h e a l t h a n d a g e i n g s u r v e y Observatoire jalma de l accès aux soins

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1 j a l m a h e a l t h a n d a g e i n g s u r v e y Observatoire jalma de l accès aux soins

2 2014 jalma Mise en page et réalisation : L Atelier Blanc

3 jalma en bref jalma est aujourd hui le numéro 1 du conseil dans le secteur de la santé en France. Exclusivement dédiés à ce secteur, nous accompagnons ses acteurs dans la définition de leurs stratégies, la conception et la mise en œuvre de leurs grands projets de transformation. Nous sommes convaincus depuis toujours que l innovation est la seule réponse viable aux défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé de tous les pays occidentaux. Explosion des maladies chroniques, baisse de la densité médicale et difficultés financières des régimes publics de protection sociale sont autant de challenges auxquels ils devront répondre. jalma a en conséquence lourdement investi dans la gestion du risque santé et dans l utilisation des technologies de l information et de la communication pour optimiser les processus de soins. Nous intervenons aujourd hui sur la plupart des projets pilotes dans ces domaines. Notre équipe est constituée de 40 consultants spécialisés, basés à Paris mais intervenant sur l ensemble de l espace européen. Sa parfaite formation aux enjeux du système de santé et aux standards méthodologiques les plus exigeants est pour nos clients la meilleure garantie du degré d exigence que nous mettons dans l accompagnement de leurs projets. > 1

4 sommaire Une perception collective de dégradation 5 Une dégradation objective des délais d'attente 13 De profondes inégalités régionales 21 > 2

5 Méthodologie de l Observatoire de l accès aux soins, IFOP pour jalma 2014 Enquête réalisée auprès de Français sur le thème de l accès et de la qualité des soins : Echantillon de personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus Administration de questionnaires contenant plusieurs questions relatives à l accès aux soins et à la qualité du système de santé français Enquête réalisée à partir de questions déjà posées lors des dernières éditions de l Observatoire pour permettre une analyse longitudinale, et de nouvelles questions sur la qualité des soins pour compléter l analyse de l Observatoire > 3

6 > 4 Observatoire de l accès aux soins

7 Une perception collective de dégradation > 5

8 La perception d une dégradation de la qualité du système de santé est ancrée dans l opinion C est l opinion exprimée par deux personnes interrogées sur trois Avis des Français s exprimant sur l évolution du système de santé ces dernières années : Amélioré 13 % Ni amélioré, ni dégradé 22 % Dégradé 65 % > 6

9 La perception de dégradation est la plus forte à l hôpital Une majorité de personnes interrogées pointe également la dégradation des soins de ville, seules les cliniques conservant une image positive Avis des Français sur l évolution du système de santé pour chacun des acteurs du système de santé : Clinique privée 28 % 47 % 25 % Hôpital public 15 % 25 % 60 % Médecine de ville 12 % 36 % 52 % Améliorée Ni améliorée ni dégradée Dégradée > 7

10 A l hôpital, les délais d attente et la disponibilité des personnels sont particulièrement pointés du doigt Il n y a pas encore de remise en cause globale de la qualité des soins, qui n arrive que loin derrière les délais et la disponibilité des personnels comme facteur de dégradation Part des Français ayant perçu une dégradation de la qualité des soins en hôpital public au niveau : Des délais d attente 63 % De la disponibilité des personnels de santé Du coût restant à la charge de l assuré De la qualité des soins 45 % 31 % 21 % De la proximité par rapport au lieu d habitation De la qualité de l accueil 16 % 22 % Autre élément 2 % Ce sont paradoxalement les parisiens, pourtant de loin les mieux lotis, qui considèrent que le système s est le plus dégradé en termes de délais et de disponibilité du personnel > 8

11 En ville, le ressenti est similaire Tout comme pour l hôpital public, ce sont les délais d attente et la disponibilité des soignants qui arrivent largement en tête. La proximité est plus mise en avant qu à l hôpital Part des Français ayant perçu une dégradation de la qualité des soins chez le généraliste au niveau : Des délais d attente 65 % De la disponibilité des personnels de santé Du coût restant à la charge de l assuré De la qualité des soins 44 % 37 % 19 % De la proximité par rapport au lieu d habitation De la qualité de l accueil 23 % 8 % Malgré cette perception de dégradation, 92% des Français se déclarent satisfaits de leur médecin généraliste et 86% de leur médecin spécialiste libéral > 9

12 Dans ce contexte, les dépenses de santé sont majoritairement perçues comme un investissement collectif essentiel Avis des Français vis-à-vis des dépenses de santé : Les dépenses de santé représentent un investissement aux effets positifs sur l économie et la production de richesses Les dépenses de santé représentent avant tout un coût pour la collectivité qui pénalisent économie et compétitivité 53 % 42 % Les deux / Ne se prononcent pas 5 % > 10

13 Principaux enseignements Une perception collective de dégradation du système de santé due principalement à des délais d attente élevés et à une faible disponibilité du personnel médical Une perception de dégradation plus marquée à l hôpital qu ailleurs et qui épargne largement les cliniques privées Pas de remise en cause pour l instant de la qualité des soins ou de la compétence du corps médical > 11

14 > 12 Observatoire de l accès aux soins

15 Une dégradation objective des délais d'attente > 13

16 La perception de difficulté d accès aux soins s est stabilisée depuis 2012 Après une dégradation de cinq points entre 2011 et 2012, la proportion de Français jugeant l accès aux soins difficile s est stabilisée à un niveau élevé Part des Français qui jugent l accès aux soins difficile : % % % +5 % > 14

17 Le délai d obtention d un rendez-vous chez un spécialiste reste la première cause de renonciation aux soins pour les Français Deux Français sur trois renoncent aux soins à cause de la difficulté à obtenir un rendez-vous dans un délai suffisamment rapide contre moins d un sur deux en raison du coût de la consultation Part des Français ayant déjà renoncé aux soins chez un spécialiste à cause : De la difficulté d obtenir un rendez-vous dans un délai suffisamment rapide 67 % 59 % 58 % Du coût de la consultation 46 % 42 % 37 % De son éloignement géographique 32 % 27 % 28 % TOTAL : a déjà renoncé aux soins 70 % 66 % > 15

18 La renonciation aux soins liée au coût est en forte progression La progression est très marquée chez les médecins généralistes, qui pratiquent pourtant peu de dépassements d honoraires Part des Français ayant déjà renoncé aux soins à cause du coût de la consultation : Chez un médecin généraliste Chez un médecin spécialiste % 27 % 18 % 46 % 42 % 37 % +3 % +4 % La renonciation est particulièrement forte chez les populations les plus précaires, malgré la CMUc et l ACS Part des Français en situation de précarité ayant déjà renoncé aux soins à cause du coût de la consultation : Chez un médecin généraliste Chez un médecin spécialiste 55 % 44 % 67 % 60 % Personnes sans couverture complémentaire Bénéficiaires de la CMU > 16

19 Le délai moyen d obtention d un rendez-vous chez un médecin spécialiste passe de 48 à 51 jours Dans toutes les spécialités majeures, les délais augmentent fortement en trois ans, ce qui atteste d une dynamique en profondeur de la dégradation de l accès aux soins spécialisés Durée d attente moyenne constatée par les patients pour l obtention d un rendez-vous en 2011, 2012 et 2014 (en nombre de jours) : Médecin spécialiste Rhumatologue Cardiologue ORL Gynécologue Dermatologue Ophtalmologue Les délais continuent de rester en moyenne deux fois plus longs en province qu en région parisienne > 17

20 Hors urgences, les délais d attente à l hôpital sont comparables à ceux constatés chez les médecins spécialistes en ville Hors urgences, il faut en moyenne un mois et demi pour obtenir un rendez-vous à l hôpital Durée d attente moyenne constatée par les patients en 2014 pour l obtention d un(e) (en nombre de jours) : Admission à l'hôpital pour une intervention chirurgicale Rendez-vous chez un médecin spécialiste à l'hôpital Rendez-vous chez un médecin spécialiste en ville jours depuis 2012 L hôpital ne joue donc plus le rôle de facilitateur d accès aux soins et cette tendance s accentue depuis trois ans > 18

21 Principaux enseignements La perception de la facilité d accès aux soins continue à se dégrader Le délai d attente moyen pour un spécialiste, en particulier pour les ophtalmologues et dermatologues est en constante augmentation depuis 2011 L hôpital, hors urgences, ne déroge pas à la règle Le renoncement pour des raisons de coût est en forte progression, surtout dans les populations en situation de précarité > 19

22 > 20 Observatoire de l accès aux soins

23 De profondes inégalités régionales > 21

24 Une perception de la dégradation du système de santé très homogène sur le territoire De manière générale, les écarts régionaux par rapport à la moyenne sont faibles Cartographie de la part de Français déclarant que le système s est dégradé au cours des dernières années 68 % 67 % 66 % 64 à 65 % 62 % 61 % Moyenne nationale : 65 % Les régions les plus frappées par la précarité (Nord, Languedoc-Roussillon et Corse) sont les moins insatisfaites. Un élément à rapprocher de l insatisfaction plus faible des bénéficiaires de la CMU au niveau national (46%) > 22

25 Pour les cardiologues, les délais d attente passent du simple au triple selon la région Les délais d attente chez le cardiologue connaissent la plus grande disparité régionale, et vont de 21 jours à 71 jours selon les régions Cartographie des délais (en jours) d attente pour un rendez vous chez le cardiologue en 2014 > à à à à 34 < 21 x 3,4 Moyenne nationale : 42 jours Des délais qui sont fortement corrélés à la démographie médicale des cardiologues en France, avec une pénurie objective d offre tout autour du bassin parisien > 23

26 La situation est analogue pour les gynécologues, même si les écarts sont moins marqués Le sud-ouest, dont la démographie médicale en gynécologues est moins importante, connait logiquement les délais les plus importants Cartographie des délais (en jours) d attente pour un rendez vous chez le gynécologue en 2014 > à à à à 55 < 30 x 2,8 Moyenne nationale : 57 jours La corrélation avec la démographie de cette spécialité sur le territoire est également forte > 24

27 Les délais d attente chez les ophtalmologues ne sont paradoxalement pas corrélés avec leur démographie Les délais d attente moyens chez les ophtalmologues vont de deux à cinq mois selon les régions Cartographie des délais (en jours) d attente pour un rendez vous chez l ophtalmologue en 2014 > à à à à 104 < 62 x 2,5 Moyenne nationale : 111 jours Les régions avec la plus basse densité d ophtalmologues (Champagne-Ardenne et Franche Comté) n enregistrent pas de délais excessifs, ce qui amène à des questionnements sur l impact de l organisation des soins > 25

28 La situation des dermatologues est proche de celle des ophtalmologues Les écarts constatés sont très proches (de 1 à 2,3 vs. 1 à 2,5) pour un délai moyen au niveau national inférieur il est vrai de 55 % (50 jours vs. 111) Cartographie des délais (en jours) d attente pour un rendez vous chez le dermatologue en 2014 > à à à à 46 < 33 x 2,3 Moyenne nationale : 50 jours Là aussi, la démographie de la profession n explique pas les délais d attente observés > 26

29 de même que celle des ORL Les ORL constituent le second profil de spécialisation avec le plus de disparité dans les délais d attente sur le territoire après les cardiologues Cartographie des délais (en jours) d attente pour un rendez vous chez un ORL en 2014 > à à à à 33 < 19 x 3 Moyenne nationale 36 jours Comme pour les ophtalmologues, démographie et délais d attente ne sont pas corrélés > 27

30 D une manière générale, les délais d attente ne sont pas prédictifs de la renonciation aux soins La renonciation aux soins pour cause affichée de délais trop longs est paradoxalement très élevée là où les délais sont les plus courts Cartographie de la renonciation aux soins chez les spécialistes à cause de la difficulté d obtenir un rendez vous dans un délai suffisamment rapide en 2014 > 69 % 65 % à 68 % 63 % à 64 % 60 % à 62 % 59 % à 60 % < 59 % Moyenne nationale : 64 % L Île de France et le Sud- Est, qui affichent dans l ensemble les délais les plus courts sont les régions dont les habitants déclarent renoncer le plus à des soins pour cause de délais La démographie médicale n est pas non plus prédictive du renoncement aux soins > 28

31 Paradoxalement, les dépassements observés par région recoupent mieux que les délais déclarés la renonciation pour délais excessifs Plus le dépassement d honoraires est élevé et plus le renoncement aux soins pour cause de délai est important, notamment en région parisienne et dans le Sud-Est Cartographie des restes à charge lors de la visite chez un spécialiste en 2012, tous secteurs confondus > 33,30 27,10 à 33,30 18,50 à 27,10 14,00 à 18,50 11,40 à 14,00 < 11,40 Moyenne nationale 15,90 Cette observation semble indiquer que le renoncement pour délais et celui pour raisons financières sont étroitement imbriqués D autres raisons, de nature sociologique, peuvent aussi expliquer les paradoxes mis en évidence. Un constat s impose cependant : la démographie médicale n est pas (encore?) un facteur déterminant de renonciation aux soins > 29

32 Principaux enseignements Une perception très homogène de la dégradation du système de santé sur le territoire français Des écarts très importants entre les régions pour les délais d attente de toutes les spécialités analysées, avec un record pour la cardiologie Une relation entre démographie médicale et délais d attente qui ne concerne que deux spécialités sur les cinq analysées Des délais d attente moyens par régions et une démographie médicale qui ne sont pas prédictifs de la renonciation aux soins, les régions les mieux loties ayant même le taux de renoncement le plus élevé Une corrélation forte entre dépassements d honoraires moyens et renonciation aux soins pour cause de délai qui montre que l on est en face d un phénomène multifactoriel, intégrant aussi des aspects économiques > 30

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34 j a l m a h e a l t h a n d a g e i n g s u r v e y Ce qu il faut retenir En cette fin 2014, la plupart des voyants de l'accès aux soins sont au rouge. Deux Français sur trois pensent que le système de santé s'est dégradé ces dernières années, particulièrement à l'hôpital. En cause principalement, les délais d'attente trop longs et la faible disponibilité des personnels de santé. Les temps d'attente pour voir un spécialiste continuent de s'allonger en ville comme à l'hôpital. En ville, ils passent de 44 jours à 51 jours en trois ans. Toutes les spécialités sont concernées, avec une forte dégradation pour celles impactées par le vieillissement, comme la cardiologie. L'ophtalmologie continue de battre tous les records avec des délais moyens qui passent de 103 à 111 jours. Deux Francais sur trois disent avoir renoncé à des soins à cause de ces délais, qui sont ainsi la principale cause de renoncement, loin devant le coût. Les écarts régionaux sont imposants pour les principales spécialités, avec une moyenne proche de 1 à 3. Paradoxalement, ces écarts ne sont pas toujours corrélés à la démographie des professions et sont loin d'être prédictifs du renoncement aux soins pour lequel la région parisienne, pourtant la mieux dotée en spécialistes, caracole en tête. 23, rue Taitbout Paris Tél : Fax :