Item 207 : Infection aiguë des parties molles (abcès, panaris et phlegmon des parties molles)
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1 Item 207 : Infection aiguë des parties molles (abcès, panaris et phlegmon des parties molles) Date de création du document
2 Table des matières * Introduction Identifier les situations d'urgence et planifier la prise en charge des infections aiguës des parties molles... 1 ENC : OBJECTIFS Diagnostiquer une infection aiguë des parties molles (abcès, panaris et phlegmon des gaines). Identifier les situations d'urgence et planifier leur prise en charge.
3 INTRODUCTION DEFINITION - Folliculite (cf. glossaire) aiguë superficielle : suppuration localisée à l orifice du follicule. - Furoncle (cf. glossaire) : abcès intra folliculaire de gaine du poil (au niveau ciliaire : orgelet, de la barbe : sycosis). - Anthrax (cf. glossaire) : conglomérat de furoncle. - Abcès (cf. glossaire) : d origine diverse : furoncles, inoculation (corps étranger, toxicomanie ), rarement localisation secondaire d une bactériémie. Il existe différentes phases précédant l abcès : dermohypodermite ou dermite inflammatoire douloureuse, tuméfaction circonscrite, fluctuation, abcès. - Bursite (cf. glossaire) infectieuse : infection d une bourse séreuse pré articulaire (genoux, coudes). Survient le plus souvent après une colonisation par une plaie cutanée d une bursite traumatique non infectieuses. Tableau local de tuméfaction abcédée. - Panaris (cf. glossaire) : papulo-pustule inflammatoire douloureuse localisée à la pulpe d un doigt. Phlegmon (cf. glossaire) : extension aux structures de voisinage. Evolution en 3 phases : 1. Inflammation locale (douleur constante non insomniante, non pulsatile) 2. Collection (douleur pulsatile et insomniante), zone infectée bien délimitée, signes régionaux et généraux d infection. 3. Complications : extension aux gaines tendineuses, à l os et à l articulation. ETIOLOGIE Staphylococcus aureus (cf. glossaire) est la bactérie le plus souvent responsable des infections des parties molles. Existence de souches particulières de staphylocoque responsables de petites épidémies (inter individus, parfois familiales), d infections cutanées graves (souches parfois résistantes à la méticilline et productrices de toxines telles que la leucocidine de Panton et Valentine). Streptococcus pyogenes est également responsable d infection des parties molles.
4 3 particularités cliniques pour le panaris-phlegmon : 1. pasteurellose (cf. glossaire) (Pasteurella multocida, morsure animale, chat, chien, douleur +++) 2. rouget du porc (Erysipelothrix rhusopathiae (cf. glossaire), blessure par fragment d os (porc-mouton) ou arêtes de poisson (Cf. Item 101). 3. mycobactérioses atypiques (Mycobacterium marinum (cf. glossaire), surinfection d une plaie par eau d aquarium contaminée)
5 I IDENTIFIER LES SITUATIONS D'URGENCE ET PLANIFIER LA PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS AIGUËS DES PARTIES MOLLES FOLLICULITE AIGUË : mesures d hygiène générales et locales : - Renforcer le lavage des mains ; - Eviter la manipulation de la folliculite ; - Antiseptiques locaux pluri quotidiens ; - Pas d indication à une antibiothérapie locale ou systémique. FURONCLE : - Idem à la folliculite ; - Antibiothérapie anti-staphylococcique et anti-streptococcique réservée aux terrains débilités (diabète, immunodépression) ou aux situations à risque (furoncle de la face exposant à la staphylococcie maligne de la face). FURONCLES A REPETITION : - Dépistage du portage de Staphylococcus aureus (nez-aisselle), individu + entourage ; - Renforcer l hygiène (mains-douche antiseptique) du patient + entourage ; - Décontamination nasale (mupirocine) à discuter. (Recommandation : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Antibiotiques par voie locale dans les infections cutanées bactériennes primitives et secondaires [en ligne]. 18/07/2004.) ANTHRAX : - Hospitalisation pour prise en charge médicochirurgicale ; - Antibiothérapie ; - Drainage chirurgical. (Recommandation : Institut de veille sanitaire. Identifier les situations d'urgence et planifier la prise en charge des infections aigues des parties molles Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain. Guide méthodologique. Avis favorable du Conseil supérieur d'hygiène publique de France - section maladies transmissibles le 18 juin 2004 [en ligne].) ABCES : - Prise en charge médicochirurgicale ; - Antibiothérapie ; - Drainage chirurgical.
6 PANARIS : - traitement antiseptique, antibiothérapie anti-staphylococcique (Péni M, Péni A + acide clavulanique, ou pristinamycine), prévention du tétanos (Item 103). PHLEGMON : - Urgence médicochirurgicale +++ mettant en jeu le pronostic fonctionnel de la main. Urgence chirurgicale d excision drainage. Antibiothérapie probabiliste puis adaptée aux prélèvements. Immobilisation et surveillance.
7 II ANNEXES GLOSSAIRE Abcès : Un abcès est une accumulation locale de pus après nécrose dans une cavité néoformée. Un abcès superficiel peut présenter des symptômes comme rougeur, douleur et chaleur (composantes de l'inflammation). Anthrax : L'anthrax est une infection staphylococcique de l'appareil glandulaire pilosébacé, caractérisée par l'agglomération de plusieurs furoncles à tendance nécrosante. L'ensemble rouge vif est violacé à son sommet. L'anthrax est souvent, après une traduction incorrecte de l'anglais, confondu avec la maladie du charbon. L'anthrax est dû au staphylocoque doré, et son évolution est généralement bénigne. Classification internationale des maladies (CIM 10 ou ICD 10) Abcès cutané, furoncle et anthrax. Bursite : L'hygroma ou bursite est une inflammation et gonflement de la bourse séreuse d'une région articulaire (ou de plusieurs bourses séreuses). La bourse séreuse est une poche qui enveloppe les articulations et qui contient un liquide appelé synovie). Le liquide synovial facilite normalement les mouvements des articulations. Les bursites sont souvent accompagnée de douleurs associées aux mouvements de l'articulation ou des tendons. En outre, le mouvement des tendons et des muscles, lors d'une bursite, aggrave l'inflammation, en perpétuant le problème. Une ponction n'améliore généralement pas la situation. Erysipelothrix rhusopathiae : Répandue dans le monde entier E. rhusiopathiae est d'abord considérée comme un agent pathogène pour l'animal chez qui il est responsable d'un érysipèle. La zoonose transmise par cette bactérie est appelée Rouget du porc chez l'homme et est considérée en France comme maladie professionnelle. Les dindes et les porcs sont les espèces les plus fréquemment atteintes, mais des cas ont été signalés chez d'autres espèces d'oiseaux, des poissons et des reptiles. La maladie humaine appelée érysipèle n'est pas due à E. rhusiopathiae mais à différentes bactéries membres du genre Streptocoque.Chez l'homme les infections à E. rhusiopathiae se présentent le plus souvent sous une forme cutanée atténuée connue sous le nom d'érysipéloïde. E. rhusiopathie peut provoquer une cellulite (phlegmon) indolore le plus souvent rencontrée chez les personnes qui manipulent du poisson ou de la viande crue. La contamination se fait généralement par des plaies de la main. La bactériémie et l'endocardite sont des
8 complications rares. En raison de la rareté des cas rapportés chez l'homme, les infections à E. rhusiopathie ne sont pas toujours identifiées lors de leur survenue. Folliculite : La folliculite est une inflammation bénigne du pédicule pileux. Elle peut donc survenir en de nombreux endroits poilus : visage, paupières (orgelet), tronc, cuisses, cuir chevelu. La forme la plus courante est infectieuse mais il existe des formes non infectieuses. La gale, à ses débuts et avant que les proches du malade ne soient contaminés à leur tour, est souvent prise par les dermatologues, même les plus chevronnés, pour une folliculite. Furoncle : Le furoncle est une folliculite profonde avec nécrose périfolliculaire dont le germe responsable est le staphylocoque doré, ce qui provoque la suppuration et la nécrose du follicule et du derme avoisinant. Ceux-ci sont éliminés sous forme d'une masse jaunâtre : le bourbillon. Les petits furoncles sont familièrement appelés clous. Mycobacterium marinum : Mycobacterium marinum ou Mycobacterium balnei est le nom d'une mycobactérie aquatique qui peut être responsable d'infections cutanées. L'infection survient par simple contact avec la peau lors d'une immersion. Cette infection n'est pas anodine et peut être suivie d'ulcérations et atteindre les tendons, les gaines synoviales et les articulations. On trouve souvent cette bactérie dans les aquariums, et la Fédération française d'aquariophilie recommande aux professionnels, comme aux amateurs, des mesures simples pour lutter contre ces infections. C'est-à-dire le port de gants lors de la manipulation des aquariums et des poissons. Toute apparition de lésions sur les mains ou les avant-bras, après une manipulation dans un aquarium doit immédiatement être signalé au médecin traitant qui prescrira un traitement antiseptique. Panaris : Le panaris (du latin panaricium), est un terme général employé pour désigner toutes les inflammations aiguës (des parties molles) des doigts, quelles que soient leur nature, leur étendue et leur profondeur. pasteurellose : La pasteurellose est une maladie infectieuse due aux germes du type Pasteurelle dont le plus fréquent en pathologie humaine est Pasteurella multocida, Le plus souvent il s'agit d'une inoculation par morsure ou griffure de chien ou de chat (portage autour de 40 à 50% d'entre-eux). Elle se manifeste par l'apparition en moins de 24 heures de douleurs très vives associées à un aspect local très inflammatoire. Le traitement repose sur l'antibiothérapie (cyclines ou association amoxicilline-acide clavulanique. Phlegmon : On appelle phlegmon de la gaine des fléchisseurs l'affection des muscles fléchisseurs de la main causée par l'infection des gaines synoviales (GS) (membranes synoviales ou tissu conjonctif situé en dessous de la peau) de l'avant-bras (GS digitales ou GS digito-carpiennes ulnaires ou radiales).cette infection est en
9 généralement une suite d'une blessure négligée au niveau d'un doigt, une infection provoquant un panaris (infection d'un doigt). Elle peut s'étendre à une gaine synoviale et, en quelques heures, être diffusée jusqu'au niveau de l'avant-bras ou être introduite dans la gaine par un agent pénétrant septique (clou, verre, aiguille, etc.). Les gaines synoviales peuvent perdre leurs fonctions, entraînant un handicap au niveau des doigts et de la main. Le traitement est chirurgical. Staphylococcus aureus : Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) est l'espèce la plus pathogène du genre Staphylococcus. Elle est responsable d'intoxications alimentaires, d'infections localisées suppurées, et dans certains cas extrêmes, de septicémies chez des sujets débilités (greffe, prothèses cardiaques). S. aureus se présente comme un coque en amas (grappes de raisin), Gram positif et catalase positif. BIBLIOGRAPHIE Collège des Universitaires de Maladies Infectieuses et Tropicales : PILLY E. Maladies infectieuses et tropicales [texte imprimé]. 21e édition Paris : Vivactis Plus. DL Chapitres 47, 55, 72. RECOMMANDATION Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé. Antibiotiques par voie locale dans les infections cutanées bactériennes primitives et secondaires [en ligne]. 18/07/2004. : Institut de veille sanitaire. Identifier les situations d'urgence et planifier la prise en charge des infections aigues des parties molles Recommandations pour la surveillance et la lutte contre le charbon animal et humain. Guide méthodologique. Avis favorable du Conseil supérieur d'hygiène publique de France - section maladies transmissibles le 18 juin 2004 [en ligne]. :
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