ECHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE
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- Ségolène Lamontagne
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1 ECHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE L échinococcose alvéolaire est une zoonose parasitaire liée à une infestation par un cestode, Echinococcus multilocularis. En France, la maladie est rare, elle représente en moyenne 24 cas par an et se est caractérisée par une très grande latence clinique. On estime qu'une période allant jusqu'à 10 à 15 ans sépare la contamination de l apparition des premiers symptômes. L'échinococcose n'est pas une maladie à déclaration obligatoire. PRESENTATION DE L ECHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE Agent pathogène L agent pathogène est un ver de la famille des Taeniidae (ver plat). Echinococcus multilocularis est l espèce responsable de l échinococcose alvéolaire. Le cycle de développement : Le renard, le chien, le chat (hôtes définitifs) et les rongeurs (hôtes intermédiaires), sont les principaux réservoirs de l échinocoque. Le cycle de développement est sauvage : o Localisé dans les intestins des hôtes définitifs (principalement le renard), le ver, à son stade adulte, libère des œufs. o Ces œufs sont évacués dans l environnement par les déjections. o Les hôtes intermédiaires (rongeurs) ingèrent accidentellement les œufs de parasites en consommant des végétaux souillés par des excréments infestés. o Le stade larvaire de l échinocoque (métacestode) se développe alors au niveau du foie ou des poumons des animaux hôtes intermédiaires. o La prédation des rongeurs par des carnivores (renards, chiens ou chats) clôture le cycle de l échinocoque en libérant des protoscolexs (vers immatures) dans l intestin. L Homme est un hôte intermédiaire accidentel. Les chiens et les chats peuvent être contaminés par Echinococcus multilocularis mais ne jouent qu un rôle mineur dans le cycle épidémiologique du parasite. Transmission à l Homme La transmission se fait exclusivement par voie orale. La contamination de l Homme survient par ingestion accidentelle d œufs microscopiques du parasite (dans le cycle, il prend la place du rongeur) : o Présents sur des végétaux infestés (légumes, champignons, baies sauvages). o En portant à la bouche des mains contaminées par les œufs présents sur le pelage d animaux porteurs (renards, chiens, chats). Seuls les œufs sont infestants pour l'homme ; il ne peut pas y avoir de contamination interhumaine.
2 Maladie Chez l animal La maladie est asymptomatique chez le renard. Le chien contaminé présente quelques symptômes classiques d une colonisation par des vers digestifs (diarrhée, signe du traîneau, coprophagie). Chez l Homme La maladie ne présente aucun symptôme pendant une période d incubation allant jusqu'à 10 à 15 ans. La réponse immunitaire chez l Homme est variable et la contamination n entraîne que rarement une maladie symptomatique. Les symptômes révélateurs de la maladie peuvent être une augmentation du volume du foie (hépatomégalie), parfois considérable, des douleurs abdominales ou une jaunisse (ictère). Actuellement, deux tiers des cas sont diagnostiqués de manière fortuite, à l occasion d examens d imagerie (échographie, scanner, IRM) réalisés pour d autres motifs de soins. Pour en savoir plus s ur le pathogène et sa transmission : Fiche "Échinococcose", ministère de l'agriculture /Mutualité sociale agricole/institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles : e6_9_06net.pdf Fiche de danger "Echinococcus multilocularis", Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail : "Echinote" Bulletin d'information du Laboratoire National de Référence Echinococcus sp., Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail, n 1: Pour en savoir plus sur la maladie chez l Homme : "L'échhinococcose alvéolaire humaine en France en 2010", Bulletin épidémiologique hebdomadaire hors-série 2010 : "Échinococcose", Association française des enseignants de Parasitologie et Mycologie : urs.pdf "L'échinococcose alvéolaire : la place de l'homme", René HOUIN, 2004 :
3 ACTEURS ET MODALITÉS DE LA SURVEILLANCE DE L ÉCHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE EN FRANCE La directive 2003/99/CE du 17 novembre 2003 oblige les Etats membres à disposer de dispositifs de surveillance sur un certain nombre de zoonoses, de manière obligatoire (annexe I.A) ou selon la situation épidémiologique (annexe I.B). Ces données sont compilées annuellement au niveau européen par l'autorité européenne de sécurité des aliments. L échinococcose appartient à l annexe I.A. Les étude et programmes de recherche de surveillance épidémiologique chez les animaux En France, il n existe pas de surveillance continue d Echinococcus multilocularis mais des enquêtes ou programmes de recherche ponctuels. Ces programmes sont axés sur la surveillance de la faune sauvage et se concentrent essentiellement sur le renard (hôte définitif) et les rongeurs (hôtes intermédiaires). La zone endémique en France s étend sur les régions du grand Est et du centre de la France Depuis les années 2000, les investigations épidémiologiques ont révélé une expansion géographique du réservoir d Echinococcus multilocularis : o Vers le Nord et l Ouest de la France o Dans les zones urbaines Les acteurs de la surveillance: Le Laboratoire national de référence (LNR) Echinococcus sp. est responsable des programmes de recherche épidémiologique d Echinococcus multilocularis dans les zones endémiques mais aussi dans les départements indemnes. Le LNR Echinococcus sp. a défini des méthodes d analyses et de diagnostics (intestinaux, coprologiques, sur les foies et poumons) et effectuent des analyses de détection et de confirmation. L un des principaux objectifs du LNR Echinococcus sp. est de contribuer à l'évaluation de risque que présente Echinococcus multilocularis. L Entente de Lutte Interdépartementale contre les Zoonoses (ELIZ) est un établissement public interdépartemental qui organise la collecte d échantillons en vu des programmes ponctuels de la surveillance d Echinococcus multilocularis en France. L organisation coordonne des opérations d investigation épidémiologique en collaboration avec les acteurs locaux, les laboratoires vétérinaires départementaux et la fédération nationale des Chasseurs et des Forêts dans 33 départements adhérents en La surveillance de l échinococcose alvéolaire chez l Homme Depuis les années 2000, des cas humains apparaissent en dehors de la zone d endémie historique (nord-est et centre de la France). Environ 700 cas d échinococcose alvéolaire ont été diagnostiqués en France entre 1982 et 2016 L échinococcose alvéolaire n est pas une maladie à déclaration obligatoire.
4 La surveillance nationale consiste en un suivi et enregistrement du nombre de cas humains d échinococcose alvéolaire en France. Pour des cas humains en dehors de la zone d endémie, une enquête peut être réalisée auprès de la personne malade pour identifier la possible zone de contamination. Acteurs et réseaux existants Le Centre national de référence de l échinococcose alvéolaire en collaboration avec l Université de Bourgogne Franche-Comté assure la surveillance des cas humains d échinococcose alvéolaire et l expertise biologique. Le recensement des cas s effectue auprès de l ensemble des structures susceptibles d identifier des cas d échinococcose alvéolaire : chirurgiens, gastro-entérologues, parasitologues, radiologues, infectiologues et pharmaciens pour une recherche exhaustive des cas dans la zone d endémie. Le réseau FrancEchino regroupe les professionnels de santé diagnostiquant les patients atteints d échinococcose alvéolaire, répartis principalement dans dix centres hospitaliers présents dans les villes d Annecy, Besançon, Clermont-Ferrand, Dijon, Épinal, Grenoble Lyon, Nancy, Reims et Strasbourg. Les centres hospitaliers déclarent les cas d échinococcose alvéolaire au Centre national de référence. Santé publique France déclare chaque année les cas d échinococcose alvéolaire diagnostiqués en France au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Le Centre collaborateur de l'organisation mondiale de la santé (CCOMS), rattaché au CNR, regroupe plusieurs services du centre hospitalier universitaire de Besançon et de l université de Franche-Comté qui participent à la prise en charge des cas d échinococcose alvéolaire et à des activités de recherche sur le traitement de la zoonose. Pour en savoir plus sur les études et programmes de recherche de surveillance chez les animaux : "Echinote" Bulletin d'information du Laboratoire national de référence Echinococcus spp., Agence nationale de sécurité sanitaire de l alimentation, de l environnement et du travail: Centre national de référence de l échinococcose alvéolaire : Entente de Lutte Interdépartementale contre les Zoonoses : "Proposition d un scénario spatio-temporel de l expansion d E. multilocularis en France grâce à la génétique", Bull. Epid. Santé Anim. Alim., Anses/DGAL n 76 : 078%202016_12_12%20E%20multilocularis.pdf
5 "Évaluation du dispositif de surveillance épidémiologique d Echinococcus multilocularis chez le Renard en France", Bull. Epid. Santé Anim. Alim. Anses/DGAL n 74 : BE74-art4.pdf "Expansion géographique du parasite Echinococcus multilocularis chez le renard en France", Bull. Epid. Santé Anim. Alim., Anses/DGAL n 57: BE57- Art5http://bulletinepidemiologique.mag.anses.fr/sites/default/iles/BEPmg-BE57-Art5.pdf ".pdf Pour en savoir plus sur la surveillance de l Echinococcose alvéolaire chez l Homme : "Présentation du réseau FrancEchino", Centre national de référence de l'échinococcose alvéolaire : " 123 "Echinococcose alvéolaire : données actualisées du registre FrancEchino et évolution vers une base de données européenne" Centre national de référence de l'échinococcose alvéolaire /Santé publique France : Les rapports annuels du Centre national de référence d l'échinococcose alvéolaire : "Présentation du Centre collaborateur OMS", Centre national de référence de l'échinococcose alvéolaire : " 35 "Estimation de la morbidité des infections d'origine alimentaire en France", thèse de doctorat de l'université Paris-Saclay, 2016 : "Échinococcose ou hydatidose", organisation mondiale de la Santé Animale : -FR.pdf Chapitre "Échinococcose", organisation mondiale de la Santé: PRINCIPALES RECOMMANDATIONS POUR LA PREVENTION DE L ÉCHINOCOCCOSE ALVÉOLAIRE Les œufs d échinocoques sont très résistants. A basse température et fort taux d humidité, ils peuvent survivre et rester infectants plus d un an dans l environnement. Administrer régulièrement un traitement vermifuge aux animaux domestiques (chiens, chats) est important dans les zones endémiques.
6 Bien se laver les mains après manipulation d animaux ou de la terre (jardinage). Le port de gants jetables par les chasseurs est une mesure de prévention efficace pour prévenir la contamination humaine. Seule une cuisson supérieure à 60 C des fruits et légumes permet d éliminer le risque de contamination et demeure l unique mode d élimination domestique du parasite. Dans certaines régions (régions endémiques), ne pas cueillir de fruits à faible hauteur où ils sont susceptibles d'être souillés. L installation de clôtures autour des jardins domestiques est une mesure de prévention efficace qui limite la pénétration des renards dans les potagers et limite le risque de contamination des légumes. Pour en savoir plus sur les recommandations : Dépliant de prévention, ministère de la Santé: Fiche "Échinococcose", ministère de l'agriculture /Mutualité sociale agricole/institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles : e6_9_06net.pdf Recommandations office national de la Chasse et de la Faune Sauvage : Fiche "Échinococcose", office national de la Chasse et de la Faune Sauvage : Affiche de prévention, Entente de Lutte Interdépartementale contre les Zoonoses : Guide à l'usage des voyageurs sur la sécurité sanitaire des aliments organisation mondiale de la Santé : "Cinq clés pour des aliments plus sûrs", organisation mondiale de la Santé : 5keysmanual/fr/ VOIR AUSSI
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