Discours de S. E. M. Jean LAMY Ambassadeur de France au Burundi A l occasion de la Fête Nationale 14 juillet 2012

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1 Discours de S. E. M. Jean LAMY Ambassadeur de France au Burundi A l occasion de la Fête Nationale 14 juillet 2012 (formules d appel) C est un grand honneur et un grand plaisir pour moi que de vous accueillir ce soir à la Résidence de France pour célébrer avec vous la fête nationale française, en ce 14 juillet Je souhaite revenir quelques instants sur le chemin parcouru depuis un an, tant en France qu au Burundi, avant d évoquer la nouvelle étape des relations francoburundaises qui est en train d être franchie, et les perspectives qui s offrent à notre coopération pour les prochains mois. 1- D abord, au Burundi, nous sortons des célébrations du Cinquantenaire de l indépendance, qui furent une belle fête patriotique, comme celle que nous Français fêtons aujourd hui, en présence de nombreux invités étrangers de haut niveau. Ce fut l occasion pour tous les Burundais non seulement de regarder, en arrière, les cinquante années qui se sont écoulées, mais aussi, en avant, le chemin restant à parcourir pour parachever les promesses de l indépendance par la liberté et le développement pour tous. Permettez-moi de redire ici les sincères félicitations que la France adresse en cette année jubilaire si particulière, à S.E. Monsieur le Président de la République, au Gouvernement du Burundi et au peuple burundais. Mais l année écoulée a été aussi marquée par des étapes importantes pour l avenir du Burundi. Je veux parler notamment des progrès réalisés sur le chemin du redressement, avec en particulier deux documents-clés fixant le cadre de référence pour tous les décideurs et partenaires du développement pour les années à venir :

2 d une part, fin 2011, la stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, puis, au début de cette année, le 2 ème cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP2) ; 2- En France, vous le savez, nous avons connu des changements importants. M. François Hollande a été élu Président de la République. Nous avons un nouveau Gouvernement, dirigé par Jean-Marc Ayrault, et aussi un Parlement renouvelé. Peu après son élection, fin mai, le président Hollande, rencontrant le président béninois Boni Yayi qui exerce actuellement la présidence de l Union africaine, a exprimé les grandes orientations qu il comptait donner à la politique africaine de la France. Je cite notre Président de la République : «Les trois principes qui guident ma relation avec l'afrique sont les suivants. D'abord le principe de bonne gouvernance, c'est-à-dire de développement de la démocratie partout en Afrique avec des conditions qui doivent être celles du pluralisme et de la lutte contre la corruption. Le second principe concerne la nécessité d un pacte de croissance et de développement pour le continent africain qui doit lui permettre non seulement de connaître une activité économique rapide et un plein développement. Et enfin, le troisième principe, c'est celui de la stabilité du continent africain, de la sécurité, pour laquelle nous ne devons ménager aucun effort». Fin de citation Le Premier Ministre, M Jean-Marc Ayrault, a quant-à lui précisé ces orientations dans son discours de politique générale le 3 juillet dernier, il y a moins de 15 jours: «En Afrique, dont les perspectives de croissance sont porteuses d espoir, la construction d États démocratiques a tout notre soutien. Nous nous attacherons à développer, avec les pays qui le souhaitent, un partenariat d égal à égal reposant sur la bonne gouvernance, le développement et la mobilisation de toutes les énergies.» 2

3 3- C est dans ce contexte, en France et au Burundi, que s inscrivent les relations entre nos deux pays. Pour être plus précis, je souhaite vous lire ici quelques lignes du message de félicitations que S.E. le Président Hollande a adressé à S.E. le président Nkurunziza à l occasion du Cinquantenaire, et qui a été remis personnellement à votre président par l Envoyé spécial de la France pour les cérémonies du Cinquantenaire, le Président Auxiette de la Région Pays de la Loire : Début de citation : «Cinquante ans après son indépendance, le Burundi est à la croisée des chemins. Après une période de transition complexe et difficile, il est sur la voie de la réconciliation. Confronté aux défis du développement économique et de la démocratisation, votre pays dispose de tous les atouts nécessaires à sa réussite. Sachez que la France, qui a ouvert son ambassade à Bujumbura le 1 er juillet 1962, continuera à soutenir le Burundi dans ses efforts et à l accompagner sur le chemin de la démocratie et du développement». Fin de citation 4- La coopération de la France avec le Burundi s inscrit ainsi précisément dans le cadre de cette vision commune, politique, de ces objectifs de paix, de réconciliation et de développement, que nos deux pays partagent et pas seulement nos deux pays : de notre côté, et je suis heureux de le dire ici devant l Ambassadeur de l Union européenne et mes collègues européens - il s agit aussi de la vision de l Europe, qui est aussi celle des Nations Unies, de fonder la coopération internationale sur le respect de la dignité de l homme et de ses aspirations légitimes au développement et au bien-être, ce qui passe, toujours et partout, par le dialogue, la justice et le respect le respect d autrui et le respect de la règle de droit. Car il n y a pas, d un côté, les relations politiques et, de l autre, la coopération au développement. Les deux choses sont liées. Ce n est que si nous avons une même vision de l avenir et de la façon d agir ensemble, des objectifs communs et des priorités partagées, que nous pouvons avancer et organiser notre coopération de la façon la plus efficace. 3

4 A cet égard, les prochains rendez-vous entre la France et le Burundi vont nous permettre d échanger sur nos relations, sur les perspectives d évolution de notre coopération, notamment en vue de la grande conférence des partenaires du développement du Burundi qui se tiendra en octobre prochain à Genève, afin d examiner avec toutes les parties concernées les meilleures solutions de cofinancement des différentes actions répertoriées dans le CSLP2. Ainsi la France reste engagée au Burundi, tout comme l Union européenne. De fait, d ores et déjà, et à la faveur du fait que le Burundi fait désormais partie des pays prioritaires de la France pour son aide au développement, plusieurs actions sont en cours ou vont être prochainement renforcées dans les quatre axes stratégiques du cadre stratégique dont le Burundi vient de se doter pour son développement. Sans vouloir être exhaustif, je souhaite citer ici quelques exemples d actions que nous menons ensemble dans chacun de ces axes prioritaires: - Axe 1 (gouvernance, sécurité, justice) : la France continuera son appui à la police et à l armée du Burundi, y compris par la formation des troupes burundaises envoyées en Somalie dans le cadre de l AMISOM, à qui je rends hommage pour leur engagement au service de la paix. De même, les soutiens se poursuivront à toutes les personnes et à tous les organismes qui concourent à une amélioration de la gouvernance et à l efficacité des politiques publiques, c est-à-dire aux actions au service de l intérêt général et de la population. - Dans le secteur productif, qui correspond à l axe 2 du CSLP, je ne citerai ici qu un seul exemple : la convention que l AFD a signée en avril dernier avec l Office du Thé du Burundi (OTB), qui va permettre d optimiser les recettes que le Burundi tire de la culture du thé et dont le pays a tant besoin pour remettre en marche les ressorts d un développement autonome et durable. 4

5 - S agissant des services de base à la population, comme l éducation et la santé (axe 3 du CSLP), là aussi je ne veux citer qu un exemple : la décision de la France, aux côtés de la Belgique et de la Norvège, de renouveler sa contribution au Fonds commun d éducation, afin de permettre la mise en œuvre du plan sectoriel de développement de l éducation et de la formation. - Enfin, dans l axe 4, qui concerne l Aménagement du territoire et le développement durable, je souhaite ici rappeler les projets en cours de protection et de promotion de l environnement que nous menons ensemble à travers des actions de développement local, sur les rives du Lac Tanganyika, au lac Mweru, dans la Ruvubu... Permettez-moi de signaler à cet égard la sortie récente -une initiative de la région Pays de la Loire à laquelle le gouvernement français a été heureux de s associer-, d un très beau livre d art, «Burundi, cœur de l Afrique», mettant en valeur le riche et beau patrimoine naturel du Burundi, Excellences, distingués invités, chers compatriotes, chers amis. 5- La coopération internationale ne prend corps que par les hommes et les femmes qui la font vivre. Je voudrais saluer ici ce soir, en les remerciant de leur présence et de leur action, les partenaires du développement, les représentants du secteur privé, les coopérants, les professeurs, les volontaires, les agents de l ambassade et de l Institut français, les responsables de l école française, en adressant plus particulièrement mes sincères remerciements à tous ceux qui terminent cet été leur mission au service de la coopération et de l amitié entre la France et le Burundi. Je souhaite aussi dire à tous mes compatriotes ici présents que nous sommes attentifs, à l ambassade, à la situation de chacun, à ce que signifie le choix de mener une vie d expatriés, avec tout ce que cela représente en termes d accompagnement administratif et consulaire. Sachez que l ambassade est toujours disponible pour vous aider dans vos démarches, dans les difficultés éventuelles que vous pouvez rencontrer. Notre objectif est, en liaison permanent avec nos interlocuteurs burundais, d agir en sorte que chacun puisse vivre, étudier, travailler, investir au Burundi dans la sérénité et la confiance. 5

6 6- Je souhaite, pour terminer, remercier très sincèrement toutes celles et tous ceux qui nous ont aidé à organiser notre fête nationale : le personnel de l ambassade et de la Résidence, les techniciens de l Institut français et de la société Bruno Frigo, les musiciens et les chanteurs du groupe choral dirigé par Bosco, qui animent ce 14 juillet avec entrain et bonne humeur, la société Déco-verte de Mme Najean pour le jardin, sans oublier bien sûr, pour le buffet, la Baguette magique et aussi deux nouvelles entreprises françaises récemment installées à Bujumbura, le Café gourmand et le Jardin gourmand. Un merci tout particulier à la société française de travaux publics Sogea-Satom, du groupe Vinci, et à son directeur général, M. Frédéric Perrin, pour avoir accepté d aider à l organisation de cette réception. Pour terminer, je réitère le message de la France au Burundi en cette année du Cinquantenaire de l indépendance du pays. C est un message de confiance dans l avenir et d encouragement à aller encore de l avant pour que le Burundi de demain soit toujours plus conforme aux idéaux du Burundi indépendant de Avant de vous souhaiter une excellente soirée, j invite maintenant Monsieur le Ministre des Finances et de la Planification au développement prononce à son tour son mot de circonstance. Vive l amitié et la coopération entre la France et le Burundi! Je vous remercie. 6