AI-LUXEMBOURG NEWS BULLETIN D INFORMATION D AMNESTY INTERNATIONAL LUXEMBOURG

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1 AI-LUXEMBOURG NEWS BULLETIN D INFORMATION D AMNESTY INTERNATIONAL LUXEMBOURG «SYRIE : LE SIEGE DE TALBISEH», TEMOIGNAGE DE RIAD, REFUGIE SYRIEN AU LUXEMBOURG PAGE 5 CAMPAGNE BOUGIES 2013 : MERCI POUR VOTRE SOUTIEN! PAGE IRAN : LE COMBAT POUR LES DROITS HUMAINS ET CONTRE LA PEINE DE MORT PAGE 8 n 1/2014

2 EXCLUSIF AI LUXEMBOURG! VOS ACHATS ONT DU POUVOIR! Vêtements, sacs, bougies, livres pour adultes et enfants, cartes de vœux, musique - ils sont désormais disponibles sur notre nouvelle boutique en ligne et tous vos achats financent la défense des droits humains! Sac en coton - pratique et en vogue! 100% coton. Imprimé au Luxembourg. 7,50 EXCLUSIF AI LUXEMBOURG! EXCLUSIF AI LUXEMBOURG! T-shirt classique avec logo «Amnesty International Lëtzebuerg». 100% coton. Commerce équitable. Imprimé au Luxembourg. 25 Sweat à capuche avec logo «Amnesty International Lëtzebuerg». Commerce équitable. Imprimé au Luxembourg. 35 Voir plus sur Impression du bulletin AIL news : Imprimerie Schlimé, Bertrange ISSN :

3 Editorial Stan Brabant, Directeur d AI-Luxembourg Un collègue défenseur des droits humains dans le Nord Caucase nous déclarait récemment «Quand ils savent qu il y a une pression internationale, cela sauve des vies.» Assurer qu «ils» sachent qu il y a une pression internationale, c est évidemment la raison d être d Amnesty International. C est pourquoi nous avons tenté ces derniers mois de renforcer les moyens d action de notre section luxembourgeoise, et ce afin qu «ils» sachent qu il y a une pression internationale : recrutement de nouveaux membres pour notre réseau SMS, lancement d un nouveau projet d éducation aux droits humains, utilisation plus systématique de Facebook et Twitter, développement d une lettre d information électronique renvoyant vers notre site, le tout en lien avec des actions bien réelles de plus en plus relayées par les médias traditionnels et soutenant nos lettres et pétitions. Une conséquence inattendue de cette approche est que nous avons vu les demandes de collaboration avec d autres organisations grimper en flèche ces derniers mois. Partant sur ces bases, notre campagne bougies 2013 est devenue à la fois l ossature et l amplificateur d actions sur des thèmes aussi essentiels que les violences contre les femmes, la répression des manifestations en Turquie, la peine de mort en Iran, les violations de la liberté d expression et d association en Russie, ou encore la place des droits humains dans le programme du nouveau gouvernement luxembourgeois. Le couronnement de ce processus était peut-être la marche aux flambeaux du 10 décembre en hommage à Nelson Mandela quand 150 personnes (selon la police) ont rallié Amnesty le temps d une balade à travers la vieille ville. Dans cette perspective, la libération de personnes en Russie était un fabuleux cadeau de Noël pour tous les membres d Amnesty qui se sont mobilisés ces dernières années. Car même si elle reflète un système judiciaire politiquement aux ordres, cette libération massive vient surtout après une forte mobilisation d Amnesty, au Luxembourg et partout dans le monde. Merci à tous pour votre confiance et votre soutien ces derniers mois! Sommaire 4. EN BREF : LA RUSSIE AMNISTIE PERSONNES MAIS REJOIGNEZ LE GROUPE DES AC- TIONAUTES NOUVELLE MEMBRE DE L EQUIPE D AIL 5. TEMOIGNAGE : «SYRIE: LE SIEGE DE TALBISSEH», TEMOIGNAGE DE RIAD, REFUGIE SYRIEN AU LUXEMBOURG 6-7. ZOOM SUR : CAMPAGNE BOUGIES 2013 : MERCI A TOUS! 8. PLEIN FEU SUR NOS ACTIONS : IRAN : LE COMBAT POUR LES DROITS HUMAINS ET CONTRE LA PEINE DE MORT AIL news 1/

4 EN BREF LA RUSSIE AMNISTIE PERSONNES MAIS d'opinion libérés grâce à la loi d'amnistie doivent être effacés. Ces libérations montrent surtout que les autorités russes sont sensibles aux pressions internationales à l approche des Jeux Olympiques de Sotchi. Et qu il est d autant plus nécessaire de se mobiliser pour les nombreux prisonniers d opinion et les militants des droits humains menacés aujourd hui en Russie. REJOIGNEZ LE GROUPE DES ACTIONAUTES! On entend souvent des gens dire «j aimerais bien faire quelque chose pour les droits humains mais je ne sais pas quoi» Si l idée de l action à entreprendre reste floue, la motivation de se mobiliser est là! Si vous aussi vous aimeriez «faire quelque chose» pour les droits humains, rejoignez le groupe des Actionautes! Hein, c est qui eux? Ce sont des bénévoles MO-TI-VES se rassemblant un soir par mois pour organiser ponctuellement des actions publiques : des manifestations dans la rue, des actions symboliques lors de journées internationales, des stands d information etc. Ils sont sympas, ne mordent pas et sont plutôt très accueillants, alors n hésitez plus! Rejoignez-les, c est porte ouverte! Le 18 décembre dernier, à l occasion du 20e anniversaire de la Constitution russe, le Parlement russe adoptait une loi d amnistie qui devait conduire à la libération de personnes, parmi lesquelles de nombreux défenseurs des droits humains pour lesquels nous nous sommes fortement mobilisés ces dernières années : notamment les Pussy Riot Nadezhda Tolokonnikova et Maria Alyokhina, le groupe des «Arctic 30» de Greenpeace et certains des manifestants de la place Bolotnaya - dont Vladimir Akimenkov pour lequel nous nous sommes mobilisés durant notre campagne bougies Une excellente nouvelle aussi après les centaines de milliers de lettres et de signatures de membres d Amnesty de par le monde. Cette bonne nouvelle ne doit cependant pas masquer un système judiciaire politiquement aux ordres En effet, plusieurs manifestants de la place Bolotnaya restent inculpés et détenus dans l attente de leur jugement : il s agit notamment de Mikhaïl Kosenko, Artiom Saviolov, Stepan Zimin, Aleksey Polikhovich, Denis Lutskevich et Sergey Krivov. Or, Amnesty International considère que l'ensemble des prévenus de la place Bolotnaya sont dans tous les cas victimes d'une grave injustice (procès inéquitable notamment), motivée politiquement, et que le chef d'inculpation de participation à une «émeute de masse» doit être abandonné pour l'ensemble des inculpés. De plus, s'il ne fait aucun doute que de nombreuses victimes d'injustices vont bénéficier de la loi d'amnistie, elle n'effacera pas les casiers judiciaires des personnes indûment condamnées. En outre, elle ne concerne pas tous les individus qu'amnesty International considère comme des prisonniers d'opinion, notamment de nombreuses personnes actuellement jugées en lien avec la manifestation qui a eu lieu en 2012 sur la place Bolotnaya. En fait, il s'agit d'une nouvelle preuve de la politisation de la justice en Russie. La meilleure manière pour les autorités de célébrer le 20e anniversaire de la Constitution russe serait de commencer à la faire respecter. Les personnes qu'amnesty International a adoptées comme prisonniers d'opinion n'auraient en premier lieu jamais dû être arrêtées, inculpées ni condamnées. Ces personnes ont été emprisonnées uniquement pour avoir exprimé leurs points de vue. Toutes les condamnations et les chefs d'inculpation retenus contre les prisonniers 04- Réunions : tous les premiers jeudis du mois (p.ex. 6 février) 19h Independent café, 6, bvd Roosevelt, 2450 Luxembourg NOUVELLE MEMBRE DE L EQUIPE D AIL Le groupe «Actionautes» La section luxembourgeoise vient d accueillir une nouvelle personne au sein de son équipe. Elle se présente : «J ai étudié l histoire à l université au Luxembourg ainsi que le droit international et les droits humains en Angleterre. J ai rejoint Amnesty International car Anne-Sophie Bœuf je veux combattre les violations des droits humains et participer à la protection des victimes de ces violations par-delà le Monde. Je souhaite que la justice leur soit rendue et que le droit international soit mieux respecté. A la section, je suis volontaire en croissance et campagnes.»

5 TEMOIGNAGE SYRIE : Le siège de Talbiseh L histoire du début des manifestations à Talbiseh (Syrie) et de l assaut de la ville à travers les yeux de Riad, réfugié syrien au Luxembourg. Premières manifestations en solidarité avec les habitants de Daraa La ville de Talbiseh se trouve à environ 12 km au nord de Homs en Syrie. Elle est située sur la route internationale reliant Damas à Alep. Talbiseh est la première ville de la province de Homs dans laquelle les manifestations contre le régime syrien ont commencé. Ainsi, le 25 mars 2011, ses habitants ont manifesté en solidarité avec les habitants de Daraa, la première ville syrienne qui s est soulevée le 18 mars 2011 pour protester contre l arrestation de 4 écoliers pour avoir écrit sur des murs des slogans favorables à la révolution égyptienne. Cette première manifestation à Talbiseh s est déroulée pacifiquement et sans aucun problème. Le 1 er avril 2011, la population de Talbiseh a de nouveau manifesté pour demander l arrêt des tueries à Daraa. Cette deuxième manifestation a été accompagnée d affrontements avec la police et les forces de sécurité qui se sont soldés par la mort d un des enfants de la région - Samer Houazri. Il a été la première victime de la province de Homs. Ce meurtre a marqué le début d une révolution massive mobilisant les habitants de la ville et des villes avoisinantes. Le mouvement populaire a commencé à se mettre en place tous les vendredis. Le 16 avril 2011, la veille du Fête de l évacuation, un jeune homme de la ville est mort de la main des hommes de sécurité qui erraient dans les rues de la ville de manière provocatrice et tiraient des coups de feu de manière désordonnée. Le jour de la Fête de l évacuation, le 17 avril 2011, des milliers d habitants de la ville et des villes avoisinantes sont sortis dans les rues pour lui rendre hommage. A leur retour, ils ont été surpris par les canons et les hommes de l armée et de la sécurité syrienne qui se trouvaient aux abords de la ville à l entrée sud sur la route internationale. Les habitants ont tenté en vain de dissuader les militaires d intervenir - des coups de feu ont été tirés sur les jeunes de la ville. Une tuerie a eu lieu au cours de laquelle quatre jeunes gens sont morts et des dizaines d autres ont été blessés. Les hommes de la sécurité ont essayé d enlever les blessés ou de les arrêter. Ils ont également interdit aux ambulances de transporter les blessés vers les hôpitaux voisins. Certaines des victimes ont été soignées dans les maisons et dans le dispensaire de «l Association de l aumône» situé à Talbiseh et géré par des médecins de la ville. Grâce à des appels SOS envoyés par le biais de téléphones portables et d autres moyens de communication, des enfants des villages voisins et des quartiers proches de Homs, se sont précipités à la rescousse des habitants de Talbiseh. Ceci a empêché que la tuerie ne prenne plus d ampleur et a permis d isoler les hommes de la sécurité qui ont fini par se déployer à la périphérie de la ville. Le Vendredi saint, le 22 avril 2011, la ville de Talbiseh a été encerclée et coupée de tous les moyens Manifestation à Talbiseh de communication terrestres et cellulaires. Plusieurs victimes sont tombées ce jourlà sous les tirs lourds et désordonnés des francs-tireurs. Le Vendredi du défi, le 6 mai 2011, les habitants assiégés de Talbiseh ont à nouveau fait l objet d une tuerie au cours de laquelle un nombre de personnes de la ville et des villages voisins (Ter-Mala, Ghantou) ont trouvé la mort. Les semaines suivantes, le mouvement des arrestations a progressé à Talbiseh et dans les villages voisins. Des chars de l armée syrienne sont entrés de tous les côtés de la ville de Talbiseh - déambulant dans ses rues et bombardant les réservoirs d'eau qui fournissent de l'eau potable aux habitants. Beaucoup de maisons et magasins ont été bombardés dont un magasin de bombonnes de gaz qui, s il avait explosé, aurait causé une catastrophe dans le quartier. La plupart des femmes et des enfants se sont réfugiés dans les champs et les jardins environnants, tandis que les jeunes gens de la ville ont continué leurs grèves diurnes et leurs manifestations nocturnes. L assaut de la ville de Talbiseh Le 29 mai 2011 à quatre heures du matin, l'électricité a été coupée dans la ville de Talbiseh et les habitants se sont aperçus qu'il n'y avait aucune circulation sur la route internationale. Etonnés et apeurés, ils sont sortis de chez eux. (La suite du récit de Riad peut être consultée sur notre blog : amnestylux.blogspot.com/) REFUGIES SYRIENS : L EUROPE DOIT AGIR! Un nouveau rapport d'amnesty International diffusé le 13 décembre 2013 montre que les Etats membres de l'union européenne n'ont proposé d'ouvrir leurs portes qu'à quelque réfugiés de Syrie parmi les plus vulnérables, soit un peu plus de 0,5 % des 2,3 millions de personnes qui ont fui le pays. A l'approche de l'hiver, les conditions physiques se dégradent rapidement pour les milliers de personnes qui ont fui la Syrie vers les pays voisins. Et L'UE ne proposant de réinstaller ou d'accueillir pour des raisons humanitaires que personnes, d'autres se lancent avec leurs propres moyens. Des dizaines de milliers ont risqué leur vie et leur santé dans des voyages difficiles, par la mer ou sur terre, pour essayer d'obtenir l'asile en Europe. Les recherches d'amnesty International ont montré qu'elles doivent tout d'abord traverser les barrières de la forteresse Europe. Nombre d'entre elles sont violemment repoussées par la police ou les garde-côtes, ou détenues pendant des semaines dans des conditions déplorables. Le rapport intégral peut être consulté sur AIL news 1/

6 CAMPAGNE Hvala Merci Danke Gracias L édition 2013 de la campagne bougies d Amnesty International Luxembourg s est déroulée du 24 octobre au 14 décembre. Placée sous le slogan «Tout le monde peut défendre les droits humains», elle a mis en avant des personnes ordinaires qui se battent pour leurs droits et ceux de leurs concitoyens : Miriam López (Mexique), Hakan Yaman (Turquie), les villageois de Nabi Saleh (Palestine) et les trois détenus de Bolotnaya - Vladimir Akimenkov, Artiom Saviolov et Mikhail Kosenko (Russie). La section en lumières La campagne a démarré par une séance «portes ouvertes» dans les locaux de la section pour tous les curieux qui souhaitaient en savoir plus sur Amnesty International Luxembourg et son équipe. Et comme une occasion festive nécessite une ambiance festive, toute la section fut illuminée de haut en bas à la surprise des nombreux visiteurs ce soir-là. Lumière sur les droits humains en Turquie Les portes ouvertes ont été suivies par la conférence «Turkey : human rights at the crossroads?» en présence du directeur d Amnesty International Turquie Murat Çekiç. Lors de sa présentation, il est revenu sur les manifestations du parc Gezi cet été en expliquant que la répression du mouvement de protestation a donné lieu à des violations des droits humains à très grande échelle. Le 06- droit de se réunir pacifiquement a été systématiquement bafoué et les violations du droit à la vie, à la liberté et à ne pas être torturé et maltraité ont été nombreuses. Et la triste histoire de Hakan Yaman, un des cas de la campagne bougies de cette année, en est un exemple poignant. Alors qu il passait à côté d une manifestation à Istanbul le 3 juin, il a fait l objet d une attaque extrêmement violente de la part de la police turque. Battu, brûlé et laissé pour mort, Hakan Yaman a perdu un œil et 80 % de sa vision pour l'œil qui lui reste. Il a subi une fracture du crâne, d'autres fractures et des brûlures au deuxième degré. A présent, sa famille demande simplement que les personnes responsables de l attaque contre lui soient traduits en justice mais malheureusement l impunité de la police turque est un problème chronique dans le pays. Illumination contre la violence à l égard des femmes Un mois après le début de la campagne et à l occasion de la Journée mondiale contre la violence à l égard des femmes, Amnesty International Luxembourg a organisé le 25 novembre sur la Place Guillaume une action symbolique en solidarité avec toutes les femmes victimes de violences. Les militants d Amnesty ont pris une photo symbolique devant le slogan STOP VIOLENCE écrit avec des lanternes portant le visage de Miriam López, une des personnes pour lesquelles la section luxembourgeoise s est mobilisée pendant sa campagne bougies. Mère de deux enfants, Miriam a été kidnappée et violée a plusieurs reprises par des militaires mexicains.

7 ZOOM SUR... BOUGIES 2013 Thank you Obrigado Hommage à Nelson Mandela Suite à la triste nouvelle du décès de Nelson Mandela, Amnesty International Luxembourg a décidé de dédier sa traditionnelle marche aux flambeaux à ce visionnaire qui, pendant des années, a mené de nombreuses actions pour dénoncer les atteintes aux droits humains commises non seulement en Afrique du Sud mais aussi dans le monde entier. Ainsi, près de 150 personnes sont venues le 10 décembre pour rendre hommage à son travail en faveur de la liberté et de la justice. A l issue de la marche, les participants ont adressé leurs messages de sympathie à la famille de Nelson Mandela. Des lettres pour sortir de l ombre Dans le cadre du Marathon des lettres, la plus grande action en faveur des droits humains au monde, Amnesty International Luxembourg a organisé le 11 décembre une soirée d'écriture de lettres au cours de laquelle les participants ont écrit des lettres à l attention des autorités du Mexique, de la Russie, d Israël et de la Turquie. Une Lumière pour la Paix La campagne bougies 2013 a été clôturée par l évènement «Liicht vum Fridden» organisé en collaboration avec la commune de Grevenmacher. Dans un cadre à la fois convivial, festif et symbolique, la population de Grevenmacher et des villages environnants a créé une longue chaîne de bougies, le tout accompagné par le ا Grazie «Trompettenensemble» de l école de musique de Grevenmacher. Ainsi, la fontaine de la zone piétonne a été progressivement illuminée par les bougies que sont venus déposer les participants. Tout le monde peut défendre les droits humains! Nous venons de passer 6 semaines passionnantes mais cette campagne ne serait jamais possible sans votre aide! Vous étiez nombreux à nous prêter un coup de main aux stands de vente de bougies, à commander les bougies Amnesty et à signer les pétitions et les cartes postales. Tout le monde peut défendre les droits humains et vous en êtes la preuve! Merci à tous! GRACE A VOUS! Le 19 décembre Vladimir Akimenkov, un des trois détenus de Bolotnaya pour lequel vous vous êtes mobilisés pendant la campagne bougies, a été libéré. Au cours des dernières semaines, des milliers de sympathisants d Amnesty International ont envoyé des lettres, des fax et des tweets pour demander sa libération. Vladimir a été libéré en raison d une loi d'amnistie adoptée par le Parlement russe (voir page 4). Vladimir Akimenkov AIL AIL news 1/

8 PLEIN FEU SUR NOS ACTIONS IRAN : LE COMBAT POUR LES DROITS HUMAINS ET CONTRE LA PEINE DE MORT cutions publiques puisque c est un très bon moyen de faire peur à la population pour pouvoir mieux la contrôler», constate Mahmood Amiry-Moghaddam. Le 20 novembre 2013 Amnesty International Luxembourg et l ACAT Luxembourg ont organisé la conférence-débat «Iran : le combat pour les droits humains et contre la peine de mort» en présence de Mahmood Amiry-Moghaddam, fondateur et porte-parole de l organisation Iran Human Rights. Il est venu pour sensibiliser le public au Luxembourg sur la situation des droits humains en Iran, qui s est encore détériorée depuis les élections présidentielles en juin, malgré les signes d ouverture du nouveau président iranien Hassan Rohani à l égard de la communauté internationale. A l encontre des changements positifs auxquels s attendaient les Iraniens en votant pour un président moins radical que Mahmoud Ahmadinejad, le nombre d exécutions a en réalité doublé depuis les élections présidentielles de juin. En effet, il y a eu en moyenne 68 exécutions confirmées par mois entre juin et octobre 2013, contre 34 entre janvier et juin «Vous devez connaître la structure du pouvoir en Iran pour comprendre la relation entre le droit iranien et la situation des droits humains», explique Mahmood Amiry-Moghaddam. Celle-ci donne en effet presque tous les pouvoirs au Guide suprême, qui se trouve être la même personne depuis Ali Khamenei. Pour rester au pouvoir, cet homme cherche à semer la peur au sein de sa population et utilise tous les moyens d intimidation possibles. «L Iran est probablement le pays connaissant le plus d exé Mahmood Amiry-Moghaddam Exécutions en Iran de janvier à octobre 2013 En effet, il arrive en se promenant dans les rues de villes iraniennes, de voir placardées sur les murs des affiches de style «publicitaire» invitant la population à venir assister à une exécution. Toute personne peut alors se rendre sur le lieu de l exécution, même les enfants rentrant de l école. Le gouvernement peut pousser le vice encore plus loin. Dans le contexte d un meurtre par exemple, les autorités vont demander aux membres de la Tout le monde est bienvenu aux exécutions publiques... même les enfants. le condamné. famille de la victime à retirer eux-mêmes la chaise supportant Ainsi, non seulement le gouvernement iranien transgresse les droits humains, mais en plus, il essaie par tous les moyens de normaliser le recours à la peine de mort auprès de sa population. Et cela est fait dès le plus jeune âge - la question des exécutions publiques est abordée même dans les livres pour enfants. La peine de mort dans les livres pour enfants Dans ce contexte difficile, Mahmood Amiry-Moghaddam a beaucoup insisté sur le rôle de la communauté internationale dans la prévention de graves violations des droits humains en Iran comme le recours à la peine de mort. «Les autorités iraniennes interprètent le silence de la communauté internationale comme un feu vert pour perpétuer les violations des droits humains», nous prévient-il. Des pays comme le Luxembourg peuvent contribuer à améliorer la situation des droits humains en Iran en portant l attention nécessaire sur le sujet et en se mobilisant contre la peine de mort. Lors de sa visite, Monsieur Amiry-Moghaddam a pu rencontrer quelques représentants du Ministère des Affaires étrangères pour discuter des différentes possibilités d agir au niveau international. Une interview avec Mahmood Amiry Moghaddam peut être visionnée sur notre chaîne youtube :