MESSAGE DE MONSIEUR LE MAIRE DE SAINT-LEU-LA-FORÊT

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1 96 e anniversaire de l Armistice du 11 novembre 1918 MESSAGE DE MONSIEUR LE MAIRE DE SAINT-LEU-LA-FORÊT Saint-Leu-la-Forêt --- Mardi 11 novembre 2014 Mesdames et Messieurs les élus(es), Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués, Mesdames et Messieurs les présidents(es) d associations, Chères Saint-Loupiennes, chers Saint-Loupiens, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Le 1 er novembre dernier, à l occasion de la fête de la Toussaint, je me suis rendu, comme chaque année, entouré des miens, au cimetière pour me recueillir et honorer les sépultures de mes proches disparus bien trop tôt. Ma route a alors croisé celle de notre monument aux morts. Cet édifice érigé en 1921 recense notamment les enfants de notre ville, morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. Il y a cent ans, quelle famille de Saint-Leu-la-Forêt ne fut pas concernée par la mort d un enfant, d un frère, d un père ou d un ami? Il a été recensé 153 tués sur une population de 4000 habitants. A cette époque naissaient 50 enfants par an dans notre village. Je m incline avec respect devant la mémoire de chacun de ces héros. Ces derniers avaient en partage ce même amour indéfectible qu ils portaient à leur patrie. Coûte que coûte il fallait repousser l envahisseur Allemand. Et ce valeureux soldat, il part en 14 avec la même tenue que celle portée en La Première Guerre mondiale qui aurait dû être la «der des ders» apparaît comme la première guerre hyperbolique : 65 millions d hommes mobilisés, 21 millions de blessés, 4 millions de veuves, 8 millions d orphelins et 8 millions et 1

2 demi de combattants morts au combat. D août à décembre 1914, la France déplore tués ou disparus et blessés graves! Cette dure réalité illustre les innombrables et terribles sacrifices, conséquence de la puissance de destruction des armes : mitrailleuse, artillerie, mines, gaz, lance flamme Le 15 août 1914, le jeune sous-lieutenant Charles de Gaulle qui a été blessé sur la Meuse, écrit dans son carnet de notes : «Calme affecté des officiers qui se font tués debout ; baïonnettes plantées aux fusils par quelques sections obstinées ; clairons qui sonnent la charge, dons suprême d isolés héroïques rien n y fait, en un clin d œil, il apparait que toute la vertu du monde ne prévient point contre le feu». Le 6 septembre dernier, à Domont, était organisée dans le cadre des commémorations du centenaire, une cérémonie nationale décentralisée, intitulée «100 héros, 100 villes, 100 drapeaux». Cette manifestation qui se déroulait dans chaque département de notre territoire, honorait dans le Vald Oise, (un héros) le Maréchal Joseph Joffre et (une bataille) - le centenaire de la célèbre contre-offensive de la bataille de la Marne en présence du général Jean-Pierre Bosser, chef d Etat-major de l armée de Terre et du drapeau du 1 er régiment du Génie. Souvenez-vous des écrits du généralissime Joffre, alors commandant en chef de l armée française, le 6 septembre 1914 au matin de la bataille de la Marne. Lecture est faite de l ordre du jour à l ensemble des troupes positionnées sur le front. Il écrit : «Au moment où s'engage une bataille dont dépend le sort du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l'ennemi. Une troupe qui ne peut avancer devra, coûte que coûte, garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles aucune défaillance ne peut être tolérée». Ce fut la victoire de la Marne. 2

3 A ces soldats français accrochés au sol de leur patrie envahie, le général Von Kluck, le vaincu adresse cet éloge : «Que des hommes ayant reculé pendant 10 jours, écrit-il, que des hommes couchés par terre et à demi-mort de fatigue, puissent reprendre le fusil et attaquer au son du clairon, c est une possibilité dont il n a jamais été question dans nos écoles de guerres». A Saint-Leu-la-Forêt, l Hôpital 104 situé en lieu et place de l actuelle Maison consulaire, fut entre 1914 et 1918, l un des nombreux hôpitaux auxiliaires placé sous la responsabilité de l Union des Femmes de France, une des grandes associations de la Croix-Rouge et permis d y soigner plus de 2000 poilus grâce à l abnégation extraordinaire de son personnel médical. Je pense aussi aux époux Macaigne, donateurs saint-loupiens qui imaginèrent des pavillons démontables pour soigner les blessés en arrière des différents fronts. Je me réjouis de vous voir aussi nombreux, rassemblés pour commémorer notre Histoire nationale. Je salue l association Historic Motor Legend, fidèle à nos côtés, pour leur présence et le déploiement humain et matériel qu ils nous font l honneur de nous présenter ce matin... sans oublier la présence singulière du 1 er Régiment de Spahis marocains. Merci à vous tous. Cette cérémonie est aussi l occasion pour notre pays de rendre hommage à tous les morts pour la France, en particulier à nos soldats tombés au champ d honneur en opérations extérieures. Je me demande alors ce que reflète notre société lorsque certains excités bloquent leurs établissements scolaires au nom de combats qui ne sont pas les leurs, qu on porte «en héros» un manifestant dont le décès dramatique a déclenché des violences intolérables à l égard de nos forces de police et de gendarmerie et que dans un même temps, les médias ne consacrent que quelques lignes au décès en opérations extérieures au Mali, de l Adjudant Thomas Dupuy, membre du commando parachutiste de l air n 10 basé à Orléans. C était un enfant de la patrie, ne l oublions jamais. 3

4 En Afghanistan, au Kosovo, en Côte-d Ivoire, au Liban (l attentat du Drakkar), au Tchad, au large des côtes de la Somalie, en Libye et actuellement au Mali des milliers de nos soldats (ont été) ou sont engagés sur plusieurs théâtres d opérations extérieures, le plus souvent d ailleurs sous mandat international. Ils se battent loin de la Terre de France pour laquelle ils s étaient engagés. Souvenons-nous de nos aînés qui se sont battus en Algérie, en Indochine, en Corée, à Suez Au nom de la ville de Saint-Leu-la-Forêt, je m incline avec respect et émotion devant les blessés disparus et les soldats morts pour la France. En 1910, (le futur Lieutenant) Charles Péguy écrivait dans Notre jeunesse : «La seule force d une République, c est qu elle soit aimée. Que tant d hommes aient tant vécu et souffert pour la République, qu ils aient tant cru en elle, qu ils soient tant morts pour elle, que pour elle ils aient supporté tant d épreuves, souvent extrêmes, voilà ce qui compte, voilà ce qui m intéresse, voilà ce qui existe.» Oui, aimons notre patrie et battons-nous pour elle! Lorsque je vois ici devant nous, un détachement de la section des jeunes sapeurs-pompiers de Taverny, qui nous fait l honneur de leur présence, accompagné du Lieutenant Michel Jules, leur chef de centre, j ai toutes les raisons de croire en notre jeunesse. Je salue particulièrement les 20 jeunes filles et garçons qui composent cette remarquable section sous la conduite de leurs animateurs, chargés d assurer «la relève» de leurs aînés sapeurs-pompiers. Vous portez avec fierté l uniforme et c est pour le maire que je suis, une réelle satisfaction d observer cet engagement désintéressé au service de notre modèle de sécurité civile. 4

5 Labellisés «Centenaire 14», des centaines d initiatives ont vu le jour dans notre pays à l image de notre ville qui a organisé de nombreuses manifestations au cours des dernières semaines, intitulées «Saint-Leu-la-Forêt, sur les traces de la Grande Guerre». Expositions, spectacles, film et conférences ont rythmé ce temps de la culture mémorielle. Que l ensemble des parties prenantes relatives à cette programmation d envergure, l AHGEVO, les Amis de la Médiathèque, soient ici, sincèrement remerciés pour la qualité du travail réalisé. Merci à Michel Comby, Gérard Tardif. Ces cérémonies comme celle d aujourd hui nous rappellent que la France a traversé des épreuves terrifiantes et qu elle a toujours su s en relever. Notre vieux pays a traversé bien des guerres et des révolutions. Il a vu partir ses enfants. Il a pleuré lorsqu ils ne revenaient pas et a entretenu leur mémoire comme la fierté d une nation indivisible. «Honneur et Patrie», le jour où ces mots ne toucheront plus le cœur d'aucun Français, le jour où ils seront devenus incompréhensibles pour la plupart d'entre eux, il n'y aura plus de France. Le jour où les corps des soldats morts pour la France gagneront leur dernière demeure dans l'indifférence, il n'y aura plus de France. Mesdames et Messieurs, c est l honneur d un grand peuple de respecter ses soldats et d honorer ceux qui sont morts pour le défendre. Honneur à nos grands morts! Vive Saint-Leu-la-Forêt! Vive la République! Et vive la France! 5