BRGM EBOULEMENT ROCHEUX A TRESSERVE, PRES DU LAC DU BOURGET - SAVOIE - LE 28 JANVIER 1991 (VISITE DU 5 FEVRIER 1991) par Jean-Claude BARFETY *
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- Coralie Bois
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1 BRGM LENT«! PRISE AU SERVICE DE LA TEURE CONSEIL GENERAL DE LA SAVOIE D.G.A.CT. PREFECTURE DE LA SAVOIE D.D.P.C EBOULEMENT ROCHEUX A TRESSERVE, PRES DU LAC DU BOURGET - SAVOIE - LE 28 JANVIER 1991 (VISITE DU 5 FEVRIER 1991) R RHA4S 91 par Jean-Claude BARFETY * BRGM - RHÔNE-ALPES 29, boulevard du 11-Novembre - B.P Villeurbanne cedex, France Tél.: ;33; Télécopieur : (33j Télex : F
2 EBOULEMENT ROCHEUX A TRESSERVE PRES DU LAC DU BOURGET (SAVOIE) LE 28 JANVIER 1991 (VISITE DU 5 FEVRIER 1991) R RHA 4S 91 Jean-Claude BARFETY RESUME Le 28 janvier 1991 au matin, un éboulement de 250m3 environ s'est produit à proximité d'un restaurant implanté en bordure de la RN 201 longeant le lac du Bourget à TRESSERVE, lieu-dit "Tresserve plage". Les blocs se sont arrêtés en pied de falaise pour la plupart sans menacer les maisons ou la route. Une visite des lieux s'est effectuée le 5 février 1991 sur demande de Monsieur le Directeur Départemental de la Protection Civile de la Savoie ; elle s'est faite en présence de M. COSTA, adjoint technique auprès de la mairie de TRESSERVE. CONCLUSIONS La disposition des couches de molasse, en bordure du lac du Bourget à TRESSERVE fait qu'elles ont une forte tendance naturelle à glisser. En effet, ce sont des bancs de grès alternant avec des lits d'argiles plus imperméables, fortement inclinés vers l'aval. De plus, ici, les bancs devaient être largement excaves à leur base, et découpés en surplomb. Donc les infiltrations d'eau ont fini par décoller les bancs supérieurs et ont provoqué un glissement assez vaste avec des blocs de plusieurs mètres- cubes très vite arrêtés sur un replat et par les arbres. Le sommet de l'arrachement, fragilisé, présente les marques d'une chute à court terme. Il est donc souhaitable de s'en protéger en édifiant une levée de terre ertarrière de la terrasse du restaurant "La Toque Blanche" et en évitant de circuler à son aplomb. Ce phénomène de glissement de couches de molasse est relativement fréquent et peut être dangereux sur ce site (2 maisons écrasées, 2 morts, et route recouverte en mars 1934). Il serait donc judicieux de procéder à un examen détaillé du talus au-dessus des maisons et de la RN 201. Cette dernière est bordée un peu au N directement par des couches très redressées et des chutes de pierres y sont prévisibles. MODALITES ADMINISTRATIVES Convention Département Savoie/B.R.G.M. Responsable Dessinateur J.CI. BARFETY J.F. RIEUX Outre le résumé, ce rapport contient : 5 pages de texte + plan de situation + planches photos
3 1 SOMMAIRE Pages 1 - SITUATION EXPLICATION GEOLOGIQUE DU PHENOMENE ET RISQUES NATURELS RISQUES POTENTIELS TRAVAUX CONSEILLES CONCLUSIONS 5
4 2 EBOULEMENT ROCHEUX A TRESSERVE, PRES DU LAC DU BOURGET - SAVOIE LE 28 JANVIER 1991 (VISITE DU 5 FEVRIER 1991) FEVRIER 1991 J.CI. BARFETY 1 - SITUATION Un éboulement estimé à 250m3 environ, s'est produit le 18 janvier 1991 vers 8 heures, sur le territoire de la commune de TRESSERVE non loin de la RN 201 CHAMBERY-AIX LES BAINS. Précisément le désordre se situe au lieu-dit "Tresserve plage" au-dessus du restaurant "La Toque Blanche" implanté en bordure de la route et face au lac du Bourget. La plus grosse masse de l'éboulement s'est figée sur un replat en pied de falaise, seuls quelques petits blocs ont roulé en direction du parking-terrasse attenant au restaurant (côté sud) et se sont arrêtés à plusieurs dizaines de mètres à l'amont. Il n'y a donc eu ni dégâts matériels, ni victimes; des arbres ont été arrachés ou brisés. 2 - EXPLICATION GEOLOGIQUE DU PHENOMENE ET RISQUES NATURELS Le petit ressaut d'une cinquantaine de mètres qui domine la riveorientale du lac du Bourget, au sud d'aix les Bains (et tout entier sur le territoire de Tresserve) est constitué de "molasse" grise ou gris-vert, roche gréseuse relativement tendre et facile à tailler. Elle se dispose en bancs irréguliers épais de 50cm à 1 mètre, séparés par des lits centimétriques ou décimétriques plus argileux. Les couches sont très redressées, à 60-70, et inclinées vers l'aval, donc vers le lac et vers la route ou les maisons qui la bordent. Cette disposition est très propice aux éboulements en masse car les eaux d'infiltration du plateau, ou les eaux de ruissellement ont tendance à s'insinuer à travers les bancs gréseux et à circuler le long des lits argileux, plus imperméables. Ceci permet aux niveaux de marnes de glisser et de servir de plans de décollement. En général donc
5 3 les quelques mètres superficiels de la molasse sont très fragiles et enclins à s'effondrer. Ce risque est accru si la base des bancs, naturellement inclinés vers l'aval ici, est excavée et a disparu soit par le jeu de l'érosion soit par des entailles résultants de travaux ou d'exploitations en carrières. Ici, l'examen de la paroi au-dessus de la partie effondrée, laisse voir des patines anciennes, les couches du haut étaient donc en surplomb, seulement tenues par leur bord nord. Or, on observe là de nombreuses et longues lignes de cassures perpendiculaires aux strates de la roche qui ont servi de plans de rupture. La zone glissée, surplombante auparavant peut être estimée à 25m de long, 8-1 Om de haut et épaisse de 1,5 à 2m. Le volume devait approcher m3. Les couches de grès ont glissé et se sont bloquées sur le replat existant en pied de falaise, ce qui a beaucoup limité les rebonds et la course des blocs. Les plus gros ont parcouru quelques dizaines de mètres seulement, les arbres jouant aussi un rôle de barrière non négligeable. Ce type d'éboulement, le long de la colline de Tresserve au-dessus du lac du Bourget n'est pas rare : les exemples en sont relativement nombreux. Le plus connu remonte à 1934, lorsque les 20 et 21 mars, un pan rocheux estimé alors à plusieurs milliers de mètres-cubes s'est effondré ensevelissant deux maisons construites en bord de route et recouvrant aussi toute la chaussée : il y eut deux morts. Le site se trouve à une centaine de mètres au sud du point visité et c'est un front de taille pour exploitation de la molasse qui s'était alors écroulé. Durant la période historique, post dernière glaciation, de nombreux mouvements de versant se sont déjà produits car un examen, même rapide des pentes au-dessus du restaurant, montre des figures de tassements de gros paquets rocheux, décollés et isolés du massif. La végétation et la terre peuvent cacher de nouvelles crevasses. 3 - RISQUES POTENTIELS Sur le site de l'éboulement : La partie haute de l'arrachement, remontant jusqu'au
6 4 rebord du plateau de Tresserve est restée en place et se trouve maintenant en surplomb (cf photos). Elle a subi des efforts de traction et se trouve ainsi considérablement fragilisée. De plus, elle paraît découpée sur son bord nord par le prolongement de la fissure verticale qui a limité l'éboulement, et une crevasse de quelques centimètres est perceptible un mètre en arrière de la falaise, malgré le recouvrement de terre. Il est donc possible qu'à court terme, ce résidu rocheux se détache à son tour, soit 100m3 environ. Les blocs éclateront sans doute sur l'éboulis existant, mais ils peuvent aussi rebondir jusqu'au replat inférieur large d'une vingtaine de mètres avant le parkingterrasse du restaurant et la banquette qui le précède (voir photos). Aux environs immédiats :Le restaurant lui-même n'est pas menacé par de nouvelles chutes de rochers provenant de l'éboulement actuel. Par contre, la stabilité des pentes qui le dominent paraît aléatoire à cause de la présence de plusieurs paquets rocheux tassés et non solidaires du massif rocheux. Un examen complet du site pourrait permettre de contrôler cela. Toutefois, les parois ne semblent ni assez hautes, ni surplombantes pour craindre un glissement du type de celui de mars TRAVAUX CONSEILLES Pour pallier tout risque au-dessus du parking-terrasse, nous conseillons d'édifier une levée de terre de 2m de haut à l'est de la banquette récemment créée et dévégétalisée. Sur le reste du massif rocheux, au-dessus des habitations, ils est aussi conseillé de faire un relevé exhaustif des risques de chutes de blocs ou de glissements de paquets rocheux. De plus, il faut veiller aux écoulements d'eaux de ruissellement, en particulier sur le plateau. Il existe actuellement un collecteur d'eaux pluviables et usées implanté à une dizaine de mètres du rebord de falaise.
7 5 5 - CONCLUSIONS L'éboulement visité est un exemple classique de glissement couches sur couches de bancs durs découpés par des niveaux argileux, très inclinés vers l'aval et sans doute largement excavées à leur base. Il demeure un résidu rocheux instable en sommet de falaise ; pour écarter tout danger, on doit interdire les promenades dans le secteur et édifier à l'arrière du parwngterrasse du restaurant "La Toque-Blanche" une levée de terre de 2m de haut. Un examen détaillé des pentes au-dessus des habitations devrait apporter les éléments pour évaluer le degré de risques potentiels et les moyens de s'en protéger.
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