à nourrir? Ou encore un encombreur d espace vital qu il faut éliminer ou dont il faut se débarrasser? Est-il un perpétuel guerrier potentiel purificateur religieux ou ethnique? Nos sociétés n entretiennent-elles pas une mémoire guerrière? Ne vivons-nous pas dans une ère culte du surarmement héritée du passé? Instaurer une autre culture, une culture de paix, et non plus de terreur partagée, c est tracer des perspectives positives. La terreur est une perspective négative par excellence tirée du passé. Ce ne sont là que quelques exemples. Ils ne prétendent nullement à l exhaustivité et ne visent qu à montrer comment il devient possible, à partir d une mémoire traumatique de tracer des perspectives positives de construction de l avenir. La mémoire ainsi mûrie, ou élaborée, cesse d être une patate chaude que se passe la chaîne des générations sans savoir qu en faire Yves LESCURE Directeur général de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Nota : ce propos s inspire assez largement d entretiens avec Yannis Thanassékos, directeur de la Fondation Auschwitz de Bruxelles, lors des séminaires de mémoire organisés chaque année en Alsace par la Fondation. Visite des camps par les élèves, ou comment prendre la mesure de la démesure? L enseignant d histoire, en préparant ses leçons se doit d appréhender les grands phénomènes qui dictent la vérité d une époque et d un lieu, et de s interroger sur l authenticité, la pertinence de la culture dominante en tant que paysage acceptable ou non, pour y implanter son enseignement (voir ci-après à propos des programmes d histoire). MAURICE HUGELÉ TÉMOIGNE Il serait intéressant de passer au crible tous les contenus de l enseignement, sans exception, depuis le b-a ba de la lecture ou le 2+2 des bases du calcul, jusqu aux concepts de philosophie les plus complexes ; partout l on verrait qu il n existe pas d enseignement neutre, ni dans ses finalités, ni dans ses contenus, ni dans ses méthodes.s il est une discipline qui est particulièrement soumise à cette mise en doute, c est bien l histoire, (la superposition sémantique que recouvre ce mot dit bien que l enfant écoute l histoire qu on lui raconte, qu il la reçoit comme une fiction, en même temps qu on lui enseigne par l histoire la vérité sur les faits passés, sur ce que lui, enfant, était avant qu il ne soit, donc aussi sur sa propre histoire singulière). Et lorsque le contenu de cet enseignement touche à la démesure des actions humaines, alors la connaissance rationnelle, objective, est encore plus difficile à faire maîtriser, précisément parce que ces faits à connaître touchent aux trois catégories à la fois. L exemple de la démesure du nombre de morts pendant la guerre de est à cet égard frappant. Lorsqu on observe les médias au moment de la commémoration de l armistice, on voit bien que c est la survie des derniers poilus qui est mise en avant, qui tient la vedette. On a là deux mesures, les millions de morts d un côté, l extraordinaire longévité de quelques individualités de l autre, que nul média ne traite avec l objectivité nécessaire. 11

12 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:30 PONTCHARRA : SPECTACLE LÀ-BAS, MÉMOIRES DE DÉPORTÉS LE 20 NOVEMBRE 2007 Finalement, pour un jeune, ces survivants sont des héros, et la présence de héros pénètre leur cerveau par l entrée réservée aux artistes. Raconteront-ils à leurs propres enfants et petits-enfants qu ils ont connu, de leurs vivants, les derniers poilus de la guerre de 14, comme cette vieille dame, dans les années cinquante, racontait avec fierté les funérailles nationales de Victor Hugo, auxquelles, enfant, elle avait assisté, sans que jamais cela l ait incité à lire les œuvres de ce grand écrivain? Venons-en alors à la Seconde Guerre mondiale, aux camps de concentrations, d extermination, et aux génocides que les nazis ont perpétrés. Comment les programmes officiels de l Education nationale présentent-ils cette période et les démarches pour la faire comprendre aux élèves? Pour la classe de 3ème, les textes réglementaires disent : L enseignement de l histoire et de la géographie en classe de 3ème s inscrit dans les finalités intellectuelles, civiques, patrimoniales et culturelles définies en introduction des programmes de 6ème (apprendre aux élèves à observer à mémoriser les grands repères culturels ). Le patrimoine culturel, c est notamment l étude des mythes anciens qui a déjà occupé, pour ces élèves de 3ème, une place importante en 6ème : raconter le mythe d Osiris est plus important que d énumérer les dieux de l Egypte. Seule la Bible permet d approcher l originalité de la religion des Hébreux. C est en lisant Homère que les élèves comprendront les croyances des Grecs. En 3ème, ils vont donc étudier l Europe sous la domination nazie, les formes de l occupation, la politique d extermination des Juifs et des Tziganes et ils vont définir collaborations et résistances. En Terminale, évidemment, les notions seront davantage approfondies et explicitées : une place importante est consacrée à la France, de 1900 à 1939, et tout particulièrement les années 30. Mais 12 heures 12 Page 12 seulement sont prévues pour enseigner les totalitarismes et la guerre. Même si les auteurs des programmes affirment que Le génocide des Juifs et des Tziganes élément commun de l histoire et de la conscience européenne constitue un élément capital pour comprendre la nature du conflit et son importance dans l histoire contemporaine, il exige d être présenté avec une rigueur excluant toute approximation (c est moi qui souligne.s.r.), fondée sur les nombreux travaux scientifiques dont il a fait l objet. Cette exigence d exclure toute approximation concerne quelle partie du génocide? Comment ne pas y voir, en filigrane, la question du nombre de personnes victimes des camps d extermination (et de ce que l on appelle désormais le génocide par balles ), sans oublier les milliers d exécutions en tous lieux des territoires occupés en Europe? Car l existence des camps, des chambres à gaz, des fours crématoires, les trains qui arrivaient jour et nuit remplis de centaines, de milliers de déportés, pendant peu d années, donc avec une extraordinaire densité, tout cela est établi, il n est nul besoin, ici, d exclure toute approximation. Si cette exigence est ainsi formulée, c est bien que les auteurs des programmes ont conscience de la difficulté de faire appréhender par les jeunes gens de ans cette démesure que représentent les génocides et leur systématisation. Les jeunes qui visitent les camps de concentration-extermination nazis (généralement des élèves de première) se déclarent frappés, dans leurs comptes rendus, par l immensité des camps ; quoique prévenus, parfois même orientés pour décoder la sémiologie des lieux, ils prennent physiquement conscience du pouvoir dévastateur que l étendue peut engendrer, parce qu alors la multitude des hommes et des femmes soumis par les nazis leur saute aux yeux. La notion d extermination de masse prend un sens violent, et leurs propos en témoignent. Lorsqu on écoute les jeunes gens qui posent des questions aux témoins rescapés, lorsqu on lit leurs comptes rendus après les voyages à Auschwitz, au Struthof, on est frappé par le vocabulaire centré sur un seul champ sémantique, celui du mal, le mal absolu : la folie d Hitler, la destruction de masse et la machine nazie, l émotion devant les restes des victimes, la découverte de ce que peut être la déshumanisa- tion, l impression d un temps figé pour toujours, l expérience aussi du silence pendant la traversée des immensités des camps visités C est sur la folie que s interrogent les jeunes, sur la démesure mentale d hommes capables d entraîner de telles conséquences. Et c est ici que cette découverte vient interroger les mythes fondateurs de la conscience des jeunes. La folie qu ils découvrent estelle réelle? Comment cela a-t-il été possible? A quoi rattacher dans leurs esprits cette histoire, si ce n est à des histoires? Or, la folie n est pas inhumaine, du moins elle ne l est plus dans nos sociétés modernes occidentales ; Michel Foucault raconte (La Nef des fous) comment, au MoyenAge, on abandonnait les fous sur des barques que le fleuve entraînait au fil de l eau, sans qu ils aient le moindre contrôle sur leur destination, (leur destinée?). Un tableau célèbre de Jérôme Bosch donne une idée de la représentation que les hommes se faisaient de la folie dans ces moments-là. La folie est une question-clé sur la nature humaine, comme l est celle du Mal (absolu ou radical, selon les philosophes) ; nos jeunes sont-ils préparés, armés, pour s interroger valablement sur de telles questions? Certes, à 17 ans, un jeune, garçon ou fille, est largement traversé par ce questionnement ; mais ses réponses, précaires et changeantes, sont souvent un mélange de reproduction des comportements des adultes-modèles avec les formes de la pensée dominante, le tout conduit par des réflexes instinctifs de survie et un besoin démesuré de justice. Eux aussi connaissent, ressentent, pratiquent la démesure. On dit d eux qu ils sont excessifs, on ne dit pas qu ils sont fous ou dangereux Il s agit donc, à partir de ces considérations, de poser la question des méthodes permettant de transformer une expérience physique en contenus de savoirs scientifiquement établis (qui ne sont plus comme à l école livrés à l imaginaire des jeunes avec tout ce que cela comporte de capacités de protection et de refus de voir ou. d entendre, ou d interprétation symbolique ). Et d abord, il ne s agit nullement de croire que les visites des camps vont se substituer au cours d histoire et accomplir ce que la théorie ou le racontage n auront pas réussi à faire passer. Les réponses aux questions de méthode, en la matière, ne varient sans doute pas fondamentalement de celles que les sciences dures nous proposent, lesquelles sont

13 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:31 constituées d expériences et de théories en vue d établir une vérité sur l objet étudié. Ce sur quoi le pédagogue s interroge, c est de savoir quelle parcelle de vérité proposer selon les âges des jeunes. Car s il est facile de dire à un enfant, très tôt, que la distance de la Terre à la Lune est de trois cent mille kilomètres, parce que l on sait que cette vérité scientifique, quoique non soumise à l expérience directe de l apprenant, sera répétée pendant des années dans les mêmes termes et deviendra une connaissance objective lorsque la démesure kilométrique aura pris un sens dans son cerveau, il semble plus délicat de lui dire, à n importe quel âge que Hitler a causé la mort de millions d hommes de femmes et d enfants, en espérant que, la maturité aidant, cette vérité prendra naturellement du sens, son sens, le moment venu. En Histoire, comme dans les autres disciplines relevant des sciences humaines, faut-il saucissonner la vérité en morceaux. pour n en délivrer que de fines lamelles successives, en espérant que le jeune cerveau reconstituera de lui-même l ensemble? Faut-il arriver progressivement à la vérité? Rien n est difficile tant qu on n est pas dans la démesure. Tout devient complexe lorsque le cerveau humain moyen ne peut plus rendre compte de ce qu il reçoit. Cela est aussi vrai dans les sciences dites exactes, lorsqu on aborde des grandeurs Page 13 infinitésimales ou astronomiques, que dans les domaines des relations humaines où la sémantique de l indescriptible, de l inexplicable, rejoint le vocabulaire destiné à évoquer la notion d infini. Physique et métaphysique suivent deux routes parallèles qui se rejoignent sur leurs lignes d horizon. On s est longtemps rassurés à bon compte, en listant des successions de faits vrais, reconnus par tous (tous étant entendu au sens d une communauté restreinte dans le temps et l espace), persuadés que nous étions qu en ingurgitant ces vérités d un passé figé dans une imagerie d Epinal, le jeune s approprierait, avec les savoirs ainsi distillés, l identité collective et sa charge morale. Les instructions officielles de l Education nationale sont remplies de ces bonnes intentions, et l enjeu sociétal d une époque pas si lointaine (entre les deux guerres mondiales) a été atteint, si l on considère le patriotisme comme la valeur première, écrasant toutes les autres, de cette période. Hélas, que n a-t-on perçu que ce patriotisme revanchard était chargé de haine contre un ennemi rabaissé au rang de bête (le Boche, caricaturé sous l apparence d un porc)? Que n a-t-on perçu qu en refusant d aborder à l école la complexité des organisations sociales, qu en déniant au jeune le droit de comprendre, on scellait son destin de future chair à canon? Il suffit d observer l évolution des contenus les manuels scolaires dans notre propre système éducatif depuis l instauration de la scolarité généralisée, ou de comparer les contenus respectifs des manuels d histoire dans deux pays antagonistes (Israël et la Palestine par exemple), pour voir comment l on peut entretenir la haine de l Autre. Et lui apprendre à justifier les actes les plus barbares comme nécessaires parce qu accomplis à l encontre de sous-hommes (par la race, le faciès, le comportement sexuel, le handicap, la folie ) La folie, qui situe les hommes hors de leur propre humanité, tombe à point. Mais quelle folie? Lorsque le même élève, de retour de sa visite d Auschwitz, écrit dans un seul et même compte-rendu que les déportés devenaient fous dans les wagons plombés, et qu en même temps il affirment que tout cela était dû à la folie d un homme, Hitler, comment ne pas interroger le sens que cet élève donne à la notion de folie? La folie relève-t-elle de la vision moyen âgeuse d exclusion, non pas seulement de la collectivité, mais du genre humain? Ou bien est-elle une maladie qu il faut traiter comme toutes les affections humaines, c est-à-dire soigner? On voit bien que la réponse passe par le traitement de l inexplicable ; car si, le nez dans le guidon, les pieds dans l événement, on ne rend pas l élève capable de recul, par l examen et l analyse critiques des causes de cette folie, ce dernier n aura pas les outils intellectuels pour comprendre, et le schéma directeur de sa conscience, conçu pour l essentiel par son environnement parental et médiatique, sera à l image de celui des milliers, des millions d individus esclaves d un mode de pensée nivelé par le bas. Serge RADZYNER SCULPTURE À SÉVILLE 13

14 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:31 Page 14 PLAQUES DANS LE QUARTIER SCHÖNBERG Quelques impressions sur les traces de la mémoire MÉMORIAL DES JUIFS EXTERMINÉS D EUROPE Olivier Vallade à Berlin Du 10 au 16 décembre dernier, j ai participé à un voyage d étude à Berlin organisé dans le cadre d un séminaire sur la transmission de la mémoire, et organisé par la DRAC, Le Centre d Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon et la Maison d Izieu. Les buts de ce voyage étaient de découvrir les traces de la mémoire de la Seconde guerre mondiale, mais aussi de la période du mur dans cette ville qui, redevenue capitale d une Allemagne réunifiée en 1990, a connu et connaît encore une spectaculaire mutation dans son paysage urbain. Comment les Allemands, en prise avec ces mutations et cette mémoire négative inscrivent-ils dans la topographie de leur capitale ce qui s y est passé entre 1933 et 1945? Il serait beaucoup trop long ici de donner une version complète de tous ces échanges et de tous ces parcours topographiques mémoriels, tant leur contenu est riche. Je me bornerai donc à livrer quelques impressions, éclairées par des exemples. Ce qui frappe d abord, c est la grande densité et diversité des lieux de commémoration, allant du simple monument au musée, en passant par des parcours mémoriels dans certains quartiers, dont nous reparlerons. Une semaine ne suffit pas à les parcourir tous. Cela indique la volonté, dans cette ville en pleine mutation, de garder des traces visibles de son douloureux passé. Autre fait marquant, les monuments érigés au temps de la RDA n ont pas été enlevés, mais certains ont été complétés avec un ajout d inscription sur plexiglas. Fait remarquable dans cette diversité, on note une volonté de rappeler les faits à l endroit où ils se sont produits. C est le cas notamment pour l exposition Topographie de la terreur, installée à l emplacement du siège central de la Gestapo. Il s agit pour l instant d une présentation sur panneaux en plein air sur les fondations de l immeuble bombardé, retraçant la montée du nazisme et la mise en place de la répression. Une jeune historienne nous a présenté le projet de construction du 14 futur centre à cet emplacement, qui aura vocation à développer cette exposition. Autre exemple, la villa Wannsee, à l extérieur de Berlin, où s est tenue le 20 janvier 1942 la conférence qui a décidé de la Solution finale du problème juif. Depuis 1992, cette maison cossue est un musée présentant une forte densité de textes et de photos qui retracent la réalité de l Allemagne nazie. C est un centre pédagogique et pour certains cursus professionnels (juriste, médecine, armée), un stage dans cette structure est obligatoire. Nous avons été surpris par l originalité de certains projets mémoriels, tel ce parcours de plaques dans le quartier Schönberg, où vivait une forte communauté juive avant guerre. Réalisées par des artistes, et avec le concours des habitants du quartier, elles présentent d un côté un dessin (pain, école, boite à lettres) en face des lieux concernés (boulangerie, poste ) ; de l autre côté, on peut lire un court extrait des lois visant à écarter les Juifs du corps social dans leur quotidien. Autre originalité, des petits pavés métalliques (Stolpersteine) en face de certains immeubles rappelant qu à cet endroit vivait une famille qui a été déportée. Un lieu fait exception dans ce parcours topographique berlinois événementmémoire : le Mémorial aux Juifs exterminés d Europe. Sur une grande place, ce monument constitué de 2700 blocs de ciment de différentes tailles est l œuvre de l architecte Peter Eisenmann. Il est possible de déam PETITS PAVÉS MÉTALLIQUES buler entre ces blocs qui peuvent évoquer par leur nombre la fréquence des convois et la froideur mécanique du système d extermination. Au sous-sol se trouve un espace retraçant clairement l histoire du génocide, à l aide de photos et de frises chronologiques. Originalité intéressante : on peut suivre le parcours de six familles juives venant de toute l Europe occupée. Au cours des discussions que nous avons pu avoir avec les responsables de ces sites, il ressort que les historiens sont fortement impliqués dans l élaboration de ces projets. D autres sont en cours de réflexion, qui suscitent de nombreux et vifs débats : le gouvernement allemand souhaiterait aller vers des marquages de construction d une mémoire positive ; l édification d un monument à l unité est à l étude, ainsi que la reconstruction de la façade du château de Hohenzollern, symbole du pouvoir impérial, en plein cœur de la ville. La découvert de ce patrimoine mémoriel, en pleine ébullition, dans cette ville qui tente de retrouver sa place de grande capitale d un pays puissant n a fait qu aiguiser notre volonté d en poursuivre l observation et les échanges avec leurs promoteurs, tant sur les plans artistique, politique qu historique. Un autre article décrira prochainement la visite du camp de Ravensbrück, effectuée également durant cette semaine.

15 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:31 Page 15 Paroles du déporté résistant Exposition de Josiane Carassio DVD LÀ-BAS, MÉMOIRES DE DÉPORTÉS Bon de Commande à adresser à AFMD - DT Isère - Maison des Associations - 6, rue berthe de Boissieux -boîte n GRENOBLE Nom :......Prénom... Adresse : Je commande :... exemplaire(s) du DVD Là-bas, Mémoires de Déportés au prix de 10 euros le DVD + 3 euros de frais de port =... Signature (obligatoire) Chèque à l ordre de : AFMD DT Isère 15

16 MEMOIRES ET VIGILANCE N 10 21/04/08 16:31 Page 16 MEMOIRES DE GRENOBLE DVD réalisé par Lionel Landru DVD de 75 minutes, édité par l'anacr et les Amis de la Résistance avec le soutien du Conseil Général, de la Metro et de la Ville de Grenoble évoque, à travers les lieux, les rues, les places, l histoire du Grenoble de la période 40/44, le Grenoble de la Résistance, et plus largement le Grenoble occupé et martyr. A travers les témoignages d anciens combattants et résistants, l'objectif est de transmettre d une façon originale cette mémoire et de contribuer à faire progresser la connaissance. Le réalisateur a recueilli les témoignages des survivants et dans l absolu, sur les lieux même qu ils évoquent. Dans les cas où cela a été impossible, la personne concernée étant indisponible ou décédée, une voix off parle à sa place et en son nom. Les témoignages écrits sont nombreux, les sources et archives, tant photographiques qu audiovisuelles, utilisées par le réalisateur, viennent du Musée de la Résistance et de la Déportation de l Isère, de l ANACR, de l Amicale des FTPF/FNR, de collections privées. Pour l ANACR et les Amis de la Résistance, ce DVD s inscrit dans le nécessaire travail de mémoire à mener en direction des jeunes générations. Montrer, expliquer, donner des clés pour comprendre l histoire de la Résistance en Isère et le faire d une manière claire, juste, en utilisant un média moderne et adapté aux jeunes. Cependant même si la cible privilégiée reste les lycéens et les collégiens, nombreux sont les adultes, y compris les adhérents de nos associations, qui peuvent découvrir un pan de cette histoire qu ils ignoraient. Ce DVD sera utile tant aux enseignants qu aux Résistants et Amis pour leurs interventions devant des publics variés. Il permettra d engager le débat. Le réalisateur, Lionel Landru qui avait présenté certaines de ces pastilles pour la télévision Télé Grenoble a, à notre demande, revu tout son travail, l a complété, l a enrichi de nouveaux sujets. Mais toute l histoire de la Résistance à Grenoble et en Isère n a pas été traitée. Notre souhait serait de pouvoir produire un autre DVD complétant celui-ci. Pour cela nous aurons besoin d'un financement important. Nous comptons sur votre soutien ainsi que sur celui des pouvoirs publics et particulièrement sur les communautés de communes et les municipalités de l'isère. Bon de Commande à adresser à ANACR Isère - 64 rue Ampère GRENOBLE Nom et Prénom : Adresse : Commande :... exemplaire(s) du DVD Mémoires de Grenoble à 10 euros =... Chèque à l ordre de : ANACR Isère Association culturelle (loi du 1 er juillet 1901) J.O.A. n 1336 du 07/02/1996 BULLETIN D ADHESION ou de RENOUVELLEMENT DE COTISATION NOM :......Prénom :... Organisme ou société : Année de naissance : Profession :... Adresse : Code postal : Ville : Téléphone : Fax : E.mail : déclare avoir pris connaissance des statuts, les accepter, en approuver l objet et, en conséquence, adhérer à l AFMD Date : Signature : Personne morale (associations, entreprises, établissement scolaires, etc ) à partir de 60 euros euros Collectivités territoriales à partir de 150 euros euros Personne physique Cotisation - de membre (24 euros) : euros - ou de soutien (39 euros) : euros - ou bienfaiteur (55 euros) : euros - 18/25 ans / étudiant demandeur d emploi (12 euros) :... euros - Don : euros Bulletin d adhésion ou de renouvellement de cotisation à renvoyer à : l A.F.M.D. D.T.Isère Maison des Associations - 6, rue Berthe de Boissieux - Boîte n Grenoble CONTACTS : DELEGATION TERRITORIALE DE L ISERE - Maison des Associations 6, rue berthe de Boissieux Boîte n Grenoble AFMD - 31 boulevard Saint Germain Paris - / Fondation pour la Mémoire de la Déportation - 30 boulevard des Invalides Paris - asso. fr

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