Rapport de fin de séjour à Novossibirsk (Russie)

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1 Du 2 juillet au 10 août 2012 Rapport de fin de séjour à Novossibirsk (Russie) Université de Novossibirsk et stage ouvrier. CHIRAC Théophile 10/08/2012

2 a) Vie pratique - Logement L université НГУ de Novossibirsk est située dans le quartier d'akademgorodok («La Cité académique»), regroupant des habitations, des cafés, un centre commercial, des bâtiments culturels et éducatifs, le tout entouré de forêts et à proximité d un lac immense appelé Mer d Ob. Nous logions dans une résidence étudiante pour étrangers à côté des bâtiments de cours. Les chambres sont individuelles, et les salles de bains et réfrigérateurs sont parfois partagés à deux. Chaque couloir a 2 cuisines et une laverie. Tout est propre et récent, mais quelques problèmes de plomberie sont à noter, et comme tous les ans, les canalisations ont été vérifiées, en conséquence nous n avions pas eu d eau chaude pendant 2 semaines. Le bâtiment ferme tous les jours de 1h à 6h et est sous surveillance 24h/24. Le loyer s élève à 240 pour 6 semaines. Le ménage dans les couloirs et salles communes est fait régulièrement, et les chambres sont lavées avant l emménagement. Le jour de notre arrivée, des jeunes sont venus nous chercher à l aéroport pour nous mener à la résidence. Ce trajet nous a été facturé. - Argent Il existe à Akademgorodok des banques convertissant les euros en roubles à des taux corrects, cette opportunité est plus intéressante que de les changer à l aéroport. A ma connaissance, on ne peut pas se procurer de roubles en France. La plupart des achats se font exclusivement en liquide, mais les distributeurs de billets sont très nombreux et à proximité de tous les commerces. Il faut donc s assurer de pouvoir retirer de l argent à l étranger avec sa carte bancaire. La vie est en général moins chère qu en France, mais certains magasins ou certains restaurants peuvent parfois afficher des prix assez élevés. - Santé L assurance maladie couverte par une carte Premier assure le rapatriement en France en cas de besoin. - Télécommunications

3 A proximité de l université, et à certains endroits dans la résidence, on a accès au réseau wifi de l université gratuitement. Il est également possible d avoir internet dans sa chambre moyennant quelques roubles. En ce qui concerne la téléphonie, des cartes SIM sont en vente à des prix très intéressants et offrent des tarifs attractifs (par exemple, /SMS ou minute d appel dans l oblast de Novossibirsk). Cette solution est la plus rentable pour les communications en Russie ; pour les communications vers l Europe, ce peut être intéressant ou non selon ce qu offre déjà votre opérateur téléphonique français. - Vie universitaire Les relations avec l administration sont très bonnes (communication en anglais possible), ainsi que celles avec les professeurs. Nous avions 2 fois 1h et demi de cours de russe le matin, séparées par une pause d une demi-heure durant laquelle nous étions invités à discuter avec d autres étudiants russophones autour d une tasse de thé. Ces échanges, couplés à la bonne pédagogie de notre professeure ont grandement contribué à une bonne assimilation de la langue russe. Des classes de niveau sont faites accueillant 3 à 6 personnes, ce qui facilite beaucoup les échanges oraux. Je fus pour ma part avec 2 autres élèves de l Ecole Centrale, ma professeure était francophone, ce qui clarifia les questions de vocabulaire. Nous avions des devoirs et ne travaillions pas les week-ends. Certains après-midi, des activités étaient prévues (visites de musées, ballet à l Opéra-théâtre, sortie à cheval, ). Les relations étudiants-professeur et étudiants-étudiants étaient donc entretenues par ces sorties, et par les pauses thé. - Stage Le but premier de notre séjour en Russie était d effectuer un stage ouvrier d une durée d un mois. Le partenariat mis en place entre l Ecole Centrale de Lyon et l université НГУ de Novossibirsk nous a permis de suivre 2 semaines de stage linguistique suivies d un mois de stage ouvrier dans une usine de chaussures. L université a trouvé le stage ouvrier pour nous et nous a facilité les démarches administratives. Nous avons été accompagné jusqu à l usine, située à Berdsk (20min en transport). Les journées de travail à l usine durent 12h, et sont coupées par 2 pauses de 10min, une pause déjeuner de 40min et une dernière pause de 30min. Les ouvriers russes suivent le cycle suivant : 2 jours de travail, 1 journée de repos, 1 nuit de travail, 2 jours de repos, 2 jours de travail, 2 jours de repos. Mais certains peuvent travailler jusqu à 6 jours par semaine! Dans notre cas, nous étions limités par notre convention aux 35h, nous avons donc travaillé que 3 jours par semaine (de 8h à 20h). Nos relations avec la direction étaient plutôt bonnes, nous avons pu choisir nos jours de travail. Les ouvriers étaient sympathiques et curieux, nous avons pu discuter avec eux. En revanche, nous n avions aucune rémunération pour notre travail. - Vie quotidienne L été à en Sibérie est très chaud, mais la forêt et la plage permettent de se rafraîchir. Les magasins ferment un peu plus tard qu en France, certains supermarchés sont ouverts 24h/24. Pour se rendre au cœur de Novossibirsk, le moyen le plus commode est certainement la «marshrutka» (sorte de navette), dont l arrêt est proche de l université et dont les prix sont toujours inférieurs à 1. Il est également possible de prendre le bus (moins cher, mais moins

4 rapide), ou un taxi. Les marshrutkas fonctionnent de 6h à 22h. A Novossibirsk, il y a des tramways, des bus et un métro (le jeton de métro coûte 0,40, il fonctionne de 6h à minuit). En tant que 3 ème plus grande ville de Russie, on y trouve de nombreux divertissements : un opérathéâtre (le plus grand théâtre de Russie), un zoo, des musées, un parc, Akademgorodok abrite un centre culturel, un parc botanique, des installations sportives, un musée géologique, La nourriture typique Russe est bonne. Néanmoins, elle est souvent grasse, et la qualité de la viande n est pas toujours excellente. Les étudiants russes sont très ouverts, et nous nous sommes fait de bons amis. Parmi les jeunes d Akademgorodok, il n est pas rare de trouver des anglophones, voire francophones. Mais dans de nombreux commerces, aux guichets, ou à l usine, seul le russe est compris. b) Bilan et suggestions Globalement, ce séjour a été très positif, j ai beaucoup progressé en russe, me suis fait de bons amis, et ai découvert de belles facettes de cet immense pays. Si la barrière de la langue peut poser problème au début, on se fait relativement vite au mode de vie, les cours de l université étant très efficaces, et les gens étant globalement accueillant. L université nous met dès notre arrivée en contact avec un étudiant anglophone de notre âge disponible pour nous aider, ce qui facilite les premiers pas. Notamment le repérage des lieux, et l achat de la carte SIM. Par la suite, il est toujours possible de s adresser à lui, ou directement à la personne en charge de nous à l administration, qui est toujours prête à faciliter notre insertion. Par ailleurs, la résidence accueille un certain nombre de jeunes étudiants au mois de juillet (elle se vide un peu en août), nous en avons profité pour faire connaissance avec un chinois qui était là depuis 1 an, et qui a pu nous montrer quelques lieux importants. D autre part, dans notre groupe, il y avait un centralien ayant étudié le russe au lycée, et qui fut un support confortable, au moins en début de séjour. Avant de partir, j avais recueilli de brèves informations sur le séjour auprès d un centralien l ayant fait l année précédente. Il m a renvoyé sur son rapport EXPLO RA qui contenait tout ce qu il fallait savoir. Comme j ai tendance à penser que la découverte fait aussi partie de l aventure, je n ai pas cherché plus d information, ni plus de contact, et cela m a amplement suffi. Si tout s est passé pour le mieux, c est d abord parce que les deux universités (НГУ et l Ecole Centrale de Lyon) ont établi un partenariat bien construit, et que les rapports humains furent très bons. A l intention des personnes qui voudraient vivre la même expérience, quelques déboires administratifs sont à prévoir. Passons sur les formalités administratives dont il est difficile de se passer, et qui sont relativement nombreuses pour un séjour de cette envergure. Je voudrais surtout mettre en garde sur le virement international que nous avons du faire pour régler les frais à l université НГУ : tel que nous nous y sommes pris, l argent est passé par une banque intermédiaire entre la banque française et la banque russe, qui a pris une commission pour le caractère international de la requête. S il était prévisible que la banque française le fasse (nous avions d ailleurs payé une somme prenant en compte cette commission), la commission de la banque intermédiaire était imprévisible. Il en résulte qu à notre arrivée, l université НГУ nous a fait savoir qu elle n avait pas reçu la totalité de la somme, et qu il fallait faire un second virement

5 pour compenser cette perte. Nous avons par la suite appris qu il était possible d éviter cette banque intermédiaire, et donc de prévoir la totalité des frais. Enfin, comme les 35h de stage hebdomadaires étaient regroupées sur 3 jours, nous avons eu suffisamment de temps libre pour visiter et profiter du cadre de vie. Nous avons notamment visité la ville de Tomsk, et passé quelques jours dans les montagnes de l Altaï. Ces excursions méritent d être faite, mais demandent un peu d organisation, nous avons été aidés par des amis rencontrés à Akademgorodok. En somme, je garde un excellent souvenir de cette expérience que je suis prêt à renouveler. Je compte continuer mon apprentissage de la langue russe, que j aime de plus en plus pour sa complexité et sa sonorité. De toutes les appréhensions que j avais pour la vie en Russie, beaucoup ont disparu, et j ouvre un regard neuf sur ce pays. Je ne regrette pas mon choix de stage ouvrier. Bien que le travail en lui-même fut fatiguant et très répétitif, le fait de l avoir fait dans un pays aussi exotique fut très enrichissant d un point de vue humain ; les conditions de travail différentes de celles en vigueur en France ouvrent un esprit critique plus large et une idée nouvelle de la valeur du travail.