La rhubarbe. Rheum rhaponticum. Denavaut Maxence. L3 environnementaliste

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Martin Rancourt
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1 La rhubarbe Rheum rhaponticum Denavaut Maxence L3 environnementaliste

2 I. Classification Classification classique : Règne : Plantae Embranchement : Angiospermae Classe : Magnoliopsida Ordre : Polygonales Famille : Polygonaceae Genre : Rheum Classification phylogénétique : Ordre : Caryophyllales Famille : Polygonaceae Le mot rhubarbe vient du bas latin reubarbarum. S'il est clair que le suffixe barbarum signifie "des barbares", on trouve deux explications au préfixe reu : selon la première reu viendrait de rha, nom que donnaient les Scythes à la Volga d'où viennent certaines espèces de rhubarbe. La seconde explication fait remonter reu au mot grec rheo signifiant "je coule" dans le sens de flux, mais il est probable que ce mot vienne aussi de rha. Diosconide, grec ayant vécu au premier siècle de notre ère, parle de rha ponticum, ponticum faisant allusion à la Mer Noire d'où il pensait que provenait la plante. On retrouve cette origine en allemand avec Rhapontik, Rhubarber étant plus commun, et en Espagnol avec rapontico (ruibarbo existe aussi). Polygonaceae : Cette famille regroupe environ 30 genres, comportant plus de 600 espèces, largement répandues à travers le monde. Seules les espèces arborescentes sont limitées à l'amérique tropicale. Les polygonacées appartiennent à l'ordre des polygonales et sont représentées par des plantes essentiellement herbacées, parfois arbustives et très rarement arborescentes. Les feuilles sont alternes ou, rarement, opposées et ont ceci de caractéristique qu'elles possèdent, à la base du pétiole, des stipules réunies en une courte gaine membraneuse qui entoure la tige. Cette sorte de tube a reçu le nom d'ochréa. La tige présente des noeuds en général très marqués. Les fleurs, régulières, peuvent être aussi bien hermaphrodites qu'unisexuées. De faibles dimensions, elles sont réunies en inflorescences de divers types, parfois plus ou moins différenciées en calice et corolle. L'ovaire possède de deux à quatre carpelles, avec un seul ovule orthotrope ; il devient un akène.

3 II. Description Planche botanique La Rhubarbe provient de la Chine occidentale, sur les confins des hautes régions tibétaines ; il existe toutefois d autres espèces, mais de moindre valeur, sur les pentes indiennes de l Himalaya. Elle est retrouvée surtout dans des climats tempérés. La dissémination est anémochore. Pantes à souche vivace, renflée en un gros tubercule plus ou moins enfoncé dans le sol. Pendant l hiver, les Rhubarbes apparaissent comme une masse ovoïde, plus ou moins allongée, constituée par une partie charnue se terminant par un ou plusieurs bourgeons, courts, couverts de bractées écailleuses, brunes ; la base se continue en racines robustes portant des racines secondaires et des radicelles. Chaque printemps, l extrémité supérieure se garnit d un énorme bouquet de feuilles grandes, pétiolées, à limbe palmé, surface ondulée, cloquée, avec des bords entiers ou dentés ou même lobés.

4 Une feuille Les jeunes feuilles sont protégées dans le bourgeon par une gaine foliacées blanchâtre dénommée «ochréa», qui se déchire sous la poussée de croissance printanière. De l intérieur de ce bouquet de feuilles partent les tiges florifères, robustes, atteignant jusqu à deux mètres et plus de hauteur et terminées par de longues grappes cylindroïdes garnies de petites feuilles. Les fleurs, nombreuses, sont régulières, hermaphrodites, avec un réceptacle creusé en cupule, qui porte sur ses bords le périanthe et l androcée composé de neuf étamines sur deux verticilles ; le premier comprend trois paires de deux étamines et l interne trois étamines alternant avec chacune de ces paires. L ovaire, uniloculaire, uniovulé, est surmonté de trois styles. Diagramme floral

5 III. Usage en pharmacopée Les chinois utilisent la rhubarbe dans leur pharmacopée depuis des millénaires. A partir du rhizome est extraite une drogue qui, à faible dose, est tonique et stomachique (favorisant la digestion au niveau de l'estomac). A forte dose elle est laxative. Le rhizome contient des tanins lui donnant une propriété astringente. Les limbes sont toxiques car ils contiennent des anthraquinones. Ces molécules, utilisées dans des produits phytosanitaires, sont laxatives à faibles doses et peuvent entraîner une mélanose du colon, qui selon des études montreraient qu'elle pourrait dégénérer en cancer. Les feuilles bouillies constituent un bon insecticide biologique (surtout contre les pucerons). Le pétiole est laxatif, stimulant (augmente l'activité du système nerveux sympathique), cholagogue (stimule l'évacuation de la bile), vermifuge (supprime des parasites intestinaux) et tonique du foie (stimule le foie). Du fait de sa forte teneur en acide oxalique et de son acidité, la rhubarbe est déconseillée aux personnes souffrant d'arthrite, de rhumatismes, d'acidité stomacale et d'hémorroïdes. Le genre Rhaponticum est utilisé en particulier en médecine vétérinaire. Composition chimique : - Composés tanniques : propriétés astringentes Catéchine, analogue à celle des cachous et du Gambir ; elle donne de la pyrocatéchine par distillation sèche ; Glucogalline (= glucogalloside), s hydrolysant en glucose et en acide gallique ; Tétrarine (= trétraroside), corps cristallisé donnant par hydrolyse : Glucose + acide gallique + acide cinnamique + rhéosmine.

6 La rhéosmine est un aldéhyde à fonction phénolique. Les tanins sont des substances d'origine organique que l'on trouve dans pratiquement tous les végétaux, et dans toutes leurs parties (écorces, racines, feuilles, etc.), caractérisées par leur astringence (sensation de dessèchement en bouche). - Composés anthraquinoniques : propriétés purgatives Acide chrysophanique, ou dioxy-1-8 méthyl-3 anthraquinone, retrouvé également dans le Nerprun et accompagné de chrysophanol ou dioxy-1-8 méthylol-3 anthraquinone ; Emodine ou émodol trioxy ; méthyl-3 anthraquinone, que l on retrouve dans d autre anthraglucosides ; Rhéine ou dioxy-1-8 carboxy-3 anthraquinone. L'anthraquinone existe à l'état naturel dans certaines plantes (aloès, senna, rhubarbe, un type de nerprun nord-américain parfois appelé carcara), les champignons, le lichen, et la plupart des insectes, où il sert de squelette de base aux pigments. Les dérivés de l'anthraquinone naturelle ont tendance à avoir des effets laxatifs. - Acide oxalique Cet acide peut irriter les voies œsophagienne ou gastrique lors de son ingestion et provoquer des dommages rénaux (calculs, oligurie, albuminurie, hématurie). Il est mortel à forte dose, les précipités d'oxalate de calcium pouvant obstruer les canaux rénaux. Il apparaît dans l'urine animale et humaine sous forme d'oxalate de calcium et d'acide oxalurique (H2N-CO-NH-CO-CO2H). Les individus en bonne santé peuvent sans problème manger de tels aliments mais on recommande aux personnes atteintes de calcul rénaux, de goutte ou d'arthrite d'éviter leur consommation.

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