INTRODUCTION GENERALE
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- Vincent St-Amand
- il y a 8 ans
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1 INTRODUCTION GENERALE Le concept d'évaluation de l'entreprise part de l'idée qu'il est possible d'optimiser la performance de l'entreprise dans une approche de management. Cette performance de l'entreprise se traduit par une meilleure compétitivité (par la qualité, l'innovation...), mais donne aussi lieu à une répartition de cette performance. Cette répartition a son importance, car optimiser l'entreprise c'est aussi améliorer la cohésion sociale (dont la gouvernance d'entreprise) qui constitue finalement un capital immatériel (de plus en plus important pour le marketing des services du fait de la proximité entre le client et le producteur de service). Dans le cadre de la finance, l'adoption d'une hypothèse d'efficience des marchés préconisera une évaluation de l'entreprise par la notion de risque économique à des fins d'évaluation de la rentabilité sur le long terme. Jusqu au début du XXème siècle, pour un grand nombre d esprit, un bilan représentait un ensemble de données beaucoup plus important qu un compte de résultat. Il existe plusieurs façons d'estimer le prix de vente d une entreprise, dont la méthode patrimoniale. Aussi, basée sur le bilan, la valeur patrimoniale a longtemps constitué le paramètre essentiel de l évaluation des entreprises. Pour mieux comprendre cette approche, nous allons dans un premier temps, définir certains concepts clés de l approche, dans un second temps, présenter les éléments du patrimoine de l entreprise et la démarche de l évaluation du patrimoine de l entreprise. Dans un troisième temps, nous allons proposer un cas pratique de l évaluation de l entreprise par la méthode patrimoniale, enfin, nous donnerons les limites de cette approche. 1
2 I-Définitions 1- Le patrimoine de l entreprise Le patrimoine d une entreprise est l ensemble des biens qu elle a sous son contrôle (biens dont l entreprise est propriétaire ou dont elle a l usage) et des dettes contractées en vue de réaliser son exploitation. 2- L approche patrimoniale L approche consiste à corriger la situation nette de la société, à évaluer des plus ou moins-values latentes sur l actif, le passif et les engagements hors bilan. Cette méthode, indirecte, ne semble pas pertinente en situation de continuité d exploitation spécialement lorsque la valeur est très associée au plan d affaire ou, plus concrètement, aux perspectives futures de développement. L importance dans le bilan d actifs incorporels comme des marques ou des brevets rendent plus difficiles encore l usage d une telle démarche patrimoniale. La méthode de valorisation des actions par l actif net réévalué (ANR) est principalement employée pour des sociétés qui sont tenues de justifier d un certain niveau de fonds propres la valeur (établissements financiers, sociétés immobilières, holdings ) ou lorsqu elles sont en difficultés. La facilité avec laquelle la valeur des actifs peut être reconstituée joue également en faveur de cette approche patrimoniale. La procédure consiste à calculer la situation nette (actif réel moins passif exigible) et à la corriger ensuite, afin de tenir compte des écarts fréquents entre valeurs aux livres et valeurs marchandes. L actif net ainsi corrigé peut, enfin, faire l objet d une majoration par suite d avantage économique disponible tels les brevets, les marques créées, les atouts concurrentiels, le fonds commercial ou encore la localisation des unités 2
3 de production. Procéder de la sorte, c'est-à-dire tenter d ajouter aux actifs corporels de l immatériel, soit une survaleur (goodwill), revient, en définitive, à intégrer au sein de la valeur comptable les perspectives de revenus futurs. II- Les éléments du patrimoine 1- les biens Les biens comprennent l ensemble des emplois économiques sous contrôle de l entreprise. -les immobilisations : comprennent les biens dont l entreprise est propriétaire et qui sont destinées à être utilisées de façon durable comme outils de production à l activité de l entreprise. On distingue les immobilisations incorporelles (droit au bail, les brevets, les licences, ), les immobilisations corporelles (terrain, bâtiments, mobiliers et matériels de bureau, ), les immobilisations financières (les titre de participation, dépôt et cautionnement versés, prêts aux personnel, ) -Les stocks et encours : c est l ensemble des biens(ou des services) qui interviennent dans le cycle d exploitation de l entreprise, soit pour être vendus en l état (entreprise commerciale), soit pour être transformes (entreprise industrielle), soit pour être consommés au premier usage. On distingue les stocks de matières premières, de marchandises, d emballages, -Les créances: ce sont des sommes dues par des tiers a l entreprise (clients et autres débiteurs). -disponibilités ou liquidités : c est l ensemble des moyens de règlement immédiat, c est-à -dire les espèces et les valeurs assimilables à des espèces (comptes caisse, banques, établissements financiers, ) 3
4 2- Les dettes Ce sont des ressources ayant permis d acquérir les biens. On distingue : -les emprunts et autres dettes financières : ce sont des ressources contractées au près des tiers afin de couvrir les besoins de financement durables de l entreprise ; -les dettes d exploitation : ce sont des sommes dues aux fournisseurs et autres créanciers ; -découverts et crédits bancaires : ce sont des sommes dues aux banquiers. Le patrimoine peut être déterminé de la façon suivante : Patrimoine = Biens-Dettes III- Démarche de l évaluation du patrimoine d une entreprise Elle consiste à faire le point sur la valeur actuelle de l'ensemble des biens que possède l entreprise. Il n'est jamais facile d'estimer le prix d une entreprise, chaque société ayant ses spécificités et ses caractéristiques propres. Parmi les différentes approches possibles, la méthode patrimoniale, dite «méthode de l'actif net corrigé» donne une photographie de l'entreprise à un instant précis. Cette approche s'appuie donc sur le bilan comptable de la société. 1-Réévaluation de l actif Pour ce faire, il faut évaluer chaque élément en fonction de sa valeur actuelle. La valeur comptable, qui correspond à la valeur d'origine ou d'entrée dans l'actif social, donne une image imparfaite du patrimoine réel de l'entreprise. Pour obtenir la valeur actuelle, il convient d'effectuer un certain nombre d'ajustements, corrections et retraitements en revalorisant les actifs (immobiliers, matériels, stocks, etc.) et en déduisant les non-valeurs (frais d'établissement, etc.).» 4
5 Prenons l'exemple du matériel nécessaire à l'exploitation, qui fait l'objet d'amortissements comptables pour couvrir son usure. Une fois son inventaire effectué, il est évalué à sa valeur vénale. Celle-ci peut être supérieure à la valeur comptable, notamment dans les entreprises qui retiennent l'amortissement dégressif, ou à la valeur du marché d'occasion si ce marché existe. Concernant le matériel acquis par crédit-bail, bien que n'appartenant pas à l'entreprise, il est évalué comme s'il était détenu en pleine propriété. Sa valeur vénale ou comptable s obtient alors en calculant les amortissements qui auraient été pratiqués. En contrepartie, on inscrit en dette les échéances restant à payer. Vous êtes propriétaire de vos locaux? Les immeubles professionnels sont évalués en appliquant la méthode par comparaison liée aux conditions de marché; on peut également retenir la méthode du coût de reconstruction en appliquant un coefficient de vétusté ou bien, pour les acquisitions récentes, procéder à une simple réactualisation de la valeur de construction ou d'acquisition. Autre poste à réévaluer: les stocks et encours. Ils sont estimés au prix de revient, les valeurs comptables sont donc normalement retenues sans correctifs. Les créances, quant à elles, doivent être correctement provisionnées en fonction des risques d'impayés liés à des litiges ou à des défaillances économiques des clients. Enfin, la valeur des placements de trésorerie (livrets, Sicav, etc.) doit être estimée au moment de l'évaluation. L'estimation des éléments incorporels (clientèle, droit au bail, marques, nom commercial ou d'enseigne, licences, etc.) est plus délicate. Elle peut soit tenir compte de la valeur du droit au bail ou du pas-de-porte si l'emplacement tient une place prépondérante, soit être estimée selon des méthodes forfaitaires en retenant un pourcentage du chiffre d'affaires ou de un à trois ans de bénéfices. 2-Réévaluation du passif Après avoir réévalué l actif, il convient de s intéresser au passif de l'entreprise, c'est-à-dire à ses dettes et engagements. Il faut également intégrer les passifs absents du bilan: échéances à venir de crédit-bail, engagements sociaux (comme les indemnités de départ en retraite des salariés ou des dirigeants), avantages sociaux spécifiques (en matière de 5
6 prévoyance par exemple), engagements découlant des garanties commerciales offertes par l'entreprise et impôts différés ou latents comme le report de déficit. Il faut également supprimer les non-valeurs, c'est-à-dire les postes comptables qui n'ont aucune valeur économique, comme les frais d'établissement liés à la création de l'entreprise. Cette méthode d'évaluation simple est adaptée aux petites structures possédant un parc matériel significatif et affichant des niveaux de résultat stables. Elle permet de trouver rapidement un terrain d'entente avec l'acquéreur car elle se fonde sur des éléments objectifs. C'est, en quelque sorte, une valeur plancher de l'entreprise. IV- Cas pratique 1- Présentation de l entreprise Sawadogo L entreprise Sawadogo est une holding familiale qui détient 3 actifs : - Un fonds de commerce constitué d un brevet non exploité d un produit industriel - Un immeuble à Ouahigouya - Une participation financière de 10% dans une société industrielle Kambou, côté en Bourse. Bilan au 31/12/2006 Actif Net Immobilisation Incorporelle Terrains et Construction Immobilisation Financière Créances clients Stocks Disponibilités (en cash) Total : Passif Capital Social :
7 Réserves : Dettes moyen terme : Total : Calcul de l actif net comptable Une première étape dans notre évaluation est le calcul de l ANC (Actif net Comptable) : ANC = Actif total dettes autres passifs exigibles = capital + réserves + résultat reporté Dans notre exemple : ANC = = = Il s agit d une approche statique s appuyant sur un bilan historique, à un instant T et n a donc pas de lien réel avec des valeurs de marché. 3-Calcul de l actif net réévalué (ANR) Nous allons corriger les valeurs historiques pour les chiffrer à leur valeur réelle 3.1 Evaluation des immobilisations incorporelles Plusieurs méthodes d évaluation peuvent être utilisées. Dans notre exemple, les immobilisations incorporelles sont constituées uniquement d un brevet non exploité. Nous utiliserons la méthode d évaluation des brevets par les coûts de recherche. Le brevet est évalué par rapport au cumul des frais de recherche qui ont été nécessaires à son élaboration. En effet, dans la mesure où le brevet n est pas encore exploité, nous ne pouvons analyser le brevet par rapport aux bénéfices apportés. 7
8 Dans notre exemple, les coûts de recherche sont estimés à Soit une correction de ( ) par rapport à la valeur comptable au 31/12/ Correction des immobilisations corporelles Dans notre exemple, nous avons l estimation du notaire de l immeuble à Ouahigouya qui est de Soit une correction de ( ). 3.3 Correction des immobilisations financières De manière générale, les titres de participation côtés sont évalués par référence à leur cours de Bourse. Les autres peuvent l être par référence à des sociétés cotées du même secteur. Dans notre exemple, le cours à la date d évaluation est de 110FCFA par actions. Notre Holding en détient , soit 110 millions FCFA. La correction est donc de ( ). 3.4 Calcul de l ANR ANR = ANC + Plus-values latentes Moins values latentes Cette définition ne prend pas en compte la fiscalité latente sur les plus et moins values de cession. Elle suppose que la société n envisage pas de céder des actifs générateurs de plus values. Nous sommes ici dans une logique de continuité de l exploitation. ANR = =
9 La valorisation de l entreprise Sawadogo selon l approche patrimoniale est donc de V - Les limites de l approche patrimoniale En fait, l évaluation par la méthode patrimoniale revient à estimer une entreprise de façon ponctuelle et statique. Un bilan est le cliché d un instant, qui ne reflète pas le mouvement futur de l entité photographiée. Seuls y sont pris en compte les acquis du passé alors que l entreprise est un organisme vivant à considérer principalement sous l angle de son avenir. Les principales limites de l approche patrimoniale se résument en trois thèmes principaux qui seront examinés : 1- Une approche tournée vers le passé plutôt que vers l avenir Par définition, l approche patrimoniale s applique à un bilan arrêté à une date donnée. Les informations de base qu elle utilise concernent donc une situation passée et, dans le meilleur des cas, la situation présente si le délai d établissement du bilan est particulièrement réduit.dès lors, l approche serait par nature inapte à traduire des perspectives d avenir. 2 Une approche trop marquée par la nature juridique du patrimoine Le bilan constitue la traduction comptable d une réalité juridique : le patrimoine. De cette proposition, il est tentant de déduire que l approche reste enfermée dans une vision étroitement juridique du patrimoine et s avère incapable de traduire la réalité économique et financière de l entreprise. 3- L existence de l écart d acquisition révèle des insuffisances en matière d évaluation, dans la plupart des cas. 9
10 L existence de la notion d écart d acquisition montre, entre autres les limites de l évaluation par la méthode patrimoniale. En effet, l écart d acquisition qui apparait dans les comptes consolidés, est un montant inscrit à l actif des bilans consolidés pour représenter la différence entre les fonds propres des filiales acquises et le prix d achat qui a été consenti par la maison mère. Or, le fait que cet écart soit,le plus généralement très supérieur à la différence entre la valeur patrimoniale réévaluée et celle des fonds propres comptables montrent que presque par définition, le prix d acquisition d une société ne se situe pas au niveau de sa valeur patrimoniale. Même diminués des traitements économiques évoqués cidessus, les écarts d acquisition sont souvent très importantes ; ce dernier phénomène nous montre aussi que la valeur d une firme se situe le pus souvent à un chiffre bien supérieur à celui atteint par la valeur nette. La pratique boursière actuelle illustre d ailleurs le fait que sur les marchés, la valeur patrimoniale ne sert pratiquement plus de référence pour les sociétés non financières
11 CONCLUSION En somme l approche patrimoniale est une approche parmi tant d autres utilisée par les managers dans l évaluation de leurs entreprises. Elle leur permet d avoir une idée sur la valeur réelle de l entreprise étant donné qu elle porte sur le bilan comptable. Cette méthode donne des informations mais ne saurait suffire. C est la raison pour laquelle d autres approches telles que celle des flux actualises et celle du goodwill viennent en appui. 11
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