Les fronts populaires, Staline, la guerre

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1 Les fronts populaires, Staline, la guerre Index IX Introduction 3. I. Une période de «guerre de mouvement» 18. II. La ligne du Congrès 40. III. Fascisme et antifascisme face à la guerre d Ethiopie 68. IV. Les fronts populaires et l éclatement de la guerre d Espagne 95. V. Les «frères en chemise noire» 113. VI. Commencement des procès de Moscou 130. VII. Le bataillon Garibaldi ; Guadalajara 145. VIII. La mort d Antonio Gramsci 159. IX. La lutte contre le trotskisme et la répression 181. X. La semence communiste en Italie 207. XI. La crise des fronts populaires et l unité d action 232. XII. La «vigilance révolutionnaire» 246. XIII. Dissolution du Comité central du PCI 262. XIV. Le drame espagnol avant et après Münich 274. XV. Curiel et les «forces progressives» en Italie 293. XVI. La veillée embrouillée 309. XVII. Le tournant du pacte germano-soviétique 320. XVIII. Les communistes et la guerre 336. XIX. Plus la nuit est profonde Introduction Ce volume poursuit la recherche sur le Parti communiste italien que nous avons commencée en partant des origines, durant la première guerre mondiale et que nous comptons conclure avec l examen de l action menée dans la résistance et dans la lutte pour la République. Dans le projet initial, ce troisième volume devait être également le dernier. Mais par la suite la période qui nous restait à examiner nous a paru, chemin faisant, mériter une analyse plus large, divisée en deux parties : la partie présente consacrée aux événements qui vont de 1935 à l éclatement de la seconde guerre mondiale et celle qui, à travers les vicissitudes de l Italie en guerre explorera d abord le développement souterrain puis l explosion de la guerre de libération et le rôle qu y ont joué les communistes. C est au lecteur qu il reviendra de juger si l attention accordée ici aux prémisses de la résistance, à l ensemencement des années à la veille du conflit mondial, avec les préambules qui s appellent Abyssinie Espagne, Münich, Tchécoslovaquie, invasion de la Pologne par l Allemagne hitlérienne a mis en lumière les éléments essentiels qui vont grandement déterminer les développements ultérieurs. Le tableau que nous offrons se différencie de manière importante de celui qui est tracé dans le second volume consacré aux années de clandestinité. Pas (nous devons le rappeler même si cela semble évident) parce que l époque de la clandestinité se termine ou que l étau de la dictature fasciste se relâche sur les militants communistes de l intérieur, parce car au contraire, les conditions de la clandestinité deviennent plus dures et les persécutions de plus 1

2 en plus présentes et efficaces. Mais parce qu une expérience politique toute nouvelle est en train se s affirmer, l expérience des fronts populaires (en France et en Espagne) qui a une très grande influence sur tout l antifascisme italien et particulièrement sur le Parti communiste d Italie. Et cela dans au moins deux sens et deux directions : dans l élaboration programmatique et dans l action concrète, comme dans les rapports entre l émigration et l intérieur du pays. Le groupe dirigeant qui vit dans l émigration à Paris s enrichit de nouveaux cadres, d hommes qui, ayant expié la peine à laquelle ils ont été condamnés par le Tribunal spécial, ont réussi à s expatrier et animent le Centre externe d une dialectique plus intense, en vivant une époque exaltante imprimée par le grand tournant du VIIe Congrès de l Internationale communiste ou par la réalité des choses en France et en Espagne (à partir de 1937 Togliatti ne dirige plus le parti d une manière opérationnelle). Il s agit d une expérience qui n est pas seulement faite de prises de positions, de missions dangereuses en Italie, de contact avec les autres forces politiques de l émigration, bien qu ils soient maintenant beaucoup plus intenses et fructueux qu au cours des années précédentes, mais il s agit d un engagement qui se déplace, pour des centaines et des centaines de cadres et de simples militants, sur les champs de bataille de Madrid, de Guadalajara, de Teruel, de l Ebre, dans le rang des volontaires garibaldiens. Nous avons cherché à analyser ces expériences en mettant en lumière ces thèmes (de l articulation des rapports unitaires entre socialistes et communistes, au thème gramscien de l Assemblée constituante, du dessein d une «démocratie progressiste» pour l après fascisme, aux manières mêmes dont s exprime une alliance entre les forces sociales et politiques différentes (avec les groupes de Justice et Liberté, les Républicains, les Catholiques), combattues au cours de la Première guerre par l antifascisme italien) et qui reviendront ponctuellement et sur une échelle beaucoup plus vaste dans la Résistance et tout de suite après. Mais la nouveauté par rapport aux décennies précédantes se situe dans quelque chose de tout aussi important : dans mouvement de contre-courant qui se produit dans le pays même, dans l Italie mussolinienne autarcique, dans ce «nouvel antifascisme» qui naît dans les usines et les universités et qui est dû à l expérience internationale elle-même. Cela veut dire que l avant-garde ouvrière et intellectuelle d une nouvelle génération s oriente (spontanément dans une large mesure) vers la rupture avec le régime, vers l opposition, jusqu à la milice, sur la base de ce qui vient de se passer en Europe dans les années chaudes qui précèdent la deuxième Guerre mondiale. C est l Espagne du 5 e régiment de la colonne Durruti, des quarante heures, c est l exemple de l intervention soviétique pour la «sécurité collective» contre le nazisme de plus en plus menaçant, ce sont les dégénérescences racistes du fascisme qui réveillent cette nouvelle génération, qui l orientent vers le mouvement ouvrier, qui donnent les raisons valables de rébellion et l espoir. Ainsi, quand les liens du Centre externe du PCI avec ses organisations internes visées par les arrestations s amenuisent, on voit surgir un nouveau type de liaison, une liaison idéologique et une confluence politique qui s opère à grande échelle, sur les grandes contradictions du drame européen. Cette autre Italie qui est en train de naître se fait jour dans la crise d un fascisme qui se révèle désormais comme contre-révolutionnaire militant. Nous l avons suivi sans négliger d examiner les conditions de vie réelles des masses, ni sous-évalué les limites d un phénomène qui commence à poindre dans un pays complètement dominé par la dictature, avec une perspective d agressivité pire encore. Nous avons accordé une attention particulière à un thème qui marque amplement la période prise en compte : le thème de Staline et de sa politique, de ses méthodes de direction, de l influence du stalinisme sur l ensemble du mouvement communiste. Le problème se pose dans ces pages à la fois en termes généraux et sous l angle de vue du PCI. D un côté on a cherché à comprendre comment, concrètement, la dynamique des procès de Moscou, de la 2

3 répression, de la «vigilance révolutionnaire»» obsessionnelle, compromet et contredit la politique unitaire entreprise par le Komintern en et empêche une pleine expansion de ce front populaire qui trouve pourtant, dans l URSS de Staline, dans sa force, dans sa formation, les conditions de base pour un développement ultérieur. D un autre côté, nous espérons voir montré dans un microcosme comme celui du parti italien (qui pourtant n a pas connu la tragédie des autres partis communistes) l obscurcissement des perspectives et les crises d organisation viennent directement de cette pression générale, de l atmosphère de suspicion et d inquisition qui envahit le mouvement de 1936 à 1939 qui augmente de manière importante et qui peu à peu théorise les mesures de répression. L analyse ne peut que reposer sur une réflexion sur tout le phénomène, sur une contradiction dont l évidence est encore loin d avoir été approfondie de manière adéquate malgré les révélations du XXe et du XXIIe Congrès du PCUS. Mais la contradiction est telle, entre autre parce que ce sont des années au cours desquelles l Union soviétique réalise une transformation économique et sociale gigantesque, et que le Komintern a un grand rôle de propulseur dans la mobilisation de l avant-garde ouvrière contre le nazifascisme. Et en même temps, on constate de la part des classes dirigeantes des démocraties occidentales une souplesse, qui devient souvent de la complicité ouverte, avec Hitler. L antifascisme italien dans son ensemble se montre extrêmement sensible à toutes les composantes de cette tragédie, dénonçant les hésitations, les ambiguïtés, les fléchissements de la sociale-démocratie internationale, adressant un avertissement (mais pas écouté), aux démocraties anglaise, française qui sacrifient la cause de la République espagnole, de l indépendance de Prague, de la solidarité anti-nazie à un pacifisme qui se révèle non seulement peureux mais contre-productif. Vu dans le contexte de tous ces événements, le «aujourd hui en Espagne, demain en Italie» de Carlo Rosselli n apparaît pas seulement comme un heureux slogan mais comme l avant-goût des caractères d une expérience originale dont les fruits se récolteront dans la guerre de libération. Si, encore une fois, cette optique est nécessaire, nous avons tenté de nous limiter à suivre les filons fondamentaux des questions de ligne politique, de perspective et de recherche idéologique. Nous espérons avoir laissé amplement parler les faits, enregistré les voix, non seulement des protagonistes, mais de ces centaines de combattants qui tombent en Espagne et des meilleurs communistes qui peuplent les prisons et les îles de déportation ou qui se battent dans l émigration pour la liberté et le socialisme. P.S. Note au troisième volume Nous avons le plaisir de remercier également, pour ce troisième volume, la Commission et le Conseil supérieur des Archives, le directeur des Archives centrales de l Etat, le professeur Leopoldo Sandri, le docteur Costanzo Casucci et tous les fonctionnaires des Archives centrales qui nous ont facilité la recherche et le dépouillement des documents qui y sont conservés. Nous adressons le même remerciement au président du Parti communiste italien pour nous avoir permis de consulter les Archives déposées à l Institut Gramsci et particulièrement au directeur de l Institut Franco Ferri, à Cesare Colombo, conservateur des Archives, aux amis bibliothécaires qui nous ont fraternellement aidés. Nous avons demandé, pour ce volume, les témoignages écrits et oraux de nombreux dirigeants et militants et tous nous ont fourni des renseignements précieux, des informations 3

4 et des conseils. Nous avons inséré dans les notes chaque contribution de ce genre et nous voulons en souligner ici la valeur et exprimer notre gratitude. Il est évident que les inexactitudes ou les omissions qui peuvent exister doivent être attribuées uniquement à la responsabilité de l auteur. 4

5 Chapitre 1 Une période de «guerre de mouvement» Du point de vue de la lutte politique, certaines expressions de Gramsci rappellent les différences essentielles entre les périodes de guerre de position et de guerre de mouvement. La période qui commence en et qui va durer au moins une décennie, doit être considérée par certains côtés comme une période de guerre de mouvement classique, ou guerre de manœuvres, avec de reculs et des progressions profonds, et avec des déséquilibres tout aussi importants. L acceptation évidente du terme n est pas moins importante. Si depuis des années on parle du danger de guerre, d un resserrement imminent, de crise des régimes et des institutions, maintenant les guerres éclatent et se succèdent et l instabilité politique s aggrave. Les prémisses du futur conflit mondial sont toutes en place. L attaque de l Italie contre l Ethiopie qui date du 3 octobre 1935 mais qui menaçait de s organiser depuis le début de l année, se présente déjà comme une simple entreprise coloniale. Elle altère tout de suite le précaire équilibre européen et crée une tension internationale qui sera lourde de conséquences. De la Mandchourie, le Japon passe à une pénétration systématique en Chine tandis que l Armée rouge, dirigée par Mao tsé-tung accomplit la Longue marche (octobre 1934 octobre 1935). En l espace d une année elle se trouve dans le Shen-si septentrional et de là, elle lance un appel à la résistance anti-japonaise. L Allemagne de Hitler montre non seulement qu elle veut déchirer l ossature de Traité de Versailles mais qu elle vise une expansion à l Est et à l Ouest. Au début de 1936 il accomplira ouvertement le défi de réarmer la Rhénanie. A partir de juillet de la même année, fascisme et nazisme aident de façon plus marquée la révolte de Franco en Espagne. C est une dynamique qui est mise en marche en Europe, en Afrique, en Asie pour une tentative de décomposer la division du monde sanctionnée par la première Guerre mondiale le par les vieux et les nouveaux impérialismes et de changer l équilibre des forces. Cela n empêche pas que le front diplomatique soit également en plein mouvement et que les conflits aient d abord cette dimension de conflit armé entre grandes puissances. Il suffit de donner quelques exemples indicatifs : Malgré les emportements verbaux et les zigzags tactiques de Mussolini, les rapports entre l Angleterre et l Italie, qui étaient restés amicaux au cours de toute la décennie précédente, deviennent très tendus. La «perfide Albion» est présentée comme l ennemi principal, non seulement du fascisme, mais du peuple italien. Un homme comme le ministre des Affaires étrangères, Pierre Laval, profondément réactionnaire et désireux de favoriser Mussolini dans ses visées sur l Abyssinie, est également l homme qui va à Moscou pour sceller un pacte militaire d assistance à l URSS. Pour la première fois, un homme d Etat anglais, Eden, va également à Moscou. Il faut précisément en chercher l explication dans la préoccupation commune de contenir l agressivité d Hitler qui en donne les signes les plus clairs. Mais dès 1934, avec un pacte de non-agression avec la Pologne, il tend à renverser les rapports de force en Europe centrale. La partie que s apprête à soutenir la Russie de Staline dans la politique européenne est beaucoup plus active qu auparavant et le terrain de rencontre objectif, un terrain, bien entendu, qui est loin d être facile avec les grandes puissances occidentales, se situe justement au centre des intérêts réciproques d un statu quo en Europe. Les desseins de la politique extérieure de «sécurité collective» de l URSS ont naturellement une relation encore plus étroite que par le passé avec la tactique de l Internationale communiste et avec l orientation de ses différentes «sections nationales». 5

6 Mais il y a un autre facteur, un autre sujet historique qui prend, au cours de cette période, une vivacité sans comparaison avec celle du passé, de la période de la restauration capitaliste, de sa «stabilisation» en Europe occidentale et orientale, et même de celle des années cruciales de la «grande dépression». Il s agit de la pression d en bas, de l initiative et de la présence sur la scène, des masses populaires. Si en , contrairement à ce qu espérait l Internationale, la crise économique qui donnait des dizaines de milliers de chômeurs, n a pas du tout provoqué une nouvelle vague révolutionnaire, mais a conduit, au contraire au triomphe du nazisme en Allemagne, à la prépondérance militaire au Japon, au retour des conservateurs au gouvernement en Grande-Bretagne, à un tournant réactionnaire dans la République espagnole, au clérico fascisme en Autriche (avec de vigoureuses répressions dans ces deux derniers cas), maintenant le tableau est en train de changer. Il est en train de changer entre autre, à cause d un phénomène d alarme qui a ses origines dans l inquiétude de certaines chancelleries européennes : le développement du fascisme dont on retrouve les manifestations bruyantes un peu dans tous les pays européens, encouragé par la politique des vieilles classes dirigeantes, avec la compression des libertés démocratiques et d atteinte même au niveau de vie des masses. Le choc de l avènement du nazisme en Allemagne, qui est passé comme un cyclone dévastateur sur le mouvement ouvrier allemand, a été très violent, et les deux Internationales ouvrières, la IIe, sociale-démocrate et la IIIe, communiste, en ont au moins tiré un enseignement pour la révision de leur orientation antérieure et pour un certain rapprochement réciproque, même s il n est pas encore étroit. Mais, au-delà du sommet et des syndicats (ceuxci plus substantiels), ce sont les masses elles-mêmes, en France et en Espagne qui se font les protagonistes d un grand sursaut démocratique, unitaire, de classe, qui part, lui aussi, d une position défensive, antifasciste, mais qui va acquérir un élan plus offensif et culminera en février 1936 en Espagne et en juin de la même année en France, dans la formation de nouveaux gouvernements d unité républicaine et de front populaire et dans une plate-forme de revendications économiques qui aboutira à de réelles conquêtes. Dans le mouvement communiste, la page du «social-fascisme» a été résolument tournée. Le VIIe Congrès du Komintern marque une critique très nette du passé et ouvre une page nouvelle (1) à l enseigne de la lutte unitaire contre le fascisme, de l offre de collaboration, aux sociaux-démocrates et à toutes les forces disponibles pour faire des fronts populaires pour la sauvegarde de la paix. Elle s ouvrira en juillet 1935 et il y aura de nombreux symptômes de la nouvelle situation. Comme nous l avons dit, on commence à parler des visées de Mussolini sur l Ethiopie, et l antifascisme italien prend position assez rapidement (2). En décembre 1934, il y a un grave incident de frontière avec la localité de Ual-Ual, à la frontière entre l Ethiopie et la Somalie italienne : un incident probablement provoqué par le gouvernement de Rome. Au début de 1935, Laval va rendre visite au Duce dans le cadre d une série d accords relatifs aux intérêts coloniaux des deux pays en Afrique et promet de lui laisser les mains libres en direction de l Abyssinie. Par la suite, on discutera avec acharnement pendant les années sur la signification de cette promesse de Laval (3) et il est probable que Mussolini lui-même ne pensait pas encore à une agression militaire en bonne et due forme. Mais en février a lieu la mobilisation de deux divisions, le rappel de deux contingents et le départ de quelques détachements militaires pour l Afrique de l Est tandis que Graziani, gouverneur de la Somalie, va à Mogadiscio. Les mesures militaires s intensifient en mars, et la propagande italienne commence à souligner la mission impériale de l Italie mussolinienne, décrivait d un côté l Ethiopie comme un pays barbare, sauvage, où survit l esclavage et de l autre comme une terre aux immenses ressources naturelles (qui attendent les civilisateurs et les colonisateurs). En mars, Mussolini tient une grande assemblée piazza Venezia : «Nous sommes prêts, dit-il, à accomplir n importe quel devoir que le destin a placé sur notre route». 6

7 Dans la visite de Laval, l examen du problème allemand a pris une place importante. L Italie a paru tranquilliser les Français sur sa volonté de continuer à garantir l indépendance de l Autriche. C est également dans le cadre d une politique générale visant à bloquer les volontés d expansion hitlérienne qu il faut voir la visite de Laval à Moscou. L événement n est pas moins important en ce qui concerne l URSS. La politique de Staline aussi vise à obtenir une série de mesures et de garanties par rapport à la poussée agressive de l Allemagne : la création d un système de traités défensifs, de celui proposée par la diplomatie française d un pacte de l Est, comprenant la Pologne, la Russie, la Tchécoslovaquie, l Allemagne, les Pays baltes, et celui d une assistance mutuelle avec la France qui étoufferait dans l œuf l éventualité de se trouver isolé en Europe, face au nazisme. Les négociations franco-soviétiques progressent avec une certaine lenteur et les communistes français accusent ouvertement Laval de ne pas vouloir parvenir à un accord (4). L ambiguïté de Laval est indubitable. Du reste, il n y a pas que ce personnage mais beaucoup d autres qui, pendant des années se succéderont à la politique extérieure français ou anglaise et qui ne renonceront jamais à l idée de «déverser» à l Est, sur l Union Soviétique, l expansionnisme allemand. Mais ce qui prévaut maintenant, entre autre parce que la France se sent le plus directement menacée par un revanchisme qui regarde à l Ouest tout autant qu à l Est, c est le désir d un accord. Le 2 mai, est signé le pacte d assistance mutuelle entre l Union Soviétique et la France, en cas d agression. Le 13, Laval arrive à Moscou. Il est reçu par Staline et la communication finale des entrevues contient une phrase qui déchaîne un certain tapage. En parlant des intérêts et des devoirs des deux contractants, il est précisé : Avant tout, dans l intérêt du maintien même de la paix, il leur incombe le devoir de n affaiblir par aucun moyen leur défense nationale. Avec ce propos, Staline comprend et approuve pleinement la politique de défense nationale de la France pour maintenir sa force armée au niveau de sa sécurité (5). La valeur de ligne de conduite, si non de principe, de cette «concession» stalinienne n échappe à aucune force du mouvement ouvrier et encore moins au mouvement ouvrier français. Même les communistes italiens en sont frappés (6). Cela signifie reconnaître à un Etat bourgeois, dirigé par des coalitions politiques conservatrices, non seulement la pleine légitimité de se réarmer pour pourvoir à sa propre sécurité, mais aussi une fonction positive, défensive, brisant, au moins en partie l image d un monde impérialiste condamnable dans toutes ses composantes (fasciste ou démocrate bourgeois), considérés comme tout aussi agressives. Mais cela signifie également reconnaître maintenant le nazisme comme le danger principal pour la paix et donc reconnaître à l Union Soviétique, le droit de faire de la politique comme le dit tout de suite la revue du PCI, avec ces puissances capitalistes qui ne veulent pas être entraînées dans une nouvelle conflagration européenne (7). L argument est loin de convaincre sic et simpliciter les autres regroupements antifascistes (8) mais il y a en soi une nette indication antinazie. Concentrons le feu contre le principal fauteur de guerre, le fascisme allemand, conseille Togliatti à Moscou (9). Cela indique la perspective qui se réalisera avec les fronts populaires. Y a-t-il à l extrême opposé une autre perspective? Le seul qui l indique est Trotski qui parle, depuis 1934, du front unique en France comme un instrument de la lutte pour le pouvoir, vu naturellement à échéance rapprochée, comme seul moyen de battre le fascisme en France (10). Trotski se base sur l existence, dans les masses françaises, d une poussée qui les mène plus à gauche que leurs partis mais il y a aussi, chez lui, toute une construction idéologique qui répond, plus qu à la situation réelle, à une réaction instinctive, plus morale que politique, contre les «compromis» qui nuisent à l éducation de la conscience révolutionnaire du prolétariat. On voit, à ce propos, un épanchement symptomatique, consigné dans son journal, face à la fameuse communication de Moscou : 7

8 Même si j ai une certaine familiarité avec le cynisme politique de Staline, son mépris des principes, sa connaissance de toutes les ficelles à courte vue, je n ai quasi pas pu en croire mes yeux quand j ai lu ces lignes. Staline ne survivra pas impunément au communiqué du 15 mai. La question est trop pointue, la trahison trop énorme. C est vraiment cela, une trahison!... Le Parti communiste français en sort blessé à mort. Le prolétariat a seulement à y gagner. La cause de la nouvelle Internationale en sera favorisée (11). Une partie de l émigration italienne en France, qu elle soit politique ou économicopolitique, de quelques centaines de milliers de travailleurs italiens, vit dans un climat de préparation au front populaire, rendu plus bouillonnant à cause de l agitation contre la vie chère et les mesures prises par le gouvernement Flandrin et par une perspective d étapes successives de l unité ouvrière : des accords électoraux à l unification syndicale, jusqu à l unité organisationnelle. Le mot d ordre du PCF devient : «Pour une classe unique, une seule Confédération du travail, un seul Parti». On a déjà vu comment le premier pas d unité d action entre le PCI et le PSI, signé à Paris en 1934 a été le reflet de celui entre le PCF et la SFIO (et les deux ont été également le fruit d un changement d orientation de Staline (12)). On continue à faire des pas dans ce sens : face à la menace de l entreprise éthiopienne, les deux partis organisent d un commun accord l agitation dans l émigration sur le thème de l intérêt national contraire à la guerre de rapine (on ne peut plus ardue et peu productive) et de la nouvelle menace qui met en péril la paix générale. Depuis mars, on affirme : La lutte pour empêcher une telle guerre ou pour qu elle se termine le plus tôt possible, pour la diriger vers la défaite du fascisme, est le devoir de tous ceux qui aiment leur pays et veulent lui épargner des massacres, les privations et la ruine (13). On lance également l idée d un Congrès de mobilisation contre l agression de l Ethiopie par les Italiens à l étranger. Carlo Rosselli, à la tête de Justice et Liberté, qui se situe désormais comme un regroupement nettement polémique, à la fois contre les socialistes, et les communistes, accusés de minimalisme son non d attentisme inerte, considère cette idée comme néfaste. Le véritable congrès à faire serait «le Congrès de l antifascisme italien qui se bat en Italie, qui puisse honnêtement revendiquer, face à l étrange, la représentation d un ferment actif des masses en Italie», puisque ce qu il faut, la première tâche à se donner, c est de «briser la distance qui existe entre la société italienne de l an XIII et l antifascisme (14)». Ainsi Rosselli met le doigt sur la plaie et les communistes, mais aussi les socialistes, le ressentent tout aussi douloureusement. L an XIII de l ère fasciste est une année où le régime semble désormais avoir dépassé les contrecoups les plus graves de la crise économique, même s il en sort sans avoir résolu aucun des graves problèmes du déséquilibre et de l arriération de nombreuses régions du pays, et le niveau de vie des masses ne se sont pas substantiellement amélioré. Seul le chômage a diminué. Mais les comptes que l opposition doit faire à l étranger ne sont pas joyeux. Dans une période de changement général de mots d ordre et de perspective, le bilan des partis ouvriers est également lourd. Le fascisme a résisté. Il dure beaucoup plus longtemps que ne l avaient prévu les communistes, les socialistes et les démocrates antifascistes et l étau totalitaire du régime sur la société italienne se resserre d autant plus fortement que la présence de l opposition dans le pays se fait sentir. Un commentaire désolé de Emilio Lussu n est sûrement pas loin de la réalité : Dans les dernières années, ceux qui rentrent sont plus nombreux que ceux qui sortent. Ce qui ne serait pas un mal si, en Italie, on faisait quelque chose. Mais on ne fait rien (15). Peut-on dire que même la classe ouvrière, même les paysans qui ont pourtant souffert des conséquences les plus graves de la crise économique, sont conquis par le fascisme? C est le genre de problème qui ne peut se résoudre par une réponse nette. Il y a différentes citations, il y a une réalité complexe, différente de région à région, de groupe à groupe, de génération à génération et les communistes devront les premiers tenir compte des dimensions nouvelles qui 8

9 se compliqueront par la suite avec la conquête de l Ethiopie. En attendant, voici comment Lussu pose la question des perspectives : A travers une minorité héroïque, seule la classe ouvrière et paysanne affirme quotidiennement sa haine du régime et c est pourquoi elle montre au monde et annonce dès maintenant ce que sera la source de l antifascisme révolutionnaire contre le fascisme. Désormais la seule force révolutionnaire est constituée par le prolétariat. Il n existe pas d antifascisme conséquent en dehors du prolétariat. Le problème de la révolution antifasciste est le problème de l organisation socialiste du prolétariat (16). Pour Lussu, «la PCI est le seul parmi les partis socialistes qui se soit formé une psychologie révolutionnaire» mais c est aussi «un clan de permanents fanatiques dont les mots d ordre tombent nombreux et contradictoires et n en sont pas moins dogmatiques». Le PCI, en effet, se trouve à un stade de réflexion et de recherche délicat, avec le risque l osciller d un extrême à l autre. Les vieux mots d ordre liés aux schémas de la soi-disant «troisième période» sont tombés, ayant fait faillite dans les faits plus que par une décision du Komintern. La radicalisation politique prévue ne s est pas produite. Il n y a rien, dans l évolution politique italienne qui puisse montrer un accord entre sociale-démocratie et fascisme et faire pense à une phase possible de «social-facsisme», mais on a enregistré, par contre, un certain monopole politique plus rigide de Mussolini et du fascisme. Il faut ajouter encore, à propos des événements d Allemagne, que le PCI, contrairement à ce que pouvait conseiller l expérience vécue, et réélaborée dans les premières années de clandestinité, s est ajouté au chœur de l Internationale communiste qui prévoyait une issue toute différente à la crise, qui a sous-évalué le danger nazi, les modalités de son avènement profondément analogue à celui du fascisme, sinon qu il a été plus rapide. Dans le mouvement communiste international, sous la pression du «contre-tournant» commencé en 1934, le PCI a aussi pris le chemin des Fronts populaires, il a conclu un pacte avec le PSI, mais les problèmes qui se présentent au groupe dirigeant sont bien différents de ceux que le PCF est en train d affronter avec courage. Il y a l unité avec le PSI mais certainement pas d action dans le pays. Et pour l action «à l intérieur» l autocritique est suggérée à la fois par les faits concrets de la situation et par les réprimandes venues de Moscou. L organisation clandestine implantée au début des années 30 a été, sinon balayée, au moins secouée violemment par la répression et par l impossibilité de se transformer, d un réseau épars et partiel de militants individuels visés par la police en un mouvement qui soit capable de briser, au moins par endroit, la «légalité» fasciste. Au cours des neuf premiers mois de 1935, le Centre externe a organisé vingt voyages de permanents en Italie. Huit d entre eux «tombent», c est à dire que l on en arrête 25%, beaucoup moins qu en Mais c est dû également au fait que le PCI a quasiment abandonné le système, très coûteux en «chutes», de maintenir sur pied la structure «illégale» à l intérieur du pays. Il cherche maintenant principalement à maintenir la liaison avec l intérieur à travers des camarades soidisant «légaux», des travailleurs individuels qui ne sont jamais entrés dans une organisation clandestine et courent donc moins de risques et dont la tâche essentielle est d envoyer des informations, des rapports, des lettres à l extérieur par les différents moyens possibles. A cette époque, on reçoit à Paris 350 lettres (17). Naturellement, cela signifie également renoncer à une intervention plus directe, que ce soit dans la propagande ou l agitation, pour lesquels les conditions sont peu propices. Mais les termes organisationnels de la question, bien que pressants, ne sont qu un aspect du problème politique. On ressent que la nouvelle période dans laquelle on entre réclame des choix différents. Encore avant le VIIe Congrès de l Internationale communiste, les communistes italiens sont en train de se demander comment l objectif des fronts populaires est applicable en Italie et comment on peut le concilier avec une pénétration dans les organisations fascistes, qui est l action que l on vise en priorité. L action ne peut-elle être que celle de «cheval de 9

10 Troie», ou est-ce qu il n importe pas, au contraire, d avoir une autre façon de considérer le fascisme, sa structure interne, sa dialectique, le fait pour les jeunes d «êtres fasciste», par exemple, qu ils soient ouvriers ou intellectuels? Dans les pays qui se posent ce genre de question, les oscillations seront nombreuses et très larges, également à cause du fait que la révision des méthodes, l abandon des mots d ordre passés, sont tellement nets et brusques que, en abandonnant l extrémisme qui a précédé, on risque de tomber dans des formules et des attitudes trop générales ou trop conciliantes. Une certaine manie d instrumentalisme, inhérent à la manière de diriger et se servir de la «théorie», qui est typique de Staline, contribue à ces oscillations profondes. Mais c est également un phénomène de réaction spontanée, un effort pour se libérer des principes manifestement encombrants qui empêchent un contact réel avec les forces sociales vivantes des différents pays. Déjà au cours des premiers mois de 1935, on voit les confessions de deux dirigeants : l une qui concerne le «style» de la propagande communiste par le passé, l autre qui concerne le rapport qu il faut établir avec les groupes de la nouvelle génération, animés d un authentique esprit de rénovation, mais dans le milieu de «l univers» fascise. Le premier est Mario Montagnana, un des dirigeants ouvriers les plus actifs du Centre interne. «Nous devons, dit-il, mettre au premier plan la lutte pour la liberté. Les masses aspirent à la liberté parce qu elles savent que sans liberté, on ne peut défendre son pain. Nous nous sommes trompés en raillant le mot d ordre «Liberté et patrie», nous nous sommes aliéné la sympathie des travailleurs et des classes moyennes. Certes, nous luttons pour la liberté prolétarienne, c est à dire pour la dictature du prolétariat mais il est utile pour nous et pour les masses, de conquérir également un minimum de «liberté bourgeoise» que le fascisme a supprimé aujourd hui (18)». Celeste Nagerville, un autre ouvrier de Turin (qui est allé très jeune en prison et en est sorti aujourd hui grâce à l amnistie qui pour lui, comme pour des centaines d autres militants communistes, a raccourci énormément la peine à purger, et qui dirige à Paris le travail de la FGCI), ajoute à son tour: «La jeunesse italienne a grandi dans le climat fasciste et se trouve dans des conditions telles, qu il existe chez elle de grandes aspirations et pas seulement des aspirations à lutter (19)». Et il ne s agit pas seulement de jeunes travailleurs. En , avant la guerre d Afrique, différents groupes de jeunes intellectuels, corporatistes «de gauche», mènent une polémique sociale à l intérieur du régime qui frappe les lecteurs communistes, plus attentifs maintenant que par le passé et qui n ont plus tendance à refuser la crédibilité de l aspiration révolutionnaire de la jeunesse fasciste. Ce sont des jeunes qui écrivent dans «Le Chantier», dans «Bo», des universitaires de Padoue, mais aussi dans «Rome fasciste», «Siècle fasciste» et dans «Avance», dans «Orphée», «Travail fasciste» etc... Et la dénonciation qu ils font de l insuffisance des contrats de travail, des injustices sociales les plus criantes, s accompagne de l exaltation du mythe corporatiste, de son contenu «anti-bouregeois» où se mêlent souvent les nourritures et les inspirations les plus hétérogènes : on justifie l expansionnisme fasciste, on polémique contre le capitalisme mais parfois avec des positions franchement autoritaires, antidémocratiques ou populistes. Mais il y a des accents sincères, même s ils sont confus qui frappent, par exemple, Egidio Gennari, le vieux dirigeant qui participe activement à la nouvelle phase politique en France. Gennari écrit que la polémique de ces jeunes, est quelque chose de bien différent de l aspect partisan du groupe de Rigola des «Problèmes du Travail», et qu ils partent du fascisme pour chercher la voie d une solution collectiviste entre autre à travers la découverte du faux côté social du régime (20). Et en feuilletant ces revues, en lisant les articles de ces jeunes, on se rend compte que la note dominante est véritablement un mélange de thèmes socialistes souvent mythifiés et de polémiques internes au fascisme. Alberto Mandadori parle 10

11 des écrivains décadents à la Moravia et à la Zweig (l antifascisme aussi parle de Moravia au cours de ces années (21) ), et demande une attitude «anti-littéraire», précisant qu elle suppose une attitude anti-bouregeoise cohérente, une attitude anti-individualiste et anti-libérale comme étant nécessaire à l attitude collectiviste et sociale (22)». Romano Bilenchi qui semble plus affirmativement populiste, affirme : «Que l on arrête de penser que parmi le peuple il n y a que des adversaires et des traîtres. Les adversaires et les traîtres sont les nombreux richards et les Don Quichotte qui portent un insigne jusque sur leur manteau...le peuple, ajoute Bilenchi, croit que nous ne sommes pas de vrais révolutionnaires mais des réactionnaires, des soutiens de la bourgeoisie. Et c est de notre faute! Jusqu ici nous avons laissé le peuple à lui-même. Nous devons lui faire comprendre que nous l aimons, que nous avons confiance en lui, que nous le croyons nécessaire (23). On explore beaucoup la vie syndicale (et c est ce qui intéresse le plus les communistes). «A 13 ans de la Marche sur Rome, lit-on par exemple dans «Le Chantier», à 9 ans de la loi syndicale de 1926, à 7 ans de la Charte du travail, il y a encore de nombreuses catégories qui n ont pas de contrat collectif de travail tandis que pour beaucoup d autres, le contrat est périmé depuis longtemps». Et on lit encore : «L autorité et l action des syndicats n existent que dans la mesure où il existe un contrat de travail, tandis que les organisations, l autorité et les actions ne manquent en tout cas pas, et l on peut même affirmer que l inexistence des contrats de travail augmente de manière importante». On parle de «base syndicale», et l on soutient que «puisque les corporations fonctionnent, il est nécessaire que le syndicat devienne de plus en plus fort, qu il soit véritablement la base du nouveau régime économique et social (24)». Par la suite, «Le Chantier» sera supprimé à cause du ton de ses articles. Il n y a pas que les jeunes fascistes. En mai, à Turin, une série d arrestations retentissantes montre clairement qu un centre culturel et politique antifasciste d intellectuels, presque tous des jeunes, presque tous de «Justice et Liberté», s est formé autour de la maison d édition Einaudi qui est temporairement fermée. Avec Einaudi (25), on arrête Cesare Pavese, Norberto Bobbio, Franco Antonicelli, Massimo Mila, Piero Puzzati, Vittorio Foa, Carlo Levi, le professeur socialiste Michele Gina, le vieil écrivain Augusto Monti, le jeune philosophe Ludovico Geymonat et d autres dont l action est, en premier lieu, «une résistance de la culture» (26). La nouvelle a un grand écho dans la presse de l émigration et le «Comité international d aide aux prisonniers et aux déportés antifascistes italiens» présidé par Jean Richard Bloch rédige un communiqué de protestation et de dénonciation (27). Dans un cas comme dans l autre, que ce soit à cause des oppositions ouvertes ou à cause des «frondeurs» du régime, on a la sensation d une vie riche de problèmes et d aspirations qui croît et qui provoque chez les chez les dirigeants du PCI une volonté d adhérer à une réalité en mouvement d une manière nouvelle, de retrouver un certain détachement qui s est fait plus net au cours des dernières années. C est comme un assaut qui vient de rompre un mur d incompréhension faite également d abstractions de langage. «Nous sommes enfermés dans un cercle de résolutions et de thèses, disait Montagnana dans la «confession» déjà mentionnée. Notre langage est impopulaire et abstrait... Il y a trop peu de sujets humains dans toute notre propagande et notre agitation». Déjà avant le VIIe Congrès de l Internationale, il se produit quelque chose qui va au-delà du langage de révision élaboré par le Komintern et qui se reflète dans le parti italien et plus encore dans le parti français : la revendication d une tradition révolutionnaire nationale. Pour les Français, cela signifie se réclamer de l héritage jacobin, de la Commune, avec une insistance particulière sur le «tricolore». Pour les communistes italiens, cela signifie une image de la gauche de l action du Risorgimento, de sa composante démocratique et populaire, garibaldienne, mais cela signifie aussi reprendre un discours que Gramsci avait commencé, que dans ses écrits et dans les discussions entreprises avec les camarades. 11

12 Notre parti, écrit Grieco, a été le premier et le seul parti prolétarien en Italie à avoir élaboré le récit des expériences et des luttes populaires du Risorgimento, l expérience de tout le mouvement prolétarien d Italie, d un siècle de lutte des classes dans notre pays. Le mérite d avoir ouvert les chemins de cette étude revient avant tout à Gramsci, ce qui revient à dire que c est à Gramsci avant tout que revient le mérite d avoir mis notre parti sur la voie pour être à la tête de la prochaine révolution italienne (28). Il est significatif que le rappel à Gramsci arrive en même temps que les particularités nationales et les caractères originaux du mouvement révolutionnaire italien. Pas parce qu il a une saveur exotique. Ce sont Dimitrov, Thorez, toute la propagande du Komintern qui lèvent le drapeau des traditions nationales. Mais plutôt parce que, c est en posant de telles exigences que le nom et l inspiration de Gramsci paraissent naturels et on les évoque avec un sentiment d orgueil et de libération. Un an plus tôt un rappel dans cet esprit paraissait encore inconcevable. Mais en termes politiques, la ferveur pour l histoire se trouve devant un dilemme qui n est pas facile à résoudre. D un côté, la mise en place de fronts populaires exige d une part une accentuation de l esprit antifasciste, surtout par rapport à ces groupes ou à ces formations qui se caractérisent presque uniquement comme antifascistes, de l autre la conviction que le premier devoir est de travailler parmi les fascistes, porte en elle la tentation de valoriser certains thèmes du fascisme original (on parlera bientôt d utiliser le programme des Fasci de 1919), de manière certainement tactique mais qui ne peut pas ne pas obscurcir et compromettre l élan unitaire par rapport au PSI, à Justice et Liberté et aux Républicains, etc. Au printemps et à l été 1935, ont lieu quelques réunions significatives des organes dirigeants du PCI, à Paris, depuis le Bureau politique jusqu au Comité central. Ruggero Grieco est devenu le responsable du Secrétariat politique. Togliatti a été appelé à Moscou au Secrétariat de l IC pour préparer le VIIe Congrès. Mais cette fois-ci son séjour en Russie comme secrétaire du Komintern sera long. Il est néanmoins mentionné couramment comme le «chef actuel» du parti italien. Citons parmi d autres une attestation publiée en 1936 : Antonio Gramsci, le chef de notre parti, libéré de l agitation des travailleurs et de tout le monde, se trouve dans une situation qui ressemble à un état d arrestation permanente et il est très malade... Nous révélons un secret en révélant le nom du chef actuel de notre parti, le camarade Togliatti qui est en même temps secrétaire de l Internationale communiste (29). Ercoli intervient souvent par des lettres et des conseils et son hégémonie est indiscutable. Les membres du CC qui sont présents avec Grieco varient en fonction des arrives de dirigeants revenant de prisons ou de relégation. En 1935 travaillent au Comité central de Paris, Longo, Di Vittorio, Dozza, Ciufoli, Gnudi, Gennari, Celeste Nagerville, Ezio Zanelli, Teresa Noce, Mario Montagnana, Berretta, Luigi Viano, Agostino Novella, Cesare Massini, et on coopte comme membres effectifs Aladino Bibolotti, Giuseppe Amoretti et comme nouveaux candidats Rigoletto Martini et Luigi Borelli (30). Au Bureau politique siègent Grieco, Longo, Montagnana, Di Vittorio Gennari et Nagerville pour la FGCI. Dans le débat politique, c est Longo qui apparaît le partisan le plus convaincu de la politique d unité d action avec les socialistes pour créer un front populaire également en Italie. A l arrière fond, il y a la perspective de la guerre d Afrique par le fascisme. C est une ouverture (au moins un espoir) de crise du régime et Longo dit : «Seule l action peut préparer le Front populaire en Italie sur le terrain des revendications économiques et politiques des masses (31)». La nouvelle épreuve est considérée et par les socialistes et par les communistes de l émigration comme la meilleure occasion pour cimenter l unité ouvrière. En attendant, pour célébrer la première année de la signature du Pacte d unité d action, un manifeste paraît, dans lequel on lit : La guerre ouvre en Italie une nouvelle phase de lutte très dure dans laquelle l unité d action doit se cimenter et se renforcer pour retourner contre le fascisme les difficultés et les conséquences de la guerre qu il 12

13 impose au pays. Conscients de leurs responsabilités et de leur devoir, le PSI et le PCI proclament bien haut que les ennemis du peuple italien ne sont pas à Adis Abeba mais à Rome. Ils disent à l opinion politique mondiale, alarmée à juste titre, que ce serait une en vue de la défaite du fascisme et de la victoire de la révolution populaire italienne, pour une Italie socialiste (32). La plate-forme défaitiste est très spontanée à cause des traditions des deux partis prolétariens italiens et montre qu un un accord de fond est désormais intervenu entre eux. Mais jusqu à quel point pourra-t-on frapper de l intérieur, face à la crise que l on considère comme inévitable à cause de l aventure du fascisme en Ethiopie? Un écrit de Togliatti de cette période revient sur le leitmotiv de l intervention sur un terrain de masse. Ercoli envisage la dimension internationale du problème du front populaire, fait l éloge des accords par le haut avec les partis sociaux-démocrates pour rappeler l importance des mouvements qui partent des usines : Dans un pays où il existe une dictature fasciste ou un mouvement de masse fasciste, nous devons aussi entraîner dans la lutte la masse des ouvriers «fascistes». Tant que nous n aurons pas obtenu un tel résultat, la perspective de développement du front unique sera limitée (33). Jusqu à maintenant, on avait toujours pensé que le meilleur terrain pour l action menée à l intérieur des organisations fascistes était celui des revendications économiques élémentaires. Maintenant on insiste sur la revendication des libertés démocratiques fondamentales. C est là aussi un symptôme fondamental de l air nouveau qui circule. Mais comment mobilise-t-on les ouvriers «fascistes» sur le terrain? Et que signifie les appeler ainsi, entre guillemets? Cela signifie-t-il qu ils sont fascistes seulement parce qu ils sont enrégimentés dans les organisations du régime? Dans ce cas, quelle valeur peut avoir la revendication d un certain côte «social» du programme fasciste primitif et du corporatisme lui-même? Ce sont les nœuds qui passent bientôt sous le peigne. Le rendez-vous du VIIe Congrès permet de rendre beaucoup plus explicite une révision générale, non seulement des mots d ordre tactiques mais même d une conception générale du développement stratégique de la lutte. Notes du chapitre 1 1. On a justement écrit à ce propos : «La ligne des fronts populaires n était pas une ligne purement défensive... Toutefois elle était bien différente de celle des années qui suivirent directement la Révolution d Octobre. Elle partait de la présupposition réaliste que transformer les pays industrialisés avec des systèmes politiques et économiques consolidés de manière stable, avec une structure élaborée et une forte tradition d actions populaires et démocratiques, était plus long et plus complexe que beaucoup l avaient pensé à la fin de la première guerre mondiale (ERIC OBSAWN Introduction à l Histoire des révolutions du XXe siècle, Rome 1966, pp. XX-XXI). 2. Cfr. Pour les prises de position de J et L, ALDO GAROSCI, La Vie de Carlo Rosselli, II, Rome- Florence-Milan, 1945, pp. 121 et suiv. et pour celles des socialistes et des communistes, la communication sur la réunion commune des secrétaires des deux partis dans «Action Populaire», l hebdomadaire du PCI dans l émigration, Paris, 16 mars Cfr. L abondante documentation récoltée à ce propos dans MAX GALLO, L affaire d Ethiopie, Paris 1967 ainsi que RENATO MORI, L entreprise éthiopienne et ses répercussions internationales dans la politique extérieure italienne de 1914 à Rome 1963, pp Gabriel Peri écrit, par exemple : «Le ministre français ne veut pas conclure le pacte francosoviétique. Il veut en ajourner la conclusion autant que possible et l entourer de conditions telles que le pacte ne pourrait plus créer d obstacle aux projets aventureux de Hitler. M. Laval, comme tous les déserteurs de la classe ouvrière, est animé d une haine antisoviétique et anticommuniste. (GABRIEL PERI, Les négociations franco-soviétiques et les palinodies de M. Laval, dans «La Correspondance Internationale», a. XV, n , 27 avril 1935, pp ). 13

14 14 5. Cfr. L éditorial La politique de paix de l URSS, dans «L Etat Ouvrier», a. IX, n. 6, juin 1935, p Cette intervention de Montagnana à une réunion du Bureau politique du PCI, le 4 juillet 1935 est symptomatique de cet état d esprit avec lequel les communistes considèrent toute initiative de Staline : «A la première lecture, il est resté frappé et s il n a eu aucun doute sur sa parfaite justesse, ce qui dépend de sa confiance illimitée dans le Parti bolchevique et en Staline. En rapport avec cet engagement, il y a l importance d avoir un chef en qui avoir une confiance absolue : elle sert, dans certains cas, de juste orientation. Le pacte est un pacte de paix. Mais il n a de valeur que dans la mesure où il se base sur la force. Sur la force de l Union Soviétique mais aussi de la France. Si on est pour la paix, on doit être pour le pacte, si on est pour le pacte on doit vouloir que les deux partenaires soient forts. C est pourquoi il est bon que la France soit forte. Nous sommes également pour la défense de la France en tant que telle, en cas d attaque hitlérienne. Nous pourrions dire que cette dernière question ne nous intéresse pas, puisque cela voudrait dire mettre le signe égal entre démocratie et fascisme. C est là une erreur qui a été faite quelquefois mais qui ne doit pas se répéter» (APC, 1263/10). 7. De La politique de paix de l URSS cit., Le texte entend également répondre aux objections avancées par Nenni (Conséquences et développement du pacte franco-soviétique), dans «Le Nouvel Avanti!» 25 mai 1935, qui dit que Staline, avec sa phrase bien connue, entend faire participer le prolétariat à la politique de l impérialisme bourgeois. «L Etat Ouvrier» répond : «Staline n a pas du tout dit qu il avait confiance en Laval et en Flandrin et compagnie pour mener une politique ferme et conséquente de résistance contre les visées anti-soviétiques et impérialistes de l impérialisme. 8. Outre la réaction de Nenni dont on a déjà parlé, il faut signaler cette de Rosselli. Celui-ci soutient que si Staline intervient pour renforcer les courants nationalistes en France, tous plus ou moins fascistes, la Russie elle-même court le risque de faire se précipiter l avalanche réactionnaire. Si la Russie est obligée de compter sur ses adversaires, c est qu elle a vraiment perdu du mordant. «Mais est-ce que les révolutionnaires italiens, allemands, français peuvent faire dépendre leur action des nécessités internes de la Russie? (Cfr. Dédié aux communistes italiens, éditorial anonyme dans «Justice et Liberté», 24 mai Cfr. Une lettre d Ercoli, sans date, mais probablement d avril 1935 envoyée au BP du PCI et publiée, avec une note de Franco Ferri, L Ennemi principal en 1935 dans «Renaissance» a. XII, n. 34, 28 août Une partie de la lettre est utilisée comme article dans «Action Populaire» du 4 mai 1935 sous le titre Concentrons le feu sur l ennemi, principal fauteur de guerre, le fascisme allemand. 10. Cfr. Où va la France? fin octobre 1934, dans LEON TROTSKI, Ecrits, Turin 1962, pp LEON TROTSKI, Journal d exil (17 mai 1935), Milan 1964, pp Cfr. PAOLO SPRIANO, Histoire du Parti communiste italien, II, les années de clandestinité, Turin 1969, pp Cfr. Le texte d appel commun (élaboré à une réunion du PSI et du PCI le 13 mars) dans «Action Populaire», 6 avril Cfr. Une lettre de Rosselli adressée aux secrétariats du PSI et du PCI, le 16 avril, publié dans «Justice et Liberté» du 19 avril D une lettre d Emilio Lussu, publiée dans «Justice et Liberté» du 17 mars De la lettre d Emilio Lussu dans «Justice et Liberté» cit. 17. Du rapport d organisation présenté par Montagnana à la session du CC du PCI à la fin d octobre 1935 (APC, 1260/120). 18. APC, 1269/ APC, 1263/ EGIDIO GENNARI La voie vers le parti unique de la classe ouvrière, dans «L Etat Ouvrier», a. IX, b. 7, juillet 1935, pp Dans «Justice et Liberté» du 4 janvier 1935 paraît une note intéressante dans laquelle on signale que le nouveau roman de Moravia («les ambitions erronées») a été interdit, et l on commente : «Pour la première fois Mussolini frappe de censure un jeune écrivain. Un jeune qui a le dangereux privilège d avoir conservé ses yeux...» On exalte aussi la valeur de «Les Indifférents» comme roman anticonformiste. Moravia sera envoyé au Congrès international des écrivains (cfr. P. 42) mais ne pourra pas s y rendre. Une allusion à lui dans AMBROGIO DONINI, Le Congrès international des écrivains dans «L Etat Ouvrier», a. IX, n. 8 août 1935, p ALBERTO MONDADORI, Signification de l anti-littérature, dans «Le Chantier», 3 mars ROMANO BILENCHI Les fascistes et le peuple, 3 mars Base syndicale, éditorial anonyme, 1 er décembre 1934.

15 Ambrogio Donini, un jeune professeur communiste qui avait émigré aux Etats Unis, de passage en Italie, avant de retourner à l étranger (il travaille en URSS puis en France auprès du Centre externe du PCI) a différents contacts avec des groupes d intellectuels antifascistes. A Rome, il voit Paolo Milano «qui tisse les fils d un réseau de propagande marxiste» et à Turin, Giulio Einaudi dont l activité d édition à ses débuts s oriente déjà, à travers difficultés et persécutions en tous genres, vers des sujets nationaux et internationaux afin de détacher l Italie d un désastreux climat de provincialisme dans lequel s épuisent les énergies de ses jeunes étudiants. Cfr. La préface d Ambrogio Donini à PAOLO ROBOTTI, L Essai, Bari 1965, p Cfr. MASSIMO MILA Activité clandestine de «Justice et Liberté» dans Trente ans d histoire italienne, Turin 1961, p Cfr. «Le Nouvel Avanti!, 29 juin RUGGERO GRIECO, Le caractère international de la révolution prolétarienne et les «particularités nationales», dans «L Etat Ouvrier», a. IX, n. 7, juillet 1935, p D un italique anonyme publié avec la photo de Palmiro Togliatti, intitulé Nos chefs sont les chefs de la classe ouvrière italienne, dans «Le Cri du Peuple», 4 avril Daté de mars 1935, dans APC, 1263/ De l intervention de Gallo (Longo) à la réunion du Bureau politique du PCI du 20 juillet (APC, 1269/139). 32. «Le Nouvel Avanti!», Paris 10 août ERCOLI, Problèmes du front unique, dans «L Internationale communiste», a. XVII, n. 15, 5 août 1935, pp. 1001/2.

16 Chapitre 2 La ligne du VIIe Congrès Le VIIe Congrès de l Internationale communiste s ouvre le 25 juillet 1935, dans la salle des colonnes de la maison des syndicats à Moscou. C est Wilhelm Pieck qui prononce le discours d ouverture. Il salue avant tout les prisonniers du fascisme : Ernst Thälmann, Matyàs Rakosi et Antonio Gramsci. Le Présidium du congrès comporte 42 noms (1). «Au nom de Staline, dit un compte rendu officiel, comme si c était un mot magique, tout le congrès se lève et acclame le chef du prolétariat mondial (2)». Avec une procédure toute nouvelle dans les assises du Komintern, on adresse même un salut écrit à Staline dans lequel on dit : «Tu nous as enseigné que la seule politique juste repose sur les principes...» C est Palmiro Togliatti, très connu désormais dans le communisme international sous le nom d Ercoli, qui le lira pour le compte des 85 partis représentés : «Nous t adressons, chef armé du prolétariat mondial et de tous les opprimés, nos ardentes salutations... Nous jurons que sous le drapeau de Marx, Engels, Lénine et Staline, nous mènerons la lutte jusqu au renversement du capitalisme (3)». Si on pense au congrès précédent, le VIe, en 1928, on mesure tout le changement intervenu de ce point de vue. Le culte de la personnalité de Staline prend un ton qui est devenu habituel, c est un culte de sa personnalité, de sa pensée (la formule est courante qui affiche Staline comme un classique du marxisme, à côté de Lénine), et le culte de sa direction politique. Les citations de Staline abondent dans tous les discours.. Avant le rapport général de Dimitrov, c est Pieck qui lit le «rapport d activité» (4). A côté des expressions générales les plus courantes, on trouve aussi la nouveauté du regroupement interne, les places d honneur qui reviennent à certaines sections nationales. Il y a le Parti chinois («Le PCC s est couvert de gloire...dans la période que nous traversons, l événement capital est la révolution chinoise qui a pris la forme des Soviets»), et le parti français («parmi tous les partis des pays impérialistes c est le PCF qui a obtenu les plus grands succès : il a triplé ses effectifs grâce à la réalisation victorieuse du front unique et il est devenu un facteur politique important en France»). Pieck ne fait même pas mention du PCI. Quel que soit l état d esprit des délégués italiens, il se révèle dans l intervention de Giuseppe Dozza (Furini) à propos du rapport de Pieck : Je voudrais, dit Dozza, combattre la légende qui veut que le fascisme soit arrivé en Italie sans rencontrer de résistance et que le parti italien n ait pas sérieusement lutté contre lui. C est inexact. Nos camarades ont fait de grands sacrifices et ont été jetés en prison par milliers. Mais l héroïsme ne suffit pas quand la ligne politique adoptée est erronée. Nous étions isolés des masses parce que nous n avions fait aucun travail dans les organisations de masse. Ce n est que depuis un an que nous avons surmonté les difficultés et les erreurs commises dans cette direction. Le Parti communiste italien, appliquant une ligne juste dans le travail de masse, réalisera ses tâches dans les prochaines luttes (5). L autocritique et le sentiment des erreurs qu il faut rejeter sont la conséquence directe des lourdes accusations lancées en 1934 par Piatnicki et Manuilski contre l orientation «carbonariste» du PCI (6), accusations répétées par Pieck dans ses conclusions (7). La place marginale que le PCI a donc dans les travaux du VIIe Congrès est déterminée par son combat malheureux, souvent incompris par les dirigeants du Komintern dans toute sa valeur et dans toute la mesure de ses difficultés. Quant au parti allemand, avant même que Dimitrov ne s étende sur son découragement, nous sentons, dans les paroles de Pieck, une reconnaissance des erreurs commises mais qui est bien loin de remonter jusqu à la responsabilité de la Centrale internationale (8). En outre, selon Pieck, il faut rappeler que la classe ouvrière allemande a eu tort de suivre aveuglément la sociale-démocratie, sourde aux avertissements 16

17 des communistes qui ne purent pas engager seuls la lutte contre le nazisme. De toute façon, selon Pieck, «le national-socialisme «ne se consolidera pas à long terme». Dimitrov sera plus explicite dans sa critique et plus prudent dans ses prévisions. Avec le rapport de Dimitrov (la véritable nouveauté du congrès), nous assistons à un travail qui oscille continuellement entre les conseils politiques et l affirmation idéologique ce qui veut dire que, pour donner force et élan au nouveau tournant, le rapporteur doit mettre en cause ou mieux, soumettre à la révision critique toute une série de points, qui deviendront ensuite des «principes indiscutés» qui ont réglé la conduite du Komintern depuis près de 10 ans, depuis le jugement sur la sociale-démocratie jusqu à celui sur le fascisme depuis l installation du front populaire et au concept de «phase intermédiaire». Ce sont là les aspects les plus frappants, pas parce que l on introduit une série de nouveaux «principes» et de formules doctrinales, mais parce qu ils apparaissent comme la condamnation tranchante d une ligne et aussi d une façon de penser qui ont dominé toute l action des différents partis communistes. A partir de 1924 par certains aspects, depuis 1928 pour d autres, le Komintern avait soutenu l identification progressive de la sociale-démocratie avec le fascisme, elle avait pratiquement affirmé qu il n existait pas de différence entre la dictature de classe exercée par une «démocratie bourgeoise» et par les régimes fascistes ou ouvertement réactionnaires. Elle avait donc indiqué comme seule perspective valable, la dictature du prolétariat qu il fallait mettre en place à travers l instauration des soviets sur le modèle russe, elle avait surtout nié, à travers une polémique très dure avec Trotski lui-même, qu une phase intermédiaire d alliance avec les autres forces politiques d inspiration démocratique et sociale soit possible et elle avait postulé que la sociale-démocratie de gauche était encore pire que celle de droite. Maintenant, les positions exprimées par Dimitrov sont complètement différentes. Elles ne prennent presque jamais la valeur générale d une restauration de la doctrine léniniste ou de stimulant à un développement créatif du marxisme. Elles sont plutôt formulées comme des conseils tactiques. En tout cas, les nouveautés introduites par le rapport doivent être attribuées à tout un éventail de questions (parmi les plus controversées) auxquelles on répond maintenant le contraire de ce que l on affirmais jusqu à il y a un peu plus d un an. Prenons la question du front unique et de la dictature du prolétariat. Dimitrov dit maintenant : «l affirmation selon laquelle le gouvernement de front unique est partout une phase obligatoire de la dictature du prolétariat est toute aussi fausse que la conception selon laquelle la dictature fasciste sera obligatoirement remplacée par la dictature du prolétariat (9)». Pour mesurer la contradiction avec les formulations du passé, il suffit de rappeler que, depuis le VIe Congrès, le problème du front unique a toujours été posé comme un problème de front unique par le bas, comme un instrument hégémoniste pour les communistes, afin de créer un gouvernement ouvrier et paysan, synonyme de dictature du prolétariat et que la question de la chute de la dictature fasciste et de sa «succession» possible a tourmenté pendant des années le groupe communiste dirigeant italien. Encore en 1928, Togliatti avait dit exactement ce que dit maintenant Dimitrov. Puis, sous la poussée du «tournant», à partir de 1930, il s était adapté à la conception établie par le Komintern selon laquelle, on ne prévoyait pas la possibilité d une période ou d une «phase» intermédiaire (la différence subtile entre les deux expressions tend d ailleurs à disparaître), mais on posait comme seule perspective réelle, celle d une radicalisation extrême, d un système capitaliste qui aurait été renversé par la chute du fascisme en Italie. Le devoir des communistes était donc de lutter pour l instauration de la dictature du prolétariat dès que la crise aurait commencé. Il n y avait que le noyau des principaux dirigeants restés en prison (en particulier Gramsci et Terracini) qui maintenait fermement l hypothèse d un «intermède démocratique» et qui se trouvait en nette opposition avec le groupe dirigeant du Centre externe (10). Dimitrov aborde à nouveau le thème même de la nature du fascisme et des caractères particuliers du régime. On note tout de suite un changement de jugement intervenu ou au 17

18 moins le développement de la définition stalinienne adoptée par l Internationale en 1934 selon laquelle le fascisme est la dictature de la partie la plus terroriste, la plus chauvine, la plus impérialiste du capital. L avènement du fascisme n est pas le simple remplacement d un gouvernement bourgeois par un autre mais c est un changement de la forme étatique de la classe bourgeoise, la démocratie bourgeoise, en une autre forme, celle de la dictature ouverte... Supérieur en cynisme et en hypocrisie à toutes les variétés de réactions bourgeoises, le fascisme adapte sa démagogie aux particularités nationales de chaque pays et également à la petite bourgeoisie, et même une partie des ouvriers réduits au désespoir et à la misère qui, à cause du chômage et de la précarité de leur existence tombent victimes de la démagogie sociale et chauvine du fascisme. Mais quel que soit le masque sous lequel se cache le fascisme, quelles que soient les formes sous lesquelles il se présente, le fascisme est l offensive la plus féroce du capital contre les masses travailleuses. C est le chauvinisme effréné de la guerre de conquête et la guerre de conquête, c est la réaction et la contre-révolution forcenées, c est le pire ennemi de la classe ouvrière et de tous les travailleurs (11). La vigueur même avec laquelle on affirme ces choses montre avec force la volonté et la nécessité de diriger la lutte contre le fascisme. L ennemi principal n est plus la socialedémocratie. On dirige contre elle maintenant, un autre genre de contestation, historique et politique, très fondé, d ailleurs : celui de porter la très grave responsabilité de l avènement du au pouvoir du nazisme... Mais : A ce propos, ajoute Dimitrov, nous ne pouvons pas ne pas relever une série d erreurs des partis communistes, erreurs qui ont freiné notre lutte contre le fascisme. Il y a eu, dans nos rangs, une sous-évaluation qui n est pas encore surmontée partout actuellement. En Allemagne, quand le national-socialisme était déjà devenu un mouvement de masse menaçant, des camarades comme Heinz Neumann, pour qui le gouvernement Brüning était déjà un gouvernement de dictature fasciste, affirmaient pompeusement : «Si le «troisième empire» hitlérien voit jamais le jour, un monde souterrain verra le jour et au-dessus de celui-ci, il y aura le pouvoir ouvrier victorieux (12). Mais Dimitrov ne veut pas esquiver le problème du changement d «ennemi principal» et le résout de manière «historique». Il vaut en somme, corriger la formule erronée sans appuyer sur le passé. Ce n est pas une méthode nouvelle dans le Komintern et le rapporteur ne revient pas sur la règle qui veut que l on sauve malgré tout, sur le plan des principes, la légitimité d avoir, par le passé, employé «des formules et des résolutions maintenant vieillies». Il dit que la sociale-démocratie a subi une transformation, que ses rapports avec la bourgeoisie se sont modifiés dans une série de pays, ce qui est vrai, comme il est vrai que la leçon de la grande défaite allemande semble, dans une certaine mesure, avoir servi la IIe Internationale. «Cet ensemble de causes rend difficile et dans certains pays carrément impossible pour la sociale démocratie de conserver plus avant son ancienne fonction de soutien de la bourgeoisie». Ceci est essentiel. De la même façon, Dimitrov n abandonne pas la règle selon laquelle le mouvement révolutionnaire doit toujours se garder à la fois de l opportunisme et de l extrémisme, mais maintenant c est contre le sectarisme que le coup principal est porté : Dans la situation actuelle, le sectarisme, le sectarisme imbu de lui-même, le sectarisme satisfait de son étroitesse doctrinaire, de son éloignement de la vie réelle des masses, satisfait de ses méthodes simplistes pour résoudre les problèmes les plus complexes du mouvement ouvrier sur la base de schémas stéréotypés, le sectarisme qui se prétend omniscient et qui considère comme superflu d apprendre des masses, des leçons du mouvement ouvrier, en un mot, le sectarisme qui a l audace de l inconscience, est le premier obstacle à notre lutte pour réaliser le front unique... Le sectarisme se manifeste particulièrement dans la surévaluation de la révolutionnarisation des masses, dans la surévaluation de la rapidité avec laquelle elles s éloignent des positions réformistes, dans la tentation de sauter les étapes difficiles et les tâches compliquées du mouvement (13). C est donc dans ces propositions que réside l inspiration fondamentale. Ainsi, on rappelle maintenant que pour le mouvement ouvrier, la dictature bourgeoisie et la dictature fasciste, ne sont pas la même chose. Aujourd hui la contre-révolution attaque la démocratie 18

19 bourgeoise en s efforçant d imposer aux travailleurs, un régime qui les exploite et les écrase de la manière la plus barbare. Et dans de nombreux pays capitalistes, «les masses travailleuses doivent choisir pour l instant, non pas entre la dictature du prolétariat et la démocratie bourgeoise, mais entre la démocratie bourgeoise et le fascisme». On ne dit donc plus aux travailleurs que mourir de faim sous Brüning ou sous Hitler, c est la même chose. Bien entendu, on n admet pas non plus que Trotski avait raison quand il polémiquait justement contre ces simplifications sectaires. Mais à cause de tout le contexte du rapport et des conclusions de Dimitrov, on aperçoit une opposition (que nous appellerions aujourd hui globale) aux critères auxquels on se conformait au cours de la période précédante. Est-ce qu une analyse, un jugement, lorsqu il est codifié dans un document du Komintern, est valable pour toutes les sections? N est-ce pas carrément un axiome? Maintenant, au moins à propos du fascisme, on on exhorte au contraire à étudier les différences, de pays à pays. Aucune caractéristique du fascisme, pour juste qu elle soit, ne nous dispense de la nécessité d étudier et de tenir compte comme il convient, des particularités de développement du fascisme et des diverses formes de dictature fasciste dans les différents pays et à différentes phases. Il est nécessaire d étudier, d observer, de chercher dans chaque pays ce qu il y a de particulier et de spécifique dans le fascisme du point de vue national et de déterminer en conséquence les méthodes et les formes de lutte efficaces contre lui (14). Il y a ici une concordance essentielle avec les observations que Togliatti est en train de faire dans une série de leçons qu il donne sur le fascisme, avant le congrès, aux élèves italiens de l école léniniste de Moscou (15) et qui se situent dans le processus général de la révision qui se passe dans les faits. Dans les critiques que fait Dimitrov, fait des erreurs commises par le passé, on trouve, au-delà du ton général du rapport, de son vigoureux élan anti-dogmatique, une série de critiques particulières qui se rattachent directement aux tâches du moment. Il y a la recherche des méthodes erronées dans la manière de mener l analyse, des secteurs laissés découverts par l inaction produite par une opposition doctrinale. Dimitrov déplore le manque de développement de la lutte de masses, qu on a remplacé par des raisonnements stériles sur le caractère du fascisme en général et une «étroitesse sectaire dans la manière de poser et de résoudre les tâches politiques présentes du parti». Certaines critiques sont exprimées également en d autres termes : absence de politique vis à vis de la paysannerie, lutte manquée pour l unité syndicale, sous-évaluation des classes moyennes, des intellectuels et des jeunes. Dans ce cadre, la question du «sentiment national» prend une importance particulière et c est un thème très important parce qu il informera sur la nouvelle conduite des accents propagandistes, mais aussi sur à la ligne politique des différents partis communistes, jusqu à prendre, des accents effrontément nationalistes (dans le parti français, par exemple, mais pas seulement dans celui-ci). Dimitrov accorde une grande importance au fait que le fascisme a su recueillir, en Italie et en Allemagne, «le sentiment national» offensé et l indignation des masses contre Versailles et a pu déchaîner une vague de démagogie qui a eu prise surtout sur les jeunes générations : Mussolini s efforce par tous les moyens de tirer profit de la figure historique de Garibaldi. Les fascistes français exaltent leur héroïne Jeanne d Arc. Les fascistes américains se réclament des traditions de la guerre d Indépendance américaine, des traditions de Washington et de Lincoln. Les fascistes bulgares exploitent le mouvement de libération nationale de 70. Les communistes qui pensent que tout cela ne regarde pas la classe ouvrière ne font rien pour expliquer aux masses travailleuses, dans un authentique esprit marxiste-léniniste, stalino-marxiste, de manière historiquement objective le passé de leur pays, pour lier leurs luttes actuelles aux traditions passées de leur pays. De la même façon, les communistes abandonnent volontairement tout ce qu il y a de précieux dans le passé historique de la nation aux falsificateurs fascistes qui s en servent pour abrutir les masses populaires. Nous, communistes, nous ne sommes pas partisans du nihilisme national et nous ne le serons jamais. Le devoir d éduquer tous les ouvriers et tous les travailleurs dans l esprit de l internationalisme 19

20 prolétarien, est une des tâches fondamentales de tout parti communiste. Et celui qui soutient qu il peut cracher sur tous les sentiments nationaux des grandes masses travailleuses est bien loin du vrai bolchevisme et n a absolument pas compris la doctrine de la question nationale de Lénine et de Staline (16). De nombreuses délégations sont sensibles à cette partie du discours de Dimitrov. Pour la délégation française, Maurice Thorez affirme : Au nom de la classe ouvrière, nous revendiquons l héritage intellectuel et révolutionnaire des encyclopédistes du XVIIIe siècle qui préparèrent par leurs écrits et leurs travaux la grande Révolution de Nous revendiquons l héritage d audace et d énergie révolutionnaire des Jacobins... Nous ne voulons pas laisser au fascisme le drapeau de la grande Révolution ni de la Marseillaise des soldats de la Convention... Nous nous présentons aux masses populaires comme les champions de la liberté et de l indépendance du pays (17). Ruggero Grieco parle des le même esprit pour les communistes italiens et il rappelle les traditions garibaldiennes et déclare aussi que «le peuple de Garibaldi ne peut opprimer d autres peuples» (18). L accent patriotique est aussi fort chez les communistes chinois pour qui la lutte nationale est une valeur immédiate de regroupement des forces dans la lutte antijaponaise. Van Minh parle en leur nom, citant au milieu d un tonnerre d applaudissements, le nom de Mao tsé-tung, de Chou en-laï de Chou-teh et il observe : Sauver la patrie de l invasion impérialiste ne répond-il pas aux intérêts du peuple chinois? Certainement oui! La Chine est notre patrie. Les communistes sont chinois, l Armée Rouge est faite de tous les enfants de la patrie. Sauver notre patrie c est sauver tout le peuple de l esclavage colonial, de la mort et de la faim (19). Mais la signification politique du rapport de Dimitrov se trouve dans les directives positives qu il donne sur la meilleure manière de battre le fascisme pour l instant, là où il n est pas encore au pouvoir, ainsi qu à l échelle internationale. On reprend le discours sur le front unique. Pour empêcher toute équivoque, le rapporteur parle tout de suite du front unique en termes d action commune «depuis les membres des partis jusqu aux organisations internationales». L Internationale communiste ne pose aucune condition à l unité d action à l exception d une seule, élémentaire, que tous les travailleurs peuvent accepter. C est précisément que l unité d action soit dirigée contre le fascisme, contre l offensive du capital, contre l ennemi de classe. Il est nécessaire de s employer en même temps à passer des accords de courte et de longue durée pour des actions communes avec les partis sociaux-démocrates, avec les syndicats réformistes et avec les autres organisations de travailleurs (20) La situation qui existe dans les rapports entre partis communistes et partis sociauxdémocrates est très différente non seulement d un pays à l autre, mais aussi à cause du poids différent des courants internes dans la social-démocratie dans les pays respectifs. Pour l instant, Dimitrov fait justice (mais sans le rappeler explicitement) à un autre «principe» établi par les communistes dans les dernières années : à savoir, que le courant de gauche de la sociale-démocratie est plus dangereux, et doit être démasqué et combattu avec le plus grand acharnement : Nous soulignons, dit le rapporteur, la nécessité de relever les différences entre les deux camps différents de la sociale-démocratie. Il y a un courant réactionnaire dans la sociale-démocratie mais il existe en même temps un courant de gauche de la sociale-démocratie (sans guillemets) qui se développe, un courant de travailleurs qui se révolutionnarisent. La différence décisive entre ces deux camps réside dans la pratique, dans leurs attitudes envers le front unique de la classe ouvrière. Les sociaux-démocrates réactionnaires sont contre le front unique et les sociaux-démocrates de gauche sont pour le front unique, et développent et renforcent ce mouvement du front unique (21). 20

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