5.2 QUELS SONT LES OUTILS DES POLITIQUES DE L EMPLOI?

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1 5.2 QUELS SONT LES OUTILS DES POLITIQUES DE L EMPLOI? Introduction : 1. Les politiques de l emploi comprennent l ensemble des interventions publiques sur le marché du travail qui visent à en corriger les déséquilibres et les effets néfastes qui peuvent en résulter. Cette définition au sens strict exclut a priori les politiques macroéconomiques de relance qui lutte contre le chômage conjoncturel, car elles ne concernent qu indirectement le marché du travail. La politique de l emploi est une politique structurelle. En revanche, la politique pour l emploi comprend l ensemble des interventions publiques sur les différents marchés (marché des biens et services, marché des capitaux, marché du travail) qui cherchent à agir sur le niveau de l emploi et le niveau du chômage. La politique pour l emploi comprend donc la politique de relance keynésienne. 2. Les politiques de l emploi comprennent des mesures très diverses : réglementation du marché du travail (Salaire minimum, règles de licenciement, durée légale du travail) ; incitations à l activité (RSA activité, prime pour l emploi, impôt négatif) ; indemnisation du chômage ; incitation à l inactivité (Préretraite, salaire de la mère au foyer) ; mesures ciblées sur les chômeurs (Formation, aide à la recherche d un emploi ; stages ou emplois publics temporaires). Parmi cet ensemble d interventions, on doit opérer deux distinctions importantes. La première oppose les mesures «générales» et les «mesures ciblées» : Les mesures générales bénéficient à l ensemble des salariés quelque soit leurs caractéristiques individuelles mais en lien avec leur situation sur le marché du travail (Les exonérations de cotisations sociales jusqu à 1,6 fois le Smic en France, par exemple). Les mesures ciblées correspondent aux dispositifs bénéficiant à des catégories particulières, tels les jeunes, les chômeurs de longue durée, les séniors ou encore les handicapés (Les «emplois d avenir» réservés aux jeunes sans qualification et les «contrats génération» - une baisse de charges consentie en échange de l'emploi d'un jeune et du maintien en poste d'un senior créés en France en 2013 sont des exemples de type de politique ciblée). La seconde distinction oppose les dépenses «actives» et les «dépenses passives» : Les mesures actives ont pour objectif de remettre les chômeurs en emploi et d augmenter le niveau d emploi, soit de manière directe (création d emplois publics temporaires, subventions à l embauche), soit de manière indirecte (formation, service public à l emploi). On parle de traitement économique du chômage. Les mesures passives comprennent l indemnisation du chômage et les dispositifs de cessation anticipée d activité dont l objectif est d atténuer les conséquences du chômage. On parle, dans ce cas, de traitement social du chômage. Dépenses actives pour l emploi Exonérations de cotisations sociales Subvention à l embauche Contrats aidés Formation professionnelle Politique de suivi des chômeurs Dépenses passives pour l emploi Indemnisation du chômage Indemnisation du chômage partiel Prise en charge des préretraites Cependant, la frontière entre ces deux types de mesure est de plus en plus floue. Ainsi, la dégressivité des allocations chômage transforme cette dépense passive en dépense active puisqu elle est censée inciter le chômeur à retrouver rapidement un emploi. Dépenses actives et passive dans les pays de l OCDE en 2010 (en % du PIB)

2 A La politique de relance keynésienne a) L équilibre de sous-emploi et le chômage keynésien 1. John Maynard Keynes est un économiste britannique, né en 1883, mort en 1946, qui va révolutionner la pensée économique en publiant la "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" (1936). Il se situe au niveau macro-économique et raisonne à court terme pour s'opposer aux théories libérales du marché du travail 2. La critique de la flexibilité du salaire : John Maynard Keynes va critiquer, point par point, l'analyse libérale des classiques et des néo-classiques. Pour lui, le chômage n'est pas du à un mauvais fonctionnement du marché du travail. Il réfute l'idée de l'existence d'un marché du travail au sens néo-classique. Ce n'est pas le marché du travail qui fixe le niveau de l'emploi ni celui des salaires réels : D'une part, les travailleurs se sont organisés collectivement pour rendre les salaires nominaux rigides à la baisse (syndicats, conventions collectives...). D'autre part, les salaires réels dépendent du rythme de l'inflation qui est déterminé par les entrepreneurs dans un marché de concurrence imparfaite. Les salariés ne peuvent offrir un travail en fonction d'un salaire réel puisqu'ils ne maîtrisent pas les prix des biens et des services. Ils négocient seulement un salaire nominal. Enfin, la quantité d'emplois dépend, avant tout, du volume de la production compte tenu des conditions techniques de production du moment. Cela signifie que le volume de l'emploi n'atteint pas toujours le plein emploi car il dépend des variations de la demande. Autrement dit, toute baisse massive des salaires réels ne peut que dissuader les entrepreneurs d'embaucher puisque la demande sera faible au niveau macroéconomique. Ce n'est pas le marché qui régule l'emploi mais un système d'emploi qui dépend du système de production et des relations sociales qui s'y sont établies. 3. Les explications du chômage par Keynes : Pour Keynes, le niveau de l emploi dépend du niveau de production, pour un niveau de productivité et une durée annuelle du travail donnés, qui lui-même dépend du niveau de la «demande effective» des entrepreneurs. Cette «demande effective» correspond à la demande anticipée des entrepreneurs, c'est à dire celle qu'ils prévoient et pour laquelle ils vont mettre en œuvre un certain volume de production. En conséquence, le niveau d'emploi peut ne pas correspondre au niveau du plein emploi. Si la demande effective (au sens anticipée) est faible, les entrepreneurs fixeront un niveau de production faible et toute la population active ne trouvera pas forcément d'emploi. Keynes conteste la capacité de l économie réelle à assurer automatiquement le plein emploi. Il peut donc exister des situations où l offre et la demande de marchandises s équilibrent et où il y ait néanmoins chômage, c est ce qu il appelle un équilibre de sous-emploi qui conjugue équilibre entre l offre et la demande de biens et déséquilibre entre l offre et la demande de travail. 4. Il peut donc exister un chômage involontaire causé par une insuffisance de la demande de biens et services adressée aux entreprises, laquelle provient de la faiblesse des revenus distribués aux salariés (salaires réels insuffisants) ou de l insuffisance des investissements. Le chômage existant accroît encore cette insuffisance de la demande et s enclenche alors le cercle vicieux de la dépression (ou de la récession) que l on ne pourra briser que par l intervention de l Etat à travers une politique volontariste de soutien de la demande (ou de relance par la demande). Niveau de la productivité Population active Niveau de la demande effective Niveau de la production Niveau de l emploi Niveau du chômage Durée annuelle du travail

3 Niveau du chômage Niveau de l emploi Niveau de la production Niveau de la demande effective 5. Pour Keynes, la "demande effective" est composée de la consommation et de l'investissement, qui ne dépendent pas seulement des revenus comme le pensaient les libéraux. La consommation finale est une fonction décroissante du revenu disponible (variable "endogène") : Consommation Finale = Revenu Disponible x Propension Moyenne à Consommer Loi de la consommation de Keynes : lorsque le revenu augmente, la propension marginale à consommer, c est-à-dire la part de l augmentation du revenu qui est consacrée à l augmentation de la consommation, diminue et la propension marginale à épargner augmente, ce qui signifie que la consommation augmente moins vite que le revenu, les besoins se saturant peu à peu, et l'épargne plus vite. L'investissement ne dépend pas directement des revenus (c'est une variable "exogène"). Il est déterminé par la comparaison entre : L'efficacité marginale du capital, c'est à dire le taux de rentabilité, qui mesure le profit attendu que rapporte un investissement. Le taux d'intérêt réel à long terme, c est-à-dire le prix de la monnaie prêtée à long terme sans inflation. on retrouve donc la notion de profitabilité. L'entrepreneur ne va investir que si le taux de rentabilité est supérieur au taux d'intérêt réel. Dans le cas contraire, il préférera placer ses capitaux. Ces prévisions peuvent être erronées et ne garantissent pas automatiquement un niveau de plein emploi. Cette nécessaire prise en compte de l'incertitude face à l'avenir introduit une variable psychologique : «l'état de la confiance» des entrepreneurs. Revenu disponible Propension marginale à consommer Niveau de la consommation finale Taux de rentabilité espérée Taux d intérêt réel à long terme Niveau de l investissement Niveau de confiance des entrepreneurs Il y a donc très peu de chance pour que la demande effective se fixe à un niveau tel qu'il permette le plein emploi de la main d'œuvre. Edmond Malinvaud, appelle «chômage keynésien» le chômage qui est dû à une insuffisance de la demande effective lorsque les salaires sont rigides. C'est un chômage conjoncturel qui accompagne le ralentissement de la croissance économique. b) Les principes de la relance 1. La politique keynésienne de l'emploi : le marché étant incapable de rééquilibrer automatiquement une économie nationale et d'assurer le plein emploi, il faut que l'etat intervienne avec pour objectif d'atteindre le plein emploi. Il a sa disposition deux moyens : La politique budgétaire de relance : l'etat peut lancer une politique de grands travaux (augmentation des investissements publics) qui vont susciter un flux de dépenses et provoquer le phénomène du multiplicateur ; il peut aussi augmenter les revenus sociaux des catégories défavorisées de la population car elles ont une forte propension à consommer ; il peut aussi diminuer la fiscalité sur les revenus ou sur la consommation afin de redonner du pouvoir d achat aux consommateurs pour qu ils augmentent leur consommation ; il peut, enfin, subventionner ou défiscaliser les investissements privés afin d inciter les agents économiques à investir. La politique monétaire : L'Etat, pour relancer la demande, doit diminuer le taux d'intérêt afin d inciter les agents économiques à emprunter pour dépenser. Cela permet aussi d'accroître la profitabilité des entreprises et les inciter à investir.

4 Politique conjoncturelle Keynésienne Soutenir la demande Politique budgétaire Politique monétaire Hausse des dépenses publiques et déficit budgétaire Baisse du taux d intérêt de la Banque centrale Keynes est à l'origine de la plupart des politiques économiques menées par les Etats après la seconde guerre mondiale (la politique du New Deal de Roosevelt peut être considérée comme une politique prékeynésienne). 2. Cette politique keynésienne semble avoir du succès au moment de la crise de Les pouvoirs publics se sont mobilisés avec une rapidité, une vigueur et un degré de coordination relativement sans précédent. Une politique keynésienne mondiale a répondu au risque systémique pesant sur les institutions financières et à la menace d'une déflation. Ils ont adopté des plans de relance budgétaire plus ou moins importants : plus de 2% du PIB aux Etats- Unis, près de 1,5% du PIB en Allemagne et au Japon mais 0,5% du PIB en France.

5 En , à l exception de l Australie, du Danemark, du Japon, de la France et de la Norvège, une majorité de pays a donné la priorité aux réductions d impôts sur la stimulation des dépenses. Les allègements fiscaux ont touché principalement l impôt sur le revenu des personnes physiques et, dans une moindre mesure, l impôt sur les sociétés. Le Royaume-Uni a eu une position originale avec une réduction temporaire de la TVA. Certains pays, comme l Allemagne et la Belgique, ont également pratiqué des diminutions de cotisations patronales de sécurité sociale Evolution de l impôt sur le revenu des ménages entre 2008 et 2010 Du côté des dépenses, pratiquement tous les pays de l OCDE ont lancé et/ou accéléré des programmes d investissement public. Les transferts de revenu aux ménages à faible revenu ont aussi été amplifiés dans plusieurs pays. C est le cas notamment de la France, du Danemark et de l Italie. Evolution de l investissement public entre 2008 et 2010 Les banques centrales ont adopté des politiques monétaires expansives en abaissant considérablement leurs taux d intérêt directeurs et en injectant des liquidités importantes dans l économie. Taux directeurs des banques centrales des Etats-Unis (Fed), de la zone euro, de l Angleterre et du Japon (en %)

6 c) Les limites de l analyse keynésienne 3. Les limites de la politique keynésienne de relance : à partir des années 70, les plans de relance keynésiens ont semblé moins efficace (échec du plan Chirac de 1975, du plan Mauroy de 1981) et ont été fortement critiqué par les libéraux, Milton Friedman en particulier. Après la crise de , on peut observer un paradoxe : ce sont les pays qui ont les déficits publics et l endettement public les plus faibles relativement à leur PIB qui ont les taux de chômage les plus faibles (Allemagne, Suède, Danemark) alors que les Etats qui sont lourdement endettés ont des taux de chômage élevés (Etats-Unis, Royaume-Uni, France). Comment expliquer cette relative impuissance des plans de relance? 4. Plusieurs limites sont, en effet, apparues : 1 ère limite : la relance de la demande peut buter sur la contrainte extérieure. Si l appareil productif national n est pas compétitif en matière de prix ou mal adapté à la demande des consommateurs, toute relance de la demande par l Etat va se traduire par une hausse des importations (ce qui ne va pas réduire le chômage intérieur) et par un déficit extérieur. Dans un régime de taux de change fixe, ce déficit va provoquer une baisse du taux de change qui va obliger l Etat à ralentir la croissance pour ralentir les importations. Dans la zone euro, la dévaluation n est pas possible. Les Etats sont alors obligés de mener des politiques déflationnistes pour diminuer le coût salarial unitaire et retrouver une compétitivité-prix. Ces politiques d austérité ralentissent la croissance et augmente le chômage. Autrement dit, la relance n est possible que si l économie nationale est compétitive. L Allemagne, la Suède, le Danemark, ont profité des plans de relance pour accroître leurs exportations, soutenir la croissance et diminuer leur taux de chômage alors que la France, l Espagne, l Italie étaient condamnés à la rigueur. Les Etats-Unis n ont pas cette contrainte extérieure car ils n ont pas à défendre le taux du change du dollar puisqu il est accepté dans le monde entier. Politique de relance Déficit budgétaire Baisse du taux d intérêt Hausse de la demande et du PIB Offre insuffisante Hausse des importations Déficit du commerce extérieur Baisse du taux de change

7 2 ème limite : la politique de relance bute sur la contrainte budgétaire. Lorsque le déficit budgétaire devient permanent, la dette de l Etat augmente fortement et le déficit ne sert plus qu à payer les intérêts de la dette ce qui n a aucun effet sur la relance de la croissance. En augmentant son endettement et en provoquant une hausse du taux d intérêt, l Etat augmente le service de la dette qui comprend la charge de la dette (les intérêts à verser) et l amortissement des sommes prêtées (une partie du capital emprunté) qu il doit chaque année à ses créanciers. L Etat entre alors dans un «cercle vicieux» : le déficit engendre des dépenses qui creusent le déficit. On parle d «effet boule de neige». Dans ce cas, les Etats sont contraints de diminuer, voire d annuler leur déficit budgétaire, en diminuant les dépenses publiques et en augmentant les recettes fiscales. Ces politiques d austérité menées dans la zone euro entretiennent récessions et ralentissement de la croissance qui ont des effets négatifs sur l emploi et le chômage. 3 ème limite : la relance de croissance n entraine pas toujours une augmentation des emplois. A court terme, il n y a pas un lien direct entre la croissance et la création d emploi. En effet, lorsque la croissance redémarre, les entreprises se contentent d augmenter la productivité de leurs salariés sans embaucher. A l inverse, lorsque la croissance ralentit, elles ne licencient pas tout de suite les salariés ce qui diminue la productivité de l entreprise (cycle d Okun). A long terme, la croissance de l emploi sera moins forte que celle de la production car le progrès technique va permettre des gains de productivité qui économisent le travail. On a donc une déconnexion entre la croissance du PIB et celle de l emploi selon Michel Husson. 4 ème limite : la création d emplois ne diminue pas nécessairement le chômage. En effet, trois cas peuvent se présenter : D une part, la création nette d emplois peut être inférieure au nombre de nouveaux entrants sur le marché du travail (génération pleine). Dans ce cas, la croissance de l emploi n empêchera pas le chômage. D autre part, lorsque les entreprises créent des emplois, elles font sortir de la «réserve» des inactifs (femmes au foyer, étudiants) qui postulent pour ces nouveaux emplois et gonflent le nombre de demandeurs d emplois. Autrement dit, la création de emplois ne diminue que de 80 (industrie) ou de 60 (tertiaire) le chômage selon le secteur d activité. Il faut au moins créer 130 emplois pour réduire le chômage de. C est le «taux de flexion» (Robert Salais). Enfin, les emplois crées peuvent ne pas correspondre aux compétences et aux qualifications des chômeurs. Ceci explique les offres d emplois non satisfaites et la pénurie de travailleurs dans certains secteurs d activité (le bâtiment, la restauration, l informatique ). Les plans de relance ont pour objectif de combattre le chômage conjoncturel mais ils ne sont pas adaptés pour le chômage structurel qui résulte d une mauvaise adéquation entre l offre et la demande de travail. Hausse de la demande Niveau des stocks Moindre hausse de la production Hausse de la productivité ou de la durée du travail Moindre hausse de l emploi Arrivée d une classe pleine Pas de baisse du chômage Inactifs sortants de la «réserve» Qualification inadaptée des chômeurs

8 B La réduction du coût du travail a) Les effets de la réduction du coût du travail sur le chômage classique 1. Le coût du travail comprend le salaire net versé au salarié (avec primes, ), les cotisations sociales versées aux organismes de protection sociale et les coûts d embauche et de licenciement. Il est considéré comme le déterminant principal du volume de l emploi et du chômage par les économistes libéraux. Coût du travail Coût salarial Coût d ajustement de la main-d œuvre Cotisations patronales Salaire brut Coût d embauche Coût du licenciement Cotisations salariales Salaire net 2. Pour les économistes libéraux (Walras, Pareto, Pigou, Rueff ), le chômage a pour principale raison la rigidité du marché du travail, et, en particulier, la rigidité des salaires réels. En effet, en concurrence pure et parfaite, toute hausse du chômage devrait se traduire par une baisse du salaire réel puisque l offre de travail devient supérieure à la demande de travail. Cette baisse du coût du travail devrait avoir de nombreux effets positifs : Les entrepreneurs seront incités à embaucher davantage. En effet, le coût marginal du travail, celui du dernier travailleur embauché, deviendra inférieur à sa productivité marginale. En d autres termes, embaucher deviendra profitable puisque le travailleur rapportera plus à l entreprise que ce qu il coûte. L entreprise préférera donc employer un salarié supplémentaire plutôt que de substituer le capital au travail. Ceci devrait profiter aux jeunes et aux sans diplôme qui ont une faible productivité par manque d expérience et de qualification. En diminuant leurs cotisations sociales, on incite les entreprises à substituer du travail (peu qualifié) au capital («croissance riche en emplois»). La baisse du coût salarial devrait rendre les entreprises plus compétitives. La baisse du coût unitaire du travail réduit les coûts unitaires de production et, dans un marché concurrentiel, les prix de vente. Les entreprises vont donc augmenter leur compétitivité-prix sur les marchés internes et externes. Elles vont augmenter leurs parts de marché et produire davantage pour répondre à la hausse de la demande. A productivité constante, cette hausse de la production se traduira par des embauches et une diminution du chômage. La baisse du coût du travail augmente le profit des entreprises. En effet, si le coût du travail diminue alors que la productivité des travailleurs continue d augmenter, le coût salarial unitaire diminue. Le partage de la valeur ajoutée devient favorable aux profits. Or, selon le théorème du chancelier Helmut Schmidt, «les profits d aujourd hui sont les investissements de demain et les emplois d après-demain». Enfin, la baisse du salaire réel devrait inciter un certain nombre de salarié de se retirer du marché du travail. Si le revenu que rapporte le travail devient inférieur à la valeur que le salarié attribue à son temps libre, il devient inutile de rechercher un emploi. Les chômeurs découragés contribuent à la diminution statistique du chômage. 3. A partir des années , les différents gouvernements ont utilisé l arme de la réduction du coût du travail pour combattre le chômage. Comment ont-ils procédé? En diminuant les cotisations sociales patronales sur les bas salaires : il s agit d inciter les entrepreneurs à embaucher certains types de chômeurs en leur proposant en contrepartie un allègement des cotisations sociales. Les jeunes, les travailleurs peu qualifiés, les habitants des zones sensibles sont souvent les cibles de ce type de politique. Au niveau du SMIC, les employeurs n ont plus de cotisations sociales patronales à payer ce qui diminue de 18,6% son coût et le taux d exonération diminue jusqu à 1,6 SMIC. Globalement, 10% des cotisations sociales sont exonérées ce qui représente un coût de 25 milliards d en 2011 dont 23 ont été compensés par une hausse des impôts (TVA, CSG ).

9 Allègement des cotisations sociales en France entre 1992 et 2011 En proposant des contrats aidés : il s agit d emplois à court terme subventionnés par l Etat qui doivent permettre aux chômeurs d acquérir une qualification ou une expérience professionnelle pour trouver ensuite un «vrai» emploi. Le contrat d insertion (18 mois maximum), d accompagnement dans l emploi (24 mois), les contrats d initiative emploi (24 mois), les emplois d avenir (1 à 3 ans) et les contrats de générations (1 à 3 ans), créés en 2013 font partie de ce traitement social du chômage. En augmentant le salaire minimum moins rapidement que le salaire médian : le salaire minimum étant trop élevé pour l embauche des jeunes non qualifiés ou inexpérimentés, l Etat va renoncer au «coup de pouce» pour ralentir la progression du pouvoir d achat des smicards afin de les rendre plus attractifs pour les employeurs. Pouvoir d achat du Smic et du salaire médian 1 (en euros de 2005) des salariés à temps plein

10 En déréglementant le marché du travail : il s agit de diminuer les coûts d embauche et de licenciement en diminuant la réglementation à l embauche (Développement des emplois atypiques : CDD, Intérim, Stages, Temps partiel ) et pour les licenciements. Ainsi, la dernière loi sur les contrats en France (2008) permet d allonger la période d essai (qui peut être rompue sans indemnité, de raccourcir la durée du contrat (contrat sur projet) et de faciliter la rupture du contrat (séparation à l amiable). De même, les accords sur l emploi signés en 2013 par les partenaires sociaux vont faciliter la procédure de licenciement. Ceci permet de limiter le pouvoir de négociation des syndicats et les hausses de salaires. Enfin, en facilitant la flexibilité salariale : il s agit de faire varier le salaire en fonction de l activité. Les primes, l augmentation de la part variable du salaire, l intéressement aux bénéfices permettaient déjà cette flexibilité qui est depuis longtemps utilisée au Japon. Les accords de compétitivité signés en 2013 par les partenaires sociaux vont faciliter cette flexibilité (Ainsi, Renault demande à ses salariés une baisse de salaires si ces derniers veulent conserver leur emploi). b) Les limites de la réduction du coût du travail sur le chômage 3. La réduction des coûts du travail a des effets limités. 1 ère limite : D une part, en France, la création nette d emploi attribuable à la réduction du coût du travail est limitée. Sur huit ans, on peut s attendre à emplois créés, ce qui a réduit le chômage de 2,5 points, mais ce qui est peu au regard des trois millions de chômeurs au moins. De plus, le chômage des personnes ciblées par ces réductions a même augmenté depuis Effets à long terme d une baisse de 17,4 points des cotisations sociales employeur financée par une hausse de la TVA 2 ème limite : D autre part, on peut noter deux effets qui limitent l allègement des charges sur l emploi : Un effet de substitution : on remplace un chômeur qui ne bénéficie pas de la politique de réduction des charges (un licencié récent, par exemple) par un chômeur qui en bénéficie (un chômeur de longue durée, par exemple) dans la file d attente sans que cela diminue le nombre de chômeurs total. Un effet d aubaine : l entreprise embauche un chômeur à moindre coût alors qu elle l aurait de toute façon embauché parce qu elle en avait besoin. 3 ème limite : De plus les emplois aides ne sont pas tous des tremplins pour un emploi stable. Six demandeurs d emploi sur dix déclarent être entrés en contrat aidé principalement parce qu ils ne voulaient pas «rester sans rien faire», voulaient «améliorer leur situation financière» ou n avaient pas d autres propositions d embauche. À la sortie de leur contrat aidé, comme dans les mois qui suivent, les personnes passées par un contrat du secteur marchand sont plus souvent en emploi que celles passées par un contrat du secteur non marchand. Au bout de 2 ans entre 75%, pour le CIE, et 25%, pour le CAV, de ceux qui ont bénéficié d un contrat aidé ont trouvé un emploi non aidé. Taux de retour à l emploi pour les contrats initiative emploi (CIE) et les contrats d avenir (CAV)

11 4 ème limite : Enfin, il n y a pas de corrélation évidente entre la faiblesse des coûts salariaux et le taux de chômage. Un salarié tchèque coûte nominalement deux fois moins cher qu un salarié britannique. Mais, son niveau de productivité étant deux fois plus faible, il coûte réellement (coût unitaire) la même chose. Ce qui compte, c est le coût salarial unitaire, égal au coût total de la main-d œuvre divisé par la production en volume. Elle mesure le coût moyen de la main-d œuvre par unité produite. Or, on observe, depuis le milieu des années 1990, une convergence des coûts salariaux unitaires alors que l on observe une divergence des taux de chômage entre pays. 4. La politique de réduction du coût salarial et de ralentissement du pouvoir d achat des salaires, présente un certain nombre d effets pervers : 1 er effet pervers : Le ralentissement du pouvoir d achat va peser sur l emploi et le chômage. De plus en plus d'emplois peu qualifiés sont rémunérés sous 1,6 smic puisque c est le seuil qui permet d obtenir des exonérations de cotisations sociales. Les entreprises ont intérêt à embaucher à un niveau de salaire qui leur permet de bénéficier du maximum d allégement ; pour la même raison, elles s opposent à la hausse des salaires. Ce qui augmente le nombre des emplois à bas salaires. Il y a un tassement vers le bas de la structure des salaires pour toutes les qualifications. On tombe dans la trappe à bas salaire qui pèse sur le pouvoir d achat et ralentit la consommation. Les entreprises vont donc réduire leur niveau de production et de l emploi au niveau de la demande anticipée ce qui va favoriser le chômage conjoncturel. 2 ème effet pervers : D autre part, la création d emplois a profité surtout aux emplois peu qualifiés dans les services. Entre 1984 et 2004, l emploi peu qualifié a progressé de 55% en France ce qui a certes réduit ce type de chômeurs mais ce qui ne favorise pas à long terme la compétitivité du pays qui est, de plus en plus, une compétitivité hors-prix reposant sur des innovations et du travail qualifié. Il n est pas bon de conserver des productions qui peuvent être réalisées moins chères à l étranger comme l ont montré les économistes classiques Adam Smith et David Ricardo. Avec ces mesures, on maintien en activité des secteurs en déclin au lieu d investir dans des secteurs d avenir. 3 ème effet pervers : Ces mesures de réduction des charges profitent davantage aux secteurs abrités qu aux secteurs exposés. On peut donc évoquer «des effets d'aubaine». Les allégements profitent en effet surtout aux activités de services (commerce, hôtels-restaurants, nettoyage industriel, sécurité) qui auraient dû embaucher de toute façon Ce sont les grandes surfaces qui ont embauché le plus de travailleurs peu qualifiés et non les industries. Cela n a donc pas pu endiguer le phénomène des délocalisations. 4 ème effet pervers : Une autre conséquence négative aurait été d'avoir contribué au ralentissement de la croissance de la productivité (un quart de point par an), ce phénomène étant lié à la réinsertion dans l'emploi de personnes peu qualifiées. Cependant, ils contribuent à accroître la production potentielle de l'économie dès le moment où les emplois ont créé une productivité positive, et sont donc favorables à la croissance. 5 ème effet pervers : les emplois aidés, dans un certain nombre de cas, enferment les chômeurs dans des emplois précaires subventionnés. On observe deux effets : Un effet de confinement : les chômeurs qui bénéficient de ces mesures (les contrats aidés) n arrivent pas à sortir de ce dispositif et passent d un contrat aidé à un autre. Un effet de stigmatisation : le chômeur qui reste dans ces dispositifs est considéré par l employeur comme inemployable. 6 ème effet pervers : Une baisse du salaire réel peut entraîner une démotivation des travailleurs. Les néokeynésiens ont observé qu une forte hausse de salaire pouvait motiver les travailleurs à être plus efficace («salaire d efficience»), ce qui accroît leur productivité et diminue les coûts du travail. 7 ème effet pervers : Enfin, ces mesures présentent un coût élevé pour le budget de l Etat. 8 milliards d'euros pour les seules ristournes Juppé, 25 milliards d'euros pour l'ensemble des mesures (intégrant les mesures Aubry). On pourrait utiliser ces montants pour accroître les dépenses de recherche et développement ou d'éducation supérieure qui sont notoirement insuffisantes ou encore pour accroître l'investissement public. C L amélioration du fonctionnement du marché du travail a) La flexibilisation du marché du travail et le chômage structurel 1. A partir des années 70, les entreprises ont éprouvé le besoin de flexibiliser le travail. La flexibilité du travail consiste à ajuster, dans les délais les plus brefs, la quantité de travail ou les salaires à la quantité de biens et services produits. En d autres termes, une baisse de la production doit se traduire immédiatement par une baisse de la quantité de travail (durée du travail et nombre de travailleurs) et par une baisse du salaire réel versé. Un système productif est flexible lorsque la quantité de travail et le salaire sont capables de s'adapter instantanément aux variations de la demande. Bernard Brunhes distingue cinq formes de flexibilité du travail que l on peut regrouper en trois types :

12 1 ère type : La flexibilité externe consiste à faire varier les effectifs en fonction de la demande ce qui peut être obtenu de deux façons : La flexibilité quantitative externe qui consiste à faire fluctuer les effectifs de l'entreprise en fonction des besoins, ce qui suppose une liberté d'embauche et de licenciement (le Lay off aux Etats-Unis) et des contrats à durée très limitée (CDD, apprentissage, stages rémunérés). L'externalisation consiste à reporter sur une autre entreprise (le sous-traitant, l'entreprise intérim) le lien contractuel avec le travailleur afin de mettre hors du champ des conventions collectives ces travailleurs et de diminuer les charges en profitant de la souplesse du contrat commercial. A la limite, le salarié est contraint de devenir indépendant. Toute baisse de l activité se traduira par une rupture du contrat commercial entre firmes. 2 ème type : La flexibilité interne consiste à faire varier le temps de travail et les postes de travail des salariés en fonction de la demande. Elle prend deux formes : La flexibilité quantitative interne consiste à moduler les heures de travail en fonction de l'activité : annualisation du temps de travail (permet à la firme de faire varier les horaires dans la semaine tout en gardant une durée annuelle définie à l avance), temps partiel contraint, travail posté (travail en équipes : 2 x 8, 3 x 8, 6 x 4, VSD...), heures supplémentaires, chômage technique ou partiel La flexibilité fonctionnelle consiste à employer des travailleurs polyvalents à des fonctions variables pour faire face aux mutations des marchés, des produits et des techniques (Toyotisme). 3 ème type : La flexibilité salariale consiste à lier l'évolution des salaires aux résultats de l'entreprise, ce qui suppose qu'ils soient désindexés sur les prix (le salaire n augmente plus automatiquement lorsque les prix augmentent), segmentés (salaire binôme, trinôme, intéressement, stock options pour les cadres qui font coexister une part fixe et une part variable qui est fonction des résultats de l entreprise ) et individualisés (les salaires sont négociés entre le patron et l individu et non plus collectivement) ce qui correspond à l idée du salaire au mérite. Flexibilité du travail Externe Salariale Interne Quantitative Externe = Les effectifs Licenciements CDD Externalisation = le contrat commercial Intérim Sous-traitance Salariale = Individualisation des salaires Désindexation Primes, Bonus Quantitative = la durée du travail Modulation horaire Annualisation Chômage partiel Fonctionnelle = Formation et polyvalence des travailleurs 2. Plusieurs raisons peuvent expliquer l accroissement de la flexibilité externe : 1 ère raison : Réduire les coûts de production en évitant les sureffectifs et en rognant les acquis sociaux. Les coûts salariaux qui étaient devenus des coûts fixes redeviennent des coûts variables. Ainsi, en ayant recours aux CDD et à l intérim, les entreprises économisent les coûts de licenciement. En faisant appel au travail temporaire, l'entreprise n'a pas besoin de prévoir le paiement des mesures liées à l'ancienneté et aux politiques d'attachement et de motivation du personnel. Enfin, les contrats aidés et d apprentissage sont moins chers puisqu ils bénéficient d exonérations de charges. 2 ème raison : Réaliser le juste à temps en s adaptant aux variations de la demande ce qui accroît la compétitivité des firmes. Lorsque l'activité connaît des fluctuations saisonnières ou lorsqu'il faut honorer des commandes imprévues, il est facile de faire appel à ce type de main-d œuvre. Ainsi l'entreprise économise sur les temps morts en ajustant au plus près le travail rémunéré au travail effectif. Les entreprises font appel en général à l'intérim pour un besoin bref, au CDD pour un besoin prévu, régulier et plus long. 3 ème raison : Tester les qualités professionnelles du travailleur avant de l'embaucher définitivement. Recruter sous la forme d'un emploi temporaire permet de sélectionner la main-d œuvre, de la mettre à l'épreuve pour mieux discerner ses compétences et ses limites. Une fois l'embauche temporaire réalisée, l'entreprise sait qu'elle peut attendre du salarié un effort productif important puisque celui-ci doit en quelque sorte faire ses preuves. Le plus souvent, les salariés à statut précaire ont l'espoir d'une embauche ferme. Dans le cas de l'intérim, le salarié peut craindre également le bilan que l'entreprise d'accueil remettra à l'entreprise de travail temporaire à l'issue du contrat et redoubler d'efforts pour être le mieux apprécié

13 possible, condition pour une nouvelle embauche, y compris le cas échéant dans les mêmes conditions et dans la même entreprise. 4 ème raison : Mettre en concurrence les travailleurs ce qui peut casser «le collectif du travail» et provoque une désyndicalisation qui profite au patronat. La présence des précaires devrait induire une plus forte stimulation des salariés permanents lorsqu'ils sont en contact avec les salariés temporaires dont l'un des objectifs est de donner une bonne image d eux-mêmes en travaillant de façon soutenue. Enfin, la différenciation des statuts au sein de la même entreprise peut affaiblir l'esprit revendicatif. La syndicalisation des salariés temporaires est presque impossible, de même que la participation à des mouvements de grèves. 5 ème raison : Pour l'etat, la politique de "traitement social du chômage", qui consiste à développer les stages, les contrats aidés et les contrats d apprentissage et à faciliter la déréglementation du marché du travail, vise à offrir aux chômeurs une activité temporaire rémunérée, une formation ou une expérience professionnelle. Elle lui permet aussi de dégonfler les statistiques du chômage. Ainsi, la hausse des temps partiels permet d offrir un nombre accru d emplois à des chômeurs. De même, les contrats aidés sont utilisés pour empêcher une trop forte hausse du chômage puisqu ils retirent temporairement les chômeurs des statistiques du chômage. Enfin, l Etat utilise lui-même de plus en plus de salariés précaires pour diminuer ses dépenses publiques et réduire son déficit budgétaire. 3. De façon plus générale, on assiste à une politique de déréglementation ou de libéralisation du marché du travail qui porte à la fois sur le temps de travail et sur l'emploi : plus grande flexibilité de la durée du travail, ouverture le dimanche, plus grande flexibilité de licencier ou d'embaucher avec des contrats de courte durée...mais les systèmes d emploi diffèrent d un pays à l autre : Le Japon constitue le premier cas de figure, où le chômage est toujours resté très inférieur à la moyenne. Les ajustements sur le marché du travail s opèrent par les cessations d activité, surtout pour les femmes, et la flexibilité des salaires à travers les primes, et s articulent à des modes de régulation économique spécifiques (tradition de l emploi à vie dans les grandes entreprises, emplois précaires dans les PME ). Cependant, la crise des années 90 a partiellement remis en cause ce système d emploi avec une précarisation accrue du travail, en particulier pour les jeunes, et une montée du chômage qui ont amoindri les liens unissant les salariés à leur entreprise. Les États-Unis et le Royaume-Uni constituent l archétype du «modèle libéral» : un marché du travail considéré comme «flexible» (faible indemnisation du chômage, simplicité des procédures de licenciement, salaire minimum très bas...) semble avoir permis de créer de nombreux emplois et de limiter la hausse du chômage. Le chômage dépend essentiellement de la variation de la conjoncture. Cette régulation, fondée sur la création d emplois souvent précaires et mal payés n a pas permis d endiguer la progression de la pauvreté à l intérieur du salariat et la montée de l exclusion liée à une inactivité forcée. L Allemagne a privilégié la flexibilité interne, la France la flexibilité externe Variation de l emploi et de la durée du travail dans les pays de l Ocde Le modèle français est marqué par de faibles créations d emploi et une progression rapide du taux de chômage. Le fonctionnement du marché du travail se caractérise à la fois par la qualité des avantages sociaux (meilleure indemnisation du chômage, encadrement plus strict des procédures de licenciement, salaire minimal plus élevé...) et par une certaine rigidité, qui se traduit par un chômage de longue durée particulièrement élevé même si le marché du travail s est fortement flexibilisé depuis les années 1990 avec la montée des emplois précaires et la remise en cause des contrôles administratifs sur l embauche et les licenciements.

14 Le modèle allemand est caractérisé par un recours à la flexibilité interne (le chômage partiel permet de conserver les salariés dans l entreprise afin de ne pas perdre leur savoir faire) et par le développement d emplois précaires à la périphérie de l industrie. Les exportations et la diminution de la population active ont permis une baisse du taux de chômage. L indemnisation du chômage est élevée mais tout le monde ne peut y accéder. Le modèle scandinave concilie la flexibilité et la sécurisation des parcours professionnels : La politique de «flexisécurité», appliquée au Danemark, consiste à lier une grande flexibilité sur le marché du travail (licenciement facile et rapide) avec une forte indemnisation du chômage et un accompagnement pour retrouver un emploi. En contrepartie, le chômeur doit accepter une activation de l emploi c est-à-dire des stages de formation, des emplois d utilité collective ou tout emploi qu on lui propose. Elle cherche donc à concilier la flexibilité et la sécurité de l emploi. Modèle anglo-saxon Modèle allemand Modèle français Modèle scandinave Type de flexibilité Type de flexibilité Type de flexibilité Type de flexibilité Externe : les effectifs diminuent rapidement en cas de crise Interne et salariale : le chômage partiel permet de diminuer la durée du travail et le salaire réel Externe : les contrats précaires (CDD, Intérim) sont les premières variables d ajustement Flexisécurité : forte variation des effectifs selon l activité mais importance de la flexibilité fonctionnelle Type d indemnisation des chômeurs Type d indemnisation des chômeurs Type d indemnisation des chômeurs Type d indemnisation des chômeurs Faible indemnisation des chômeurs et faible durée d indemnisation Forte indemnisation et peu de dégressivité dans le temps Forte indemnisation et peu dégressive dans le temps Forte indemnisation mais forte dégressivité dans le temps b) Les limites de la flexibilisation du marché travail 4. 1 ère limite : La flexibilité du marché du travail n a pas empêché la forte augmentation du chômage pendant la crise. Les pays qui ont privilégié la flexibilité externe ont connu une hausse importante du chômage. Ainsi ceux qui faisaient figure de modèle en matière d emploi dans les années 2000 ont enregistré des résultats plutôt médiocres dans ce domaine depuis Le Danemark, qui a inspiré les politiques de «flexicurité enregistre une hausse très importante de son niveau de chômage, de l ordre de 4,1 points sur l ensemble de la période observée. Le Royaume-Uni ou les Etats-Unis, pays dont les marchés du travail sont caractérisés par une grande flexibilité, affichent une dégradation plus marquée de leur taux de chômage que la France, même s il convient de remarquer qu ils partent d un niveau initial plus faible. Les pays qui ont privilégié la flexibilité interne ont eu de meilleurs résultats. Certains pays parviennent à faire baisser leur taux de chômage ou à le maintenir à son niveau antérieur à C est tout particulièrement le cas de l Allemagne, mais aussi celui de l Autriche et de la Belgique dont l emploi a continué à progresser de 2008 à C est aussi le cas du Japon qui a vu son taux de chômage progresser faiblement entre 2008 et 2011 ; toutefois, ce maintien du taux de chômage reflète davantage, pour ce pays, les effets de sa faible démographie, l emploi s y étant contracté, durant la même période, de 2,6 points.

15 Evolution du taux de chômage ( ) 5. 2 ème limite : la flexibilisation du marché du travail a renforcé sa segmentation et son dualisme. Les différentes catégories de la population active n ont pas été affectées de manière homogène par le recul de l activité. L observation de l évolution des taux de chômage montre que les personnes les plus fragiles sur le marché du travail (titulaires de contrat à durée déterminée, intérimaires et jeunes) ont également été les premières victimes de la dégradation du contexte économique. Mis à part en Allemagne, ce sont les jeunes qui ont servis de variable d ajustement à la crise. Le taux de chômage des jeunes actifs a fortement augmenté dans les pays les plus touchés par la crise. Ces différences dans l augmentation du taux de chômage des jeunes actifs durant la crise ont généralement amplifié les écarts importants qui existaient dans ce domaine. A cet égard, la France connaît un taux de chômage des jeunes actifs proche de la moyenne de l Union européenne, à environ 20 %, mais supérieur à ceux de certains pays comme l Allemagne, l Autriche ou les Pays-Bas, qui enregistrent des taux inférieurs à 10 %.

16 Ce sont les travailleurs peu qualifiés qui ont souffert le plus de la crise. Leur forte vulnérabilité et leur faible employabilité se sont traduites par une augmentation du chômage de longue durée. Taux de chômage et part du chômage de longue durée en 2010 (en %) 6. 3 ème limite : Le travail précaire et les contrats aidés favorisent un chômage répétitif et un chômage d exclusion. Les salariés précaires alternent les «petits boulots» ce qui va les disqualifier auprès des entrepreneurs parce qu ils n ont pas réussi à décrocher un CDI. Près de la moitié de l entrée au chômage est due à la fin des CDD et des contrats d intérim. Il y a le risque d un effet de confinement. A cela s ajoute un effet d appel : ces emplois aidés font sortir de l inactivité (étudiants, femme au foyer) des personnes qui vont postuler pour ces nouveaux emplois et augmenter le nombre de chômeurs ème limite : la flexibilisation du marché du travail a entretenu le phénomène des travailleurs pauvres. Les emplois à temps partiel, l alternance entre contrats précaires et le chômage, les «mini-jobs» ne permettent pas d avoir des revenus au dessus du seuil de pauvreté. Travailleurs pauvres dans l UE en 2009 (En % des emplois) Temps complet Temps partiel Contrat permanent Contrat temporaire Total Finlande 2,9 10 2,1 5,9 3,7 Danemark 5,2 9,1 5,8-5,9 France 5,4 11,1 4,3 12,6 6,7 Royaume-Uni 5,0 11,9 5,3 1,5 6,7 Allemagne 5,1 10,0 5,4 14,2 6,9 Suède 6,2 8,3 4,9 21,7 6,9 Italie 9,0 14,7 6,8 17,7 10,2 Espagne 10,4 17,0 5,3 12,6 11,4 Grèce 12,5 26,9 5,7 15,1 13,8 Union européenne 7,1 12,6 5,1 12,8 8,4

17 En conséquence, ces populations ont des difficultés pour trouver un logement, obtenir des crédits et s insérer dans la consommation de masse. Cette fraction de travailleurs pauvres et la montée du chômage incitent les autres salariés à l épargne de précaution ce qui ralentit la croissance de la demande, de la production et entretient le chômage ème limite : la précarisation des emplois peut freiner l intégration des travailleurs dans la société.. Serge Paugam (Le salarié de la précarité, 2000) montre que l intégration professionnelle comprend deux dimensions : la stabilité de l emploi et la satisfaction au travail. En croisant ces deux critères, on définit ainsi quatre formes d intégration professionnelle. L'«intégration assurée», combine satisfaction dans le travail et stabilité de l'emploi. Elle correspond au «type idéal» de l'intégration professionnelle et touche 42 % des salariés de l'enquête mais plus de la moitié des salariés des pays nordiques. L'«intégration incertaine», demeure positive sur le versant du rapport au travail mais négative sur celui du rapport à l'emploi dans la mesure où elle marque une instabilité liée au statut d'emploi. Près de 18 % des salariés de l'échantillon sont proches de ce type d'intégration professionnelle qui décroît au fur et à mesure que l on va dans les pays du Sud. L'«intégration laborieuse» concerne les salariés qui éprouvent une insatisfaction dans le travail mais connaissent une stabilité de l'emploi, soit 20% des enquêtés. Elle concerne plus d un tiers des salariés des pays méditerranéens. L'«intégration disqualifiante», enfin, cumule une négativité sur les deux axes du rapport au travail et du rapport à l'emploi. Elle est vécue par 20 % des enquêtes. Elle est deux fois plus forte dans les pays de l Europe du Sud et dans les pays de l Europe centrale que dans les pays nordiques. Un emploi stable n est donc pas nécessairement source de satisfaction au travail. Inversement, il peut arriver que l instabilité de l emploi soit vécue de façon positive. Répartition des types d intégration professionnelle par pays et par groupe de pays en % Modèle «nordique» Danemark Suède Finlande Modèle «libéral» GB Irlande Modèle «continental» France Allemagne Belgique Pays Bas Modèle «méditerranéen» Italie Espagne Grèce Portugal Intégration assurée 51, ,1 47,7 38,1 36,4 39,0 36,0 28,6 35,2 35,6 46,4 28,6 23,3 27,0 42,7 25,1 Intégration incertaine ,9 16,7 6,1 5,8 6,8 5,3 Intégration laborieuse 23,7 17,2 23,3 33,0 29,1 29,7 28 Intégration disqualifiante (Source : Serge Paugam «la solidarité organique à l épreuve de l intensification du travail et de l instabilité de l emploi» PUF 8,0 12,1 2,6 6,4 8,3 5,6 4,1 4,8 7,7 6, ème limite : il n y a pas de corrélation évidente entre la flexibilité du marché du travail et le chômage. La Norvège qui a un taux de protection de l emploi trois fois plus élevé que les Etats-Unis a un taux de chômage trois fois inférieur, par exemple. La protection de l emploi est une garantie de revenus stables qui soutiennent la croissance et l emploi. 29,0 27,5 33,3 35,3 30,3 37,4 51,8 30,8 25,2 39,5 13,3 5,1 21,9 13,2 27,0 27,1 27,7 27,0 31,8 28,9 22,7 15,0 28,4 20,8 37,4 24,4 29,4 Protection de l emploi et taux de chômage dans plusieurs pays de l OCDE en 2008 Taux de chômage (en %) Total Note de lecture : l OCDE a mis au point un indicateur de protection de l emploi permettant de mesurer la rigueur de la législation sur la protection de l emploi (LPE). Il est gradué de 0 (absence de rigidité) à 6 (rigidité maximale) et est constitué de trois composantes : les règles applicables aux licenciements individuels de salariés en CDI, les obligations complémentaires en cas de licenciements collectifs et le degré de liberté dans l utilisation de contrats temporaires.

18 c) La formation professionnelle et le chômage technologique 1. La formation a également un rôle important à jouer dans le domaine de l emploi. On peut tout d abord renforcer l employabilité des plus jeunes par davantage de formation initiale, la qualification apportant toujours une forte protection relative envers le chômage, même si cette relation est quelque peu brouillée par l élévation générale du chômage qui a touché jusqu aux plus diplômés. Le prolongement de la durée des études a toutefois parallèlement pour effet une diminution du taux d emploi des jeunes. Taux de chômage en 2010 des jeunes sortis de formation initiale en 2007 En % Taux de chômage Sans diplôme 40 CAP ou BEP 24 Bac professionnel ou technologique 15 Bac général 19 Bac Licence - L3 11 Bac DEA, DESS, M2 - écoles d'ingénieurs ou de commerce 9 Doctorat 5 Ensemble du supérieur 9 ENSEMBLE La formation professionnelle continue est une obligation légale depuis Elle a pour but d'assurer aux salariés, employés ou demandeurs d'emploi, une formation destinée à conforter, améliorer ou acquérir des connaissances professionnelles. Une partie des dépenses de formation professionnelle sont prises en charge par les entreprises, l autre partie par les administrations publiques. Elle a plusieurs objectifs : Améliorer la qualification des travailleurs, c est-à-dire l'ensemble des aptitudes acquises par l'individu ou requises pour occuper un emploi. Elle comprend : La qualification de l'emploi, définie par l'employeur en fonction du poste de travail qu'il cherche à pourvoir. Cette qualification dépend du niveau technique et du type d'organisation du travail choisis par l'entreprise. Elle est définie au moment de l'embauche et elle est certifiée sur le contrat de travail. La qualification individuelle, qui comprend l'ensemble des aptitudes personnelles de l'individu qui résultent de sa formation initiale (niveau de diplôme), de son expérience professionnelle acquise sur le tas (effet d'apprentissage) ou par la formation permanente, mais aussi de ses qualités personnelles. La qualification salariale, définie par les conventions collectives, est le résultat de négociations entre les syndicats et le patronat. Elle place le salarié dans une grille hiérarchique de salaires qui renvoie à un certain niveau de qualification (OS, OP, technicien...). Ces 3 pôles de ce que l on appelle le «triangle de la qualification» ne convergent pas nécessairement. Un diplômé du supérieur peut occuper un emploi inférieur à sa qualification individuelle. De même, par le jeu des reclassements, un salarié peut avoir une qualification salariale qui ne correspond pas à la place qu il occupe. Parfois, les mots évoluent sans que le métier change : l hôtesse de caisse a remplacé la caissière, l agent de production s est substitué à l ouvrier spécialisé Qualification Individuelle De l emploi Salariale Formation et expérience Technicité du poste de travail Conventions collectives

19 Améliorer l employabilité des salariés, c est-à-dire leur capacité à trouver ou à retrouver un emploi, ou diminuer leur vulnérabilité, c est-à-dire leur probabilité de connaître le chômage, soit en approfondissant leurs connaissances professionnelles, soit en modifiant leurs domaines de compétence lorsqu il s agit d une reconversion. Améliorer la compétitivité de l entreprise car, d une part, un salarié qualifié est plus productif qu un non qualifié ce qui permet d accroître la productivité (compétitivité-prix) et, d autre part, la qualité du produit ou du service rendu est meilleure (compétitivité hors-prix). Faciliter l ajustement entre l offre et la demande de travail ce qui devrait réduire le chômage technologique. Dans une économie développée, comme celle de la France, il existe simultanément de nombreux chômeurs et de nombreux emploi vacants. Il existe aussi de nombreux postes occupés par des personnes qui ne sont pas à la «bonne place». Cela peut sembler paradoxal au premier abord, pourtant ce paradoxe n est qu apparent. Il révèle les difficultés inhérentes au processus d appariement. La mobilité professionnelle et la mobilité géographique sont encore insuffisantes en France. Lorsque l offre d emplois devient supérieure à la demande d emplois, le marché du travail est en tension. D où l importance d une politique de formation. Offre et demande d emplois en France de 1998 à 2012 (indice = 1998) 3. Cependant, la formation professionnelle est mal distribuée. Si de nombreux pays ont renforcé le soutien financier accordé à la formation professionnelle (Roumanie, Suède, Autriche) ou assuré son extension aux salariés en emploi temporaire (Allemagne), en général les travailleurs précaires et les travailleurs peu qualifiés en profitent moins que les diplômés alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin. D L activation des dépenses pour l emploi a) La prise en charge des chômeurs et des pauvres 1. La flexibilité du marché du travail renvoie aussi à la problématique de l activation des dépenses passives, qui consiste à envisager des dispositifs permettant à la fois d assurer aux chômeurs un revenu de substitution et de favoriser leur réinsertion sur le marché du travail : le chômage est une période de recherche d emploi ; l indemnisation du chômage rémunère cette prospection socialement utile mais le versement d indemnités ne risque-t-il pas d inciter au prolongement du chômage?

20 2. Tous les pays ne font pas le même effort pour l emploi. On peut distinguer les pays libéraux comme les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, qui y consacrent moins de 1% de leur PIB des pays de l Europe du Nord qui y consacrent plus de 2,5%. La crise de s est traduite dans tous les pays par une forte poussée de ces dépenses. Dépenses pour l emploi dans les pays de l OCDE entre 2004 et 2009 Les dépenses passives sont constituées à 85% par l indemnisation du chômage, y compris le chômage partiel, et, pour le reste, par le système de préretraite qui fait sortir de l emploi des travailleurs qui n ont pas encore atteint l âge de la retraite. Les dépenses actives comprennent les dépenses pour les programmes du service public de l emploi, tel «Pôle emploi», les programmes de formation professionnelle, les incitations à l emploi (subventions à l embauche ou au maintien dans l emploi), les emplois protégés pour les handicapés, les créations directes d emplois (de type contrats aidés non marchands) et les aides à la création d entreprise. 3. Les systèmes d assurance chômage assurent le versement d un revenu de remplacement aux personnes qui ont perdu leur emploi. Toutes les personnes sans emploi ne bénéficient cependant pas de ces prestations dont l accès est soumis à conditions. Ces allocations chômage reposent sur un certain nombre de principes : L allocation chômage suppose une contribution. Dans la plupart des pays, la perception des indemnités d assurance chômage est réservée aux demandeurs d emploi qui justifient d une durée minimale en emploi, rapportée à une période de référence. Selon les pays, les demandeurs d emploi doivent justifier d un certain nombre de jours passés en emploi (Allemagne, France ou Portugal) ou d un montant minimal de cotisations salariales versées au cours des années fiscales antérieures (Royaume-Uni ou Irlande). Les nouveaux arrivants sur le marché du travail et les travailleurs temporaires ou à temps partiel sont ainsi souvent moins protégés. Avec la crise, les conditions d accès se sont assouplies. Régime d assurance chômage en France : l Allocation d aide au retour à l emploi (ARE) en 2012

21 La durée d indemnisation est limitée dans la quasi-totalité des pays (en Belgique, la durée est illimitée mais avec un montant d allocation très dégressif). La durée d indemnisation peut être uniforme (Danemark, Irlande, Italie ou Royaume-Uni) ou varier selon la durée de cotisation, le plus souvent dans la limite d un plafond. Avec la crise, plusieurs pays ont allongé la durée de perception des prestations afin de maintenir le revenu des personnes ayant perdu un emploi. Aux Etats-Unis, l allongement de la durée d indemnisation a été particulièrement important. Le montant perçu par un chômeur au titre de l assurance chômage dépend de plusieurs paramètres, plus ou moins communs entre les pays : le salaire de référence (brut ou net, mensuel ou journalier, plafonné ou non), le taux de remplacement (qui peut être unique ou variable selon l âge, la configuration familiale, et dégressif ou non), le plancher et le plafond d indemnisation. Taux de chômage et taux de remplacement des allocations chômage dans les pays de l OCDE en 2011 Taux de chômage en % des actifs en 2011 Allocation chômage nette la première année (en % du salaire net) En 2011 Allocation chômage nette les années suivantes (en % du salaire net) En 2011 Etats-Unis 8, Royaume-Uni 8, Allemagne 5, France 9, Danemark 7, Espagne 22, Les personnes ne justifiant pas d une durée d affiliation suffisante pour être couvertes ou ayant épuisé leurs droits peuvent avoir recours aux systèmes d assistance sociale. Les allocations d assistance chômage sont en principe d un montant inférieur à celui des allocations d assurance chômage et sont, dans certains cas, complétées par des prestations d aide sociale. Le versement et le montant des allocations d assistance chômage et des prestations d aide sociale dépendent généralement des ressources du ménage ainsi que de sa situation familiale. Ainsi, le RMI, devenu RSA socle en 2008, est un revenu minimum qui repose sur les principes suivants : C est une prestation non contributive : contrairement aux allocations chômage qui supposent le versement de cotisations sociales, le revenu minimum d insertion est attribué à toute personne de plus de 25 ans dont les ressources sont insuffisantes. Il est donc financé par l impôt. C est une prestation accordée sous condition de ressources : elle n est donnée qu à ceux qui n atteigne pas un certain seuil de revenu défini à partir de sa situation familiale (célibataire, couple, couple avec enfants). C est une prestation différentielle : elle s ajoute aux revenus du ménage de telle façon qu elle atteigne le seuil du revenu minimum. Ainsi, dans le cas d un couple avec 2 enfants. La mère touche une allocation chômage de 549 net par mois. Le père est sans activité et ne perçoit pas d'allocation chômage ni d'autre revenu. Ils reçoivent une aide au logement. Le calcul du RSA devient 1 014,8 - ( ) = 349,8 de revenu supplémentaire pour atteindre le seuil de 1 014,8. Le RSA socle au 1 er janvier 2013 Montant Forfaitaire Nombre d enfant(s) Vous vivez seul(e) Vous vivez en couple 0 483,24 724, ,86 * 869, ,33 * 1 014,80 par enfant en plus 193,30 * 193,30 * - Le montant peut être majoré par exemple en cas de présence d un enfant de moins de 3 ans et si vous vivez seul(e) * - Si vous bénéficiez d'une aide au logement, et quelque soit son montant, elle entraîne une diminution du montant de votre RSA (- 58 pour une personne seule, pour un couple ). C est une prestation réservée à un certain nombre de personnes : les plus de 25 ans résidant en France depuis au moins 5 ans qui accepte des programmes d insertion.

22 C est une prestation qui s accompagne d avantages annexes : allocation logement à taux plein automatique, suspension des dettes fiscales, exonération automatique de taxe d habitation, exonération de redevance audiovisuelle, exonération de cotisation CMU, accès automatique et gratuit à la CMU, tarification sociale téléphone, prime de Noël. 5. La prise en charge des chômeurs repose donc sur une double logique : la logique d assurance pour ceux qui ont cotisé et la logique d assistance pour une partie des autres. Régime d assurance Régime d assistance Type de chômeurs Chômeurs ayant suffisamment cotisé Chômeurs sans droits ou en fin de droits Calcul de l allocation Une part du salaire antérieur Montant forfaitaire Durée de l allocation 2 à 3 ans maximum Durée de la situation Source de financement Cotisations sociales Impôt Gestionnaire Partenaires sociaux Etat et conseil général Organisme distributeur Pôle emploi Pôle emploi b) La critique des prestations sociales et les politiques incitatives de retour à l emploi 1. Les économistes libéraux considèrent que ces prestations sociales entretiennent le chômage et la pauvreté. D une part, les allocations chômage permettent aux chômeurs d'accroître leur niveau d'exigence en matière de salaire et de mettre plus de temps pour accepter un emploi, ce qui peut expliquer la montée de la durée du chômage (Théorie du «job search»). En moyenne, une augmentation de la durée d indemnisation accroît de 0 à 1,7 jours la durée du chômage, selon les études. De même, une hausse de 10% du taux de remplacement entraîne une hausse estimée de 4% à 18% de la durée en chômage. D autre part, les minima sociaux encourageraient la dépendance des personnes aidées car les revenus issus d un emploi, diminués des coûts qu il engendre (transport, habillement, frais de garde des enfants ) seraient insuffisants pour rendre l emploi attractif au regard du niveau des transferts sociaux (financiers et en nature) dont disposent les individus lorsqu ils ne travaillent pas. La protection sociale encouragerait donc le chômage volontaire et l assistanat. Ils pensent mettre en évidence trois effets pervers des prestations sociales : La trappe à l inactivité : les minima sociaux seraient trop élevés par rapport aux revenus d activité. L assisté n a pas intérêt à trouver un emploi car les revenus procurés par cet emploi seraient inférieurs aux minima sociaux et à leurs avantages annexes. Ainsi, un parent isolé avec deux enfants au Royaume-Uni peut toucher des prestations d assistance égale à 63% du revenu médian soit un niveau supérieur de 6% au seuil de pauvreté. La trappe à chômage : un chômeur n aurait pas intérêt à retrouver un emploi car les revenus procurés par ce dernier seraient inférieurs à ce qu il touche en étant au chômage puisqu il perdrait un certain nombre d avantages sociaux (allocation logement, bourses scolaires ). Ainsi, au Danemark, un chômeur va toucher 72% de son salaire net pendant un an ce qui peut l inciter à vivre de cette prestation sans travailler. De même, la cour des comptes, en France, a estimé en 2013 que le système d indemnisation français était trop généreux, en particulier pour les hauts salaires. Ainsi, un cadre dirigeant, ayant travaillé 15 ans et ayant un salaire de par mois, touchera ( x 0, de retenues sociales) par mois pendant 2 ans et pendant 3 ans s il a plus de 55 ans. Taux de remplacement en France en 2013 (En % du salaire de référence) Niveau du salaire antérieur brut mensuel < Partie variable 75% du salaire 40,4% du salaire 57,4% du salaire Partie fixe 28,2 par jour 11,57 par jour Taux de remplacement brut 75% 68% à 75% 57,4% à 68% 57,4% La trappe à pauvreté : les minima sociaux étant inférieurs au seuil de pauvreté, ils enfermeraient les pauvres dans l assistance au frais de la société.

23 2. A partir de la fin des années 1980, les Etats vont substituer le «workfare» au «welfare». Le droit aux prestations sociales doit s'accompagner de devoirs pour ceux qui les reçoivent. Il s'agit d'inciter les chômeurs et les pauvres à exercer un emploi ou à suivre une formation en contrepartie d une prestation additionnelle. On entre dans la logique d'activation des prestations sociales et de responsabilisation des prestataires. Quels sont ses principes? Qu en résulte-t-il pour les chômeurs et les pauvres? 1 er principe : un contrôle de l effort de recherche. Pour Diamond, Mortensen et Pissarides, les ajustements sont retardés par les coûts de recherche d emploi, les délais de recrutement, etc S en déduisent des politiques publiques tournées vers les institutions du marché du travail. Les chômeurs vont être davantage accompagnés par les services publics (SPE) ou privés pour l emploi et être contraints d accepter progressivement l emploi ou la formation qui leur est proposé. Pour cela, plusieurs mesures ont été mises en place : Les chômeurs doivent prouver qu ils ont fait des démarches pour rechercher un emploi sous peine de radiation. Ils doivent avoir des entretiens réguliers avec les agences pour l emploi afin de définir leur projet professionnel et l offre raisonnable d emploi qu ils ne pourront refuser. Les exigences du chômeur sont abaissées au cours du temps. Ainsi, en France, un chômeur ne peut refuser plus de deux fois une offre d emploi correspondant à son profil. Au bout de 3 mois, il doit accepter un emploi moins payé que celui qu il avait auparavant. Au bout d un an, il doit accepter un emploi si le salaire est équivalent à la prestation sociale qu il touche, si l emploi se trouve à moins de 30 km ou à moins d une heure de son domicile. Il s agit donc de baisser le salaire de réservation, salaire minimum à partir duquel l individu accepte un emploi. Pour cela, les services publics pour l emploi ont été réaménagés pour qu ils puissent offrir aux chômeurs toute la palette des services pour un retour rapide à l emploi : proposition d emplois, proposition de stages de formation, versement des allocations chômage En France, en 2008, l Unedic, qui était chargé du versement des allocations, a fusionné avec l ANPE, qui était chargé de trouver des emplois ou des stages aux chômeurs, pour donner naissance à Pôle emploi. Enfin, les chômeurs ont l obligation de suivre une formation pour améliorer leur employabilité. A cette condition seulement, le demandeur d'emploi continue de percevoir son indemnisation. En France, si le chômeur ne remplit pas ses obligations (absence au rendez-vous ), il est radié au bout de 15 jours, contre 2 mois auparavant, et doit rembourser le trop perçu de ses allocations. 2 ème principe : l incitation financière. Les chômeurs et les pauvres vont également être incités financièrement à accepter un emploi. Plusieurs mesures vont être adoptées pour obtenir ce résultat : La durée du versement des allocations chômage et le taux de remplacement ont été réduits afin que le chômeur soit incité à retrouver le plus rapidement possible un emploi. Les allocations chômage sont dégressives. Ainsi, en France, les allocations ne seront versées au maximum que pendant deux ans. Aux Etats-Unis, le chômeur touchera 58% de son dernier salaire pendant la première année mais 18% seulement la deuxième année. La cour des comptes estime qu elles sont insuffisamment dégressives en France. Pour les pauvres, un revenu supplémentaire va être proposé à ceux qui acceptent un emploi quel qu il soit. En France, le RSA activité correspond à un supplément de ressource pour une personne acceptant un emploi dont le salaire est inférieur à 1,04 Smic. En gros, pour un euro de revenu salarial gagné en plus du niveau de RSA socle, l'individu va recevoir 0,62 en plus. Il va donc gagner beaucoup plus en acceptant cet emploi.

24 De même, la Prime pour l emploi (PPE) est une somme d argent versée à toutes les personnes qui ont un emploi dont les revenus ne dépassent pas un certain seuil ( par an pour un célibataire, pour un couple en 2013). Ceci correspond à un impôt négatif pour ceux qui ont un emploi. L idée est de creuser l écart entre les revenus procurés par le chômage ou l inactivité et les revenus procurés par l emploi afin de rendre ce dernier toujours plus désirable. Enfin, on va demander aux pauvres une contrepartie au revenu minimum qui leur est versé. Soit une obligation de travailler, soit une obligation de faire des stages de formation. Le RMI avait déjà prévu des mesures d insertion qui n ont été que rarement proposés aux bénéficiaires. Ici, il s agit d obliger le prestataire à accomplir un certain nombre d heures de travail (7 heures en France avec le RSA dans certains départements ; 30 heures par semaine aux Etats-Unis). c) Les limites des politiques incitatives 1. Les politiques incitatives reposent sur l idée que les prestations sociales vont compenser la faiblesse des salaires et mettre fin au chômage, qui est supposé «volontaire», et à la pauvreté. Quels sont les résultats de ces politiques? Les politiques incitatives n ont pas eu d effet positif sur le chômage et la reprise d emploi dans une conjoncture récessive. Depuis le milieu des années 2000, les taux de chômage ont fortement augmenté (8,5% des actifs sont au chômage aux Etats-Unis en 2012 contre 4,1% en 2000 ; 22,7% des actifs en Espagne contre 10,1% en 2000, 10% des actifs en France contre 8,1% en 2000) et les chômeurs mettent de plus en plus de temps pour retrouver un emploi. Comment expliquer cet échec des politiques incitatives? D une part, il ne suffit pas d inciter les chômeurs à trouver un emploi si ces emplois n existent pas en nombre suffisant. Cette politique n est efficace que lorsque le marché du travail crée de nombreux emplois ce qui suppose une forte croissance de la demande et de faibles gains de productivité. En outre, la forte hausse du chômage a accru la charge de travail des agences pour l emploi qui se sont retrouvés dans l incapacité de bien orienter les chômeurs. D autre part, tous les chômeurs ne sont pas employables. Leur qualification, ou leur absence de qualification, leur interdit de postuler aux emplois proposés. En théorie, la formation proposée aux chômeurs devrait palier à cette insuffisance. Dans les faits, peu de formations qualifiantes sont proposées aux chômeurs car elles coûtent cher et supposent un bon encadrement des chômeurs et une volonté des entreprises qui font défaut. Enfin, plus la durée de formation est longue, plus elle éloigne les chômeurs du marché de l emploi («effet d enfermement»). De plus, en France, 42,0% seulement des demandeurs d'emploi sont indemnisés par l'unedic. Parmi les autres, une partie (6,7% des chômeurs) relève du régime de solidarité financé par l'etat ; ils touchent, pour la plupart, l'allocation de solidarité spécifique (ASS), d'un montant maximal de 625 euros par mois pour une personne seule. Les 51% de chômeurs restants, non indemnisés, doivent se contenter du revenu de solidarité active (RSA) pour vivre (475 euros maximum pour une personne seule, non cumulables avec d'autres revenus) ou n'ont droit à aucune allocation s'ils ne sont pas éligibles au RSA (c'est le cas des jeunes de moins de 25 ans ou des personnes vivant dans un ménage dont le total des revenus est supérieur au plafond du RSA). Les chômeurs âgés sont beaucoup plus souvent indemnisés que les jeunes, qui n'ont pas toujours cotisé suffisamment longtemps pour pouvoir prétendre à l'assurance chômage. Par ailleurs, alors que plus des deuxtiers des chômeurs indemnisés touchent moins de 963 euros par mois, ceux qui bénéficiaient auparavant de salaires élevés peuvent percevoir jusqu'à par mois au titre de l'assurance chômage. C'est, de loin, le plafond le plus élevé d'europe. Part des chômeurs indemnisés en France (En %)

25 Enfin, on doit noter une absence de corrélation entre les dépenses d indemnisation du chômage et le taux de chômage. Le Royaume-Uni, qui consacre une faible part de son PIB pour les chômeurs et dont le taux de remplacement est très faible, a un taux de chômage en augmentation alors que l Allemagne qui dépense 4 fois plus pour ses chômeurs et a un taux de remplacement élevé, voit son taux de chômage baisser et être inférieur à celui du Royaume-Uni. La prise en charge des chômeurs en France La prise en charge des chômeurs en Allemagne La prise en charge des chômeurs au Royaume-Uni

26 Les politiques incitatives ont un faible impact sur la pauvreté. Le RSA activité a permis à certains de ceux qui en ont bénéficié de sortir de la pauvreté mais, dans le même temps, le taux de pauvreté a augmenté en France et dans les pays développés depuis le milieu des années Comment expliquer cet échec? D une part, il repose sur une erreur de diagnostic. Les minima sociaux n encouragent pas la pauvreté et l assistanat. On peut observer que, plus les prestations sociales sont importantes, et plus le taux de pauvreté est faible. C est au Danemark et en France que le taux de pauvreté est le plus faible (13,4% de la population) alors que ces deux pays consacrent 30% de leur PIB aux dépenses sociales. C est aux Etats-Unis, où le taux de pauvreté est le plus élevé (24,4% de la population), que l on consacre le moins aux dépenses sociales (20% du PIB). D autre part, les minima sociaux sont toujours inférieurs au seuil de pauvreté et au salaire minimum. Ainsi, les minima sociaux en France équivalent à 40% du revenu médian et sont donc inférieur de 10 points au seuil de pauvreté pour un célibataire. Ils le sont de 42 points aux Etats- Unis de 30 points en GB. Seuls, le Danemark, le Japon et l Irlande ont des minima sociaux supérieurs au seuil de pauvreté. En d autres termes, ces revenus d assistance autorisent la survie mais demeurent largement insuffisants pour accéder aux normes sociales moyennes de consommation. Prétendre que l on peut bien vivre avec ces revenus d assistance est donc un mensonge. Revenus minimum et seuil de pauvreté à 50% du revenu médian en 2010 (En % du revenu médian)

27 Enfin, dans le cas des familles monoparentales, le coût d une reprise du travail est trop élevé. La garde des enfants en bas âge, les transports vont entrainer des dépenses supérieures aux gains proposés par le travail et le RSA activité ce qui peut expliquer le refus de certains emplois. 2. Les politiques incitatives présupposent que les chômeurs et les pauvres sont des paresseux et que le marché du travail est trop rigide. L incitation au retour à l emploi et la flexibilisation du marché du travail ont pourtant des effets pervers. Elles stigmatisent les chômeurs et les pauvres qui, pourtant, préfèrent toujours l emploi à leur situation. En effet, l emploi offre un statut, une reconnaissance de l appartenance à la société, à l inactivité même si cet emploi offre des revenus inférieurs aux revenus d assistance. Ainsi, un nombre non négligeable de chômeurs éligibles à l assurance chômage ne demandent pas leur allocation. En France comme dans les pays anglo-saxons, si on tient compte des périodes très courtes de chômage, la moitié des personnes éligibles renoncent à demander une allocation. La lourdeur des dossiers à remplir, les délais d instruction peuvent expliquer ce nombre très élevé. De même, près de la moitié des personnes en France qui pourraient prétendre au RSA n en font pas la demande soit par manque d information soit parce qu ils ont honte de dépendre de l assistance. Enfin, 68% des personnes qui auraient droit au RSA activité ne le demande pas. Prétendre que les pauvres et les chômeurs sont en quête permanente de l aide sociale est donc un mensonge. Les personnes pauvres prennent en général le premier emploi qu elles trouvent, car elles n ont pas financièrement le choix. Une allocation leur permet de prendre un emploi mieux adapté à leur qualification, ce qui est à la fois positif en termes de bien-être et en termes d efficacité économique. Elles favorisent le développement des emplois précaires et des petits boulots mal payés. En effet, les employeurs peuvent proposer des emplois à temps partiel peu rémunérés en sachant qu un complément de revenu sera versé par l aide sociale. Ainsi, l'allemagne compte aujourd'hui 4,8 millions de personnes en mini-jobs et personnes travaillant pour 1 euro de l'heure. Or, ces emplois précaires sont à l origine du phénomène des travailleurs pauvres. En France, 42,2% des femmes qui font partie des travailleurs pauvres sont salariées toute l année à temps partiel et 23,6% des hommes travailleurs pauvres alternent emplois précaires et chômage. L emploi ne protège plus de la pauvreté. De plus, toutes ces politiques qui visent à occuper provisoirement des chômeurs ou à les inciter à se retirer de l activité favorisent le halo du chômage, c est-à-dire une zone où les chômeurs naviguent entre emplois court, chômage et inactivité. Enfin, elles ne traitent pas les problèmes à la racine. Elles interviennent en aval des phénomènes de pauvreté et d exclusion sociale, ne sont donc que curatives ou palliatives. Elles devraient s accompagner de politiques de prévention, permettant d intervenir en amont, afin d interrompre le lien qui existe entre précarité et grande pauvreté. Combattre la mauvaise qualité des formations ou des emplois proposés améliorerait l employabilité des personnes et la stabilité de leurs revenus. 3. Ainsi, à partir des années 1980, on a considéré que les chômeurs et les pauvres tiraient avantage de la protection sociale sans rendre à la société ce qu ils recevaient. On a donc mis en place des politiques incitatives et contraignantes pour les réintégrer dans l emploi. Ces politiques incitatives, qui reposaient sur un mauvais diagnostic, n ont pas eu les effets positifs escomptés tout en renforçant l exclusion des pauvres et des chômeurs. La réduction des inégalités, la flexibilité interne (chômage partiel, flexibilité du salaire) et une augmentation de la politique de formation semblent avoir des effets plus positifs comme le montre l exemple des pays nordiques même si ce modèle social-démocrate de protection sociale est actuellement remis en cause.

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