La place de l'enfant dans la société L'enfant existe mal?

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1 Fédération des Associations de Parents de l Enseignement Officiel La place de l'enfant dans la société L'enfant existe mal? Les Analyses de la FAPEO (décembre 2008) Fédération des Associations de Parents de l Enseignement Officiel Avenue du Onze novembre, Bruxelles 02/ / secretariat@fapeo.be

2 Table des matières : Qu'est- ce qu'un enfant... aujourd hui? De la définition des âges La Convention internationale des droits de l enfant : au cœur de la définition contemporaine de l enfance 6 Facteurs et événements socio- historiques à l origine de l évolution de la place de l enfant depuis l époque des Lumières jusqu à nos jours 8 La jeunesse et l'enfance : les modèles de notre société 10 La loi de l infantile 10 La nouvelle conception de l enfance et le système éducatif 11 La place de l enfant et ses nombreux visages Enfant- individu, enfant-roi? L enfant- consommateur L enfant, autonome? L enfant-victime 16 Comment aime-t-on nos enfants? 18 La parole de l enfant La reconnaissance de la parole de l enfant La parole et sa fonction cathartique L apport de Françoise Dolto 22 VIII. Le travail des enfants 22 IX. La place de l enfant recomposée 24 X. Conclusion: 26 XI. Bibliographie 30 XII. Annexes 31 2

3 Introduction Nous avons vu dans l'analyse précédente, L'évolution de la place de l'enfant dans la société, que la place occupée par l'enfant, à un moment précis de l'histoire, est le fruit d'un contexte culturel, social, économique, précis. Nous avons vu aussi, qu'il n'y avait pas une histoire de l'enfance mais des "histoires d'enfances" à travers les époques et les lieux géographiques. Cette analyse sur la place de l'enfant dans la société actuelle se penchera plus particulièrement sur la situation de l'enfant dans la société occidentale, européenne. Nous ne pouvons évidemment manquer d'évoquer l'état de l'enfance dans les pays dits moins favorisés. Il s'agit, au-delà d'un devoir d'honnêteté intellectuelle, d'une obligation éthique. Cependant, étant donné que notre expérience de terrain se déploie dans un contexte occidental, européen, l'honnêteté intellectuelle veut aussi qu'on s'y intéresse de plus près. Surtout si l'objectif de cette analyse est en quelque sorte de répondre à la question "L'enfant existe mal?". L'expérience quotidienne des parents et autres acteurs de l'éducation (éducateurs, enseignants, instituteurs, ) laisse, depuis quelques années, émerger plusieurs questionnements: L'enfant, étant devenu la préoccupation centrale de nos sociétés, ne risque-t-on d en faire des "enfants-rois"? Jusqu'à quel point laisser à l enfant un pouvoir de décision et de choix? Est-on trop exigeants lorsqu on leur demande des choses qui nous semblent naturelles et qu on exigeait de nous-mêmes étant enfants? Quelle place accorder à la parole de l'enfant? Comment bien l'écouter? Est-ce qu il est bien entendu? Au sein de structures familiales de plus en plus altérées et multiples (familles recomposées, monoparentales, homoparentales, ) quelle place y bâtit-on pour et avec l'enfant? Jusqu'à quel point ne se départit-on pas de la responsabilité parentale/éducative en laissant de plus en plus d'autonomie à l'enfant? Les droits de l'enfant tendent-ils à devenir des "outils de pouvoir" pour celui- ci? Préserver les valeurs de l'enfance (insouciance, rêverie, jeu, ) ou pousser les enfants vers la performance? Face à la recrudescence des maladies psychiques enfantines peut-on se demander : nos enfants sont-ils contents d'être des enfants? Ou, nos enfants veulent-ils grandir? L'objectif de cette analyse n'est pas d'apporter une réponse à chacune de ces questions en particulier, mais d'ébaucher un état des lieux général de la place de l'enfant dans la société afin de tracer quelques voies de réflexion permettant à chacun de répondre, en lui-même, à la question l'enfant existe-t-il mal? Et d'interroger, par là même, ses propres pratiques éducatives ainsi que la représentation de l'enfance qui caractérise la société occidentale contemporaine. Pour cela et étant donné le caractère vaste du sujet, nous choisissons de nous pencher sur certaines dimensions particulières en sachant que le sujet pourrait être analysé à partir d'autres points de vue. Qu'est- ce qu'un enfant... aujourd hui? Qu est- ce qu un enfant...? Se poser la question peut sembler quelque peu étrange Mais cette interrogation n'est- elle pas foncièrement nécessaire si l'on cherche à savoir quelle place nous 3

4 bâtissons pour et avec l'enfant? La réponse à cette question traduit certainement la représentation que l on se fait de l'enfance. L'objet de notre analyse étant l'enfant, il nous semblait important de poser les limites temporelles et psychologiques qui définissent communément l'enfance. A l issue de l analyse L évolution de la place de l enfant dans la société 1 nous avons mis en avant deux éléments décisifs pour une définition de l enfance : l enfance est une construction sociale. l enfance est une période de la vie humaine. Cependant, la définition des limites temporelles de cette période semble dépendre de certains facteurs selon les différentes approches (humanitaires, juridiques, scientifiques, historiques) utilisées. Le droit a reconnu l'enfant en tant qu'individu. Depuis deux siècles, on assiste à un véritable retournement des conceptions de l'enfance qui a été ponctué en 1989 par la naissance de la Convention des droits de l'enfant. Le développement, l'éducation, les soins qui doivent être apportés à l'enfant ont fait l'objet de recherches et de publications innombrables. Selon François de Singly, professeur de sociologie à la faculté des sciences humaines et sociales de la Sorbonne, la reconnaissance de l'enfant en tant qu'individu ne signifie pas que l'enfant soit un adulte, mais bien que le processus d'individualisation caractérisant les sociétés occidentales contemporaines touche désormais aussi les enfants. Dans nos sociétés, l'enfant a une nature double: celle d'être "petit" et d'être un individu "comme les autres". Le fait d'être une personne ne signifie donc pas, d'après l'auteur, être un adulte: l'enfant est à la fois fragile comme un enfant et respectable comme tout être humain 2. Cette dualité, nous l avons vue dans l analyse citée plus haut, est compliquée à gérer pour les enfants et les adultes (éducateurs, parents, enseignants, ). Un exemple souvent mis en avant par le parent est celui de la fessée. En effet, le parent (ou l éducateur) d aujourd hui est pris de manière constante dans la tension entre «protection» et «libération», tension caractérisant le processus d individualisation qui traverse l enfance : Si l on pense qu une sanction physique est justifiée, c est parce que l enfant est à un âge spécifique qui a ses exigences. Si l on pense au contraire qu elle est illégitime, on affirme que l éducation sur de tels principes porte atteinte à la personne 3. En résumé: l enfant est «petit» donc, à protéger, mais il est aussi un individu ayant les mêmes droits que toute autre personne. Sa nature est donc double et la délimitation entre les deux facettes est floue (quand est-il un enfant, quand est-il un individu «comme les autres»?) 4. 1 FAPEO, L évolution de la place de l enfant dans la société, Analyses, F. DE SINGLY, L enfant n est pas qu un enfant, in L enfant du 21ème siècle, grands Dossiers n 8 Septembre octobre-novembre Id. 4 FAPEO, op.cit. 4

5 1.1. De la définition des âges 5 La définition de cette période que l'on appelle "enfance" n'a jamais fait l'objet d'études approfondies. A l'instar de Marcel Gachet nous posons la question: s'agit- il d'un vide significatif? Il y a des sociétés qui accordent une place prépondérante à la détermination des périodes de la vie et d'autres qui, comme la nôtre, la font passer au second plan. Les sociétés modernes se distinguent fortement par le déclin des liens de parenté et le relâchement de l'organisation en âges en tant qu'armatures explicites de la société ( ) Les sociétés modernes ont inventé ou fait passer au premier plan d'autres manières de lier les personnes et de les grouper 6. L'âge et la parenté ne jalonnent plus l'ordre social et ne sont plus les repères présidant le lien social et le regroupement des personnes. Le politique, le droit, l'organisation économique, les rapports de production et d échange remplissent désormais cette fonction. Dans nos sociétés, nous pouvons assister, selon l'auteur, à la découverte moderne de l'enfance qui s'appuie sur une préoccupation quant à l'avenir : l'interprétation de la différence entre les adultes et les enfants acquiert une signification nouvelle à partir du moment où l'enfant est identifié comme porteur d'un avenir qu'on sait devoir être différent et qu'on espère meilleur. A partir de la fin du XVIème, siècle on parle de la conscience jeune ou d'un renouvellement de l'idée de la jeunesse qui se traduit par une valorisation moderne de l'éducation. Cette dernière prend racine d'une part, dans la valorisation de l'individualité et d'autre part, dans la valorisation de l idée de préparation sociale de l'avenir. L enfant qui naît, l enfant qui nous arrive, nous le chargeons du fardeau de nos nostalgies. D autant plus chargé, d autant plus accablé qu il est davantage désiré, qu il vient là pour (illusoirement) combler les béances du désir. Nous le plaçons sous le signe de la négation : qu'il ne connaisse pas les affres, les revers, les infortunes, les déceptions que nous avons connus. Qu il réalise ce que nous avons manqué. Qu il ait, en somme, une autre vie que nous, c est-à-dire la nôtre, celle dont nous avons rêvé. Roger GENTIS (N être. Paris, Flammarion, 1977, p. 158) On ne peut tenter une définition des âges sans s'attarder, ne serait-ce que relativement, sur certains facteurs qui peuvent avoir un impact sur celle-ci. D'autant plus lorsque ces facteurs, en ayant influencé la manière dont on délimite la période que nous appelons "enfance", en sont venus à déterminer fortement l'évolution des systèmes éducatifs qui l encadrent. Un de ces facteurs déterminants est l'allongement de la vie. 5 M.GAUCHET, La redéfinition des âges de la vie in 6 Id. 5

6 Ce n'est pas et ce ne peut pas être la même chose d'entrer dans la vie quand, à dix-huit ans, l'âge actuel de la majorité légale, on a plus de soixante ans devant soi (voire plus de quatre-vingts ans pour les jeunes filles d'aujourd'hui), et, quand, comme il n'y a pas si longtemps, à la même majorité, à vingt et un ans, on avait vingt- cinq ou trente ans devant soi. ( ) De là l'étirement, voire le ralentissement de ce temps préparatoire (l enfance), dont l'extension et le rythme s'ajustent à l'échelle de ce qui convient de préparer. ( ) On le voit, beaucoup de problèmes qui agitent nos systèmes éducatifs, de l'école élémentaire à l'université, ont leur source dans ces déplacements 7. Parallèlement à cet allongement de la vie se dessine donc l'allongement de cette période préliminaire placée sous le signe de l'éducation ainsi qu'une unification relative de l'enfance, de l'adolescence et de la jeunesse. Selon l'auteur, ce n'est qu'en prenant en compte les réalités de cette recomposition de l'entrée dans la vie qu'on pourra répondre de manière efficace aux difficultés qu'elle soulève dans différents domaines La Convention internationale des droits de l enfant : au cœur de la définition contemporaine de l enfance 8 Pour rappel : première déclaration internationale des droits de l enfant adoptée par la Société des Nations : version plus étayée de ce texte adoptée par les Nations Unies : déclaration en dix points sur laquelle s est basée l actuelle convention : Convention internationale des droits de l enfant adoptée par l O.N.U : entrée en application de la Convention internationale des droits de l enfant Selon la Convention, un enfant est un être humain ayant moins de 18 ans (sauf si le pays dont il dépend prévoit un âge de majorité plus jeune, ou en cas d émancipation 11 ). Le texte de loi accorde à 7 M.GAUCHET, Op.cit 8 Pour plus de précisions sur ce point veuillez vous référer à la première analyse : L évolution de la place de l enfant dans la société. 9 FAPEO op.cit 10 Organisme international qui a précédé la création de l ONU- GUIDETTI M., LALLEMAND S., MOREL M.-F., Enfances d ailleurs, d hier et d aujourd hui, Armand Colin, Paris, 2000, p

7 l enfant les libertés d association, de conscience, de religion, de réunion. Il a le droit à la parole dans toute affaire qui le concerne. Désormais, l enfant est sujet de droit dès sa naissance et sa place dans la société s apparente à celle de tout citoyen. Cette Convention apporte deux nouveautés au champ juridique : 1. elle est le premier instrument international relatif aux droits de l Homme qui rassemble un ensemble de normes concernant l enfance en leur donnant une dimension universelle. 2. elle est le premier instrument du droit international qui présente les droits de l enfant comme un impératif juridiquement contraignant 12. Nous pensons qu il est de la responsabilité des adultes (parents 13, corps éducatif, ), de protéger et d affirmer les droits des enfants, mais aussi de préparer ces derniers à les accueillir, les intégrer dans leur réalité quotidienne avec leur corrélé : les devoirs du citoyen. Selon Korczak 14, la revendication de droits pour l enfant a surtout servi de rempart contre le regard réductionniste de l époque qui ne voyait l enfant «que comme un adulte en miniature». Ce regard réductionniste qui se posait alors sur l enfance est, selon l écrivain, à la source de nombreuses violences (physiques, psychologiques, institutionnelle) infligées à l enfant. En effet, il ne tient pas compte de la spécificité de l enfant qui est d être fragile, en devenir, et qui nécessite, pour cela, une protection particulière 15. Dans le même ordre d'idées, Philippe Meirieu 16, professeur des universités à Lyon, avance que la Déclaration des droits de l enfant remet en cause l hégémonie du modèle traditionnel de l adulte en tant qu être achevé à imiter. Par opposition à ce modèle, l enfant, lui, serait un être foncièrement inachevé... L enjeu principal d une Convention des droits de l enfant serait donc, tout simplement, l affirmation d une existence substantielle d enfant à considérer au même titre que l'existence d'un adulte. Pourtant, certaines objections se lèvent à l encontre de la Convention. Ainsi, certains observent que cette dernière joue sur deux registres contradictoires : 11 Terme de jurisprudence. Droit accordé à un mineur de faire les actes d'administration. État de celui qui, dégagé de toute tutelle, peut administrer librement ses biens. L'émancipation ne dispense pas le mineur d'avoir un curateur in Par parents, nous entendons toute personne ayant l enfant à sa charge. 14 Janusz Korczak (né le 22 juillet 1878, décédé le 5 août 1942) était Ami des enfants, médecin-pédiatre et écrivain, il est en particulier connu pour s'être laissé déporter au camp d extermination de Treblinka avec les enfants du ghetto de Varsovie qu il n avait pas voulu abandonner. Dès le début du XXe siècle, Korczak a œuvré à une refonte complète de l éducation et du statut de l enfant. Sur le plan pédagogique, l œuvre de Korczak s'inscrit dans la lignée de la «pédagogie active» et de «l École nouvelle» P. MEIRIEU, Le pédagogue et les droits de l enfant in 16 P.MEIRIEU, Le pédagogue et les droits de l enfant : histoire d un malentendu?, 7

8 1. le registre de la protection de l enfant qui tient compte de sa fragilité intrinsèque en mettant en avant la nécessité pour l enfant, de bénéficier d une protection et de soins spéciaux en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle. 2. le registre des libertés : d expression, de libre choix de ses opinions et appartenances, etc. Ce registre reconnait l enfant en tant qu être responsable et assez autonome pour penser par lui-même. Certains, réfractaires à ce second registre, mettent en avant certains aspects négatifs que celui- ci peut engendrer : en reconnaissant aux enfants des droits qu en réalité ceux-ci seraient incapables d exercer, certains adultes se départiraient d une certaine exigence éducative appartenant à leur lot d obligations les enfants sont confrontés prématurément à une prise de responsabilités auxquelles ils ne sont pas préparés et qui pèsent lourd sur leurs épaules Le registre des libertés s'appuierait sur ce que l auteur appelle une «ontologisation de l enfance» : fascination pour un moment de la vie dont on oublierait qu il est le moment de l immaturité inévitable. Cette «ontologisation» serait corollaire de notre propre infantilisation : nous refuserions nous-mêmes de grandir (...) 17. L univers du droit aurait créé, au travers de l institutionnalisation des droits de l enfant, un égalitarisme de fait entre enfants et adultes. Cet égalitarisme est un point de coïncidence qui leur permet, aux uns et aux autres, de se rencontrer dans le monde et le culte de l infantile. Cependant, nous posons la question : considérer les deux existences d'adulte et d'enfant- comme se valant revient-il à rendre effective une égalité dans les faits qui ne tiendrait pas compte, justement, de leurs différences ontologiques? Facteurs et événements socio- historiques à l origine de l évolution de la place de l enfant depuis l époque des Lumières jusqu à nos jours La place de l enfant à l époque contemporaine a été façonnée par la combinaison historique de plusieurs facteurs 18 et changements (sociaux, culturels, démographiques) : Développement du cadre législatif relatif à l enfance et des notions de droits de l enfant. Baisse de la mortalité infantile grâce aux progrès médicaux. Baisse du taux de natalité après la fin du baby-boom au milieu des années soixante. Baisse constante du nombre d enfants par famille. 17 Id. 18 FAPEO op.cit 8

9 Augmentation du nombre de femmes qui travaillent. La multiplication des gardes à l extérieur du domicile. L accroissement de la scolarisation des jeunes enfants à l école maternelle. Modification considérable des formes et des conditions de socialisation des jeunes enfants. Effritement du modèle de la «famille classique 19». Augmentation du nombre des familles recomposées, monoparentales et homoparentales. Constitution de la psychologie en tant que science et «vulgarisation» des données de recherche auprès d un public de plus en plus large. Modification des perceptions, des représentations et des pratiques relatives à l enfance. Moyens de contraception. Emergence des «enfants du désir». Objets d un investissement parental d une teneur et d une intensité inédites. Demande importante en matière d éducation!!! Selon Marcel Gauchet, le «désir» qui préside à la venue au monde de l enfant ne peut être sans effet dans la formation de son identité. Il s agit là d une mutation anthropologique profonde qui devrait être analysée sous l angle éducationnel, mais aussi psychologique. Aussi l enfant est devenu l un des axes de référence de la famille contemporaine. L importance des liens parentaux est venue se substituer à celle des liens conjugaux. En effet, les liens conjugaux sont désormais solubles (d un point de vue juridique) tandis que le lien de filiation, lui, est caractérisé par le long terme. 19 Par «famille classique», on entend l ensemble père-mère-enfants. 9

10 La jeunesse et l'enfance : les modèles de notre société L'époque contemporaine 20 est marquée par un bouleversement dans le cadre des valeurs : être adulte n'est plus le modèle d'existence identifiant pour tous. Dans quelle mesure l'était-il auparavant? Dans la mesure où cette catégorie d'âge était synonyme de fondation d'un foyer et reproduction collective de l'espèce. Aujourd'hui, le modèle d'existence adulte s'est vu substitué par celui de la jeunesse ; modèle pénétré d'enfance (et des valeurs qui lui sont socialement attribuées) pour l'existence toute entière. L'adolescence est rongée par les deux bouts. A un bout par l'extension de l'enfance et à un autre bout, par l'évanouissement du modèle sur lequel elle était calée (liquidation de l'état adulte). ( ) L'état adulte n'est plus qu'une catégorie d'âge, sans relief ni privilège social particulier. Personne n'a plus à être mûr dans le sens où personne ne vit plus sous cette charge publique de la reproduction collective. La vie familiale et la procréation sont devenues des affaires purement privées ( ). L'état adulte est marqué par les contraintes d'engagements sentimentaux durables et par les obligations d'une spécialisation professionnelle. ( ) L'idéal de masse devient-il d'être le moins adulte possible, au sens péjoratif qui prend le terme, d'en exploiter les avantages et d'en éviter les inconvénients ( ) 21. La loi de l infantile Depuis 1970, la loi fait surtout référence aux devoirs des parents alors qu auparavant elle énonçait surtout les devoirs de l enfant (il devait honneur et respect à ses parents et surtout l'obéissance à son père 22 ). Parallèlement à ce fait, on a commencé à entendre le mot parentalité. Dans la loi, ce mot semble évoquer la compétence parentale ou la capacité des parents à assurer le développement de l enfant en permettant l éclosion de ses compétences 23. Comment dès lors ne pas assister au développement d une angoisse parentale? L angoisse des parents qui craignent d être responsables du «retard» de développement de leur enfant, par exemple en lui disant non. Selon D.Marcelli, pédopsychiatre et professeur à la Faculté de Médecine de Poitiers, on peut nommer ce phénomène d autoculpabilisation et angoisse parentales l autorité de l infantile. L infantile étant le potentiel de développement de l enfant c est-à-dire son futur. Or, nous vivons dans une société où le futur semble être la période de la vie revêtant le plus d importance. La difficulté réside, pour les acteurs de l éducation, dans la confusion qui peut exister entre l infantile et l enfant. Selon nous, le second doit primer sur le premier. En effet, dans tout acte éducatif le respect dû à la personne de l enfant ne doit pas être fonction de son développement. Le respect dû 20 Par «époque contemporaine» nous entendons le laps de temps s étendant de la fin de la seconde Guerre Mondiale à nos jours. 21 M.GAUCHET, La redéfinition des âges de la vie, 22 D.MARCELLI, L enfant chef de la famille- réunion- débat organisé par «Grandir ensemble», 23 Id. 10

11 à l enfant doit être le même quelles que soient ses compétences de la même manière que le respect dû à ses parents doit être le même quelles que soient leurs compétences. La nouvelle conception de l enfance et le système éducatif Nous l'avons vu, la préparation sociale de l'avenir est devenue une valeur dans nos sociétés modernes. Dans ce contexte, la conception de l enfance est dominée par l idée que l existence future se détermine dans l instant présent et ce, de plus en plus tôt. La préoccupation se fait pesante et pressante, chez l adulte, d intervenir de manière constante afin que la personnalité de l enfant se forme sans rencontrer d obstacle qui pourrait compromettre son avenir d une quelconque façon. L enfance apparaît alors comme un moment critique qui décidera de l avenir tout entier de l individu. L'adulte multiplie ses gestes et ses attentions dans le seul objectif de former l'enfant, son enfant, de la manière la plus optimale que ce soit dans la visée d'un venir resplendissant. Nous pensons que, quelque fois, ce déploiement de bonnes intentions risque de se faire indépendamment de la réalité vécue par les enfants et de leurs besoins réels. L'adulte qui est dans l'hyper-sollicitude 24, est dans l'avenir, dans la projection de sa propre idée du bonheur L enfance prend peu à peu l allure, ainsi, d un temps mythique de la pure advenue à soi même (...) D où une exigence démultipliée de protection vis-à-vis de ce qui pourrait troubler ou entraver ce chemin vers soi (...) C est du pouvoir du futur de ce nouveau venu que l on se tracasse, son bonheur actuel étant supposé accroître ses ressources d avenir, quand sa préoccupation vitale à lui est de trouver sa place dans le présent. C est l autonomie qui le mettra en possession de sa vie que l on veut promouvoir, alors que son problème à lui est de se sentir pareil à ceux qui l entourent et qui l ont précédé. Le discord se creuse entre la vérité de l expérience enfantine et les attentes que leur monde souffle aux adultes. La sollicitude ne suffit pas ; encore a-t-elle besoin d être éclairée 25. Les racines de ce phénomène d'hyper- sollicitude remontent au début du XIXème siècle. La valeur de la préparation sociale de l'avenir combinée au processus d'individualisation vécu par nos sociétés a eu comme conséquence la métamorphose de l éducation en formation 26. Il ne s agit plus de transmission de l héritage culturel ou d aptitudes fonctionnelles qui prépareraient l'individu à l exercice d une fonction dans la société, mais de faire émerger un soi même singulier que l on puisse projeter dans l avenir. Etant donné l objectif -vague et grandiose à la fois que cette formation s impose- il est très difficile de lui définir un contenu! Aujourd hui, nous le savons, l entreprise éducative rencontre des difficultés importantes. Marcel Gauchet s'en étonne étant donné la reconnaissance grandissante de l importance de la formation et la demande globale d éducation. Selon l auteur, les difficultés vécues par le système éducatif sont à attribuer, entre autres, au changement de statut des jeunes, des adolescents, des enfants. La recomposition de l enfance et de l adolescence -due en partie, comme nous l avons expliqué 24 M.GAUCHET, Op.cit 25 Id. 26 Cette formation dépasse le caractère strictement «professionnel» qu on lui attribue communément pour acquérir des dimensions plus personnelles. 11

12 précédemment, à l allongement de la durée de la vie- bouleverse le système éducatif. En métamorphosant l identité et les perspectives existentielles des acteurs auxquels le système éducatif s adresse, la recomposition de l enfance et de l adolescence fait naître des attentes et des exigences auxquelles ce dernier n était pas préparé. La place de l enfant et ses nombreux visages 5.1. Enfant- individu, enfant-roi? 27 Etant donné que ce point a déjà été développé dans la précédente analyse, nous allons procéder simplement à une synthèse des principaux éléments 28. L émergence de la représentation de «l enfant = individu» entérinée par le droit s est développée parallèlement à l avènement de l individualisme dans les sociétés occidentales et est due en grande partie à celui-ci. Ce changement des mentalités a eu des conséquences sur la nature de la place de l enfant dans la société. Aujourd hui, cette nature est-nous l avons vu- double. En outre, la montée de l idéal démocratique et ses pratiques dans les relations privées a fait émerger d autres formes d autorité, moins arbitraires. La vie commune repose de plus en plus sur des principes discutés. L enfant s assied à la table des «grands» pour discuter d affaires qui le concernent. Il est individu, citoyen. Est-il roi? Selon Violène Dorison 29, dans une société individualiste, chaque individu est appelé à régner sur «son» monde. La famille d'aujourd'hui tend à avoir moins besoin de chef au sens strict. L enfant d aujourd hui serait «roi», mais de son monde, comme tout un chacun est appelé à l être dans nos sociétés. La loi sur l autorité parentale du 4 mars n a pas voulu admettre que les enfants et les parents se doivent un respect mutuel ; cependant, elle demande au père et à la mère d exercer leur autorité dans certaines conditions : dans le respect dû à la personne de l enfant. Toujours selon cette loi, les parents associent l enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. L enfant n est donc pas totalement roi puisqu il n a pas toute autorité sur son existence, mais il le devient progressivement Pour plus de précisions, veuillez vous référer à l analyse L évolution de la place de l enfant dans la société. 29 Violène Dorison in evolution+statut+enfant.html 30 Ici nous faisons référence à une loi française. 31 F. DE SINGLY, L enfant n est pas qu un enfant, in L enfant du 21ème siècle, 12

13 Harry Potter contre l enfant - roi 32 Il nous semblait important de développer de manière plus consistante cette question de l'enfant- roi (question qui, à elle seule, mériterait de faire l'objet d'une analyse) étant donné que cela semble être le visage le plus communément associé à l'enfant d'aujourd'hui. Pour cela, nous avons choisi un support pour le moins intéressant et quelque peu original mais que nous pensons significatif pour illustrer l'enjeu de la représentation de l'enfant-roi. Il s'agit d'une analyse littéraire menée par Isabelle Cani 33 sur base du roman, très populaire, d'harry Potter. Pourquoi un tel choix de support? Nous pensons que la littérature de jeunesse a de tout temps été révélatrice du modèle d enfant caractéristique à son époque, des valeurs de société et des conceptions de l enfance et de l âge adulte. Par exemple, dans la seconde moitié du XIXème siècle, l éducation de l enfant est au centre des préoccupations. Il s agit de développer le germe du bon chrétien, bon citoyen ou bon père de famille que chaque enfant porte en lui. Les œuvres de fiction sont créées dans cet état d esprit et se donnent pour but d atteindre de l'objectif suivant : dire à l enfant quel adulte il devra devenir. C est comme si la société moderne se sentait investie d une (nouvelle) mission civilisatrice 34, celle de contraindre des «petites créatures sauvages» à devenir des hommes éclairés 35. Ainsi, dans le Pinocchio de Carlo Collodi (1883) le monde est dur à celui qui n est pas éduqué, pauvre pantin de bois manipulé par ses pulsions et donc plus manipulable par les plus malins que lui. Jusqu à ce que le héros assagi se réveille de chair et d os et renie l enfant qu il a été : «Ais-je été ridicule lorsque j étais pantin!» 36. Mais parallèlement à cette vision de l enfance, enfance dont - soi disant- il faudrait se libérer grâce à l éducation, on voit se développer une nostalgie de l enfance qui atteint son apogée avec Peter Pan de James Barrie (1904). Dans cet œuvre, Peter Pan veut rester un petit garçon pour toujours. Et comment? Tout simplement, en refusant de toutes ses forces de grandir I. Cani, Harry Potter contre l enfant roi in Les âges de la vie bouleversés, mensuel n 193 mai 2008, Qui sommes nous?, 33 Isabelle Cani est agrégée de Lettres Modernes et docteure en littérature comparée. 34 I.CANI, Op.cit 35 Id. 36 Id

14 Le «syndrome de Peter Pan», analysé pour la première fois par le psychologue Dan Kiley en 1983, apparaît après la Seconde Guerre Mondiale lorsque l homme occidental remet en cause les valeurs de la modernité. Découvrir que l enfant est une personne, valoriser l enfance pour elle-même et non comme une simple antichambre de l âge adulte est un progrès qui a son revers : la conviction que la vie n a rien de mieux à offrir ; voire la disparition collective d un vouloir-être adulte (...) 38. A l aube du XXIème siècle, le refuge dans l enfance concerne la société toute entière. Cependant, progressivement, cette attitude existe de moins en moins comme réaction contre un monde des adultes, sérieux, triste, pavé de contraintes et d engagements Elle se dévêt du sens qui la caractérisait au départ. En effet, la société de consommation offre désormais parmi ses loisirs et gadgets bien des succédanés de l enfance. Grandir, pour les "éternels Peter Pan", ce serait plutôt, d après Isabelle Cani 39, renoncer aux facilités de la «magie» qui habite le monde de l enfance. Un monde où, technologie aidant, les choses ne demanderaient aucun effort et où l on vit selon le principe de plaisir. Selon I. Cani, l auteure d Harry Potter invite à une révolution. Cette révolution est celle de la réinvention d un nouvel âge adulte. J. K. Rowling invite à quitter le monde de l enfance et à accepter de grandir non pas en s efforçant de ressembler aux adultes existants, mais en les dépassant pour atteindre la lucidité qu ils auraient refusée et l acceptation de la condition de mortel qui leur fait peur. Comment J.K. Rowling s y prend-elle pour transmettre ce message? Au travers du message symbolique contenu dans la scène de la lutte entre Harry Potter et son adversaire, Lord Voldemort, qui incarne -de manière symbolique- en sa seule personne Peter Pan l enfantin et Crochet, le terrible. Si Harry Potter peut le vaincre à l issue du tome VII, (...) c est parce qu il accepte d abord de se laisser détruire : il doit comprendre qu il y a en lui une part de Voldemort et accepter de mourir pour que Voldemort redevienne vulnérable. Il est ainsi invité à identifier en lui ce qui relève de l infantile et à désirer le voir disparaître, à reconnaître en son ennemi mortel son double et son semblable, en quelque sorte la part de lui qui est victime du syndrome de Peter Pan I.CANI, Op.cit 39 Docteure en littérature comparée, elle a publié Harry Potter ou l anti- Peter Pan. Pour en finir avec la magie de l enfance, Fayard, I. Cani, Harry Potter contre l enfant roi, article de la rubrique Les âges de la vie bouleversés, mensuel n 193 mai 2008, Qui sommes nous?,

15 L enfant- consommateur 42 On assiste depuis quelques années à une volonté des industriels d impliquer les enfants dans l acte de consommation. Cette volonté s exprime au travers des campagnes marketing, mais aussi dans le choix de développement des produits. Les industriels mettent en place des politiques de communication spécifiques afin d atteindre cet objectif. Ils utilisent, entre autres, la notion de nouvelle technologie. Celle-ci devient médiatrice de l implication de l enfant dans le processus d achat et de consommation. L enfant, par ses choix, exprime son autonomie de choix et d action. La présentation bien particulière des produits s inspire du comportement hédoniste 43 de l enfant, modèle qui tend à devenir le modèle des processus de décision et de consommation. Mais attention! Dans l univers de production et de consommation qui s adresse aux enfants, le choix final du produit devra respecter une certaine éthique éducative car les parents choisissent des produits qui expriment ou représentent des valeurs et modèles auxquels ils adhèrent. Ce n est qu en respectant cette éthique éducative que les industriels préservent leur présence dans les marchés et évitent les résistances des consommateurs. Aujourd hui, on peut constater une appropriation quasi parfaite des nouvelles technologies par les enfants et les adolescents qui se traduit par la présence de plus en plus grandissante d équipements high-tech en leur possession (téléphonie mobile, Internet, activités de loisirs de plus en plus «technologistes»). On assiste également à la naissance de toute une gamme de jouets qui exploitent cette exaltation pour les nouvelles technologies et ce, depuis le plus jeune âge. Que nous révèle cet état des faits? L enfant, dans notre société, est reconnu comme un individu à part entière avec ses propres désirs, ses besoins, son autonomie de choix, des produits qui lui sont spécialement adressés et la transposition de leur mode de consommation et de décision au mode de consommation et de décision de la société toute entière L enfant, autonome? Selon François de Singly une distinction s'impose : l autonomisation n est pas l indépendance. En effet, ce n est pas parce que l enfant d aujourd hui est reconnu comme un «individu» à part entière qu il n a pas besoin, par moments, de protection. 42 FAPEO op.cit. 43 Doctrine dont l'élément fondamental est la recherche du plaisir in 15

16 En Angleterre, en 1970, 80% des enfants de 7-8 ans se rendaient seuls à l école. Vingt ans plus tard, une minorité, 9%, a cette possibilité. En 1971, la moitié des enfants anglais était autorisée à prendre le bus, ils ne sont plus que le septième en L enfance et l adolescence se caractérisent par une autonomie plus grande, sans que celle- ci se traduise pour autant par une indépendance vis-à-vis des parents 44. Aussi, la liberté accordée aux enfants et aux jeunes d aujourd hui ne va pas sans son lot d exigences. En effet, les parents d aujourd hui substituent au respect de l autorité l apprentissage de la responsabilité. Les enfants d'aujourd'hui ont une certaine liberté d'action, de choix mais doivent comprendre que les actes produisent des conséquences et que dés lors, eux, seuls sujets de leurs actes en toute autonomie, en sont responsables L enfant-victime Pendant que d une part on fait de l enfant un être tellement sacré, une personne tellement inviolable, qu il devient interdit d y toucher si délicatement que ce soit, d autre part on en fait une chose qu on se propose de manipuler comme de la matière chimique, ou une force qu on se propose de diriger en employant les mêmes procédés scientifiques que pour diriger la force d un animal ou d un cours d eau. Lucien LABERTHONNIERE (Théorie de l Education. Paris, Bloud & Gay, 1923, p. 20) Parallèlement à la notion d enfant-roi, et issue également de la conception de l enfant-individu, l imaginaire social de nos sociétés a développé la notion d «enfant- victime». Au cours des quarante dernières années, le regard que les adultes posent sur le monde de l enfance a connu ce que l auteure Laurence Gavarini 45 appelle une «révolution silencieuse». Cette dernière s est exprimée au travers de différents événements comme la «naissance sans violence», la découverte du bébé et du petit enfant en tant que personnes ainsi que de leurs compétences, l importance accordée aux traumatismes de l enfance et à la parole dans les relations éducatives, etc. Cette révolution a forgé une nouvelle place à l enfant et a engendré un phénomène social de grande ampleur que l auteure qualifie de «passion 46». Cette «passion» se traduit par un investissement particulier de l enfance, des enfants, qui peut avoir comme corollaire des affects quelque peu démesurés, déraisonnables... Une attention trop insistante, une crainte continuelle, une tendance à vouloir tout contrôler, de la culpabilisation à l'excès. L enfant d aujourd hui est idéalisé. Il doit flatter le narcissisme de ses parents et de ses éducateurs en concrétisant les espoirs que l on a projetés sur lui et en réalisant les rêves que chacun n a pu 44 F. MOTTOT, Autonome mais dépendant..., in L enfant du 21ème siècle, 45 Habilité(e) à diriger des recherches (sociologue) et professeur des universités (PR) en SCIENCES DE L'EDUCATION 46 Cf. L. GAVARINI, La passion de l enfant. Procréation, filiation et éducation à l aube du XXIème siècle, Denoël,

17 accomplir. Ces projections et ces espoirs ne vont pas sans la crainte de le voir victime de malveillance, de haine, d abus de toutes sortes. Objet d amour ou objet de sacrifice, mais toujours à l excès, à tel point que les relations entre adultes et enfants ne peuvent plus être les mêmes. La vénération dans laquelle nous tenons les enfants, et le soupçon qui marque aujourd hui tous les éducateurs sont sans doute à mettre au compte d abord de ce fait que nous considérons cet âge comme décisif et déterminant pour devenir. Ce qui m a inspiré une formule : «l avenir est dans l enfance» 47. D importantes modifications de la structure familiale, de la fonction parentale et de l intimité sont à la base des évolutions éducatives et du nouveau rapport à l enfant. Nous avons assisté à un réagencement en profondeur des places entre les sexes et les générations, et à un refus net de la soumission et des rapports hiérarchisés qu elles supposaient. Parallèlement, nous évoluons dans un climat caractérisé par la crise de l autorité, les questionnements des enseignants et de l ensemble des éducateurs quant à leur fonction. Les jeunes d aujourd hui ont affaire à d autres formes d autorité. Celles-ci sont moins personnelles et, pour certaines, médiées par des machines. La vie commune repose de plus en plus sur des principes discutés, expliqués, pour lesquels on cherche l adhésion de l enfant. Il s agit alors d une logique affective particulière, contractuelle et libérale qui, avec le temps, est venue se substituer à une logique normative d obéissance familiale. Les enfants deviennent des personnes à égalité avec les parents. Et l exercice traditionnel de l autorité par la contrainte est peu à peu assimilé à un comportement violent, d autant plus si elle s assortit de punitions, de menaces ou de coups 48. L auteure donne ici l exemple de la psychanalyste suisse Alice Miller qui est à l origine d un Manifeste contre la fessée à travers duquel elle milite pour que les corrections physiques à l encontre d enfants soient pénalisées par le droit. Le discours social et éducatif vogue entre deux propos contradictoires : on va jusqu à dire qu il y a maltraitance dès lors que l on impose des limites arbitraires à l enfant cependant, l opinion courante dit que l autorité des parents fait défaut chez les enfants et jeunes d aujourd hui! La vérité est que la société est inquiète pour les enfants. Elle en est tellement inquiète qu elle a forgé l emblème de l enfant- martyr, de l enfant abusé, pour penser la place de l enfant au sein de sa famille ou des institutions éducatives. Ce tableau social ne s ébauche pas par accident. Il s agit là de signes de l émancipation des individus par rapport à l autorité de la famille et des parents et, de la libéralisation de la vie privée. Que veut-on dire par libéralisation de la vie privée? Cela veut dire qu aujourd hui, la parole concernant les violences faites aux enfants dans la famille et dans les institutions se libère des frontières familiales et devient une parole sociale, institutionnelle. La honte et la culpabilité ne marquent plus systématiquement la destinée de ceux 47 L.GAVARINI, L enfant abusé, nouvelle figure de l enfance en danger, 48 Id. 17

18 qui les ont éprouvées et la parole de l enfant n est plus considérée a priori comme affabulatrice et la marque d une perversion. Aujourd hui, tout enfant sait que l autorité ne justifie ni la violence physique ni verbale, ni l humiliation, ni l arbitraire ; elle ne peut s exercer dans le non-respect des «droits de l enfant». Cette évolution des conceptions et du rapport social à l enfance est très positive pour la considération de l enfant ; cependant, elle n empêche pas quelques effets pervers, comme ce climat de soupçon qui touche à la limite chaque adulte qui côtoie des enfants au quotidien. Les enfants sont invités à parler et à manifester leur prévention à l égard des adultes abuseurs, mais aussi des adultes, quels qu ils soient, qui leur porteraient une trop grande attention 49. L intérêt que l adulte portera à l enfant pourrait cacher des désirs louches inavoués, des manœuvres de séduction, des perversions 50. Toute position incomprise ou difficile à cerner révèle un pédophile potentiel. Tout cela engendre une confusion entre ce qui relève du normal ou du pathologique, entre ce qui est la bonne ou mauvaise distance dans les relations adultes-enfants. Comment aime-t-on nos enfants? Cela veut dire tout simplement qu aujourd hui on aime plus nos enfants et que, donc, on s inquiète plus pour eux, me direz-vous à la suite de la lecture du chapitre précédent. Le contexte tel qu il a été décrit lors des chapitres qui précèdent a le mérite d attirer l attention sur un sentiment qui est très rarement devenu objet de questionnement : l amour pour les enfants. Les acteurs de l éducation sont aujourd hui, plus que jamais, en proie à une grande réflexivité 51 par rapport à leurs actes d éducation et le lien qui les relie à l enfant. Ce lien devient l objet d une élaboration plus grande et plus complexe. Il cesse progressivement d être naturalisé/considéré comme naturel. Et cela, justement parce que l on s est mis à douter d une trop grande et «naturelle» sollicitude pour les enfants 52. Qu en est-il de cet amour des enfants? Les enfants ne sont sûrement pas ces «petits objets» toujours aimables que les adultes aiment à se représenter (...). Il n est pas nécessaire d imaginer le pire pour qu il y ait abus de pouvoir de la part d un adulte à l égard d un enfant. Il est des petites dispositions ordinaires de l enfant qui, par exemple, sous couvert de marques de tendresse ne sont pas sans évoquer la dévoration bien décrite par les psychanalystes d enfants 53. Cette attention trop insistante, la crainte continuelle, la tendance à vouloir tout contrôler, la culpabilisation à l'excès à l'égard et à propos des enfants ne finissent-elles pas justement par réduire ceux-ci en objets? D'amour certes, mais objets quand même. N'y a t il pas quelque chose d'extrêmement violent dans cette l'hyper- sollicitude? L'amour constitue-t-il une excuse acceptable à 49 L.GAVARINI, Op.cit 50 Id. 51 Le fait de réflechir sur soi même, ses attitudes, ses pensées, ses valeurs. 52 L.GAVARINI, Op.cit 53 L.GAVARINI Op.cit 18

19 tous les débordements même à ceux qui réduisent l'autre à être l'objet de nos affects des plus sains aux plus démesurés? La réalité sociale et historique est partie prenante de cet amour de l enfant. Le climat de soupçon actuel est en lien étroit avec le rapport et la perception de l enfance tels qu ils se sont développés dans les sociétés occidentales depuis trente ans. Ce rapport et cette perception nouveaux ont été accompagnés par une véritable déclaration d amour à l égard des enfants de la part de la société. Cette déclaration d amour s est exprimée au travers du désir, de plus en plus prenant, d enfant, la naissance et le développement fulgurant de la psychologie de l enfant, l intérêt porté au développement et l épanouissement infantiles, à l éveil des bébés, les stimulations précoces, les droits de l enfant, etc. Selon l auteur, la méfiance généralisée viendrait répondre à cette hyper sollicitude éducative, comme un inévitable penchant de celle-ci. Dans ce contexte, le corps de l enfant devient le centre de toute une série de dispositifs préventifs en matière d abus et de maltraitance. En conclusion, si, comme on le sait, les savoirs, les pratiques et les représentations concernant tant l enfance que la famille ont clairement évolué depuis une quarantaine d années, les affects et la considération à l égard des enfants en sortent eux aussi considérablement modifiés. (...) Ces remaniements affectifs et imaginaires s accompagnent d un nouveau discours moral s appliquant à l intimité, à la sexualité, et d une mise à distance du corps des enfants. (...) (...) en réaction au pathos et aux crimes commis sur des enfants, on voit apparaître une vision très aseptisée de la famille «normale», censée se tenir en dehors de la sexualité 54. Pourtant, la psychanalyse et de l anthropologie lévistraussienne 55 ont montré que la sexualité devait faire l objet d un «travail» familial, que loin de devoir être évacuée, la question sexuelle doit être réglée. Il s agit d un «travail» culturel d interdits, de prohibitions, de rapprochements et de séparations entre les générations, entre les sexes et au sein de la fratrie. La parole de l enfant Etant donné que l'émergence de l'enfant en tant qu'individu s'est vue concrétiser par la reconnaissance dans les textes légaux de sa liberté d'expression, il nous semble important de nous attarder un tant soi peu sur cette parole d'enfant. L'enfant peut s'exprimer, il est également entendu, mais est-il vraiment écouté? 7.1. La reconnaissance de la parole de l enfant La période moderne reconnaît et prend en compte la parole de l enfant et cela même à l intérieur d un cadre institutionnel ou juridique. Mais à s engager dans cette voie, ne risque-t-on pas de nier l enfance, cette période conçue comme celle de l irresponsabilité? 54 Id. 55 De la théorie de Lévi-strauss, anthropologue et ethnologue. 19

20 Les enfants et les jeunes engagent leur responsabilité quand ils s expriment. Cependant, selon J-P. Rosenczveig et P. Verdier 56, les enfants seront alors tenus pour responsables à la hauteur de ce qu ils sont : des enfants. Il est de la responsabilité des adultes et des parents, plus particulièrement, de préparer et d accompagner l enfant dans l exercice de cette responsabilité. Aujourd hui, la reconnaissance de la parole est un élément primordial permettant à l enfant et au jeune de se construire une identité sociale en étant reconnu par ses camarades et adultes dans ce qui fait de lui un être humain singulier. C est également la première étape vers l exercice d une citoyenneté responsable. Cela s observe notamment au travers de la mise sur pied, dans le cadre institutionnel, d une série de structures au sein desquelles l enfant/ le jeune va pouvoir s exprimer. Cependant, ce dernier point mérite quelques observations. Dans le contexte qui caractérise notre époque fortement marquée, comme nous avons vu précédemment, par la figure de «l enfantmartyr», la tendance forte est la prise en considération de la parole de l enfant émise dans un registre institutionnel. Il faut distinguer en effet, la parole institutionnelle de la parole privée. Ces deux paroles se déploient dans des registres complètement différents et sont accueillies par une écoute différente. A force de ne considérer que la parole institutionnelle de l enfant/du jeune, celle-ci risque d être très tôt réduite à n être qu un «exposé» des faits. Dans le cadre de cette logique, il ne lui sera guère possible de dire ce qu il pense de la façon dont on devrait ou pourrait traiter la maltraitance dont il est l objet. On le prive de ses droits 57. Pour respecter et, véritablement écouter la parole de l enfant il s agit de tenir compte de l ensemble des liens qui ont présidé à sa construction et -plus particulièrement- ceux de la parentalité. Considérer l enfant dans le cadre de sa propre histoire doit rester une ligne directrice et un souci premier. Il s agit alors de restituer à l enfant sa parole en l envisageant comme sujet de son histoire. La parole, loin de n'être qu'une parole juridique, doit devenir une parole éminemment personnelle La parole privée de l enfant La parole privée de l enfant est une parole de confidence et nécessite plusieurs conditions pour exister : Une confiance dans l adulte qui saura garder un secret ou donner un conseil, Un «décodage» du langage de l élève qui peut être éloigné de celui de l adulte et chaque âge génère des codes différents, Une qualité d écoute, car l enfant ou adolescent parle quand il sait que son expression est prise en considération, Un climat de sécurité parce que celui qui parle s expose à l autre J-P. ROSENCZVEIG et P.VERDIER, La Parole de l enfant, Dunod, jeunesse et droit, Hervé Hamon, magistrat et président du tribunal pour enfants de Créteil, Enfance bien traitée, enfance mal traitée (avril 1998) in 58 Site officiel des Ceméa, La parole de l enfant et du jeune à l école in 20

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