(exercice : calculer u 2 puis u 5 )

Documents pareils
Limites finies en un point

EXERCICE 4 (7 points ) (Commun à tous les candidats)

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours

Continuité en un point

De même, le périmètre P d un cercle de rayon 1 vaut P = 2π (par définition de π). Mais, on peut démontrer (difficilement!) que

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés Corrigé

Fonctions de plusieurs variables

Raisonnement par récurrence Suites numériques

Leçon 01 Exercices d'entraînement

Développement décimal d un réel

Chapitre 2 Le problème de l unicité des solutions

Suites numériques 3. 1 Convergence et limite d une suite

Cours Fonctions de deux variables

Image d un intervalle par une fonction continue

Chapitre 1 : Évolution COURS

Chapitre 6. Fonction réelle d une variable réelle

Exercices - Polynômes : corrigé. Opérations sur les polynômes

Comparaison de fonctions Développements limités. Chapitre 10

108y= 1 où x et y sont des entiers

Rappels sur les suites - Algorithme

3 Approximation de solutions d équations

Intégration et probabilités TD1 Espaces mesurés

Baccalauréat S Antilles-Guyane 11 septembre 2014 Corrigé

Calcul matriciel. Définition 1 Une matrice de format (m,n) est un tableau rectangulaire de mn éléments, rangés en m lignes et n colonnes.

Commun à tous les candidats

Probabilités sur un univers fini

I. Polynômes de Tchebychev

Souad EL Bernoussi. Groupe d Analyse Numérique et Optimisation Rabat http ://

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable

Théorème du point fixe - Théorème de l inversion locale

Problème 1 : applications du plan affine

Chapitre 3. Quelques fonctions usuelles. 1 Fonctions logarithme et exponentielle. 1.1 La fonction logarithme

Amphi 3: Espaces complets - Applications linéaires continues

CCP PSI Mathématiques 1 : un corrigé

Planche n o 22. Fonctions de plusieurs variables. Corrigé

3. Conditionnement P (B)

Exercices - Fonctions de plusieurs variables : corrigé. Pour commencer

Logique. Plan du chapitre

Exo7. Limites de fonctions. 1 Théorie. 2 Calculs

Première partie. Préliminaires : noyaux itérés. MPSI B 6 juin 2015

1 Définition et premières propriétés des congruences

Continuité et dérivabilité d une fonction

Introduction à l étude des Corps Finis

Probabilités conditionnelles Exercices corrigés

Optimisation non linéaire Irène Charon, Olivier Hudry École nationale supérieure des télécommunications

Probabilités sur un univers fini

O, i, ) ln x. (ln x)2

Moments des variables aléatoires réelles

Examen optimisation Centrale Marseille (2008) et SupGalilee (2008)

Capes Première épreuve

4. Martingales à temps discret

Développements limités, équivalents et calculs de limites

Continuité d une fonction de plusieurs variables

I. Ensemble de définition d'une fonction

Optimisation des fonctions de plusieurs variables

Université Paris-Dauphine DUMI2E 1ère année, Applications

Sur certaines séries entières particulières

Taux d évolution moyen.

CONCOURS D ENTREE A L ECOLE DE 2007 CONCOURS EXTERNE. Cinquième épreuve d admissibilité STATISTIQUE. (durée : cinq heures)

Fonctions de plusieurs variables, intégrales multiples, et intégrales dépendant d un paramètre

Programmes des classes préparatoires aux Grandes Ecoles

Cours 02 : Problème général de la programmation linéaire

Fonctions homographiques

Chp. 4. Minimisation d une fonction d une variable

Dérivation : cours. Dérivation dans R

Correction de l examen de la première session

La fonction exponentielle

Exercice autour de densité, fonction de répatition, espérance et variance de variables quelconques.

Résolution d équations non linéaires

* très facile ** facile *** difficulté moyenne **** difficile ***** très difficile I : Incontournable T : pour travailler et mémoriser le cours.

Sub CalculAnnuite() Const TITRE As String = "Calcul d'annuité de remboursement d'un emprunt"

CHAPITRE V SYSTEMES DIFFERENTIELS LINEAIRES A COEFFICIENTS CONSTANTS DU PREMIER ORDRE. EQUATIONS DIFFERENTIELLES.

Cours de mathématiques

Différentiabilité ; Fonctions de plusieurs variables réelles

Suites numériques 4. 1 Autres recettes pour calculer les limites

Développements limités. Notion de développement limité

Représentation d un entier en base b

Chapitre 7 : Intégration sur un intervalle quelconque

Complément d information concernant la fiche de concordance

Cours d Analyse. Fonctions de plusieurs variables

Pour l épreuve d algèbre, les calculatrices sont interdites.

t 100. = 8 ; le pourcentage de réduction est : 8 % 1 t Le pourcentage d'évolution (appelé aussi taux d'évolution) est le nombre :

Angles orientés et trigonométrie

Espérance conditionnelle

Texte Agrégation limitée par diffusion interne

Le théorème de Perron-Frobenius, les chaines de Markov et un célèbre moteur de recherche

Calcul fonctionnel holomorphe dans les algèbres de Banach

Enoncé et corrigé du brevet des collèges dans les académies d Aix- Marseille, Montpellier, Nice Corse et Toulouse en Énoncé.

Exercices Corrigés Premières notions sur les espaces vectoriels

Dualité dans les espaces de Lebesgue et mesures de Radon finies

Structures algébriques

III- Raisonnement par récurrence

Les indices à surplus constant

n N = u N u N+1 1 u pour u 1. f ( uv 1) v N+1 v N v t

Exo7. Matrice d une application linéaire. Corrections d Arnaud Bodin.

Correction du Baccalauréat S Amérique du Nord mai 2007

Chapitre VI - Méthodes de factorisation

Loi binomiale Lois normales

Fonctions de plusieurs variables : dérivés partielles, diérentielle. Fonctions composées. Fonctions de classe C 1. Exemples

Chapitre 5 : Flot maximal dans un graphe

Transcription:

Suites Prérequis : Division euclidienne Soient a et b deux entiers avec b 0. Il existe un unique couple (q, r) Z N tel que a = q b + r et 0 r < b. q s appelle le quotient de la division enclidienne de a par b, et r le reste de cette division euclidienne. division de 13 par 4 ; 13 = 4 3 + 1. : on peut également faire la division euclidienne entre 2 réels. 1 Définitions - Exemples fondamentaux 1.1 Suites Définition On appelle suite réelle toute application de N (ou d une partie de N) dans R : u : N R n u(n) = u n On note u = (u n ) n N ; u n est le terme d indice n de la suite u. Une suite peut être définie : de façon explicite n N\{1}, u n = 2n + 1 n 1 par une formule de récurrence (exercice : calculer u 2 puis u 5 ) u 0 = 1 u 1 = 0 (exercice : calculer u 2, u 3 puis u 5 ) n N, u n+2 = 3u n+1 2u n par une équation (i.e. de manière implicite) : n N, u n est l unique solution de l équation 1 + nx + x 2 + n 2 x 3 = 0 sur R +. (exercice : calculer u 0 ) 1.2 Premières propriétés et vocabulaire Comme les suites sont des applications, on pourra utiliser tout le vocabulaire vu dans le premier chapitre ; par exemple, une suite u sera majorée s il existe A tel que n, u n A. De même pour les suites minorées, bornées. L énoncé des définitions concernant la monotonie se simplifie : La suite (u n ) n N est croissante si n N, u n u n+1 La suite (u n ) n N est décroissante si n N, u n+1 u n Lorsque les inégalités sont strictes, on dit que la suite est strictement croissante ou strictement décroissante. Méthodes pour montrer la monotonie d une suite : soit calculer son accroissement u n+1 u n et montrer qu il est 0 ou 0 soit par récurrence (lorsque la suite est définie par récurrence et que la première méthode ne marche pas!) Exemples méthode 1 : 1. n N, u n = 3n + 2 : u n+1 u n = 3(n + 1) + 2 (3n + 2) = 3 > 0 donc la suite est strictement croissante. 2. n N, u n = 1 1 n! : u n+1 u n = (n + 1)n! 1 n! = 1 n! ( 1 n + 1 1) = 1 n! donc la suite est strictement décroissante. 1 (n + 1) n + 1 = n (n + 1)! < 0 Exemple méthode 2 : Montrer que la suite (u n ) n N définie par u 0 = 2 et n N, u n+1 = u n, est décroissante. Pour cela, montrons par récurrence que la propriété P n : 0 u n+1 u n est vraie pour tout n N. Initialisation : u 0 = 2 et u 1 = u 0 = 2. Or 2 2 = 2( 2 1) 0 car 2 1 2 1 2 1 0 par croissance de la fonction. D où u 0 u 1 0 u 0 u 1. 1

Hérédité : supposons que pour un certain n, u n u n+1 0 et montrons que u n+1 u n+2. Comme u n u n+1 0, par croissance de la fonction sur R +, u n u n+1 0 = 0 c est-à-dire u n+1 u n+2 0. Conclusion : n N, u n u n+1 0 et la suite u est décroissante. 1.3 Exemples de références 1.3.1 Suites arithmétiques Définition La suite u est dite arithmétique s il existe un réel r, appelé raison de la suite, tel que n N, u n+1 = u n + r. Forme explicite : Toute suite arithmétique est totalement caractérisée par sa raison et son premier terme : en effet on a pour tout n N, u n = nr + u 0 (*). Si maintenant le premier terme est u p, pour tout n p, u n = (n p)r + u p. Démonstration de (*) : par récurrence, montrons que pour tout n N, u n = nr + u 0. Cas n = 0 : 0 r + u 0 = 0 + u 0 = u 0. supposons que pour un certain n N, u n = nr+u 0, et montrons que pour ce n, u n+1 = (n+1)r+u 0. Or par définition de la suite u, on sait que u n+1 = u n +r d où (H.R.), u n+1 = nr+u 0 +r = (n+1)r+u 0. Conclure. Soit la suite définie par u 1 = 1 et n N, u n+1 = u n + 2. Alors n N, u n = 2(n 1) + 1 = 2n 1. Cas particulier : r = 0. Alors pour tout n N, u n = u 0 et la suite est constante. Lien avec la somme arithmétique : la somme arithmétique est la somme des premiers termes de la suite u arithmétique de raison 1 et de premier terme u 0 = 0. En effet, dans ce cas pour tout k N u k = u 0 + kr = k et donc n u k = n k. 1.3.2 Suites géométriques Définition La suite u est dite géométrique s il existe un réel q, appelé raison de la suite, tel que n N, u n+1 = q u n. Forme explicite : Toute suite géométrique est totalement caractérisée par sa raison et son premier terme : en effet on a pour tout n N, u n = q n u 0.(*)) Si maintenant le premier terme est u p, pour tout n p, u n = q n p u p. Démonstration de (*) : par récurrence, montrons que pour tout n N, u n = q n u 0. Cas n = 0 : q 0 = 1 donc q 0 u 0 = u 0. supposons que pour un certain n N, u n = q n u 0, et montrons que pour ce n, u n+1 = q n+1 u 0. Or par définition de la suite u, on sait que u n+1 = q u n d où (H.R.), u n+1 = q(q n u 0 ) = q q n u 0 = q n+1 u 0. Conclure. Soit la suite définie par u 1 = 3 et n N, u n+1 = 2u n. Alors n N, u n = 3 2 n 1. Cas particuliers : u 0 = 0 : u est la suite nulle q = 0 : seul le premier terme de la suite peut être non nul 2

q = 1 : la suite est constante (car n N, u n+1 = u n ) donc n N, u n = u 0 (donc une suite constante peut être vue comme une suite géométrique ou arithmétique) q = 1 : la suite est alternée n N, u n = ( 1) n u 0, c est-à-dire u 1 = u 0, u 2 = u 0, u 3 = u 0 etc. Lien avec les sommes géométriques : la somme géométrique de raison q est la somme des premiers termes de la suite u géométrique de raison q et de premier terme u 0 = 1. En effet, dans ce cas pour tout k N u k = q k et donc n u k = n q k. 1.3.3 Suites arithmético-géométriques Définition La suite u est dite arithmético-géométrique s il existe un réel a R\{0, 1} et un réel b 0 tels que : n N, u n+1 = au n + b. Méthode pour trouver la forme explicite d une telle suite : Résoudre l équation de point fixe : α = aα + b d inconnue α. Introduire la suite v définie pour tout n par v n = u n α. Alors v est une suite géométrique de raison a. En effet : v n+1 = u n+1 α = (au n + n) (aα + b) = a(u n α) + b b = av n. En déduire la forme explicite de la suite v (cf section ci-dessus), puis la forme explicite de la suite u via la relation u n = v n + α, vraie pour tout n. Soit la suite u définie par u 0 = 1 et n N, u n+1 = 3u n + 2. on cherche α tel que α = 3α + 2. D où 2α = 2 α = 1. on introduit la suite v définie pour tout n N par v n = u n ( 1) = u n + 1. Alors, on sait que la suite v est géométrique de raison 3. Montrons-le : pour tout n N, v n+1 = u n+1 + 1 = 3u n + 2 + 1 = 3u n + 3 = 3(u n + 1) = 3v n. Comme son premier terme est v 0 = u 0 + 1 = 2, on obtient : n N, v n = 2 3 n. On en déduit que n N, u n = v n 1 = 2 3 n 1. 1.3.4 Suites récurrentes linéaires d ordre 2 Définition La suite u est dite récurrente linéaire d ordre 2 lorsqu il existe deux réels a et b tels que : n N, u n+2 = au n+1 + bu n. Une telle suite est totalement déterminée par les valeurs de ses deux premiers termes u 0 et u 1. Méthode : Résolution de l équation caractéristique de la suite : x 2 ax b = 0 sur R. 3 cas sont alors possibles : 1. l équation caractéristique admet deux solutions réelles distinctes r 1 et r 2 ( i.e. a 2 + 4b > 0). Alors!(λ, µ) R 2 / n N, u n = λr n 1 + µr n 2 λ et µ sont alors les uniques solutions du système : (équations obtenues pour n = 0 et n = 1) { λ +µ = u0 λr 1 +µr 2 = u 1 2. l équation caractéristique admet une solution unique r (i.e. a 2 + 4b = 0). Alors!(λ, µ) R 2 / n N, u n = λr n + µnr n λ et µ sont alors les uniques solutions du système : (équations obtenues pour n = 0 et n = 1) { λ = u0 λr +µr = u 1 3

3. l équation caractéristique n admet pas de solutions réelles. La détermination de la suite (u n ) est dans ce cas hors-programme. Exercice : Déterminer la forme explicite des suites définies de la manière suivante : a) u 0 = 0, u 1 = 1 et n N, u n+2 = 6u n+1 9u n. b) u 0 = 2, u 1 = 3 et n N, u n+2 = 3u n+1 2u n (cf TD sur la récurrence, section récurrence double). 2 Limite d une suite. 2.1 Suites convergentes Définition 1. On dit qu une suite u a pour limite le nombre réel l R si u n est aussi proche que l on veut de l dès que n est suffisamment grand. On note lim u n = l ou u n l 2. On dit qu une suite u tend vers + (resp. - ) si u n est aussi grand (resp. petit) que l on veut dès que n est suffisamment grand. 1. Lorsqu une suite a une limite finie réelle, on dit qu elle est convergente. Si lim u n = l, on dit qu elle converge vers l ou qu elle tend vers l. 2. Une suite qui ne converge pas est dite divergente ; c est le cas : d une suite qui n a pas de limite, par exemple : u n = ( 1) n d une suite qui tend vers l infini, par exemple : u n = 2n + 1 3. Etudier la nature d une suite, c est déterminer si elle est convergente ou divergente. La suite ( 2n + 1 2n + 1 n(2 + 1/n) ) converge vers 2. En effet, = n 1 n 1 n(1 1/n) = 2 + 1/n 1 1/n 2. Propriétés : Si une suite converge, alors sa limite est unique (ce qui autorise la notation lim). Toute suite convergente est bornée. Attention la réciproque est fausse : un contre-exemple est u n = ( 1) n. Si la suite u tend vers l R alors pour tout nombre entier p, lim u n+p = l. En particulier, lim u n+1 = l. Plus généralement, toute sous-suite d une suite convergente est convergente de même limite : par exemple, si la suite (u n ) converge vers l, lim u 2n = l. (u n ) converge vers 0 ( u n ) converge vers 0. (faux en-dehors de 0). 2.2 Suites de références 2.2.1 suites arithmétiques Soit (u n ) n N une suite arithmétique de premier terme u 0 et de raison r. Si r = 0 alors la suite (u n ) est constante et converge vers u 0 Si r > 0 alors lim u n = + Si r < 0 alors lim u n = 2.2.2 suites géométriques Théorème 1. Si q > 1 alors lim qn = +. 4

2. Si q = 1 alors la suite (q n ) n N, suite constante égale à 1, converge vers 1. 3. Si 1 < q < 1 alors la suite (q n ) n N converge vers 0. 4. Si q 1 alors la suite (q n ) n N n a pas de limite. Pour étudier une suite u géométrique de raison q, il suffit d appliquer ce théorème et de tenir compte de la valeur et du signe de u 0 car n N, u n = u 0 q n. Si u 0 0, une suite géométrique converge SSI 1 < q 1. 2.3 Opérations sur les limites Une suite étant un cas particulier de fonction, toutes les opérations sur les limites vues dans le chapitre précédent, s appliquent : produit, somme, quotient... Et les méthodes pour lever les formes indéterminées sont les mêmes! Exemples : ( 2 5 ) 3 1. Déterminer la limite de la suite n n 3. n N 3 n + 1 3 n 0 5 3 n 0 2 5 3 n 2 2 5 et n 3 +. Par conséquent lim 3 n n 3 = 0 ( n 3 1 ) 2. Déterminer la limite de la suite (u n ) n N = n 2 + 1 : F.I. n N On peut écrire u n = n3 (1 1/n 3 ( ) ) 1 1/n 3 n 2 (1 + 1/n 2 ) = n 1 + 1/n 2. D où lim u n = +. n 3. Limite de la suite ( n( 1 2 )n). F.I. 0. Mais n( 1 2 )n = n 2 n = n e n ln(2). C est le théorème des croissances comparées qui permet de conclure! 3 Premiers critères de convergence 3.1 Limites et inégalités. Proposition Si u est une suite positive ( n N u n 0) qui converge vers l alors l 0. Même si pour tout n N, u n > 0, la conclusion reste l 0. Contre-exemple : la suite u définie pour tout n 1 par u n = 1 n. Proposition (Passage à la limite dans les inégalités) Soient u et v deux suites telles que n 0, u n v n. 1. Si les suites u et v convergent vers l et l alors l l. 2. Si la suite v tend vers + alors u tend vers +. 3. Si la suite u tend vers alors v tend vers Le premier point devient faux si l on remplace les inégalités larges par des inégalités strictes. Par exemple, n 1, 1 + 1 n > 1 1 n Or lim 1 + 1 n = 1 = lim 1 1 et bien entendu 1 1! n Pour le second point, si la suite u tend vers + cela n implique absolument rien pour v. Par exemple n 1 n. La suite (n) n 0 tend vers + alors que celle de droite tend vers 0. 5

Théorème (théorème d encadrement ou des gendarmes) Soient u, v, w trois suites telles que pour tout n 0, u n v n w n. Supposons que les suites u et w convergent vers un même réel l. Alors la suite v converge vers l. 3.2 Convergence des suites monotones Lorsque n +, une suite monotone n a que deux possibilités : soit elle tend vers l infini (+ si elle est croissante et si elle est décroissante), soit elle converge. Théorème Toute suite croissante et majorée, est convergente. Toute suite décroissante et minorée, est convergente. Le majorant de la suite n est pas nécessairement la limite!! mais il majore la limite. la suite (2 1 n ) est croissante et majorée par 5. Mais elle converge vers 2 (la limite est le plus petit majorant de la suite.) Suites adjacentes Définition Les suites (u n ) n N et (v n ) n N sont adjacentes si 1. (u n ) n N est croissante 2. (v n ) n N est décroissante 3. v n u n 0 (ce qui équivaut à u n v n 0!) Proposition Deux suites adjacentes sont convergentes et de même limite. Démonstration 1 ere étape : montrons que n N, u n v n. Posons x n = v n u n. On a x n+1 x n = (v n+1 v n ) + (u n u n+1 ) 0. (x n ) n N est donc une suite décroissante qui tend vers 0 (par 3) : on en déduit que n N, x n 0 (raisonner par l absurde). On a donc n N, u 0 u n v n v 0. La suite (u n ) croissante et majorée par v 0 converge ; de même la suite (v n ) décroissante et minorée par u 0 converge. 2 e étape : montrons que la limite est la même. Soient l et l les limites respectives des suites (u n ) et (v n ). Alors d après les opérations sur les limites, v n u n l l. Or 3) est vérifiée : donc par unicité de la limite, l l = 0 soit l = l. Si u et v sont deux suites adjacentes, on a donc (cf preuve ci-dessus) la propriété : n N, u n l v n 6