Mutualisation des Acteurs de l ESS du Sud- Gironde



Documents pareils
Plan Local de Développement de l Économie Sociale et Solidaire

10 ENGAGEMENTS, 30 PROPOSITIONS DE LA MAJORITÉ DÉPARTEMENTALE «Avec vous, une Saône et Loire innovante et attractive»

DEMANDE DE SOUTIEN - RAVIV. Fonds de Soutien à l Initiative et à la Recherche

Rendez-vous de l ESS régionale. Chambre Régionale de l Économie Sociale Poitou-Charentes rue Carnot POITIERS

Appel à projets Soutien à la dynamique des Pôles territoriaux de coopération économique (PTCE)

DE LA STRATEGIE LEADER. Appel d offres Novembre 2014

Un projet d'entreprise sociale et solidaire?

3 ème année. Cet appel à proposition s inscrit dans la continuité du travail engagé en année 1 et 2.

Règlement du prix OCTOBRE 2014

L intergénérationnel, un enjeu pour tous

L économie sociale et solidaire

CAHIER DES CHARGES DE L APPEL A PROJETS REGIONAL «INNOVATION» SESSION PLENIERE DES 19 ET 20 JUIN 2014

1 er Pôle d Economie Sociale et Solidaire de Midi-Pyrénées «Il faut donner à chacun la possibilité de devenir entrepreneur» M.

Projet de pôle de développement de l Économie Sociale et Solidaire

COMPTES-RENDUS DES ATELIERS THÉMATIQUES AGENDA 21 COMMUNAUTÉ DE COMMUNES PAYS AUBENAS VALS JUIN PHASE DE DIAGNOSTIC

Sociale et solidaire, l association qui contribue au développement social et de l emploi pour améliorer les conditions de vie des habitants.

Economie Sociale et Solidaire, une invitation à vivre autrement!

Le Conseil Général accompagne le déploiement de la société de l information en Gironde

Mutualisation des compétences

La loi sur l économie sociale et solidaire. Les principales dispositions et quelques angles de vue

RENCONTRES REGIONALES POUR L AVENIR DU BOIS EN BRETAGNE. Thématique : Projets d entreprise et accès aux financements

Compte rendu de la journée technique du mardi 23 septembre organisée par ODIT France à la Maison du Tourisme Paris

vendredi 17 et samedi 18 octobre 2014 niort / salle de l acclameur Rendez-vous national innover et entreprendre créer son emploi

C.R.I.T.E.R. Centre de Ressources et d Ingénierie du Tourisme en Espace Rural

Entreprendre autrement: Introduction à l économie sociale et solidaire et à l Entrepreneuriat social

Guide Leader + 16 pages 12/07/05 11:20 Page 1. En Pays Portes de Gascogne l Europe est partenaire de vos projets LEADER +

DELIBERATION DU CONSEIL REGIONAL

LEADER... LE PROJET DU PAYS DE SAINT-MALO : UN OBJECTIF FORT : LEADER ACCOMPAGNE : LES 4 THÉMATIQUES : POUR VOUS ACCOMPAGNER

L écosystème de l ESS en Languedoc-Roussillon

Introduction : reconnaître et développer

Programme de formation des bénévoles et salariés de l ESS en Corse 2015

Un Plan Signalétique en Entre-deux-Mers : retour d expérience.

Rapport d évaluation du master

Une loi de reconnaissance de l'economie Sociale et Solidaire

L emploi des jeunes dans les entreprises de l économie sociale et solidaire

Trouver un emploi. dans l économie sociale et solidaire. Grenoble et agglomération - Rhône-Alpes. 3é édition

Accompagnement et financements solidaires : quels organismes?

Accompagnement amont court en parallèle de l étude du dossier. Proposer une solution d assurance adaptée aux besoins du chef d entreprise financé

Comité stratégique de la démarche Alsace 2030 : des ambitions fortes, une vision partagée

SOMMAIRE. 2/ Phase de travaux et de lancement

Cahier des charges pour la création du site internet Pays Sologne Val Sud

Descriptif du projet

Avant de commencer, merci de renseigner les données suivantes :

Plan d actions 2011/2014

L Académie des Dalons

1. STRUCTURATION FEDERALE BI POLAIRE

Sécurisation de l hébergement et de la maintenance du plateau collaboratif d échange (PCE) du plan Loire III

La Caisse des Dépôts acteur du développement économique et de l économie sociale et solidaire

CENTRE DE GESTION DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE. Le partage de solutions

«Il faut donner à chacun la possibilité de devenir entrepreneur» Muhammad YUNUS

Bilan de la concertation

Les dossiers de l enseignement scolaire. l Éducation nationale et la formation professionnelle en France

Centre national de la danse Mesures en faveur de la formation, de l insertion, des conditions de vie et de la diversité des jeunes créateurs

1. Consolider l emploi dans les entreprises d insertion

Recruter et intégrer des seniors

Plan d action du Volet Economie Sociale et Solidaire du Plan Local de Développement Economique de la Communauté d Agglomération du Douaisis

BILAN D ACTIVITÉS 201 ORIENTATIONS 2013 DU CNAR CULTURE BILAN D ACTIVITÉS 2012 PROJET D ORIENTATIONS 2013

La qualité de l emploi dans l économie sociale et solidaire: analyse et enjeux. une enquête en Alsace et en Lorraine

FORMATION PROFESSIONNELLE GUIDE PRATIQUE DE LA RÉFORME

PASS CULTURE SPORT REGLEMENT D INTERVENTION

DISPOSITIFS Accompagnement

Vous croyez à votre initiative. Participez et gagnez!

MISSION D ACCOMPAGNEMENT DE L AGENCE DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DU LOIR-ET-CHER POUR LE LANCEMENT DU PROJET DE DEPLOIEMENT D UNE PLACE DE MARCHE

Au profit des apprentis du bâtiment et des travaux publics

Aide au recrutement, à l accueil et à l intégration des nouveaux entrants Professionnalisation et fidélisation d un salarié Tutorat

Les leviers régionaux de soutien de la structuration de l offre en produits alimentaires de proximité

CANDIDATURE PROGRAMME LOCAL DE FORMATION INTERFILIERES

Groupe d Action Local (G.A.L) «Pays SUD : une terre d accueil, des montagnes de Services»

Règlement intérieur de la Cité

Accompagnement renforcé du public PLIE Cadre de référence de Plaine Commune, Le PLIE

CAHIER DES CHARGES DU PLAN FEDERAL DE FORMATION

Ce guide se veut évolutif et dynamique. Actualisé mensuellement, il recueillera les appels à projets qui Il est votre outil et notre lien.

Livret d accueil. Présentation de l économie sociale et solidaire à destination de ses acteurs. S associer coopérer mutualiser

ÉTUDE SUR L EMPLOI DANS LES SCÈNES ADHÉRENTES DE LA FSJ Données portant sur l année civile 2004

LES SERVICES A LA PERSONNE EN ARTOIS COMM.

LE CONGÉ SOLIDAIRE DEUX SEMAINES POUR AGIR AU SERVICE DE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE

Consolider le développement du Jardin

Sommaire. Recruter et intégrer des seniors

COMMANDE REF ADMIN-CS-540-CDD

PROJET SENIOR COMPETENCE. Présentation synthétique 1. L OBJECTIF DU PROJET LE PARTENARIAT LOCAL ET TRANSNATIONAL...3

Ministère de la Culture et de la Communication

L organisation interne et la gestion des ressources humaines. Un outil d aide à la structuration

L auto-éco-construction accompagnée pour l accession à la propriété des ménages modestes. Réunion d information le 16 novembre 2012

Dossier de presse «Fais-nous rêver-fondation GDF SUEZ»,

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

Centre d excellence Numérique en territoire rural

Appel à projets 5,2. Se déplacer Se nourrir Se loger Le reste

POUR DIFFUSION AUX AGENTS. CONSEILLER EN HYGIENE ET PROPRETE (h/f) B- TECHNICIEN TERRITORIAL C- AGENT DE MAITRISE C- ADJOINT TECHNIQUE BOBIGNY

Séminaire éducation Focus Rythmes scolaires Compte-rendu 11 mars 2014

Le guide pour comprendre

FICHE TECHNIQUE : METTRE EN PLACE UNE GPEC

DOSSIER DE PRESSE Forum de l emploi solidaire -

Les grands centres ressources nationaux du spectacle vivant

L Economie Sociale et Solidaire

La politique marseillaise en faveur des Seniors

POUR UNE NOUVELLE POLITIQUE DE SOUTIEN A L INSERTION PAR L ACTIVITE L ECONOMIQUE. Rapport Cadre n CR du 06 Mai 2009

DOSSIER DE PRESSE. Vendredi 24 juillet Le Grand Narbonne présente les 6 premiers mois d activités d IN ESS

I. Marché du travail et emploi salarié privé. Evolution du nombre de demandeurs d emploi (cat ABC) à fin octobre Oct Oct.

Rapport d évaluation de la licence professionnelle

Transcription:

Mutualisation des Acteurs de l ESS du Sud- Gironde Restitution de la phase d ingénierie : étude de terrain et proposition d action Corentin Moriceau CoopérAction

INTRODUCTION 3 PARTIE 1 : ETUDE DE TERRAIN 1. LES ENTRETIENS INDIVIDUELS 3 2. LES REUNIONS PUBLIQUES 5 3. LES PRINCIPAUX BESOINS IDENTIFIES 6 CONCLUSION 8 PARTIE 2 : PROPOSITION D UNE ASSOCIATION «CLUB ESS» 1. L OBJET DE L ASSOCIATION 9 2. LES MISSIONS DE L ASSOCIATION 9 3. INTERETS POUR LES ACTEURS ESS 11 4. INTERETS POUR LE TERRITOIRE 12 5. MONTAGE ASSOCIATIF ET GOUVERNANCE 12 6. LES BESOINS 13 7. LE CALENDRIER 14 8. EVOLUTION POTENTIELLE EN PTCE 14 3 9 CONCLUSION 18 ANNEXES 1. SYNTHESE DES ECHANGES LORS DES 3 REUNIONS PUBLIQUES 19 2. RESTITUTION DES 13 ENTRETIENS INDIVIDUELS 24 19 2

Introduction Le collectif porteur du projet «Mutualisation des acteurs de l ESS du Sud Gironde», composé de 6 structures de l ESS (Adichats, Bouger c est permis, Centre de formation Beauséjour, Co- Actions, Val + et Trajectoire) a répondu à l appel à projets du Conseil Régional d Aquitaine sur la Mutualisation des Acteurs de l Economie Sociale et Solidaire dans l objectif de favoriser les démarches de coopération et de mutualisation entre les structures ESS sur le territoire Sud Gironde. Lauréat de l appel à projet, ce collectif a lancé à l automne 2012 la phase ingénierie du projet qui avait plusieurs objectifs : Etudier les principaux besoins des structures ESS sur le territoire Identifier en quoi les initiatives de coopération et de mutualisation peuvent répondre à ces besoins Repérer les initiatives de coopération et de mutualisation existantes sur le territoire Formuler une proposition pour favoriser le développement de ces initiatives sur le territoire, et pouvant être expérimentée à la suite de cette première phase. La démarche adoptée par le collectif dans cette phase d ingénierie a été celle de la participation : les informations et retours d expériences ont été collectées directement auprès des structures en entretiens individuels et lors de réunions publiques, et la proposition d action a été construite sur la base d idées formulées par les différentes structures au cours de l étude. Cette démarche participative a été adoptée dans l idée que ce qui est fait pour les structures ESS doit être également fait par les structures ESS, pour coller davantage aux réalités de terrain mais aussi pour assurer une réelle mobilisation de ces structures, et donc un meilleur développement et une meilleure pérennité du projet. Ce document présente les résultats de cette première phase d ingénierie. Partie 1 : Etude de terrain 1. Les entretiens individuels Afin de cerner les véritables besoins des structures ESS sur le territoire Sud Gironde, nous avons souhaité nous entretenir directement avec elles pour nous informer davantage sur leurs activités et sur leurs principaux besoins pour pérenniser ou développer leurs projets. Au vu du temps à notre disposition pour réaliser cette étude, nous avons sélectionné 13 structures qui présentent pour nous un rôle significatif dans le paysage ESS du territoire, qui nous paraissent représentatives de la diversité des structures et qui sont susceptibles de 3

s impliquer activement dans les démarches de coopération/mutualisation qui seront éventuellement mises en place à la suite de cette première phase. Nous avons réalisé un entretien avec chacune de ces structures ; ils sont en annexes de ce document. Ils précisent la situation et les activités de chaque structure ainsi que ses principaux besoins pour se pérenniser/développer. Voici ici une présentation succincte de ces 13 structures : Adiu Association créée en 2004, basée à Noaillan, 1 salarié à 25h et 7-8 bénévoles, dont l objectif est de créer du lien entre les structures du Sud Gironde et de leur offrir une meilleure visibilité au travers du site internet d Adiu, d une web- radio, d une web- TV, d un forum de discussion, de vidéos, d aide à la création de sites internet, et d autres outils liés aux Nouvelles Technologies de l Information et de la Communication. Ardilla Ecole de musique associative créée en 1987, située à Saint- Macaire, 200 k de budget annuel, 4 salariés et 19 professeurs (5 ETP), 50 bénévoles actifs, 400 adhérents, 2500 spectateurs/an. Cinéma Cadillac Association créée en 1999 qui a permis de rouvrir le cinéma de Cadillac qui date des années 50. 210 k réalisés chaque année grâce aux 30000 entrées, 2 salariés à temps plein et un ETP bénévole. Activité en essor mais mise en péril, comme d autres cinémas alentour, par le projet de Multiplexe de Langon, rejeté par la commission départementale et prochainement étudié en commission nationale suite au recours de Grand Ecran. Passerelle Association d une quinzaine d années basée à Montségur qui propose des activités pour adultes (alphabétisation, sorties en famille, cours de langue) et pour enfants (théâtre, mosaïque, etc.). Avec un budget annuel de 120 k et 2 employés administratifs + les intervenants (1,6 ETP), elle touche 75% des enfants scolarisés sur le Montségurais et réuni 150 à 300 adhérents par an. INSUP Association d insertion par l emploi et la formation créée en 1988 à Langon. Budget annuel d environ 400k, 12 salariés pour 5 ETP. 800 personnes formées ou accompagnées chaque année. Réseau d entreprises du Réolais Club d entreprises sans statut juridique ni budget propre, qui réunit une quarantaine d entreprises du réolais. Rencontres bimensuelles des adhérents et newsletter mensuelle. CVLV Centre social associatif (Pôle social rural) créé en 1981 sur la communauté de communes de Saint- Macaire. Budget annuel de 540 k, 15 bénévoles très impliqués, 20 salariés 4

permanents + emplois temporaires pour 11 ETP au total, 500 bénéficiaires par an (territoire des coteaux macariens). Activités : réception des familles, construction de leurs vacances, problématiques éducatives, alphabétisation, échange local mis en place depuis Septembre 2012 avec 30 adhérents (prêts de machines à laver, de livre, covoiturage, etc.), éducation populaire, festivals, ludothèque. ESAT agricole de la haute Lande Etablissement et service d aide par le travail créé à Captieux en 1984. Accueil de 85 travailleurs handicapés par an sur une ferme qui réalise des activités agricoles et des prestations d entretiens d espaces verts. Budget annuel global de 3 M pour 85 travailleurs handicapés rémunérés et 52 ETP en personnel d encadrement. La belle verte Association d écologie pratique en phase de démarrage à Préchac. EcoLieu expérimental avec verger, rucher, jardin biologique, serre, panneaux solaires, phytoépuration, aire de compostage, toilettes sèches. Une famille y habite et propose des stages de jardinage, permaculture, compostage, phyto- épuration, construction d éolienne, apiculture. Budget de 9000 sur 2012, pas de salariés, 200 visites et 1 conférence de 100 personnes en 2012. Les nuits atypiques de Langon Organisation du festival (sur 3 jours) à Langon depuis 22 ans, association créée en 1995. Budget annuel de 300 k, entre 4000 et 6000 spectateurs par an, 3 salariés dont 2 emplois aidés pour 1,5 à 2 ETP. 30 responsables bénévoles à l année et 120 bénévoles pendant les 3 jours de festival. Mission locale des 2 rives Créée à Cadillac en 1982, la mission locale s occupe de l insertion sociale et professionnelle des jeunes entre 16 et 25 ans. 13 salariés pour 11 à 12 ETP, 1100 à 1200 jeunes accompagnés chaque année dont 550 en premier accueil. Office du tourisme de Villandraut Association de la communauté de communes de Villandraut, salarié 5 mois à temps complet et le reste de l année à temps partiel. 15 personnes au conseil d administration + 8 élus de la communauté de commune, 90 adhérents, 2000 à 4000 visiteurs par an. SCOP Studio l Alternative SCOP créée en 2009, activité existant depuis 13 ans à Montségur. Conseil en communication, communication papier, site internet, communication globale. 250 k de budget annuel, 5 salariés pour 4 ETP. La SCOP a malheureusement été placée en liquidation judiciaire fin Décembre 2012. 2. Les réunions publiques Afin d élargir notre étude à l ensemble des structures ESS du territoire intéressées, de créer du lien entre elles et de dialoguer sur les différents besoins de ces structures, nous avons également organisé 3 réunions publiques : 5

Le 28 Novembre 2012 à Gironde- sur- Dropt Le 10 Décembre 2012 à Cérons Le 17 Janvier 2013 à Bazas Ces 3 réunions nous ont permis de réunir au total une quarantaine d acteurs ESS et de collectivités, d identifier leurs principaux besoins et d échanger sur les démarches de coopération et de mutualisation qui seraient pour eux les plus intéressantes. Voici quelques exemples d acteurs présents à ces réunions : Le pays HE2M, Ardilla, Centre de formation Beauséjour, Cinémas de la Réole, Les Ateliers artistiques de la Réole, Terre en partage, Mission locale Sud- Gironde, Co- Actions, Mairie de Targon, Adichats, Ecole de musique de Targon, l office de tourisme de Villandraut, Passerelle, Mouvement Vie Libre, et d autres. La synthèse générale de ces 3 réunions figure en annexe de ce document. 3. Les principaux besoins identifiés Voici les besoins majoritairement exprimés par les structures au cours des entretiens individuels et des réunions publiques. Les emplois Plusieurs structures, notamment dans le domaine social et culturel, se voient de plus en plus sollicitées et ne savent pas comment répondre à la demande croissante de leurs services car elles n ont pas les moyens d augmenter le nombre de salariés. Certaines structures souhaitent également renforcer la qualité de leur accueil ou de leur gestion mais n ont pas les moyens d embaucher. Initiatives existantes sur le territoire : 6

Mutualisation de postes entre plusieurs structures notamment sur l accueil, la comptabilité, le secrétariat et la communication. Des difficultés sont parfois exprimées au niveau des différences de compétences recherchées par les structures qui souhaitent mutualiser un poste, ou au niveau du management du salarié par plusieurs structures. Utilisation des dispositifs d aide à l emploi comme les contrats aidés, les contrats d avenir ou les emplois d avenir. La difficulté majeure est le maintien de ces emplois dans le temps, car ces contrats ne durent que de 6 à 36 mois. Les locaux Plusieurs structures ESS du territoire sont hébergées par les communes où elles sont implantées, ce qui leur permet de bénéficier d un local fixe à moindre frais. Malheureusement ces locaux sont parfois vétustes et mal adaptés aux besoins des structures (accueil de public et de personnes à mobilité réduite, salles de musique non insonorisées, état général dégradé). Cela freine leur développement car elles doivent limiter la réception de public voire parfois certaines activités suite à des problèmes de voisinage. Plusieurs structures ont également besoin d une salle de réunion dont elles ne disposent pas aujourd hui. Les structures ayant des problèmes de locaux n ont souvent pas le budget nécessaire pour accéder à des locaux adaptés. Initiatives existantes sur le territoire : Mutualisation de locaux entre structures travaillant dans les mêmes secteurs d activités et/ou géographiques. Des difficultés sont parfois rencontrées au niveau de la possible concurrence entre structures, des besoins d aménagements qui peuvent être différents, et de la difficulté de la gestion collective. Mise à disposition de salles polyvalentes par les communes qui sont utilisées par diverses structures. La mobilité C est un problème mentionné par de nombreuses structures : le territoire Sud- Gironde est vaste et l offre de transports en commun est très limitée sur le territoire : des gares uniquement dans les plus grandes villes avec des horaires de train pas toujours adaptées ; pas de navettes depuis les plus petites villes vers les gares, ni entre les villes. Pour aller travailler, la plupart des gens sont obligés de prendre leur voiture quotidiennement ce qui pose différents problèmes : Un coût élevé qui ne cesse d augmenter (essence, achat et entretien d une voiture par personne active) Beaucoup de temps perdu sur la route Un accès au travail rendu plus difficile (besoin d avoir le permis de conduire, d être en moyen d acheter et d entretenir un véhicule, et de pouvoir conduire) notamment pour les personnes précaires, les personnes à mobilité réduite, les personnes ayant des problèmes d alcoolisme Une attractivité du territoire diminuée pour des particuliers ou des structures professionnelles souhaitant s y installer. Une interaction difficile entre les structures déjà présentes sur le territoire 7

Des personnes en recherche d emploi qui doivent rechercher localement et des entreprises qui doivent privilégier un recrutement local sans toujours trouver les compétences nécessaires De nombreuses actions sociales bénévoles nécessitant l usage de la voiture qui risquent de diminuer car de plus en plus chères pour les bénévoles Initiatives existantes sur le territoire : Covoiturage mis en place dans plusieurs villes ou villages, mais encore peu fréquent et surtout utilisé par les plus jeunes. Réflexion de la mairie de Targon pour la mise en place de navettes Financement du transport à la demande par le CG33 en Nord Gironde et dans le Créonnais qui pourrait être expérimenté en Sud Gironde? Les compétences, le réseau, la communication Ce sont 3 éléments qui sont précieux aux structures car ils leur permettent de développer ou de consolider leurs projets, d avoir une meilleure visibilité et de gagner en autofinancement en vendant davantage de prestations. Au vu des baisses de financements, beaucoup de structures cherchent aujourd hui à augmenter leur part d autofinancement pour sécuriser leurs activités. Or leurs visibilité, réseau et actions de commercialisation ne sont pas toujours suffisamment développés. Il a été évoqué qu une mutualisation à ce niveau entre les structures de l ESS pourrait être efficace. Initiatives existantes sur le territoire : Relais de communication des actions des structures ESS effectué par quelques structures comme par exemple le cinéma de La Réole ou l ADIU. La fête de l ESS de 2004 avait apporté une bonne visibilité aux structures ESS participantes. Le matériel Aujourd hui plusieurs structures mutualisent du matériel sur le territoire, comme par exemple le CVLV et l IDDAC qui mettent à disposition leur matériel son et lumière aux associations Ardilla, les Sous- fifres, le Théâtre de Saint- Macaire, et d autres encore. Le CVLV et Les nuits atypiques mutualisent également leur matériel de spectacle. Le CVLV et d autres structures mutualisent également leurs véhicules occasionnellement. Conclusion Nous l avons vu, des démarches de coopération et de mutualisation se réalisent aujourd hui déjà sur le territoire : partage d emplois, de locaux ou de matériel entre quelques structures, ou encore communication mutualisée. 8

En effet, la mutualisation et la coopération est une des solutions utilisées par de nombreuses structures de l ESS en France pour se pérenniser et se développer malgré la baisse des financements publiques. Nous le verrons plus bas, des initiatives sur le plateau de Millevaches (Creuse), dans les Ardennes, le Nord- Pas- de- Calais, l Isère, ou encore dans les villes de Saint- Etienne et de Nantes ont fait et continuent de faire leurs preuves au quotidien. Il a cependant été mis en évidence au cours des entretiens et des réunions publiques : qu il existe des démarches de mutualisation simples qui ne sont pas mises en place faute de temps et de connaissance entre les structures. qu il existe des besoins de mutualisation plus complexes auxquels il ne sera possible de répondre qu en créant du lien entre les différentes structures et en leur apportant les ressources nécessaires (temps et compétences) dont elles ne disposent pas en interne. Ces besoins sont par exemple : animation d un réseau des acteurs ESS pour créer du lien, création d une coopérative d achat sur le territoire, groupement de négociation auprès des banques, structuration d une filière, développement de nouvelles offres à plusieurs structures, etc. Au terme de notre étude, nous pensons : Qu il est important de favoriser ces démarches de coopération et de mutualisation qui apportent déjà aujourd hui des réponses à certaines structures de notre territoire et qui demain pourraient devenir un véritable atout pour notre territoire. Que la manière la plus efficiente, en terme de résultat/effort, d impulser ces démarches, est la création d une association qui remplira les missions que nous décrivons ci- dessous. Partie 2 : Proposition d une association «Club ESS» 1. L objet de l association Suite aux conclusions de notre étude auprès des structures ESS de notre territoire, nous proposons la création d une association, dont le rayon d action s étendrait au territoire Sud- Gironde (arrondissement préfectoral qui va porter le SCOT SUD- GIRONDE), et dont l objet serait d impulser et de faciliter les démarches de coopération et de mutualisation entre les structures ESS de ce territoire. Cette association pourra porter le nom de «Club ESS» ou bien un autre nom qui sera choisi par le collectif porteur. 2. Les missions de l association Pour mener à bien cette impulsion et cette facilitation des démarches de coopération et de mutualisation entre les structures ESS du Sud Gironde, nous proposons de donner 4 missions à l association : 9

Animation du réseau des acteurs ESS du Sud Gironde. Comme le montre l expérience du Pays HE2M qui anime une démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences Territoriale (GPEC- T), la création de liens entre les structures est une première étape essentielle pour stimuler les initiatives de coopération et de mutualisation. Les structures ont besoin de se connaître, de cheminer ensemble au travers de réunions ou d ateliers pour apprendre à se faire confiance, pour avoir envie de travailler ensemble, pour identifier les opportunités de coopération. Créer ces liens passe notamment par l organisation de rencontres régulières entre les structures, qui peuvent être des événements comme une journée de l ESS, ou encore des ateliers thématiques qui intéresseront soit l ensemble des acteurs ESS du territoire soit des secteurs de métiers plus ciblés. Afin de mobiliser les acteurs de manière pérenne, il est souhaitable que ces rencontres intéressent concrètement et directement les participants (communication, réseau, retours d expériences, échanges de compétences et/ou de services, etc.) et proposent des moments informels où les liens pourront se tisser et les coopérations s amorcer. Au delà de ces rencontres, d autres initiatives pourront émerger comme la rédaction où la mise en ligne d un répertoire des acteurs de l ESS sur le territoire avec un descriptif des activités de chacun, pour favoriser davantage l interconnaissance. Développement des démarches de mutualisation en Sud Gironde. En dehors de sa mission d animation, terreau fertile de coopération, l association aura pour mission de développer plus directement les démarches de mutualisation sur le territoire. Pour ce faire, elle travaillera tout d abord à identifier les opportunités de mutualisation sur le territoire, en partant du travail déjà réalisé au cours de notre étude et en s appuyant sur les connaissances d autres structures du territoire telles que le pays HE2M qui a déjà mené des démarches dans ce sens. Pour les opportunités de mutualisation les plus simples, elle pourra ensuite simplement mettre en lien les acteurs concernés, initier avec eux la réflexion et leur donner les informations et contacts nécessaires pour mettre en place cette mutualisation. Pour les opportunités de mutualisation plus complexes (coopérative d achats, groupement de négociation auprès des banques, structuration d une filière, développement de nouvelles offres à plusieurs structures, etc.) l association pourra identifier les plus stratégiques et s impliquer alors plus fortement dans leur concrétisation : ingénierie de projet, dossiers de financement, mobilisation de partenaires, montage juridique, etc. Représentation et promotion des acteurs ESS du Sud Gironde. L association pourra jouer un rôle de représentation et de promotion de l ESS sur le territoire, par exemple en diffusant une Newsletter de l ESS, en communiquant sur les initiatives des acteurs ESS du territoire, en relayant des commandes de structures qui ne connaitraient pas suffisamment bien les différents acteurs du territoire pour savoir à qui s adresser directement, en organisant une journée annuelle de l ESS, ou encore en favorisant le dialogue entre les collectivités et les acteurs ESS pour une meilleure coopération. Formation. L association pourra enfin proposer des sessions de formations en s appuyant sur les compétences de ses salarié.e.s mais aussi sur celles de ses membres : gestion de structure, réponse aux marchés publics, constitution de dossiers de financement, comptabilité, communication, etc. Cela permettrait de formaliser un 10

échange de compétences et participerait à la création de liens entre les membres de l association. La formation à la gestion de structure était par exemple un axe prioritaire pour la CRESS Aquitaine en 2009, et c est aussi un besoin qui a été formulé lors de nos réunions publiques. Ces 4 missions seront portées par les personnes salariées de l association, qui pourront travailler en partenariat avec les acteurs intéressés du territoire. C est en s appuyant sur leurs compétences et en s adaptant aux réalités du territoire et à la mobilisation des différentes structures que les salariés définiront les modalités précises de réalisation de ces missions. Ils adopteront une démarche de coopération avec les différents acteurs ESS du territoire, qui disposent par ailleurs de compétences et de connaissances précieuses pour le projet. Ils veilleront enfin à travailler au service des intérêts concrets des acteurs ESS pour garantir une plus grande mobilisation. 3. Intérêts pour les acteurs ESS L association Club ESS permettra aux acteurs de l ESS du territoire de profiter des rencontres et échanges organisés par l association pour mieux se connaître et identifier d éventuelles opportunités de coopération et de mutualisation. Ces acteurs pourront également s appuyer sur l association pour mettre en place des démarches plus complexes pour lesquelles eux- mêmes n ont pas les ressources en interne pour le faire. Ils pourront enfin jouir d une meilleure visibilité et communiquer davantage sur leurs actions et sur leurs offres au travers des actions de communication de l association. Nous rappelons que l objectif des démarches de coopération et de mutualisation sont de : réaliser des économies sur des postes, des locaux ou des frais de déplacement bénéficier de ressources plus importantes (compétences, matériel, temps) développer ainsi des projets ou des offres de manière plus aisée garantir la pérennité des structures qui souffrent avec la raréfaction des financements Pour que ces objectifs soient effectivement atteints, et que les acteurs ESS du territoire trouvent une réelle plus- value à cette association, il est nécessaire que : les acteurs ESS fassent largement partie de la gouvernance de l association avec un véritable pouvoir de décision sur ses orientations stratégiques ainsi que sur ses méthodes de travail au quotidien. le ou les salarié.e.s de l association soient sélectionnés ou co- sélectionnés par les acteurs ESS adhérents ou leurs représentants le ou les salarié.e.s de l association restent toujours proches et à l écoute de la réalité des acteurs ESS et du territoire et qu ils se mobilisent pour avoir une action cohérente et concrète, dont les impacts seront facilement appréciables. 11

4. Intérêts pour le territoire L ESS est composée d associations, de coopératives, de mutuelles et de fondations. C est une économie durable, non délocalisable et conséquente, comme le montrent les chiffres nationaux : 12% du PIB, 10% de l emploi, 9,1% des entreprises 2 246 000 salariés 5 fois plus d emplois que dans le secteur automobile et 2 fois plus que dans le secteur agricole 600 000 emplois à renouveler d ici 2020 2 français sur 3 adhérents à une association 80% des agriculteurs sont des coopérateurs 90% des services à la personne sont gérés par des entreprises de l ESS C est aussi une économie importante en Aquitaine : 10% des établissements 10% de l emploi 2,2 Milliards d euros de rémunérations brutes versées Majoritairement (93%) des activités de services Cette économie dynamise le territoire et attire d autres structures qui peuvent profiter des services de l ESS, lier des partenariats, bénéficier de ressources humaines spécifiquement formées pour leurs besoins par les centres de formation associatifs du territoire. A terme, ce sont peut- être des pépinières, des tiers- lieux, des transports qui seront impulsés par l ESS et qui attireront ces structures. Outre l aspect économique, les offres sociales, culturelles, éducatives et sportives proposées par l ESS sont importantes et nécessaires pour le territoire Sud Gironde. Si aujourd hui l ESS présente une croissance supérieure de plus d un point en terme de création d emplois par rapport à l économie classique, elle souffre d une raréfaction des financements qui nuit à son développement, voire met en danger certaines de ses structures. Comme nous le précisons plus haut, les démarches de coopération et de mutualisation constituent une des pratiques efficaces des structures ESS face à la baisse des financements publiques. 5. Montage associatif et gouvernance La structure que nous imaginons a besoin d un fonctionnement démocratique qui permettra aux structures adhérentes d avoir un véritable pouvoir de décision, notamment sur les orientations stratégiques de l association, l utilisation de son budget et le choix de l équipe de direction. 12

Elle a également besoin d un statut simple pour diriger rapidement ses forces sur le terrain et non sur la rédaction d un statut complexe ; elle a enfin besoin d un statut qui lui permette de bénéficier de financements et de profiter éventuellement d aides telles que les contrats aidés CUI- CAE. Pour ces différentes raisons, le statut d Association Loi 1901 nous paraît être le plus pertinent pour cette structure. L association pourra compter parmi ses membres : les structures ESS du territoire, les structures non ESS qui souhaiteraient rentrer dans la dynamique, les collectivités, les salarié.e.s, les bénévoles actifs. Une démarche prévue pour ce printemps 2013 et réunissant les différentes structures souhaitant se mobiliser sur le projet permettra de définir la création de la personne morale. Un appel à réunion technique constitutive de la structure doit être initié dans le prolongement immédiat de la restitution du 28 mars 2013. 6. Les besoins Pour porter les missions de l association, il est nécessaire d avoir au minimum et dès le départ : 2 postes salarié.e.s qualifié.e.s en temps partiels pour 1,3 ETP qui permettront de couvrir l ensemble des compétences requises : RH, financement associatif, animation, développement. L association devra également couvrir les frais de déplacements ainsi que les outils de travail (ordinateur, imprimante, etc.). Un budget de communication pour réaliser un logo, une charte graphique et un site internet. Besoins 2 Postes salarié.e.s qualifié.e.s temps partiel (pour 1,3 ETP) Frais déplacement Outils de travail Communication Coût annuel 1 ère année 48 k 5k 3k 5k Total 61k Remarque : La diversité des compétences nécessaires au bon accomplissement des missions de l association nécessite d embaucher deux personnes qui présenteront des compétences complémentaires. Il a été évoqué la possibilité de recruter une de ces deux personnes en contrat aidé pour alléger les besoins, cependant cette alternative ne semble pas satisfaisante sur deux points : Les 2 postes demandent des compétences techniques et des qualités relationnelles importantes, en plus d exiger une bonne connaissance et une bonne entente avec les acteurs locaux pour garantir leur pleine mobilisation. Le dispositif du contrat aidé 13

peut rendre plus compliqué l accès à un profil si précis, ce qui compromettrait le bon fonctionnement de l association. Le dispositif du contrat aidé présente le problème de pérennité : il paraît préférable de solutionner dès le départ le problème du financement des 2 postes et de travailler à les pérenniser au fur et à mesure, plutôt que de prendre le risque de perdre un emploi après 18 mois et, par la même occasion, les projets et la mobilisation qui vont avec. Lorsque cela arrive, il est ensuite très difficile de relancer des projets car les acteurs perdent confiance et ne souhaitent plus s engager. 7. Le calendrier Printemps 2013 : création de l association Eté 2013 : dossiers et recrutement Automne 2013 : début effectif de l activité de la structure 8. Evolution potentielle en PTCE Nota : le contenu suivant est en partie tiré des productions du Think Tank «Le Labo de l ESS» Forme la plus structurée et novatrice des coopérations et mutualisations économiques dans les territoires, un pôle territorial de coopération économique (PTCE) se définit comme un groupement d acteurs sur un territoire réseaux de l économie sociale et solidaire associés à des petites et moyennes entreprises, collectivités locales, centres de recherche et organismes de formation qui met en œuvre une stratégie commune et continue, de coopération et de mutualisation, au service de projets économiques innovants de développement local durable. Il s agit donc bien : d un Pôle, groupement d acteurs : petites et moyennes entreprises, organisations de l économie sociale et solidaire, institutions... permettant des échanges et une synergie de compétences pour structurer une filière d activité et/ou des innovations socio- économiques. Territorial, espace géographique de coopération entre les différentes parties prenantes du pôle, qui induit un ancrage local des activités, compétences et ressources générées. Cela implique également que les finalités et impacts des activités du pôle sont principalement réalisés, par et pour les acteurs et les populations d un territoire. De Coopération, engagement volontaire et réciproque entre parties prenantes qui, au- delà d un simple lien contractuel et d une convergence d intérêts, favorise des comportements de coopération, de mutualisation et d entraide. Economique, création, consolidation et/ou développement d emplois et d activités, production et distribution de biens et de services, acquisition de savoir- faire et gestion de compétences professionnelles, etc. Les PTCE poursuivent de multiples objectifs qui peuvent ou non se cumuler : la structuration territoriale d une filière ou d un secteur une meilleure visibilité institutionnelle de l ESS ouvrant à des projets et partenariats 14

locaux avec les entreprises, collectivités et centres de recherche. la reprise d entreprises ou la relocalisation d activités sur un territoire des stratégies mutualisées et équitables de distribution et de commercialisation un investissement significatif dans l innovation sociale une mutualisation significative de ressources, de compétences ou de financements la création et le développement de groupe intégré d entreprises ESS la recherche d une taille critique pour répondre à la demande croissante de biens et de services solidaires et durables Points communs et spécificités Dans la continuité des Systèmes Productifs Locaux (SPL), pôles de compétitivité et grappes d entreprises, les PTCE s appuient aussi sur le regroupement, la coopération économique entre parties prenantes et sur l élaboration de stratégies et de partenariats autour de projets de développement. Pour autant, les PTCE présentent plusieurs spécificités : L intégration d un écosystème sur un territoire avec une finalité de développement socio- économique durable La valorisation d une diversité de ressources locales Un ancrage territorial des activités économiques Un investissement dans l innovation sociale Une diversité sectorielle au- delà des seules productions et filières industrielles L implication de citoyens, d acteurs et d institutions de toutes tailles La mobilisation de financements locaux Toutes les formes de coopérations territoriales ne relèvent pas des PTCE, notamment si la dimension d échanges économiques n'est pas prioritaire. Les pôles territoriaux de coopération économique sont divers de par leurs origines, les objectifs multiples qu ils poursuivent, leurs secteurs d activités ou leurs fonctions. On peut les aborder par : L impulsion : entrepreneuriale, citoyenne ou par les collectivités territoriales. La dynamique économique : PTCE filières, sectoriels ou multi- activités. L inscription dans un lieu commun : les lieux mutualisés facilitent la mise en commun d emplois et de moyens logistiques ; ils constituent un tremplin pour une mutualisation de projets économiques. Voici 2 exemples de PTCE proches de notre proposition : De fil en Réseaux Association Loi 1901 créée fin 2005 et aujourd hui reconnue PTCE 2,4 ETP (3 salariés) au sein de l association 12 acteurs (5 entreprises et 7 associations) réunis sur un périmètre de 30 km autour du Lac de Vassivière, PNR Millevaches, Limousin Objectif : Mettre en œuvre collectivement des alternatives sociales, culturelles, éducatives, économiques et écologiques sur notre territoire de vie et de travail dans une perspective de transformation sociale Actions : 15

o Valoriser et mettre en lien les actions de ses membres, accueillir les nouveaux habitants sur le territoire (dossiers de subventions, accompagnement de porteurs de projets, formations, rencontres mensuelles, hébergement temporaire de nouveaux arrivants porteurs de projets) o Porter des projets que les structures membres ne pourraient pas prendre en charge seules (Accueil en ferme- test pour tester son projet agricole, collecte d épargne locale pour développer des projets nécessitant de l investissement, partenariat avec le PNR Millevaches en faveur de l ESS pour créer des appels à projets et des outils de sensibilisation) o Apporter une aide technique à ses membres dans le montage et la réalisation de leurs projets (choix stratégiques, montage financier, etc.) o Accompagner les initiatives collectives (groupes de travail sur le tourisme solidaire et sur les activités informatiques) Gouvernance : décisions collectives prises par le CA dans lequel siègent chacune des structures membres Partenaires : o Conseil régional de la région Limousin principal financeur des 3 postes de l association via le dispositif «emploi associatif régional» o Conseil général de la Creuse qui abonde ce dispositif o PNR Millevaches qui co- anime avec l association la politique en faveur de l ESS Perspectives de développement : amplifier le travail engagé et l élargir à la question de la transition énergétique, notamment au niveau de la mobilité. Témoignage de Frédéric Thomas, animateur De Fil En Réseaux : «DFER est reconnu PTCE depuis juin 2012. Le PTCE est une simple reconnaissance et non pas une réalité juridique. Il ne donne aujourd hui pas accès à des financements particuliers, c est plutôt un engagement des structures volontaires qui peut- être, à terme, permettra de bénéficier de financements ou d autres aides. Pourquoi avoir choisi d être reconnues PTCE? Pour 3 raisons : DFER compte 3 emplois dont 2 sont financés en très grande partie par la région Limousin et le département de la Creuse au titre de l accueil de nouveaux habitants. En effet au début de l association, l accueil de nouveaux habitants était notre activité principale. Au fil du temps nous avons développé nos actions en faveur de l ESS, et nous avons souhaité donner une visibilité à ces actions qui restaient pour nos partenaires dans l ombre de nos actions d accueil. Etre reconnus PTCE a généré une meilleure visibilité locale et nationale de nos actions en faveur de l ESS. D autre part, l état s intéresse de plus en plus aux PTCE, ce qui permet à moyen terme d envisager de nouveaux financements pour notre PTCE. Enfin, le réseau des PTCE a lancé un plan d action pour 2013 dont plusieurs études qui intéressent nos structures membres. Etre PTCE nous permet de participer à ces études et d échanger sur nos pratiques et nos connaissances avec d autres structures du territoire national. Nous avons donc décidé de tester l aventure, tout en sachant que si nous ne nous reconnaissons pas dans l évolution des PTCE, nous avons toujours le choix d en sortir. De plus, la démarche de candidature aux PTCE est relativement simple et ne nous a pas demandé un investissement trop conséquent.» 16

Entreprendre en Coopérant La démarche «Entreprendre en coopérant» (DEC) est née en 2006 en Vallée de Seine d une volonté politique locale d explorer de nouvelles formes de coopérations économiques potentiellement créatrices d emplois de proximité. S articule avec les autres grandes orientations du territoire : Agenda 21, SCOT, développement économique. Missions : créer des emplois, favoriser l émergence de filières ESS, développer l économie de proximité, favoriser les coopérations économiques. Pas d existence juridique propre, DEC est pilotée par le Pôle Accompagnement de la Communauté de communes Caux vallée de Seine Membres : La communauté de communes et les communes des territoires Caux vallée de Seine, l agence de développement économique Caux Seine Développement, les réseaux d appui au développement de l ESS locaux, les entreprises ESS du territoire et notamment les structures d Insertion par l activité économique, des TPE et PME du territoire, des citoyens engagés. Le territoire apporte un soutien financier et logistique, chaque structure est libre de s engager ou non sur les différentes initiatives portées Secteurs d activités : o Services de proximité (mobilité et garde de la petite enfance) o Valorisation des ressources locales (Maraîchage bio, bois énergie, lin textiles, ressourcerie) Résultats o Création en 2008 de l entreprise d insertion Naturaulin sous forme de SCIC (vêtements en lin / environnement / espaces verts) o Création d une filière de revalorisation des textiles usagés (plateforme de collecte et R&D sur la revalorisation des textiles collectés) o Etude d opportunité en cours sur la création d une plateforme locale d approvisionnement en bois énergie qui pourrait démarrer en 2014. Témoignage de Damien Restoux : Initiative lancée en 2006 par une Communauté de communes (50 communes pour 70000 habitants) en milieu rural. L idée était de mettre les structures d insertion en lien avec des entreprises classiques, des élus et l agence de développement économique. L animation de la démarche a été assurée par la collectivité grâce à la mise à disposition d un salarié qualifié à temps plein. Un budget d environ 100k a permis de faire réaliser par un cabinet extérieur une étude pour identifier les niches économiques du territoire : maraichage bio, lin textile, mobilité, bois énergie. La 1 ère filière priorisée a été le lin textile. Une SCIC de 15 salariés a ainsi été créée qui confectionne des vêtements et propose de l entretien d espaces verts. La 2 ème filière a été le textile. Une structure a été créée pour mettre en lien les différents acteurs de la valorisation du textile usagé, ainsi que l université et l agence de développement. La 3 ème filière priorisée est le bois énergie. Un collectif local travaille actuellement sur l émergence de cette filière. Aujourd hui, 1 salarié qualifié à temps partiel suit le développement de ces différents projets. Sa mission est avant tout d impulser les initiatives, de créer du lien et des opportunités : une fois lancés, les acteurs du territoire se débrouillent tous seuls. 15 emplois 17

ont déjà été créés, et la structuration des filières textile et bois énergie devraient bientôt porter leurs fruits également. Le PTCE est un concept récent qui vise à favoriser la reconnaissance des initiatives de coopération et de mutualisation, mais qui aujourd hui n a pas d intérêt économique direct pour les structures reconnues PTCE. Etre PTCE, c est plutôt participer à la construction du concept de PTCE C est aussi bénéficier de la reconnaissance d être un acteur de l ESS, bien qu il n y ait aucune labellisation. Pour «Entreprendre en coopérant», être reconnu PTCE nous a cependant permis de redynamiser le collectif d acteurs locaux de l ESS, 5 ans après le début de la démarche. Et les démarches pour être reconnu PTCE ont été très simples. Autres exemples de PTCE : Pôle Sud Archer a relancé un atelier de production d une gamme de chaussures éthiques à Romans en valorisant les matières premières et savoir- faire locaux et créant de nouveaux emplois dans une filière industrielle historique du territoire. Eoliennes en Pays de Vilaine développe le premier parc éolien citoyen à Béganne en mobilisant l épargne locale de 700 particuliers (soit 1,8 millions d Euros). Culture et Coopération est un regroupement d une vingtaine de structures des arts et de la culture qui coopèrent depuis 2005 pour animer la vie culturelle à Saint- Etienne: animation du principal équipement dédié aux musiques actuelles, reprise du cinéma Le France en SCIC... L Eco- Domaine de Bouquetot en zone rurale est conçu tel un écosystème, avec des activités qui se complètent les unes les autres. Les 5 thématiques en synergie sont : Agriculture biologique ; Energies renouvelables ; Eco- construction ; Santé naturelle ; Tourisme vert. Initiatives et Cité regroupe 16 entreprises solidaires structurant la filière de développement local durable en Nord- Pas de Calais. Proposition d une gamme complète de services en direction des entreprises et collectivités par la création d une fonction commerciale, d une qualification des ressources humaines et d une mutualisation de ressources. Si elle le souhaite, l association «Club ESS» pourra candidater aux PTCE pour bénéficier des retours d expérience, du réseau, de la visibilité et des éventuels avantages financiers dont pourraient bénéficier ces pôles à moyen terme. Sachant que cela n a aucune implication juridique ni financière, cette candidature pour être faite à tout moment sans aucun changement de fonctionnement pour l association. Conclusion Au cours de cette phase d ingénierie, nous avons analysé les besoins des structures ESS du territoire, les initiatives de coopération et de mutualisation existantes, le potentiel de développement de ces initiatives sur le territoire, ainsi que les expériences concluantes réalisées sur d autres territoires ruraux. 18

Les résultats de notre études nous montrent qu ils est important d agir pour développer davantage ces initiatives, et que la manière la plus efficace de le faire avec les moyens à notre disposition est de créer une association qui disposera d au moins un salarié à plein temps pour animer le réseau des acteurs ESS, développer les initiatives de coopération et de mutualisation, représenter l ESS et organiser des formations pour les structures. Nous espérons que notre projet pourra entrer rapidement dans sa phase d expérimentation afin de servir les intérêts de nos structures ESS. Annexes 1. Synthèse des échanges lors des 3 réunions publiques Mutualisation de locaux Besoin exprimé par les associations sportives du HE2M Ardilla (St Macaire) a des locaux mis à disposition mais pas insonorisés et vétustes : problèmes avec les voisins. Besoins très spécifiques donc difficiles à mutualiser, et pas de budget. Le centre de formation Beauséjour crée une antenne sur Langon et pourrait envisager de mutualiser des locaux avec l INSUP, qui recherchent 230m2 pour un budget de 1000 à 1400 /mois (la mutualisation de locaux entre les 2 structures s est faite suite à cette étude). Le Cinéma de la Réole a besoin d un bureau pour 2/3 personnes + espace de réunions de 30m2 + salle d'archivage (à voir avec l évolution du projet Multiplexe). Ateliers artistiques de La Réole : besoin d un atelier de formation en arts plastiques, de 40 à 120 m2. Terre en partage : besoin de mutualiser un lieu sur la Réole/ Auros / Aillas. Aménagement d une serre en lieu de réunions mutualisé? Co- Actions : besoin d un lieu de stockage et d une salle de réunion. Targon : salle multi activités pratiquement utilisée à temps complet (réunions, résidence artistes, associations, sports, théâtre). Targon finance la salle. A prêter la salle à une autre CdC. Ecole de musique à part, (regroupée en fédération) donc pas de conflit d usage. Le groupement d employeurs des écoles de musique permet de remédier à la précarité. Permet de mutualiser les professeurs et de fixer une grille de salaires pour les professeurs. Les groupements d employeurs permettent aux petites structures de bénéficier de ressources qu elles ne pourraient pas avoir autrement. Association de soutien aux alcooliques : n a pas de lieu fixe. Une personne ressource principale, des subventions de 5 communes de 2500 /an au total. Représentations, piquenique, besoin d une salle toutes les semaines à Langon. Adichats pourrait demander une prestation à cette association et mettre à disposition une salle. Targon : les salles sont prêtées ponctuellement aux associations communales. 60 associations déclarées sur Targon. 19

Agriculture : besoin de terres (ex : terre en partage). Rapprochement possible avec Terre de Liens? Exemple d une ferme équestre qui cherchait un terrain : comment y répondre? Besoin en restauration collective qui va émerger rapidement sur les 3 pays : dimension agricole à soutenir. L éco- centre à Toulenne (Langon) réalise des formations à l éco- construction. C est une ancienne colonie de vacances très grande mais très chère à rénover. C est une propriété privée donc difficile de faire quelque chose. Conclusions : Besoin d une salle de réunion/formation mutualisée d une capacité d environ 30 personnes. Budget à préciser. Idée d un centre culturel à La Réole (musique, spectacles, cinéma). Besoins et Budget à préciser Idée d une «maison des entreprises/associations» qui pourrait fournir aux structures ces espaces dont elles ont besoin? Mutualisation de matériel Mise à disposition de matériel son et lumière par le CVLV et l IDDAC aux associations Ardilla, les Sous- fifres, Théâtre de Saint- Macaire, et d autres. Mutualisation existante entre le CVLV et Les nuits atypiques pour le matériel de spectacle. Mutualisation d emploi Pays HE2M : l essai d un poste mutualisé entre les commerçants du réolais n a pas fonctionné, suite à des difficultés pour manager la personne employée en CAE. Encore peu de ponts entre les grandes entreprises / clubs d entreprises et les structures ESS sur le territoire Sud- Gironde. Centre de formation Beauséjour : échanges possibles de compétences et/ou de formateurs avec l INSUP. Importance d un poste qui fait le lien avec les entreprises pour proposer des formations bien adaptées. Ardilla : emploi en comptabilité mutualisé en cours, financé par le CG33, avec le centre de loisir Association vacances loisirs à St- Pierre d Aurillac (20h/structure). Opportun car partagent déjà le même expert comptable et la même convention collective. Réfléchi à mutualiser un poste de communication/développement avec l Association les sous- fifres. Besoin également de 0,5 ETP d un chargé de développement. Réfléchi à créer un emploi d avenir sur l accueil- secrétariat (0,5 ETP). Les Sous- fifres ont pensé à l association L accroc- production à Targon pour la mutualisation d un emploi. L association de commerçants «La ronde de Gironde» mutualise des animateurs pour leurs animations. Boîte à outils pour les associations de commerçants (Sandra Cisterne de la CCI). Ecole de musique de Targon a eu besoin d un emploi pour faire la gestion- comptabilité environ 4j/mois annualisé. 20

A Targon, aide pour les associations qui embauchent des diplômés d état pour le sport (brevet d état). Accro- production était en train de perdre un contrat aidé : la commune de Targon a financé 50% du salarié pour maintenir l emploi. Office du tourisme : charges de travail fluctuantes qui fait que les conseillers n ont pas le temps de s investir dans de nouveaux projets car trop pris dans le quotidien. S appuie sur un CAE (contrat aidé) chaque année, et pourrait mutualiser un emploi avec d autres structures sans problèmes : quelqu un qui viendrait faire de la gestion quotidienne pour libérer les techniciens. Ont créé une association pour développer des projets touristiques qui couvriraient tout le Sud Gironde et permettrait de vendre un séjour d un week- end à une semaine, visites de patrimoine, de châteaux- vignobles, etc. Des synergies touristiques : le tourisme n a pas de frontières. Pour cela, besoin d un spécialiste de la communication, mais pas les moyens en interne pour le moment. Le télétravail permettrait de mutualiser des emplois plus facilement sur le territoire. Conclusion : La mutualisation de poste peut être économiquement intéressante, ou simplement rendre possible la création d un poste, mais nécessite une bonne coordination et donc un investissement en temps des différents employeurs. Cela nécessite également pour les structures qui mutualisent le poste d avoir des besoins similaires. Mutualisation de compétences / réseaux / communication Cinéma de La Réole diffuse les informations liées à la vie associative. Autres idées dégagées lors de la réunion : mutualisation de la communication, ingénierie de projet et dossier de financement, réunions régulières d'échanges de pratiques et de savoir- faire pour créer du lien. Sensibilisation des élus intéressante à l échelle du Sud Gironde pour l intérêt des actions de mutualisation. Mais pour les actions concrètes, besoin de travailler à l échelle de la commune et de l intercommunalité. On aura besoin du «club ESS» si vraie plus- value : proposition de mutualisation de postes et autres démarches plus compliquées que la mutualisation de locaux que peuvent organiser les communes toutes seules. Trouver une vraie raison d être, complémentaire aux communes. Les adhérents au club pourraient faire la promotion du club. Bouche à oreille qui ne coûte pas cher et qui est efficace. Marche pour les entreprises, donc aussi pour les associations. Visibilité apportée aux acteurs du club ESS. Club ESS acteur de sensibilisation, communication des initiatives ESS? Propositions d initiatives? Projets de lieux mutualisés : peut être une mission du club ESS mais le territoire n est pas forcément prêt Le club peut au moins récupérer les besoins pour les faire remonter. Besoin de pépinières, etc. Structure unique qui créerait du lien avec tous. Un lieu unique ou il y a des synergies qui montrent l exemple avec des antennes sur le territoire (co- working, formation, pépinière, restauration collective, salles pour les 21